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  • Éric Zemmour : « Vox ou la fin du "modèle” espagnol »

    En introduction à cet intéressant article, Le Figaro écrit :Les raisons de la percée du parti Vox en Espagne sont d’une banalité confondante: d’abord et avant tout l’immigration et l’islam. (Figaro Magazine du 3.05). Éric Zemmour montre aussi que ce n'est pas que cela et c'est à lire.  LFAR 

    « Les leaders de Vox ont donc posé la question du peuple.»

    L’Espagne était la dernière à résister. Au nom de l’Europe, de l’humanisme, du traumatisme franquiste.

    La dernière à ne pas avoir de députés « d’extrême droite » ou « populiste » à l’Assemblée nationale. La dernière à « faire barrage ». La dernière à connaître une alternance d’ancien monde entre sociaux-démocrates et chrétiens-démocrates. Même l’Allemagne avait cédé.

    Depuis les dernières élections législatives du dimanche 28 avril, l’Espagne ne pourra plus se vanter de son « exception ibérique ». Le parti Vox a réalisé une percée remarquable (gagnant 24 députés d’un coup) dans une bataille électorale où les places étaient chères et la participation forte (75%).

    Les raisons d’une semblable percée sont d’une banalité confondante : d’abord et avant tout l’immigration et l’islam. Comme en Allemagne avec l’AfD, comme en Italie avec la Ligue. Comme en France avec le Front national. Il n’y a que les aveugles pour continuer à ne pas voir ce qu’ils voient et surtout dire ce qu’ils voient, selon la célèbre formule de Péguy.

    Longtemps, l’Espagne a résisté parce que sa situation était atypique. Les immigrés ne restaient pas, sauf en Catalogne, à cause des salaires trop bas et de la faiblesse des allocations. Le pays se voulait un Européen exemplaire, le meilleur élève de la Bruxelles et des juges européens. Le meilleur soutien de l’Allemagne, aussi. Quand l’Italie de Salvini a fermé ses ports aux migrants, l’Espagne a ouvert les siens. Depuis quarante ans, l’après franquisme avait viré à un antipatriotisme. Médias, universités, école déversaient un discours militant de « haine de soi ». Tout y était passé : l’empire de Charles Quint, la découverte de l’Amérique, les rois très catholiques. Même la tauromachie. Le féminisme, dominé par le lobby LGBT, attaquait et ridiculisait le « machisme » national. La Catalogne tentait de faire sécession. Interdisait la langue castillane. Et faisait venir en masse des travailleurs marocains pour mieux « déshispaniser » la « nation ». Dans ce contexte de « suicide » national, voulu par le politiquement correct d’extrême gauche, la crise de 2008 a encore aggravé la situation. Le modèle économique, qui reposait sur la spéculation immobilière, s’est effondré. Les Espagnols ont, eux, subi une réelle austérité avec des baisses de salaires de 25 %.

    La révolte vint donc de l’extrême gauche avec Podemos. Le fameux populisme de gauche tant admiré par Mélenchon et même par les plus grands esprits comme Jean-Claude Michéa. Un populisme qui se limitait au combat du bas contre le haut. Du peuple contre les élites.

    Mais quel peuple ? La question n’a pas tardé à se poser. C’est la question qui pose la limite du populisme de gauche. La question identitaire. La question qui ramène tout naturellement les prétendus populistes dans le giron d’une gauche traditionnelle.

    Les leaders de Vox ont donc posé la question du peuple. La question de l’islam et de ces militants islamistes qui veulent reconquérir l’Andalousie par « le ventre de leurs femmes ». Et toutes les questions adjacentes, celles du féminisme, de la famille, de la démographie qui s’effondre aussi en Espagne, de la place de l’homme, donc. Des traditions, de l’histoire, de la nation. Des questions qui fâchent. Et qui n’ont pas fini de fâcher.    

    Éric Zemmour

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  • Le second procès de Charlotte Corday, aux Éditions d'Héligoland

    Guillaume Lenoir

    Dans une préface tout à fait adapté, le Général de gendarmerie Jean-Louis Esquivié, ami de l’auteur, pose bien le problème : Charlotte Corday, qui fait pleinement partie de notre imaginaire, fut-elle une héroïne cornélienne ou une préfiguration du fanatisme terroriste dont nous connaissons aujourd’hui les tristes séquelles ? Gérard Roger, l’auteur, l’un de nos amis du Mouvement Normand et de l’O.D.I.N., qui a derrière lui un certain nombre d’ouvrages touchant à la matière normande, a manifestement été fasciné au cours de sa vie culturelle militante par la personnalité exceptionnelle de la meurtrière de Jean-Paul Marat. Il a d’ailleurs présidé le « Comité Charlotte Corday » et organisé l’une des plus prestigieuses expositions commémoratives du Bicentenaire de la Révolution autour du personnage de Charlotte Corday.

    À la lecture de cet ouvrage passionnant, car fourmillant de citations et de références tant du personnage que de sa victime ou, même du contexte politique, on comprend que Gérard Roger considère encore Charlotte Corday comme une énigme. Il fait part de son désarroi par un procédé uchronique, à savoir un procès posthume de la jeune Normande, descendante du Grand Corneille, et ce, à la lumière des découvertes archivistiques et des écrits de certains historiens ou hommes politiques qui, eux aussi, se sont interrogés sur la personnalité de celle qui fut désignée par certains comme l’Antigone normande, la Vierge viking, la Judith normande, l’Ange de l’assassinat… C’est trop de qualificatifs, semble dire l’auteur, qui veut revenir aux faits, à ses motivations, à la dimension humaine, trop humaine, d’une jeune fille entraînée dans le maelstrom d’une Révolution qu’elle a rêvée parce que républicaine dans l’âme, détestée parce que girondine horrifiée par la violence jacobine.

    Ce second procès posthume – qui semble se tenir de nos jours, d’où des références à des événements contemporains, explore l’ascendance paternelle et l’enfance de Charlotte. Une analyse freudienne du personnage est à prendre en compte… même si elle ne convainc pas. Les rapports de Charlotte Corday avec les Girondins bavards qu’elle côtoie suscitent bien des interrogations. La fixation sur la criminalité de Marat semble être la motivation principale de notre héroïne (nous n’employons pas ce mot à la légère, mais avec toutes ses acceptions). Bref, on peut davantage comprendre, lors de ce second procès fictif, les mobiles du tyrannicide. Charlotte Corday, une criminelle avérée (la préméditation est démontrée), une terroriste (au sens moderne du terme) ? Ou bien une idéaliste, qui met sa peau au bout de ses idées, comme une héroïne cornélienne ? Elle savait ce qu’elle devait à son ascendance cornélienne et elle en jouait, soit dit sans esprit de critique, mais il y a quelque chose de théâtral dans la démarche de Charlotte Corday…

    Le livre de Gérard Roger pose finalement plus de questions qu’il n’en résout : il donne à réfléchir, notamment sur l’étonnante popularité du personnage de Charlotte Corday. La meurtrière suscite infiniment plus de curiosité, voire d’enthousiasme, que sa victime, véritablement jetée aux poubelles de l’histoire. Cela rappelle un excellent ouvrage « L’affaire Corday – Marat – Prélude à la Terreur » (Éditions le Cercle d’Or – 1980) de notre défunt ami, Jean Epois : il dressait un portrait équilibré de la victime et de sa meurtrière.

    L’histoire n’est pas manichéenne : Gérard Roger nous le rappelle. Il faut l’en remercier.

    2522914296.pngLe second procès de Charlotte Corday, Editions d'Héligoland (BP n°2 27290 Pont-Authou), 230 pages, 29 €, cliquez ici

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • XXVe édition de la manifestation des Gilets jaunes

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    FRANCE (NOVOpress avec le bulletin de réinformation de Radio Courtoisie) : 
    Les Gilets jaunes continuent à mettre la pression sur le gouvernement. Selon le décompte du ministère de l’Intérieur, ils étaient 19.000 manifestants en France, dont 1500 à Paris. Les Gilets jaunes ont en comptabilisé 40.000 en France. Quelques échauffourées avec les forces de l’ordre ont fait cinq blessés coté manifestants à la Roche-sur-Yon. La préfecture de Vendée annonçait une dizaine d’interpellations et huit gardes à vue.

    Trois personnes ont été interpellées à Montpellier. A Bordeaux, « six interpellations mais pas de dégradations » a précisé la préfecture.

    A Paris la préfecture fait état de dix personnes interpellées dont trois gardes à vue.

    Les pouvoirs publics notent une baisse sensible du nombre des manifestants. Ceci peut être expliqué par la forte mobilisation du 1er mai et à Paris par le mauvais temps. Ce qui n’enlève aucune force à ce mouvement profond de contestation populaire.

    Pour l’acte 25, le monde de la culture a apporté son soutien aux Gilets jaunes face au gouvernement

    Pour cet acte 25, 1.400 personnalités comme Juliette Binoche, Emmanuelle Béart ou Annie Ernaux, ont signé une tribune sur le site du journal Libération. Cette tribune s’intitule : « Gilets jaunes : nous ne sommes pas dupes ! ». Les signataires y saluent « un mouvement que le pouvoir cherche à discréditer et réprime sévèrement alors que la violence la plus menaçante est économique et sociale ». Les signataires ont rappelé la légitimité des revendications fiscales, politiques et économiques du mouvement. Selon eux, le mouvement « réclame des choses essentielles : une démocratie plus directe, une plus grande justice sociale et fiscale, des mesures radicales face à l’état d’urgence écologique ».

    https://fr.novopress.info/214448/xxve-edition-de-la-manifestation-des-gilets-jaunes/

  • Européennes : Loiseau y laisse des plumes – Journal du mardi 7 mai 2019

    Européennes : Loiseau y laisse des plumes

    Alors que plusieurs sondages ont placé le Rassemblement National en tête devant la République en Marche, la tête de liste du parti présidentiel ne semble pas en mesure d’endiguer l’hémorragie… Edouard Philippe a décidé de voler à son secours…

    Les agriculteurs suspendus à l’UE

    A quelques semaines des élections européennes, les agriculteurs français s’inquiètent toujours des possibles conséquences d’un futur Parlement Européen. PAC, zones défavorisées, agriculture biologique, de nombreuses questions restent sans réponse.

    Biodiversité : l’engagement vertueux de façade

    Chamboulé sur le terrain social depuis plus de 6 mois, Emmanuel Macron n’a plus grande marge de manoeuvre. Sans surprise, les questions sociétales arrivent en grande pompe avec en priorité, la moins clivante : l’écologie.

    L’actualité en bref

    https://www.tvlibertes.com/europeennes-loiseau-y-laisse-des-plumes-journal-du-mardi-7-mai-2019

  • Dien Bien Phu, le 7 mai 1954

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    Jean-François Touzé

    Pour beaucoup de jeunes de la génération qui m'a précédé, la chute de Dien Bien Phu, le 7 mai 1954, fut l'élément déclencheur de leur engagement au service de la cause nationale.

    Hélas ! Bien d'autres drames allaient suivre engendrant d'autres abandons et d'autres trahisons.

    Mais ces trois mots, Dien Bien Phu, scansion obsédante d'un chant funèbre et de rage, continuent de raisonner en nous comme un rappel constant au devoir militant.

    Honneur à tous nos officiers, sous officiers et hommes du rang tombés en Indochine et à ceux qui subirent l’abomination physique et mentale des camps viets.

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    http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2019/05/06/dien-bien-phu-le-7-mai-1954-6148944.html

  • Le droit, arme de guerre des Etats-Unis...

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    Entretien avec Ali Laïdi

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Ali Laïdi au Figaro Vox à l'occasion de la sortie de son essai Le droit, nouvelle arme de guerre économique(Acte Sud, 2019). Docteur en science politique, Ali Laïdi est chroniqueur à France24, où il est responsable du "Journal de l'Intelligence économique". Il est également chercheur à l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS). et enseigne à Sciences Po Paris. Il a déjà publié une Histoire mondiale de la guerre économique (Perrin, 2016).

    Comment le droit est devenu l’arme favorite des États-Unis pour s’accaparer nos entreprises

    FIGAROVOX.- Comment résumer en quelques lignes l’usage du droit en tant qu’arme de guerre économique? Comment définir l’extra-territorialité du droit américain?

    Ali LAIDI.- Les juristes distinguent deux types d’extraterritorialité, notamment à travers la question des sanctions. Il y a d’abord les sanctions primaires, appliquées lorsque l’État américain décide d’interdire à ses sociétés et à tout ce qu’il considère comme étant des «US persons» d’avoir des relations commerciales avec certaines entités, généralement un État. Or dans ce cas précis, selon les juristes, nous ne serions pas dans un cas d’extraterritorialité puisque cette sanction primaire ne s’applique qu’aux US persons. Cependant, la définition de l’US persons aux États-Unis est tellement large qu’une filiale d’entreprise étrangère peut être comprise comme US person et donc tomber sous le coup des sanctions primaires.

    Il y a ensuite les sanctions secondaires, qui s’appliquent à tout le monde, toutes les entreprises, qu’elles soient américaines ou étrangères. Dans ce cas-là, certains juristes acceptent de reconnaître qu’il y a une forme d’extraterritorialité.

    Mais, pour les géopolitologues, il est évident que l’extraterritorialité se situe à la fois dans les sanctions primaires et secondaires et il est très intéressant d’en étudier les effets, notamment en ce qui concerne les affaires d’embargos ou de lutte contre la corruption, car dans ces domaines-là, le lien avec le territoire américain est beaucoup plus ténu. En effet, dans la plupart des cas recensés depuis un certain nombre d’années, les cas de corruption ont lieu en dehors du territoire américain. Mais un lien peut être établi dès lors que vous allez utiliser le dollar, ou par exemple si vous avez utilisé un compte Gmail dont le serveur se situe en partie aux États-Unis. La définition de la compétence du droit américain sur les faits de corruption à l’étranger est donc extrêmement large, même si elle ne touche pas directement le territoire américain.

    Pouvez-vous revenir sur l’affaire Alstom?

    C’est en 2010 que les Américains sonnent l’alerte et que le Département de la Justice des États-Unis ouvre une procédure contre le Français Alstom. Des années que la société pratique la corruption, enchaîne les condamnations, pourtant rien ne change. En 2004 et 2008, les justices mexicaine et italienne condamnent Alstom à plusieurs milliers de dollars et à une exclusion pour quelques années des marchés publics pour corruption de fonctionnaires. En 2011, la justice suisse épingle le Français pour corruption et trafic d’influence en Tunisie, Lettonie et Malaisie et condamne Alstom à une amende de plus de 40 millions d’euros. Prévenants, les Suisses qui savent que la justice américaine s’intéresse également à Alstom, lui envoient l’ensemble des pièces de cette affaire. Lesquelles alourdissent le dossier ouvert par Washington.

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    Autant dire que les Américains ne manquent pas d’éléments pour aller chercher querelle à Alstom et exiger que l’entreprise lance une enquête interne. Ils passent à l’attaque en 2013 et interpellent un cadre d’Alstom, Frédéric Pierucci, vice-président d’Alstom Chaudière. La rumeur dit même que Patrick Kron est menacé d’un emprisonnement s’il met les pieds aux États-Unis. Pendant que Frédéric Pierucci croupit sous les verrous, Patrick Kron négocie dans le plus grand secret la vente de la branche énergie (Alstom Power) de son entreprise à l’américain General Electric. Malgré la résistance d’Arnaud Montebourg, alors ministre de l’économie, au plus haut niveau de l’État, la messe est déjà dite. On a lâché Alstom.

    Le 19 décembre, lors de l’Assemblée générale d’Alstom, le dépeçage d’Alstom est acté. Dans les trois co-entreprises Energie créé dans le plan, General Electric est majoritaire. Les Américains y pilotent les deux directions les plus stratégiques: les directions financières et opérationnelles. Les Français sont cantonnés à la technologie. C’en est fini de l’indépendance atomique française chère au Général De Gaulle. La fabrication des turbines, élément indispensable au fonctionnement de nos centrales nucléaires, passe sous pavillon américain.

    Quelles sont les réactions des États visés par ce genre de pratiques? Comment a réagi la France, par exemple, à l’affaire Alstom?

    Les Européens ne bougent pas. Angela Merkel reconnaît la légitimité des États-Unis à épingler les entreprises étrangères soupçonnées de corruption. En 2015, des députés français enquêtent sur l’extraterritorialité de la législation américaine mais le rapport n’aboutit à aucune décision politique forte. J’ai beaucoup travaillé sur la réponse de la France en particulier et de l’Europe en général, et le bilan c’est qu’il n’y en a pas. Les Européens sont tétanisés par rapport à ce problème-là, et ils ne savent pas quoi faire. Le plus extraordinaire, c’est qu’ils se plaignent même de ne pas avoir été préparés, alors même que l’une des premières manifestations de l’extraterritorialité date de 1982, lorsque le président Reagan a voulu interdire aux filiales des entreprises américaines de participer à la construction d’un gazoduc entre l’URSS et l’Europe. À cette époque, Margaret Thatcher s’était fermement opposée à la position américaine de vouloir imposer des sanctions aux filiales américaines, ce qui avait fait reculer Ronald Reagan.

    C’était donc déjà un signe de la volonté des Américains de s’immiscer dans les relations commerciales et l’autonomie économique de l’Europe. En 1996, il y a eu un second signal avec la loi fédérale Helms-Burton, qui renforçait l’embargo contre Cuba, et la loi d’Amato-Kennedy, qui visait à sanctionner les États soutenant le terrorisme international et qui donnait la possibilité à Washington de punir les investissements - américains ou non - dans le secteur énergétique en Iran ou en Libye. Toute cette expérience n’a donc servi à rien, comme l’illustre tout ce qui se passe aujourd’hui avec le cas iranien. On a l’impression que l’Union européenne repart à zéro, qu’elle n’a pas enrichie sa réflexion sur le sujet.

    J’explique cela par le fait que tant qu’il n’y aura pas un cadre général de pensée stratégique économique en Europe, à chaque fois les fonctionnaires de Bruxelles se trouveront dépouillés, car ils ne savent pas comment réagir. En effet, le concept de guerre économique est un concept complètement balayé à Bruxelles où l’on n’a jamais accepté de réfléchir sur la question. L’Europe, c’est la paix, et la puissance est un gros mot à Bruxelles.

    L’Union européenne n’est donc pas en mesure de répondre à ces menaces?

    En 1996, il y a eu une occasion formidable de réagir face aux lois Helms-Burton et Amato-Kennedy, lorsque les Européens ont décidé d’établir un règlement pour protéger les entreprises européennes. L’Union européenne avait déposé plainte à l’OMC, mais malheureusement elle l’a retirée. Les Européens ont trouvé un accord avec les Américains, et ce fut là l’erreur stratégique. Cet accord reposait alors essentiellement sur la bonne volonté du président Clinton, et sur celle du Congrès qui, éventuellement, n’appliquerait pas forcément les dispositions des lois qui posaient problème. Selon moi, à l’époque il aurait vraiment fallu traiter le problème à la racine et laisser la plainte déposée à l’OMC aller jusqu’au bout. Cela aurait permis de montrer que les Européens n’accepteraient pas ce type de diktat économique.

    On mesure aujourd’hui le prix de cette erreur politique des Européens. Le président Trump n’étant pas tenu par la promesse de ses prédécesseurs a décidé très récemment d’appliquer le titre III de la loi Helms-Burton qui autorise les poursuites des entreprises étrangères devant les tribunaux américains. Faut-il déposer une nouvelle plainte à l’OMC? Aujourd’hui, une telle action semble inenvisageable tant les Européens craignent de donner une occasion à Donald Trump de quitter l’OMC. Bruxelles et Paris sont donc systématiquement sur la défensive, ne trouve pas de solutions, et toutes les entreprises européennes ont aujourd’hui quitté l’Iran et peut-être Cuba dans les prochains mois. Et ce n’est pas la plateforme financière de troc promise par Paris, Londres et Berlin pour assurer des relations commerciales avec Téhéran qui va radicalement modifier le rapport de force avec les Américains. L’ambition européenne se limite aux échanges dans les secteurs de l’alimentation et des médicaments. Ce n’est pas cela qui fera revenir Total, Peugeot ou Renault…De plus, les Américains comptent tout faire pour l’empêcher de fonctionner.

    Vous expliquez qu’Airbus sera la prochaine cible de l’extraterritorialité du droit américain...

    Depuis le printemps 2016, Airbus Group traverse une zone de turbulence juridique. Thomas Enders, alors PDG de l’avionneur européen (remplacé par Guillaume Fleury) a décidé d’ouvrir le parapluie en se confessant de son propre chef à l’agence britannique de crédit à l’exportation (UK Export Finance, UKEF): son entreprise a oublié de mentionner certains intermédiaires dans plusieurs contrats à l’export. Depuis, les Britanniques et les Français via le Parquet national financier, enquêtent. Thomas Enders pensait couper l’herbe sous le pied des Américains. Mais en décembre dernier, on a appris que Washington avait placé Airbus sous enquête. Il est clair qu’une épée de Damoclès est placée au-dessus de l’avionneur européen. Avec la présence des Américains dans la procédure, la facture risque d’être salée, forcément de plusieurs milliards d’euros.

    Les États-Unis sont-ils le seul pays à mettre en œuvre l’extra-territorialité de leur droit? Vous expliquez que c’est beaucoup grâce à leurs services secrets…

    Les Américains sont en effet le seul pays à manier leurs lois extraterritoriales de manière aussi intrusive et agressive. Et visiblement cela marche quand vous constatez qu’ils peuvent frapper des entreprises russes et même chinoises (ZTE et Huawai). Les Européens répondent qu’ils possèdent aussi une législation extraterritoriale à travers le Règlement général de protection des données (RGPD) censé contraindre les entreprises du monde entier à protéger nos données personnelles. Mais la loi américaine qu’on appelle le Cloud Act voté en août dernier permet à n’importe quelle autorité de poursuite américaine d’exiger l’accès à nos données quand bien celles-ci sont hébergées en Europe par un Gafa. Les États-Unis sont extrêmement agressifs car, vous avez raison de le noter, ces lois leur permettent de récupérer des millions d’informations économiques qui vont nourrir les bases de données de leurs services de renseignement. Et servir à la protection de leurs intérêts économiques et commerciaux. Il va falloir surveiller la réponse chinoise. Souvent Pékin applique la réciprocité. Il faudra voir comment les Chinois se comportent notamment sur les marchés de la route de la Soie. Ce n’est pas un hasard si les Chinois ont été les premiers à traduire mon livre.

    Ces pratiques deviendront-elles systématiques? Ou bien les États-Unis seront-ils contraints de les abandonner?

    Elles commencent à poser des problèmes aux Américains. Diplomatiques d’abord. Les relations avec leurs alliés se tendent de plus en plus. Vont-ils finir par se révolter ou accepter un statut plus proche de vassal que d’allié? Vont-ils utiliser les mêmes armes, et dans ce cas, cette affaire pourrait très mal finir... Ou alors se détacher du dollar au profit de l’euro et du yuan? Problèmes sécuritaires ensuite. Les organisations criminelles et terroristes ainsi que les États qualifiés de «voyous» par Washington s’adaptent à la nouvelle situation. Ils trouvent les parades pour parer aux coups de l’Amérique. Le problème, c’est que les lois extraterritoriales américaines sont trop efficaces. Résultat: les entreprises occidentales n’osent plus bouger le moindre petit doigt et désertent certains marchés risqués. Ce qui affaiblit la surveillance américaine, les autorités manquant de sources pour faire remonter les bonnes informations. Du coup, remarquent les spécialistes américains de la sécurité, les outils de surveillance et de contrôle commencent à diminuer. Les entreprises et les acteurs moins dociles, plus opaques, s’en réjouissent.

    Ali Laïdi, propos recueillis par Etienne Campion (Figaro Vox, 3 mai 2019)

    http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2019/05/07/le-droit-arme-de-guerre-des-etats-unis-6149234.html

  • 430.000 euros d’argent public pour produire un documentaire.. à la gloire de BHL !

    Shutterstock
    Julien Michel              
    C’est une révélation de nos confrères du Canard enchaîné.
    La tournée européenne de “Looking for Europe”, le monologue écrit et interprété par Bernard-Henri Levy, va être le sujet d’un documentaire (si, si !). 
    Déjà, en soi, cette nouvelle est pour le moins surprenante. 
    Canal Plus a attribué 300.000 euros à ce projet – pourquoi pas, c’est une entreprise privée, et Monsieur Bolloré investit son argent où bon lui semble – mais c’est ce qui suit qui tourne au scandale : France 3 (vos impôts) y est allé de 230.000 euros, et ARTE, (toujours vos impôts) de 200.000 euros
    Là où le scandale frôle l’abus, c’est que BHL préside lui-même le conseil de surveillance d’ARTE !
    Comme conclut Le Canard : “On n’est jamais si bien surveillé que par soi-même !”

  • Les femmes victimes de l’islamisation de la France. Dans le silence de Marlène Schiappa

    Les femmes victimes de l’islamisation de la France. Dans le silence de Marlène Schiappa

    Marlène Schiappa est bien silencieuse. Elise, 29 ans, portait une jupe dans le XIXe arrondissement. A la station Botzaris, le chauffeur du bus refusa d’ouvrir la porte. Il redémarra et repartit sans elles. Quelques mètres plus loin, le feu passa au rouge. Elise se mit alors à courir pour comprendre pourquoi. Et là, cet homme répondit: «tu n’as qu’à bien t’habiller» en regardant les jambes d’Elise que sa jupe laissait découvrir.

    En rentrant, la jeune femme raconta sa mésaventure à son père, le poète Kamel Bencheikh. Cet homme n’hésite pas à dénoncer les barbus qui dans sa ville natale de Sétif ont vandalisé la statue de la femme nue de la fontaine Ain El Fourara réalisée en 1898 par le sculpteur français Francis de Saint-Vidal.

    Jeannette Bougrab commente dans Le Figaro :

    Deux journalistes du Nouvel observateur, avaient déjà révélé que des conducteurs de Bus, de métro et de RER refusaient de s’asseoir sur un siège occupé antérieurement par une femme, pire «certains s’enferment à clé dans les locaux réservés au personnel, interdisant aux femmes d’y entrer. D’autres traitent de «sale pute» celles qui ont le malheur de porter une tenue, selon leurs critères, un peu trop provocante». Cet article avait été publié le lendemain de l’attentat du Bataclan faisant plus de 90 morts, le 13 novembre 2015. L’un des trois assaillants Samy Amimour avait travaillé pendant presque deux années à la RATP au fameux dépôt du 93, en Seine Saint-Denis où il était affecté. Ce site traîne toujours cette mauvaise réputation d’abriter des «barbus».

    Plus que jamais on devait être capable de tirer des conséquences quand des salariés ou agents musulmans radicaux témoignent de cette hostilité à l’endroit des femmes. Mais comment faire quand le licenciement d’un chauffeur de bus de Clermont-Ferrand qui refusait de serrer la main à ses collègues féminines a été jugé «sans cause réelle et sérieuse» par le conseil des prud’hommes? La juridiction condamna même l’employeur à verser une indemnité de 27.000 euros à son ancien salarié.

    Devant l’indignation soulevée par le comportement de cet agent à l’encontre d’Elise et son amie, la RATP a décidé d’entamer une procédure disciplinaire à l’encontre de ce conducteur qui selon la Régie travaille depuis quatre ans dans l’entreprise et qui «n’a aucun antécédent dans son dossier» et «n’a jamais eu à faire l’objet d’observation ou de sanction quant à son comportement». Ces éléments laissent à penser en réalité qu’il ne se passera sans doute rien.

    https://www.lesalonbeige.fr/les-femmes-victimes-de-lislamisation-de-la-france-dans-le-silence-de-marlene-schiappa/

  • Grande invasion et chaos migratoire – Entretien avec un journaliste indépendant sans langue de bois

    Entretien avec le journaliste indépendant Alimuddin Usmani qui travaille à Genève et vient de publier un livre intitulé La grande invasion aux éditions Kontre Kulture, livre dont l’objectif est de montrer comment s’organisent les acteurs du chaos migratoire.

  • Pierre Palmade face au lobby LGBT

    Un homo est-il obligé de se dire "gay"?

    Un homosexuel doit-il forcément se définir comme tel ? Refusant de réduire sa personnalité à sa sexualité, l’humoriste Pierre Palmade a confessé sur le plateau de Laurent Ruquier ne pas se sentir « gay » 24 heures sur 24. Un scandale aux yeux des associations des LGBT qui crient au traître pour défendre leur gagne-pain.

    Samedi dernier, le plateau d’ »On n’est pas couché » était un concentré de festivisme, de fausse tolérance affichée et de victimologie appliquée ; avec la présence au casting des Crevettes Pailletées, comédie LGBT lourdingue, et de Roméo Elvis, jeune bobo rappeur belge qui a battu sa coulpe pour la présence d’un grand-père au Congo.

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