Washington « plus violente que Bagdad »
Washington, D.C. est historiquement une ville en proie à la criminalité, au point que Donald Trump a menacé plusieurs fois de replacer la capitale sous la tutelle de l’administration fédérale. Muriel Bowser, maire démocrate de la ville, qui est un peu l’Anne Hidalgo des Américains (si on veut), a donné quelques gages de bonne volonté (en effaçant, par exemple, une fresque aux couleurs du mouvement Black Lives Matter) et a diffusé des statistiques encourageantes sur la baisse de la criminalité dans sa ville. En face, toutefois, les conseillers de Trump sortent l’artillerie lourde. Comme Stephen Miller, conseiller du premier cercle : il a déclaré, jeudi dernier, que Washington était « plus violente que Bagdad » - ce qui est peut-être vrai, d’ailleurs. Réponse de l’édile : « Toute comparaison avec un pays ravagé par la guerre est exagérée et erronée. » L’avenir nous le dira.
Et en France, alors, que se passe-t-il au même moment ? Eh bien, par une sorte de terrible coïncidence, qui ne tourne pas la comparaison à notre avantage, quelque 200 migrants, principalement des femmes et des enfants, se sont installés, mardi 5 août, sur le parvis de l’hôtel de ville de Paris. Il sont appuyés par l’association Utopia 56, bien connue de nos lecteurs, et réclament, nous apprend Le Parisien, « des solutions d’hébergement », c’est-à-dire une chambre d’hôtel aux frais du contribuable, la plupart du temps. « Nous sommes prêts à rester le temps qu’il faudra, tant que nous n’aurons pas de solution d’hébergement », déclare ainsi un certain Nathan Lequeux, représentant de l’« assoce » à Paris. La police, pendant ce temps-là, est autour d’eux et s’assure que tout se passe bien, mais il n’est évidemment pas question de les déloger. D’ailleurs, toujours le 5 août, dans la soirée, la mairie de Paris a publié un communiqué dans lequel elle met les choses au clair : « Ce soir, la ville de Paris demande la prise en charge de ces personnes par l’État. » Donc, pas question d’expulser qui que ce soit, mais il s’agit de transférer le sort de ces illégaux d’une ligne budgétaire à l’autre…
Deux salles, deux ambiances
Deux salles, deux ambiances : l’administration Trump, loin d’être admirable d’un seul bloc, se donne quand même les moyens de sa politique migratoire… parce qu’elle en a une. De l’autre côté de l’Atlantique, chez nous, en France, on continue à accueillir chaque année sur notre sol l’équivalent de la ville de Toulouse, pour ne parler que de l’immigration légale, et on ne vire jamais personne. Les OQTF (obligation de quitter le territoire français) sont lettre morte, les migrants criminels (selon la récente décision du Conseil constitutionnel) ne peuvent pas être détenus plus de 90 jours en CRA (centres de rétention administrative) et le bateau France continue de couler à un rythme constant et plutôt rapide…