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Les grandes fortunes au service de Macron
Le fait d’être riche, voire super-riche, le fait d’être soutenu par les Français les plus riches, ne signifie nullement que les idées qu’on défend seraient forcément mauvaises. Mais les révélations sur les soutiens financiers de Macron qui ont permis sa candidature et sa victoire de 2017 nous donnent trois informations très importantes : la première, c’est que la grande et très grande bourgeoisie française a basculé dans le macronisme, c’est-à-dire dans le « progressisme », exactement comme, aux Etats-Unis, elles avaient basculé dans le « libéralisme » des Clinton. Et les fillonnistes (et aujourd’hui Wauquiez) ne sont pas plumés par le RN, contrairement à ce que l’on croit, mais par la macronie. La deuxième information, c’est que l’équipe de campagne de Macron, en 2017, a travesti la vérité sur l’origine des fonds de soutien. Mais la troisième information est la plus terrifiante : 800 personnes (ou couples) ont permis l’improbable candidature Macron, et sa victoire.
Les comptes de la dernière campagne présidentielle ont été rendus publics, et ils nous apprennent sans surprise que c’est la candidature Macron qui avait recueilli le plus de dons : 15,99 millions d’euros, devant Fillon (environ 15,5 millions), et aussi, bien entendu, devant Mélenchon (4,5 millions) et les autres, Marine Le Pen étant la dernière des grands candidats avec seulement 2 millions de dons. L’argent pour Macron provenait essentiellement de Parisiens (6e, 7e et 16e arrondissements), et d’habitants des Hauts-de-Seine et des Yvelines. Rien d’étonnant si, au second tour, à Paris, le candidat Macron a recueilli 90 % des suffrages.
France Inter a décortiqué les données chiffrées, et note qu’au total 99 000 personnes ont financé Macron, mais que 50 % des sommes recueillies viennent d’un petit nombre de gros donateurs (les dons étant légalement plafonnés). Si on raisonne par couple, on trouve 800 donateurs. Le dirigeant d’une très grande banque (la BNP, pour ne pas la nommer), le dénommé Christian Dargnat, a joué un rôle de véritable recruteur pour ce candidat, sans que sa banque, ses actionnaires, ses salariés, en prennent ombrage. La campagne de Marine Le Pen, elle, avait été financée par un prêt du micro-parti Cotelec, ce qui, à l’époque, avait été critiqué par l’ensemble de la presse française. En parallèle les banques françaises, dont la BNP, avaient toutes refusé de prêter au FN.
Pas un mensonge mais un habile trucage
En novembre 2016, en lançant sa candidature, Macron avait indiqué que sa campagne était appuyée par 10 000 personnes ayant versé, pour la majorité d’entre elles, « autour de 40, 50 euros, et il y a 5 % des dons qui dépassent 1 000 euros ». Mais à la vérité, dès cette époque, il apparaît que la campagne Macron n’était pas financée par le grand public. Il n’y avait certes pas plus de 5 % des donateurs qui avaient fait de gros dons, mais ces derniers représentaient près de 70 % des sommes reçues…
En dernière analyse – et c’est la troisième information à retenir –, il faut donc constater que 800 personnes ont permis à Macron d’être élu. Quand on réalise en parallèle qu’une dizaine de personnes possèdent 90 % des grands médias français, qui tous avaient été mis au service de Macron, il y a matière à se poser des questions sur le mot même de démocratie.
Francis Bergeron
Article paru dans Présent daté du 6 mai 2019
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Unplanned: Un film qui cartonne en faveur de la vie
Le succès de la sortie de Unplanned aux États-Unis a dépassé tous les pronostics, surtout si l’on considère le sujet controversé du film : l’avortement. Le film a réalisé plus de six millions de dollars au box-office à l’issue de la 1re semaine de sortie. Unplanned (Non planifié) est un film extraordinairement choquant. Il dénonce les souffrances liées à l'avortement et l’énorme business de l’avortement.
La Première du film a été précédée d’une campagne de harcèlement contre le producteur Pure Flix. Son compte Twitter a été suspendu de manière temporaire. Les médias ont largement refusé de promouvoir un film qui s’attaque à l’avortement et à son principal fournisseur mondial, Planned Parenthood— Le planning familial.
Ce long métrage de haute qualité, digne des meilleurs films hollywoodiens, raconte la vie d’Abby Johnson. Elle travaillait dans une succursale d’une multinationale spécialisée dans l’avortement au Texas. Elle est devenue militante pro-vie en 2009 après avoir vu de ses propres yeux un avortement. L’expérience a été si traumatisante que ses opinions sur l’avortement ont pris un virage à 180 degrés. Depuis, elle a consacré sa vie à la lutte contre le planning familial, l’entreprise pour laquelle elle travaillait, et à la lutte pour la vie dans son ensemble.
Depuis sa sortie le 29 mars dernier, le film a été projeté sur plus de 1 700 écrans aux États-Unis. On peut dire, sans aucun doute, que Unplanned a déjà eu le plus grand impact de tous les films pro-vie jamais réalisés.
Une sortie du film est prévue au Canada, mais les producteurs ont rencontré des problèmes avec la compagnie de théâtre Cineplex. Cineplex reconnaît que l’intérêt du public pour le film est très important, mais considère qu’il est trop « controversé » pour être projeté dans les salles de cinéma canadiennes.
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Un vent de panique souffle sur le Parlement européen
Dans La Nef, Yves Daoudal explique :
[…] En effet, pour la première fois depuis que les parlementaires européens sont élus par les peuples (1979), la ronronnante coalition entre le centre droit (Parti populaire européen, PPE) et les sociaux-démocrates (S&D) va perdre sa majorité absolue. Pendant 40 ans on s’est partagé la présidence et les principaux postes dans le plus parfait consensus (alors qu’on s’étripait éventuellement sur les scènes nationales), et voilà que le pays de Cocagne (de confortables émoluments sans véritables responsabilités politiques) va s’effondrer sous les coups de boutoir des méchants « populistes ». (Et, pour tenter de limiter la casse, l’appareil du PPE veut garder les « populistes » hongrois de Viktor Orban que plusieurs membres veulent virer…)
Car les sondages confirment ce que tout le monde voit venir. Depuis les dernières élections, des « populistes » et « souverainistes » sont arrivés au pouvoir, en coalition, en Italie et en Autriche, et voilà qu’ils sont encore plus populaires au pouvoir qu’ils ne l’étaient dans l’opposition. C’est spectaculaire en Italie. En France, on voit que le Rassemblement national fait quasiment jeu égal avec la liste concoctée par Emmanuel Macron. En Allemagne, l’AfD est devenu le troisième parti du pays, bien qu’aux européennes, si l’on en croit les sondages, il devrait être dépassé par les Verts effectuant une spectaculaire remontée.
En Hongrie et en Pologne, les « populistes » règnent depuis longtemps. En Espagne est apparu le parti Vox (11 % en Andalousie). Son chef, Santiago Abascal, s’est rendu le 20 mars à Varsovie et a rencontré Jaroslaw Kaczynski, président du PiS. Le 10 janvier c’était Matteo Salvini qui était à Varsovie. Le même 20 mars, aux Pays-Bas, un parti inconnu, le Forum pour la démocratie, anti-UE, anti-immigation, anti-islam, faisait jeu égal aux sénatoriales avec le parti du Premier ministre Mark Rutte. Le 3 mars, en Estonie, le « parti populaire conservateur » (EKKRE) a bondi de 8,1 % à 17,8 % aux législatives, passant de 7 sièges à 19. Et, le 14 avril, en Finlande, les « Vrais Finlandais » sont passés de 17 à 39 sièges, talonnant les sociaux-démocrates (40).
C’est pourquoi Emmanuel Macron a désigné les « populistes » comme les adversaires de son projet européen. Car il a aussi un projet européen : il aimerait rééditer à l’échelle de l’Europe le coup qu’il a réalisé en France. En l’occurrence, il s’agirait de créer un grand groupe de « centre vert » libéral européiste qui s’impose face au PPE comme aux sociaux-démocrates. Mais la tâche est autrement plus difficile. Emmanuel Macron a envoyé des émissaires dans divers pays pour tâter le terrain, mais ce que l’on en sait est que ce fut un flop. […]
Mais on peut prévoir que l’effet conjugué des manœuvres d’Emmanuel Macron, du départ des Britanniques pour cause de Brexit, et de la montée des populismes, va conduire à des changements. Par exemple le groupe « Europe de la liberté et de la démocratie directe », qui reposait sur le parti italien M5S, va disparaître. Quant au groupe Conservateurs et réformistes européens (CRE), il va perdre l’un de ses deux piliers : les conservateurs britanniques laissant le PiS polonais orphelin. D’autant que deux petits partis « d’extrême droite » du CRE viennent de s’allier à la Ligue. D’ailleurs, les Britanniques partis, on ne voit pas ce qui distingue le CRE du groupe Europe des nations et des libertés réunissant le Rassemblement national, la Ligue, le FPÖ et le Vlaams Belang.
Quelles que soient les recompositions, il demeure que, sauf surprise, les « populistes » et« souverainistes », au sens le plus large, ne constitueront ni une majorité, ni une « minorité de blocage ». Quand Matteo Salvini annonce qu’avec ses alliés il va « changer l’Europe », il se vante… D’autant que, de toute façon, le Parlement européen n’a quasiment aucun pouvoir. Sauf un pouvoir de nuisance. Puisqu’il ne peut pas vraiment peser sur la politique européenne, qui est aux mains de la Commission, il passe son temps à voter des « résolutions » kilométriques qui débitent, au mieux, le politiquement correct et, au pire, les revendications de l’immigrationnisme, de l’islamophilie, de la culture de mort et les injonctions de la décadence morale.
C’est là qu’une forte participation de « populistes » peut être un salutaire grain de sable, surtout si l’hégémonie centre droit-centre gauche est cassée. Le Parlement européen avait été créé pour répandre l’idéologie d’une Europe politique supranationale. Si les « populistes » peuvent faire entendre un autre son de cloche, ce sera bien. Mais pour ce qui est de transformer l’Union européenne dans un sens plus respectueux des souverainetés nationales et de la liberté des peuples, ce n’est pas à ce niveau-là que ça peut se passer.
https://www.lesalonbeige.fr/un-vent-de-panique-souffle-sur-le-parlement-europeen/
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Macron, deux ans : le bilan
À l’instant d’être porté à la magistrature suprême, Emmanuel Macron avait promis la fin de l’ancien monde et nous avait assuré l’avènement d’un monde nouveau. Il ne garantissait pas seulement le développement de nouvelles technologies dans tous les domaines de la vie mais, surtout, il se proposait d’établir une République exemplaire. C’est-à-dire que nous étions en droit d’attendre tout le contraire de ce que nous avions connu par le passé. Exit Cahuzac, Gaymard, DSK ou autres Thévenoud et Urvoas, la liste étant bien longue de tous ces ministres dont le dévoiement alimenta la suspicion des Français à l’égard des élites. C’était bien à une purification du débat politique et public que nous allions assister. Une purification par l’exclusion de tous les spoliateurs de la démocratie et par l’établissement de règles destinées à empêcher un retour en arrière.
Sa méthode, simple et novatrice, comme il se doit pour un chantre de la modernité, s’est prévalue de deux règles fondamentales.
La première a consisté à se débarrasser de toutes les anciennes figures, coupables d’une trop grande implication dans le paysage de la gouvernance passée. Aussi, l’aréopage des nouveaux dirigeants et autres conseillers se déclina telle une distribution d’acteurs inconnus. En effet, hormis deux ou trois convertis, totalement assimilés à la nouvelle mouvance progressiste autant que frustrés par leur exil jusqu’ici sans retour, tous n’étaient que des néophytes parfois aussi naïfs qu’incompétents, bien que tous issus des fabriques d’élites estampillées.Par ailleurs, ces édiles d’un genre nouveau, pour montrer leur engagement purificateur, sous la férule de leur patron et mentor, s’attachèrent sans attendre à légiférer à tout va. C’est ainsi que fut votée la loi contre la « manipulation de l’information ». Il faut dire les « fake news », c’est plus actuel !
Comme l’aurait dit Coluche, Macron a voulu « laver plus blanc que blanc »… Sauf que la lessive n’a pas produit la blancheur espérée et que « le beau linge » a montré une grisaille persistante sous le voile de l’illusion vite envolée. En réalité, la République s’est délestée de ses acteurs porteurs de casseroles, mais seulement les plus médiatiques.
Il semblerait qu’en matière de mensonge ne soit condamnable que celui venant des réseaux sociaux, c’est-à-dire du petit peuple. Quand le futur Président accuse la France de « crime contre l’humanité », faut-il ne pas entendre la falsification historique ? Lorsqu’il affirme qu’il « n’y a pas de culture française », faut-il considérer que cela est une opinion neutre qui n’engage à rien ? Quand un de ses proches se trouve au cœur d’un scandale d’État, faut-il admettre que le chef de l’État peut impunément moquer et provoquer l’opinion publique pour le défendre ?
Quand un ministre de l’Intérieur, censé être au cœur névralgique de l’information, divulgue de fausses allégations à l’attention de l’opinion, peut-on penser qu’il puisse agir par maladresse et précipitation ?
La supercherie éclate aux yeux de tous, aujourd’hui. Le nouveau monde n’était qu’un leurre, qu’un simple slogan de campagne électorale. Cette élection fut une fausse route.