culture et histoire - Page 1077
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Message de Jean-Marie Le Pen à la table ronde de Terre et Peuple.
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Fondation Polémia : 2e Forum de la dissidence. Compte rendu. Deuxième partie
1re table ronde
Animée par Françoise Monestier
Face à la dictature des juges, des préfets et de la presse
quotidienne régionale, la résistance des mairesFrançoise Monestier a réuni Valérie d’Aubigny (conseiller municipal de Versailles), Marie-Claude Bompard (maire d’Orange), Ethel Lesade (conseiller municipal d’une commune de Vendée), Robert Ménard (maire de Béziers).
En préambule, Françoise Monestier a souligné que Donald Trump a gagné l’élection présidentielle américaine face à une presse qui lui était opposée dans une proportion de 90%. Par cette élection et dans ce contexte, les dissidents américains ont permis de siffler la fin de la partie.
En France, en 1985, la victoire électorale du Front national dans quatre municipalités marque un premier signe de dissidence. Malgré l’avalanche de critiques qui accablèrent leur gestion, l’examen objectif de cette gestion laisse apparaître que les maires de ces quatre villes auraient mérité un triple AAA au vu du redressement budgétaire réalisé durant leurs mandats.
Mais les électeurs ont su aussi montrer leur satisfaction vis-à-vis d’élus de la dissidence. Marie-Claude Bompard, élue maire de Bollène en 2008 après avoir été conseiller municipal, a été réélue en 2014.
Les quatre participants à la table ronde réunis autour de François Monestier ont témoigné de l’ampleur des pressions et des oppositions auxquelles ils se heurtent lorsque leurs actes d’élus vont à l’encontre du dogme dominant. Mais ils ont présenté aussi les résultats obtenus par leur détermination.
Ces quatre élus ne sont pas dans les mêmes positions : deux d’entre eux siègent parmi la minorité au sein des conseils municipaux ; les deux autres sont des maires.
Valérie d’Aubigny est conseiller municipal de Versailles, élue sur la liste Famille avenir. Elle a exposé l’action qu’elle a menée pour contester l’accueil officiel d’immigrés clandestins dans les municipalités de son département. Leur arrivée a été marquée par plusieurs manifestations de protestation organisées par les habitants des communes concernées. Certains maires ont eu une attitude ambiguë. Quant à l’Etat, le propos qui fut tenu par le préfet de la Région Ile-de-France, Jean-François Carenco, lors d’une conférence de presse tenue au début du mois de novembre 2016 est emblématique du mépris affiché, dans le fond et dans la forme, à l’égard de toute forme d’opposition par rapport à une question essentielle : « Je vais installer des centres. Beaucoup gueulent pour la forme. Je m’en fous. Les gens ont peur de tout. On verra qui râlera vraiment lorsque ce sera fait et combien de temps ».
Devant l’intransigeance des autorités, la résistance s’est organisée par l’action conjuguée :
- d’élus locaux minoritaires mais décidés
Au conseil municipal de la ville de Versailles où la droite parlementaire détient 43 sièges, la gauche 4 sièges et l’opposition de droite 6 dont 2 sièges pour le mouvement Versailles famille avenir de Valérie d’Aubigny, ces deux derniers conseillers très minoritaires ont pris l’initiative de l’opposition d’élus au projet gouvernemental ;
- du soulèvement spontané des habitants concernés
Ces habitants se sont constitués en collectifs après s’être informés des conséquences sur leurs communes et sur leurs personnes de l’arrivée des migrants. A cet égard, il faut observer l’effet du commentaire de Jean-Pierre Pernaut relatif à l’absence de places pour les sans-abris alors qu’étaient ouverts des centres d’accueil pour les migrants, commentaire relayé par Twitter. Tout cela a conduit à une mobilisation d’ampleur de la population à l’encontre du projet gouvernemental. Il faut souligner la position de certains maires comme celui de Versailles qui, tout en critiquant certaines formes de l’accueil, ont défendu le principe sur le fond.
Par rapport à l’action qu’elle mène, Valérie d’Aubigny se considère comme une dissidente dans son opposition à des politiques qui défient le bon sens. Mais elle n’est pas une dissidente lorsqu’elle répond à l’amour qu’elle a pour son pays et à l’héritage qu’il représente. Elle souligne que, en prononçant ses propos retentissants, le préfet d’Ile-de-France a fait tomber le masque d’un homme et d’un Etat acculés par l’étendue de l’hostilité rencontrée.
Mais le pouvoir assaille aussi sous d’autres axes : la mise en cause par le ministre de l’Education nationale de l’enseignement dans les établissements indépendants ; la campagne menée par le ministre de la Santé sur les relations sexuelles dites éclair. Toutes ces campagnes visent « à faire sortir du bois les dissidents pour les aligner ».
Pour toutes les informations utiles dans cette dissidence Valérie d’Aubigny invite à consulter le site www.78actu.fr
Marie-Claude Bompard, élue maire de Bollène en 2008, s’est trouvée face à une situation financière et culturelle de la ville catastrophique après soixante-dix ans d’une direction socialo-communiste.
Une nouvelle politique culturelle a été engagée. Une première mesure a été de fermer un centre socio-culturel laïc dont l’activité était essentiellement orientée vers la promotion d’une vingtaine de jeunes rappeurs et qui recevait d’importantes subventions de la commune. Cette décision s’est heurtée aux pressions de la préfecture et de diverses autorités. Néanmoins, le conseil municipal n’a pas plié et la décision a été exécutée.
Dans les réalisations entreprises par la mairie, trois axes sont à souligner :
- l’acquisition par la bibliothèque municipale de livres qui y étaient précédemment interdits ;
- l’invitation pour des conférences adressée à des personnalités peu ou pas conviées ailleurs ;
- la restauration d’une très belle collégiale qui n’était pas déconsacrée et à l’intérieur de laquelle les socialo-communistes organisaient des spectacles profanes.
Pour Marie-Claude Bompard, l’un des points d’orgue de l’expression de sa dissidence fut son opposition à la célébration de mariages homosexuels. En ce domaine, elle revendiquait sa liberté de conscience. Elle a été sommée par le préfet d’appliquer la loi. Parallèlement, elle a fait l’objet d’une intense campagne médiatique. Une enquête préliminaire a même été ouverte par le procureur de la République, qui s’est traduite dans un premier temps par une irruption de la gendarmerie dans les locaux de la mairie. Finalement, une adjointe au maire s’est proposée pour célébrer ces mariages. Néanmoins, une plainte ayant été déposée par une association homosexuelle à quelques jours de la date de prescription du supposé délit, Mme Bompard a été convoquée pour une comparution devant le tribunal.
Ethel Lesade a été élue en 2014 conseiller municipal d’une commune de Vendée dont le maire est acquis aux thèses écologistes et au politiquement correct.
Des projets en relation avec ces deux aspects, l’un relatif à l’implantation d’éoliennes et l’autre portant sur l’accueil de migrants l’ont conduite à s’engager dans une confrontation avec son maire.
Concernant les éoliennes, pour lesquelles le maire avait créé une société d’économie mixte en association avec des promoteurs privés, elle a réussi par la présentation d’un argumentaire étayé à réunir au sein du conseil municipal une majorité opposée à l’entreprise municipale.
Pour l’accueil des migrants, là aussi, à partir d’une argumentation fondée à la fois sur des données officielles (Cour des comptes, OFPRA) et sur des articles de presse (Voix du Nord, Le Figaro), elle a obtenu, après une longue délibération du conseil, une consultation des habitants. Tout débat leur a été refusé. Néanmoins, les trois quarts d’entre eux ont répondu négativement à l’installation des immigrés dans une ancienne maison de retraite.
Robert Ménard, élu maire de Béziers en 2014, a transformé sa ville en un véritable laboratoire de la dissidence.
A notre encontre, affirme Robert Ménard, nous avons l’Etat, les médias, la classe politique.
Avec l’Etat, Robert Ménard se confronte, entre autres, sur la question de l’accueil de migrants. Béziers devrait héberger un nouveau Centre d’accueil de demandeurs d’asile (CADA). Pourtant la ville compte déjà une proportion particulièrement importante de populations issues de l’immigration. Dans certaines écoles 90% des élèves sont d’origine musulmane.
Le 18 octobre dernier, Robert Ménard a fait adopter par son conseil municipal un projet de référendum sur l’ouverture de ce nouveau centre. Le sous-préfet, qui dispose de deux mois pour contester la décision du maire, l’a assigné devant le tribunal administratif. L’audience a été fixée au 2 décembre. Légalement, si l’organisation d’un référendum municipal est une prérogative du maire, la politique migratoire relève de la responsabilité de l’Etat. Si bien qu’une consultation relative à l’immigration n’entre pas dans le champ de ces référendums. S’agissant d’une question politique et non d’un contentieux juridique, Robert Ménard ira lui-même plaider la cause de sa ville devant le tribunal.
La dissidence interviendra si le projet de référendum est maintenu contre une décision défavorable du tribunal. Là intervient un choix d’opportunité. Passer outre l’arrêt administratif induit pour le maire le risque d’une révocation. Le jeu en vaut-il la peine ? Un maire révoqué est alors inéligible pendant un an. La dissidence locale se trouve ainsi étouffée. Il ne faut donc pas passer outre à certaines limites. Robert Ménard ne célèbre pas lui-même des mariages homosexuels mais ils le sont par des adjoints. La défense de ses idées ne saurait être confondue avec la gestion de la ville.
La presse est probablement un adversaire plus redoutable. En ce domaine, la presse régionale n’est pas moins insupportable que la presse nationale. C’est pour cela que la communication est un enjeu essentiel. La ville a donc créé un journal municipal qui est un organe de combat dont le style est conçu pour accrocher le lecteur. Dans cette action de communication et de contre-propagande l’affichage constitue un autre moyen qui se révèle particulièrement efficace. A cet égard, Robert Ménard a évoqué la campagne menée contre le projet de fermeture par les Galeries Lafayette de son magasin de Béziers : d’abord insensible aux arguments présentés par le maire, la direction a dû effectuer une volte-face spectaculaire après l’apposition dans la ville d’affiches présentant le nom et la photo de la propriétaire des Galeries ; face à une menace de poursuivre cette campagne visuelle aux abords du magasin du Boulevard Haussmann à Paris, la société des Galeries Lafayette a finalement renoncé à son intention.
La classe politique compte aussi parmi les adversaires. La droite parlementaire se couche face à l’idéologie de la gauche. Dans certaines villes, elle préfére s’allier à des islamistes plutôt que s’accorder avec le Front national ou des mouvances proches qui défendent l’identité française.
Si Robert Ménard préfère encore un président de droite plutôt qu’un autre venu de la gauche, néanmoins il considère que, si les prochaines élections présidentielles ne sont pas gagnées par Marine Le Pen, une catastrophe se profile pour le pays.
Voir aussi :
Première partie
Troisième partie
Quatrième partiehttp://www.polemia.com/fondation-polemia-2e-forum-de-la-dissidence-compte-rendu-suite/
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Fondation Polémia : 2e Forum de la dissidence. Compte rendu. Première partie
Allocution d’ouverture
Par Michel Geoffroy
Et
Un aperçu de la dissidence en Hongrie
par Ferenc Almassy et Nicolas de Lamberterie
Partout, dans le monde occidental une dissidence se développe. Mais le terme de dissidence n’est pas tout à fait approprié pour décrire un phénomène qui couvre différents aspects tels l’opposition au mariage pour tous, la contestation policière en France, le Brexit au Royaume-Uni… Ainsi le qualificatif de dissident n’apparaît plus comme l’attribut de l’individu isolé en rupture avec son Eglise, son parti ou son pays.
Par l’ampleur prise par le mouvement, cette dissidence cède progressivement la place aux prémices d’une révolte voire d’une révolution dans l’ordre politique et social.
La dissidence, si l’on retient encore cette désignation, a un sens : celui du réveil des majorités qui mettent en cause le pouvoir minoritaire des classes dirigeantes. Elle a des causes : la perte par les gouvernements de leur légitimité, d’une part ; la désillusion vis-à-vis des promesses de l’oligarchie sans cesse trahies et les mensonges de leurs médias affiliés, d’autre part.
Le réveil des majorités : une démocratie qui ne fonctionne plus
Dans une démocratie qui fonctionne la politique conduite par les gouvernements doit répondre aux attentes des peuples. En Europe, de nos jours, ce n’est plus le cas parce que nous vivons en postdémocratie, même si celle-ci conserve les apparences de la démocratie. S’il est permis de changer les hommes qui détiennent le pouvoir, pour autant aucun renversement des politiques menées n’est autorisé. Au surplus, au sein de la zone euro, les gouvernements sont devenus de simples mandataires de la Commission de Bruxelles, des banques et des différents groupes de pression qui représentent les intérêts d’entreprises mondialisées. Partout prévaut une politique libérale/libertaire marginalisant l’idée de nation et mettant en exergue les droits de l’homme et le principe de non-discrimination. Peu importe alors que l’apparence donnée à ces politiques soit de gauche ou de droite.
Une illustration symbolique de cette défiance de l’oligarchie vis-à-vis de la démocratie tient au propos énoncé par Jean-Claude Juncker dans un entretien accordé au journal Le Figaro (édition du 29 janvier 2015) à l’occasion des élections législatives grecques : « Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens ». Ainsi la démocratie se transforme en une soumission à cette idéologie libérale/libertaire que véhiculent les traités européens. Sous le vocable d’Etat de droit, cette soumission a pour fondement la tutelle exercée par des juges inamovibles sur des législateurs amovibles. Dans un système politique ainsi contraint le référendum, expression de la volonté du peuple, ne saurait avoir sa place. D’autant que ceux tenus en France et aux Pays-Bas sur le Traité constitutionnel européen en 2005, sur le Brexit au Royaume-Uni, le 23 juin 2016 et concernant l’immigration en Hongrie, le 2 octobre 2016, ont abouti à des résultats à l’encontre des vœux de l’oligarchie. Ils ne peuvent donc inspirer à cette dernière qu’une phobie.
La postdémocratie, comme elle apparaît ainsi, est la manifestation institutionnelle d’une « révolte des élites » selon l’expression du sociologue américain Christopher Lasch.
Affranchies de l’hypothèque de la révolution sociale après la chute du communisme et fortes du ralliement des gauches parlementaires au capitalisme mondialisé dans les années quatre-vingt, les classes dirigeantes européennes ont décidé de remplacer par une immigration de masse des peuples qu’elles ont abandonnés. Il ne s’agit pas d’une fatalité qui s’imposerait par le fait d’une pression externe mais d’un projet qui vise à une domination de l’oligarchie mondialiste.
Face à cette substitution en cours les populistes, qui affirment nous sommes chez nous et nous entendons rester libres, sont les démocrates de notre temps.
Des gouvernements qui ont perdu leur légitimité
Affichant une rhétorique fataliste, contre le chômage on a tout essayé, la crise est mondiale, la crise contre le terrorisme sera l’affaire d’une génération, les gouvernements montrent leur impuissance à assurer le bien commun. Ils n’en disposent même plus les outils. Ils ont transféré à l’Union européenne les principaux attributs de la souveraineté nationale : l’émission de la monnaie, la maîtrise du budget, le cadre législatif. De plus, cette Union européenne n’est même pas un Etat souverain ; elle se refuse à l’être car elle a renoncé à l’idée de puissance.
Mais si les Etats, par les abandons consentis, provoquent la désagrégation des fonctions régaliennes propres à assurer la paix civile et la concorde des peuples, ils n’en développent pas moins une force oppressive afin de contrôler les populations : espionnage des communications, création de fichiers électroniques, chasse aux automobilistes… Ils montrent ainsi leur impuissance pour la sauvegarde du bien commun.
Si les Etats européens sont impuissants, ils sont aussi malfaisants
Cette malfaisance est manifeste dans le domaine de l’immigration où les Etats apparaissent même comme collaborationnistes :
- ils se refusent à distinguer l’immigration régulière de l’immigration clandestine ;
- ils combattent mollement le terrorisme car ils n’osent pas désigner ouvertement l’ennemi ;
- ils encouragent le communautarisme par l’appel au vivre-ensemble.
Malfaisants, les Etats se sont rangés explicitement aux côtés des clandestins contre les autochtones. En témoigne la déclaration du premier ministre Manuel Valls : « Ceux qui se mettront en travers de l’accueil des réfugiés trouveront l’Etat devant eux. »
Face à cela, les majorités autochtones refusent la prétendue fatalité du Grand Remplacementmigratoire et de l’islamisation de l’Europe. Ils contestent les gouvernements et ils n’hésitent pas à les siffler lors de manifestations officielles.
Si le socialisme exprimait le cri de douleur du prolétariat, la dissidence est la manifestation d’une détresse face à une identité européenne, diabolisée, trahie, assassinée.
Pour les peuples, la défense de l’identité prend désormais le pas sur celui de la souveraineté.
Les promesses sans cesse reniées de l’oligarchie et les mensonges des médias à leur service
Au sein des peuples occidentaux, qu’il s’agisse de l’Europe ou des Etats-Unis, les majorités se soulèvent contre une oligarchie arrogante qui les trompe sur la situation économique et leur assène l’idée que l’immigration est une chance. Elles n’ont pas la moindre confiance dans des médias qui relaient le discours de l’oligarchie, véritables boussoles qui indiquent le sud.
Ce désaveu des peuples marque la fin de la révolte des élites. Il fuse des profondeurs de la population autochtone qui se refuse à entrer dans le jeu d’une culpabilisation prônée par ces élites et à la censure qu’elles exercent. La résistance qui émerge d’une opinion majoritaire rend caduque la stratégie de mobilisation des minorités au service de l’oligarchie, thème notamment promu par Terra Nova.
La résistance qui se développe n’est pas le gage de la certitude du succès
Si les politiciens au service du pouvoir dominant gouvernent mal et suscitent de ce fait l’opposition des peuples, pour autant ces politiciens savent défendre leurs positions. Ainsi, Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, déclarait en août 2016 : « Nous avons le devoir de ne pas suivre les populistes et de bloquer leur venue au pouvoir ». Dans ce sens, la classe dirigeante apparaît plus préoccupée de mater la dissidence populaire que de réprimer l’immigration clandestine ou les apprentis djihadistes. Cette volonté d’étrangler une dissidence en ascension s’exprime par exemple au travers du projet de loi soumis au vote du Parlement français qui vise à créer un nouveau délit d’entrave numérique à l’avortement.
Force est de reconnaître que dans l’action de résistance des majorités, les pays anglo-saxons offrent plus d’ouverture qu’en Europe continentale. Les médias y sont plus libres et le bipartisme constitue un rempart contre une offre politique très éclatée qui permet la constitution de combinaisons politiciennes au service du pouvoir.
Dans cette postdémocratie, il ne saurait y avoir de confiance aveugle envers les élections. Il appartient alors à chacun d’agir à son niveau sans attendre les résultats électoraux.
Cette action consiste en des mobilisations face à diverses causes : l’annulation du concert sacrilège du rappeur Black M à Verdun ; l’aide aux SDF ou aux Chrétiens d’Orient ; les policiers en colère ; les Corses victimes des comportements d’une racaille ou de familles qui veulent islamiser des plages.
La dissidence résistante peut d’ores et déjà inverser le cours des choses.
Un peuple européen en dissidence : les Hongrois
Ferenc Almássy, journaliste indépendant basé en Hongrie, collaborateur au Visegrád Post, a présenté les grands traits de la politique menée par le gouvernement hongrois pour préserver la souveraineté du pays et s’opposer à l’action des institutions et des organismes internationaux qui veulent le soumettre.
Historiquement, la Hongrie, qui était un pays de plaines et de cavaliers ouvert aux invasions par sa géographie, a développé par les épreuves qu’elle a traversées une âme résistante. Ainsi, elle s’est défendue contre l’islamisation que voulurent lui imposer les Ottomans qui avaient déferlé sur le pays au XVIe siècle. Constituant l’un des deux piliers de l’Empire austro-hongrois, la Hongrie fut amputée par le Traité de Trianon qui la dépouilla d’une partie de ses territoires. Pendant l’entre-deux-guerres, le régent Horthy s’est employé à lui restituer une dimension politique. Sous la domination soviétique, la Hongrie fut, parmi les pays soumis à la férule communiste et au Pacte de Varsovie, celui qui mena la révolte la plus violente et la plus sanglante contre le régime imposé par Moscou. En 1989, c’est en Hongrie à travers la frontière qui la sépare de l’Autriche que s’ouvre la première brèche dans le Rideau de fer.
Libérée du joug communiste, la Hongrie adhère à l’OTAN en 1999 et à l’Union européenne en 2004. Mais il se révèle que ces organismes recèlent une nouvelle forme de soumission économique et militaire. Viktor Orbán exerça son premier mandat de premier ministre de 1998 à 2002. Durant celui-ci, il marqua sa préoccupation pour les questions touchant à la famille. Après huit années de pouvoir socialiste, Orbán revint au pouvoir. Infiltrée notamment par des ONG dont certaines sont financées par George Soros, la Hongrie va alors affirmer ses racines et son identité. Une réforme de la Loi Fondamentale intervenue en 2011 a permis d’inscrire dans celle-ci la référence aux racines chrétiennes du pays.
Lors de la crise dite des migrants de 2015, l’opposition, exprimée par Viktor Orbán (soutenue par le parti Jobbik) à l’encontre de la décision d’accueil prise par la chancelière allemande suivie par la Commission européenne, a placé la Hongrie à la pointe de la résistance face au déferlement migratoire. Cette crise fut l’occasion de raviver l’action du Groupe de Visegrad créé en 1991 et qui réunit la Hongrie, la Pologne, la République tchèque et la Slovaquie. Avec ce groupe réactivé, la Commission allait se heurter à une force de contestation de plus en plus vive. Les pays d’Europe centrale qui le composent se montrent particulièrement attachés à une identité européenne religieuse, culturelle et ethnique qui les dresse contre une immigration porteuse de valeurs profondément différentes et qui n’entend pas y renoncer. Dans ce combat pour la sauvegarde d’une identité européenne, la Hongrie a donc pris une part essentielle.
En conclusion Ferenc Almássy souligne que l’islam n’a pas sa place en Hongrie, nation chrétienne.
Nicolas de Lamberterie, animateur de Nationalité, Citoyenneté, Identité (NCI), a présenté dans un documentaire la manière dont une petite ville frontalière de Hongrie (Asotthalom) avait organisé la défense de ses 25 km de frontières face au déferlement migratoire au moyen notamment de l’aide matérielle apportée par NCI. Les dispositions prises ont permis une protection efficace contre le passage des immigrés clandestins.
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Action française [Marseille] Cercle du 09 décembre
Vendredi soir les militants Marseillais étaient réunis pour assister à une conférence donnée par le professeur Gilles sur le thème de la révolution nationale pendant la seconde guerre mondiale. Par le prisme de deux quotidiens nationaux de l’époque "le petit parisien" et "le matin" les militants Marseillais se sont réappropriés l’histoire de leur pays. Débats passionnants autour du thème de la primauté de l’intérêt national suivis d’un verre de l’amitié.
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(1.9) Sur nos traces - Le forgeron gaulois
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Retour au XIXe siècle.
Depuis longtemps je pense que le XXIe siècle ne sera pas la prolongation du XXe, mais un retour au XIXe. Deux guerres et une crise mondiales ont ouvert une parenthèse dans laquelle le communisme s’est engouffré. Là où il s’est imposé il a gelé des problèmes qui resurgiront plus tard, voyez les rivalités nationales en Europe orientale. Dans le monde, il a généré une géopolitique simpliste, l’opposition de deux blocs dotés de l’arme atomique et, pour l’essentiel, le gel des positions acquises.
La disparition de l’URSS fait naître le XXIe siècle et revenir le XIXe. La mondialisation reprend son cours. Comme autrefois la seconde révolution industrielle, la troisième fait naître des entreprises qui apportent la fortune à leurs créateurs. Les mouvements de capitaux retrouvent leur maximum (en pour cent du PIB). Les droits de l’homme et le devoir d’ingérence légitiment les interventions de type néocolonial comme autrefois la civilisation et le fardeau des « peuples supérieurs ». L’idéologie et les politiques libérales s’imposent presque partout. Les États-Unis qui les incarnent redeviennent la grande nation progressiste et la Russie la puissance conservatrice à l’est de l’Europe. Avec le Brexit le Royaume-Uni renoue le fil de son « splendide isolement » envers l’Europe, mais pas envers le monde. La France redécouvre les mêmes inquiétudes qu’autrefois face à une Allemagne réunifiée que deux défaites catastrophiques n’ont pas empêchée d’être le plus important État européen…
Ce schéma est bien sûr simplifié. La Chine et l’Inde ont émergé – mais les journaux anglo-saxons et l’empereur Guillaume II agitaient déjà la menace du « péril jaune ». Les nations européennes ne dominent plus le monde – mais l’économie américaine s’était installée à la première place mondiale dès 1880-1890. Reste surtout l’essor du mondialisme et du libéralisme qui caractérise la fin du XIXe comme le début du XXIe.
Pour l’essentiel, nous reprenons donc le cours de l’histoire là où il avait bifurqué au moment de la Première Guerre mondiale. Parfois nous remontons plus loin, jusqu’aux années 1830, avant que le mouvement démocratique prenne son essor. Alors le vote était réservé aux plus riches auxquels se joignaient ceux que l’on appelait les « talents », nos professions intellectuelles et diplômées : le suffrage était réservé à une minorité qui se disait éclairée, à l’abri des préjugés et des emportements qui caractérisaient les masses.
Ce bon vieux temps n’est plus, mais certains le regrettent. Il n’est que de voir la façon dont les résultats du Brexit ont été accueillis. Les électeurs favorables au Leave avaient tous les défauts des masses d’autrefois, mal éduquées et fermées au monde : pour James Traub, c’était les « élites » contre les « ignorants », « la victoire des gens peu formés sur les gens éduqués » précisait Alain Minc ; et Cohn-Bendit de conclure : « Il faut arrêter de dire que le peuple a toujours raison.» Le suffrage universel doit passer par la médiation de représentants éclairés qui décideront à la place du peuple sur des sujets qui le dépassent. Pour son bien et pour le leur, comme le lâche avec naïveté (ou cynisme ?) Bernard Attali dans sa condamnation du référendum du Brexit : « Il est risqué de demander à la dinde ce qu’elle a pensé du dîner de Noël. » De là à traiter les électeurs de « dindons »…
Ce qui étonne c’est la bonne conscience retrouvée des dirigeants de nos pays, qu’il s’agisse de l’élite politique, économique ou médiatique : dans leur majorité ils ne doutent pas de leur supériorité intellectuelle et morale, ils trouvent légitime qu’elle soit récompensée par des revenus de plus en plus élevés. Pendant près d’un siècle, ils avaient craint la montée des totalitarismes et, poussés par la nécessité, ils avaient admis le partage du pouvoir et des richesses. Ils n’ont plus peur, ils n’ont plus de raison de faire de telles concessions ; revient le temps de « l’arrogance intellectuelle, sinon sociale », selon la formule de Dominique Moïsi. Comme aux plus beaux temps du XIXe.
Pascal Gauchon dans Conflits
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(2.11) Sur nos traces - Le seigneur
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Le culte du taureau de la préhistoire à l’ère chrétienne
Dans sa forme primitive, le panthéon grec avait pour divinité sacrée le dieu taureau, issu de la fusion des croyances aryennes et crétoises. Ainsi, à l’époque des invasions des Ioniens, des Achéens et des Doriens, le culte du taureau était déjà bien établi. Il ne se limitait pas à des courses sacrées, mais comportait de nombreuses autres manifestations rituelles. Ainsi, par exemple, au temple de Delphes, des sacrifices avaient lieu, visant à attirer des bénédictions sur la terre et les hommes par l’intermédiaire du divin animal qui n’était pas seulement hosios (saint, non souillé moralement) mais hosioter (celui qui sanctifie).
À Rome, le culte du taureau fut maintenu, avec quelques transformations, par le culte de Mithra. Vraisemblablement introduit en Europe par les légionnaires romains stationnés en Orient, Mithra est un dieu indo-européen adoré chez les Hourrites du Mitanni, les Aryas en Inde et par le mazdéisme en Perse. Mithra, à Rome, garda bien des traits de sa nature originelle : celle du dieu de la lumière solaire, intermédiaire entre les hommes et les grands dieux inabordables, plus proche du héros que du dieu tout puissant.
Né mystérieusement d’un rocher, Mithra dut tout d’abord s’imposer au soleil. Puis, plus tard, Ormazd, dieu suprême du ciel, lui ordonna de s’emparer d’un terrible aurochs. Après des peines nombreuses, Mithra parvint à dompter le taureau. Le Soleil donna alors l’ordre à Mithra de le tuer. Mithra qui s’était attaché à l’animal s’exécuta contre son gré et tua le taureau en lui plongeant son couteau dans le corps. Du corps de la victime surgirent toutes les plantes utiles à l’homme : le blé naquit de sa moelle épinière, la vigne de son sang. Ahriman, dieu des ténèbres, envoya ses démons (sous la forme d’un scorpion, d’une fourmi et d’un serpent — trois animaux chtoniens) pour empoisonner ces forces vitales. Ils échouèrent grâce à l’intervention du chien de Mithra, et du sperme du taureau naquirent tous les animaux utiles à l’homme. Mithra devint le grand bienfaiteur de l’humanité.
Dans tout l’Empire Romain se multiplièrent alors les courses de taureaux, touchant tous les peuples européens, des Volsques, prédécesseurs des Romains, aux Celtes et aux Germains. En pleine civilisation gallo-romaine, la mise à mort d’un taureau après une chasse mouvementée est déjà devenue une corrida formelle comme en témoignent de nombreux fragments de poteries retrouvés à Rome et en Provence.
En Europe orientale et occidentale, en Scandinavie, en Écosse et en Irlande, se répandit une religion taurine, introduite initialement par les Celtes. Toutefois, chez ceux-ci, le taureau n’a pas une valeur symbolique exclusive de virilité. Il est surtout, comme en Irlande, l’objet de métaphores guerrières. Ainsi un héros ou un roi de grande valeur militaire est appelé le “taureau du combat”. De même, dans le récit de La razzia des vaches de Cooley [Táin Bó Cúailnge], un taureau brun et un taureau blanc s’affrontent. Les posséder signifie posséder la souveraineté guerrière, l’un représentant l’Uster et l’autre le Connaught.
En Gaule, l’iconographie comporte un taureau à trois cornes, probablement un ancien symbole guerrier : la troisième corne devant représenter ce qui, en Irlande, est appelé Lon laith (lune du héros), espèce d’aura sanglante apparaissant au sommet du crâne du héros en état d’excitation guerrière. De plus, les Celtes, vivant dans les grandes forêts de chênes d’Europe, associèrent le dieu taureau au ciel et au chêne, symbole de de la reproduction. Des liens étroits unissaient donc le symbole de fertilité du taureau au chêne phallique porteur de glands.
Le culte celtique du taureau s’implante aussi profondément en Scandinavie, les coiffes à cornes étaient déjà un trait de la culture scandinave deux mille ans avant notre ère, et ces symboles de puissance étaient encore en usage chez les Vikings aux VIIIe et IXe siècles de notre ère, lorsqu’ils envahirent les côtes de l’Europe. Un mythe ancien explique la naissance du monde par la libération d’une vache prisonnière des glaces et qui aurait engendré toute la vie terrestre. L’épopée scandinave des Eddas est d’ailleurs significative. La légende fait souvent allusion à des héros faisant rôtir des taureaux afin d’accroître leur vigueur. Ainsi le dieu Thor, après l’absorption de trois barriques d’hydromel, mange un taureau avant de partir à la reconquête de son marteau magique. Ainsi Brunhilde est évoquée buvant de l’hydromel dans une corne offerte par Siegfried et qui deviendra plus tard la corne de guerre du Dieu Odin.
En Angleterre, enfin, la corne était liée au culte de la fertilité. De vieilles légendes évoquent des combats entre les hommes et les taureaux, ceux-ci étant peints aux couleurs des groupes guerriers.
En 392, l’interdiction des cultes païens par Théodose visait particulièrement le culte de Mithra, alors très répandu. En 427, le Concile de Tolède a donné une description officielle du diable : un être gigantesque, cornu, au corps velu et aux oreilles d’âne, et pourvu d’un phallus énorme. Avec la montée du christianisme, les cultes taurins reculèrent en Europe et c’est principalement en Espagne que la tradition a perduré, En effet, dans cette région, les combats de taureaux étaient trop bien enracinés et l’Église dut transiger. Fidèle à sa politique, elle “christianisa” cet usage sacré pré-chrétien, qu’il lui était impossible d’extirper en plaçant la tauromachie sous son patronage et en limitant ses manifestations. Au Ve siècle, l’Espagne était déjà devenue le sanctuaire des cultes taurins.
► Alban Ergoyen, Combat païen n°33, mai 1993.
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Auguste Blanqui, communiste hérétique
Il existe, dans l’histoire du socialisme français, un courant souterrain, hérétique, marginalisé et refoulé. Il constitue une sensibilité occultée parmi les tendances qui ont prévalu dans la gauche de la fin du XIXe siècle à aujourd’hui – tendances représentées par les couples rivaux et complémentaires Jaurès et Guesde, Blum et Cachin, Mollet et Thorez, Mitterrand et Marchais. Si l’on envisage l’histoire du socialisme sous l’angle de la coupure entre une « première » et une « deuxième » gauche – l’une centraliste, étatiste, anticapitaliste, l’autre plus sociale, réformatrice, démocratique –, il s’agirait d’une « troisième gauche » beaucoup plus radicale, qui est restée, depuis toujours, hors du jeu politique, parlementaire et ministériel.
Il ne s’agit pas d’un groupe ou d’une tendance organisée, encore moins d’un parti : tout au plus d’une constellation intellectuelle et politique, dont les étoiles les plus visibles sont Auguste Blanqui, Georges Sorel, Charles Péguy et Bernard Lazare. En essayant de redécouvrir cette « tradition cachée » du socialisme français, escamotée aussi bien par le silence des uns que par les tentatives de « récupération » des autres – par exemple celle (qui a fait long feu) de la « deuxième » gauche de s’approprier Sorel –, nous n’avons nullement l’intention de proposer une nouvelle orthodoxie à la place de celles qui existent déjà. Ce serait d’ailleurs impossible, tant ces penseurs présentent entre eux autant de différences que d’affinités.
Nous n’oublions pas non plus les sérieuses limitations qu’ont, chacun à sa façon, nos quatre auteurs : la tentation putschiste de Blanqui, la tentation nationaliste de Péguy et de Bernard Lazare, le bref mais sulfureux flirt de Sorel avec l’Action française. Ces ambiguïtés éclairent sans les légitimer les tentatives de mainmise du fascisme sur Sorel ou du pétainisme sur Péguy – au prix d’une formidable falsification de leur pensée.
Pour éviter tout malentendu, précisons aussi qu’il ne s’agit pas du tout de présenter cette constellation comme une alternative à Marx. Nous sommes convaincus – contre la dernière mode du « prêt-à-penser », qui prétend réduire l’auteur du Capital à un chien crevé enseveli sous les décombres de la chute du Mur – que le marxisme reste (pour reprendre la célèbre expression de Sartre) « l’horizon indépassable de notre époque ». Les prétentions de le « dépasser » – ou de bricoler un « post-marxisme » improbable – finissent toujours par revenir en deçà, et non au-delà, de Marx, au bon vieil Adam Smith (et à sa main invisible et non moins criminelle), à Locke (et à son contrat de dupes) ou à Bentham (et à son sens de l’utilité bien comprise).
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Le danger de l’islam selon Chesterton
Pour les imbéciles, tout changement est une chance. Et surtout, tout changement vis-à-vis de « l’ancien monde ». La diversité est donc une chance. Le métissage en est une autre, comme l’abolition des frontières, l’égalité des religions ou l’islam. Tout cela est, selon les imbéciles, une chance formidable pour nos sociétés. Ceux qui parlent des dangers et mettent en garde contre les changements permanents, ceux qui entendent défendre l’homme enraciné contre l’universalisme bébête de l’homme connecté se font traiter de suppôts de l’’extrême-droite et de fascistes.
Dire que tout changement implique un danger, et qu’il doit être mûrement réfléchi pour s’assurer qu’il apporte plus d’avantages que d’inconvénients, c’est fatiguer trop les cerveaux momifiés des imbéciles. Au lieu de réfléchir, de penser, c’est-à-dire de distinguer les choses, ils préfèrent décréter, moraliser et s’indigner ; au lieu d’analyser les dangers et de les anticiper, les imbéciles adorent minimiser, naviguer à vue et agir en situation car, pour eux, il y a toujours une solution. Mais si un jour il sera trop tard pour réagir, que feront-ils ? Si un jour le péril est entré en la demeure, quelles seront les réponses des imbéciles ?
G.K. Chesterton (1847- 1936) n’a pas écrit d’ouvrages sur l’islam, mais il a bien réfléchi à la question. Dans son livre Chesterton face à l’islam, Philippe Maxence, l’un des meilleurs connaisseurs de son œuvre, résume de façon à la fois détaillée et synthétique l’approche de l’écrivain anglais. S’appuyant sur de nombreuses citations, il montre en quoi consiste selon l’auteur de l’Auberge volante le danger d’une immigration musulmane incontrôlée. Chacun pourra vérifier par soi-même la vision prophétique qu’il en donne, comme de l’ère moderne et de ses maux, et constater l’actualité brûlante de ses analyses.
Maxence nous montre bien que pour Chesterton, s’il fallait opposer quelque chose à la progression de l’islam en Europe, c’est bel et bien le christianisme et ses valeurs. Il savait qu’une civilisation sans Dieu est destinée à s’effondrer. Aujourd’hui la menace de l’islam est triple. Elle nous arrive par l’immigration, par le terrorisme et par l’économie (l’achat des entreprises occidentales). Or le vrai danger vient de l’intérieur de l’Europe, de son désengagement de soi-même, de sa soumission à la loi du marché, de son défaitisme, de sa lâcheté, de sa laïcité, de ses pleurnicheries et de ses dogmes de l’égalité et du pacifisme.
Le visionnaire catholique a compris avant tous les autres que l’homme moderne, remplacera la pensée par les idées, le monde concret par l’abstraction, la distinction des choses par la généralisation et l’indifférenciation, la connaissance par la publicité et le mal par le traitement thérapeutique et la victimisation des criminels ; il a compris que le monde moderne veut le dépassement des nations par une nouvelle superpuissance supranationaliste et impérialiste, la destruction des peuples et leur soumission absolue au culte de l’argent et du commerce.
Que l’on ne s’y méprenne, notre écrivain n’est pas un pessimiste, en tous cas pas plus que Lord Byron qu’il admire. Cet homme de bon sens se battait pour une société fondée sur la famille et la propriété privée qu’il défendait contre le capitalisme libéral et le communisme marxiste. Pour lui, les vieux principes issus du corpus chrétien permettent de répondre aux défis contemporains. « Le salut pour notre civilisation est dans un retour en arrière », dit-il. Mais prenez garde ! On n’a pas affaire à un passéiste, loin s’en faut. Au contraire, c’est un homme terriblement remuant, un anticonformiste, un polémiste redoutable. Faire revivre le passé ne l’intéressait nullement. En s’insurgeant contre l’homme sans racine, il a trouvé mieux, beaucoup mieux. A savoir que c’est en puisant à la source de notre civilisation, dans ce qu’elle a de vivante, d’organique et d’incarné qu’elle reçoit la force nécessaire pour bondir sur ses ennemis, l’épée à la main, comme Saint-Georges le patron des Anglais. •
Chesterton face à l’islam de Philippe Maxence, Viva Romana 2014.
Journaliste culturel, collaborateur au journal La Nation (Lausanne), à la revue Choisir(Genève) et à la Nouvelle Revue Universelle