culture et histoire - Page 1220
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ZOOM - « La petite histoire » Clovis et le cerf de Vouillé
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Hommage au Général Bigeard
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Hyacinthe de Gailhard-Bancel (1848 - 1936)
Hyacinthe de Gailhard-Bancel était né, le jour de la Toussaint de l’an de grâce 1848, à Allex, dans cette partie de la Drôme qui sert de Marche commune à la Provence et au Dauphiné. Le village repose dans un lit de la rivière, à mi chemin entre son confluent avec le Rhône et la ville de Crest dont le fier donjon commandait la porte du Diois.
C’est dans ce cadre villageois que grandira Hyacinthe ; c’est à l’école communale, alors dirigée par des Frères, qu’il apprendra à lire et à écrire. Mais l’enfant inquiète ses parents par une trop grande nervosité qui semble l’épuiser ; ils se demandent s’il pourra supporter le régime, alors assez rude, de l’internat pendant ses études secondaires. A quel conseiller sûr s’adresser autre que le saint prêtre dont la réputation de visionnaire prodigieux attire alors de véritables foules vers un misérable hameau des Dombes ?
La mère, en compagnie de l’enfant trop fluet, prend donc le chemin d’Ars, et s’en revient rassurée. L’abbé Jean-Baptiste Vianney a posé sa main sur la jeune tête blonde, et a dit simplement : « Madame vous pouvez mettre cet enfant au collège. Il guérira et il vous donnera beaucoup de consolations.»
Une fois de plus l’homme de Dieu aura été bon prophète, Hyacinthe deviendra exceptionnellement robuste ; il vivra longtemps, et ce n’est pas seulement pour sa mère qu’il sera une source de consolations.Le voilà donc élève à Montgré, près de Villefranche-sur-Saône, dans le célèbre collège que la Société de Jésus à créé pour la jeunesse du Sud-Est. H. de Gailhard-Bancel y fera connaissance avec toute l’élite de sa génération et y nouera bien des amitiés qu’il retrouvera plus tard toutes prêtes à faire équipe avec lui. Généreux, ouvert, vif, cordial, incapable de feindre, intrépide aussi, l’adolescent promet déjà tout ce que l’homme fait tiendra.
Après le baccalauréat, c’est la Faculté de Droit de Grenoble, puis l’inscription au stage du Barreau de Paris. Nous sommes en 1872, à l’heure où La Tour du Pin et Albert de Mun, sous l’impulsion de M. Maignen, décident de faire de l’œuvre des cercles Catholiques d’Ouvriers l’instrument pratique de la doctrine sociale catholique, et ce sera la grande chance de la vie de H. de Gailhard-Bancel que sa rencontre avec ces deux hommes dont il deviendra le disciple, l’ami et le compagnon de luttes. C’est la Tour du Pin qui le marquera le plus de son influence et qui le poussera vers les réalisations sociales pratiques dans le cadre de la profession et du terroir ; et, lorsque, trente ans plus tard, la fragilité de sa gorge obligera Albert de Mun à ne plus aborder la tribune que pour de rares et brèves interventions, H. de Gailhard-Bancel, devenu son collègue, prendra le relais du grand parlementaire catholique. Mais nous n’en sommes pas encore là. Brusquement, la mort soudaine du chef de famille met fin à cet apprentissage providentiel. Hyacinthe de Gailhard-Bancel dépouille la toge et abandonne la chicane pour venir remplir à Allex la tâche que Dieu avait dévolue aux siens : guider tout un petit monde rural, le conseiller, l’aider, l’entraîner vers le mieux, être enfin ce que Frédéric Le Play a défini une « autorité sociale », ne tenant son ascendant que des services rendus.
Comme il prend dès le début son nouveau rôle au sérieux, il s’affilie dès ce moment à la Société d’Agriculture de France qui vient d’être reconnue d’utilité publique et qui s’applique à développer et à répandre dans tout le pays les meilleures méthodes de culture. Mais cette action générale, il voudrait la décentraliser, la faire pénétrer dans les campagnes les plus reculées grâce à des associations locales de paysans.
…Mais M. le préfet de la Drôme, en rappelant à M. Gailhard-Bancel que la loi française interdisait les associations de plus de vingt personnes et en lui refusant l’autorisation demandée, eut tôt fait de le ramener à une vue plus exacte des possibilités que la IIIè République offrait aux chimériques de son espèce !
Par bonheur, le vote de la loi du 21 mars 1884 allait lui permettre de reprendre espoir.
Ce n’est pas que les auteurs de cette loi aient eu le moins du monde l’intention de permettre aux paysans de se grouper pour la défense de leurs intérêts professionnels : lorsque son texte parvint sur le bureau du Luxembourg, aucun député n’avait songé, au cours des longs débats qu’il avait suscités au Palais-Bourbon, d’y insérer une clause qui intéressât les agriculteurs.Dans l’ouvrage attachant où il a réuni les souvenirs de sa vie syndicale et parlementaire. Les Syndicats Agricoles aux champs et au Parlement, M. de Gailhard-Bancel nous conte par quel heureux hasard un modeste sénateur, qui n’eut pas, au cours de sa vie parlementaire, d’autre occasion de passer à la postérité, devint le père du syndicalisme agricole :
« Ce sénateur, M. Oudet, entrait dans la salle des séances au moment où le Président donnait lecture du texte de l’article 3 de la loi, qui était ainsi conçu : « Les syndicats professionnels ont exclusivement pour objet l’étude et la défense des intérêts économiques, industriels et commerciaux. »
- Et pourquoi pas agricole ? demanda M. Oudet, dans une interruption.
- Pourquoi pas, en effet ? Et le Sénat à l’unanimité décida que le mot agricole serait introduit dans le texte de l’article 3. »Il faudra un second hasard, non pas pour que M. de Gailhard-Bancel songe à utiliser ce texte pour créer un Syndicat Agricole à Allex, mais pour qu’il s’y décide. Le jeune maître des Ramières passe ses journées dans les champs à cette époque printanière, et, le soir venu, n’a guère le loisir de lire ce qui s’est déjà fait ailleurs dans cet ordre d’idées, ni l’envie de jeter sur le papier des projets de statuts. Heureusement, la Providence intervient à nouveau : un cheval ombrageux et effarouché, une voiture qui verse dans le fossé, un bras gauche cassé…, et voilà réunies les conditions de quinze jours d’arrêt forcés à la chambre, au bout desquels la rédaction des statuts du Syndicat Agricole d’Allex sera achevée ! Ils seront déposés le 6 décembre 1884, trois mois après ceux des Syndicats Agricoles de Poligny et de Die qui leur ont servi de modèle ; et c’est le moment de prendre acte que les trois premiers fondateurs de syndicats agricoles : MM. Louis Milcent, de Fontgalland et de Gailhard-Bancel sont trois catholiques et royaliste fervents.
Grâce à sa réussite dans le cadre de sa paroisse, il ne fut pas difficile à M. de Gailhard-Bancel de faire proliférer le syndicalisme agricole en Bas-Dauphiné. Dès 1885, le village voisin de Grane crée son syndicat; en 1886, toutes les communes appartenant aux deux cantons de Crest se constituent en sections syndicales du syndicat de Crest. En 1881, la contagion gagne les cantons voisins, si bien que cette année-là est marquée par la fondation de l’Union des Syndicats de la Drôme, sous la présidence de M. de Fontgalland.
M. de Gailhard-Bancel avait une autre idée de la doctrine sociale chrétienne. Etant partisan, au contraire, d’une organisation corporative unitaire, il ne lui fût pas venu à l’esprit d’accoler l’épithète de catholique aux Syndicats Agricoles qu’il préconisait. Mais, il trouvait naturel que ces Syndicats, fondés dans n pays où le catholicisme était la religion très largement dominante, fussent imprégnés de la même atmosphère chrétienne que les villages où ils s’instituaient. Un esprit aussi profondément croyant que le sien ne pouvait imaginer qu’il en fût autrement. C’est dans sa foi que lui-même trouvait le jaillissement intarissable de son dévouement envers son prochain ; comment eût-il pu penser qu’il en fût autrement chez autrui ? :
« Quand le bon Dieu, se plaisait-il à redire, donne à un homme de l’influence, de la fortune, de la vigueur, des loisirs, ce n’est pas uniquement pour son profit personnel qu’il les lui donne, c’est pour qu’il les mette au service de ses citoyens. »Exigeant pour lui, indulgent pour les autres, il n’eût jamais songé à imposer à son entourage, comme une obligation, ce qui lui était nécessité personnelle. Mais il n’avait pas besoin d’exhorter pour entraîner, il lui suffisait d’obéir à sa règle de vie.
Ce n’est pas lui qui proposa aux syndiqués de son terroir de faire une retraite fermée annuelle, c’est un des membres du syndicat d’Allex qui lui en donna l’idée en lui écrivant :
« Vous nous avez rendu beaucoup de services matériels grâce au Syndicat, et nous vous en sommes bien reconnaissants ; mais vous ne nous en rendez pas au point de vue religieux, et pourtant ce serait bien nécessaire. Pensez-y ; nous sommes quelques-uns qui attendons de vous ce service. »De cette requête devait naître ces retraites réservées aux membres des Syndicats et auxquelles la Trappe de N.D. d’Aiguebelle offrait son cadre discret et ombragé ; et aussi ces pèlerinages paysans à N.D. de l’Osier et à N.D. du Laus où l’exposé du conférencier agricole succédait au sermon du prédicateur.
M. de Gailhard-Bancel avait les dons naturels de l’orateur populaire : la voix chaleureuse dont un léger blèsement ne gâtait nullement le charme, la phrase ample, harmonieuse et bien construite, l’éloquence simple et imagée, et, par-dessus tout cela, un accent de conviction ardente qui enflammait son auditoire.
Rapidement, il devint le conférencier attitré des Congrès cantonaux catholiques où une place était toujours réservée aux problèmes ruraux.Le Dauphiné, la Provence, le Velay, le Lyonnais faisaient à l’envi appel à lui, et sa renommée devint si grande dans tout le Sud-Est que, lorsque les catholiques du Haut-Vivarais (où paradoxalement, il n’avait jamais été appelé !) cherchèrent, en 1898 un candidat capable d’enlever la première circonscription de Tournon à la franc-maçonnerie, c’est à M. de Gailhard-Bancel qu’ils firent appel.
L’apôtre du syndicalisme agricole s’était toujours défendu d’avoir des visées politiques, afin de garder à son action corporative un caractère totalement désintéressé. L’argument du danger grandissant que
faisait courir à la France la politique de décatholicisation méthodique poursuivie par le gouvernement de la République n’eût pas suffi à le déloger de cette position de principe. Il y fallut les instances pressantes du saint évêque de Viviers, et, finalement l’ordre formel donné à sa conscience de fils de l’Eglise par Mgr Bonnet. Vainement objecta-t-il : « Mais, Monseigneur, je suis royaliste ! » Il s’entendit répondre : « Pas plus que moi, cher M. de Gailhard ! Je ne vous demande pas de ne plus l’être. Je vous demande simplement d’être candidat de défense religieuse et d’action sociale dans le cadre des institutions que la France s’est donnée. »Cette formule édulcorée de ralliement est la seule qu’il accepta jamais ; encore fut-elle pour lui un sacrifice méritoire !
Sa candidature de 1898 fut un très honorable échec, qui eut bientôt sa revanche, à l’occasion d’une élection partielle. Le 31 décembre 1899, Hyacinthe de Gailhard-Bancel était élu député de Tournon. Il devait représenter jusqu’en 1924 cette pittoresque région des Boutières, peuplée de montagnards rudes et énergiques que, depuis les guerres de religion, le dualisme confessionnel fait s’affronter farouchement.Les catholiques du Haut-Vivarais, qui retrouvaient en lui leur foi intransigeante, l’adoptèrent avec enthousiasme et lui vouèrent une fidélité dont le temps n’usa point la ferveur. Chaque année, au premier dimanche d’août, ils accouraient par milliers sur le haut sommet où repose le corps de Saint-Jean-François Régis qui garda leurs ancêtres de l’hérésie huguenote, et, après la messe, célébrée en plein air dans le site grandiose de Lalouvesc, ils acclamaient passionnément leur député exaltant en termes magnifiques leur métier et leur croyance. C’est là que nos yeux et nos oreilles d’enfant ont vu et entendu celui dont le nom éveille encore chez nous l’écho d’une reconnaissante admiration.
Tel fut le précurseur de l’Action Catholique Rurale.
La Providence devait lui envoyer des épreuves à la mesure de sa grade âme : la Grande Guerre lui prit trois de ses fils et sa fille unique, religieuse en exil. Cependant, la mort miséricordieuse, qui venait le prendre, après quatre-vingt-six ans de vie bien remplie, le 22 mars 1936, épargnerait à ses yeux de chair l’affreux spectacle de la mort de son fils Henry, ancien officier de marine, devenu à son tour le maître des Ramières et l’animateur des Syndicats de la Drôme, arrêté par les F.F.I. à la Libération pour le crime majeur d’être syndic départemental de la Corporation Paysanne, arraché à la prison de Valence par un assaut de P.T.P. communistes, sauvagement abattu sur une place de la ville, avec défense à quiconque de recueillir le pauvre corps martyrisé et livré pendant vingt-quatre heures aux outrages de la populace…http://www.royalismesocial.com/index.php?option=com_content&view=article&id=45&Itemid=60
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Orthographe : l'Académie remet le ministère de l'Education à sa place
Dans une déclaration publiée hier :
"Au moment où le ministère de l’Éducation nationale décide de mettre en application les rectifications orthographiques recommandées par le Conseil supérieur de la langue française et publiées par le Journal officiel le 6 décembre 1990, qui serviront de référence dès la prochaine rentrée scolaire pour l’enseignement de l’orthographe dans les collèges, l’Académie française, dans sa séance du 11 février 2016, tient à rappeler la position qui a été la sienne lors de l’adoption de ces recommandations.
Par trois textes successifs, l’Académie française s’est exprimée sur ce sujet.
Dans sa séance du 16 novembre 1989, confrontée à un projet de simplification de l’orthographe, elle a adopté à l’unanimité une déclaration qui rappelait fermement son opposition à toute modification autoritaire de l’orthographe. L’Académie a réaffirmé qu’il n’appartient ni au pouvoir politique ni à l’administration de légiférer ou de réglementer en matière de langage, l’usage, législateur suprême, rendant seul compte des évolutions naturelles de la langue, qui attestent sa vitalité propre.
Sans se montrer fermée à certains ajustements ou tolérances, l’Académie s’est donc prononcée en faveur du maintien de l’orthographe d’usage, conseillant « de laisser au temps le soin de la modifier selon un processus naturel d’évolution » qui ne porte pas atteinte au génie de la langue et ne rende pas plus difficile d’accès l’héritage culturel.
Après qu’eut été constitué un groupe d’étude sur cette question au sein du Conseil supérieur de la langue française, l’Académie, sollicitée de rendre un avis, et informée des seuls principes guidant l’action de cet organisme – refus de toute imposition autoritaire de normes graphiques et sanction de l’usage pour les rectifications proposées –, a voté à l’unanimité dans sa séance du 3 mai 1990 un second texte, marquant son accord avec les lignes directrices du projet en préparation. C’est cet accord, voté en l’absence de tout texte et ne portant que sur des principes, qui est invoqué aujourd’hui comme une approbation des directives devant entrer en application dans l’enseignement secondaire à partir de la prochaine rentrée.
L’Académie s’interroge sur les raisons de l’exhumation par le ministère de l’Éducation nationale d’un projet vieux d’un quart de siècle et qui, à quelques exceptions près, n’a pas reçu la sanction de l’usage. Plus que la maîtrise de l’orthographe, défaillante, c’est la connaissance même des structures de la langue et des règles élémentaires de la grammaire qui fait complètement défaut à un nombre croissant d’élèves, comme le montrent les enquêtes internationales menées ces dernières années, qui, toutes, attestent le net recul de la France par rapport à d’autres pays européens dans le domaine de la langue.
En conclusion, pour l’Académie, il est urgent d’engager dès l’enseignement primaire le redressement souhaité par tant de nos concitoyens, en rétablissant les conditions d’une vraie transmission du savoir. Tel est l’enjeu d’une réforme véritable de notre système éducatif, qui placerait de nouveau l’acquisition et la maîtrise des connaissances au cœur de ses préoccupations, et dont des dispositions incidentes ne permettent pas de se dispenser."
http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html
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Entrevue exclusive des fondateurs du mouvement DEUS VULT par Bibliothèque De Combat
Merci à BDC de nous avoir proposé cet entrevu.
- BDC – Vous êtes à l’origine d’un jeune mouvement catholique et nationaliste de formation très récente qui commence à faire parler de lui. D’où vous est venue l’idée ?
DV – Nous sommes avant tout une école de formation métapolitique et culturelle. L’idée de fonder un mouvement à proprement parler est venue après.
Nous n’avons pas vocation à faire de la « concurrence » à d’autres camarades mais plutôt à proposer à ces mêmes camarades une formation solide, sans engagement obligatoire à Deus Vult par ailleurs.
Nous sommes tous issus du courant nationaliste militant, mais nous avions l’impression que les collages et les tractages sans formation parallèle ne servaient à rien et que beaucoup d’autres mouvements s’y étaient employés avant nous sans résultats concrets.
Nous avons nous-mêmes suivi diverses formations et après avoir étudié les méthodes de nos adversaires, nous avons constaté que l’idéologie de mai 68, le libéralisme, le modernisme et l’esprit de la Révolution en général s’étaient imposés grâce à leur emprise sur trois grands secteurs : la culture, l’enseignement et les médias.
Dans notre mouvance, peu de groupes s’intéressent à ces domaines bien qu’on sente un nouvel attrait aujourd’hui pour le combat métapolitique et culturel.
Nous sommes donc partis avec la volonté de créer un mouvement dont l’action doit aboutir à un anti-mai 68, en proposant via diverses associations liées à Deus Vult un accès constructif à la culture ainsi qu’à une formation intellectuelle et pratique dans le but de forger à terme une nouvelle génération de militants, instruite et capable d’agir le plus efficacement possible.
En plus d’apporter une formation à des militants, nous cherchons également à toucher l’ensemble de la jeunesse française dans l’optique d’un véritable renouveau culturel et surtout moral dont nos populations, hélas de plus en plus décadentes, ont cruellement besoin, et qui est un préalable indispensable à tout redressement politique durable.
- BDC – Quel est le profil des fondateurs de ce mouvement ?
DV – Nous préférons parler d’esprit, et l’esprit qui anime les cadres de Deus Vult est celui du dépassement de soi, de la prise d’initiative et du sacrifice au service du Bien commun. Nous sommes à la recherche d’une certaine excellence à la fois intellectuelle, spirituelle et sportive.
- BDC – Avez-vous des maîtres à penser ?
DV – Nous en avons Un : Notre Seigneur Jésus-Christ, qui est le moteur de notre combat car nous avons la conviction que rien ne peut être bâti sans Lui. Comme l’écrivait justement Saint Pie X, « on n’édifiera pas la société si l’Église n’en jette les bases ». Notre combat pour la Royauté sociale de Notre-Seigneur est donc primordial.
Ensuite nous parlerons plutôt de grands « inspirateurs », sur des points bien précis :
Saint Louis pour son intransigeance en matière de foi et son art chrétien du gouvernement des peuples.
Charles Péguy pour sa prose qui encense si bien la France éternelle.
Joseph de Maistre pour sa philosophie contre-révolutionnaire.
Monseigneur Lefebvre pour son combat pour la Sainte Messe et l’Église de toujours.
Charles Maurras pour sa doctrine nationaliste et royaliste.
Robert Brasillach et Léon Degrelle qui, chacun dans leurs engagements respectifs, sont allés jusqu’au bout du sacrifice et ont toujours su voir le monde en poètes.
Mais nous nous intéressons également à certains de nos contemporains comme Julien Langella avec son ouvrage ‘La jeunesse au pouvoir’, Alain Escada qui mène avec courage le combat pour une société catholique, ou encore certains historiens dans leurs luttes pour la vérité historique.
De manière générale, nous nous inspirons de tout ce qui est fidèle à la pensée française et chrétienne.
- BDC – Si l’on en juge par les actions militantes des membres de Deus Vult relayées sur votre site web, le mouvement semble essaimer un peu partout en France. Combien êtes-vous et dans quels secteurs êtes-vous situés ?
DV – Le groupe ayant été lancé en région parisienne, la plupart de ses membres sont en Île-de-France, mais nous avons ouvert des antennes locales et des relais dans plusieurs régions : en Aquitaine, Lorraine, Pays de Loire, Anjou, Toulousain, Normandie et Flandre-Artois-Hainaut. Nous avons vocation à étendre notre idéal à tout le Royaume de France, qui est le royaume de Marie.
À notre heureux étonnement, cette initiative française est en train de s’étendre en dehors de nos frontières et devient universelle, avec le lancement récent de Deus Vult Angleterre, Canada et Amérique. Nous pouvons également vous annoncer la naissance prochaine de Deus Vult Mexique et Autriche.
- BDC – Vous avez déjà à votre actif quelques jolies réalisations : abattage d’un arbre maçonnique de la laïcité relayé par la Voix du Nord, conférence d’Alain Escada sur Degrelle, site très intéressant et fréquemment mis à jour… Avez-vous défini une stratégie particulière pour faire parler de vous ?
DV – Notre communication est assez classique et s’exprime principalement via notre journal sur la toile, reconquetefrancaise.fr, et l’utilisation des réseaux sociaux.
Vous pourrez y trouver des compte-rendus d’activités, des articles de fond, des commentaires d’actualité, des billets d’humour, des reportages etc…
En tant que soldats politiques, nous communiquons également à l’aide du militantisme classique avec les collages, tractages etc…
Nous partons du principe que vous ne pouvez pas prétendre vouloir faire la « révolution nationale » si vous n’êtes pas capables de distribuer des tracts ou encore passer une nuit blanche à militer ! Le militantisme est très formateur, favorise une saine cohésion et permet de garder les pieds sur terre.
- BDC – Quelle physionomie souhaitez-vous donner à terme à Deus Vult ? Un simple mouvement politico-religieux amical ? Un parti politique qui se présente à des élections locales ? Une milice ?
Deus Vult est à l’origine un groupe d’amis, et nous voulons que cela reste une de ses particularités, avec la construction d’un véritable esprit communautaire qui débouche sur le renouveau et le renforcement d’une société chrétienne, via nos cercles de boxe, d’œnologie, de lecture et de réflexion, de cinéma, de chant, et via des conférences.
Notre but est de poursuivre par nos actions auprès des jeunes et moins jeunes le travail de structures déjà existantes telles que les écoles hors-contrat ou les prieurés de la FSSPX par exemple, tout en proposant un panel de formation plus vaste.
Notre prochain projet porte sur la création d’une ‘web-TV’ avec micro-trottoir et des reportages culturels enracinés.
- BDC – Deus Vult est-il uniquement un mouvement de jeunes ? Quels profils recrutez-vous en priorité ? Faut-il être obligatoirement catholique ?
Deus Vult est ouvert à tous, favorable aux rencontres intergénérationnelles enrichissantes, même si notre cible principale reste la jeunesse.
Il faut néanmoins accepter le socle commun, qui est fondé sur l’amour et la défense de la France, de l’Europe et de la Chrétienté.
Les profils recrutés en priorité sont donc des blancs de religion ou de culture catholique.
- BDC – Que diriez-vous à un lecteur qui se sent en phase avec vos analyses pour le motiver à vous rejoindre ?
« Deus Vult », qui est la devise historique des chevaliers croisés, se traduit en français par « Dieu le veut ! ». Or le Bon Dieu exige que nous œuvrions pour Lui et pour la restauration de son règne sur chacun de nous et sur la société.
À travers notre structure vous pourrez recevoir une formation politique, transmettre à votre tour vos connaissances, et acquérir les bases du militantisme tout en participant aux diverses activités culturelles que nous avons évoquées. Le tout dans une saine (et sainte) ambiance où la pratique de la prière s’accompagnera de celle de l’humour conjugué à un solide esprit de camaraderie.
De bons moments en perspective donc !
- BDC – Qu’est-ce qui vous différencie d’autres organisations comme le Front National, le Parti de la France ou le très récent Parti Nationaliste Français ?
Nous nous différencions des « partis politiques » car nous n’en sommes tout simplement pas un. Les partis divisent un pays alors que nous cherchons au contraire l’unité. À dire vrai nous ne sommes tout simplement pas pour la démocratie, à l’exception des échelons municipaux et corporatifs.
Alors que les partis électoralistes sont contraints de courtiser le public, nous avons la volonté de changer du mieux que nous pouvons la société. Nous voulons œuvrer pour le bien commun de manière plus charnelle, ancrés dans la réalité et le quotidien des Français du XXIe siècle.
En outre, nous misons sur la qualité de notre action et non sur la quantité de votes en notre faveur.
L’esprit d’apostolat nous semble également être un principe essentiel, car beaucoup de nos camarades n’ont pas reçu d’éducation religieuse et ne connaissent pas ou mal la religion catholique, qui a fait la grandeur de la France et permet seule de sauver son âme.
Deus Vult.
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Passé Présent n°89 - La séparation et guerre de Corée
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Pierre-Antoine BERRYER
Vers 1844, d’incessants combats furent menés par un avocat de talent dénonçant les injustices (Liberté de la presse, le général Cambronne...). Pierre Antoine Berryer (1790-1868) fut un grand défenseur du peuple, grand perdant de la révolution de 1789. Il devint royaliste par empirisme en voyant la condition ouvrière et les désastres révolutionnaires.
"Alors j'ai compris que : malheur aux nations dont l'existence a pour base, ou la mobilité des passions populaires ou le génie d'un grand homme qui conduit à d'éclatantes victoires, mais aussi à d'affreux revers. Alors j'ai compris la nécessité d'un principe. D'un principe qui assure la stabilité du pouvoir, non pas pour l'intérêt de la "personne-moi", mais pour l'intérêt de tout un peuple qui, sous la fixité de l'ordre et de la loi qui le constituent, sent la liberté de son action, l’indépendance de sa vie et la faculté d'exercice de toutes ses puissances".Il luttera contre les lois iniques interdisant à l'ouvrier de s'associer pour son prétendu intérêt commun (loi le Chapelier 1791). La défense des compagnons charpentiers de la Seine ,venus endimanchés pour l'occasion, poursuivis pour délits de coalition et atteintes à la liberté du travail (art 415/416 du Code Pénal). Ces compagnons réclamaient une augmentation de salaire, celui-ci resté le même depuis 12 ans. Tout comme avec les ouvriers imprimeurs en 1862,Berryer plaida en faveur du droit de réunion inexistant depuis la Révolution. Ecoutons le : "Mais que veulent les ouvriers ?" dira-t-on. Ils ont, comme tout le monde, la liberté que leur donne la loi de 1791: pourquoi ne s'en prévalent-ils pas ? Ah, c’est que, depuis 1791,les choses ont bien changé. La loi de 1791, abolissant les forces collectives, avait étendu à l'individualité les pouvoirs les plus grands; il ne devait plus y avoir de corporation, plus d'assemblées, plus de registres, plus de présidents; les forces collectives étaient détruites, afin que la France, disait-on, pût jouir des efforts individuels, de l'activité de chacun. C’était l'utopie du temps. Mais aujourd’hui, qui donc n'est pas corporé ? Nous ne voyons autour de nous que chambres syndicales : agents de change, notaires,avoués,huissiers,entrepreneurs de tous les corps d'état, tous ont leur chambre ; tout le monde est en corporation; à une condition cependant : c'est qu'on soit maître.
Et quand on sera ouvrier, on sera l'homme isolé, réduit à la seule force individuelle. S’il arrive à l'ouvrier de vouloir communiquer avec l'intelligence des siens, il commettra un délit ! La liberté des transactions, la loi de 1791 ! Savez-vous ce qu'il en reste ? Je vais vous le dire : il en reste l'oppression de ceux qui ont le plus besoin de protection. Je ne suis certainement pas un agitateur, je suis essentiellement conservateur, et c'est pour cela même que je repousse les traités de gré à gré entre le maître et l'ouvrier; le traité de gré à gré, c’est le marché de la faim ; c’est la faim laissée à la discrétion de la spéculation industrielle"
Comme tant d'autres royalistes sociaux du XIXème siècle, sa tâche sera de recréer les conditions humanistes de vie au travail et dans la cité, perdues par les destructions des corps intermédiaires au nom des principes totalitaires de 1789.Ces catholiques sociaux monarchistes et progressistes parce que traditionnalistes eurent à affronter le déchainement des libéraux de gauche comme de "droite». Ce fut pour l'honneur et la justice que ces royalistes se dressèrent comme jadis ils le faisaient, en protégeant et en soulageant les misères du peuple. Comme le proclamait le RP de Pascal : "nous sommes sociaux parce que royaliste et peut être plus que parce que catholique. Comme catholique, je m'occuperais peut-être plutôt de questions de charité que de justice ; tandis que, comme royaliste, je vois que, toujours, les royalistes français ont été à la tête de véritables réformes pour le bien du peuple."
Pierre Antoine Berryer s'éteignit en 1868 après une vie bien remplit de combats pour les causes justes et restera dans la mémoire comme le défenseur des ouvriers, ceux de la Seine et des célèbres canuts de Lyon."O Monseigneur,
"O mon Roi, on me dit que je touche à ma dernière heure.
"Je meurs avec la douleur de n'avoir vu le triomphe de vos droits héréditaires, consacrant le développement des libertés dont la France a besoin. Je porte ces vœux au ciel pour votre Majesté, pour sa Majesté la Reine, pour notre chère France."
F.WINKLER
http://www.royalismesocial.com/index.php?option=com_content&view=article&id=1&Itemid=17
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(8) Rome, grandeur et decadence d'un Empire - La Colère des Dieux
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Comment le désir d'émancipation libérale est porteur d'un système post-totalitaire
Entretien avec Chantal Delsol
Dans son dernier livre, la Haine du monde, Chantal Delsol explique comment l'Occident postmoderne mène une croisade contre la réalité du monde au nom de l'émancipation totale.
Chantal Delsol, philosophe, membre de l'Institut, poursuit une oeuvre majeure à la croisée de la métaphysique et du politique. Elle est l'auteur de nombreux ouvrages aux éditions du Cerf dont "Le Nouvel âge des pères" (2015), "Les pierres d'angles" (2014) et "L'âge de renoncement" (2011).
Atlantico : Selon vous, la volonté d'émancipation par le communisme, ou celle de la période de la Terreur, venait d'en haut. Elle était imposée par l'Etat, alors qu'aujourd'hui elle est individualisée. Cette nouvelle forme de l'émancipation est-elle meilleure ou pire ? Pour quelles raisons ?
Chantal Delsol : Meilleure ou pire tout dépend selon quels critères. La terreur est ce qu’il y a de pire, et quand on pense à ce qu’ont subi les sujets des totalitarismes on aurait honte de comparer à quoi que ce soit. Cependant il faut préciser une chose : la terreur détruit les vies et les existences, mais en semant des martyrs elle sème aussi la résistance et la ferveur : les militants des droits de l’homme écrivent en cachette, les prêtres disent la messe dans les caves. Mais la dérision détruit beaucoup plus surement, ce peut être une sorte d’acide sur lequel l’herbe ne repousse plus.
Pour lutter contre la terreur il faut être courageux, pour lutter contre la dérision il faut être intelligent et profond : il faut carrément retourner aux racines – c’est plus difficile et cela confère à la dérision une plus grande force de frappe.
Cette recherche d'une émancipation plus personnelle n'est-elle pas due au fait que les "simples" citoyens ne croient plus au politique et aux élites, dont ils se sentent déconnectés?
C’est dû à l’individualisme en général. Et au dégoût de l’oppression étatique et idéologique après ce qui s’est passé au XX° siècle. Personne n’acceptera plus de devenir le pion d’un système. Mais les mêmes finalités doivent être obtenues individuellement. L’un des exemples les plus intéressants est l’ « eugénisme libéral », qui nous montre que finalement ce que l’on reprochait à Hitler ce n’était pas l’eugénisme, mais le fait que cet eugénisme venait de l’Etat – puisque nous le justifions aujourd'hui quand il est individuel. Ce raisonnement date d’ailleurs de la période révolutionnaire. Par exemple, on le trouve chez Sade (dans Français encore un effort…) quand il délégitime la peine de mort parce qu’elle vient de l’Etat, et la justifie quand elle est le fruit du désir individuel…
Notre volonté d'émancipation est-elle finalement plus destructrice que créatrice ? Dans certains cas, n'exprime-t-elle pas une forme de négation coupable, ou en tout cas dangereuse, de la réalité ? Lesquels ?
L’émancipation est évidemment constructrice : comment peut-on nier par exemple que l’abolition de l’esclavage par les sociétés occidentales était constructrice de civilisation ? Mais l’émancipation commence à engager des destructions quand elle récuse la notion même de limite, quand elle se déploie sans réfléchir. Je pense qu’il y a là une négation de la réalité parce qu’une réalité résiste : une réalité anthropologique et morale que nous ne pouvons pas évincer. L’être humain ne peut pas devenir n’importe quoi, la différenciation du bien et du mal, non plus (sinon nous ne serions pas si horrifiés devant les destructions totalitaires). Tout n’est pas possible !
Sans pointer bêtement du doigt une catégorie de la population en particulier, qui est à l'origine de cette négation de la réalité ?
D'une manière générale, les courants qui récusent l’existence d’une anthropologie et d’une morale qui nous précèdent et nous dépassent. C’est à dire les pensées de la déconstruction en philosophie, en littérature, en art, et en politique une grande partie des courants de gauche. C’est extraordinaire de détester la réalité à ce point. Nous avons vu tout le long du XXe siècle les désastres humains qui se produisent quand on dit « tout est possible », et il y a des courants qui continuent à croire que tout est possible.
C’est le sujet de mon livre.
Pourtant nous souffrons d'une vacuité du symbolique. Alors comment ré-enchanter le monde sans tomber dans l'écueil du progressisme aveugle que vous dénoncez ?
Il ne faut pas croire que la vacuité du symbolique dont vous parlez peut trouver une réponse dans je ne sais quelle nouvelle construction. On ne ré-enchante pas le monde parce qu’on le décide ! D'ailleurs je ne vois pas en quoi « ré-enchanter le monde » nous ferait tomber dans le progressisme aveugle… Le phénomène de refus de la réalité que je décris, est à la fois vide de symbolique (dans son matérialisme par exemple), et aussi créateur de certains ré-enchantements (par le retour aux mythes, dans j’ai parlé dans L’âge du renoncement)…
Peut-on parler d'une nouvelle génération plus "rebelle" et défiante, ou d'un contexte qui rend cette demande de rupture plus forte ?
Les générations qui viennent sont capables de répondre à ces destructions dont je parle. Elles ont compris qu’il fallait retourner aux fondements pour lutter contre la dérision. Je suis frappée par leur courage et leur détermination. Ma génération, qui est celle de Mai 68, n’est pas aussi sympathique ! Elle est tombée tout entière dans les idéologies les plus violentes et n’a jamais assumé ses convictions meurtrières. Nous avons des enfants qui ne nous ressemblent pas et c’est une bonne chose. -
Action française [Ile de France] Cercle du 12 février
Succès de la conférence d’hier à Paris sur « L’idée de contre-révolution avant Maurras ».