
par Paolo Hamidouche
Le Burevestnik, missile nucléaire russe que le président Vladimir Poutine a fièrement qualifié d’«arme sans égale au monde» après son dernier essai, est bien connu des analystes. Cependant, dans ce climat tendu, il ne peut que rappeler au monde ce qu’un missile intercontinental à propulsion nucléaire peut – ou pourrait – faire. Mais que savons-nous du Burevestnik 9M730 ?
Avant tout, il s’agit d’un missile nucléaire pouvant être armé d’ogives nucléaires. Grâce à sa capacité à voler à basse altitude – entre 50 et 100 mètres, à des vitesses subsoniques, similaires à celles d’un missile de croisière Tomahawk – il peut plus facilement échapper aux défenses ennemies, ce qui le rend plus difficile à détecter par radar. Mais ce qui le rend encore plus impressionnant, c’est sa portée quasi illimitée, du moins selon les affirmations russes. Le Burevestnik, dont le nom en russe signifie «pétrel» (au sens d’un oiseau annonciateur d’orage), promettait aux forces stratégiques de Moscou la capacité de frapper avec précision des «cibles hautement protégées situées à n’importe quelle distance».
Le chef d’état-major russe, Valery Gerasimov, a déclaré que lors du dernier essai, le Burevestnik avait parcouru 14 000 kilomètres en 15 heures. «Durant le vol», a-t-il ajouté, «le missile a effectué toutes les manœuvres verticales et horizontales prévues, démontrant ainsi sa grande capacité à déjouer les systèmes de défense antimissile et aérienne». Le général a également souligné qu’une telle arme serait utilisée contre des cibles hautement protégées, à n’importe quelle distance, avec une précision garantie, grâce à sa capacité à contourner les systèmes de défense antimissile et aérienne.
Le Burevestnik est l’une des six armes stratégiques annoncées par le président Poutine en 2018 dans le cadre du nouvel arsenal nucléaire russe. Déjà présenté comme une arme invincible, capable de «déjouer les systèmes de défense antimissile américains», le Burevestnik pourrait, selon les analystes, avoir une portée de 20 000 kilomètres et la capacité de rester en orbite pendant plusieurs jours, larguant des ogives nucléaires de manière imprévisible. Le dirigeant du Kremlin, qui arborait une fois de plus sa tenue de camouflage lors des essais de missiles et de l’annonce de leur succès, a ordonné la mise en place des infrastructures nécessaires à l’entrée en service de cette nouvelle arme au sein des forces armées russes.
source : Stratpol