culture et histoire - Page 1218
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Passé Présent n°86 - Léopold III de Belgique, roi controversé
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Conférence Dextra Vendredi 29 janvier : « La rue, état des lieux » avec Claude Huet
Ce vendredi 29 janvier, nous recevronsClaude Huet,ancien SDF devenu écrivains, qui nous parlera de la vie dans la rue, et de son état actuel.Au terme de la conférence,il sera possible d'acheter plusieurs de ses ouvrages édités parles éditions du Rubicon,et de les faire dédicacer.Nous vous attendons nombreux pour cette conférence,avec un homme atypique et courageux.Lien permanent Catégories : actualité, culture et histoire, entretiens et videos, social 0 commentaire -
Spectre 007 - Orages d'acier - 24/01/16
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Le sens de l’existence
Ce sens est défini par les quatre mots-clés qui sont : les racines, la mission, la tenue et l’exploit.
Hayek montre bien que nous n’avons créé ni notre langage, ni notre raison, ni note civilisation. Comment un individu pourrait-il créer ce qui le précède ? Nous avons donc, que cela plaise ou non, un héritage qui est constitutif de notre être. Sans cet héritage, comme on l’a vu avec les « enfants sauvages » perdus en forêt et élevés par des animaux, notre personnalité et notre raison même seraient inexistantes.
On peut considérer que puisque nous avons un héritage, nous devons en remercier nos ancêtres et notre nation et ne pas être ingrats. Qui dit héritage dit histoire et l’homme pleinement homme a une « conscience historique » à l’inverse de l’animal.
Les racines de l’existence, la fidélité.
Qui dit héritage et histoire dit donc « fidélité ». Les mots « foi » et « fidélité » ont une commune origine. Un homme « sans foi ni loi » est un homme à qui l’on ne peut pas faire confiance. Du point de vue éthique, la fidélité est donc une vertu fondatrice
Mais il y a plus, car les traditions qui constituent notre héritage contiennent un savoir, une sagesse énorme sélectionnée par des siècles de pratique de millions d’hommes. Se priver de cet héritage en voulant faire table rase (Tabula rasa) est donc un acte absurde et suicidaire. La sagesse des traditions est plus grande que celle de l’individu limité dans le temps et dans ses capacités rationnelles individuelles. L’orgueil individuel est donc stupidité. Les tentatives de tout refaire à nouveaux frais et d’éradiquer les traditions s’appellent historiquement des « révolutions ». Les révolutions permettent à la barbarie présente dans le cerveau primitif de l’homme de réapparaitre. C’est pourquoi elles mènent au sang et aux meurtres. L’homme a toujours le choix entre sauvagerie, barbarie et civilisation et la tâche de préserver et d’accroitre la civilisation n’est pas une tâche anodine, elle est vitale. Le rejet des traditions est en effet mortel, mort lente ou rapide selon les cas.
Ce qui fait la différence entre l’animal et l’homme, ce sont donc les traditions, elles-mêmes évolutives par petites touches à travers les événements historiques. Au mot racine, on peut donc associer le mot FIDELITE, condition même de la pérennité de la vie et de l’apparition de l’existence comme mode de vie spécifiquement humain.
La mission de l’existence, la liberté
Comme tous les philosophes existentiels l’ont compris de Pascal à Kierkegaard, de Nietzsche à Heidegger, l’homme peut mener une vie sans existence authentique et se laisser balloter de plaisirs fugaces en plaisirs fugaces. Il peut aussi refuser cette vie limitée au « divertissement » (Pascal) et mener une existence éthique (Kierkegaard). Il peut, comme l’écrit Heidegger, être simplement jeté dans le monde (il l’est toujours d’ailleurs au départ) ou « missionné ». C’est la conscience et le sentiment d’avoir une mission à réaliser sur terre qui distingue le plus l’homme de l’animal. Pour choisir cette mission, l’homme peut tenir compte ou non de ses racines, voire les rejeter au prix d’une énorme perte d’information. C’est en cela que l’homme est doué de LIBERTE.
Mais la liberté conduit, comme l’a écrit le tragédien grec Sophocle, sur le chemin du bien comme sur le chemin du mal. On peut choisir une mission de rebelle (Al Capone) ou de révolutionnaire (Pol Pot, Fouquier-Tinville). On peut aussi choisir une mission humanitaire et croire naïvement que le bien nait seulement du bien à l’encontre d’Héraclite qui proclamait l’unité des contraires. La réalité est que la paix créé la guerre et que la guerre créé la paix. C’est pour cela que le Christ dans Sa sagesse affirme ce qui peut paraitre scandaleux : « Je suis venu apporter non la paix mais l’épée ». On peut enfin estimer que la mission est de faire fructifier l’héritage de sa civilisation au lieu de la renier et s’engager sur la voie du dépassement de soi-même vers le bien, par des actes créateurs, où l’homme devient « co-créateur » du monde (Nicolas Bediaeff). Le fait d’avoir une mission donne du sens à l’existence et la rend plus belle, ce qui n’exclue pas le tragique. Elle permet de s’élever sur le chemin qui va de la bête vers le héros. L’existence peut être comme disait De Gaulle : « sans caractère, morne tâche d’esclave, avec lui, jeu divin du héros ! »
La tenue, l’honneur
La mission, qui est liberté, vous contraint à la tenue, qui est devoir et discipline. La tenue est ce qui vous empêche de déchoir. Elle est associée au sens de L’HONNEUR. Le héros qui a le choix entre se planquer ou affronter un ennemi supérieur en nombre, a de la tenue, il est honorable. C’est pourquoi la condition militaire a toujours été honorée dans l’histoire. Il fallait autrefois faire le métier des armes pour pouvoir être anobli. Le proverbe « noblesse oblige » exprime ce sens de l’honneur. La noblesse ne mendie pas des « droits » mais revendique au contraire des devoirs. Elle permet ainsi à l’homme de sortir de lui-même, de cet égocentrisme de petit enfant car à l’intérieur de l’homme privé de lumière extérieure, il n’a que de la boue, comme l’a justement écrit feu le philosophe Jean-François Mattéi (si l’on entend par « boue » les pulsions incontrôlée du cerveau reptilien).
Nietzsche a écrit : « l’homme est une corde tendue entre la bête et le surhomme » où le surhomme selon lui, devait remplacer Dieu, qu’il croyait mort dans la conscience des hommes. En effet, sans l’idéal apporté par la « mission », la tenue disparait et l’homme régresse vers l’animalité ou vers la barbarie. Mais il est difficile à l’individu isolé, très faible qu’on le veuille ou non, de tenir son poste et sa mission, et de conserver la tenue, sans institutions extérieures pour le pousser à s’élever. L’homme a besoin de traditions, et dans ces traditions, il y a les institutions. C’est pourquoi, lorsque un peuple est vaincu, le vainqueur retire souvent au vaincu ses institutions et traditions propres. Il lui brise ainsi les reins.
L’exploit, l’excellence
Pourvu d’une mission, marque de liberté, et d’une tenue, donc du sens de l’honneur, la personne est appelée à accomplir des exploits. Cela peut être des actes héroïques mais cela peut aussi être des actes créateurs (les symphonies de Beethoven). Les actes en question sont aussi des actes d’amour : l’amour créé du nouveau, des êtres ou des œuvres. Sans amour, l’homme est condamné à la stérilité, dans tous les sens du terme, stérilité biologique ou stérilité culturelle. Pour qu’il y ait exploit, il est nécessaire de rechercher l’excellence, vertu majeure des anciens Grecs. Tout se tient : pas d’excellence sans tenue, capacité de se dépasser. Pas d’excellence sans une mission inspiratrice. Pas d’excellence sans puiser dans l’héritage immense des racines, des traditions. Racines, mission, tenue et exploits forment le quadriparti de l’existence. L’existence est plus que la vie.
Ivan Blot, 23/01/2016
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Anthropologie politique. Une société anti-humaine. Promouvoir une famille humaine
Puisque la famille, premier repère naturel et premier besoin social de tout homme, est en pleine désagrégation, au risque d'engendrer la perte des libertés les plus élémentaires de la personne humaine, il convient de réfléchir aux méthodes les plus drastiques pour la redresser et la consolider.
Les maux invoqués étaient l'hyper-contractualisation de l'institution familiale, qui en fragilisait l'unité, par la reconnaissance de tous les types possibles d'unions autres que le mariage légitime entre un homme et une femme, et les possibilités ouvertes de divorces. En outre, le régime actuel des successions, pensons-nous, accroît cette fragilisation, amoindrissant le sentiment de transmission inter-générationnelle, en détruisant les patrimoines familiaux fonciers qui doivent être très souvent vendus pour acquitter les droits et réaliser les partages.
Sur le premier point, celui des autres formes d'union et les divorces, il est apparu que cette situation est née d'excès moraux passés et présents. L'usage excessif de la raison au détriment de la passion dans les siècles passés a rendu l'institution matrimoniale invivable et étouffante à la plupart des hommes européens qui souffrit de mariages d'intérêt où l'amour avait peu à voir. Il s'agissait de marier les propriétés plus que les hommes, de marier dans la région avec un parent, ou au contraire d'éviter de marier avec un parent pour des raisons canoniques, ou encore il convenait de caser au plus vite la fille de la famille sans lui demander son avis, etc. Autant de raisons très différentes, qui s'inséraient dans des stratégiques familiales et qui ne sont pas mauvaises, à condition qu'elles respectent l'inclination amoureuse des futurs époux, ce qui n'était pas le cas. A cet excès en répondit un autre, celui du tout passionnel, né du romantisme du XIXe siècle et parvenu en plein éclat depuis la fin de la seconde guerre mondiale et notamment après les événements de mai 1968. Ce tout passionnel considère qu'il est prioritaire de se plaire ou de s'aimer follement au détriment de toute raison. En réalité, on est dans le sentiment amoureux, passager, et non pas dans l'acte volontaire d'amour. Ces deux déséquilibres ont attaqué les institutions familiales chacun à leur manière et involontairement, puisqu'ils pensaient toujours en être la meilleure expression.
La première réponse à trouver doit donc être morale.
D'une part, les jeunes gens doivent être éduqués, dans le cadre familial, associatif et scolaire, à une saine gestion de leurs sentiments. C'est-à-dire qu'au lieu de succomber à la passion amoureuse et de rouler de flirt en flirt à la recherche d'une impossible jouissance parfaite et permanente de l'esprit et des sens, les jeunes gens doivent apprendre à se maîtriser pour rechercher le plus grand bien. Dans l'ordre de la vie sentimentale, il s'agit du bien qui épanouira de la manière la plus durable, c'est-à-dire dans l'acte volontaire d'amour et non la passion passagère. Cela implique de maîtriser sa sexualité, d'éduquer son regard et de n'imaginer qu'une relation amoureuse durable, à laquelle seule contribue vraiment l'institution du mariage, tuteur de croissance et cadre protecteur. Pour le jeune homme, comme pour la jeune femme, cela exige de comprendre le fonctionnement des sentiments et du corps de son sexe et du sexe opposé, mais également d'en percevoir la très haute valeur. Pourquoi très haute ? Parce qu'il s'agit de l'esprit et du corps de la moitié de l'humanité, et que dans le cadre de la relation avec l'autre moitié naît une complémentarité qui est la seule capable de bâtir une société humaine équilibrée et de générer l'avenir par l'enfantement.
L'autre apport moral nécessaire est dans l'éducation au mariage. En effet, l'éducation sentimentale et sexuelle ne suffit pas, même si elle donne un cadre général encourageant. Il est justement général, alors que le mariage est une institution spécifique. Il convient donc de s'y préparer spécifiquement. Traditionnellement, les deux amants avancent vers le mariage par un temps de fiançailles, où ils se rapprochent, apprennent à se mieux connaître, à connaître leurs familles respectives et préparent leur future vie commune. Ce temps, sous des formes différentes et parfois avec d'autres noms, a su être conservé jusqu'aujourd'hui y compris dans le cas de mariages uniquement civils et même lorsqu'il y avait déjà concubinage dans le passé. C'est un temps à part. Il semble qu'il est donc le plus adéquat pour réaliser une formation exigeante présentant aux fiancés la nature du mariage, de l'institution familiale qui en découle, son exigence et ses principes. On ne peut se marier à la légère, considérant que cette institution pose le point de départ d'une structure naturelle de la société qui dure même après les séparations. En effet, la famille que vous avez constitué et qui a donné naissance à un enfant, même après un divorce, continue de vivre par cet enfant qui est le seul porteur au monde de vos deux génomes intégraux organisés dans son corps selon un séquençage qui lui est propre.
C'est pourquoi la préparation au mariage devrait être un passage obligatoire avant toute union, qu'elle soit religieuse ou civile, et même avant d'autres formes d'union comme le PACS.
Les changements moraux qui résulteraient de l'application consciencieuse de ces deux réformes d'éducation générale sont incalculables parce qu'il s'agit d'une démarche inédite. Mais l'on peut raisonnablement penser qu'en rendant sa dignité à l'amour durable et familial dans les cœurs et les esprits, en plaçant les personnes face à leurs responsabilités, on contribuerait à combattre les divorces et les unions autres que le mariage légitime, en montrant les graves limites de ces contre-institutions. Ce n'est qu'une fois cette première lutte engagée que les gouvernants ou des membres de la société civile seraient légitimes pour supprimer sans blessures sociales majeures ces contre-institutions et ainsi redonner son caractère permanent et unique à la famille issue du mariage légitime.
Sur le plan inter-générationnel, essentiel au bon fonctionnement de la famille, qui est largement une relation entre enfants, parents et grands-parents, mais aussi souvent cousins, oncles ou tantes, la question patrimoniale est presque aussi essentielle que celle des formes d'unions légitimes. L'enracinement territorial est une donnée capitale pour la constitution d'une identité familiale. Celle-ci, à condition qu'elle n'étouffe pas les sentiments individuels, contribue à créer des personnalités libres et affirmées car fortes d'un héritage spirituel incarné dans les lieux, mais affirmées dans le cadre d'une communauté humaine et spirituelle, celle de la famille géographiquement située. Il est donc essentiel, autant que cela est possible, de préserver les patrimoines fonciers, même faibles voire insignifiants.
Comme on a pu le dire dans l'équilibre entre raison et sentiment dans le mariage, il ne faut pas dans la propriété familiale passer d'un excès à l'autre en enchaînant les hommes à leur terre. En effet, il est parfois nécessaire de faire disparaître une terre familiale, soit pour la survie économique du groupe, soit pour sa survie morale tant les blessures attachées à cette terre seraient nombreuses. Mais il faut aussi permettre à ceux qui le désirent de conserver leur enracinement. En somme, il faut avoir la liberté d'opérer un choix de préservation. C'est ce que permettrait la suppression des droits de succession sur les patrimoines fonciers et artistiques et la liberté testamentaire dans le cadre de la ligne directe pour ce genre de biens, à condition de ne pas spolier les autres héritiers qui devraient recevoir une compensation, même mineure. En effet, à quoi servirait-il de sauver la terre, si la famille se désagrège dans les luttes de succession ?
Nous pensons que cette réforme de l'héritage aurait l'immense vertu de renforcer le lien entre génération et donc l'institution familiale dans l'espace et le temps, pour le plus grand bien de l'épanouissement personnel et de la liberté.
A suivre…
Gabriel Privat
Du même auteur :
- Publié le jeudi 17 septembre 2015 : Anthropologie politique. Une société anti humaine. La Famille
- Publié le vendredi 16 octobre 2015 : Anthropologie politique. Une société anti humaine. L'enracinement territorial
- Publié le 18 novembre 2015 : Anthropologie politique. Une société anti humaine. Le lien professionnel
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L’esprit du Fascisme
S’il est bien un sujet qui, mieux que tous les autres, rend compte de l’effondrement total de toute forme d’intelligence au sein de nos sociétés occidentales, c’est sans conteste celui du Fascisme. En effet, jamais autant de mensonges, de manipulations, de déformations crasses ne sont observés que lorsque ces huit lettres sont prononcées. Certes, ce constat ne date pas d’hier, et certes, le même diagnostique peut être fait concernant le traitement médiatique de nombreuses autres thématiques, mais le niveau de bassesse et d’ignorance qui a été atteint à propos du Fascisme est sans égal. C’est ce même constat qui doit pousser tous les Européens éveillés à se saisir de ce sujet, à ne pas se dissimuler derrière la lâcheté ou la facilité conduisant à finalement intérioriser tout un ensemble de préjugés et de lieux communs véhiculés par tous les agents du système médiatique. Avant même toute forme d’argumentation qui pourrait rectifier la perception des plus sceptiques de la véritable essence de ce mouvement, il est un élément qui à nos yeux justifie et incite à une réflexion approfondie sur le Fascisme, dans le cadre d’un questionnement global sur le passé, le présent et surtout le futur (sur quelles bases fonder la nouvelle Europe ?) de notre vieux continent : à partir du moment où l’on a intégré au plus profond de soi que le monde moderne est une abomination, une aberration absolue, une déchéance sur tous les plans et dans toutes les directions, comment ne pas voir dans l’acharnement dont font preuve tous les partisans et officines du Système à diaboliser le Fascisme (ou tout mouvement qui de près ou de loin s’en approche) le signe que, peut-être, en effet, ce sujet mérite mieux qu’une damnatio memoriae. Il est aisément compréhensible que le Système en place, qui repose sur l’éclatement des communautés, la négation des spécificités et des cultures, la primauté absolue du matériel sur le spirituel, l’abrutissement d’une grande partie de la population par le triptyque tertiarisation, embourgeoisement et armes de distraction massive, autrement dit l’avilissement de l’Homme par la consommation, ait tout intérêt à discréditer une « idéologie » qui, de par les valeurs et la conception de l’Homme qu’elle met au cœur de l’organisation de son propre système, constitue son antithèse absolue.
Nous souhaitons être clairs, il ne s’agit pas ici de tenter une réhabilitation du Fascisme ou d’en faire l’apologie, et ce pour plusieurs raisons. D’abord parce que réhabiliter le Fascisme serait inutile, à la fois au regard du rapport de force en cours et étant donné le travail de sape qui a été effectué dans l’inconscient collectif des Occidentaux depuis soixante-dix ans, mais aussi et surtout car ce mouvement s’insère dans un contexte historique qui n’est pas le nôtre (le traumatisme de la guerre, un certain niveau de développement économique, une crise des systèmes parlementaires, la crainte d’une insurrection communiste généralisée, la faiblesse relative des appareils d’Etat, le problème non résolu de l’émergence des « masses », l’existence préalable d’une élite mystique constituée autour d’un chef aux qualités exceptionnelles, etc…). En réalité, nous nous intéressons moins au Fascisme dans son acception historique qu’en ce qu’il a d’éternel, d’immuable, de métahistorique et métapolitique. Nous nous intéressons moins au Fascisme comme fait historique né en 1919 et mort (exécuté) en 1945 que dans son essence absolue, sa signification la plus profonde, celle qui touche au sens même de l’existence. Car quel est le but ultime, le sens même d’une organisation politique si ce n’est d’offrir le cadre le plus propice au développement des potentialités humaines ? Le Fascisme dans son acception métahistorique propose un ensemble de réponses à cette question qui sont dignes d’un très grand intérêt et qui, à notre sens, constituent une solution viable, pour ne pas dire géniale, au problème de la modernité.
Pour comprendre l’importance et la signification ultime du Fascisme comme mouvement d’idées, il faut le replacer dans le cadre de la « superhistoire » (pour reprendre un terme évolien) mondiale mais surtout occidentale. En adoptant un point de vue global, il est possible de diviser l’histoire de l’Humanité en deux grandes périodes : une première caractérisée par un modèle de société traditionnel, une société hiérarchique organisée selon un certain ordre et où chacun trouve sa place. La seconde période correspond, elle, à l’émergence de la modernité que l’on peut corréler avec le moment où l’Etat (moderne) a cherché par son appareil bureaucratique à étendre son emprise sur l’ensemble du territoire et de la population qu’il englobe. Ainsi, à nos yeux, l’histoire de l’Occident depuis cinq-cents ans est le fruit d’une dialectique entre ces deux tendances (moderniste et « réactionnaire »). C’est en ayant cela à l’esprit que l’on peut réellement se rendre compte du caractère exceptionnel de l’ « idéologie » fasciste qui ne prônait pas un simple retour en arrière mais se proposait plutôt de « chevaucher » la modernité, c’est-à-dire d’en accepter toutes les implications, tout en les mettant au service d’une haute conception de la vie et de l’Homme. Pour le dire autrement, le Fascisme est parvenu à prendre la modernité à son propre jeu en proposant un modèle d’organisation moderne et efficace (et donc capable de concurrencer d’autres modèles d’organisation qui voient dans le progrès et la modernité une fin en soi), mais subordonné à un ensemble de valeurs éminemment spirituelles.
Le Fascisme n’avait donc pas tort de se présenter comme une forme de révolution anthropologique. Il était même plus que cela puisqu’il assumait le caractère de révolution métapolitique en ce qu’il est parvenu à dépasser chacun des deux modèles d’organisation des sociétés humaines qui avaient jusque-là été proposés : celui de la première « superpériode » qui correspondait à un modèle pyramidal proche du système des castes hindou, caractérisé par un certain immobilisme répondant au respect de l’ordre divin ; mais aussi celui de la seconde « superpériode » qui se fonde sur l’idéologie démocratique et libérale et implique un nivellement généralisé, n’acceptant pas l’idée d’une inégalité entre les hommes et jugeant donc intolérable que le pouvoir incombe exclusivement à un petit groupe que les Dieux auraient doté de capacités exceptionnelles. Cette conception a permis l’avènement de la démocratie et en parallèle l’émergence des castes bourgeoises/capitalistes. Nos sociétés actuelles sont la conséquence directe de ce long processus qui a permis à ces castes parasites de s’arroger le pouvoir (l’argent s’étant substitué comme critère d’élection aux vertus d’excellence, de rigueur et d’honneur qui ont toujours été au cœur de l’éducation aristocratique) et d’imposer leur propre solution au problème de la modernité que constitue l’émergence des masses : un abrutissement généralisé par un contrôle social continu qui doit détruire toute velléité de résistance et toute volonté de sortir du carcan capitaliste.La singularité du Fascisme se situe comme nous l’avons déjà dit, dans son dépassement de ces deux conceptions : moderniste/niveleuse, qui aboutit au règne de l’économique, du matériel, du bourgeois, et traditionnelle/hiérarchique, qui ne peut empêcher certains abus et surtout s’est montré incapable de résister face à la déferlante moderniste (on peut faire ce constat pour toutes les grandes civilisations qui aujourd’hui sont contaminées par le « progrès », y compris l’islam dont la résistance à la modernité est portée par un modèle qui finalement contient en lui les mêmes germes : prosélytisme, universalisme niveleur et destructeur d’identité, négation du passé, culte de l’abstrait qui aboutit au rejet de toute forme de beauté, et qui ressemble plus à du « communisme avec Dieu » qu’à l’islam de Suleyman le Magnifique ou de Saladin). En effet, le projet au cœur du Fascisme est la prise du pouvoir par une élite mystique, une nouvelle aristocratie, forgée par la guerre, cette mère qui leur a enseigné le renoncement, le sens du sacrifice, l’esprit de communauté mue par un même idéal, l’amour inconditionnel pour leur patrie, le mépris de tout ce qui est bourgeois, petit, vil, le mépris de ce qui est facile, confortable, de tout ce qui s’achète et se marchande et éloigne l’Homme de la seule chose qui compte vraiment : son lien indéfectible avec Dieu et avec l’éternel. La mission que s’était donné cette jeunesse ardente était des plus hautes, des plus belles et des plus nobles : régénérer le continent européen, lui tendre la main pour l’extraire de cette fange de médiocrité bourgeoise et de renoncement à toute grandeur dans laquelle elle se complaisait depuis tant d’années. La grande nouveauté de cette forme de réaction face au « progrès » est qu’elle est la première à avoir accepté l’émergence des masses dans la société, elle a accepté une forme de modernité mais en refusant toute forme de compromis sur les valeurs portées par l’élite au pouvoir (contrairement au gaullisme ou au poutinisme, même si le fascisme italien dans son acception historique y a été contraint pendant une certaine période, moins par renoncement que par son caractère imparfait dû à la concurrence de l’Eglise et de la monarchie). Et cette élite au pouvoir, contrairement aux élites démocratiques, n’a pas cherché à abrutir la masse ou à s’en désintéresser par négligence. Au contraire, elle a cherché à utiliser tous les moyens que la modernité lui offrait (moyens de communication, d’organisation, infrastructures, etc…) pour inculquer à cette masse les valeurs qu’elle considérait elle-même comme les plus élevées (sens du sacrifice, amour de la patrie et de la communauté, rejet du rationalisme, de l’utilitarisme et de l’individualisme, unité du corps de l’esprit, etc…).
En un sens le Fascisme fonde donc sa conception de la société humaine sur un nivellement « par le haut », par une forme de générosité des élites qui souhaitent aider le reste de la population à abandonner toutes ses conceptions matérialistes (qu’elles soient bourgeoises ou marxistes) en leur inculquant une conception plus haute de l’existence humaine. En quelque sorte, le Fascisme veut donc faire de tous les hommes des aristocrates en leur faisant intérioriser la supériorité des valeurs spirituelles sur les valeurs matérielles, la subordination de l’Homme à un ensemble de valeurs qui dépassent sa propre individualité et surtout donnent un sens à son existence. C’est en cela que l’on a pu parler (Emilio Gentile notamment) de « religion politique » à propos du Fascisme. On retrouve d’ailleurs dans la symbolique même du faisceau, emblème du fascisme italien mais qui pourrait s’appliquer à tous les autres, une excellente représentation de toutes ces considérations. En effet, la hache centrale symbolise la puissance virile, mystique et solaire du Fascisme, incarnée dans la chair par son élite. Autour de cette hache sont liées verticalement de nombreuses verges qui symbolisent les membres de la communauté de destin fasciste. Isolée, une de ces tiges n’est rien, elle peut être aisément rompue, elle n’a pas de sens en elle-même. Liée aux autres autour de la hache centrale, elle devient indestructible en prenant son sens dans cette structure organique, elle-même orientée verticalement par cette hache qui pointe vers le haut, en direction des plus hautes cimes. Certains métaphysiciens comme Guido de Giorgio ont même voulu voir dans la hache bifrons fasciste un équivalent du Janus bifrons, tourné vers le passé et l’avenir, et dont le point central contiendrait le « sens de l’éternité », comme le troisième œil de Shiva.
Nous conclurons ces quelques réflexions sur ce sujet en le mettant en relation avec la situation actuelle de l’Europe. Comme nous l’avons déjà dit, un retour du Fascisme aujourd’hui est chose impossible, et d’ailleurs peu souhaitable, étant certain que l’émergence d’internet et des nouveaux moyens de surveillance entraineraient des abus (comme c’est déjà le cas, et ce au nom d’idéaux bien plus bas). Cependant, ce que nous pourrions appeler « l’esprit du Fascisme » est quant à lui susceptible d’offrir une lumière et une direction dans les âges sombres qui s’annoncent. En effet, dans un contexte où l’immense majorité de la population occidentale est en « dormition » et où seule une minorité restreinte a conscience des réalités, cette idée d’impulsion « par le haut » reste d’actualité. La véritable question est de savoir quel type de société sortira des temps troubles qui nous attendent : un ensemble de petites communautés locales autosuffisantes si le Système s’écroule totalement, ou bien dans le cas d’une survie partielle des structures actuelles, une société qui demeurerait étatique. C’est dans ce dernier cas, notamment si comme nous le souhaitons, une élite mystique aux idéaux les plus nobles et aux convictions les plus inébranlables parvenait à s’emparer du pouvoir et à unifier le continent européen, que cet « esprit du Fascisme » pourrait se voir réactualisé. Alors, l’aigle impérial dans sa divine majesté envelopperait à nouveau l’Europe de son rayonnement protecteur et la porterait vers les plus hauts sommets, aux côtés de son antique compagnon, le soleil radieux de la gloire et de l’éternité.
Valentin Cantelmo pour le C.N.C
http://cerclenonconforme.hautetfort.com/le-cercle-non-conforme/
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Hommage d'un royaliste aux rois martyrs.
J’étais invité samedi 23 janvier à prendre la parole lors de la cérémonie d’hommage au roi Louis XVI organisée par l’Action Française au cœur de Paris, et j’ai ensuite suivi le cortège de fidèles monarchistes ralliant la chapelle expiatoire, bâtie sur l’emplacement du cimetière qui, au soir du 21 janvier 1793, avait recueilli les restes du monarque supplicié.
Voici le texte de ma courte intervention :
Déjà, il y avait eu ce procès unique et inique, cette condamnation à mort, ces adieux de la veille à ses proches, sa famille, son serviteur, ses geôliers…
Et puis, il y a ce parcours qui n’en finit pas, dans les rues d’un Paris brumeux et désert de peuple quand se dressent, tout au long de cette marche au martyre, les baïonnettes et les piques de la froide République…
Il y a ces marches à gravir, ces poignets que l’on offre aux liens, cette chemise que l’on délasse, ce cou que l’on dégage…
Qui est cet homme que l’on supplicie ?
Il est Capet pour les républicains amnésiques et hystériques, mais il est aussi Valois et Bourbon pour les hommes de longue mémoire ; il est Louis, et il est, par toutes les fibres de son corps, par tous les vaisseaux de son cœur, par tous les liens de sentiment, il est la France, il est Louis, roi de France, roi prisonnier, bientôt martyr ; il est ce lien vertical du temps, il est ce lien horizontal de l’espace français…
Il est aussi cet élan vers la foule de bonnets rouges sang, mais qui l’entendra ?
« Je meurs innocent des crimes dont on m’accuse ! Je prie Dieu pour que le sang que vous allez répandre ne retombe pas sur la France ! »
Il est le roi, il est encore le roi malgré la République qui le tue.
La lame, froide ; l’éclair, la tête qui tombe, la tête que l’on ramasse, que l’on brandit quand les hommes hurlent, d’un cri de haine, « Vive la République ! ».
Le roi est mort… Mais il n’y a plus de chancelier au plumet noir pour l’annoncer au balcon de Versailles, juste des corbeaux désolés qui volent au-dessus de la guillotine et du sang versé.
Le roi est mort… et ce sont les canons qui tonnent ; le roi, en ce sinistre jour de janvier, est mort !
Là-bas, dans un cachot sombre et humide, il est une famille qui se serre autour de la mère, il est des larmes qui coulent, des sanglots qui résonnent… Oui, le roi est bien mort… Et cette tête qui roule alors n’en finit pas de rouler tout au long de notre mémoire, de notre histoire…
Et pourtant, rien n’est fini !
Ici, dans ce cachot, la mère prend son enfant dans ses bras, le dépose sur le sol humide et verdâtre, puis, lentement, respectueusement, elle baisse la tête, elle s’incline devant l’enfant de sept ans, ce petit Louis, ce nouveau Louis…
Là-bas, le roi est mort, mais ici, entre les murs de la prison, le roi vit ; le roi est vivant, vive le roi, vive l’enfant-roi ! Vive Louis XVII, roi de France et de Navarre !
Il est une chose que jamais la République ne pourra comprendre, et que jamais, au cœur des hommes fidèles, elle ne pourra dénier : en France, le roi ne meurt jamais !
Mort en père, il renaît en fils… ou en frère…
Oui, quand le roi est mort, il est toujours vivant, à travers ses successeurs. Le roi est mort, vive le roi !
Bien sûr, le jeune Louis, XVIIème du nom, disparaît aux yeux des hommes, enfermé dans une prison dont jamais il ne sortira. Mais il est bien le roi, ce roi dont le nom brille sur les drapeaux de la Vendée catholique et royale, sur les poitrines des chouans de Normandie, du Maine et de Bretagne, sur les billets de la monnaie clandestine…
Ce roi n’a pas dix ans, mais la République en a une grande peur, et elle le tuera. Mais elle ne tuera pas le roi, l’idée, le nom, la réalité, la mémoire du roi…
Car aujourd’hui, en cette soirée humide, nous sommes là, et vous êtes là, fidèles, toujours fidèles, alors même que la République se termine en état d’urgence à défaut d’être un Etat tout court…
Alors, oui, le roi est mort, dix fois, vingt fois, quarante fois, mais « Ô Mort, où est ta victoire ? » Car toujours, nous chantons, nous clamons, cri de joie et d’espérance : « Vive le Roi ! ».
Jean-Philippe Chauvin
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DRDA : Les anges-gardiens du patrimoine
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Didier Le Fur : « Un sentiment national se construit à l’époque de François Ier »
Voilà 500 ans que François Ier a accédé au trône, et avec lui la dernière lignée des Valois. Mais son fils Henri II et ses trois petits-fils François II, Charles IX et Henri III n’auront pas sa légende dorée : la mémoire collective en a fait les pires rois de l’histoire. Didier Le Fur, l’un des meilleurs spécialistes de la période, a publié en avril une imposante biographie, François Ier (Perrin, 1024 p., 29,50 euros), fruit de six années de recherche. L’historien revient pour PHILITT sur le destin de ces cinq rois et montre comment, au gré des époques et des récupérations politiques, leur image a évolué et jeté un voile sur la réalité de leur règne à une période cruciale dans la construction de la France.
PHILITT : Dans l’histoire nationale, François Ier figure au panthéon des plus grands rois avec Charlemagne, Henri IV et Louis XIV. Cela a-t-il toujours été le cas ?
Didier Le Fur : Sa perception a évolué selon les périodes. Ses descendants Valois le considéraient comme un grand roi car c’était le chef de famille, à l’image d’Henri IV pour la dynastie de Bourbon. Mais avec l’avènement de ce dernier, en 1589, les Bourbons ont voulu noircir ce passé pour donner du prestige à leur lignée. François Ier est alors vu, jusqu’à la Restauration et en passant par Voltaire et Michelet, comme un roi faible car manipulé par les femmes – bien que ce soit faux – : sa mère Louise de Savoie, Diane de Poitiers, la duchesse d’Étampes… Son intolérance religieuse et ses augmentations d’impôts sont aussi soulignées.
Cette image disparaît à partir de la Restauration car le régime va chercher à réinventer une monarchie idéale d’avant l’absolutisme. François Ier a alors incarné la figure d’une France brillante, guerrière et chevaleresque. Bien que cette image se soit ternie à partir de la monarchie de Juillet, la dimension civilisatrice se maintient avec l’appui d’hommes de lettres comme Sainte-Beuve. Il a alors été servi par l’invention de la notion de Renaissance : on en a fait le premier roi de cette période, donc son flambeau. À partir de la conquête d’Algérie, en 1830, François Ier est utilisé pour promouvoir la conquête coloniale, tout comme saint Louis et Charles Martel.
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Le n°7 des Cahiers d'Histoire du nationalisme consacré à la Croix celtique
La croix celtique guide nos pas...
Symbole ancestral de notre civilisation européenne, la croix celtique est l’emblème sous lequel, à travers notre continent, se retrouvent ceux qui refusent la disparition programmée de notre identité.
Fidèles à leur vocation de traiter tout ce qui a rapport à notre combat, les Cahiers d’Histoire du nationalisme, édités par Synthèse nationale, ont décidé de consacrer leur septième livraison à ce symbole d’espérance pour lequel de nombreux patriotes sont morts.
Ce Cahier a été réalisé sous la direction de Thierry Bouzard. Il sort à l’occasion de la 9e Journée nationaliste et identitaire de Synthèse nationale.
Cahier d’Histoire du nationalisme n°7, réalisé sous la direction de Thierry Bouzard, 160 pages, 20 €Bulletin de commande Le commander en ligne cliquez ici http://lescahiersdhistoiredunationalisme.hautetfort.com/archive/2015/10/14/le-n-7-des-cahiers-d-histoire-du-nationalisme-consacre-a-la-5699931.html