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  • Les Baumettes : "cela n'est plus une prison, c'est un centre de vacances"

    Les prisons version Taubira seront peut-être rachetées par les chinois, comme le Club Med :

    Ils ont tous des téléphones portables, le sport, l'école, des activités, la télévision avec en prime Canal+), alors que la majorité des gens à l'extérieur n'ont pas les moyens de se payer l'abonnement : cela n'est plus une prison, c'est un centre de vacances». Catherine Forzi, de Force Ouvrière, ne mâche pas ses mots. Dans le journal La Provence, elle exprime son indignation face à la découverte d’une page Facebook, supprimée depuis par la direction de la prison, où les détenus posent, tout sourire, avec, entre autre, des téléviseurs, de la drogue, des téléphones portables ou des très grosses sommes d’argent… «Très franchement, seule une infime partie a l'air de souffrir d'être en prison» déclare à nouveau la syndicaliste dans le journal local."

    Michel Janva

  • Marion Maréchal-Le Pen et Aymeric Chauprade s’adressent aux pays arabes

    Marion Maréchal-Le Pen et Aymeric Chauprade ont décidé de s’adresser au monde arabe à travers une tribune qui sera publiée, mardi 6 janvier, dans le quotidien égyptien Al Akhbar Al Yawm (Les Nouvelles d’Aujourd’hui).

    Dans ce texte que s’est procuré Le Figaro, les élus patriotes expliquent que l’arrivée au pouvoir du FN « marquera une véritable rupture avec la politique étrangère menée depuis plusieurs décennies par les gouvernements français ».

    Marion Maréchal-Le Pen et Aymeric Chauprade affirment que le FN a, « depuis toujours », dénoncé l’alignement « systématique » de la France sur les États-Unis et s’est opposé aux « ingérences illégitimes» en Irak, en Afghanistan, en Syrie et en Libye. Ils se positionnent aussi comme les partisans du «respect des souverainetés nationales » et de « l’équilibre »dans un monde multipolaire.

    Ils évoquent la reconnaissance, par Israël, d’un droit palestinien à disposer d’un état« territorialement cohérent ». De leur côté, les Palestiniens devraient « éliminer les forces bellicistes et terroristes comme le Hamas ».

    http://fr.novopress.info/180523/marion-marechal-pen-aymeric-chauprade-sadressent-aux-pays-arabes/

  • “Pas d’amalgames !” ou Zénon et les procureurs… – par Ulysse

    « Ne faites surtout pas de liens, vous risqueriez de penser quelque chose… »

    Le fond de l’intelligence critique du pouvoir médiatico-politique et judiciaire français se réduit à un lamentable paradoxe pyrrhonien. Du fait qu’une distance est en puissance indéfiniment divisible, certains sceptiques s’amusaient à en inférer qu’elle est en acte, de manière réelle, indéfiniment divisée. Ainsi de Zénon le Palamède – dit également Zenon d’Elée – qui, afin de montrer l’impertinence de l’outil mathématique pour rendre intelligible le mouvement, s’amusait à troubler ses interlocuteurs en leur « démontrant » que puisqu’un mobile devait indéfiniment faire station entre son point de départ et d’arrivée, il ne pouvait pas arriver à destination et donc, en réalité, pas même partir… Nos hommes politiques (Valls et Cazeneuve en tête), nos journalistes, et surtout nos procureurs, sont des zénoniens à la petite semaine. Le sommet de leur pensée, ce n’est rien d’autre que cela : montrer que, puisque l’on peut indéfiniment diviser l’actualité criminelle en « tranches », il n’y a pas de criminalité globale, pas de terrorisme mondialisé, montrer que puisque les fait-divers sont toujours susceptibles de réduction analytique, l’opération de synthèse serait toujours impertinente, voire pire, « fautive » (car trahissant toujours peu ou prou un préjugé, une intention latente inavouée etc.). C’est en réalité l’inverse qui est vrai : le réductionnisme analytique, s’il est indispensable pour rendre intelligible certains phénomènes, devient nécessairement inepte et surtout dangereux lorsqu’il prétend dispenser de l’effort synthétique qui prépare l’opération du jugement, soit, l’acte même de l’intelligence dont la vertu spécifique est précisément cela : universaliser l’expérience, faire des liens.

    L’ordre médiatico-politique et judiciaire, lorsqu’il explique qu’il ne faut pas faire de « liens » entre les attentats de Joué-les-Tour, Nantes, Dijon ou le groupe de djihadistes s’entraînant il y a peu dans un parc à Strasbourg (et combien d’autres faits que l’on perdrait trop de temps à mentionner ici), c’est Zénon qui explique que le mouvement n’existe pas puisqu’on le peut indéfiniment diviser, c’est ce savant fou qui explique que la vie n’existe pas puisque si l’on coupe un animal en trente-quatre morceaux, l’on ne trouve qu’un cadavre, c’est l’imbécile de la poule aux œufs d’or qui, incapable d’accueillir le mystère du fait et d’agir en fonction de lui, veut réduire ce qui se donne à ce qu’il est capable de produire et de comprendre… Ici travaille l’un des traits intellectuels les plus remarquables de la non-pensée contemporaine de Gauche : l’art de dissoudre l’expérience du réel en un atomisme qui le rend incompréhensible mais apparemment inoffensif (à tout le moins le temps d’un discours ou d’une intervention télévisuelle). Cette réduction atomique est partout sensible : la société n’est qu’un agrégat d’individus possédant des droits, la famille n’est qu’une somme contractuelle indéfiniment révisable, l’immigration n’est envisageable que sous l’angle des personnes dans leurs aspirations singulières, la guerre mondiale n’a pas lieu, il n’y a que des attaques successives accidentellement conjointes, l’ordre financier n’est pas structuré par des intérêts convergents, il n’y a qu’une somme indéfinie d’intérêts privés qui s’opposent, bref : rien n’est nécessairement relié à rien, il n’y a que des particules d’hommes, des particules d’événements, des neutrinos de morale, des quarks de sens qui s’agitent sans but dans ce grand espace de loisirs sans gravité qu’est l’univers mental de Gauche… A toute pensée d’une « connexion nécessaire » (traduction d’un sémantisme travaillant effectivement dans le réel), l’on préférera le constat stupéfiant d’une « conjonction régulière » (trahison d’un hasard universel qui défait dans sa condition de possibilité toute pensée possible du réel). Et si, malgré tout, le besoin se fait pressant de tout de même formaliser un lien, l’on inversera sans vergogne l’effet et la cause, expliquant ainsi par exemple que si les jeunes des Cités sont sur-représentés dans la délinquance c’est parce qu’ils sont discriminés, ou alors que lorsqu’Éric Zemmour dresse un constat clair et lucide, c’est lui qui fait monter l’intégrisme mahométan… Ne pas faire de liens, mais si vraiment on n’a plus le choix, surtout bien penser à renverser la cause et l’effet…

     

    Ainsi le truc rhétorique du procureur de Gauche est-il le suivant : habiller la démesure de l’événement majeur des vêtements du sur-mesure du fait-divers mineur, et du même coup donner à sa lâcheté, à sa paresse coupable à penser le réel, la mine satisfaite et pondérée de la prudence. Alors que tout est en train de hurler l’évidence d’une guerre mondiale menée contre les blancsles Européens et les chrétiens, il se réfugie dans son refus de l’amalgame, trop terrifié qu’il est à l’idée de faire un lien et de devoir tirer la seule conclusion qui s’impose lorsque l’on attache encore un peu plus de prix à la liberté qu’à la vie (c’est-à-dire lorsqu’on n’est pas encore tout à fait devenu un esclave) : riposter, et le faire sciemment, en faisant à l’ennemi qui vous désigne, sinon le crédit de l’intelligence, du moins le crédit de l’honnêteté dans les intentions meurtrières explicites qu’il affiche.

    En résumé, la Gauche alterne entre le dogmatisme le plus insensé lorsqu’il s’agit de promouvoir son prométhéisme contre-culturel (c’est possible donc c’est bien – et d’ailleurs si c’est mal, c’est à cause d’une norme arbitraire et il suffit de la déplacer) et le scepticisme le plus idiot lorsqu’il s’agit d’envisager gravement les faits qui contreviennent à son projet (c’est pensable, donc il ne faut pas le penser, ou alors à l’envers). Elle est dogmatiquement sceptique lorsqu’il faudrait avoir l’humilité d’accueillir le réel, et dogmatiquement enthousiaste (au sens étymologique effroyable du terme) lorsqu’il faudrait faire preuve de pondération. Sa culture mentale explicite est celle d’une idiotie philautique érigée en norme dernière de la spéculation. Et là où Zénon faisait preuve de génie en manifestant jusqu’à la contradiction l’inaptitude de l’outil mathématique à rendre intelligible le mouvement des corps, le Gauchisme idéologique fait preuve de la plus parfaite imbécilité en manifestant, jusqu’à la contradiction, l’inaptitude en laquelle il se trouve  à rendre intelligible le mouvement des balles, des couteaux et des voitures que lui lancent, partout en France, des islamistes qui agissent au nom de Dieu et qui eux savent bien, que le mouvement existe et que la guerre est déclarée.

    Ulysse

    http://fr.novopress.info/180529/pas-damalgames-ou-zenon-et-les-procureurs-par-ulysse/

  • Du bioconservatisme par Georges FELTIN-TRACOL

    L’histoire des idées politiques contemporaines en Europe et en Amérique du Nord insiste sur la très grande plasticité sémantique du « conservatisme ». Si, pour François Huguenin, le conservatisme est impossible en France (1), celui-ci diffère tant aux États-Unis qu’en Grande-Bretagne, en Allemagne, en Espagne ou en Italie (2). Chaque conservatisme suit la spécificité de son esprit national et de son époque. Par exemple, le conservatisme de l’Anglais Disraeli, tenant d’une alliance entre le peuple et la Couronne, n’est pas celui, oligarchique et sociétaliste, du fade et incapable David Cameron qui légalise le mariage pour tous, promeut l’atlantisme et encourage le multiculturalisme de marché. En Allemagne, le conservatisme organique de Bismarck ne correspond ni au « jeune-conservatisme » inclus dans la Révolution conservatrice du temps de Weimar, ni au pseudo-conservatisme chrétien d’une Angela Merkel, véritable tenancière pour le parrainyankee de l’ergastule soi-disant européen.

     

    Il est donc très difficile de définir le conservatisme hors de tout contexte socio-historique précis. Et voilà que dans le cahier scientifique du Monde, un chirurgien urologue belge, Laurent Alexandre, range le député Vertfrançais au Parlement européen José Bové parmi les « ultra-bioconservateurs (3) » ! Laurent Alexandre est très certainement un médecin émérite, expert dans son domaine. En revanche, dès qu’il quitte son champ de compétence professionnelle pour s’aventurer dans le monde des idées, son avis n’est que celui d’un citoyenlambda. S’il catalogue ainsi l’action de l’ancien éleveur du Larzac, c’est parce que son propos se veut assez favorable au transhumanisme. « Plutôt transhumains que morts devient notre devise, s’exclame-t-il (4) ! » Parce que « la manipulation technologique de l’homme a déjà bien commencé, […] des rapprochements inattendus apparaissent. Ainsi, José Bové était jusqu’à présent un militant d’extrême gauche. Dans le nouvel ordre biopolitique, il se retrouve, avec les catholiques intégristes, parmi les ultra-bioconservateurs. Il est résolument contre la fécondation in vitro (F.I.V.) pour les couples hétérosexuels stériles ou homosexuels et il s’oppose aux thérapies géniques pour le traitement des maladies génétiques. Il a déclaré, le 1er mai 2014, sur la chaîne catholique KTO : “ Je crois que tout ce qui est manipulation sur le vivant, qu’il soit végétal, animal et encore plus humain, doit être combattu ” (5) ».

     

    Cette prise de position a surpris le petit milieu des Verts. Elle est pourtant conforme au personnage, méfiant envers toute technique. Rares sont ceux qui savent que José Bové a écouté au sein d’un cénacle libertaire informel bordelais entre 1971 et 1973 le philosophe, théologien protestant et professeur d’histoire du droit Jacques Ellul (1912 – 1994). Le journaliste Jean-Luc Porquet qualifie d’ailleurs le syndicaliste paysan d’« Ellul mis en pratique (6) ». À travers une remarquable trilogie philosophique, Ellul avertit ses contemporains de la nature profonde de la tekné (7).

     

    En 2003, alors secrétaire exécutive du conseil du développement durable de l’U.M.P., le député de l’Essonne, Nathalie Kosciusko – Morizet qui prétend admirer l’œuvre de la philosophe Simone Weil dont son essai magistral L’Enracinement, osait déclarer que « parler de la France réelle, comme le fait Bové, a des relents d’idéologie maurrassienne (8) ». Avant Patrick Buisson et peut-être bientôt l’arriviste ponot droitard Laurent Wauquiez, Bové se voyait assimilé à un disciple du penseur de Martigues… Gageons que l’ineffable N.K.M. n’a jamais pris la peine d’ouvrir le moindre livre de Maurras, pas même L’Avenir de l’intelligence. Peut-être par crainte de se retrouver dépassée, submergée, engloutie par les analyses remarquables de cet essai majeur écrit en 1905 ?

     

    José Bové aurait pu se voir reproché bien plus. En effet, au printemps 2002, il a estimé que « la résistance menée par les chouans était légitime et juste. Si j’avais été à ce moment-là en Vendée, j’aurais été chouan (9) ». C’est au fond somme toute logique puisqu’il veut d’abord et avant tout « se battre contre la mondialisation et faire avancer le droit pour les paysans et pour les peuples de se nourrir comme ils l’entendent (10) ». Cette affirmation d’attachement au sol, à la terre, aux terroirs est gaussée et minorée par un Britannique, un certain Robert Acroyd qui avance « que vous, les Français, vous êtes pour nous des paysans. Pour les Anglais, les Français sont des bouseux accrochés à leur lopin de terre, anxieux de l’agrandir par tous les moyens. Prêts à tuer frère, oncle, neveu, nièce pour quelques arpents. […] Les Anglais, eux, se voient avant tout comme des marins. Ils ont sillonné les mers, grimpé dans les cordages par gros temps, pris les vaisseaux ennemis à l’abordage. Les Anglais ont d’eux-mêmes l’image d’un peuple viril. Un peuple de guerriers qui se moque de vous parce que vos ancêtres étaient des serfs attachés à la plèbe (11). » LesRosbifs, un peuple de guerriers ? Surtout des couards, inventeurs de l’embargo économique, du droit comme arme de guerre totale et du bombardement aérien de terreur…

     

    Certaines causes défendues par José Bové sont de facto des combats conservateurs en faveur de la préservation de toutes les formes naturelles du vivant. « Depuis la création des O.G.M. et des animaux transgéniques à la fin du XXe siècle, écrit Yves Eudes, on sait que l’unité fondamentale du vivant permet des mélanges entre toutes les créatures, même les plus éloignées sur la chaîne de l’évolution. En théorie, un humain pourrait donc être doté d’une vue aussi perçante qu’un aigle, de l’odorat d’un chien de chasse, de l’ouïe d’un lièvre, de la force d’un orang-outang ou de la faculté de navigation d’un oiseau migrateur (12). » Il faut rapprocher le fantasme transhumaniste à une réflexion de Trotsky qui vécut aux États-Unis, d’où le tropisme américanocentré inhérent aux trotskistes. Dans une société future surgie de la « Révolution communiste mondiale », le fondateur de la IVe Internationale se félicitait par avance que « l’homme sera plus fort, beaucoup plus perspicace, beaucoup plus fin. Son corps sera plus harmonieux, ses mouvements plus rythmiques, sa voix plus musicale. La moyenne humaine s’élèvera au niveau d’Aristote, de Gœthe, de Marx. Et au-dessus de cette crête de montagne s’élèveront de nouveaux sommets (13) ».

     

    Certes, « il n’y a plus de conservateurs, objecte Pierre Drieu la Rochelle, parce qu’il n’y a plus rien à conserver. Religion, famille, aristocratie, toutes les anciennes incarnations du principe d’autorité, ce n’est que ruine et poudre (14) ». Et pourtant ! Il y a encore à conserver la vie, les milieux naturels, les paysages sans lesquels toute communauté humaine s’étiolerait définitivement. Si le conservatisme politique a failli, a trahi et rallié le Progrès mortifère, une nouvelle réponse adaptée émerge : le bioconservatisme, ultra ou non. Sous ce nouveau vocable devraient se rejoindre l’identitaire et l’écologiste. « L’écologiste comme l’identitaire ont des approches en “ contexte ”. Une volonté d’assurer, de respecter ou de s’inspirer des permanences (traditions, coutumes, équilibres naturels, etc.). L’inverse exact de l’utopie (u-topos : sans le lieu). L’un et l’autre sont des conservateurs face à un monde qui se détruit, perd de sa grâce, de sa beauté, de sa mémoire chaque jour. La synthèse de ces deux sensibilités semble évidente (15). »

     

    Ce rapprochement, plus que souhaitable, est proprement révolutionnaire et donc réfractaire aux hochets et autres sinécures brandis par le Système qui a su si bien apprivoiser l’extrême gauche du Capital. Une inclination conservatrice et/ou identitaire apparaît parfois au sein de certains courants écologistes. Les Français connaissent-ils Winfried Kretschmann ? Depuis mai 2011, grande première en Allemagne !, ce Vert est le ministre-président du Land du Bade-Wurtemberg. Catholique convaincu, professeur d’éthique en retraite et chef de file des « réalistes » au sein de son parti, il estimait que « les Verts n’ont pas besoin de devenir conservateurs pour remporter les élections du Bade-Wurtemberg. Nous sommes conservateurs. Notre ambition est de préserver la planète. Notre programme d’énergies renouvelables est une révolution industrielle. Nous voulons faire de notre pays le modèle d’une modernisation basée sur un développement durable. Cela ne concerne pas que l’écologie, mais également la finance, le système social et la démographie. Ce sont des concepts qui privilégient le long terme, constituent notre éthique et nous distinguent des autres partis. Nous sommes donc conservateurs mais pas dans le sens habituel du monde politique. […] Avec notre “green new deal ”, nous sommes bien plus proches de ce tissu de P.M.E. qui constituent le Mittelstandallemand que les partis conservateurs (16) ». Le 30 novembre dernier, les électeurs suisses se prononçaient sur une votation intitulée « Halte à la surpopulation – Oui à la préservation durable des ressources naturelles » qui proposait une limitation de l’immigration nette en Suisse à un taux de 0,2 % par an en moyenne afin de protéger la nature et de limiter le besoin en constructions nouvelles. Cette initiative populaire revenait au groupe Écopop (Écologie et Population). La consultation ne reçut l’approbation d’aucun parti politique, pas même l’U.D.C., cette incarnation des nationaux-pétochards. Elle fut rejetée par 74 % des électeurs. Les médiats, bien sûr, désinformèrent énormément. Ainsi peut-on lire que  « les experts s’évertuent de démontrer qu’immigration et dégradation de l’environnement ne sont pas liés et que l’économie a besoin de main-d’œuvre étrangère (17) ». Un gigantesque mensonge soutenu et approuvé par les libéraux dont Nicolas Lecaussin de l’Institut de recherches économiques et fiscales (18).

     

    La convergence de l’écologie, du « conservatisme » culturel, de la cause identitaire et de la réfutation du libéralisme constitue une magnifique occasion de renouvellement des idées à un moment où « certains mouvements révolutionnaires, remarque Christophe Bourseiller, semblent avoir fait le deuil de la révolution et se perçoivent davantage comme des forces réformatrices, ou des laboratoires d’idées. De même, l’altermondialisme, produit de l’extrême gauche, n’est en réalité qu’un courant réformateur, appelant de ses vœux ce que Raoul Vaneigem nomme un néo-capitalisme régulé par l’éthique (19) ». Le positionnementbioconservateur de José Bové n’est pas qu’écologique, il est aussi politique puisque, à l’instar des premiers conservateurs nourris aux penseurs de la Contre-Révolution, il estime que la logique interne de l’État est, aujourd’hui, « totalement dictée par l’économie. Ceux qui gèrent se voient imposer d’énormes contraintes. L’État n’est plus le lien des réponses aux questions que nous nous posons : les organismes génétiquement modifiés, la modification des règles de l’O.M.C. et leur réappropriation par les  citoyens. L’État-nation peut disparaître, cela ne changera pas grand-chose (20) ».

     

    Plus que révolutionnaire, on perçoit vite que ce bioconservatisme se veut radical. Pour l’ancien situationniste exclu, ex-« Enragé de Nanterre », aujourd’hui proche de L’Encyclopédie des Nuisances, René Riesel, « radical » signifie « prendre les choses à la racine, c’est critiquer les bases techno-scientifiques de la société moderne, comprendre la parenté idéologique profonde entre le progressisme politique ou social (c’est-à-dire la “ mentalité de gauche ” telle que la définit Theodore Kaczynski) et le progressisme scientifique. L’industrialisation est depuis la “ révolution industrielle ” en Angleterre une rupture absolument fondamentale avec l’essentiel du processus d’humanisation. Sans civilisation paysanne, c’est la civilisation tout court qui se défait, on le constate aujourd’hui (21) ». Naguère responsable de la Confédération paysanne qu’il quitta dès 1999 en désaccord complet avec Bové qu’il qualifie de « clown à moustaches », Riesel considère dorénavant la lutte du Larzac comme « l’avant-garde de la domestication, une distribution de Prozac généralisée (22) ».

     

    Toutefois, chantre des souverainetés alimentaire, agricole et énergétique, José Bové persiste paradoxalement à souhaiter une autre mondialisation et des sociétés ouvertes aux flux migratoires. Or, au soir de sa vie, Jacques Ellul lui-même s’interrogeait sur les étrangers immigrés qui « exécutent souvent un travail que les Français ne voudraient plus faire les besognes les plus pénibles ou les plus répugnantes, si bien qu’ils sont des “ pauvres ” (même s’ils ont assez d’argent pour en envoyer à leurs familles restées dans le pays d’origine, on le sait parfaitement). Ce sont les pauvres de notre société d’opulence (quoique, le fait est remarquable, on n’en trouve pas chez les “ clochards ”) (23) ». Par un parallélisme étonnant, des analyses de Jacques Ellul se recoupent avec certaines réflexions du sociologue Jules Monnerot. « On pouvait être tranquille tant que le tiers monde n’avait pas d’idéologie mobilisatrice. Une révolte anticoloniale de tel ou tel pays, ce n’était pas très grave. Mais maintenant, le tiers monde est muni d’une idéologie puissante mobilisatrice, l’islam. Celui-ci a toutes les chances de réussir contrairement au communisme qui était encore importé d’Occident. Et c’est pourquoi le communisme échoue peu à peu dans les pays d’Amérique latine qui l’avaient adopté […]. Au contraire, l’islam est du tiers monde. Il gagne à une vitesse extraordinaire toute l’Afrique noire, il mord de plus en plus largement en Asie. Or, c’est une idéologie à la fois unificatrice, mobilisatrice, et combattante. À partir de ce moment, nous allons être engagés dans une véritable guerre menée par le tiers monde contre les pays développés. Une guerre qui s’exprimera de plus en plus par le terrorisme, et aussi par “ l’invasion pacifique ”. […] Et en même temps se produira inévitablement l’infiltration croissante des immigrés, travailleurs et autres, qui par leur misère même attirent la sympathie et créent chez les Occidentaux des noyaux forts de militants tiers-mondistes. Les intellectuels, les Églises, le P.C., pour des raisons diverses, seront les alliés des immigrés et chercheront à leur ouvrir les portes plus largement. […] Cette présence des immigrés, avec la diffusion de l’islam en Europe, conduira sans aucun doute à l’effritement de la société occidentale entière. Par suite de la déraison manifestée depuis vingt ans par nous, l’Occident va se trouver, sur le plan mondial, d’ici vingt-cinq ans, dans l’exacte situation actuelle de la minorité blanche d’Afrique du Sud, face à la majorité noire (24). » Il est probable que les prochaines années voient la figure d’Ellul devenir une référence néo-conservatrice anti-musulmane appropriée au choc délétère des civilisations… Le penseur réformé atteint peut-être là ses limites d’autant qu’il a tenu des positions pro-sionistes.

     

    N’en déplaise aux décroissants chrétiens, le christianisme ne peut pas répondre totalement au défi de la mondialisation. En revanche, « l’hindouisme, avec ses dieux faiseurs de miracles, est peut-être mieux armé que les monothéismes pour combattre la mondialisation, pense l’écrivain indien Tahir Shah (25) ». L’hindouisme, c’est-à-dire une forme particulière vivante de polythéisme que devraient retrouver les Européens.

     

    Un processus est certainement en cours comme en témoigne l’inquiétude de Nicolas Truong. « Une autre force révolutionnaire se déploie en Occident, celle des néofascistes qui, à l’aide d’une critique anticapitaliste adossée à une pensée de l’identité, des affinités électives relayées par des mots d’ordre guerriers, prône une sorte de soulèvement conservateur et qui, eux aussi, se socialisent dans les luttes. De ce conflit des insurrections pourrait naître un monstre inquiétant (26). » Concevons donc ce monstre ! Le discours antilibéral, écologiste, identitaire et, en dernière analyse, anti-mondialiste est crucial, car « la mondialisation, explique Jean Malaurie, expression habile du libéralisme, favorise des régimes mafieux où l’information est normalisée (27) ». Dans ces conditions difficiles, « sont écologistes ceux qui savent que nous faisons partie d’une chaîne de vie complexe qu’il nous faut comprendre et respecter dans son organisation et sa diversité. Sont localistes ceux qui savent que le local est le niveau d’organisation où peuvent se réaliser le mieux et simultanément les aspirations à la liberté, à la responsabilité et donc à l’efficacité raisonnable. Sont identitaires ceux qui savent que nous sommes une substance de population plus ancienne que nos institutions, dérivées et secondaires (28) ». Valoriser le peuple est dorénavant essentiel, car « la pensée vient toujours de l’arrière : du peuple (29) ». Avis aux Z.A.D.istes de Roybon, Sivens et Notre-Dame-des-Landes, l’avenir du bioconservatisme ne peut être que populaire !

     

    Georges Feltin-Tracol

     

    Notes

     

    1 : François Huguenin, Histoire intellectuelle des droites. Le conservatisme impossible, Perrin, 2013.

     

    2 : Sur ce vaste sujet, lire Philippe Beneton, Le conservatisme, P.U.F., coll. « Que sais-je ? », n° 2410, 1988; Luc Gaffié, Les idées du conservatisme américain, New Forums, 1990; Nicolas Kessler, Le conservatisme américain, P.U.F., coll. « Que sais-je ? », n° 3364, 1998.

     

    3 : Laurent Alexandre, « José Bové, ultra-bioconservateur », dans Le Monde, le 15 octobre 2014.

     

    4 : Idem.

     

    5 : art. cit.

     

    6 : Jean-Luc Porquet, Jacques Ellul, l’homme qui avait presque tout prévu, Le Cherche Midi, coll. « Documents », 2003, p. 232.

     

    7 : Cette trilogie se compose de La technique. Ou l’enjeu du siècle (1954), Économica, coll. « Classiques des Sciences Sociales », 1990; Le système technicienne, Calmann-Lévy, coll. « Liberté de l’Esprit », 1977; Le bluff technologique, Hachette, coll. « La Force des Idées », 1988. Une autre personnalité politique française qui aurait suivi l’enseignement ellulien serait le député – maire de Bègles, apparenté Vert et chantre du laïcisme et du gendérisme, Noël Mamère, que Bruno Gollnisch renomme avec facétie sur son site officiel de « Fête de fin d’année Parent 1 ».

     

    8 : dans Le Figaro, le 11 août 2003.

     

    9 : dans La Lozère nouvelle, le 8 mars 2002.

     

    10 : dans Libération, le 20 août 1999.

     

    11 : dans Le Nouvel Observateur, les 6 – 12 mars 2003.

     

    12 : dans Le Monde, le 6 août 2005.

     

    13 : Léon Trotsky, Littérature et Révolution, Vienne, 1924, édition allemande, p. 179, cité par Jules Monnerot, Sociologie de la Révolution, Fayard, coll. « Les grandes études contemporaines », 1969, p. 251.

     

    14 : Pierre Drieu la Rochelle, Mesure de la France, Grasset, 1964, p. 93.

     

    15 : Laurent Ozon, France, les années décisives. Entretiens 2013 – 2014, Éditions Bios, 2014, p. 25.

     

    16 : dans Le Monde, les 21 et 22 novembre 2010, souligné par nous. Sur les Verts allemands et certaines de leurs tendances conservatrices, voir Thomas Keller, Les Verts allemands. Un conservatisme alternatif, L’Harmattan, coll. « Environnement », 2000.

     

    17 : Christian Salvadi, « La Suisse vote de nouveau sur l’immigration », dans Le Monde, le 29 novembre 2014.

     

    18 : Nicolas Lecaussin, « Oui à l’immigration… sans État-providence », dans Le Figaro, le 18 décembre 2014. Il est toujours grotesque d’observer que les chantres les plus exaltés du libéralisme sont des fonctionnaires d’université ou des membres d’instituts d’onanisme neuronal et non des patrons de petites ou moyennes entreprises, des artisans ou des membres de professions libérales…

     

    19 : dans Le Point, le 19 octobre 2006. Ancien situationniste, Raoul Vaneigem est bien l’anti-Guy Debord puisqu’il a accepté d’être récupéré et intégré dans la Société du spectacle.

     

    20 : dans Le Nouvel Observateur, les 17 – 23 février 2000.

     

    21 : dans Libération, les 3 – 4 février 2001. Alias Unabomber, Theodore John Kaczynski est un terroriste néo-luddite emprisonné à vie dans les prisons fédérales de haute sécurité des États-Unis, cf. Theodore Kaczynski, L’effondrement du système technologique, Xenia, 2008, qui réunit l’ensemble de ses écrits.

     

    22 : dans Marianne, les 18 – 24 août 2002.

     

    23 : Jacques Ellul, Islam et judéo-christianisme, P.U.F., 2004, p. 43, souligné par l’auteur.

     

    24 : Jacques Ellul, Le bluff technologique, op. cit., pp. 280 – 281. Dans une longue note de cet ouvrage, Ellul estime qu’« aujourd’hui, le grand thème d’une France multiraciale, avec l’invasion musulmane, achève cette destruction de la cohérence culturelle française (n. 26, p. 181) ».

     

    25 : dans Le Figaro littéraire, le 24 mai 2001.

     

    26 : Nicolas Truong, « Un désir de soulèvement », dans Le Monde, le 5 décembre 2014.

     

    27 : Jean Malaurie, dans Le Nouvel Observateur, les 23 – 29 décembre 1999.

     

    28 : Laurent Ozon, op. cit., pp. 26 – 27.

     

    29 : Jean Malaurie, art. cit.

    http://www.europemaxima.com/?p=4119

  • Samedi 10 janvier conférence à Bailly sur les guerres de Vendée

    M. Reynald Secher auteur de l’ouvrage « Vendée, du génocide au mémoricide » donnera une conférence à l’école St Bernard de Bailly samedi prochain à 20h30 sur le thème des guerres de Vendée.
     
    Entrée libre.
     
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  • Le traité FACTA est en vigueur

    Un décret daté du 2 janvier prend en compte

    "l'accord entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement des Etats-Unis d'Amérique en vue d'améliorer le respect des obligations fiscales à l'échelle internationale et de mettre en œuvre la loi relative au respect des obligations fiscales concernant les comptes étrangers (dite « loi FATCA ») (ensemble deux annexes), signé à Paris le 14 novembre 2013"

    Michel Janva

  • La politique est un sport de combat

    La liste des « faiblesses » du régime semble incommensurable ; et pourtant, il flotte. Pourquoi ?

    Considérons donc la première faille, l’impuissance du timonier. Hollande passe pour un abruti, son physique de clown grotesque le dessert, il se retrouve dans des situations vaudevillesques, et sa cote de popularité connaît les odeurs douteuses des bas-fonds. Pendant qu’on se gausse de son sort, les affaires, bien évidemment, continuent.

    Envisageons ensuite ce qui constitue le souci premier des Français : le chômage. À l’étiage où il se situe, le sous-emploi massif constitue un facteur structurel du capitalisme postmoderne, en atomisant les classes laborieuses, en désespérant la nation, en tirant les salaires à la baisse, en favorisant le chantage et les pressions. Les syndicats jouent le jeu de la collaboration, parce qu’ils reçoivent des subsides occultes. Pourquoi le « capital » se priverait-il d’un instrument de pouvoir aussi puissant ?

    Lire la suite

  • 2015 : affronter la vérité

    « Je crains que la France ne soit à la veille d’un accident financier grave qui pourrait faire éclater la zone euro» affirmait François Fillon dans  Les Échos, le 30 septembre dernier. A contrario, en ce début d’année 2015 qui s’annonce lourde de menaces, l’optimisme assez ahurissant manifesté par François Hollande à l’occasion de la traditionnelle cérémonie des vœux aux Français, et encore ce matin au micro de RTL,  n’est pas partagé par nos compatriotes. Selon un sondage Ifop paru dans Dimanche Ouest-France et réalisé les 19 et 20 décembre derniers, à la question « En pensant à l’avenir, pour vous et vos enfants, diriez-vous que vous êtes très optimiste, plutôt optimiste, plutôt pessimiste ou très pessimiste? », les sondés, toutes générations confondues, se   déclarent « pessimistes» à 71%. Comment pourrait-il en être autrement, cette enquête enregistre le niveau (d’optimisme) le plus bas depuis le lancement de ce baromètre en février 1995, souligne l’Ifop tandis que « la défiance à l’égard du gouvernement dans de nombreux domaines est à son paroxysme». Une très légitime  défiance à l’égard  des instances de l’Europe bruxelloise et des partis européistes aux manettes,  de leur capacité à défendre les intérêts et  la prospérité des pays membres de l’UE,  qui ne cesse également de croitre chez nos voisins.  

     Signe emblématique de ce malaise, nous assistons au retour sous les feux des projecteurs de la crise grecque dont nous avons dit et répété ici qu’elle ne pouvait être résolue par les mauvaises potions euromondialistes qui lui ont été imposées de force.

     Si les Européens voulaient une nouvelle preuve de ce que les peuples ne sont pas vraiment souverains mais sous le joug d’organismes financiers transnationaux, ils l’ont eu avec l’annonce le 29 décembre que le Fond Monétaire International (FMI) suspendait son aide financière à Athènes. L’objectif est de faire pression sur le corps électoral grec afin de le dissuader de voter pour l’extrême gauche anti UE et  favorite des sondages, le parti Syriza,  à l’occasion des élections législatives anticipées du 25 janvier. Le dirigeant de  Syriza, Alexis Tsipras, fait campagne en promettant de mettre fin à l’austérité et d’arracher  une nouvelle restructuration de la dette publique.

     L’économiste  Bertrand Chokrane affirmait dans Le Point cette fin de semaine que «quel que soit le résultat, à gauche ou à droite (des élections NDLR), la Grèce fera de toute façon défaut en 2015. Le FMI et la BCE en ont conscience depuis plus d’un an (…). Depuis le début de la crise en 2009, la situation de la Grèce n’a cessé d’empirer. La gestion du problème a été calamiteuse, tant par la BCE que par les autorités grecques. Résultat: la dette grecque, malgré les différents plans de soutien octroyés en 2010 puis en 2012, s’élève désormais à 175 % de son PIB, alors qu’elle était de 129 % en 2009. Les politiques drastiques d’austérité qui lui ont été imposées, loin d’améliorer la situation, n’ont fait que l’empirer. Les capacités de la Grèce à rembourser ses dettes, au lieu de se renforcer, n’ont fait que fondre comme neige au soleil (…). L’économie grecque est (donc) plus pauvre qu’avant le début de la crise. Et désormais, 30 % de la population grecque vit en dessous du seuil de pauvreté ».

     Une situation qui impactera bien évidemment l’UE en son entier rappelle  encore l’économiste : « Les créanciers de la Grèce sont la BCE, le FMI et les pays européens contributeurs au MES (Mécanisme européen de stabilité), parmi lesquels nombreux sont endettés. Si un pays comme la France, déjà lourdement endettée, devait faire face au non-remboursement de plusieurs milliards d’euros par la Grèce, comment la Commission européenne, si exigeante en matière budgétaire, pourrait-elle accepter une telle situation ?  (…). C’est pourquoi la restructuration de la dette grecque mènera immanquablement à un problème financier grave mais aussi à une crise politique. La Grèce n’aura pas d’autre choix que de sortir de la zone euro ».

     Une « solution » inéluctable ? Le Monde rapportait l’information publiée samedi sur le site du magazine Spiegel citant des «des sources proches du gouvernement allemand», selon lesquelles  celui-ci « juge quasiment inévitable une sortie (de la Grèce) de la zone euro, si le chef de l’opposition Alexis Tsipras dirige le gouvernement après les élections (législatives), abandonne la ligne de rigueur budgétaire et ne rembourse plus les dettes du pays».

     Le ministre des finances allemand Wolfgang Schäuble  a publiquement déclaré avec cette morgue qui irrite tant les Grecs,  qu’il n’y avait pas de plan B souligne Le Monde, «que la Grèce était tenue de continuer sur la voie des réformes déjà engagées,  sans aucune alternative , quel que soit le résultat du futur scrutin ». De là à penser que Mme Merkel et son entourage souhaitent effectivement une victoire de l’extrême gauche en Grèce pour être débarrassé du problème…Mais  l’effet de contagion en Europe de la victoire d’un parti anti austérité aux élections, l’ émergence du  parti populiste Podemos en Espagne sur la même ligne anti austérité et  qui  a également le vent en poupe,  le dynamisme de UKIP en Angleterre ou encore  bien sur du Front National en France, font  surtout  craindre  le pire  à Bruxelles et Berlin.

     Pourtant, alors que l’Allemagne montre elle aussi à son tour des signes inquiétants d’essoufflements, elle n’échappe pas à une montée en flèche de la pauvreté. Il ya un an en décembre 2013 Le Point citait le rapport  «de la très respectée Paritätische Gesamtverband, une fédération qui regroupe environ 10 000 associations actives dans le domaine de l’aide sociale et de la santé. Le taux de pauvreté, à 15,2 %, a atteint un nouveau et triste record en 2012, souligne l’édition 2013 du rapport annuel de cette organisation, qui s’appuie sur des données de l‘institut allemand des statistiques (Destatis). Une personne sur sept est pauvre ou menacée de pauvreté, avec un revenu inférieur à 60 % du revenu médian ». Un taux de pauvreté  en hausse constante depuis 2006 et qui  « dépasse 20 % dans plusieurs États du nord (Berlin, Brême, Saxe-Anhalt et Mecklembourg-Poméranie-Occidentale) ».

     En juillet dernier c’était La Tribune qui se penchait sur le cas de l’Italie et rapportait que la «pauvreté absolue » qui frappait  «4,81 millions d’italiens (8%)   en 2012 concernait désormais 9,9% de la population, soit 6,20 millions d’entre eux». C’est dans le sud de la botte, qui est confrontée actuellement au débarquement massif d’immigrés clandestins, que la pauvreté a augmenté  le plus.

     Autre «malade» de l’Europe,  l’Espagne dont les habitants ont perdu comme les Grecs un  quart de leur pouvoir d’achat depuis 2009.  Selon la dernière enquête sur les conditions de vie réalisé par l’Institut national de la statistique (INE),  publiée en  mars 2014 mais portant sur l’année 2011 (et la situation s’est dégradée  depuis), les personnes pauvres représentent  6,4% de la population du pays. Le taux de pauvreté aurait doublé au cours des  six dernières années.

     La France avec sa dette publique abyssale, ses huit millions de pauvres et ses cinq millions de chômeurs est confrontée elle aussi aux conséquences de ce  système inique, à bout de souffle. Alors que selon la Croix Rouge, 8,9% des personnes avec un emploi en Union européenne (UE) se trouvent au seuil de la pauvreté, il faut s’attendre à ce que le chômage continue de croître, en France comme chez nos voisins. Il n’en sera pas autrement  tant que nous accepterons  la règle  d’une concurrence mondiale débridée ; le diktat idéologique  de l’ouverture des  frontières sans régulations ni protectionnisme.

     Le catastrophique (sur bien des plans)  Valéry Giscard d’Estaing, le rédacteur de la constitution européenne, dont le septennat a ouvert la voie (et beaucoup contribué)  à l’affaissement de la France,  tirait, toute honte bue,  la sonnette d’alarme dans Le Figaro du 25 octobre :«Depuis dix ans, la France, comme tous les pays de l’Europe latine, s’est laissée aller au dévergondage budgétaire (…). Les déficits ont des conséquences invisibles sur la dette. L’opinion ne les mesure pas. Elle croit qu’il existe un trésor caché qui paiera la dette (…).Aujourd’hui, nous sommes protégés par des taux d’intérêt très bas mais c’est provisoire (…). Le changement de la politique monétaire américaine aura des conséquences sur les taux d’intérêt exigés par les créanciers de l’État français. Ce jour là, notre pays risque de se retrouver dans la situation qu’a connue la Grèce. Les pouvoirs publics seront conduits à demander l’aide du FMI. »

     Ce n’est pas être un oiseau de mauvais augure que d’affirmer que les Français vont être confrontés à des années difficiles constate Bruno Gollnisch. Dire la vérité à nos compatriotes, ne pas les enfumer et les bercer d’illusions consisterait à expliquer notamment  que  la crise financière dite des subprimes,  qui s’est ouverte aux Etats-Unis en 2008  n’est pas derrière nous.

      La crise que nous voyons se dérouler en Europe est en quelque sorte l’aboutissement logique  du systéme fou, délétère  auquel nos économies ont été soumises. Le résultat d’une déconnexion assumée, sans précédent dans l’histoire,  de la finance de marché par rapport à l’économie réelle,  d’une désubstantialisation du capital.

     Nous sommes passés d’une crise de la dette privée aux Etats-Unis à une crise de la dette publique et à partir d’un certain seuil   les dettes ne sont  plus payables. En France, 50 milliards d’euros sont nécessaires chaque année pour payer les intérêts de la dette  ce qui correspond pratiquement au budget  de l’Education dite nationale. Le principal de la dette ne pouvant évidemment être  réglé, nous assistons à un effondrement programmé. Nous sommes en plein dans une pyramide de dettes, puisqu’on  ne peut se sortir de la dette qu’en empruntant, une sorte de système à la Bernard Madoff élevé au rang du collectif .

     Là aussi Marine Le Pen,  Bruno Gollnisch, les dirigeants du FN avaient prévenu : les politiques d’austérité, loin de nous sortir de la crise en ont augmenté les effets ravageurs car qui dit austérité dit baisse du niveau de vie, du pouvoir d’achat et donc de la demande et  de la production entraînant à son tour désindustrialisation,  montée du chômage et une  baisse des rentrées fiscales…

     Comment sortir de ce cercle vicieux ? Chacun l’aura compris,  nous estimons que seul le modèle alternatif, la révolution  patriotique et souverainiste défendue par le FN peut encore nous permettre d’échapper au pire. C’est tout l’enjeu des années à venir dont 2015 sera un jalon important.

    http://gollnisch.com/2015/01/05/2015-affronter-la-verite/