Et en France ?
Certains rétorquent que ces choses-là sont impossibles en France, attendu que se procurer une arme à feu n’y est pas si facile. La belle affaire ! En France, on manie fort bien, depuis quelque temps, le couteau. Et si l’on en croit les tags du 10 septembre, place de la République, les étudiants des beaux quartiers, pourtant censés être « éduqués », même s'il faudrait savoir ce que l'on met derrière ce mot, verraient bien une autre lame reprendre du service pour éliminer leurs ennemis politiques : la guillotine. Bien sûr, ce ne sont que des mots. Enfin, pour le moment.
On pourrait même dire que sur l'échelle de l'intolérance absolue à la contradiction, le curseur de la gauche française est encore plus haut. Car ce que faisait tous les jours Charlie Kirk dans les universités - c’est-à-dire répondre posément aux questions des étudiants avec sa célèbre tournée « Prove Me Wrong », sorte de disputatio à l'américaine - serait aujourd’hui impossible, en France : le conférencier serait immédiatement chassé avant même d’avoir mis un doigt de pied sur le campus. Une simple rumeur suffit.
Les réactions sont d’ailleurs effrayantes, outre-Atlantique comme ici. Elles vont de la réjouissance assumée - mais on a déjà vu cela en France, dans la presse de gauche, pour le décès accidentel de Jean-Pierre Stirbois, jadis, et pour la mort de Jean-Marie Le Pen (qui avait été ciblé, du reste, en 1976 par un attentat dans son appartement), plus près de nous - au « qui sème le vent récolte la tempête ». Notons que l’extrême centre n’est pas en reste, avec notamment Nathalie Loiseau qui, non contente de refuser la minute de silence au Parlement européen, l’assortit en sus d’insultes à l’endroit du cadavre d’un jeune père de famille qui n’est pas encore froid.
Pour ne pas désespérer de l’humanité, notons que Bernie Sanders a fait une déclaration digne et impeccable, sans l’ombre d’un « oui, mais ».
Déterminés
Le coupable aurait été arrêté. Il s'agirait d'un Américain fanatisé de 22 ans, portant nom de Tyler Robinson. Le gouverneur de l’Utah, lors de sa conférence de presse, rapporte que sur les balles retrouvées près du fusil Mauser, il y avait notamment les inscriptions « Eh, fasciste, prends ça ! » et « Bella ciao », répété plusieurs fois, comme dans le refrain de la célèbre chanson antifasciste qui ne laissent pas grand doute - encore que l'enquête ne soit pas terminée - sur les motivations du criminel.
Il est à noter - et cela frappe de nombreux observateurs - que si l’Amérique conservatrice est sidérée, triste et effrayée, à aucun moment elle n’a vrillé en émeutes, pillé des vitrines, brisé du mobilier urbain ; bref, imité les « codes » du « chagrin » d’extrême gauche quand il s’est agi de George Floyd ou Nahel. Ceux que l’on dit insurrectionnels, séditieux, dont on affirme qu’ils ont failli prendre le Capitole, se contentent de… prier. Des vidéos montrant des foules de jeunes recueillis, serrés les uns contre les autres et improvisant des veillées circulent un peu partout sur les réseaux sociaux. Peut-être parce que c’était ce que Charlie Kirk voulait que l’on retienne de lui après sa mort… qu’il n’imaginait sans doute pas si proche. Cela n’enlève rien à leur détermination - renforcée au centuple par ce sang injustement versé - mais infirme toutes les allégations de la gauche à l’endroit du défunt : si la violence engendrait la douceur, cela se saurait.