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  • Avortement : nouvelle campagne de propagande

    Le planning familial a annoncé le lancement d’une campagne pour «déstigmatiser l’avortement» et réaffirmer ce «droit essentiel» des femmes à faire assassiner leur enfant légalement.

    Quie paie cette campagne ? Encore l'argent public ?

    Michel Janva

  • Le pourquoi du relatif insuccès du Front National dans les très grandes villes

    Résultats du Front National lors du premier tour des élections municipales de 2014 dans les dix plus grandes villes de France

    Paris 6,26%

    Marseille 23,16%

    Lyon 13,78%

    Toulouse 8,15

    Nice 15,59

    Nantes 8,14 

    Strasbourg 10,94 

    Montpellier 9,18 

    Bordeaux 6,06 

    Lille 18,22

    Bien souvent, l'erreur effectuée par les analystes dans le cadre de la rédaction de leurs articles, est de défendre leur point de vue de façon exclusive, nonobstant d'autres pistes. C'est ainsi qu'un point de vue n'englobe que très rarement la totalité de la vérité. A titre d'exemple, j'évoquais hier avec un Ami, le pourquoi des fascismes à partir des années 20. Il existe à ce sujet trois interprétations bien connues. La communiste faisant du fascisme le dernier recours du Capital (« Plutôt Hitler que Staline »). Celle que l'on peut qualifier de « socialiste », insistant sur l'histoire spécifique de certains pays, favorisant par la suite l'advenue du fascisme. Enfin, l'interprétation dite de "droite", considérant que le fascisme est un fait historique daté, désormais ancré dans l'histoire d'un passé définitivement révolu.

    L'erreur donc, serait parmi ces trois interprétations, de n'en choisir qu'une, nonobstant les deux autres. Le fait est malheureusement assez courant au quotidien et beaucoup, de défendre bec et ongles leur unique point de vue, comme s'il n'existait aucun autre angle de visée.

    C'est ainsi qu'énoncer le fait que le Front National n'a que peu réussi dans les très grandes villes lors des dernières municipales par rapport aux résultats obtenus dans les villes plus petites n'est que majoritairement vrai. A titre d'exemple, on notera les bons résultats obtenus à Marseille, Nice ou Lille. Il faut aussi prendre garde à la sécheresse des résultats bruts : c'est ainsi que le résultat à Paris, en apparence faible, masque le réel décollage du Front National dans la capitale. 

    Remarquons quand même objectivement que dans huit des dix plus grandes villes, le Front National est en dessous du score national (16,5%), et le plus souvent de façon assez nette. C'est ainsi que dans quatre villes sur dix, le Front National se situe à moins de la moitié de son résultat national.

    Il existe donc, bel et bien, un problème au sujet des grandes villes.

    Ce n'est certes pas la valeur des candidats du Front National qui est en cause. Comme pour les autres structures, le Front National présente pour les villes majeures, des candidats triés sur le volet, de plus à fort enracinement local. Par voie de conséquence, on peut en déduire que dans la majorité des grandes villes, ce n'est pas le Front National qui perd mais ses opposants qui gagnent.

    On remarquera aussi - et c'est là fait important - que dans ces très grandes villes, les mouvements politiques situés à gauche du parti socialiste font, eux aussi, des scores modestes. On peut donc en déduire que concernant les très grandes villes, c'est le centre (de l'ump au parti socialiste) qui gagne facilement contre la périphérie.

    Il n'en a pas toujours été ainsi de par le passé.

    L'idée intuitive qu'ont ceux qui commencent à disposer d'un certain âge, de la droite et de la gauche, est d'associer certaines notions à la première et d'autres à la seconde. A droite, l'ordre ou la patrie. A gauche la défense des plus démunis et le progrès social. Le passé récent – trois décennies – a redistribué les cartes et rendu ces associations obsolètes.

    Aujourd'hui, il n'existe pas de gestion radicalement différente de ces grandes villes, selon qu'elles soient tenues par la droite ou par la gauche. Ayant vécu environ 25 ans sur Lille, j'ai pu constater l'involution sociologique du paysage. Le fait n'est d'ailleurs pas uniquement celui de la capitale nordiste. 

    Aussi bien l'augmentation des divers impôts locaux et frais rattachés dans les grandes villes, ont fait fuir non seulement les classes populaires, mais aussi la partie basse voire moyenne de la classe moyenne. Il existe donc un transit progressif partant du centre ville vers la périphérie. 

    On pourrait donc énoncer – en tenant compte des exceptions et avec une certaine réserve - que moins on est fortuné, plus on est éloigné du plein centre.

    La droite comme la gauche, a extirpé, pour des raisons qui sont principalement financières, les familles ne disposant pas d'un important pouvoir d'achat. C'est donc le paysage sociologique des grandes villes qui a ainsi changé. Villes dont la configuration est désormais la même, perdant ainsi diversité ou pluralité.

    Une des raisons d'être initiales des boulevards ceinturant les grandes villes était voici très longtemps, de protéger une population cossue, des masses populaires, jugées « laborieuses » voire « dangereuses ».

    Nous y retournons.

    En ce sens, droite et gauche aujourd'hui, défendent des intérêts de classes. Très favorisées en l'occurrence ...

    ALain Rebours

    http://www.voxnr.com/cc/a_la_une/EFAZFVVlZysCejDZAX.shtml

  • Le “contrôle des dépenses militaires”: Ce que nous coûte l’Otan

    Pendant que dans la « spending review »[1] le gouvernement promet une réduction de 300-500 millions d’euros dans le budget de la défense –sans rien dire apparemment du F-35-, l’Italie est en train d’assumer dans l’OTAN des engagements croissants qui amènent une augmentation inévitable de la dépense militaire, directe et indirecte.

    L’OTAN ne connaît pas de crise. Arrivée à son 65ème anniversaire après une vie aisée dans laquelle elle a dépensé des dizaines de milliers de milliards de dollars en forces armées, armes et guerres, elle est en train de se construire un nouveau quartier général à Bruxelles. Le coût prévu, 460 millions d’euros, a presque triplé en grimpant à 1,3 milliards et continue à augmenter. L’OTAN n’est cependant pas regardante à la dépense pour donner à son staff central de 4mille fonctionnaires un siège luxueux, doté des technologies les plus avancées.

    La même chose a été faite en Italie, en transférant il y a un peu plus d’un an le Commandement interforces (Jfc Naples) de Bagnoli à Lago Patria (Campanie), où avec une dépense d’environ 200 millions d’euros a été construit un nouveau siège pour un staff de 2500 militaires et civils. Aux ordres de l’amiral étasunien Bruce Clingan –en même temps commandant des Forces navales USA en Europe, des Forces navales USA pour l’Afrique et des Forces conjointes alliées- lui-même aux ordres du Commandant suprême allié en Europe, Philip Breedlove, un général étasunien nommé comme il est de règle par le président des Etats-Unis.

    Ces dépenses ne sont que la pointe de l’iceberg d’un colossal débours d’argent public, payé par les citoyens des pays de l’Alliance. On y trouve avant tout la dépense inscrite dans les budgets de la défense des 28 Etats membres qui, selon les données OTAN de février 2014, dépasse au total les 1000 milliards de dollars annuels, dont plus de 70% (735 milliards) dépensés par les Etats-Unis. La dépense militaire OTAN, équivalente à environ 60% de celle mondiale, a augmenté en termes réels (net d’inflation) de plus de 40% de l’an 2000 à aujourd’hui.

    La nécessité de garder une dépense militaire élevée est imposée à l’Italie non pas par de réelles exigences défensives, mais par le fait d’appartenir à une alliance qui, le pacte atlantique étant transgressé, a démoli par la guerre la Yougoslavie et la Libye, a occupé l’Afghanistan, prépare d’autres guerres au Moyen-Orient et plus loin, et s’est étendue de plus en plus à l’est en provoquant un nouvel affrontement avec la Russie. Sous la pression des Etats-Unis, dont la dépense militaire équivaut à 4,5% du Produit intérieur brut (pil), les alliés se sont engagés en 2006 à destiner au minimum 2% de leur pil au budget de la défense. Jusqu’à présent, en plus des USA, seules la Grande-Bretagne, la Grèce et l’Estonie l’ont fait.

    L’engagement de l’Italie à porter la dépense militaire à 2% du pil a été souscrit en 2006 par le gouvernement Prodi. Selon les données de l’OTAN, cette dépense se monte aujourd’hui à 20,6 milliards d’euros annuels, équivalents à plus de 56 millions d’euros par jour. Ce chiffre, précise-t-on dans le budget, ne comprend cependant pas différents autres postes. En réalité, selon les calculs du Sipri, la dépense militaire italienne (au dixième rang mondial) se monte à environ 26 milliards d’euros annuels, équivalents à 70 millions par jour. En adoptant le principe du 2%, celui-ci grimperait à plus de 100 millions par jour.

    Aux plus de 1000 milliards de dollars annuels inscrits dans les 28 budgets de la défense, s’ajoutent les « contributions » que les alliés versent pour le « fonctionnement de l’OTAN et le développement de ses activités ». Il s’agit pour la plus grande partie de « contributions indirectes », comme les dépenses pour les « opérations et missions sous conduite OTAN ». Ainsi les nombreux millions d’euros dépensés pour faire participer les forces armées italiennes aux opérations guerrières OTAN dans les Balkans, en Libye et en Afghanistan constituent une « contribution indirecte » au budget de l’Alliance.

    Il y a ensuite les « contributions indirectes », distribuées en trois budgets distincts. Le « civil », qui avec des fonds fournis par les ministères des affaires étrangères couvre les dépenses pour le staff des quartiers généraux. Le « militaire », composé de plus de 50 budgets séparés, qui couvre les coûts opérationnels et d’entretien de la structure militaire internationale. Et celui d’ « investissement pour la sécurité », qui sert à financer la construction des quartiers généraux (à Bruxelles et ailleurs), les systèmes satellitaires de communication et de renseignement, la création de pistes et de quais et la fourniture de carburant pour les forces engagées dans des opérations guerrières.

    Environ 22% des « contributions directes » sont fournis par les Etats-Unis, 14% par l’Allemagne, et 11% (chacune) par la Grande-Bretagne et la France. L’Italie contribue pour environ 8,7% : quota non négligeable, de l’ordre de centaines de millions d’euros annuels. Divers autres postes sont cachés dans les plis des budgets. Par exemple, l’Italie a participé à la dépense pour le nouveau quartier général de Lago Patria à la fois avec sa quote-part du coût de construction, et avec le « fond pour les zones sous-utilisées » ainsi qu’avec une affectation de la Province, pour un montant estimé à environ 25 millions d’euros (alors que l’argent manque pour reconstruire L’Aquila). Top secret sur la contribution italienne actuelle à l’entretien des bases USA en Italie, quantifié la dernière fois en 2002 d’un ordre de 41% pour un montant de 366 millions de dollars annuels sous diverses formes : locations gratuites, réductions fiscales, coûts réduits des fournitures énergétiques et autres services. Ce chiffre est sans aucun doute aujourd’hui largement supérieur.

    On continue ainsi à jeter dans un puits sans fond d’énormes quantités d’argent public, qui seraient essentielles pour intervenir en faveur de l’emploi, des services sociaux et des zones sinistrées par les tremblements de terre. Et les coupes de 6,6 milliards, prévues pour 2014, pourraient être évitées en coupant ce qu’on dépense dans le militaire en trois mois.

     Manlio Dinucci 

    Source : Edition de mardi 8 avril 2014 de il manifesto http://ilmanifesto.it/quanto-ci-costa-il-def-della-nato/ Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio via http://www.mondialisation.ca/lart-de-la-guerre-ce-que-nous-coute-lotan/5377390?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=lart-de-la-guerre-ce-que-nous-coute-lotan

  • Valls n’est pas le sauveur de la gauche

    Adoublé par les sondages, affublé du titre de «vice-président», le ministre de l'Intérieur est sans doute trop singulier pour voir sa popularité rejaillir sur son camp.

    Gare aux chevilles! Manuel Valls vient d’être sacré personnalité française la plus populaire par l’oracle sondagier. Pour Ipsos, non seulement 57% des personnes interrogées approuvent «l’action» du ministre de l’Intérieur mais il est simultanément plébiscité par les sympathisants du PS (70% d’approbation) et par ceux de l’UMP (62%). Comme si cet admirateur de Georges Clemenceau préfigurait une forme nouvelle d’«union sacrée»...

    D’ores et déjà, les bookmakers de la vie publique se déchaînent. L’hebdomadaire de la gauche raisonnable n’a pas hésité à lui attribuer le titre de «vice-président». Cinq mois seulement après la nomination de Jean-Marc Ayrault à l’hôtel Matignon, la spéculation sur son successeur va bon train dans les rangs socialistes. Et c’est Valls qui arrive en tête des pronostics.

    Une actualité porteuse

    Tout ceci n’est-il pas à la fois exagéré et précipité? Sans mésestimer le moins du monde ses mérites, il faut noter que la popularité de Valls est d’abord indexée sur la fonction qu’il occupe. En ces temps de crise sans fin et d’anxiété sociale, le désir d’ordre et de sécurité est plus prégnant que jamais. Le ministre de l’Intérieur en profite par construction. Il en bénéficie d’autant plus qu’il remplit correctement sa fonction, n’hésitant pas à prendre les décisions qui s’imposent comme la dissolution de la très étrange BAC Nord de Marseille.

    L’actualité favorise une mise en scène récurrente de Valls avec d’autant plus d’impact que celui-ci est un expert en communication politique. Fait divers tragique, réseau terroriste démantelé, policiers corrompus sanctionnés: chaque jour donne au «premier flic de France» l’occasion de marteler son message de fermeté et d’asseoir sa réputation.

    Effet de contraste

    L’insolente popularité de Valls tranche avec le désamour des Français pour le couple exécutif. Le ministre de l’Intérieur est encensé au moment où l’électorat manifeste son mécontentement à l’égard du pouvoir socialiste.

    L’heureux résident de la place Beauvau profite sans nul doute d’un effet de contraste. Peu de ministres «impriment», comme on le dit maintenant, dans leurs paroles et leurs actions. Le président de la République donne l’impression de manquer d’un cap clair tandis que son Premier ministre peine à se situer à la hauteur de sa fonction.

    Personne, à l’inverse, ne reproche à Valls de ne pas «faire le job» dans les règles de l’art. Voilà qui explique, pour partie, la gratitude de l’opinion.

    La comparaison avec son collègue Arnaud Montebourg est ici parlante. Les deux révélations des primaires socialistes de l’automne 2011 connaissent des destins croisés. On se souvient que le chantre de la «démondialisation» avait alors fait un carton chez les sympathisants de gauche (17,2% des voix au premier tour) tandis que le maire d’Evry confirmait alors sa marginalité droitière (5,6%). Porteur des espoirs de la gauche du PS, Montebourg culminait à 45% d’indice de satisfaction chez OpinionWay alors que Valls devait se contenter de 37%.

    Le rapport de forces dans l’opinion a changé depuis du tout au tout. Selon le même indicateur, Valls écrase désormais Montebourg (55% contre 29%). Le ministre du Redressement productif a perdu une bonne part de son crédit en ralliant la ligne majoritaire de son parti. Le volontarisme qu’il affiche suscite un scepticisme à la mesure de la lourdeur des défis qu’il prétend relever. Fort de sa continuité, Valls, pour sa part, n’a pas besoin de prétendre avoir «redressé le moral des Français» pour qu’on le considère...

    Un ministre de droite ?

    La singularité idéologique de Valls est le dernier, mais non le moindre, des ressorts de son succès. Le ministre de l’Intérieur n’est-il pas l’homme de gauche dont rêve la droite? Olivier Besancenot en est convaincu : c’est un «ministre sarkozyste».

    Jean-François Copé semble d’accord avec l’ancien candidat du NPA. «En termes de paroles, Manuel Valls, objectivement, est à droite», tranche le secrétaire général de l’UMP qui s’y connaît. «Il a exactement les mêmes idées que moi dans la manière dont il les exprime», ajoute-t-il. L’intéressé ne lui a pas retourné le compliment puisqu’il vient de l’accuser d’être «dans la dérive». On se souvient encore des compliments embarrassants de Serge Dassault à l’ancien maire d’Evry.

    L’assimilation entre la politique de Valls et celle de Sarkozy est pourtant peu rigoureuse. Le ministre de l’Intérieur ne met pas ses pas dans ceux de son illustre prédécesseur sur au moins deux points fondamentaux. Dans son «discours-cadre sur la sécurité» du 19 septembre, Valls a souligné «deux échecs» qu’il entend corriger: «la tension contre-productive» entre les forces de l’ordre et la justice ainsi que la piètre «relation police-population». A ce sujet, le ministre a insisté sur la lutte contre les contrôles d’identité abusifs et proposé de rétablir un «élément d’identification» sur l’uniforme des policiers, ce qui n’est pas anodin.

    Pour autant, il ne fait guère de doute que la plupart des prises de positions de Valls ne sont pas spécifiquement identifiables à gauche. Lorsqu’il déclare, à propos des Roms, que la France «ne peut pas accueillir toute la misère du monde et de l'Europe», il dit une vérité qui avait déjà valu à Michel Rocard —dont le citation avait par ailleurs été tronquée— de sévères reproches dans son propre camp. Sur la question sensible du droit de vote des étrangers aux élections locales, Valls préfère tenir compte des réserves de l’opinion plutôt que de rester fidèle à ses positions antérieures.

    Si l’on ajoute que le ministre de l’Intérieur s’était fait remarquer, précédemment, par des prises de positions résolument droitières en matière économique et sociale, on comprend que sa popularité ne puisse guère rejaillir sur l’ensemble de la gauche. Celle-ci est loin d’avoir encore trouvé un sauveur.

    Eric Dupin

    Source : http://www.slate.fr/story/63043/valls-sauveur-gauche

    http://www.voxnr.com/cc/politique/EFAZuFEZFkPTPTytWk.shtml

  • « NatRep »? « Identitaires »? Une jeunesse française

    La discipline est la force des armées, la désobéissance ou pire, l’insubordination, ne peut conduire qu’au désastre. Bruno Mégret en sait quelque chose lui qui a mené une fronde contre le FN en 1998 qui a failli  briser les reins de l’opposition nationale et dont les effets délétères, calamiteux, se sont très longtemps  fait sentir. Si la plupart de ceux qui l’avaient  suivi ont réintégré le FN, l’ex président du Mouvement National Républicain (MNR) reste sur son Aventin dans l’indifférence quasi générale. Il a cependant  repris la parole dans un entretien accordé àparismatch.com et publié hier. Contrairement à  Alain Finkielkraut, M. Mégret ne va pas jusqu’à juger Marine Le Pen «infréquentable ». Il se réjoui même des bons résultats  électoraux du Front, qui serait la résultante de « sa » théorisation d’une « stratégie de dédiabolisation ». Il  juge cependant  que «le FN actuel, c’est le discours ancien de Jean-Marie Le Pen réorienté à gauche sur le plan économique». «Sur la question de l’économie ou celle de l’Europe, le projet du FN manque de crédibilité» affirme-t-il encore. Homme tout aussi intelligent que l’est M. Mégret, Paul-Marie Coûteaux, à la tête jusqu’alors du Siel , petite structure  affiliée au RBM,  entendait lui aussi réorienter le FN. Mais lui aussi a failli à la plus élémentaire discipline a jugé Marine. La présidente du Front National   vient  de mettre fin à sa collaboration avec ce dernier  dans un courrier daté du 7 avril, aujourd’hui commenté dans les médias.

     Candidat RBM aux municipales dans le 6e arrondissement de Paris, Paul-Marie Coûteaux s’était  prononcé sans en avoir le mandat   dés le lendemain du premier tour,   pour proposer une alliance à la militante antinationale  NKM au nom de « l’union des droites » !

     Au-delà des maladresses politiques, de communication et de langage,  des états d’âme  qui ont été aussi reprochés à M.  Coûteaux ces derniers mois, un épisode a également  été  très mal vécu par de nombreux adhérents et sympathisants du FN.  En l’espèce celui  ou on le voit  dans un documentaire de canal plus, diffusé en décembre,   expliquer qu‘il ne veut surtout pas être filmé à proximité d’une permanence FN ou de  militants frontistes. Et ce, afin de  ne pas écorner  son image de modéré…unificateur des droites ? Actuel président exécutif du SielMe Karim Ouchikh, à qui Marine a renouvelé sa confiance,   devrait en prendre la tête  avant l’été, M. Coûteaux n’étant pas candidat à sa propre succession.

     D’orientations politiques, de discipline et de cohérence aussi,  il est encore question dans le long article que le site Rue 89 consacre sous la plume de Nolwenn le Blevennnec aux « tensions » qui existeraient  au sein du Front National de la Jeunesse (FNJ)  présidé actuellement par Julien Rochedy. « Avant, au Front, on se disputait entre catholiques traditionalistes et païens, antisionistes et anti-Arabes (sic). Depuis que Marine Le Pen est à la tête du FN, il existe de nouvelles fractures. Le parti fait coexister une sensibilité souverainiste incarnée par Florian Philippot » « et une sensibilité identitaire » est-il écrit sans s’embarrasser de finesse.

    « Chez les jeunes frontistes, les tensions pourraient se cristalliser autour de Gaëtan Dussausaye, favori à la présidence du FNJ, et souverainiste » croit savoir Rue 89 qui évoque aussi la nomination de David Masson-Weyl, étudiant en relations internationales, de même sensibilité, à la tête du collectif étudiant  Marianne.

     Bref, en  l’occurrence d’un côté les  « souverainistes »  auto-baptisés  NatRep (nationaux républicains),  de sensibilité gaulliste ou gaullienne,  pour lesquels le combat contre l’Europe de Bruxelles serait la  priorité principale.  Et de l’autre  les « identitaires », qui a contrario considèrent que  la submersion démographique des populations non européennes et  les bouleversements  socio-culturels  qu’elle engendre sont un enjeu vital et principal.

     Les termes du débat ont été l’objet d’une formule symbolique,  forcément réductrice, utilisée  par certains NatRep qui affirment  que le  problème du grand remplacement (en référence au livre éponyme de Renaud Camus)  n’est pas celui de la population de souche française et européenne par les peuples venus du sud, mais la disparation du drapeau français au profit de  celui de l’Europe.

     Rappelons à nos sympathiques NatRep qui célèbrent la Geste d’un  De Gaulle bataillant pour l’indépendance  de la France  face à Bruxelles et Washington,  que celui-ci était aussi très  attaché  à l’identité physique du peuple français. A tel point que Jean-Marie Le Pen  affirmait même il y a quelques années, analyse partagée par d’autres,  que  le  largage de l’Algérie française pouvait aussi s’expliquer en partie  par « le racisme » de  De Gaulle vis-à-vis des populations arabes.

     Ce n’est pas le lieu  d’ouvrir ici  le débat sur le bilan du gaullisme, mais au contraire de nous réjouir qu’au nom de ses aspects les plus  recevables,   des jeunes Français comprennent que le  FN est  l’outil le plus efficace pour défendre la France et les Français d’abord. D’ailleurs, le phénomène n’est pas  si nouveau et le Front National  a  accueilli dans ses rangs dés le milieu des années 80 de nombreux gaullistes issus  du RPR, mais plus proches de Barrès et de Marie-France Garaud,  que de Chirac et Alain Juppé…

     Certes le FN-FNJ n’est pas un parti de godillots, comme dans d’autres  formations  politiques,  il est traversé par  des sensibilités différentes. Il n’y pas lieu d’y voir forcément un risque de « fractures » comme l’affirme Rue 89 mais plutôt la coexistence d’idées qui  enrichissent le débat interne, créent une saine émulation intellectuelle. Pour autant, doit exister chez tous  les adhérents l’acceptation du plus grand dénominateur commun,   des fondamentaux défendus  dans notre  programme et par Marine Le Pen. 

     Encore une fois, la cohérence, l’efficacité, la discipline   commandent de ne pas être hémiplégique. La défense de notre  souveraineté nationale face à Bruxelles est éminemment complémentaire de la défense  de notre  identité, dans toutes ses dimensions, dans toute l’acception du terme affirme Bruno Gollnisch. Ce refus de dissocier ces deux aspects est  d’ailleurs consubstantiel au  FN.  C’est cela  qui explique la diabolisation du Mouvement national  par les différentes officines  et chapelles du Système. C’est la raison de l’adhésion  croissante de millions de nos compatriotes aux idées frontistes…notamment en premier lieu, c’est vrai,  le refus de l’immigration-invasion  et la défense des valeurs traditionnelles.   C’est cette volonté de restauration nationale pleine et entière qui confère au FN  sa dimension  révolutionnaire, au sens noble du terme, et partant son pouvoir d’attraction sur une jeunesse française qui refuse l’ordre (mondialiste) établi.

    http://gollnisch.com/2014/04/15/cest-front-national%C2%A7/

  • Primes ministérielles : quand y en a plus, y en a encore…

    À l’heure où le pays se serre la ceinture, cette charité si bien ordonnée a du mal à passer…   

    Le Figaro de ce lundi s’est penché sur un document particulièrement indigeste de notre administration. Il s’agit du « Jaune budgétaire » du projet de loi de finances 2014. Ces gros rapports à la couverture jaune – d’où leur nom – recensent ligne à ligne les affectations des fonds publics. On a coutume de les éplucher pour connaître les sommes allouées aux associations, ce qui donne généralement une bonne idée de la politique « sociétale à vocation culturelle » d’un gouvernement.

    Notre confrère a examiné plus particulièrement les fonds distribués par les différents ministères à leurs collaborateurs zélés, dont chauffeurs, cuisiniers ou secrétaires corvéables jusqu’à point d’heure. Il apparaît que le montant global de ces primes a atteint en 2013 la somme de 26,4 millions d’euros. Quant au montant qui concerne le seul personnel politique (soit 449 personnes), il est de 12 millions d’euros.

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  • Les bonnes raisons du vote FN

    Le baromètre mensuel Ifop pour le Journal du dimancheenregistre  un double record. D’abord  un  sommet  d’impopularité  pour François Hollande, dont la « cote de popularité » chute encore de cinq points en avril,  pour s’établir à 18%, le plus bas niveau jamais atteint depuis son élection à la présidence de  la République. A l’opposé, et ce très fort  contraste le sert,  Manuel Valls devient  lui le chef de gouvernement le plus populaire avec 58%. L’Ifop indique qu’un tel écart de 40 points entre les cotes de popularité du président de la République et du Premier ministre n’a jamais été vu depuis 1958,  hors période de  cohabitations. Cette nouvelle dégringolade du chef de l’Etat s’explique en partie par l’échec cuisant des élections municipales pour le PS. Celui attendu le 25 mai prochain aux élections européennes devrait aussi peser sur la popularité du nouveau Premier ministre. Attendu comme le sauveur par  la fraction du PS qui s’inquiète de la raclée électorale à venir,  M. Valls  est surtout  populaire au sein d’un segment électoral allant de  l’aile socialo-libérale  du PS, du centre-gauche à la droite.   

     Les très  médiocres, voire calamiteux, résultats de  Manuel Valls  au ministère de l’Intérieur avaient  fini par éroder très sensiblement sa cote  de popularité. Un   faux dur quand il s’agit de lutter contre la délinquance, mais un  vrai laxiste immigrationniste  comme en témoigne  les statistiques  sur la  régularisation des immigrés hors-la-loi. En  2013, 35 000 clandestins ont ainsi été officiellement  régularisés,  soit une augmentation de plus de 50 % par rapport à 2012 !

     Il appartiendra aussi au Premier ministre d’assumer autrement  que par  ses pirouettes coutumières  les coups très sévères qui vont être portés au pouvoir d’achat des Français,avec la batterie de mesures austéritaires qui seront mises en place  après le 25 mai…

     Florian Philippot,  vice-président du FN et directeur stratégique de la campagne  des élections européennes,  est donc  crédible quand il table  sur un renversement rapide de l’opinion.  «Les Français se rendront compte très vite que Manuel Valls poursuit la même politique que ses prédécesseurs. Il me fait penser à Villepin qui était très populaire aux Affaires étrangères mais dont la vie fut beaucoup plus compliquée lorsqu’il est arrivé à Matignon où les discours ne suffisaient plus, où il fallait agir.»

      «(La) a stratégie de communication ( de Valls)  est d’ailleurs très proche de celle de Nicolas Sarkozy, ce qui peut expliquer un début de trajectoire assez haut dans les mesures d’opinion. Mais après l’effet nouveauté, il baissera comme ce fut le cas Place Beauvau à la fin de son parcours, lorsque les effets anesthésiants de sa communication s’étaient dissipés.»

     D’ores et déjà, les toutes  dernières enquêtes d’opinion portant sur  les intentions de vote aux européennes  indiquent des tendances convergentes;  le dernier sondage Ifop pour Paris Match et Sud Radio place même le Front National en tête au soir du 25 mai. Les listes FN seraient ainsi créditées en moyenne de 24% des suffrages devant les deux principaux partis pro-bruxellois l’UMP (23%) et l’alliance PS-PRG (21%), les listes UDI-Modem (9%), celles du  Front de Gauche (8%),  d’Europe Ecologie-Les Verts (7,5%), du  Nouveau Parti anticapitaliste (2%),  de Debout la République (1,5%)….

     Le tout sur fond d’une forte abstention (61%), qui, rappelle Bruno Gollnisch, joue toujoursen faveur du Système,  quand bien même les abstentionnistes s’imaginent (parfois)  le combattre ou marquer leur désapprobation  par la grève du vote. Abstention  qui  a été étudiée plus largement dans  l’étude consacrée aux relations entre l’emploi et les dynamiques électorales réalisée par le cabinet de conseil Taddeo. Celle-ci   s’appuie  sur les  résultats des municipales de 2008 et de 2014 dans  900 communes de plus de 10 000 habitants.

     Ainsi rapporte l’article du Monde consacré  à cette étude, Julien Vaulpré, directeur général de Taddeo,  explique que contrairement à une idée reçue, «il n’y a pas de corrélation entre le niveau du chômage et celui de l’abstention », mais qu’il existe bien un lien entre chômage et vote FN. L’augmentation de la courbe du chômage  suivrait  celle du vote en faveur du FN. 

     Julien Vaulpré en déduit notamment qu’«à partir du moment où, dans les communes où le chômage est élevé ou a fortement progressé, on n’observe pas de poussée abstentionniste alors que le vote FN, lui, progresse, la question se pose d’un transfert d’électeurs potentiellement abstentionnistes vers le FN, et donc d’un vote FN qui dans une certaine mesure limite l’abstention.» 

     « Vote  en faveur du FN  (qui) n’est plus, aujourd’hui, assimilable à une simple volonté d’exprimer un mécontentement, comme peut l’être le choix de l’abstention. En cela, comme le résume Julien Vaulpré,  il n’est plus seulement un vote de crise, mais bien souvent le vote de la crise . Autrement dit un vote qui exprime de plus en plus souvent une adhésion, et de moins en moins une simple contestation.» L’opposition nationale, populaire et sociale n’est pas seulement en effet, comme il est  courant de l’entendre chez ses adversaires, le  réceptacle des déceptions et désillusions de nos compatriotes les plus touchés par la crise.  Le vote FN est aussi le signe rafraîchissant  d’un  retour du politique en lieu et place du duel stérile gauche-droite, de la fausse  alternance entre partis bruxellois. 

    http://gollnisch.com/2014/04/14/les-bonnes-raisons-du-vote-fn/

  • Les bonnes raisons du vote FN

    Le baromètre mensuel Ifop pour le Journal du dimancheenregistre  un double record. D’abord  un  sommet  d’impopularité  pour François Hollande, dont la « cote de popularité » chute encore de cinq points en avril,  pour s’établir à 18%, le plus bas niveau jamais atteint depuis son élection à la présidence de  la République. A l’opposé, et ce très fort  contraste le sert,  Manuel Valls devient  lui le chef de gouvernement le plus populaire avec 58%. L’Ifop indique qu’un tel écart de 40 points entre les cotes de popularité du président de la République et du Premier ministre n’a jamais été vu depuis 1958,  hors période de  cohabitations. Cette nouvelle dégringolade du chef de l’Etat s’explique en partie par l’échec cuisant des élections municipales pour le PS. Celui attendu le 25 mai prochain aux élections européennes devrait aussi peser sur la popularité du nouveau Premier ministre. Attendu comme le sauveur par  la fraction du PS qui s’inquiète de la raclée électorale à venir,  M. Valls  est surtout  populaire au sein d’un segment électoral allant de  l’aile socialo-libérale  du PS, du centre-gauche à la droite.   

     Les très  médiocres, voire calamiteux, résultats de  Manuel Valls  au ministère de l’Intérieur avaient  fini par éroder très sensiblement sa cote  de popularité. Un   faux dur quand il s’agit de lutter contre la délinquance, mais un  vrai laxiste immigrationniste  comme en témoigne  les statistiques  sur la  régularisation des immigrés hors-la-loi. En  2013, 35 000 clandestins ont ainsi été officiellement  régularisés,  soit une augmentation de plus de 50 % par rapport à 2012 !

     Il appartiendra aussi au Premier ministre d’assumer autrement  que par  ses pirouettes coutumières  les coups très sévères qui vont être portés au pouvoir d’achat des Français,avec la batterie de mesures austéritaires qui seront mises en place  après le 25 mai…

     Florian Philippot,  vice-président du FN et directeur stratégique de la campagne  des élections européennes,  est donc  crédible quand il table  sur un renversement rapide de l’opinion.  «Les Français se rendront compte très vite que Manuel Valls poursuit la même politique que ses prédécesseurs. Il me fait penser à Villepin qui était très populaire aux Affaires étrangères mais dont la vie fut beaucoup plus compliquée lorsqu’il est arrivé à Matignon où les discours ne suffisaient plus, où il fallait agir.»

      «(La) a stratégie de communication ( de Valls)  est d’ailleurs très proche de celle de Nicolas Sarkozy, ce qui peut expliquer un début de trajectoire assez haut dans les mesures d’opinion. Mais après l’effet nouveauté, il baissera comme ce fut le cas Place Beauvau à la fin de son parcours, lorsque les effets anesthésiants de sa communication s’étaient dissipés.»

     D’ores et déjà, les toutes  dernières enquêtes d’opinion portant sur  les intentions de vote aux européennes  indiquent des tendances convergentes;  le dernier sondage Ifop pour Paris Match et Sud Radio place même le Front National en tête au soir du 25 mai. Les listes FN seraient ainsi créditées en moyenne de 24% des suffrages devant les deux principaux partis pro-bruxellois l’UMP (23%) et l’alliance PS-PRG (21%), les listes UDI-Modem (9%), celles du  Front de Gauche (8%),  d’Europe Ecologie-Les Verts (7,5%), du  Nouveau Parti anticapitaliste (2%),  de Debout la République (1,5%)….

     Le tout sur fond d’une forte abstention (61%), qui, rappelle Bruno Gollnisch, joue toujoursen faveur du Système,  quand bien même les abstentionnistes s’imaginent (parfois)  le combattre ou marquer leur désapprobation  par la grève du vote. Abstention  qui  a été étudiée plus largement dans  l’étude consacrée aux relations entre l’emploi et les dynamiques électorales réalisée par le cabinet de conseil Taddeo. Celle-ci   s’appuie  sur les  résultats des municipales de 2008 et de 2014 dans  900 communes de plus de 10 000 habitants.

     Ainsi rapporte l’article du Monde consacré  à cette étude, Julien Vaulpré, directeur général de Taddeo,  explique que contrairement à une idée reçue, «il n’y a pas de corrélation entre le niveau du chômage et celui de l’abstention », mais qu’il existe bien un lien entre chômage et vote FN. L’augmentation de la courbe du chômage  suivrait  celle du vote en faveur du FN. 

     Julien Vaulpré en déduit notamment qu’«à partir du moment où, dans les communes où le chômage est élevé ou a fortement progressé, on n’observe pas de poussée abstentionniste alors que le vote FN, lui, progresse, la question se pose d’un transfert d’électeurs potentiellement abstentionnistes vers le FN, et donc d’un vote FN qui dans une certaine mesure limite l’abstention.» 

     « Vote  en faveur du FN  (qui) n’est plus, aujourd’hui, assimilable à une simple volonté d’exprimer un mécontentement, comme peut l’être le choix de l’abstention. En cela, comme le résume Julien Vaulpré,  il n’est plus seulement un vote de crise, mais bien souvent le vote de la crise . Autrement dit un vote qui exprime de plus en plus souvent une adhésion, et de moins en moins une simple contestation.» L’opposition nationale, populaire et sociale n’est pas seulement en effet, comme il est  courant de l’entendre chez ses adversaires, le  réceptacle des déceptions et désillusions de nos compatriotes les plus touchés par la crise.  Le vote FN est aussi le signe rafraîchissant  d’un  retour du politique en lieu et place du duel stérile gauche-droite, de la fausse  alternance entre partis bruxellois. 

    http://gollnisch.com/2014/04/14/les-bonnes-raisons-du-vote-fn/

  • Europe-Action, notre grand ancêtre

    Ainsi que nous le répétait régulièrement le regretté Jean Mabire, à Réfléchir & Agir nous sommes les héritiers d’Europe-Action.

    Si l’on en croit les Dupont et Dupond de l’antifascisme, Camus et Monzat, « l’importance théorique » d’Europe-Action « est fondamentale pour établir la généalogie de l’extrême droite nationale-européenne, néo-paganisante et racialiste » (1). Son fondateur, Dominique Venner, né en 1935, est le fils d’un militant du PPF de Doriot. Engagé volontaire à dix-huit ans, il combat en Algérie entre 1954 et 1956. Cette même année, il rejoint Jeune Nation, imprimant à ce petit groupe néo-pétainiste fondé par les frères Sidos une nette inflexion activiste.

    Pour une critique positive

    Incarcéré à la prison de la Santé pour son appartenance à l’OAS, Venner profite des vacances forcées offertes par l’Etat gaulliste pour se livrer à une réflexion doctrinale et stratégique approfondie. Pour lui, après le « 1905 » que viennent de subir les nationalistes avec la dissolution de Jeune Nation, puis du Parti nationaliste, et l’échec d’une OAS dépourvue de tout contenu idéologique, il convient de faire du léninisme retourné. C’est ainsi qu’il rédige et publie en 1962 un texte synthétique intitulé Pour une critique positive, qui se veut le Que faire ? du nouveau nationalisme. « Le travail révolutionnaire, écrit-il, est une affaire de longue haleine qui réclame de l’ordre dans les esprits et dans les actes. D’où le besoin d’une théorie positive de combat idéologique. Une révolution spontanée n’existe pas ». Concrètement, il préconise d’en finir avec l’activisme, d’éliminer « les dernières séquelles de l’OAS », de créer « les conditions d’une action nouvelle, populaire et résolument légale » s’appuyant sur une doctrine cohérente.

    Dès sa libération de prison, il lance un mouvement et un organe de presse, puisqu’il s’agit désormais pour lui de mener un combat d’idées. Sur le plan militant, il s’appuie sur les éléments les moins pétainistes de l’appareil clandestin de l’ex Jeune Nation, ainsi que sur la Fédération des étudiants nationalistes (FEN), créée en mai 1960 afin de servir de « périscope de légalité » au mouvement interdit, et animée par François d’Orcival. Les étudiants nationalistes partagent avec Venner le souhait de réhabiliter la réflexion théorique dans une mouvance dominée par un profond anti-intellectualisme.

    La revue, qui devait d’abord s’appeler Rossel, en référence à l’officier communard incarnant une « gauche patriote », prend finalement pour titre Europe-Action. Le premier numéro, tiré à 10 000 exemplaires, paraît en janvier 1963. Une nouvelle formule, sous le format 21 x 27 cm, style newsmagazine, verra le jour en 1964 avec un tirage atteignant 15 000 à 20 000 exemplaires. Sous la direction de Dominique Venner, la rédaction comprend Jean Mabire, rédacteur en chef à partir de juin 1965, Alain de Benoist, secrétaire de rédaction et rédacteur en chef du supplément hebdomadaire sous le nom de Fabrice Laroche, Alain Lefebvre, François d’Orcival, Jean-Claude Rivière, ou encore Jean-Claude Valla qui signe Jacques Devidal. Des « anciens » comme Saint-Loup ou Saint-Paulien y collaborent régulièrement. Les ouvrages recommandés aux militants de la FEN et aux Volontaires d’Europe-Action sont publiés par les Editions Saint-Just et vendus par la Librairie de l’Amitié à Paris.

    Réalisme biologique et défense de l’Occident

    Racialisme européen, réalisme biologique, défense des peuples blancs face à la démographie galopante des masses du Tiers Monde, tels sont les principaux thèmes développés dans les colonnes dumensuel.Le premier des Cahiers d’Europe-Action, supplément trimestriel qui paraît en mai 1964, est consacré, sous le titre « Sous-développés, sous-capables », au fardeau représenté par les peuples de couleur et à leur incapacité chronique à maîtriser la technique.

    Europe-Action est incontestablement le premier mouvement à dénoncer l’immigration extra-européenne incontrôlée et les risques de métissage en découlant. Car, « le métissage systématique n’est rien d’autre qu’un génocide lent » (2). Inlassablement, tout au long de son existence, il mènera une campagne « Stop à l’invasion algérienne en France », exigeant le rapatriement massif des allogènes, ce qui le rapprochera de François Brigneau, dont les éditoriaux dans Minute évoquent souvent ce problème. « Ils seront bientôt un million» proclame en une le n° 22 d’octobre 1964. « En France, écrira Dominique Venner en 1966, l’immigration importante d’éléments de couleur pose un grave problème (...) Nous savons également l’importance de la population nord-africaine (...) Ce qui est grave pour l’avenir : nous savons que la base du peuplement de l’Europe, qui a permis une expansion civilisatrice, était celle d’une ethnie blanche. La destruction de cet équilibre, qui peut être rapide, entraînera notre disparition et celle de notre civilisation » (3). Visionnaire !

    Plus généralement, dans le numéro spécial « Qu’est-ce que le nationalisme ? », les rédacteurs font l’apologie de l’Occident « dévoré par le besoin d’agir, de réaliser, de vaincre », citant en exemple Beethoven qui, « sourd à trente ans, empoigne son destin à la gorge et continue de composer », ou « les équipes de chercheurs et d’hommes d’action qui se lancent à la conquête de l’espace, les Vikings traversant au Xè siècle l’Atlantique nord sur leurs coques de noix » (4). Quelques pages plus loin, le « Dictionnaire du militant » définit l’Occident comme une « communauté des peuples blancs », tandis que le peuple est présenté comme « une unité biologique confirmée par l’histoire » (5). Dans cette optique organiciste et völkisch, le nationalisme est vu comme une « doctrine qui exprime en termes politiques la philosophie et les nécessités vitales des peuples blancs (...), doctrine de l’Europe » (6), celle-ci étant entendue comme le « foyer d’une culture en tous points supérieure depuis trois millénaires » (7).

    Partisan de l’Europe des ethnies, Europe-Action se prononce pour l’unité continentale : « Le destin des peuples européens est désormais unique, il impose leur unité politique, reposant sur l’originalité de chaque nation et de chaque province » (8). La revue souhaite la compléter par une alliance avec les bastions blancs d’Afrique australe comme l’Afrique du Sud et la Rhodésie, voire même l’Amérique du nord. D’où la formule provocatrice du rédacteur en chef Jean Mabire : « Pour nous, l’Europe est un cœur dont le sang bat à Johannesburg et à Québec, à Sidney et à Budapest » (9).

    Son nationalisme européen se veut moderne, de progrès, en rupture avec le vieux nationalisme chauvin et réactionnaire. Il se fonde sur les « lois de la vie », la réalité, le « réalisme biologique » qui exalte une vision social-darwiniste du combat pour la vie, en opposition à l’universalisme, philosophie de l’ « indifférenciation » : « Le nationalisme, écrit maître Jean, s’il ne veut pas être une curiosité historique ou une nostalgie rétrograde, ne saurait être tout d’abord que réaliste et empirique. Il doit s’appuyer non sur des dogmes abstraits mais sur les données mêmes de la vie. Les nationalistes reconnaissent d’abord qu’il font partie d’un monde où tout est lutte. La nature en constante évolution ignore l’uniformité et l’indifférenciation. L’homme soumis aux lois de la vie, déterminé par son hérédité, trouve son accomplissement dans la maîtrise de la nature ». Il ajoute : « Ce réalisme biologique est tout aussi éloigné du matérialisme que de l’irréalisme. Il reconnaît un certain nombre de valeurs, appartenant en propre à notre communauté : le sens du tragique, la notion du réel, le goût de l’effort, la passion de la liberté et le respect de l’individu » (10). Le jeune Alain de Benoist renchérira, enthousiaste : « Le réalisme biologique est le meilleur outil contre les chimères idéalistes » (11).

    Socialisme enraciné contre socialisme universaliste

    Le nouveau nationalisme d’Europe-Action se veut aussi « socialiste ». Ce socialisme n’a rien à voir avec celui des marxistes ou des sociaux-démocrates, la revue se revendiquant du « socialisme français », celui de Proudhon et de Sorel. Jean Mabire prône un « socialisme enraciné », opposé au « socialisme universaliste » : « Le nationalisme, c’est d’abord reconnaître ce caractère sacré que possède chaque homme et chaque femme de notre pays et de notre sang. Notre amitié doit préfigurer cette unanimité populaire qui reste le but final de notre action, une prise de conscience de notre solidarité héréditaire et inaliénable. C’est cela notre socialisme » (12). Ce socialisme ne doit être ni égalitaire, ni internationaliste, ainsi que le rappelle Dominique Venner : « Ainsi reviennent constamment les idées de sélection, compétition, individualité qui, liées à la préservation du capital génétique, apparaissent bien comme les valeurs propres à l’Europe et nécessaires à son édification politique (...) Elles s’opposent, point par point, aux valeurs de mort de la société actuelle. En cela, elles sont révolutionnaires. Elles s’opposent au chaos universaliste, en cela elles sont nationalistes. Elles édifieront un monde où la qualité fera le prix de l’existence : en cela, elles fondent notre socialisme » (13).

    « Les thèmes d’Europe-Action réapparurent (...) de manière de nouveau virulente dans des revues identitaires comme Réfléchir & Agir » (14) s’inquiètent les nouveaux entomologistes de la planète brune. Cette filiation de sang et d’esprit, nous la revendiquons insolemment. Dominique Venner, présent !

    Edouard Rix, Réfléchir & Agir, automne 2013, n°45, pp. 48-50.

    Notes

    (1) J.Y Camus, R. Monzat, Les droites nationales et radicales en France, PUL, 1992, pp. 44-45.

    (2) G. Fournier, « La guerre de demain est déclenchée », Europe-Action, avril 1964, n°16, p.21.

    (3) Europe-Action, février 1966, n°38, p. 8.

    (4) Europe-Action,mai 1963, n°5.

    (5) Ibid, pp. 73-74.

    (6) Ibid, p. 72.

    (7) Ibid, p. 64.

    (8) Ibid.

    (9) J. Mabire, « Notre nationalisme européen », Europe-Action, juillet-août 1965, n°31-32, p. 13.

    (10) J. Mabire, « Le nationalisme », Europe-Action, avril 1966, n°40, p. 14.

    (11) Europe-Action, décembre 1965, n°36, p. 9.

    (12) J. Mabire, « L’écrivain, la politique et l’espérance», Europe-Action, juin 1965, n°30, pp. 4-5.

    (13) D. Venner, « Notre socialisme», Europe-Action, mai 1966, n°41, p. 19.

    (14) S. François, N. Lebourg, « Dominique Venner et le renouvellement du racisme », Fragments sur les Temps présents, 30 mai 2013.

    La vieille droite contre Europe-Action

    Les prises de positions racialistes, nietzschéennes et païennes d’Europe-Action  susciteront la haine rabique de la vieille droite réac, maurrassienne et intégriste. Suite au numéro « Qu’est-ce que le nationalisme ? », Jacques Ploncard d’Assac enverra une lettre de rupture à la rédaction, publiée dans le n°8 d’août 1963 : « Les nationalistes français, même agnostiques comme Maurras, ont toujours reconnu le caractère chrétien de l’ethnie française. Il y a donc incompatibilité entre le matérialisme athée et l’objet même du nationalisme français ». Scandalisé que ceux qu’il appelle élégamment les « venneriens » professent un « racisme théorisant », l’inénarrable Pierre Sidos tiendra à préciser dans L’Echo de la presse et de la publicité du 15 janvier 1964 qu’il n’a « rien de commun avec la société Saint-Just » et émet les « plus expresses réserves (...) quant aux thèses exposées par les publication de cette firme, et notamment la revue Europe-Action ».

    http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2014/03/24/europe-action-notre-grand-ancetre.html