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  • François Hollande - L'affaire "Caton" - Histoire d'une manipulation politique

  • Conférence à Lyon: "En liberté surveillée" par G. Feltin-Tracol (21/03/2015)

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  • Sanctions contre la Russie : "l'UE a perdu 21 milliards d'euros en exportations"

    Le ministre espagnol des Affaires étranges a exprimé lundi des réticences à l'idée de durcir les sanctions à l'encontre de la Russie pour son implication dans le conflit ukrainien.
    Les sanctions européennes contre la Russie ont "un coût important pour tous (...) jusqu'à maintenant l'UE a perdu 21 milliards d'euros en exportations". À son arrivée à une réunion bruxelloise lundi 9 février, le ministre espagnol des Affaires étrangères José Manuel García Margallo s'est exprimé sur le manque à gagner entraîné par cette décision, alors qu'un durcissement des sanctions est à l'étude.
    "Nous sommes dans une situation extrêmement grave et l'accord qui peut être trouvé" sur un plan de paix, lors d'un sommet prévu mercredi à Minsk, "est la dernière chance avant de passer à un scénario d'augmentation des sanctions", a-t-il estimé.
    L'Espagne fait partie des pays européens réticents à l'idée d'alourdir encore les sanctions économiques drastiques imposées à la Russie depuis juillet 2014 pour son implication aux côtés des rebelles séparatistes prorusses dans l'est de l'Ukraine, qu'elle est accusée de soutenir en armes et en soldats.
    Moscou, 4e partenaire commercial de l'UE en 2013
    Les pays baltes, la Pologne et la Grande-Bretagne ont exprimé ouvertement leur soutien à un alourdissement des sanctions si les violences, qui se sont intensifiées depuis le début de l'année, n'étaient pas enrayées rapidement.
    En 2013, les exportations de produits européens vers la Russie ont atteint 120 milliards d'euros, selon des chiffres publiés par la Commission européenne. Moscou était alors le quatrième partenaire commercial de l'UE.

    latribune.fr (avec AFP) :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/etranger/EukFVyZAAkhqxenmqW.shtml

  • Un Sarkozy pas très français

    Le FN doit  poursuivre ses efforts pour  incarner dans l’esprit d’une majorité de nos compatriotes une alternative jugée sérieuse et efficace aux politiques menées jusqu’alors par les partis dits de gouvernement. Le dernier  sondage Opinionway pour Metronews et LCI enregistre que 65% de personnes interrogées estimeraient que le FN n’est pas capable de gouverner le pays ( seulement 43% disent pas du tout et 22% plutôt non). Ce handicap est tout sauf insurmontable pour peu que nous fassions preuve de pédagogie et hélas comme cela est hautement prévisible, que nos adversaires s’avèrent toujours aussi  impuissants à juguler une  crise qui, en s’aggravant,  confirme nos prévisions et avertissements. Nicolas Chapuis, du service politique du Monde, revenant sur la législative partielle du Doubs qui a enregistré de nouveau une spectaculaire progression du FN, indiquait que ce résultat est tout aussi inquiétant pour l’aile gauche que pour l’aile droite  du Système. Ainsi, l’UMP s’est gravement illusionnée en confondant  les «électeurs» avec des «militants» qui suivraient les consignes de vote édictées par  son Bureau politique. Le vote FN a ainsi très significativement progressé dans les fiefs UMP de la circonscription. 

     Quant à la gauche elle est elle aussi mal en point, «d’abord pour les partis qui voudraient incarner une alternative au PS: ni le Front de Gauche ni les écologistes ne parviennent à exister dans les débats et dans les urnes. Plus gênant encore, si l’on repense au séisme du 21 avril 2002. A l’époque, la qualification surprise de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle face à Jacques Chirac avait provoqué une onde de choc sur le thème du  plus jamais ça . Or « la situation est aujourd’hui très différente »,  «des sondages donnent le FN proche des 30 % (aux élections départementales de mars, NDLR). «Il fallait auparavant des conditions exceptionnelles pour que le FN soit élu. A l’avenir, il faudra parfois une conjonction de facteurs tout aussi particulière pour qu’il ne l’emporte pas ».

     Construit sur l’esbroufe, la récupération politicienne et une propagande assez grossièrement ficelée, il était écrit que l’obsolescence de l’esprit du 11 janvier  arriverait très tôt. L’écran de fumée des belles déclarations en se dissipant et  le choc psychologique des attentats en s’atténuant, la réalité a repris ses droits. Celle d’un  pays frappé de plein fouet par une crise sociale, économique, identitaire qui s’enfonce dans la paupérisation, la tiers-mondisation sous  la direction de ses élites euromondialistes.

     Le dernier sondage Ipsos pour Le Point pointe ainsi très logiquement une baisse de huit points de popularité pour le chef de l’Etat, avec 30% d’opinions favorables,  les opinions défavorables grimpant de 10 points avec 67% de mécontents tandis que le Premier ministre  perd sept points.

     Symboliquement Manuel Valls a subi une véritable humiliation hier lors de sa visite d’une zone de non droit emblématique de la capitale phocéenne, le quartier de la Castellane, haut lieu de tous les trafics. Ruinant son plan com, son  discours tout prêt et en trompe l’œil sur la République qui est respectée partout chez elle, sur la baisse de la délinquance, des voyous cagoulés et tirant à kalachnikov ont défié les forces de l’ordre en plein jour. Et ce, ultime provocation,  quelques heures seulement  avant l’arrivée du Premier ministre dans ce quartier alors mis en état de siège. Est-il utile de préciser qu’une fois ce dernier reparti,  les caïds étaient de nouveau chez eux chez nous…

     Une situation qui est aussi de la responsabilité pleine et entière de la  droite UMP aux affaires pendant dix  ans, mais dont le président préfère insulter les représentants de l’opposition  nationale qui ont le grand tort à ses yeux d’avoir vu juste.

      Lors du conseil national de l’UMP à Paris samedi dernier et pour faire mine de consoler Alain Juppé accueilli par des sifflets, Nicolas Sarkozy a ainsi prononcé cette phrase révélatrice : « Alain (Juppé, NDLR) ne te trompe pas : jamais je ne chercherai à copier des gens pour qui je n’ai pas de respect, je pense aux dirigeants du Front National ».

     Pourtant souligne Bruno Gollnisch, dans notre civilisation helléno-chrétienne,  l’affrontement, y compris  sur le terrain des idées, ne saurait empêcher le respect de l’adversaire. Cette manière de jeter l’opprobre, collectivement,  sur tous les dirigeants du Front National, ce mépris global, en dit long sur la nature assez peu « française » d’un  personnage qui avouait à Philippe de Villiers il y a quelques années que « la France, son histoire ses paysages (le laissait)  froid» .

     Du respect, M. Sarkozy en a manqué cruellement à ses électeurs en menant une politique  largement inverse à celle qu’il avait promis lors de sa campagne de 2007.  Notamment en insultant la majorité  de Français qui avait voté NON au referendum de 2005 sur la Constitution européenne,  en l’imposant finalement au début de son quinquennat par un vote du congrès,  avec la complicité du PS.

     Un mépris assez cynique de la souveraineté populaire,  au-delà de l’inféodation accrue de la France à l’euro-atlantisme, que l’on retrouve dans sa politique d’ouverture à haut débit des vannes d e l’immigration. Citons ici un  seul chiffre, un seul exemple  tout à fait révélateur de l’ampleur du phénomène.  La presse algérienne  s’est fait l’écho ces derniers jours de propos de  l’ambassadeur de France en Algérie, Bernard Emié, qui a révélé que «le nombre de Français ayant un lien direct avec l’Algérie avoisine les sept millions»…

     Il faut donc être bien sot  ou bien retors pour croire que la différence de degrés existant entre le PS et l’UMP importe plus  que leur identité de nature qui conduit les deux formations à mener peu ou prou  la même politique qui conduit notre pays à la ruine.

     Identité de nature entre l’UMP et le PS que le haut fonctionnaire Maxime Tandonnet, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République, qui tient  chaque semaine tribune dans Le Figaro, tente de cacher à ses lecteurs. Il écrit ainsi que la victoire du Parti socialiste lors de la législative partielle du Doubs» «apparaît comme une préfiguration de ce que pourrait être l’élection présidentielle de 2017, avec un second tour opposant M. Hollande ou M. Valls à Mme Le Pen, et débouchant alors, sans le moindre doute possible, sur la reconduction d’un bail de cinq ans du parti socialiste au pouvoir (…). Malgré le mythe de la dédiabolisation et d’un Front National aux portes du pouvoir, ce dernier (…) ne suscite guère de vague d’adhésion dans le pays, comme sa défaite dans le Doubs le souligne une fois de plus (sic). Toutefois, il exerce à la perfection le rôle qui lui est dévolu depuis toujours par la gauche politique et médiatique: celui d’une machine à faire gagner le parti socialiste ».

     M. Tandonnet livre ici sans grande imagination ni réflexion,  de manière assez désespérante,  le discours éculé entendu mille fois dans la bouche des dirigeants de l’UMP ou des éditorialistes de la presse bourgeoise. Il est pourtant bien placé de par les fonctions qui ont été les siennes pour savoir que la plus efficace des machines à faire gagner le PS est cette droite courbe qui désespère son électorat. UMP qui exerce  à la perfection le rôle qui lui est dévolu  par le Systéme, à savoir ramener ou maintenir au bercail des Français excédés.

    Rappelons d’ailleurs que c’est l’actuel président de l’UMP, alors président de la République, qui avait viré manu militari  M. Tandonnet de son poste  de conseiller, car les bien-pensants de l’UMP et des partis de gauche avaient reproché à ce dernier de tenir sur son blogue un langage très ferme sur les conséquences de l’immigration. Un  langage que M. Sarkozy n’est  capable de faire sien (par éclipse)  que pendant les  périodes électorales.

     De tout cela les Français ont désormais pleinement conscience, c’est pourquoi si les années à venir s’annoncent très difficiles et décisives,  elles seront aussi passionnantes à vivre pour les militants de la cause nationale, populaire et sociale.

    http://gollnisch.com/2015/02/10/un-sarkozy-pas-tres-francais/

  • Charles Maurras et ses héritiers sur France Culture

    Charles Maurras et ses héritiers

    Invité(s) : Olivier Dard, professeur d’histoire contemporaine à l’université Paris Sorbonne, spécialiste d’histoire politique François Huguenin, historien des idées et essayiste français

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Charles-Maurras-et-ses-heritiers,8541

  • Pour espérer gagner, le FN doit rassurer les électeurs UMP

    Jean-Yves Le Gallou analyse les résultats de la législative partielle dans le Doubs. Extrait :

    "[...] Le FN peut espérer l’emporter en 2017 ou en 2022, mais à une condition : plumer la volaille UMP pour affronter au second tour le candidat du Parti socialiste.

    Ainsi, l’arithmétique électorale du FN est simple : une voix prise à l’UMP vaut deux voix prises au PS. Parce qu’une voix prise au PS, c’est seulement une voix de plus face à l’UMP, alors qu’une voix prise à l’UMP, c’est deux voix de plus face à l’UMP : une en moins pour l’UMP, une en plus pour le FN !

    Et que dans un deuxième tour UMP/FN, la quasi-totalité des voix PS se reportent sur l’UMP, alors que dans un deuxième tour PS/FN, les voix UMP se partagent, principalement entre l’abstention et le vote FN. L’intérêt du FN est donc d’éviter tout dogmatisme idéologique et d’apporter une offre politique susceptible de rassurer les électeurs de l’UMP.

    Il s’agit bien sûr du discours identitaire et sécuritaire. Surtout du discours identitaire, d’ailleurs, puisque tout le monde aujourd’hui fait du sécuritaire (y compris dans ce que le sécuritaire a de pire : le liberticide). De ce point de vue, il ne faut pas oublier que le problème de l’immigration reste un moteur puissant ; et bien davantage par ses aspects identitaires et sécuritaires qu’économiques.

    Il s’agit aussi du discours conservateur en termes de valeurs : de ce point de vue, Marion Maréchal-Le Pen, Nicolas Bay et Bruno Gollnisch ont eu raison d’être présents aux puissantes manifestations sociétales de 2013/2014. Loin d’être des néos-ringards, ils se sont placés à l’avant-garde des nouveaux cycles historiques (épuisement du cycle des Lumières, épuisement du cycle de Mai 68).

    Enfin, en matière d’économie, la critique de la mondialisation néo-libérale et du capitalisme multinational doit s’accompagner d’un discours audible par les Français au travail : ouvriers, employés, artisans et petits patrons. De ce point de vue, certaines mesures démagogiques – comme le retour de la retraite à soixante ans (alors que l’espérance de vie continue d’augmenter) – pourraient être remisées : ne serait-ce que pour éviter d’offrir des arguments faciles aux politiciens UMP ! [...]"

    Michel Janva

  • La directrice de l'école de journalisme de Sciences Po virée pour plagiat

    Bruno Patino, le directeur, a officiellement annoncé mercredi 21 janvier devant les élèves de l’école parisienne « le licenciement de la directrice Agnès Chauveau de ses fonctions à l’école ainsi que de l’établissement Sciences Po dans son ensemble ». 
     
    Le 16 novembre dernier, le site de Daniel Schneidermann avait démontré que dans ses chroniques diffusées au sein de l’émission « Soft Power » sur France Culture, Agnès Chauveau utilisait largement des extraits d’articles sans jamais les citer. Selon @SI, sur 20 chroniques analysées par le logiciel de vérification « Plagiarism Checker », la moitié contenait au moins une phrase copiée-collée intégralement. 
     
    Dès le lendemain, malgré les explications de Mme Chauveau, qui se défendait de toute malhonnêteté, le directeur Bruno Patino avait adressé un courriel aux étudiants dans lequel il indiquait que « l’école, qui enseigne la déontologie, ne peut prendre ce genre de choses à la légère ». 

    Source

    http://www.oragesdacier.info/2015/02/la-directrice-de-lecole-de-journalisme.html

  • Scènes de guerre entre gangs à Marseille

    La police a été visée par des tirs de kalachnikov, lundi à la Castellane. La visite sur place de Manuel Valls a été gâchée par ce subit accès de violence.

     

    Le crime décidément n’a que faire du calendrier gouvernemental. Alors que Marseille accueillait, ce lundi, le premier ministre, Manuel Valls, et son ministre de l’Intérieur notamment, pour féliciter les forces de l’ordre locales de leurs résultats encourageants dans la lutte contre la délinquance, une vague de violence a déferlé sur la cité de la Castellane, dans le nord de la ville. Le patron de la sécurité publique, Pierre-Marie Bourniquel, a même été pris sous le feu des kalachnikovs, alors qu’il se rendait sur place. Du jamais-vu.

    Tout a commencé vers 9 h 30, par « des parents inquiets qui voyaient des jeunes encagoulés et armés s’installer un peu partout dans la cité, y compris des snipers sur les toits », raconte Samia Ghali, sénatrice socialiste des quartiers nord. « D’ordinaire, les dealers ne sont pas si matinaux », ironise un témoin.

    Un père de famille, qui a vu les voyous armés, a assuré à La Provence avoir foncé prévenir une école toute proche. « Mais une maîtresse était déjà tombée nez à nez avec deux jeunes en armes », s’aperçoit-il. L’inspecteur général Bourniquel est alerté instantanément. Il adopte des mesures d’urgence. Les maîtresses de tous les établissements scolaires environnants sont invitées à garder les enfants à l’intérieur des bâtiments scolaires et à supprimer les récréations.

    « Pression permanente »

    C’est là que tonnent les premiers coups de feu, « une rafale, en fait. On l’a sentie hyper près, ça venait du pied de la colline », raconte un témoin. Pendant ce temps, les effectifs de police convergent vers le lieu des tirs. Le patron de la police marseillaise se rend sur place avec sa propre voiture. Accompagné d’un commandant de police, il tente de rejoindre un point haut du quartier pour diriger les opérations d’intervention. Souhaitant protéger la population et espérant faire cesser la fusillade, il demande à son chauffeur de mettre la sirène à deux tons, alors qu’il approche. Mais les malfaiteurs, loin d’être impressionnés, tirent dans sa direction. Le commandant qui l’accompagne stoppe le véhicule et doit se coucher au sol. La voiture n’est pas atteinte, mais des impacts de balles ont été relevés à 2 ou 3 mètres, dans un talus. « On s’est fait rafaler d’entrée de jeu », déclare, stupéfait, le patron de la police de Marseille. [....]

    La suite sur Le Figaro.fr

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Scenes-de-guerre-entre-gangs-a

  • Un jour, un texte ! Sully, la guerre, un grand serviteur de l’Etat par Henri POURRAT (10)

    « La civilisation française, héritière de la civilisation hellénique, a travaillé pendant des siècles pour former des hommes libres, c'est-à-dire pleinement responsables de leurs actes: la France refuse d'entrer dans le Paradis des Robots. » Georges Bernanos, La France contre les robots.

    Notre premier ministre a déclaré que la France est en guerre. Mais l'ennemi est chez nous, au sein même de la population française. Il ne s'agit plus d'envoyer des professionnels, formés et aguerris combattre loin de nos terres, mais de se battre contre un ennemi sournois et impitoyable, qui use pour ses attaques de toutes nos libertés et des droits des citoyens français. Avant de faire une telle déclaration, encore eût-il fallu cultiver au sein du peuple français les valeurs qui font la force morale des nations. Cette nouvelle rubrique a pour objet de proposer des textes pour aider tout un chacun à réfléchir sur des sujets précis et si possible, d'actualité, aujourd'hui : la guerre, un grand serviteur de l'Etat par Henri POURRAT (10)

    (Sully, ministre d'Henri IV)

    « Plusieurs personnages déjà arrivés se tiennent là, adossés aux murailles sans parler entre eux, et sans que le Roi leur parle. Il n'a pas plutôt vu entrer Sully qu'il s'avance vers la porte. Selon sa coutume, il pose une de ses mains sur celle de Sully et, la lui serrant : Ha, ha, mon ami, s'écrie-t-il, sur le ton de la plainte, quel malheur, Amiens est pris ! – Comment pris, Sire ? Ha ha ? Vrai Dieu, qui l'a pris ? – Les Espagnols s'en sont saisis par la porte, en plein jour…

    Et le Roi raconte que les habitants, qui n'ont pas voulu qu'il les garde en leur donnant une garnison, n'ont pas su se garder eux-mêmes. Des soldats espagnols déguisés en paysans ont amené une charrette sous la herse, ouvert un sac de noix, et tandis que les bourgeois du corps de garde s'occupaient à ramasser les noix, les faux paysans ont fait main basse sur eux et se sont emparés de la porte.

    Sully redemande si c'est vrai, si Amiens est bien pris. – Ce n'est que trop vrai, mais quel remède y savez-vous ? – Je n'en sais point d'autre que de le reprendre. – Mais comment et par quel moyen ?

    - A quelque prix que ce soit, dit Sully, il faut le reprendre. C'est une affaire faite : ni blâmes ni plaintes n'y apporteront de remède. Le remède, nous l'espérons de votre brave courage et de votre bonne fortune. Je vous ai vu pourchasser des choses plus difficiles. Vivez seulement, portez-vous bien, ne vous mélancoliez point, mettez les mains à l'œuvre, et ne parlons tous, ni ne pensons, qu'à reprendre Amiens.

    Le Roi ne voulait pas estimer, comme certains, que le désastre fût irrémédiable. Mais il se demandait comment dénicher bientôt les Espagnols d'une ville si forte et si bien munie ? Il y avait dans Amiens vingt-cinq canons, les équipages, les munitions, les vivres, deux cents mille écus ! Tout ce qu'on avait amassé avec tant de soin et de peines…

    - Oui, Sire, et les Espagnols y mettront deux ou trois bons chefs, pour succéder les uns aux autres, s'il le faut, et quantité de bons soldats. Néanmoins il faut s'affermir. Voire s'opiniâtrer d'autant plus que les difficultés paraissent grandes. Si tout ce qu'il y a de bons Français veut s'évertuer et y contribuer selon son courage et ses moyens, on aura bientôt recouvré des hommes, de l'argent, de l'artillerie, des munitions, de quoi reprendre Amiens et peut-être faire encore quelque chose de mieux.

    Un homme, un vrai redressé, un de ceux que les désastres renforcent au lieu de les abattre. Le Roi fut obligé de lui dire de n'aller pas si vite, que le seul siège d'Amiens allait donner assez d'ouvrage : Par votre foi, croyez-vous que ce soit si facile que vous le faites, ou, si vous le dites pour relever les courages d'un chacun ? Car, pour vous dire ce que j'en pense, je le tiens un peu plus difficile.

    - Oui, Sire, dit Sully, je crois certainement tout ce que j'ai proposé. Mais les choses nécessaires pour cet effet ne se trouveront pas dans votre cabinet, ni par les plaintes des uns, ni par les blâmes des autres. Je n'ai donc plus que faire ici. Permettez que j'aille en mon logis, chercher argent parmi mes papiers. Car il en faut avoir, n'en fût-il point, étant raisonnable de n'épargner personne, puisque tous les gens de bien et vrais Français ont intérêt de ne laisser pas ainsi une telle tanière d'ennemis irréconciliables si proche de la capitale du royaume, et vaut mieux, comme l'on dit en commun proverbe, pays ruiné que pays perdu.

    On le voit dans cette nuit de désarroi au Louvre, où le vent d'hiver sifflant par les joints des fenêtres fait vaciller les flammes des chandelles au milieu de tout ce noir. Il est là, lui, avec sous son grand front dégarni déjà, ses yeux qui flambent. Le voilà avec ses papiers de ministre, et ses proverbes de gentilhomme champêtre. Tout en feu de colère, d'opiniâtreté, de terrible zèle. Il va se battre contre les chiffres et les difficultés, contre la veulerie des uns, la lâcheté ou même le mauvais vouloir des autres. Comme un sanglier acculé, il bousculera tout. Il va faire travailler son cerveau et le jeter contre un monde d'embarras et de calamités. De ses idées et de ses additions, toutes grondantes sous son crâne, il fera sortir des canons, des sacs d'écus et des régiments. Il poussera tout cela vers le Roi pour que, de tous ces moyens, le Roi leur refasse une belle France. »

    Henri POURRAT

    Extrait de : « Sully et sa grande passion »

    Ed. Flammarion – 1942

    Lois Spalwer http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html