L’affaire remonte à 2023. Sur un plateau de CNews, la présidente d’Identité-Libertés avait accusé le maire de Valence, Nicolas Daragon, d'avoir « tenté de vendre un terrain à une association des Frères musulmans ». La commune avait en effet renoncé, un an auparavant, à vendre un terrain à l’association Valeurs et Réussite, au bénéfice d’une école musulmane hors contrat pilotée par ladite association. En croisade contre la confrérie islamiste, l’eurodéputée n’avait pas hésité à accuser celle-ci d’avoir « le même objectif qu’Al-Qaïda et Daech ». « Les propos imputés à Marion Maréchal visent d'abord et exclusivement Nicolas Daragon » et « non directement » l’école privée d’une cinquantaine d’élève, a jugé le procureur. Le tribunal a mis son jugement en délibéré au 14 novembre.
Dissolution de l'IESH
Absente de l’audience, retenue par ses travaux parlementaires à Bruxelles, Marion Maréchal s’est adressée directement, par vidéo, aux Frères musulmans : « J’ai fait de la lutte contre votre confrérie et votre idéologie l’un de mes combats prioritaires. Vous avez lancé contre moi un véritable djihad judiciaire. » L’eurodéputée se targue de traquer sur le terrain tout ce qui, de près ou de loin, s’apparente à de l’entrisme islamique.
En septembre, par exemple, le Conseil des ministres prononçait la dissolution de l’Institut européen des sciences humaines (IESH), institut créé en 1990 à Château-Chinon qui formait deux cents étudiants par an. Un an et demi auparavant, Marion Maréchal lançait une guérilla dans une vidéo où elle dénonçait les « sept preuves de la dangerosité de cet établissement », mettant les pouvoirs publics en alerte. Alors que l’Institut réagissait, avant l’été, à sa dissolution imminente, « un signal négatif adressé à toute une frange de la société investie dans la paix civile et le vivre ensemble », la nièce de Marine Le Pen se félicitait déjà d’une « mesure qui est la démonstration que tous ceux qui cherchent aujourd’hui à mettre en place une conquête islamique de l’Europe n’arriveront pas à leurs fins, parce que nous nous dresserons sur leur chemin ».
« Je ne baisserai jamais la garde »
Bruxelles, aussi, est un terrain de combat pour l’eurodéputée qui se félicite de « débusquer » le frérisme. Ainsi, au début du mois, elle a fustigé « l’entrisme des Frères musulmans dans les institutions européennes », à l’occasion d’une réunion dans l’hémicycle du Parlement organisée par le FEMYSO (Forum of European Muslim Youth and Student Organisations), qu’elle accuse d’être un « relais d’influence » frériste « déguisé en association de jeunesse ». Dans un courrier adressé à Roberta Metsola, la présidente du Parlement européen, Marion Maréchal a qualifié l’organisation de « satellite de la mouvance des Frères musulmans » en rappelant que cette dernière a accusé publiquement la France « d’aliéner ses propres concitoyens musulmans ». « Il est temps d’agir et de fermer les portes de notre institution aux vaisseaux amiraux du frérisme dont le FEMYSO », écrivait-elle.
« Quand vos méthodes d’entrisme échouent, vous attaquez », déplore la parlementaire dans sa vidéo où elle se présente combative et déterminée : « Sachez que je ne baisserai jamais la garde face à ceux qui veulent soumettre la France et imposer la charia aux Français. […] Vous n’éteindrez jamais ma voix et l’énergie que je consacrerai jusqu’au bout à vous faire interdire et disparaître de notre pays. »