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Gaza sur Seine

par Olivier Perceval

On constate aujourd’hui, avec une certaine amertume, les dommages causés par le grand remplacement islamique et l’importation des conflits du Moyen-Orient ainsi qu’une accélération sensible, depuis le massacre du 7 octobre perpétré en Israël par le Hamas, de la désinhibition antisémite en France et dans toute l’Europe.

L’extrême-gauche, certes, est à la manœuvre car l’un des effets du « grand remplacement » est d’accroître le public électoral qu’elle convoite ; mais on trouve encore des jeunes gens possédant une âme de vieillards (« Si un jour votre cœur allait être mordu par le pessimisme et rongé par le cynisme, puisse Dieu avoir pitié de votre âme de vieillard », Général MacArthur) qui se situent dans cette vieille droite nostalgique de la collaboration et qui se réjouissent de la montée de l’antisémitisme. Peut-être assistons-nous à la constitution d’une nouvelle union sacrée contre le juif, l’ennemi commun.

Dans l’Antiquité, quand on parlait de Palestine, il était question du peuple juif qui occupait cette terre. Il a construit les grandes villes dont la grande et belle Jérusalem avec ses architectes, sa littérature, ses arts et sa spiritualité. Il n’y avait pas de musulmans alors et tous ceux qui connaissent la Bible voient que l’histoire des Juifs se joue là-bas. La chrétienté a également commencé dans ce creuset pour se répandre dans le monde entier. Puis, le concert des nations occidentales après les deux guerres mondiales a voulu que le Juif errant devienne sédentaire avec, il est vrai, la pression des sionistes de la Haganah et de l’Irgoun.

Pour Pierre Boutang, notre maître intellectuel succédant d’une certaine manière à Charles Maurras, la question juive fut résolue dès lors qu’un espace territorial, la Palestine, leur fut octroyé. Certes, le grand Mufti de Jérusalem, proche d’Hitler, n’était pas très content et une mobilisation anti-juive se fit jour. Il y eut des incidents, puis des guerres dont deux fameuses, celle des six jours et celle du Kippour en 1973. Cette dernière, singulièrement, commença par une attaque surprise conjointe de l’Égypte d’Anouar El Sadate et de la Syrie d’Afez el Hassad qui n’avait pas été prévue par le Mossad ni par les services américains et qui faillit tourner au désastre pour Israël. Après la victoire, notamment grâce à l’initiative du général Sharon qui lança une expédition audacieuse avec deux divisions pour séparer les armées ennemies dans le plus grand secret sans même en parler à son état-major, les pourparlers avec l’Égypte (soutenue par les soviétiques) permirent d’arriver aux accords de Camp David cinq ans plus tard.

Ce qui est incroyable aujourd’hui c’est que la tragédie du 7 octobre n’avait pas été prévue non plus et que les antisémites du monde entier, soudainement élogieux à l’égard du Mossad considéré comme le meilleur service secret de la planète, donc infaillible, en concluent que Benyamin Netanyahou serait complice (en pleine négociation des accords d’Abraham), voire aurait commandité l’affaire ! Eh bien non, le Mossad n’est certainement pas la meilleure structure de renseignement du monde, et oui le Likoud au pouvoir, ne voulant surtout pas d’une guerre à ce moment-là, comme pour la guerre du Kippour, a manqué de vigilance.

Maintenant de pseudo-stratèges affirment sans rire que le Premier ministre Israélien veut conquérir le Moyen-Orient, ou du moins une partie, pour élargir les frontières de la petite nation juive, alors que son armée est entièrement tournée versGaza. Ceux qui connaissent un peu l’histoire tumultueuse d’Israël et son intense activité diplomatique savent que ni les Américains, ni même la majorité des Israéliens ne veulent une telle aberration, mais poursuivre la conquête de Gaza pour en prendre le contrôle, cela ne fait pas l’ombre d’un doute.

En revanche, nous avons laissé détruire par les États-Unis, soutenus par Tel-Aviv, les pays s’inscrivant dans la ligne politique du parti Baas, c’est-à-dire du nationalisme arabe, lequel cultive marginalement un anti-judaïsme explicite. La France gaullienne faisait le pari que des pays dotés d’infrastructures de santé et d’universités et réprimant sans ménagement l’islamisme à l’intérieur de leurs frontières pouvaient être des interlocuteurs pour une paix espérée, surtout après effondrement de l’empire soviétique. Au lieu de cela, se sont installées sur les ruines fumantes de ces nations millénaires des armées barbares révoltées et prêtes à tout pour semer la mort partout où elles passent.

La diplomatie occidentale a non seulement approuvé, France comprise, ces agissements irresponsables, mais s’est ingéniée,par anti-poutinisme hystérique, à pousser le nouveau Tsar de toute les Russies à se retrancher dans un impérialisme à la soviétique où tous les coups sont permis, en Afrique comme au Moyen-Orient.

En ce qui concerne maintenant la France singulièrement, il faut noter qu’aujourd’hui Israël ne contrarie pas les intérêts de notre pays, que nous avons encore trois à quatre cent mille Français de confession juive et que nous n’avons pas de conflit avec cette communauté, n’en déplaise à ceux qui brandissent encore le « protocole des sages de Sion » dénoncé par Bainville en 1920 comme un document faux.

En revanche, nous avons une population musulmane qui avoisine les dix millions avec une immigration massive continue depuis bientôt un demi-siècle.

Des Français juifs d’ailleurs ne sont pas étrangers à cet afflux pour lequel nombre d’entre eux ont milité activement depuis les années 1970, de la gauche prolétarienne, jusqu’à SOS racisme en passant par la ligue communiste. Daniel Cohn-Bendit, Julien Dray, Alain Krivine, BHL et les autres n’ont pas cessé de nous faire la morale en nous traitant de fascistes. Aujourd’hui, certains d’entre eux, et de plus en plus nombreux, s’affichent comme patriotes français et nous ne pouvons que nous réjouir de cette bien heureuse évolution.

Ainsi l’extrême-gauche, tout comme une espèce d’ultra-droite qui prolifère sur les réseaux sociaux en se parant de la vertu des vrais experts, c’est-à-dire ceux qui savent mieux que les autres, traite CNews de chaîne juive, parce qu’elle reçoit tous les patriotes parmi lesquels des juifs. Chacun sait que Charlotte d’Ornellas, Isabelle Cluzel, Philippe de Villiers, Geoffroy Lejeune, Mathieu Bock-Côté, Sabrina Medjebeur ou Amine El Khatmi, sont juifs ainsi que Vincent Bolloré actionnaire majoritaire de la chaîne !…

Comme l’affaire palestinienne a été importée par les pires islamistes qui résident chez nous, elle devient un fermant de division dans notre pays. Alors posons-nous la question : qui a commis des attentats sanglants et fait couler le sang français ces trente dernières années, des juifs ou des musulmans ? Ces derniers se drapent en toute circonstance du drapeau palestinien, donc qu’on n’attende pas de moi une larme d’émotion à l’évocation d’un pseudo-génocide à Gaza. L’ennemi, chez nous, se signale par son soutien hystérique des Palestiniens, devenus un peuple martyre, alors que tout le monde, et plus particulièrement les pays arabes, les ignoraient depuis des années. C’est devenu un symbole parce qu’ilspermettent de traiter les juifs de nazis. Quelle revanche « jouissive » pour les nostalgiques de la collaboration.

Ne nous aventurons pas dans cette voie malsaine.

https://www.actionfrancaise.net/2025/09/08/gaza-sur-seine/

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