Constat : entre mai 2024 et mai 2025, le nombre de décès a dépassé celui des naissances (cf. : article du 29 juillet dernier). Une 1ère depuis 1945 !
Il convient aussi d’intégrer à ce constat, le fait que la mortalité infantile de notre pays n’est pas bonne, et se dégrade au fil des ans. En 2022, sur les 27 pays de l’Union européenne, nous étions au 23ème rang, avec les taux suivants :
- 4.5 décès pour 1 000 naissances chez les garçons ;
- 3.7 décès pour 1 000 naissances chez les filles.
Chiffres supérieurs de 1 point à la moyenne de l’Union européenne. Et là, les femmes n’y sont pour rien.
La mortalité infantile est de la responsabilité des Pouvoirs publics, car ses principales causes sont notamment les inégalités territoriales et sociales que vivent beaucoup de femmes.
Sachant que chaque nouvel enfant est un futur actif, cotisant au système des retraites, quel financement aurions-nous en plus dans 20 ans, si nous avions une meilleure natalité et un taux de mortalité infantile identique à celui : de la Suède, de la Finlande, de l’Italie, de l’Espagne… autour de 2.5 ?
Le désir d’enfant existe !
Cependant, entre le désir et la réalité, il y a un espace qui grandit inexorablement chaque année et va obérer notre avenir démographique. Il faut donc absolument enrayer le déclin de notre natalité.
Aujourd’hui, il est clair que de plus en plus de femmes font le choix d’avoir une vie professionnelle accomplie - notamment sans avoir à dépendre de leur conjoint ou concubin, en cas de séparation1 -, tout en maximisant leur chance d’avoir une retraite à taux plein, grâce à un parcours professionnel non haché par des maternités.
Et ce n’est pas, semble-t-il, la réforme actuelle des retraites, toujours en chantier dans le Conclave du Premier ministre, qui va changer fondamentalement la tendance, même si certaines avancées ont eu lieu pour les mères de famille, surtout dans le secteur privé :
- Le calcul de leur pension devrait être fait sur les 24 meilleures années pour le 1er enfant et les 23 meilleures pour le 2ème et les suivants ;
- Prise en compte des trimestres liés à la maternité ;
- Prime supplémentaire de 160 euros mensuels par enfants.
Son coût, bien qu’aucun chiffrage n’ait été publié à ce jour (surprenant ?), s’établirait entre 3 et 7 milliards par an. Belle fourchette ?
Proposition de la loi reconnaissant l’investissement sociétal fait par chaque mère :
- Attribuer 4 années de retraite à taux plein pour chaque enfant.
Selon nos premières estimations, avec l’aide d'IA disponibles sur le marché, cela coûterait quelques 3.5 à 4 milliards par an. Cette proposition porterait le nom « PERJ » (Parentalité Équitable pour une Retraite Juste ».
Où trouver « tous » ces milliards ?
Rappel : en 2024, la France a créé 29 500 emplois de fonctionnaires, en plus de 5.8 millions existants. Le coût moyen à l’embauche, d’un tel emploi, est 48 000 euros, salaire brut et charges patronales comprises. Dès la 1ère année dans les comptes publics, c’est une charge de 1,416 milliard euros. La France avait-elle vraiment besoin de tous ces nouveaux fonctionnaires ?
Chaque année, quelque 65 000 fonctionnaires partent en retraite. Le simple fait de ne pas en remplacer 1/3, permettrait une économie de 3,12 milliards d’euros, au minimum. Minimum, car nous avons pris le coût moyen d’embauche, soit 48 000 euros / an, tout compris. Ce coût n’est évidemment pas le coût d’un fonctionnaire en fin de carrière. Loin de là !
Avec notre proposition PERJ, pour le futur, le calcul des pensions des mères sur 24 et 23 ans n’est plus utile, ainsi que la prise en compte des trimestres liés à la maternité. Il y a donc, là, un gisement de quelque 2 à 3 milliards que les instances du Conclave Bayrou devraient normalement confirmer, en toute transparence républicaine.
- Stopper la chute de la natalité et baisser notre taux de mortalité infantile, c’est effectivement contribuer au financement des retraites !
Cette proposition a été envoyée à l’équipe du Premier ministre, au Conclave retraite, à la présidente de l’Assemblée nationale et à la ministre chargée de la famille.
1 : en 2024, 45% de divorces prononcés pour 100 mariages. Les ruptures d’unions libres ont augmenté de 60% entre 1993 et 2012.
Crédit photo : Lien (STOP ! rajouté par l’auteur de cet article).
https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/stopper-la-chute-de-la-natalite-c-262737