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culture et histoire - Page 1076

  • Edmund Burke : Retour d’un prophète contre-révolutionnaire

    Le visiteur de passage à Dublin ne manque jamais de pousser la porte de « Trinity Collège ». Si l'on s'y émerveille devant le Livre de Kells, la plupart des touristes oublient de saluer un autre monument irlandais : Edmund Burke, dont une belle statue de bronze garde l'entrée de l'université. Son maître ouvrage, Réflexions sur la Révolution en France (publié en 1790), fut un véritable best-seller, réédité onze fois en un an et écoulé à 30 000 exemplaires du vivant de l'auteur. Dans cette œuvre majeure, Burke, politique et homme de lettres, explique à un correspondant français son horreur des idées nouvelles. Pour lui, aucune analogie n'est possible entre la « Glorieuse » révolution anglaise de 1688 et les événements parisiens de 1789. Le livre est une bombe : Burke porte haut la torche de la contre-révolution, alertant ses compatriotes tentés par les sirènes parisiennes.

    Les Belles Lettres ont eu la bonne idée d'en rééditer cet automne la version française, accompagnée de six autres textes contre-révolutionnaires du même auteur. Une belle préface de P. Raynaud, originellement écrite pour le bicentenaire de la Révolution, fournit les clefs de lecture de ce fort volume (près de 800 pages !).

    Un Irlandais en croisade

    Edmund Burke est né à Dublin en 1729. Si, comme son père, il est protestant, sa mère et ses sœurs sont demeurées fidèles à Rome ; lui-même n'hésitera pas à batailler pour les droits des catholiques irlandais. Si Burke n'oublie jamais le sort de son île natale, c'est bien en Angleterre qu'il fait ses armes. Dans les lettres d'abord, puis en politique au sein du parti Whig - traditionnellement libéral. Burke s'oppose à la Compagnie des Indes et soutient les Insurgeants des colonies américaines. Mais Te combat de sa vie sera l'opposition aux idées révolutionnaires ; combat qui le verra croiser le fer avec certains de ses anciens amis. Disons-le tout net : les Réflexions sont avant tout un ouvrage de prévention contre-révolutionnaire.

    Une dénonciation prémonitoire

    Si ce dense ouvrage fourmille d'anecdotes, fil rouge est clair : définir l'essence de la Révolution, son plan, son projet, pour mieux combattre le phénomène. Ce plan, c'est la régénération, la tabula rasa, que Burke nomme également carte blanche (en français dans le texte original). L'auteur ne vise pas les seuls députés, mais aussi les philosophes et surtout Rousseau, « l'instituteur de la régénération ». Partisan de la sociabilité naturelle, Burke ne peut adhérer aux théories du contrat social. Si pour lui, la société est une association, c'est « non seulement entre les vivants, mais entre les vivants et les morts et tous ceux qui vont naître ». Alors qu'en 1790 la Révolution séduit outre-Manche, Burke, lui, en voit clairement la nature terroriste.

    Cette régénération passe aussi par la Déclaration des droits de l'homme, ces droits abstraits que Burke oppose sans cesse aux « droits des Anglais », libertés concrètes issues de l'histoire. Les Français ont « découvert » des droits métaphysiques ; il ne peut se résoudre à un tel « manuel ou digeste d'anarchie ». Mais au-delà des Droits de l'homme, c'est toute la logique révolutionnaire que combat Burke : toute-puissance de l'Assemblée, prééminence écrasante de la ville de Paris, création ex nihilo d'une Constitution, disparition des anciennes provinces. Plein d'humour, il ironise sur la création toute géométrique des départements : « On ne connaîtra plus, nous dit-on, ni Gascons ni Picards, ni Bretons ni Normands, mais seulement des Français [...] mais il est beaucoup plus vraisemblable que votre pays sera habité non par des Français mais par des hommes sans patrie. [...] Personne ne se fera jamais gloire d'être originaire du carré 71. »

    La table rase n'épargne pas la religion. Quelques mois après la promulgation de la Constitution civile du clergé, Burke discerne dans l'agenda révolutionnaire la volonté de « déconsidérer l'Eglise pour détruire le christianisme ». Il écrit ces lignes plus de deux ans avant que la Terreur ne soit officiellement à l'ordre du jour... Il y a du prophétisme chez Burke.

    Hommage à l'Ancienne France

    L'Irlandais, fin observateur, distingue le sens caché des événements. Ainsi de la journée du 6 octobre 1789, qui voit une foule haineuse attaquer les appartements versaillais de la reine. « J'aurais cru que dix mille épées bondiraient hors de leurs fourreaux pour la venger ne fut-ce que d'un regard qui aurait pu l'insulter. Mais l'âge de la chevalerie est passé. Celui des sophistes, des économistes et des calculateurs lui a succédé ; et la gloire de l'Europe est éteinte à jamais. » Voilà, de la part d'un étranger, un bel hommage posthume à l'Ancienne France. Contre le nouveau régime, Burke préconise une guerre sans merci. « La guerre des partisans de l'antique ordre civil, moral et politique de l'Europe contre une secte d'athées fanatiques et ambitieux qui en ont juré la ruine », écrit-il en 1796. Il faut contenir la contagion, car « c'est contre une doctrine armée que nous luttons. Cette doctrine par sa nature a, dans tous les pays, une faction qui lui est dévouée par opinion, par intérêt, par enthousiasme ».

    Un ouvrage fondateur

    Les Réflexions sont immédiatement au cœur des débats politiques anglais. Elles dépassent largement les frontières de l’Île, en formant non seulement une aile originale de la contre-révolution européenne mais aussi en constituant le socle du conservatisme anglo-saxon. Les maîtres mots de la pensée burkienne ? Tradition, histoire, prescription, coutume, ordre, prudence. Aux Etats-Unis, la figure d'Edmund Burke est révérée par certains libéraux classiques (Hayek) mais surtout par les paléoconservateurs et les traditionalistes depuis que Russel Kirk, dans les années 50, a dépoussiéré cette pensée authentiquement conservatrice, coutumière et antitotalitaire. Une pensée étonnamment d'actualité, 220 ans après la mort de Burke.

    Tugdual Fréhel Présent du 3 décembre 2016

    Edmund Burke, Réflexions sur la Révolution en France, Les Belles Lettres, 798 p.

  • Un grand bravo à Martina Chyba, journaliste et productrice à la RTS (radiotélévision suisse francophone)

    Aujourd'hui, nous laissons la parole, pour ce grain de sel, à Martina Chyba, qui va conclure, avec un humour savoureux et bienvenu, le terrible constat que l'on vient de lire.   LFAR 

    2101505368.jpgDésolée je ne peux pas m’en empêcher. Je craaaque. Amatrice inconditionnelle de la novlangue pédante, bureaucratique et poli­tiquement correcte, je me dois de partager les dernières découvertes. Déjà cet été, j’ai adoré les campings qui ne veulent plus qu’on les appelle les campings parce que ça suscite instantanément dans l’esprit des gens l’image de Franck Dubosc en moule-boules ou de Roger et Ginette à l’apéro avec casquette Ricard et claquettes Adidas. Donc les professionnels de la branche demandent que l’on dise désormais « hôtellerie en plein air». Haha. J’ai aussi appris que je n’étais pas petite mais «de taille modeste» et qu’un nain était une «personne à verticalité contrariée ». Si, si.

    Mais rendons à César ce qui lui appartient, l’empereur du genre reste le milieu scolaire et ses pédagos à gogo. J’étais déjà tombée de ma chaise pendant une soirée de parents d'elèves quand la maîtresse a écrit sur le tableau que nos enfants allaient apprendre à manier « l’outil scripteur » au lieu de tenir un crayon. Je me suis habituée au fait que les rédactions sont des « productions écrites », les courses d’école des « sorties de cohésion » et les élèves en difficulté ou handicapés des « élèves à besoins éducatifs spécifiques ». Mais cette année, sans discussion aucune, la mention très bien est attribuée au Conseil supérieur des programmes en France et à sa réforme du collège. Z’êtes prêts? Allons-y.

    Donc, demain l’élève n’apprendra plus à écrire mais à « maîtriser le geste graphomoteur et automatiser progressivement le tracé normé des lettres». Il n’y aura plus de dictée mais une «vigilance orthographique ». Quand un élève aura un problème on tentera une « remédiation ».

    Mais curieusement le meilleur est pour la gym… oups pardon ! pour l’EPS (Education physique et sportive). Attention, on s’accroche : courir c’est « créer de la vitesse » nager en piscine c’est « se déplacer dans un milieu aquatique profond standardisé et traverser l’eau en équilibre horizontal par immersion prolongée de la tête » et le badminton est une « activité duelle médiée par un volant ». Ah ! c’est du sportif, j’avais prévenu, Les précieuses ridicules de Molière, à côté, c’est de l’urine de petit félidé (je n’ose pas dire du pipi de chat).

    Alors, les amis, ne perdons pas ce merveilleux sens du burlesque et inventons une nouvelle catégorie : la « personne en cessation d’intelligence » autrement dit, le con.

    Signé Martina Chyba, parent d’élève. Ah non, re-pardon… Martina Chyba, « génitrice d’apprenant ». 

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2016/12/12/un-grand-bravo-a-martina-chyba-journaliste-et-productrice-a-5885879.html

  • Fondation Polémia : 2e Forum de la dissidence. Compte rendu. Troisième partie

    Quatrième et dernière Partie

     Présentation du documentaire Vigilance nationale corse
    Réalisé par Hervé Grandchamp et Solange Massoni

    Et

    Conclusion
    par Jean-Yves Le Gallou,
    président de la fondation Polémia
     

    L’exemple corse

    Région française emblématique dans la résistance qu’elle oppose à l’implantation de populations porteuses au vu de diverses démonstrations d’une contre-culture, la Corse a fait l’objet d’un documentaire spécifique. Associant Polémia et TV Libertés, le documentaire a été réalisé par Hervé Grandchamp avec le concours de Solange Massoni, l’une des fondatrices de Vigilance nationale corse.

    Le documentaire présenté a été principalement marqué par l’entretien avec le maire de Sisco, commune qui fut le théâtre, le 13 août 2016, d’un grave incident provoqué par un groupe de Maghrébins dissuadant, par des comportements violents, les touristes et les villageois d’accéder à une plage qu’ils s’étaient appropriée (*). L’affrontement a réellement commencé après qu’un adolescent de la commune eut été physiquement agressé par l’un des hommes de la famille maghrébine après les quelques photos qu’il avait prises à distance.

    Tous ont souligné, au vu de l’entretien avec le maire, l’attitude particulièrement courageuse de ce dernier. Elu de gauche, il a pris la défense de ses administrés et il a su exposer objectivement la situation et le contexte à l’encontre des récits inspirés par le dogme dominant.

    Comme l’ont exprimé dans le documentaire plusieurs personnalités interrogées, le peuple corse, insulaire, a une identité très marquée qui imprime en profondeur les mentalités. Une universitaire, corse, a rappelé l’attachement de la population à sa terre où elle trouve sa légitimité et à la religion chrétienne. Son communautarisme la protège.

    A la suite de la projection, Solange Massoni a évoqué les différentes actions menées par son mouvement. En résonnance avec l’émoi suscité chez les parents d’élèves, Vigilance nationale corses’est dressée contre l’enseignement d’un chant arabe dans les écoles.

    Face à une volonté extérieure d’imposer les préceptes de la pensée dominante, le peuple corse est dissident et résistant.

    (*) Note : Plage de Sisco en août 2015

     

    Conclusion

    par Jean-Yves Le Gallou

    Recevant Jean Foyer qu’il venait de nommer Garde des Sceaux, le général De Gaulle lui a dit : « Souvenez-vous de ceci : il y a d’abord la France, ensuite l’Etat, enfin, autant que les intérêts majeurs des deux sont sauvegardés, le droit ».

    Aujourd’hui, ce qu’on appelle l’Etat de droit – qui n’est que la dictature des juges – est une arme contre l’Etat, contre la France et contre la liberté d’expression. Contestons les juges ! Quand les juges condamnent Eric Zemmour, Renaud Camus, Pierre Cassen et tant d’autres, ils ne rendent plus la justice au nom du peuple français mais au nom de la destruction des libertés et de l’identité française.

    Aujourd’hui l’Etat ne fait plus la France, il l’a défait. L’Etat est devenu un instrument au service de l’invasion de la France quand il finance des mosquées, subventionne des associations antinationales et reloge des étrangers clandestins, coupeurs de routes et incendiaires, dans le plus grand mépris de l’équité et de la démocratie.

    Oui, il faut se placer dans une logique de dissidence, de résistance !

    Oui, il faut mettre en cause les acteurs les plus actifs de l’islamisation et de l’invasion !

    C’est pour cela que nous envisageons de créer un prix Papon pour récompenser les collabos les plus actifs de l’immigration invasion. Les candidats sont d’ores et déjà nombreux. Voici les premières candidatures :

    • le préfet du Pas-de-Calais, Fabienne Buccio, qui a réprimé les patriotes comme le général Piquemal, protégé les coupeurs de route, justifié les incendies volontaires dans la jungle par « une tradition venue des pays d’origine des migrants » – et qui, pour finir, est allée s’assurer en Bretagne que tout se passait bien pour ses petits protégés. On en a tondues pour moins que

    • le préfet d’Ile-de-France, Jean-Louis Carenco, qui annonce l’installation dans sa région de 69 foyers de « migrants », c’est-à-dire d’étrangers illégaux, c’est-à-dire d’envahisseurs. Et, pour se faire bien comprendre, il ajoute : « Ils gueulent ? Je m’en fous ! », montrant ainsi son mépris pour les élus et les citoyens. Voilà un homme qui mériterait d’être accueilli partout où il passe par des conduites de Grenoble.

    • sans oublier le conseiller d’Etat immigrationniste Thierry Tuot, apôtre de la régularisation de tous les clandestins et promoteur du burkini sur les plages.

    Voilà des gens qui ne devraient pas connaître le repos !

    Mais la dissidence, c’est l’affaire de tous, c’est donc votre affaire. C’est à vous d’agir dans votre village, dans votre rue, dans votre quartier, à l’école de vos enfants.

    C’est à vous de ne pas accepter l’inacceptable ! C’est à vous de refuser le halal, les mosquées, les foyers de clandestins, les subventions aux officines politiquement correctes, les manifestations de propagande du lobby homosexualiste, les aberrations de la théorie du genre, les éoliennes. C’est à vous de dénoncer les juges, les préfets et les maires qui promeuvent l’invasion, saccagent notre patrimoine et détruisent tous les repères.

    Comment ? C’était précisément l’objet de ce Forum de la Dissidence : légitimer les actions de contestation mais aussi fournir aux contestataires les armes juridiques et pratiques de leurs actions.

    Vous avez écouté nos intervenants. Vous pouvez aller sur leur site. Il n’y a pas d’excuse à l’inaction. Allons plus loin : entreprises, associations, syndicats, administrations ne peuvent faire leurs mauvais coups que parce qu’ils les cachent avec la complicité des médias. Il nous faut, il vous faut faire émerger les faits dérangeants ; débusquer les petits privilèges des tenants du politiquement correct ; dévoiler les projets d’implantation de foyers de « migrants » ; faire connaître leurs exactions cachées ; dénoncer les subventions scandaleuses.

    Nous avons besoin de lanceurs d’alerte : soyez des lanceurs d’alerte ! Informez les médias alternatifs !

    Révoltez-vous !

    Voir aussi :

    Première partie
    Deuxième partie
    Troisième partie

    Lien du PDF pour l’ensemble des quatre articles cliquer ICI

    http://www.polemia.com/fondation-polemia-2e-forum-de-la-dissidence-compte-rendu-quatrieme-et-derniere-partie/

  • Jeudi prochain, 15 décembre (18 - 19 h), Xavier Eman invité de l'émission Synthèse sur Radio Libertés

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    Radio Libertés cliquez ici

  • Comprendre le terrorisme et relever le défi, par Philippe Conrad

    « Comprendre le terrorisme et relever le défi », tel est le titre de l’éditorial du hors série n° 13 de la Nouvelle Revue d’Histoire, consacré au terrorisme. C’est ce texte, signé par Philippe Conrad, que nous publions ci-dessous.

    Terrorisme-NRH-2-300x300.jpgSemant l’inquiétude et suscitant une condamnation générale, le « terrorisme » s’est progressivement installé au premier rang des préoccupations des Français. Mais, demeure le sentiment diffus qu’il n’a pas été analysé pour ce qu’il est, que les dirigeants des pays occidentaux n’ont pas évalué correctement la nature du défi qui leur est lancé. La définition du phénomène demeure incomplète, au point que les grilles d’interprétation utilisées pour en rendre compte apparaissent dangereusement obsolètes, le mot « terrorisme » désignant souvent des réalités bien différentes.

    Si l’on se réfère à l’étymologie, le latin terrere signifie « terrifier » ou « effrayer », mais le mot peut recouvrir des acceptions très larges. Il apparaît dès 1794 pour rendre compte de la politique de « Terreur » mise en œuvre à partir de l’automne 1793 par le Comité de salut public pour sauver la République menacée. Cette terreur organisée par l’État n’a guère à voir avec les violences aveugles exercées par des minorités se jugeant opprimées. Dans un autre registre, le tyrannicide légitimé par les clercs, notamment dans le contexte des guerres religieuses de l’époque moderne correspond à un contexte bien particulier. L’assassin d’Henri III ou les conspirateurs qui tentent de faire sauter le Parlement anglais appartiennent à un autre monde de croyances et de représentations.

    La machine infernale de la rue Saint-Nicaise, qui doit tuer le Premier Consul Napoléon Bonaparte s’inscrit davantage dans notre vision contemporaine du terrorisme, tout comme l’attentat qui coûte la vie – à Marseille, en octobre 1934 – au roi Alexandre de Yougoslavie. Il s’agit là, en faisant disparaître un chef d’État, de créer les conditions d’un chaos dont on attend qu’il permette de changer la situation politique mais l’attentat, réussi ou non, n’est qu’un épisode d’une lutte pour le pouvoir, il ne signifie pas une volonté de bouleversement radical de l’ordre établi et de la société dans son ensemble.

    L’émergence du sentiment national va bientôt fournir, à partir du XIXe siècle, une légitimité nouvelle aux actions violentes de peuples luttant pour leur émancipation, des Irlandais rebelles aux Macédoniens privés d’État lors des recompositions territoriales balkaniques, des combattants de l’Irgoun sioniste aux fellaghas algériens. Selon le point de vue adopté à propos de ces différents conflits, le « terroriste » peut se transformer en « résistant », sans qu’il soit possible de départager sans appel les différents acteurs, le cas de l’interminable conflit israélo-palestinien demeurant exemplaire à cet égard.

    Le terrorisme révolutionnaire visant à abattre l’ordre politique et social existant est d’une autre nature. Les nihilistes russes champions de la « table rase », les militants de la Fraction armée rouge allemande d’Andreas Baader hostiles à « l’impérialisme », ceux des Brigades rouges déterminés à établir un « pouvoir ouvrier » aux contours des plus flous se reconnaissent dans leur volonté commune du recours à la violence sachant que celle-ci, selon la formule de Raymond Aron, va obtenir « des effets psychologiques hors de proportion avec ses résultats physiques. » Elle doit intimider et faire peur, afin de créer les conditions d’un chaos dont on espère qu’il mobilisera « les masses » en vue du triomphe de la Révolution, porteuse des éternels « lendemains qui chantent ». Il faut toutefois constater que, le plus souvent, les capacités de résilience des sociétés ont permis de venir à bout des minorités violentes.

    Le terrorisme auquel nous sommes confrontés aujourd’hui est d’une nature différente. Il ne vise pas le triomphe d’une idéologie révolutionnaire telle que celles que nous avons connues depuis deux siècles, il ne revendique aucun territoire particulier. Il vise en revanche l’établissement d’un Dar al-Islam appelé à se confondre avec l’ensemble du monde. La bataille engagée dans un monde musulman, fort d’un milliard trois cents millions d’âmes apparaît, de ce point de vue, décisive car la victoire des islamistes, aujourd’hui encore minoritaires, signifierait la fatalité d’un « choc des civilisations » porteur de terribles conséquences.

    Philippe Conrad

    http://fr.novopress.info/