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Logements sociaux verts : la solution communiste contre les logements vacants

@Unsplash
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Depuis l’arrivée d’Anne Hidalgo à la mairie de Paris en 2014, la politique logement de la ville est confiée à un élu communiste. Le titulaire du poste depuis octobre 2023 est Jacques Baudrier, successeur de Ian Brossat comme « adjoint en charge du logement et de la transition écologique du bâti ». Baudrier a fait de la question des logements inoccupés son nouvel axe de bataille, un « véritable fléau » contre lequel il faut lutter de toute urgence.

Une étude de l’APUR (atelier parisien d’urbanisme, notamment financé par la ville de Paris) décompte ainsi 262.000 logements inoccupés, à Paris, soit 19 % du total, à peu près également répartis entre 9 % de logements vacants et 10 % de résidences secondaires et de logements occasionnels. Si le nombre de logements vacants est stable depuis 40 ans et s’explique largement par une vacance frictionnelle (7,9 % sur 9 %) liée à un taux de rotation des logements particulièrement élevé (un emménagement pour sept logements parisiens chaque année), il y a en revanche, sur la dernière décennie, une augmentation très forte des résidences secondaires et des logements occasionnels de type Airbnb. C’est le changement majeur, sachant que ces logements ne sont pas inoccupés mais occupés à temps partiel, en lien avec l’attractivité touristique de Paris et le développement du télétravail.

Les 21 années de gestion socialo-communiste du logement à Paris ont conduit à une divergence majeure de l’écosystème résidentiel de la capitale. D’un côté, des logements sociaux à loyers bas toujours plus nombreux : le nombre de logements sociaux est passé de 136.000, en 2001, à 271.906, en 2024, soit 23,1 % des résidences principales parisiennes. De l’autre, des logements chers que ne peuvent se payer que de riches étrangers ou loués comme résidences de tourisme. Entre les deux, les propriétaires occupants représentent une part de plus en plus résiduelle du parc de logements de Paris et le prix de ces logements sélectionne les seuls ménages aisés tout en renvoyant dans la France périphérique de Christophe Guilluy les classes moyennes historiques : il faut, aujourd’hui, un revenu de 220.000 euros pour qu'un ménage puisse acheter un logement de 80 mètres carrés, à Paris.

La solution : des logements sociaux verts

Face au « fléau » des logement inoccupés, le communiste Baudrier a une solution magique qui nous est rappelée sur une vidéo de X : les logements sociaux verts, logements HLM ayant fait l’objet d’une réhabilitation énergétique. L'élu veut faire « interdire à la location les immeubles haussmanniens » afin de pouvoir les saisir et les transformer en HLM. Après s’être gavés avec vos revenus, les socialistes vous dépouilleront de tous vos biens.

Il s’agit ainsi, pour la ville de Paris, de racheter ou de préempter les logements vacants, puis de les réhabiliter en logements verts disposant d’une bonne étiquette énergétique. Il importe que ces logements vacants deviennent des logements sociaux, puisque la ville de Paris vise 40 % de logements publics en 2035, dont 30 % de logements sociaux dans le cadre de son nouveau plan local d’urbanisme « bioclimatique ».

Les trois non-dits

Premièrement, la solution retenue requiert de fortes dépenses publiques. BV a identifié, dans un article récent, une opération de transformation de logements anciens en logement sociaux pour un coût de 2 millions d’euros par logement. Rappelons, à ce stade, que la dette de la ville de Paris s’est envolée en passant de 1,4 milliard d’euros, en 2000, à 10,6 milliards, en 2024, dont 7 milliards sous les deux mandats d’Anne Hidalgo. Il faut donc ardemment continuer à creuser la dette municipale, d’autant plus que Baudrier réclame une augmentation massive des aides publiques à la réhabilitation. Pour faire bon poids, il exige également un fort durcissement de la fiscalité contre les propriétaires de logements inoccupés. Notons, enfin, que ces lourdes dépenses en faveur des logements sociaux verts pèsent sur les autres budgets municipaux. Par exemple, la propreté de Paris qui serait, selon le Guardian, la capitale européenne la plus sale, d’ailleurs assortie d'une voirie usée et vieillie.

Deuxièmement, cette orientation pèse sur la structure du peuplement de la capitale. La contribution de juin 2024 indiquait, sur la base de données publiques INSEE, que près d’un logement social sur deux était occupé par une personne immigrée ou descendante d’immigrés de première génération.

Troisièmement, n’oublions jamais les objectifs électoraux d’une telle politique : il s’agit là de modifier le corps électoral et, ainsi, rendre difficile et si possible impossible le renversement de la majorité municipale de gauche en place. Il ne faut pas, non plus, hésiter à installer le plus de nouveaux logements dans les arrondissements de l’ouest de la ville qui votent mal, sans aucune considération pour l’avis des administrés de ces territoires.

Une politique alternative pourrait, pourtant, consister à favoriser le maintien, voire le retour, des classes moyennes à Paris par l’accession à la propriété, par exemple en limitant les possibilités d’achat des non-résidents, comme cela existe dans de nombreux pays, tout en arrêtant d’assécher le marché privé par l’augmentation permanente du parc de logements sociaux. La majorité actuelle fait tout le contraire.

Georges Le Breton

https://www.bvoltaire.fr/logements-sociaux-verts-la-solution-communiste-contre-les-logements-vacants/

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