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  • Faut-il des « Représentants du peuple » ?

    Bernard Plouvier

    Il aura fallu plus de deux millénaires pour que soit, en apparence, mise en application la phrase d’Aristote : « La peuple des citoyens est seul détenteur de la puissance légitime » (in Politique).

    Auparavant, de délicieux roublards usurpaient l’autorité au nom de l’excellence de leur lignée, de leur fortune ou d’un prétendu ordre divin, ou encore par la merveilleuse légitimité d’élections truquées, comme ce fut le cas dans ces « démocraties grecques » ou cette République romaine, qui enchantent les historiens universitaires, oublieux d’un petit détail, minime on en conviendra volontiers. En Athènes, à Corinthe, à Thèbes ou à Rome etc., le bon peuple des citoyens, assemblés par classes de richesse, n’avait que le droit de choisir entre quelques candidats présélectionnés par un Sénat ou tirés au sort par un collège de pontifes… et, comme par hasard, le sort ou la sélection n’amenaient jamais que des noms de riches ou de très riches.  

    Au XIIIe siècle, l’aristocratie, le haut-clergé, l’Université, les municipalités d’Angleterre et du Pays de Galles imposèrent à Jean Sans-Terre une assemblée décidant la levée, l’assiette et la répartition des impôts et disputant au monarque la souveraineté. Ces Communes, composées de riches ou de leurs porte-parole, n’ont jamais prétendu représenter le menu peuple, dont l’avis n’intéressait personne.  

    Manifestement, sur ce dernier point, rien n’est changé dans la plupart des pays dits de « démocratie ». Quelques professionnels de la politique – 600 petits rois-députés et autant de chenus sénateurs, pour l’exemple français ; nettement moins pour l’exemple allemand – tranchent souverainement de problèmes aussi graves que la peine de mort, l’avortement de complaisance, l’immigration d’origine extracontinentale, la destruction du tissu industriel du pays, la défense et le risque d’introduction d’ennemis potentiels au sein des forces armées etc., sans prendre le moins du monde l’avis du souverain légitime : la Nation.

    Alors que l’on ne vienne pas nous dire qu’il est sans importance d’opiner sur le sujet de la représentation du peuple souverain et sur les conditions de sa désignation.

    Dans un monde idéal, la Nation - composée des seuls autochtones et de quelques individus naturalisés après quelques décennies de bons et loyaux services rendus à la Nation souveraine et à l’État – n’aurait qu’à remettre, pour une durée limitée, l’ensemble des pouvoirs à un homme jugé exceptionnel, un être digne de confiance du fait de sa probité et de sa compétence. Dans une telle Utopie, la notion de contrepouvoir ou de surveillance ne se poserait pas : le potentat prendrait l’avis de la Nation pour chacun des grands choix de société. Les rares lecteurs qui ont davantage de connaissances historiques que ceux, innombrables, qui sont intoxiqués par un dogme politico-sociologique ont reconnu la théorie du populisme.

    En pratique, il est fort rare que l’homme providentiel ne devienne pas mégalomaniaque ou ne soit plus ou moins vite exclu du Pouvoir par des rivaux jaloux ou par l’intervention occulte d’une grande puissance prédatrice. Mustafa Kemal fut un populiste très bienfaisant jusqu’à sa mort, étant juste un peu rude avec les allogènes et les fanatiques religieux trop remuants ; Juan Perón et Getulio Vargas furent des exemples de populistes très efficaces, chassés du Pouvoir par les services secrets made in USA.

    Il est évident que les riches et les super-riches n’aiment pas trop les populistes et préfèrent les régimes où les représentants du peuple sont nombreux et influents, capables de plaider la cause des hommes et des femmes d’affaires auprès des nombreux relais administratifs. Comme les media qui comptent sont aux mains des riches, très logiquement, le bon peuple hurle qu’il veut des représentants.

    Longtemps, on décida que seuls les riches étaient intelligents, sages et avisés. En conséquence, ils étaient seuls dignes d’élire ces merveilleux représentants. Ce fut le système censitaire, qu’au XXe siècle, certains techniciens voulurent réactualiser par un système corporatiste de représentation nationale, qui avait au moins en sa faveur la légitimité du travail, d’autant que nombre de ses partisans réclamaient le droit de vote pour les mères de famille élevant leur(s) enfant(s).  

    La mode contemporaine est au suffrage universel, simplement limité par l’âge de la majorité, variable selon les pays. Se pose de ce fait un énorme problème : toutes les voix doivent-elles compter ?

    Dans le cas d’une réponse positive, le bon sens, la logique veulent que l’on tranche en faveur du régime électoral à la proportionnelle intégrale… ce qui fait hurler les sceptiques, qui prétendent que cela multiplie inutilement les partis et n’entraîne que des gouvernements de coalition. À ceux-là, il est simple de répondre qu’en cas de crise majeure de société, l’unité se fait autour d’un seul thème : la survie de la Nation. Hors crise, les avis divergent et c’est naturel. La Ve République française n’a pratiquement eu que des gouvernements de coalition, où une part était presque toujours faite au marécage centriste.

    L’unique différence entre des scrutins à la proportionnelle et des scrutins d’arrondissement, tient à la féodalité qu’entretient ce dernier mode d’élection… et, la nature humaine étant ce qu’elle est, la corruption est d’autant plus grande que les agents corrupteurs peuvent compter sur l’assise de l’élu, soit son emprise sur « son secteur » et sa longévité.         

    Si l’on veut absolument d’une représentation du peuple, il faut déterminer son rôle avec précision : législatif, budgétaire ou surveillance intégrale de l’exécutif, en se souvenant que plus une assemblée joue de rôles différents, plus l’exécutif est faible : c’est le véritable sens du mot jacobinisme. Item, il faut procéder de la façon la plus démocratique qui soit pour sa désignation. Il faut, enfin, limiter la durée d’éligibilité des candidats et décider de ce que doivent être leurs qualifications, en répondant à cette épineuse question : comment un individu qui n’a jamais travaillé efficacement pour la société pourrait-il lui rendre le moindre service ?

    Le système français est indéniablement très mauvais : corrompu, inefficace et inexpert, parce qu’il est composé de professionnels de la politique, de causeurs, d’esbroufeurs et non de citoyens qui ont fait leurs preuves dans le monde du travail. Après tout, si l’on ne veut que du théâtre, il existe de bons professionnels, assurément meilleurs comédiens que les clowns qui s’agitent dans les assemblées et les coulisses.  

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  • Négociations entre libéraux-conservateurs et droite nationale en Suède

    Dans les pays scandinaves, les partis de la droite classique n’hésitent pas à s’allier à la droite « populiste » plutôt que de laisser la gauche gouverner. [Sauf en Suède, où des négociations sont enfin engagées… Ndlr]

    8793-20170204.jpgAu Danemark, depuis les élections législatives de 2015, le Parti populaire danois, qualifié de populiste et xénophobe pour ses positions anti-immigration mais fort de ses 21 % des voix, soutient le gouvernement de la coalition de droite minoritaire dirigée par le premier ministre Lars Rasmussen, ce qui lui a permis d’imposer une politique migratoire beaucoup plus restrictive.

    En Norvège, le Parti du progrès (16 % des voix aux élections de 2013), libéral-conservateur et catégorisé lui aussi droite « populiste » pour ses exigences de restrictions sur l’immigration, fait partie du gouvernement Solberg avec le Parti conservateur. Il s’agit d’un gouvernement minoritaire soutenu par d’autres petits partis de droite.

    En Finlande, le parti des Vrais Finlandais (18 % des voix aux élections de 2015), identitaire et social- conservateur, a lui aussi des ministres au sein du gouvernement du premier ministre Juha Sipila.

    Parmi les pays scandinaves, il n’y a donc que la Suède où le parti national- conservateur Démocrates de Suède est diabolisé et ostracisé par les autres partis de droite de la manière dont est traité le FN en France. Avec ses 49 députés (13 % des votes aux élections législatives de 2014, mais plus de 20 % des intentions de vote depuis le tsunami migratoire de 2015), les Démocrates de Suède pourraient pourtant permettre à l’Alliance, le bloc d’opposition des partis de droite, de renverser le gouvernement minoritaire des sociaux-démocrates et des écologistes dirigé par Stefan Löften et de s’emparer du pouvoir. Jusqu’ici, les quatre partis de la droite classique refusaient toutefois toute discussion avec la droite « populiste » et anti-immigration, et ils avaient même signé un accord fin 2014 avec Löften pour lui permettre de continuer de gouverner en s’abstenant sur le vote du budget.

    Or voilà qu’il y a deux semaines, le parti libéral-conservateur Modérés, premier parti d’opposition, a engagé des discussions avec les Démocrates de Suède pour obtenir son soutien en vue de renverser le gouvernement Löften. Il faudra néanmoins pour cela que les Modérés conservent le soutien des trois autres partis de son Alliance. A ce jour, seuls les chrétiens-démocrates accepteraient un soutien indirect des Démocrates de Suède pour gouverner, sur le modèle de ce qui se fait au Danemark. Un sondage de janvier cité par le site The Local montre que 60 % des électeurs des Modérés seraient favorables à un accord avec les Démocrates de Suède.

    Olivier Bault

    Article paru dans Présent daté du 3 février 2017 sous le titre « Négociations entre libéraux-conservateurs et droite nationale en Suède »

    http://fr.novopress.info/

  • MANIFESTATION LE 25 FÉVRIER À PARIS : LES NÔTRES AVANT LES AUTRES !

    Tous à Paris le 25 Février prochain ! Dans le cadre de notre campagne nationale, la Dissidence Française organise une grande manifestation à Paris pour faire entendre notre colère et nos solutions ! Emplois, logements, allocations : les nôtres avant les autres !

    RDV LE SAMEDI 25 FÉVRIER 2017, À 15H

    PLACE DE LA BOURSE, 75002 PARIS

    manif-25-02-paris-dissidence-francaise-les-notres-avant-les-autres

    S’inscrire à l’évènement sur Facebook

    https://la-dissidence.org/2017/01/12/manifestation-le-25-fevrier-a-paris-les-notres-avant-les-autres/

  • Le peuple souverain tranchera!

    Nous l’avons souvent écrit sur ce blogue, Bruno Gollnisch l’a répété à de nombreuses reprises, il convient toujours de lire les enquêtes d’opinion avec le recul nécessaire, ne jamais oublier que le sondage le plus sérieux n’est jamais que la photographie,  à l’instant t,  d’une opinion publique par définition mouvante et instable. La victoire du Brexit, celle de Trump aux Etats-Unis, vécues comme un traumatisme par un microcosme qui n’avait pas su, pas pu ou  pas voulu les voir,  sont à cet égard lourdes de signification. Reste qu’à moins de 80 jours d’un premier tour de la présidentielle plus ouvert que jamais, il est cependant loisible d’apporter quelques crédits aux enquêtes qui enregistrent les contrecoups des révélations du Canard Enchaîné sur la candidature Fillon.

    Le sondage Elabe pour Les Echos  et Radio Classique réalisé lundi et mardi, c’est-à-dire avant la seconde fournée des nouveaux éléments divulgués par l’hebdomadaire satirique,  enregistre un sérieux dévissage pour le candidat de LR et du centre. François Fillon n’est plus crédité que de de 19 % ou 20% (une chute de 5 et 6 points en moins d’un mois), derrière Emmanuel Macron (22-23%) et Marine Le  Pen (26 à 27%) . Benoit Hamon progresserait  fortement (16-17%) au détriment de Jean-Luc Mélenchon (10%).

    Une autre enquête portant sur la présidentielle (Ifop-Fiducial pour Paris Match, iTélé et Sud-Radio)  publiée mercredi indique également une première place du podium pour Marine (24 %), mais François Fillon sauverait sa présence au second tour  (21 %),  talonné par Emmanuel Macron (20 %). Benoît Hamon (18 %) bénéficierait de la plus forte dynamique là aussi, apparemment et cela peut tout de même surprendre, au détriment du chevronné, affûté, bien préparé et aguerri Jean-Luc Mélenchon (9 %) qui avait l’antériorité de la révolte à gauche contre les sociaux-réformistes du PS...

    Rachida Dati, invitée ce matin sur l’antenne de BFMTV,  comme d’autres personnalités de LR ne cessent de le répéter, affirmait que  si François Fillon devait jeter l’éponge, il n’y a pas de plan B. A savoir pas  de candidats de substitution (désignés comment ?, par qui ? le Conseil de LR ? une primaire fermée des adhérents ?) faisant l’unanimité pour remplacer celui qui avait été désigné clairement par la primaire ouverte. Sauf à voir LR imploser, M. Fillon serait condamné à rester dans la course, à moins qu’une mise en examen, ou la  pression de son entourage et des médias se faisant trop forte, il finisse par renoncer comme l’a fait avant lui François Hollande. Un sondage Odoxa pour France Info et Harris Active pour RMC publiés ces dernières quarante-huit heures, indiquent respectivement que 6 à 7 personnes interrogées sur dix pensent que M. Fillon doit se retirer de l’élection présidentielle.

    Pendant ce temps, note Bruno Rayski sur le site Atlantico,  Marine a écrit au CSA « pour demander un peu de rattrapage sur le temps de parole accordé à son mouvement » puisque « la droite et la gauche ont quasiment monopolisé les écrans ces dernières semaines. Primaires obligent, les Républicains et les socialistes se sont goinfrés jusqu’à l’indigestion (la nôtre). Le Front National est, élection après élection, le premier parti de France. Et tous les sondages concordent à dire qu’il en sera de même lors du premier tour de la présidentielle. Cela ne mérite ni amour ni tendresse. Mais au moins le respect élémentaire de la démocratie. Le Front National, que l’on sache, n’est pas interdit. Et c’est librement qu‘il concourt aux suffrages des Français… Le CSA pense autrement. Il a envoyé promener Marine Le Pen en brandissant son mode d’emploi de fonctionnement. La décision du CSA est une décision imbécile. C’est la meilleure façon de montrer aux électeurs du FN qu’ils sont ostracisés, qu’on les tient pour des citoyens de seconde zone. »

    Citoyens Français dont la défiance à l’égard des médias ne se dément pas et atteint même un sommet depuis 1987 si l’on en croit le  dernier baromètre annuel de la confiance des Français dans les médias réalisé pour La Croix par Kantar Public. Seulement  52% des personnes sondées  estiment que les choses se sont passées vraiment ou à peu près (comme la radio)  les raconte (-3 points). Le journal et la télévision accusent, eux, une baisse importante de leur crédibilité, à 44% (-7 points) et 41% (-9 points) : pour plus d’un Français sur deux (55%), il y a des différences ou les choses ne se sont pas passées du tout comme la télévision les raconte. Quant à Internet, 26% seulement des Français font confiance à l’information qu’il relaye, contre une majorité (52%) qui ne la juge pas crédible, retrouvant son niveau de 2006. »

    Pour autant, « Internet progresse malgré la méfiance à son égard » tandis que « l’utilisation de la télévision pour s’informer sur l’actualité baisse : elle concerne moins d’un Français sur deux (48%), 6 points de moins qu’en 2016. (…). Alors que près des trois quarts des Français (73%) n’ont pas confiance dans les informations qui circulent sur les réseaux sociaux et que 83% des utilisateurs des réseaux sociaux disent y avoir déjà repéré des fausses nouvelles ou des rumeurs, certaines  intox» sont vraies pour une grande partie des Français. Parmi elles, celles liées à l’immigration et créées par la fachosphère (sic) sont les plus ancrées.» Peut-être tout simplement parce que les dites intox, ou cataloguées comme telles par Kantar, correspondent  d’assez près au vécu, à la perception , au quotidien de nos compatriotes. En dernier ressort, en démocratie, c’est le peuple souverain, dont les préoccupations, les aspirations seront au cœur de la convention présidentielle de Marine cette fin de semaine à Lyon, qui  tranchera!

    https://gollnisch.com/2017/02/03/peuple-souverain-tranchera/

  • Marine Le Pen très à l’aise face à la presse le 1er février 2017, répondait à « Questions d’Info »

    Marine Le Pen qui caracole en tête des sondages face aux autres candidats de la présidentielle, s’est montrée très sûre d’elle et détendue face à la presse en dépit de questions insidieuses. 

    Elle donne son avis sur l’affaire Fillon et met les points sur les « i » concernant les accusations du Parlement européen contre lequel elle a porté plainte récusant tout amalgame avec l’affaire Pénélope Fillon, dénonçant les manœuvres de l’allemand Schultz, Manuel Valls et Christiane Taubira qui, selon elle, sont derrière cette mauvaise manœuvre.

    Elle est interrogée par ailleurs, en un large tour d’horizon sur tous les sujets de l’actualité:  référendum promis sur la sortie de l’UE dans les six mois après son élection, référendum sur une modification de la Constitution pour intégrer les référendums d’initiative populaire sur tous les sujets à partir de 500 000 signatures. Elle brocarde Macron qu’elle aimerait trouver au second tour face à elle, tant il est caricatural de la gauche mondialiste et immigrationniste, et « les vieux tromblons » qui le soutiennent, comme Jacques Attali et dénonce l’affaire Draghi que Manuel Macron a avaliser « 8 jours seulement après que Montebourg qui s’y était opposé, ait du démissionner ». Elle annonce ses 144 propositions de candidate à la Présidence, qu’elle prend le temps de détailler. Elle présentera son programme prochainement à Lyon. Elle n’omet pas de brosser un tableau du nouvel ordre mondial multipolaire qui est en train de chasser l’ancien, avec un retour au patriotisme, et à la souveraineté des nations, le retour des frontières, le contrôle de l’immigration, Etc.

    emiliedefresne@medias-presse.info

    http://www.medias-presse.info/marine-le-pen-tres-a-laise-face-a-la-presse-le-1er-fevrier-2017-repondait-a-questions-dinfo/68686/

  • L’Humanisme c’est la guerre (IV/VI)

    L’entropie est un concept-clé pour saisir les enjeux métapolitiques actuels.

    L’entropie au cœur de la pensée écologique

     Dans la pensée écologiste, l’entropie, variable d’état issue de la thermodynamique, est devenue un concept central. En effet, la crise environnementale est envisagée consécutive à la croissance de l’entropie dans nos écosystèmes due au recours à des énergies cachées via la techno-science, alors qu’elles seraient inaccessibles dans un cadre naturel. Il en est ainsi du pétrole, du gaz et surtout du nucléaire ayant permis la société industrielle énergivore. Mais l’écologiste est alors confronté à une difficulté de taille vis-à-vis des scientifiques. En effet, l’entropie, essentielle aux thermodynamiciens, ne se définit pas, ni ne se mesure, condamnant ses thuriféraires au rang de philosophe, mais dans un sens plutôt négatif, et donc inéligible au statut de scientifique.

    Pourtant, l’entropie est au cœur des discours sur l’énergie et l’écologie, irriguant aussi celui de sociologues, d’économistes, de biologistes, etc. C’est un concept-clé pour saisir les enjeux actuels.

    Initialement, l’entropie avait été assimilée à la chaleur dans le premier principe de la thermodynamique, puis au désordre dans le second. Mais ces précisions sont insuffisantes pour en rendre compte. C’est assimilable à de la chaleur, mais pas que…; c’est assimilable au désordre, mais pas que… Aussi, plus tard deux types d’entropie furent identifiées: l’entropie réversible; l’entropie irréversible. Les conséquences de cette dernière sont irrépressibles donc il n’y a rien à faire pour en limiter les effets. En revanche, l’entropie réversible est gérable et doit être gérée au motif que sa présence et sa croissance au sein des systèmes conformément au Second principe de la thermodynamique accélère leur déliquescence. En effet, elle se surajoute à la croissance de la composante irréversible de cette entropie bifaciale.

    Je sais, on est un peu en dehors du paradigme scientifique dominant actuellement d’où la stigmatisation de ces approches sous le qualificatif de ‘philosophiques’ par ses détracteurs. En outre, dans cet espace, le principe de non-contradiction, – fondement de la pensée scientifique -, est plus que fragilisé. On nomme « principe de non-contradiction » cette assertion interdisant d’affirmer simultanément le pour et son contraire en recourant au même terme ou la même proposition : « Il est impossible qu’un même attribut appartienne et n’appartienne pas en même temps et sous le même rapport à une même chose » (Aristote, Métaphysique).

    L’entropie est un concept essentiel à la compréhension des systèmes en non-équilibre thermodynamique – comme les écosystèmes -, mais encore mal sérié. Elle est irréductible, mais, maintenu en excès au sein des ces systèmes, elle les condamne à ce que les anciens appelaient ‘la mort thermique’ conformément au Second principe de la thermodynamique. Initialement, d’un point de vue écosystémique, l’entropie réunit tout ce qui ne contribuerait pas à la dynamique des écosystèmes. Mais depuis, cette entropie a été envisagée comme nécessaire à l’évolution des systèmes d’où l’expression ‘d’effet paradoxal de l’entropie’ portée par certains auteurs.

    D’un point de vue pratique, évacuer l’entropie réversible est vitale pour la stabilité des écosystèmes. C’est, sans en maîtriser alors cette notion issue de la thermodynamique que les premiers écologistes comprirent cela. Ainsi, les écologues américains observèrent que les grands feux de forêt avaient vocation à éliminer les arbres âgés ou morts en surnombre dont la présence étouffait la dynamique écosystémique. Depuis, on laisse brûler car c’est nécessaire à la vitalité écosystémique.

    Sous cet éclairage, l’entropie est ce qui va contrarier la dynamique écosystémique, qui rappelons le consiste à favoriser la perpétuation des lignées constitutive. L’entropie est alors envisagée comme ce qui empêche cette dynamique n’ayant plus aucune fonction écosystémique, mais captant toutefois des ressources inutilisables alors pour l’entretenir. L’éliminer est donc vital. Or, la conséquence ultime de la croissance de l’entropie est la mort des organismes ; mort à l’échelle individuelle, mais pas mort à l’échelle subindividuelle. En effet, les phénomènes de décomposition réintègrent ces constituants des individus dans les grands cycles bio-géo-chimiques à l’origine d’autres individus. Par ailleurs, la reproduction a permis la transmission de nos gênes. Les temporalités associées à nos gènes et à nos constituants sont donc inscrites sur des durées incomparables avec celles d’un individu.

    Evacuer l’entropie est vital pour optimiser l’existence du système l’ayant produite. Idée perçue par le sens commun et formalisée par une multitude de proverbes populaires dont, par exemple “chacun chez soi et les vaches seront bien gardées” ou « la tempête fait tomber les veiux arbres »  devenus dans un discours philosophico-scientifique le théorème de production min d’entropie déjà évoqué.

    Pour les écosystèmes artificiels, les principes de fonctionnement les animant sont identiques. Il n’y pas de singularité fondamentale exceptée que ceux-ci ont une dimension noosphérique singulière à l’origine des mutations et d’évolutions parfois bizarres, alors que dans les écosystèmes naturels celles-ci relèvent des phénomènes de sélection naturelle.

    Mais ils possèdent aussi une composante entropique dont le maintien dans des niveaux viables garantit leur pérennité, -sous réserve des effets du Second principe de la thermodynamique-, donc des lignées les constituant. L’entropie est alors envisagée comme ce qui obère le fonctionnement de l’écosystème. Pour les écosystèmes anthropicisés, elle sera qualifiée d’entropie anthropique.Elle réunit tout ce qui ne participe pas à l’entretien et l’évolution de l’écosystème, mais toutefois en prélevant des ressources sans contre-partie écosystémique. Etant entendu que la contre-partie ultime est ce qui contribue à l’entretien des lignées constitutives.

    D’un point de vue sensible, il est difficile de pointer des catégories sociales ou des individus éligibles au statut d’entropie. On ne le fera pas. Notons toutefois que dans un processus naturel, des individus incapables d’engendrer une descendance viable ou inadaptée à la nature de l’écosystème sont recyclés, c’est-à-dire pour l’essentiel mangés. C’est ainsi que circule l’énergie dans les écosystèmes naturels unis par des relations trophiques. Ils sont donc utiles sous cet angle. Mais pour les écosystèmes artificiels, cette évidence d’essence naturaliste est tabou.

    L’humanisme interdit de nous envisager comme des êtres naturels. Pourtant, nous ne pouvons que déroger temporairement aux principes de fonctionnement des écosystèmes. Aussi, des cataclysmes sociaux de tous ordres surviennent régulièrement pour rétablir les équilibres organiques transgressés. En période guerre, le ‘Tu ne tueras point’ devient “Tue, tue et tue“. Les désordres sociaux que suscitent ces situations condamnent les plus inadaptés à disparaître ; les écosystèmes artificiels se recomposent sur d’autres fondements. Les anciens envisageaient la guerre comme un facteur d’hygiène sociale, se désolant que les guerres techno-industrielles modernes affectent des individus ‘normaux’ ne relevant pas de l’entropie anthropique.

    Frédéric Villaret 27/01/2017

    http://www.polemia.com/lhumanisme-cest-la-guerre-ivvi/