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Le décrochage de l’économie numérique
Il est intéressant de mettre en parallèle, d’un côté, les théories de «stagnation séculaire des économies développées», et, de l’autre, les chiffres de l’économie hyperdynamique de la Silicon Valley.
On peine à croire que les deux soient vrais simultanément. L’un ou l’autre doit faire erreur.
D’un côté, le monde occidental entre dans une longue phase de faible croissance. On invente de nouveaux mots pour évoquer ce mal étrange. On parle de «stagdéflation», ou, avec le renfort du jargon médical, d’«asthénie économique». La faible croissance devient la «nouvelle normale», avec des progressions de 1 à 1,5% par an auxquelles il faudra désormais s’habituer, nous annoncent les économistes avec le regard du médecin évoquant une maladie incurable.
Les causes sont réelles. L’endettement reste excessif. Le boom démographique est derrière nous, et le déclin de la population en âge de travailler pèse sur les PIB. La baisse de la productivité semble inéluctable, sans facteurs compensatoires.
De l’autre côté, au sud de San Francisco, on assiste à un boom économique coupé du reste du monde; une fête privée, qui concerne la technologie made in Silicon Valley. Encore plus foisonnante que celle de la décennie 1990-2000, cette créativité californienne semble capter à elle seule toutes les énergies entrepreneuriales qui manquent aux autres secteurs, et tous les capitaux d’investissement qui délaissent ces autres secteurs.
Le digital ringardise tout le reste. Après la génération «dotcom» d’il y a vingt ans, place aux snap, flix, drop et gram, ces mille syllabes aux juxtapositions ludiques, mais surtout valorisées à plus d’un milliard de dollars après quelques mois d’existence.
La plupart ne font aucun bénéfice à ce jour. Mais leurs créateurs ont su s’insérer avec génie dans le décollage technologique de la vie sociale et professionnelle de millions d’utilisateurs. Cela semble donc une juste récompense que le nombre de milliardaires geeks de 30 ans explose.
Alors que l’emblématique Mark Zuckerberg, à la tête de 34 millliards de fortune personnelle à 35 ans, vient de s’offrir une île dans l’archipel hawaïen pour 80 millions de dollars, un autre ponte de la Valley, Michael Baum, vient d’acquérir le château de Pommard, le plus grand monopole privé de Bourgogne, pour un montant non divulgué.
Ce succès qui tranche si radicalement avec l’atonie qu’observent par ailleurs les économies développées n’empêche pas que les valorisations de ces gadgets soient irrationnelles. Instagram valait 1 milliard de dollars en 2012, après deux ans d’existence. Oculus, fondé en 2012, valait 2 milliards en 2014. Twitch, créé en 2011, s’achetait pour 1 milliard cette année. Beats, fondé en 2008, s’est donné à Apple pour 3 milliards.
Pinterest vaut 5 milliards après quatre ans de vie. Spotify, né en 2008, veut entrer en bourse à 4 milliards. Square va vers les 6 milliards pour ses 6 ans. Dropbox, né en 2007, s’achèterait à 10 milliards sans bénéfices. Snapchat, natif de 2011, s’évalue à 10 milliards. Mieux, son rival WhatsApp, né en 2009, s’est vendu pour 22 milliards à Facebook.
Vingt-deux milliards. Pour une application. Qui a cinq ans. A titre de comparaison, General Electric, monument du Dow Jones coté depuis 1896, a mis 85 ans pour atteindre 13 milliards en 1981, soit la moitié de ce que vaut WhatsApp après cinq ans.
Ces start-up qui se créent par centaines et se vendent à des dizaines de milliards avant même, parfois, qu’on en ait entendu parler, ne proposent souvent qu’un produit ou un service unique, concept aisément réplicable, et dont la valeur va forcément décliner au fil du temps en raison de la concurrence et de l’obsolescence rapide inhérente à la technologie.
Certes, les Google, eBay et autre Amazon sont là pour témoigner de l’immense profitabilité que peuvent réserver les succès technologiques. Mais ces trois exemples sont justement parmi les rares rescapés de la bulle des années 1990 et sont plutôt des exceptions.
Il est normal que les secteurs les plus innovants soient ceux qui concentrent l’intérêt, les talents, les capitaux. Mais les excès, cette fois encore, se paieront.
Par Myret Zaki
http://fortune.fdesouche.com/359333-le-decrochage-de-leconomie-numerique#more-359333
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Hollande et les occasions perdues
Monsieur François Hollande,
En mai 2012, vous étiez élu Président de la République française. Nous sommes aujourd’hui, le 15 octobre, pratiquement à mi-mandat, et jamais un Président n’avait été aussi discrédité, voire détesté que vous ne l’êtes aujourd’hui. Les chansonniers, qui ne sont pas bons et c’est pourquoi ils nous amusent, dressent de vous des caricatures qui nous semblent, à la lecture de vos actes en-deçà de la vérité. On vous voit, l’air fourbu, le regard égaré, errer sous les critiques et les huées. Votre mandat est un échec. Cela peut arriver, et nul politicien ne peut prétendre détenir la clef du succès. La permanence et la répétition des échecs pourtant interrogent. Au XVIIIe siècle, le Prince de Ligne écrivait ainsi « Ce n’est pas qu’il ne soit permis d’être malheureux. Nous ne sommes point à Carthage ((Carthage, où l’on mettait à mort un général défait.)), mais, sans que cela soit poussé aussi loin, il serait bon de savoir pourquoi un général qui a été battu l’a été ». Or, des défaites politiques, vous les avez accumulées.
Mais le désastre est à ce point total, en économie comme en politique extérieure en passant par le social, qu’il nous interroge. Napoléon écrivait, il y a près de deux siècles « à la guerre, un grand désastre désigne toujours un grand coupable ». C’est aussi vrai de la politique. Ce désastre vous désigne. Il convient d’en comprendre la cause.
Des occasions perdues
Votre mandat aura été celui des occasions perdues, et en cela il laisse à tous un tragique goût d’amertume au fond de la bouche. La toute première fut celle qui s’offrait à vous avant même votre élection. Je vous avais, avec quelques collègues, adressé une lettre ouverte avant même le second tour en vous demandant de soumettre à référendum le projet de traité concocté par Mme Merkel et Nicolas Sarkozy. L’eussiez-vous fait, vous auriez eu, il n’en faut pas douter, entre les mains une arme d’une puissance redoutable pour mener à bien une véritable renégociation de ce traité. Mais, vous fîtes la sourde oreille. Vous vous êtes contenté d’un codicille à ce texte, le TSCG, qui marquait l’engagement de l’Europe dans la logique austéritaire où nous nous trouvons maintenant. J’en avais tiré les conséquences, et décidé, avec plus de deux millions de Français, de m’abstenir lors du second tour de l’élection présidentielle.
Engagé dans cette logique, vous en avez rapidement mesuré les conséquences. Certes, M. Mario Draghi, le Président de la Banque Centrale Européenne, vous a bien aidé par des déclarations qui surent impressionner les marchés. Mais, tout a une fin. M. Draghi arrive au bout des effets de ses déclarations. La BCE se voit limitée dans son action par la menace allemande. Le marché, désormais, n’achète plus les déclarations de M. Draghi. Tout ceci était prévisible. Vous ne pouviez ignorer que Mario Draghi achetait du temps. Le temps s’est aujourd’hui écoulé.
Survint alors la deuxième occasion. En décidant d’intervenir au Mali, vous avez pris une décision que je crois juste, même si les raisons pour lesquelles vous l’avez prise sont plus obscures. L’intervention française, qui vient ajouter au nombre des opérations extérieures de nos forces armées, pèse financièrement. Vous aviez la possibilité d’aller à Bruxelles et de dire à nos partenaires que soit ils venaient avec nous soit ils devaient nous délier de nos engagements financiers et manifester sur ce terrain une solidarité qu’ils nous refusaient en réalité sur le théâtre des opérations. En un mot, l’intervention au Mali, puis au Centrafrique, vous offrait l’opportunité de provoquer la renégociation de ce pacte auquel vous aviez si imprudemment souscrit. Et, là, la position de la France aurait été très forte. Vous aviez la possibilité de confronter Mme Angela Merkel à ses contradictions. A nouveau, vous vous êtes contenté de bonnes paroles et de gestes symboliques.
La troisième opportunité perdue se situe entre ce printemps et la désastreuse décision de suspendre la livraison du « Mistral » à la Russie. La France avait la possibilité, de par son histoire mais aussi sa position internationale particulière, en ne s’associant pas à la deuxième, ni à la troisième, vague des sanctions, d’ouvrir un véritable dialogue avec la Russie. Nicolas Sarkozy, votre prédécesseur, avait compris cela. Il l’avait mis en pratique en août 2008 lorsqu’éclata la crise entre la Géorgie et la Russie. En décidant de vous aligner sur les Etats-Unis et sur l’Union Européenne, vous avez, au contraire signifié la disparition de la France. J’en souffre bien sûr pour mon pays, mais ceci n’est en rien essentiel. Cette disparition d’une politique étrangère indépendante implique aussi que la confrontation entre les États-Unis et leurs alliés et la Russie peut se poursuivre au détriment de la notion d’Europe, qui est la première, mais non la seule, victime de cet affrontement. Il en a résulté une guerre en Europe. La France s’est déshonorée en soutenant implicitement les héritiers idéologiques du nazisme et en apportant sa caution au projet de nationalisme « ethnique » d’une partie de la classe politique ukrainienne.
Faiblesses d’une politique, faiblesse d’un homme
Ces occasions perdues, si elles avaient été utilisées différemment, auraient pu vous permettre de reprendre la main. Vous avez décidé de choisir de ne pas choisir. Vous vous êtes refusé à la construction d’un rapport de force, que ce soit en politique économique ou en politique internationale. Il en va de même en politique intérieure.
Dans une note publiée sur ce carnet il y a à peu près un an, j’analysais vos choix possibles1. Je prédisais qu’en nommant Manuel Valls comme Premier-Ministre, ce que vous vous êtes résolus à faire ce printemps, vous choisissiez une impasse. Je cite mes propres mots de l’époque : « La seconde possibilité est un remaniement ministériel avec le choix de Manuel Valls, le Ministre de l’Intérieur, comme Premier Ministre. François Hollande chercherait à capitaliser sur la popularité actuelle de Valls. Mais, ce faisant, il prend le risque de l’user prématurément. D’ailleurs, le choix de Manuel Valls n’a de cohérence que s’il s’accompagne d’une ouverture vers le centre-droit. Mais, le centre est en France comme le mythique « triangle des Bermudes » : quand on l’atteint, on disparaît. Ce gouvernement Valls pourrait faire illusion pour une période de 6 mois à un an, mais après la France se retrouverait dans un état pire qu’aujourd’hui. Un gouvernement Valls serait un chiffon rouge devant le Front de Gauche et une partie de la Gauche socialiste alors que, dans le même temps, les forces d’appoint centristes seraient probablement insuffisantes. La pays irait de crise sociales en crises politiques, avec à la clef une probable dissolution de l’Assemblée dans un délai d’un an. » C’est très exactement la situation où nous sommes, et la dissolution surviendra sans doute au printemps 2015. En nommant Manuel Valls vous avez nommé un ambitieux qui comprend, et c’est évident, qu’il doit rompre symboliquement avec vous et vous faire porter le fardeau de cette rupture. De provocations en petites phrases il vous forcera à se séparer de lui, s’étant entre-temps construit l’image d’un homme du « centre », de responsable, et de soumis aux diktats du MEDEF. En attendant, vous aurez foulé aux pieds tous vos engagements, et vous aurez déçu même les plus aveugles de ceux qui vous soutiennent.
On mesure que les faiblesses de votre politique, ses hésitations multiples, ses nombreux reniements, ne font que traduire une faiblesse plus personnelle, que vous masquez tant sous l’apparence d’un boute-en-train débonnaire que sous le masque d’une personne dure aux faibles et soumise aux puissants. Cette faiblesse, c’est l’incapacité à prendre des décisions qui coûtent, c’est la volonté de toujours ménager la chèvre et le chou. Mais l’on ne sait que trop qui mange qui dans ce genre de situation. Cette incapacité à trancher, à savoir qui véritablement vous voulez être, est votre Némésis. Ce qui n’est en somme qu’un problème de caractère devient désormais un problème politique pour tous les français. Peu m’importe que vous soyez hué et vilipendé. Mais, ce qui importe à des millions de personnes c’est que votre action précipite notre pays, et à travers lui l’Europe, dans une crise sans égale. La protection sociale, héritage d’un siècle de luttes, est en train d’être détruite sous vos yeux et avec, si ce n’est votre consentement, du moins votre indifférence.
Partir dignement
Au point où nous en sommes, la seule question qui peut encore être posée est celle des conditions de votre départ. Ce sera votre choix, et ce sera le dernier. Plusieurs possibilités s’offrent à vous, de la dissolution qui susciterait une autre majorité et donnerait le pouvoir véritable au Premier-Ministre issu de la nouvelle assemblée à une possible démission. Mais, désormais, votre impopularité et le rejet général dont vous êtes l’objet sont devenus des problèmes pour les institutions de la République. Vous abimez votre fonction, vous abimez la République et, en fin de compte, vous abimez la France.
Prenez garde de ne pas rester, une fois encore, dans cet « entre-deux » que vous affectionnez tant. Les français sont à bout. Si vous tergiversez, ils vous le feront savoir, et ceci risque d’être bien plus déplaisant que la lecture de cette lettre.
Jacques Sapir
Notes :
Sapir J., « Le choix de François Hollande », publiée sur le carnet Russeurope », 1er Novembre 2013, http://russeurope.hypotheses.org/1652 [↩]
Source :
Russeurope :: lien
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Recension de "Survivre à l'effondrement économique" de Piero San Giorgio sur le site "Vicilisation - La Chute"
Face à la crise mondiale et aux risques d'effondrement perçus, chacun conçoit sa propre réponse dont l’intensité varie selon le budget, le degré de liberté et la capacité à changer de comportement sous la pression sociale de la majorité...
Mais ces réponses variées, hétéroclites, parfois opposées, sont néanmoins constitutives d’une seule et même réaction naturelle déclenchée par le sentiment (plus ou moins révélé selon les individus) qu'il importe de développer ses propres solutions sans attendre qu’elles nous soient parachutées un beau jour d’élection.
Il faut bien comprendre que ces initiatives que l'on voit se multiplier un peu partout sont de l'ordre du réflexe de survie propre au vivant. Dans ces conditions, la palette des réponses va du survivalisme le plus extrême, à l’initiative d’eco-quartier en passant par le retour à la terre, la rénovation en milieu rural, l’habitat collectif et inter-générationnel et/ou la recherche de l’autarcie la plus complète.Peu importe en définitive, car toutes ces réactions, qui peuvent parfois sembler antinomiques et éloignées, sont néanmoins participatives d’une même prise de conscience, d’un même débat (parfois animé) et atteindront tôt ou tard une masse critique qui fera éclore de nouvelles questions dans le débat politique.C’est-à-dire qu’elles permettront de parler de transition sans passer pour un illuminé, d'évoquer la décroissance sans être taxé d'écolo idéaliste car les problématiques de fond seront dans le débat public et largement débattues : doit-on continuer coûte que coûte à maintenir l’illusion de la croissance sans fin par de la dette ? est-il normal que 57% du PIB français soit issu de la dépense publique ? doit-on laisser les « clefs du camion » à la BCE à l’Europe et au FMI ? dans la négative, quel modèle de société pour demain ? quel nouveau paradigme ? quelles solutions pour nos enfants ? quel monde voulons-nous leur laisser ?
Chacun apporte sa réponse à ce débat, et je tenais à remercier Piero San Giorgio pour avoir intégré« Vicilisation – La Chute » à sa revue de presse.
Dans la constellation des réactions possibles face à la crise, Piero se situe dans la galaxie « survivance musclée » et s’attend à un scénario plutôt apocalyptique comme dans le roman. Piero réfléchit énormément à ces sujets, lit, explore, teste, s’entraîne et détaille des solutions concrètes, notamment au travers de son concept de BAD : Base Autonome Durable.
Piero San Giorgio n’est pas seulement un théoricien de la résilience et de l'adaptation à un environnement hostile, c’est aussi un homme qui met en œuvre ses convictions au quotidien. Alors on aime ou on n’aime pas, mais force est de constater que ses initiatives, ses prises de paroles ne laissent pas indifférent et permettent au moins de se poser la question : et moi, je ferais quoi en cas de black-out civisationnel ?
Son livre « Survivre à l’effondrement économique » apporte des réponses pratiques et analyse les possibles déclencheurs de "la chute"…
Chris Antone
Pour le site "Vicilisation - La Chute" -
Radio Courtoisie: Laurent OZON, France, les années décisives.
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Port du voile : que dit la loi ?
On avait appris voici quelques jours qu'une spectatrice voilée intégralement avait été priée de sortir de l'Opéra Bastille le 3 octobre, en vertu de la loi de 2010 qui interdit la dissimulation du visage dans un lieu public. Certains choristes avaient refusé de chanter tant qu'uns solution n'aurait pas été trouvée. La spectatrice avait dû quitter les lieux.
Ouest France revient sur l'évènement et pose donc la question : que dit la loi ?
"Selon la circulaire de mars 2011, sont interdits, « le port de cagoules, de voiles intégraux (burqa, niqab...), de masques ou tout accessoire ou vêtement ayant pour effet, pris isolément ou associé à d'autres, de dissimuler le visage ». [...]
Où le voile est il interdit ?
Sur la voie publique, le visage masqué sera interdit dans les transports en commun, mais pas dans un véhicule particulier, assimilé à un espace privé. Un conducteur ou une conductrice masqué risque toutefois de se faire sanctionner pour manquement aux exigences de sécurité imposées par le Code de la route...
Le voile est interdit dans les « lieux ouverts au public » dont« l'accès est libre » : « plages jardins, promenades publiques... » et ceux dont « l'accès est possible, même sous condition », comme les cinémas ou les théâtres. Cafés, restaurants, magasins, gares, banques, aéroports font partie de ces espaces où le visage doit être visible.
Les femmes voilées peuvent se voir également sanctionner dans les« lieux affectés à un service public », il s'agit de « l'ensemble des institutions, juridictions et administrations : mairies, préfectures, tribunaux, hôpitaux, bureaux de poste, écoles, lycées, universités, musées, bibliothèques... ».[...]
Que risque-t-on en portant un voile ?
Les contrevenants encourent une amende de 150 euros qui peut être accompagnée ou remplacée par un stage de citoyenneté.
Mais celui qui force quelqu'un à l'enfreindre – par exemple un homme qui obligerait sa femme ou sa fille à porter le voile – risque, lui une lourde amende (jusqu'à 60 000 €) et une peine de prison."
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Europa Nostra - Corps Francs
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Nul n'a droit en sa peau qu'il ne la défende
Ce vieux proverbe français me semble plus actuel que jamais. Car, de toute évidence cela s'impose face à l'islamisme totalitaire, puisqu'il nous fait la guerre. Et dans la situation actuelle l'hypocrisie et la lâcheté révoltantes de la plupart des dirigeants de nos pays ne peut rien produire de bon.
Observons ainsi les images du rassemblement place de la république le 11 octobre à Paris. Aux côtés des manifestants pro-Kurdes, plus de 5 000 personnes, le monopole de la parole est exercé au profit de personnalités d’extrême gauche comme Olivier Besancenot, qu'on espérait à la retraite.
Tous appellent le gouvernement français à protéger le peuple kurde face aux djihadistes de cet abominable "État islamiste". Celui-ci au départ ne représentait qu'une organisation terroriste parmi d'autres. Désormais, ses ramifications se révèlent et se consolident, de plus en plus tentaculaires. Les ralliements vont jusqu'au Pakistan, du Nigeria à l'Ouzbékistan. L'urgence s'affirme, indiscutable.
On aimerait, par conséquent, savoir quand même quels moyens ces généreux esprits suggèrent de mettre au service de leurs incantations.
On pourrait rêver, dès lors, qu'ils demandent, dans les débats parlementaires de fin d'année, un renforcement du budget militaire de notre pays. Incidemment, s'il existait une plateforme de discussion, on pourrait mettre l'accent sur les périls effectifs, donc de demander un effort supplémentaire en faveur de la Défense, sur l'arme désormais cruciale du Renseignement et pas seulement sur l'emploi dans les arsenaux et les villes de garnison etc.
Inutile d'entretenir le lecteur dans un espoir aussi chimérique.
Le secrétaire national du PCF, le camarade Pierre Laurent jouait de l'éloquence. "La France, clamait-il, doit cesser son jeu trouble avec la Turquie et dire clairement qui elle soutient". Et d'exiger "le retrait du PKK de la liste des organisations terroristes."
Malheureusement, dans la séquence actuelle, quand le chef du parti communiste, en vieux professionnel de l'émeute, prend le micro c'est évidemment et uniquement pour des fins de politique intérieure : il s'agit d'accuser François Hollande et son gouvernement de ne pas en faire assez pour les Kurdes. Et rien d'autre.
Sans soutenir ici le p. de la r., pour lequel très peu de lecteurs de L'Insolent ont voté en 2012, – mais qui a bénéficié des voix du camarade Mélenchon et de celles des communistes – constatons qu'il ne semble pas en mesure d'en faire beaucoup plus. Pierre Laurent "soutient-il" donc Barack Obama ?
Ne nous dissimulons pas non plus que, si, dans les coordinations kurdes, les forces militantes penchent naturellement du côté des sympathisants de gauche voire d'extrême gauche, elles représentent aussi des seules forces qui combattent le totalitarisme islamiste, sont tenues à l'écart par les trop prudentes administrations diplomatiques de nos pays.
L'illusion d'un régime d'Ankara, membre de l'OTAN, et de ce fait, bastion de la liberté, s'efface.
Et, bien entendu, pendant ce temps les commentateurs agréés s'accrochent à des demi-vérités, des ambiguïtés qui ne devraient pourtant tromper personne.
En particulier, la culpabilité turque quand il s'agit d'écraser les Kurdes dans le sud est anatolien. Le premier ministre Ahmet Davutoglu prétend encore que "personne ne pourra prouver" l'implication de son gouvernement. Il s'agit d'une manière de se moquer du monde.Cette évidence se retourne contre sa roublardise.
Car personne n'ignore, sauf lui peut-être, qu'il s'agit de l'argumentaire constant des criminels, celui de tous les bons films policiers, et même dans les mauvais.
On se demande alors comment un pays qui se prétend démocratique et pro-occidental peut soutient une réalité aussi sauvage et sanguinaire que "Daesh", sigle commode pour évacuer, en partie, en partie seulement, dans son aspect subliminal, son caractère islamiste.
Cette violence totalitaire de l'islamisme n'est pas arrivée à l'automne comme une poussée de champignons. Elle repose sur des bases historiques que définit le salafisme.
Cet adversaire ne s'est jamais fait faute de se déclarer décidé à combattre et à détruire l'occident en général. Au nombre de ses cibles il met en bonne place la France. Il l'a toujours située au nombre des "Croisés", et nous fait ainsi honneur, n'en déplaise à M. de Villepin, ce nostalgique si notoirement désintéressé de l'ancienne politique arabe du Quai d'Orsay. (1)⇓ Ceci d'ailleurs vaut aussi bien pour d'autres pays comme la Russie, en délicatesse avec les États-Unis, qu'elle accuse de connivence avec les islamistes…
L'engrenage, en fait, avait été mis en marche par d'autres, dès l'origine de la religion mahométane.
Lutter pour la liberté religieuse, celle que bafoue l'islamisme totalitaire, c'est aussi lutter pour la liberté de la recherche sur l'histoire des sociétés musulmanes et sur l'héritage de Mahomet. on peut rêver d'une étude sociologie historique plus générale sur l'apogée des empires musulmans. L'islam pourrait bien apparaître dès lors, dans les pays qu'il occupa de l'Espagne à l'empire Ottoman, comme religion, au départ, des seuls conquérants militaires, très minoritaires au sein de pays conquis, qui restèrent majoritairement non-musulmans, longtemps, pendant des siècles et qui s'effondreront quand les musulmans auront converti, au moins superficiellement, après les avoir opprimés, ceux qui faisaient bouillir la marmite, les dhimmis, et les femmes.
Mais comme le souligne notre travail en introduction à "Qui était Mahomet", "Mahomet fut-il sincère ?" se demandait Henri Lammens, ce débat historique souligne "l'actualité d'une antiquité". (2)⇓
JG Malliarakis
- Certains prétendent le contraire. Mais je n'en crois rien. Cf. "Pourquoi le Qatar donne-t-il beaucoup d’argent à l’avocat débutant Villepin ?" . Quelle mauvaise foi !⇑
- Les Éditions du Trident rééditent "L'Islam croyances et institutions" 225 pages 20 euros, et "Qui était Mahomet ?" par Henri Lammens ("Mahomet fut-il sincère ?" avec en introduction "Actualité d'une Antiquité") 128 pages 15 euros.
Un prix spécial de lancement des deux volumes est proposé aux lecteurs de l'Insolent : 28 euros port compris. Commandes à passer sur le site Internet des Éditions du Trident ou, en dressant un chèque de 28 euros par correspondance aux Éditions du Trident, 39 rue du Cherche-Midi 75006 Paris.
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DJIHADISTE CALIBRE 14, VERSION BRIGADISTE CLASSE 36’ – par Pieter KERSTENS
Il est recruté en France, au Danemark, en Belgique ou en Grande-Bretagne entre-autres. Nos chefs d’État et leurs ministres des Affaires étrangères, de la Défense et de l’Intérieur devraient tous faire amende honorable et effectuer leur autocritique lors d’un Journal Télévisé.
Parce que depuis plus de 20 ans, l’Union Européenne, à la remorque des USA et de leur bras armé, l’OTAN, ne cesse d’empiler les fiascos : d’abord en Irak en 1991, puis en Afghanistan, à nouveau en Irak et en Lybie, en ayant gaspillé des milliards d’euros en pure perte (milliards ayant pu être investis dans l’achat de matériel hospitalier par exemple).
Qui peut prétendre aujourd’hui que la pendaison de Saddam Hussein (après un simulacre de procès), la destitution des Zine el-Abidine Ben Ali et Hosni Moubarak, l’ignoble assassinat de Muammar al- Kadhafi, aient apporté un bien-être aux populations locales, une relation harmonieuse entre les communautés ou l’instauration d’un début de commencement de « démocratie » telle que rêvée par les valets de l’euro-mondialisme ?
Plus grave ! Après les fameuses « Révolutions de Jasmin », plusieurs ministres et haut responsables européens ont publiquement appelé à l’élimination physique du président syrien, Bachar al-Assad. L’Europe, les USA et les Rois du pétrole ont recruté, entraîné, armé et payé des volontaires musulmans étrangers, pour abattre le dirigeant alaouite. Des milliers de « conseillers » militaires sont sur le terrain depuis plusieurs années, malgré les dénégations des États concernés.
C’est donc avec convictions et la foi en Allah que des milliers d’européens se sont engagés dans les brigades islamistes, à l’exemple des socialo-marxistes qui avaient rejoint les Brigades Internationales en Espagne. Les partis politiques et les syndicats encourageaient ces volontaires dans la certitude d’accomplir leur devoir d’aller combattre Franco de 1936 à 1939. Héros ici, terroristes là-bas ?
Et pourquoi se plaindre maintenant ? Parce que les « gentils petits islamistes modérés » -version ASL- sont devenus d’affreux barbares sanguinaires ? Parce que quelques têtes blondes tombent de temps à autre ? Il est tout de même curieux de constater que les otages et les décapités sont toujours des blancs et que cela ne concerne pas des asiatiques, des noirs ou des amérindiens…
La secte politico-médiatique abuse de la désinformation, du devoir d’oubli, de l’émotivité et de la sensiblerie pour faire pleurer Margot.
En Indochine, les Japonais ont aussi décapité des centaines d’Européens et armé les « terroristes » d’Oncle Hô, au nom de « l’Asie aux Asiatiques ». En Algérie, dès 1945 et surtout avec le massacre de Melouza le 28 mai 1957 (301 hommes tués et 150 blessés), les fellaghas, qu’ils appartiennent au MNA, au FLN ou à l’ALN, ont eux aussi décapités, émasculés, démembrés et massacrés des femmes, des enfants et des vieillards, par dizaines de milliers, pour parvenir à leurs fins et bien après 1962.
Comme l’avait d’ailleurs officiellement déclaré Hocine Aït Ahmed, l’un des chefs historiques de la guerre d’Algérie, le 29 novembre 2000 lors du Congrès du PS français à Grenoble : « Durant ce débat sur la torture, sur les exécutions sommaires, sur les disparitions, ….on découvrira aussi qu’il y a eu des tortures du côté du FLN….il y a eu des dépassements de l’armée de libération. »
L’Histoire récente est jalonnée de massacres et de barbaries, mais curieusement, dans l’arc musulman (de la Mauritanie aux Philippines) on ne parle que rarement des chrétiens martyrisés depuis plus de 40 ans ! Silence, on tue… Et peu d’analystes évoquent la guerre de religion entre les sunnites et les chiites, permanente depuis quatorze siècles.
Maintenant, il est légitime de s’inquiéter en conséquence de ce qui pourrait se produire à l’avenir dans nos banlieues. Ces 751 Zones Urbaines Sensibles et ces 64 Zones de Sécurité Prioritaires, en France, où des dizaines de milliards d’euros ont été déversés depuis 20 ans, au nom de la « Politique de la Ville » ou du « Vivre Ensemble » par des ministres imbéciles qui, de Bernard Tapie à Najat Vallaud-Belkacem, pensaient acheter la paix sociale dans les quartiers… Mais qu’en sera-t-il, lorsque quelques « têtes brûlées » décideront d’imiter Merah ou Nemmouche, pour la plus grande gloire d’Allah ?
Quand on n’est pas capable chez nous, de maintenir l’ordre dans les quartiers, on ne va pas là-bas, bombarder les barbus, chez eux !
Et pour ceux (ou celles) qui croient encore aux étrennes apportées par Saint-Nicolas ou par le Père Noël, voici un message de paix, d’amour et de tolérance en provenance directe des islamistes :
« La meilleure chose que vous puissiez faire est de vous efforcer de tuer tout infidèle, qu’il soit Français, Américain ou d’un de leurs pays alliés », a déclaré Abou Mohamed al-Adnani, dans un message audio, diffusé le lundi 22 septembre 2014.
« Si vous ne pouvez pas trouver d’engin explosif, ou de munitions, alors isolez l’Américain infidèle, le Français infidèle ou n’importe lequel de ses alliés. Écrasez-lui la tête à coup de pierre, tuez-le avec un couteau, renversez-le avec votre voiture, jetez-le dans le vide, étouffez-le ou empoisonnez-le », poursuit-il.
C’est pourquoi et dès aujourd’hui, vous regarderez trois fois avant de traverser la rue !
http://www.francepresseinfos.com/2014/10/djihadiste-calibre-14-version.html
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7e Journée de réinformation de Polémia (2/3) – Les Traditions vivantes
« Les arbres aux racines profondes sont ceux qui montent haut » (Frédéric Mistral).
« Etre moderne, c’est avoir tout le passé présent à l’esprit » (Joséphin Péladan à propos de la littérature).
La tradition est l’héritage immatériel d’un collectif d’hommes donné, c’est-à-dire le contenu culturel d’une société humaine liée à travers l’histoire par un événement fondateur ou un passé lointain. Il existe tant de traditions que de communautés humaines qui se reconnaissent un fonds culturel commun. La tradition est donc une conscience collective ; elle peut aussi être, comme c’est parfois le cas aujourd’hui, un inconscient collectif au sens jungien, mais j’y reviendrai plus loin. La tradition vivante représente donc l’ensemble des éléments culturels qui unissent un peuple donné et sont toujours existants de nos jours, ainsi que les pratiques et rites afférents à cette « conscience culturelle collective ». Il s’ajoute pourtant constamment de nouvelles traditions qui perdurent, et d’autres qui meurent. C’est pour cela que la tradition est assimilable à un organisme vivant en perpétuelle croissance.
L’erreur que nous pourrions commettre serait de confondre la tradition vivante tant avec le folklore (qui est en réalité une partie de la tradition vivante) qu’avec les re-constructivismes « traditionalistes ». Pour autant, sans confondre ces notions, on ne peut pas non plus les opposer. Evoquer la notion de traditions vivantes ne saurait donc être une tentative de ressusciter des traditions disparues, mais bien plutôt constater ce qui, dans notre quotidien, appartient à ce grand héritage immatériel. Premier document : Saint-Jean
L’héritage immatériel de la tradition ne connaît pas de domaine réservé ; il est présent dans tout ce qui crée le lien social, dans tout ce qui est vivant et immémorial. Les arts plastiques, les arts vivants (théâtre, opéra), la musique, les arts de la table, l’art militaire ou martial, le sport, la chasse, les vêtements, le droit, la philosophie, jusqu’aux usages et convenances de politesse, procèdent de ce qui a été, littéralement, « donné à travers le temps ». Certains pans de la tradition ont survécu dans leurs formes originelles, et leurs expressions sont similaires à celles qui pouvaient être pratiquées il y a plusieurs centaines (voire milliers) d’années. D’autres pans ont emprunté, au cours du temps, d’autres formes, sans pour autant voir leur substance modifiée considérablement. C’est pour cette raison qu’aborder la tradition qui représente l’ordre, voire ce qui « est naturel », ne peut se faire correctement sans convoquer le phénomène de la transgression qui vit à travers la tradition et qui normalement devrait la renforcer, plutôt que la menacer par l’inversion des normes.
La dimension du partage (et du sentiment) est essentielle à la pleine compréhension de ce que peut représenter, dans nos quotidiens, la tradition vivante. Il est presque incongru de s’interroger sur ce qui fait sens ; la culture qui nous a été transmise par nos parents et qui leur fut auparavant transmise par les leurs, en partage avec l’ensemble d’un peuple, nous est forcément familière.
S’opère alors conséquemment une double distinction dans la tradition vivante : profane et sacrale, mais aussi collective et intime. La notion d’intimité, avec ce qu’elle implique de sentimentalité, n’est pas fréquemment étudiée ; néanmoins c’est par la sphère intime, familiale, que la tradition se transmet, tout autant que par la sphère collective de la patrie. Si je prends l’exemple de la tradition vivante juridique, la loi découle parfois de la coutume qui est un usage juridique oral, c’est-à-dire provenant d’un fonds en partage ancien, et parfois « intime », opérant sur une sphère plus réduite que la loi qui a une vocation générale (coutume du droit commercial propre à une profession ou à une localité).
Pour continuer plus en avant, j’aimerais vous faire part d’un extrait de l’ouvrage Droit et Passion du droit sous la Ve République par le doyen Jean Carbonnier :
« Il a toujours été difficile de découper l’histoire en périodes ; ceux qui sont témoins d’un événement dramatique sont prompts à le qualifier d’historique et à s’écrier, tel Goethe à Valmy, que rien ne sera plus comme avant. En fait, souvent les périodes s’emboîtent les unes dans les autres, et le futur traînera longtemps les paillettes du passé. C’est vrai en général, mais davantage encore quand le droit est en cause. Car, si le droit, ce peut être la promulgation d’un texte, donc une date qui marque une franche coupure, ce sont aussi des applications qui s’étirent dans le temps, des coutumes qui se perpétuent par d’imperceptibles répétitions. Comment croire que toutes ces fibres pourront être tranchées d’un seul et même coup sans bavure ? »
On ne fera donc pas l’économie d’une mise en perspective du droit avec la tradition vivante lorsqu’on étudiera cette matière. Le même raisonnement est d’ailleurs transposable à toutes les sciences humaines et les disciplines artisanales et artistiques. Rien n’apparaît ex nihilo. Pas même les phénomènes les plus modernes. Prenons l’exemple de la musique électronique et des rythmes répétitifs : ils ne sont pas apparus par miracle mais sont le fruit d’une longue progression des musiques savantes et populaires ; ils sont parfois même des re-constructivismes inconscients (transes collectives et dionysiaques), comme pourrait l’avancer Michel Maffesoli. Les fêtes de village existent toujours ; certaines ont même acquis une dimension internationale (par exemple les Fêtes de Bayonne). Avant les boîtes de nuit, il y avait en France tout un réseau de fêtes de village qui animaient les fins de semaine des ruraux durant l’été ; on y nouait des liens, on y rencontrait son épouse ou un futur partenaire d’affaire.