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  • LE « BITCOIN », OU L’EXPLOSION DU SYSTÈME

    Marc Rousset

    1737457534.jpgRien ne sert de parler pendant des heures de la technique géniale de la « chaîne de blocs » pour justifier la valeur du « bitcoin ». Cette technique est l’arbre qui cache la forêt. Un bitcoin ne repose sur rien et ne vaut rien si ce n’est le prix auquel des imbéciles souhaitent l’acheter dans un méga-système à la Ponzi qui n’est rien d’autre qu’une répétition, au XXIe siècle, de la fameuse crise spéculative des bulbes de tulipe en Hollande au XVIIe siècle. De même qu’il est impossible d’empêcher des gens, s’ils le souhaitent, de se jeter du haut de la tour Eiffel, il n’est pas possible d’empêcher des gens de se ruiner ! La seule valeur réelle du bitcoin est la valeur marchande du brevet technologique « blockchain ».

    Cette technologie, qui s’est affranchie de l’intervention étatique, a pour garant seulement un algorithme et repose sur la seule valeur que lui donne la masse des acheteurs du bitcoin. Son créateur est inconnu et il a jeté la clef au fond du puits après la conception de la chaîne de blocs. Ne sont capables de créer des bitcoins que ceux qui disposent d’une capacité de calcul avec des fermes d’ordinateurs, avec la capacité technique pour les émettre.

    Certains technocrates évoquent la loi de Metcalfe comme quoi la valeur d’un réseau est proportionnelle au carré du nombre de ses utilisateurs. Ce qu’ils oublient, c’est que cent fois zéro, cela fait toujours zéro ! Mais ils confondent, en fait, valeur du réseau des utilisateurs du bitcoin et valeur du bitcoin. Un deuxième arbre technocratique vient ainsi s’ajouter à l’arbre technologique pour cacher la forêt du néant et du vide absolu bitcoin.

    La valeur du bitcoin repose, en réalité, sur la confiance que lui donnent des imbéciles, des spéculateurs et des mafieux. Le bitcoin n’est adossé à aucune autorité centrale et il est probable que les États lui tordront un jour le cou. Le Maroc, après la Chine et le Vietnam, est le dernier État qui vient d’interdire purement et simplement le bitcoin.

    Le bitcoin, créé le 3 janvier 2009, a connu un cours ultra-volatile en dessous des 20 dollars jusqu’à son véritable envol en 2013, avec en moyenne une explosion de bulle chaque année. Le bitcoin, qui vient d’atteindre 14.000 dollars, est en train de monter jusqu’au ciel. Certains s’en réjouissent alors qu’il est, en fait, le signe annonciateur d’un krach pire que 1929 et de l’apocalypse économique, politique, civilisationnelle qui nous menace.
    Les politiques monétaires irresponsables, l’hyper-endettement des États, des entreprises et des particuliers dans la plupart des pays du monde (Chine, Japon, pays émergents inclus), contrairement à 1929, où les problèmes se cantonnaient essentiellement à l’Europe et aux États-Unis, les chiffres réels de chômage, cachés en France ou aux États-Unis, de 20 %, les ratios catastrophiques des banques italiennes, le déficit public et commercial américain, le dollar attaqué par la Chine comme devise principale des contrats pétroliers : tout cela sent plus l’apocalypse qu’un simple krach à venir. En cas de faillite de l’État et d’un taux de chômage réel à 40 %, les banlieues de non-droit pourraient se conduire en France comme à Saint-Martin après l’ouragan.

    En 1913, la dette totale des États-Unis s’élevait à 39 milliards de dollars. Aujourd’hui, elle se situe à 70.000 milliards de dollars, soit 1.800 fois plus. Les taux d’intérêt sont aujourd’hui à 1,5 % aux États-Unis ; demain, ils atteindront immanquablement 15-20 %. Et si le Dow Jones a chuté de 90 % entre 1929 et 1932, le NASDAQ a décliné de 80 % entre 2000 et 2002. Le Dow Jones, qui était à 1.000 en 1982, se situe aujourd’hui autour de 23.400.

    Il est probable que, lors du prochain krach, une impression monétaire illimitée se produira et que le monde ressemblera à l’Allemagne en 1923, avec les devises dollar et euro qui vaudront zéro. Le seul vrai bitcoin naturel depuis Nabuchodonosor, l’or, lui, vaudra alors 15.000 ou 80.000 dollars, soit bien plus que le bitcoin actuel des hommes. C’est l’or qui remplacera le bitcoin, et non pas le bitcoin qui remplacera l’or.

    2017 12 01 PUB SITE 2.jpg http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • Provence : Annonce du prochain banquet des Camelots du Roi et autres activités. Qu'on se le dise !

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    La date du prochain banquet des Camelots du Roi de Provence a été fixée au samedi 17 février 2018 à 20 heures.

    Ce banquet se tient dans la tradition et dans l'esprit des Camelots du Roi, anciens et à venir. Banquet privé, sur invitation, réservé aux Camelots du Roi de Provence et leurs invités.

    Fondés en 1908 pour servir l'Action Française, les Camelots du Roi ont été dissous en 1936 par le gouvernement d'alors mais leurs traditions, leur esprit ont toujours été maintenus. La participation des anciens des Camelots du Roi à ce prochain banquet du samedi 17 février 2018, est vivement souhaitée.  

    Signalons encore, s'agissant des prochaines dates à retenir :

    Le 21 janvier 2018 tombant un dimanche, la Messe pour le roi Louis XVI et toutes les victimes de la Révolution sera célébrée à Marseille le samedi 20 janvier à 11 h 30. Une rencontre suivra, l'après-midi. Toutes précisions utiles seront données dans Lafautearousseau prochainement.   

    361777811.jpgUn colloque d'Action Française se tiendra à Marseille le samedi 21 avril et le150ème anniversaire de la naissance de Charles Maurras sera commémoré le lendemain, dimanche 22 avril 2018. Un programme détaillé suivra. Les deux journées seront organisées par Action Française Provence.

    Que l'on se le dise et que l'on retienne ces dates dès à présent !

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • La révolution conservatrice passe par une refondation de notre République

    6a00d83451619c69e201b7c93bfb68970b-800wi.jpgRobert Ménard se réjouit de la victoire des autonomistes en Corse, avec 56,5% des suffrages exprimés, devant la liste régionaliste de droite de Jean-Martin Mondoloni (18,29%) :

    "[...] Je ne cesse de le répéter, la véritable révolution – une révolution conservatrice – que j’appelle de mes vœux passe par une refondation de notre République. Une refondation qui redonne le pouvoir au niveau où il peut le mieux s’exercer. Avec deux impératifs : l’autonomie et la subsidiarité.Cette dernière consistant à préférer, à compétence égale, le niveau le plus proche du citoyen. Cette approche va, c’est vrai, à l’encontre de tout ce que pense, de tout ce que pratique notre classe politique. Celle-ci est, quasi unanimement, centralisatrice. Et quand elle met en place la décentralisation, c’est pour construire des baronnies qui, dans chaque région, dupliquent le modèle parisien. Une sorte de jacobinisme au petit pied. Et cela ne date pas d’hier. C’est Friedrich Engels qui réclamait « l’extermination des Serbes et autres peuplades slaves, ainsi que des Basques, des Bretons et des Highlanders d’Écosse ». Et Karl Marx qui renchérissait : « La prochaine guerre mondiale fera disparaître de la surface de la terre, non seulement des classes et dynasties réactionnaires, mais des peuples réactionnaires entiers. Ceci fait aussi partie du progrès. » Et ils restent les modèles de certains…

    Est-ce si important ?

    C’est Tocqueville qui expliquait que « l’esprit de liberté » ne pouvait se cultiver qu’au niveau des associations locales et des communes. J’en suis persuadé. Mes propres amis reprochent à l’Europe de décider à la place des Français mais trouvent normal que Paris décide en lieu et place de nos communes, de nos départements, de nos régions… Or, c’est à partir de nos territoires, de nos villes moyennes, de nos villages que nous pourrons partir à la conquête du pouvoir. C’est là, dans cette France esseulée, abandonnée, délaissée, désertée, que nous trouverons les bataillons prêts à nous suivre et même à nous précéder. Comme nous ont précédés des personnalités venues d’autres horizons que le petit Landernau politique. Sur le terrain des écoles hors contrat, par exemple, une Anne Coffinier aura été plus active, plus visionnaire que tous nos amis politiques réunis. La Manif pour tous est d’abord l’œuvre d’une « marginale », Frigide Barjot, sur qui pas grand monde n’aurait joué un kopek… Mais, j’insiste, il nous faut d’abord nous appuyer sur cette partie de notre pays, première victime d’un capitalisme financier qui n’a d’égards pour personne et pour rien. Cette France faite de rideaux de fer baissés dans les centres-villes, de quartiers ravagés par le communautarisme, de zones industrielles aux hangars déserts… Face à cela, Emmanuel Macron peut toujours vanter start-up, geek, 2.0 et high-tech, le peuple, le petit peuple, lui répondra : fin des emplois aidés et coupes budgétaires… Moins sexy, sûrement ! [...]"

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Initiatives pour la « diversité » dans les médias, rien pour le pluralisme des idées

    La population française est-elle bien représentée dans les médias ? Assurément non selon certains. Plusieurs initiatives visent à changer la représentation actuelle des différentes composantes de la société française. Nous en présentons quelques-unes.

    À la télévision

    La société France Diversité Média a pour objectif de « placer sous le feu des projecteurs la diversité, valorisant les réussites souvent méconnues de ceux qui croient en notre pays sans bénéficier d’une visibilité médiatique ». Ses émissions sont diffusées sur la chaîne câblée Demain !

    Banlieue Diversité Médias se présente de la façon suivante sur son site : « sa ligne éditoriale innovante (est) axée autour de la diversité, du vivre ensemble et de la représentation de la France d’aujourd’hui ». La chaine est diffusée sur la TNT gratuite en Ile de France (chaine 31) « et sur l’ADSL ».

    Numéro 23 est une chaine de la TNT terrestre, qui se présente comme étant « dédiée à toutes les diversités avec une vision positive et moderne : que ce soit la parité, la diversité des origines culturelles ou sociales, la diversité des modes de vie personnels et familiaux, les différences liées à la condition physique et au handicap ». Son contenu et sa revente récente au groupe Next Radio TV ont été vertement critiqué par la chaine BDM.

    Le média en ligne Bondy blog a pour vocation de « raconter les quartiers populaires et de faire entendre leur voix dans le grand débat national. ». Indispensable pour Libération, « territoire perdu du journalisme » pour Causeur. Le journaliste Alexandre Devecchio, qui a collaboré au Bondy blog, évoque dans une interview l’évolution du site, dans un contexte de développement du discours islamo-gauchiste et communautariste en banlieue, un site dénoncé par Gilles Kepel comme favorable aux islamistes.

    France Ô est une chaine du groupe France Télévisions. Tournée vers les DOM TOM, « la chaine est venue remplacer RFO Sat depuis 2005 mais a conservé le souci de mettre en avant la diversité culturelle », peut-on lire sur son site. Elle aurait réalisé en octobre 2017 une part d’audience de 0,6%. Dans un objectif d’économies, le Présidente de FT Delphine Ernotte a décidé récemment de la faire sortir de la mesure d’audience au jour le jour de Médiamétrie, baptisée “Médiamat’ national quotidien”.

    Le groupe France Télévisions mène une politique en faveur de la diversité et de sa visibilité. Il établit dans cet objectif des rapports annuels. En octobre 2016, le Monde informait que France Télévision chiffrait dans son bilan diversité 2015 à 12 % la proportion de non-Blancs dans l’information sur France 2 et à 10 % sur France 3. La vice-présidente du club du XXIe siècle, « un réseau qui milite pour la valorisation de la diversité » en concluait qu’« il y a clairement nécessité de renouveler les visages qu’on voit sur les antennes. Après nous avoir rencontrés en octobre 2015, Delphine Ernotte en a convenu et nous a promis de travailler sur notre idée d’un annuaire d’experts issus de la diversité ».

    Dès 2015, la présidente de France Télévisions affirmait sur Europe 1 : « On a une télévision d’hommes blancs de plus de 50 ans et ça, il va falloir que ça change ». Et d’ajouter, il faut « impérativement que France Télévisions soit à l’image, résonne avec son public ».

    Le Monde indiquait le lancement fin 2016 d’un « guide expertise », annuaire de personnalités issues de la diversité à destination des journalistes et producteurs d’émissions. « Imaginée et mise en place avec le Club du XXIe siècle, réseau qui milite pour la valorisation de la diversité, cette plateforme interne, appelée “Experts Plus” a recensé 150 personnalités, toutes issues des minorités visibles, qui sont à même d’être invitées dans les JT et les émissions de débat ».

    Le groupe Egae, qui « accompagne France Télévisions dans la réalisation (de l’) annuaire en ligne d’expertes et experts issus de la diversité » dresse dans un Tweet un constat tranché de la représentation de la diversité dans les médias. Ceux-ci auraient « tendance à reproduire les inégalités existantes dans la société : ils donnent à voir une image déformée de notre société, masquant souvent les femmes ou les personnes racisées ».

    Du côté des associations

    L’association France Télés Diversité a été créée en 2008, afin « d’assurer la promotion de personnes issues de la diversité et de combattre les discriminations sur les chaînes de l’audiovisuel public ». Disposant à l’origine d’un bureau et d’une adresse mail France télévisions fournis par le groupe public, les relations avec celui-ci sont dégradées. A un point tel que fin 2015, les dirigeants de l’association annonçaient la fin de ses activités, au motif qu’« après le départ d’Hervé Bourges, Président du Comité Diversité de France Télévisions, quelques dirigeants de la direction des ressources humaines ont considéré que nous étions des “ennemis” à abattre ».

     

    La Chance est une association qui revendique 300 journalistes professionnels bénévoles qui préparent des étudiants boursiers aux concours des écoles de journalisme.

    Le Club Averroès, créé en 1997, a milité pour la présence d’une clause de diversité obligatoire dans le cahier des charges des chaînes de télévision et la présentation de leur situation en la matière dans le rapport de fin d’année que présentent les chaînes au CSA. Son activité semble en veilleuse depuis quelques années, sans doute parce que ses revendications ont été en partie satisfaites. L’OJIM y a consacré un article en juillet 2017.

    Du côté des institutionnels

    Depuis 2006, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel est, de par la Loi, « chargé de la représentation de la diversité de la société française dans les médias audiovisuels ». La mission impartie au CSA vise tous les supports audiovisuels, que ce soit la télévision ou la radio. Un baromètre annuel de la diversité a été créé en 2009. Ses objectifs sont présentés sur le site du CSA : mesurer la diversité à la télévision selon quatre critères : la catégorie socioprofessionnelle, le sexe, l’origine perçue et le handicap.

    Concernant l’origine perçue, les résultats de la vague 2016 du Baromètre de la diversité aboutissent aux constats suivants : « La représentation des personnes “perçues comme non blanches” à la télévision est en hausse par rapport à 2015 et 2014 (16 % en 2016 vs 14 % en 2015 et 2014). Toutefois, les attitudes négatives sont incarnées à 25 % par des personnes perçues comme non blanches et les attitudes positives le sont à 23 % ». On peut également noter que les personnes « perçues comme non blanches sont surreprésentées dans les activités marginales ou illégales, à hauteur de 34 % ». Ces résultats amènent le journal Les Echos à en conclure que « la télévision a encore beaucoup d’efforts à faire ».

    Le rapport annuel rendu par le CSA au Parlement sur ce sujet contient un certain nombre de préconisations, dont notamment un encouragement des chaînes de télévision à prendre des engagements chiffrés s’agissant de la présence des personnes représentatives de la diversité dans les fictions commandées.

    Un élément essentiel manque au constat empirique – justifié ou non – d’une faible représentation des minorités dans les médias : la comparaison avec la composition ethnique de la population du pays.

    Sur quels constats se base-t-on pour affirmer qu’il y aurait une sous-représentation des « non blancs » dans les médias et une surreprésentation de ceux-ci dans les activités marginales ou illégales ?

    Cette question renvoie à l’absence de statistiques ethniques en France. Avec à la clef l’écueil souligné par la démographe Michèle Tribalat de la mise en place d’une politique de discrimination positive. Celle-ci pourrait se traduire par des quotas ethniques et des recrutements non plus sur des critères de compétences mais d’origine. Un débat miné.

    Toujours est-il que la conseillère au CSA chargée de la diversité plaidait en octobre 2015 dans Libération pour la mise en place de « statistiques ethniques dans un cadre républicain ». Des statistiques ethniques qui existent aux États-Unis, sans pour autant que la sous-représentation des minorités pointée par la société américaine des rédacteurs de journal soit résolue.

    Le pluralisme oublié

    Autre écueil et non le moindre dans l’approche « diversitaire » des médias : n’aborder le sujet de la diversité que par le prisme de l’origine, alors qu’une diversité ethnique ne garantit pas contre le manque de pluralisme dans certains médias. Un phénomène que l’OJIM dénonce régulièrement.

    Texte daté du 6 décembre et repris du site OJIM

    https://fr.novopress.info/208796/initiatives-pour-la-diversite-dans-les-medias-rien-pour-le-pluralisme-des-idees/#more-208796

  • LA BATAILLE DE POITIERS N’EST PAS UN MYTHE ! (2)

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    Charles Martel était maire du palais, duc d’Austrasie, et gouvernait l’État franc au nom de Thierry IV, roi mérovingien. C’était le fils de Pépin d’Héristal. Cette famille avait rendu à la Gaule et spécialement à l’Austrasie, depuis un siècle et demi, de grands services.

    La lutte commença à Tours, se continua pendant toute une semaine par une série d’engagements et se termina enfin dans la grande plaine de Moussay-la-Bataille par une rencontre générale et décisive. Le premier choc eut lieu près de Tours, au lieu-dit Saint-Martin-le-Bel, suivant une tradition locale.

    En apprenant l’arrivée du duc d’Austrasie et de son armée, Abdérame inquiet quitta Tours et s’avança à la rencontre des Francs. Les premiers combats furent favorables à l’armée chrétienne. Les Sarrasins reculèrent. Pendant sept jours, on se battit sans arriver à un choc général ; mais les guerriers francs s’habituaient peu à peu à la tactique arabe.

    Le samedi 17 octobre, les deux armées, chrétienne et sarrasine, sortirent de leurs retranchements et se disposèrent pour la bataille. L’heure décisive avait sonné.
    Les Sarrasins engagèrent l’action par une charge de toute leur cavalerie. Abdérame espérait sans doute enlever la victoire du premier coup ; c’est ainsi qu’il avait triomphé dans maintes batailles. Mais il fut trompé dans son attente. Charles avait prévu cette attaque furieuse et prévenu ses troupes. En un clin d’œil, ajoute le chroniqueur, les hommes du Nord groupèrent leurs masses compactes, immobiles comme un mur, ou plutôt comme un rempart de glace qui n’offrirait aucun interstice. Les Arabes essayèrent vainement de les rompre ; ils tombaient impitoyablement sous le fer des épées et des lances. Les guerriers d’Austrasie avaient sur l’ennemi l’avantage d’une taille plus élevée et d’une solide armure. Leur main de fer frappait en pleine poitrine .

    Sachant que l’armée musulmane était gorgée de butin et que son camp était plein de richesses, Charles avait confié à Eudes d’Aquitaine le commandement de toute la cavalerie et l’avait chargé de tourner l’ennemi et d’attaquer le camp à une certaine heure de la journée.

    La cavalerie arabe parvint à dégager le camp et à repousser l’attaque du duc d’Aquitaine ; mais le but de Charles fut atteint car, pendant ce temps, profitant du tumulte, l’armée d’Austrasie s’était jetée à son tour sur les troupes restées près d’Abdérame et les avait refoulées. Alors se produisit un fait qui décida du sort de la journée.

    Abdérame, probablement inquiet de la tournure que prenaient les événements, rallia tout ce qui lui restait de cavaliers, se mit à leur tête et s’élança sur les troupes franques pour arrêter leur marche. Mais rien ne pouvait rompre ce « rempart de glace » dont les écrivains arabes parlent tous avec tant de douleur et d’admiration. Les Sarrasins se brisèrent sur les soldats chrétiens et leur chef, Abdérame, tomba, frappé mortellement par un coup de lance.

    La mort de l’émir et l’absence de commandement jeta le plus grand trouble dans l’armée musulmane, et à partir de ce moment les guerriers francs firent un massacre effroyable des ennemis du Christ : dans cette mêlée confuse, dit avec raison M. Guizot, « la haute stature et les fortes armes des Francs avaient l’avantage ».

    Mais Charles, toujours prudent, maintenait l’ardeur de ses soldats. Quand la nuit vint, il donna l’ordre de cesser le combat. Sans se débander, les Francs élevèrent la pointe de leurs épées et de leurs lances comme pour défier l’ennemi, et couchèrent sur le champ de bataille.

    Le lendemain, la plaine était vide et le camp abandonné ; les Sarrasins avaient profité de la nuit pour s’enfuir dans le plus grand silence. La bataille gigantesque était gagnée, et Charles, le glorieux vainqueur, le sauveur de la Gaule et de la chrétienté, fut acclamé par son armée et salué du nom de Tuditis, marteau de forgeron, parce qu’il avait comme écrasé sur l’enclume les bandes innombrables de l’émir.

    Extraits de : Ferdinand Hervé-Bazin, Les Grandes Journées de la chrétienté, réédition Edilys 2015.
    Ferdinand Hervé-Bazin (1847-1889) fut avocat, professeur d’économie politique à l’Université catholique d’Angers. En écrivant ce livre après le désastre de 1870, il voulait montrer ces triomphes éclatants de l’Église, qui furent aussi des triomphes pour la civilisation, et qui s’appelèrent les journées du pont Milvius, de Tolbiac, de Poitiers, de Pavie, de Jérusalem, de Las Navas, de Grenade, de Lépante, de Vienne, de Peterwardein. Il pensait que de tels spectacles étaient de nature à faire aimer l’Église et aussi à relever les courages abattus.

    http://bvoltaire.com/bataille-de-poitiers-nest-mythe-2/

  • « Le petit peuple blanc est descendu dans la rue, les non-souchiens brillaient par leur absence »

    Alain Finkielkraut face à Elisabeth Levy dans l'émission "L'esprit de l'escalier" sur RDJ :

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Éric Zemmour : «Et si les Corses étaient moins nationalistes ou autonomistes qu’identitaires ?»

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    Au contraire de la Catalogne, la Corse est plus pauvre que le reste du pays et dépend largement de la solidarité nationale. Mais un peuple peut accepter délibérément un sacrifice matériel s’il croit son identité en jeu.

    Ils vont gagner. Ils ont gagné. Les «natios», comme on les appelle, sont sûrs d’être les prochains patrons de l’assemblée territoriale de Corse. Le second tour n’est qu’une formalité. Mieux qu’une victoire, un triomphe. Mieux qu’un triomphe, une revanche. Oublié, le préfet Erignac, exécuté il y a vingt ans. Oubliées, les conférences de presse d’encagoulés. Oubliés, les attentats, les liens entre nationalistes et mafieux. Les mallettes de billets aussi, distribuées par le ministère de l’Intérieur pour acheter la paix. C’était il y a cent ans, il y a mille ans. Les terroristes d’hier ont déposé les armes. Les nationalistes sont devenus autonomistes. La France est un pays merveilleux où un simple changement de nom fait croire que tout a changé. «La Corse est un enfant de la République» nous dit, bienveillant, Christophe Castaner, le patron d’En Marche.

    Mais on ne sait pas de quelle République il parle. Est-ce encore un enfant de la France? Gilles Simeoni, lui, réclame toujours la reconnaissance du peuple corse. Si les mots ont un sens, l’existence d’un peuple corse attesterait que les Corses ne font pas partie du peuple français. Or, la République française est le régime que s’est donné le peuple français. Il n’a qu’une seule langue, le français. Et Simeoni exige qu’on enseigne le corse aux petits enfants de l’île de Beauté. Qu’on le parle dans l’administration et dans les prétoires, en contradiction de la vieille ordonnance de Villers-Cotterêts de 1539. Il veut des compétences législatives, éducatives.

    Il y a quelques mois, le même Simeoni expliquait benoîtement que la Corse était dans la situation des trois départements d’Algérie la veille de l’indépendance. S’il n’ose plus cette comparaison hasardeuse, c’est qu’entre-temps, la Catalogne a ridiculisé l’idéal indépendantiste. Alors, Simeoni, malin, change de cheval: sa Corse autonome n’a rien à voir avec la Catalogne, et tout avec la Sardaigne. Mais la Sardaigne a le statut que la Catalogne avait il y a vingt ans.

    A Paris, on se rassure comme on peut. On se dit qu’au contraire de la Catalogne, la Corse est plus pauvre que le reste du pays ; et qu’elle dépend largement de la solidarité de cette nation dont elle ne pourrait se détacher. Les esprits trop rationnels devraient se méfier. L’économisme rend myope. Comme nous l’a montré le vote sur le Brexit, un peuple peut accepter délibérément un sacrifice matériel s’il croit son identité en jeu.

    Or, les mêmes Corses qui votent pour les nationalistes aux élections régionales donnent la première place à Marine le Pen lors de la présidentielle. Cette contradiction apparente a une cohérence cachée: la défense de l’identité corse et française contre un islam qui tend à imposer, dans l’espace public, ses codes et ses mœurs, comme l’ont prouvé les altercations violentes de l’été 2016 sur les plages corses autour du burkini.

    Quand le patron de la Région réclame de pouvoir donner la priorité d’embauche ou de logement aux Corses, il défend une préférence nationale qui ne dit pas son nom. La victoire promise à Simeoni et ses «natios» n’est donc pas un vote nationaliste ni autonomiste, mais identitaire. Mais personne – ni le pouvoir, ni les nationalistes, ni même les grands médias – n’ont intérêt à ce que cette réalité soit dite.

    Éric Zemmour

    Texte daté du 8 décembre et repris du site Le Figaro

  • Journal du chaos

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