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culture et histoire - Page 1221

  • Olivier de SERRES 1539 - 1619

    Agronome français,
    "De l'honneste comportement en la solitude de la campagne"
    Né  à Villeneuve-de-Berg en 1539, son père est premier consul de Villeneuve-de-Berg et recteur de l'hôpital, sa mère Louise de Leyris est la fille d'un notaire, greffier des Etats du Vivarais.

    La famille est protestante et permet à Olivier ainsi qu'à ses frères et sœurs d'accéder à l'enseignement et de voyager en Europe.
    Très tôt, il fait preuve d'une curiosité intellectuelle semblable à celle des humanistes de la Renaissance. Olivier de Serres est décrit tout à la fois comme un huguenot courageux, un agriculteur exemplaire, un savant précurseur, un époux attentionné, un père de famille attentif, un fin lettré et un gentilhomme avisé.
    "…tandis que, dans ton siècle, beaucoup allaient vêtus d'armures, la croix sur l'épaule et l'épée au côté, toi tu marchais modestement, en petite collerette, barbiche et coiffé ras, dans un chemin de buis; la bêche et le râteau étaient tes seules armes", ainsi est-il vu par Edmond Pilon (Collection du Pigeonnier de Saint-Félicien en Vivarais). Après des études à l'Université de Valence il acquiert le domaine du Pradel dominé par la forteresse de Mirabel, situé à une lieue de Villeneuve-de-Berg. Gentilhomme huguenot, il exploite lui-même les terres, où l'ont confiné les guerres de religion qui ruinent le royaume. Le Pradel devint ainsi un laboratoire, une ferme expérimentale, le lieu où l'intuition de la modernité agricole a jailli et où l'essai a administré la preuve empirique de la validité des inventions.
    Les méthodes de cultures sont très archaïques à cette époque.

    Olivier de Serres fut un des premiers à pratiquer une agriculture raisonnée dans son domaine agricole du Pradel de près de 200 hectares, par utilisation de l'assolement (alternance des cultures sur le même terrain). Il découvre que la culture de la luzerne enrichit la terre et permet l'année suivante de meilleures récoltes sur le terrain où elle a poussé.
    Il recommande aux paysans français d'observer un certain nombre de principes par la pratique de plusieurs cultures.
    Il importe différentes plantes : la garance des Flandres (teinture rouge), le houblon d'Angleterre (pour la bière).
    Il acclimate le maïs et le mûrier, ce dernier importé de Chine permettait la culture du ver à soie, et par conséquent la production du fil pour confectionner le textile.

    Aussi , lorsqu'en avril 1598, Henri IV, après la publication de l'édit de Nantes, lance un appel aux bonnes volontés, pour ressusciter le royaume, Olivier de Serres se met à son service.
    En effet le royaume d'Henri IV, est dévasté par les guerres de religion, il est pris dans l'engrenage dramatique de la misère paysanne, des disettes et des famines.
    En novembre 1598, Olivier de Serres se rend à Paris pour régler la succession de son frère Jean. Il est appelé à la cour.
    Il a transporté avec lui son énorme ouvrage de mille pages, dans lequel il a consigné toutes ses notes, écrit dans une langue agréable: "Théâtre d'Agriculture et Mesnage des Champs" Le mot "théâtre" désigne les traités qui exposent les théories comme s'il s'agissait de personnages d'une scène. Le terme "Mesnage des champs " désigne la façon dont on doit faire usage, "manier" la terre et dévoile le cœur même de la réflexion d' Olivier de Serres.

    Voici comment il s'exprime dans la préface de son ouvrage : "Il y en a qui se mocquent de tous les livres d'agriculture, et nous renvoyent aux paysans sans lettres, les quels ils disent estre les seuls juges compétans de ceste matière, comme fondés sur l'expérience, seule et seule règle de cultiver les champs. Certes, pour bien faire quelque chose, il la faut bien entendre premièrement. Il couste trop cher de refaire une besogne mal faicte, et surtout en l'agriculture, en la quelle on ne peut perdre les saisons sans grand dommage. Or, qui se fie à une générale expérience, au seul rapport des laboureurs, sans savoir pourquoi, il est en danger de faire des fautes mal réparables, et s'engarer souvent à travers champs sous le crédit de ses incertaines expériences."

    Le livre est divisé en huit "lieux" où sont analysées les différentes activités agronomiques et horticoles, depuis la description et l'organisation du domaine jusqu'à la dépense des biens par le propriétaire.
    L'ouvrage décrit ainsi les manières rationnelles de connaître un terroir agricole, d'y cultiver les céréales, le mûrier et la vigne, d'y élever le bétail, la volaille, les abeilles et le ver à soie, d'y façonner un jardin à la fois potager, bouquetier, médicinal et fruitier, d'y aménager étangs, taillis et forêts et aussi d'utiliser les aliments, les habits, les meubles et les outils. Ceci afin de subvenir aux nécessités fondamentales d'une famille d'honnêtes "ménagers" : l'alimentation, le couvert et la santé, mais aussi le profit et le plaisir. Le projet d'Olivier de Serres est assez simple, il propose une philosophie sereine :

    . bousculer un mythe paysan antique, celui de la terre fatiguée qui a besoin de se reposer pendant le temps de jachère et de friche pour les remplacer par des cultures fourragères améliorant la fertilité du sol;
    . transposer aux champs les expériences novatrices faites dans le jardin, en intensifiant les cultures: la fumure animale du sol, les nouvelles espèces cultivables comme la pomme de terre connue alors sous le nom de cartoufle ou truffe blanche (cultivée en Vivarais bien avant Parmentier), l'irrigation des prairies, la sélection de variétés plus productives, plus résistantes aux maladies ou plus précoces.
    . tailler correctement les arbres, organiser et orner les jardins, cultiver la vigne, faire les vendanges et le vin;
    . s'occuper des troupeaux et élever les abeilles;
    . construire de "beaux et bons" bâtiments agricoles;
    . cultiver les orangers;
    . tenter l'extraction du sucre à partir de la betterave (mais sans arriver à un processus rentable);
    . enfin il prodigue des conseils aux pères et mères de famille sur la manière d'éduquer leurs enfants afin qu'ils sachent faire prospérer leur propriété.

    Il recommande:
    - le labour profond, l'alternance des cultures, le soufrage de la vigne,
    - la création de l'assolement par l'introduction des prairies artificielles
    l'essai de nouveaux semis ( melon, artichaut, maïs, houblon, riz et pomme de terre.)
    . Oliver de Serres s'est intéressé à la sériciculture alors embryonnaire en France, un chapitre est consacré à "la cueillette de la soye et la nourriture des vers qui la fond" il a introduit et fait prospérer le mûrier pour l'élevage du ver à soie dans son domaine au Pradel, en Ardèche.
    C'est le fruit de son expérience sur l'élevage des chenilles du bombyx (vers à soie), qui se nourrissent exclusivement de feuilles fraîches de mûrier blanc. Parvenues à maturité en trente jours, elles sécrètent alors le filament soyeux qui formera leur cocon. On étouffe les chrysalides dans leurs cocons, pour qu'elles ne brisent pas les fils de soie en sortant. Les écheveaux de soie produits par Olivier de Serres sont mis en vente dans l'échoppe familiale de Villeneuve de Berg.

    La culture du mûrier était jusque là très localisée. Henri IV voudrait l'intensifier afin de diminuer les sorties d'or nécessaires à l'achat d'étoffes étrangères, "pour, comme le dit Olivier de Serres lui-même, qu'elle se vît rédimée de la valeur de plus de 4000 000 d'or que tous les ans il en fallait sortir pour la fournir des étoffes composées en cette matière ou de la matière même." Il devient l'ami de Claude Mollet (1563 - 1650), le jardinier d'Henri IV qui réalisa les jardins de Saint-Germain-en-Laye, de Fontainebleau, des Tuileries et de Blois.

    Malgré l'opposition de son ministre Sully, afin de donner l'exemple, après avoir consulté le chancelier Pompone de Bellièvre, Laffemas son surintendant du commerce, son jardinier Claude Mollet, le roi prit l'avis d'un cultivateur expérimenté Olivier de Serres: "Le roi ayant très bien recognu ces choses, par le discours qu'il me commanda de lui faire sur ce sujet, l'an 1599, print résolution de faire eslever des meuriers blancs par tous les jardins de ses maisons". et décide de faire planter 20.000 pieds de mûriers aux Tuileries et à Fontainebleau. D'autres plantations et magnaneries se développent dans la région Lyonnaise où se fixera l'industrie de la soie et qui fera, plus tard, de Lyon la capitale de la soie.

    En février 1599, Henri IV décide de faire publier le chapitre relatif à l'élevage du ver à soie :"Traité de la cueillette de la soie par la nourriture des vers qui la font".

    Devant le succès, en mars 1600 de l'année suivante, le "Théâtre d'agriculture et mesnage des champs" est édité , à la demande du roi dans son intégralité en 16.000 exemplaires et expédié dans toutes les paroisses de France.
    Le livre connaîtra 8 rééditions du vivant de son auteur, 19 rééditions jusqu'en 1675, ainsi qu'une 21ème édition en 1804
    A cette époque, les paysans ne cultivaient leurs terres qu'un an sur deux par manque de fumier. Le reste du temps, les terres restaient en jachère. Avec Olivier de Serres la culture de la luzerne et du sainfoin sur les jachères inaugure les prairies artificielles. Elles régénèrent la terre et engraissent le bétail qui produit du fumier.

    La vogue de l'agronomie s'éteind après Henri IV pour renaître sous Napoléon 1er.

    Olivier de Serres, qu'on surnomma ensuite le Père de l'Agriculture, meurt au Pradel près de Villeneuve-de-Berg le 12 juillet 1619, à l'âge de 80 ans.

    Nombreux sont ceux qui se référèrent à l'agronome Ardéchois:
    - Arthur Young se rendit deux siècles après sa mort sur le sol du Pradel;
    - Pasteur lui reconnut un rôle de précurseur de l'agronomie et de savant éclairé;
    - Fernand Lequenne, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, rappela dans une biographie ses apports irremplaçables à l'élevage des abeilles comme aux techniques de greffage et de travail du sol, en dénonçant déjà les excès des engrais industriels au profit des techniques traditionnelles de fumure et de la prise en compte de la biologie du sol; au moment où commençaient à être diffusées en France les idées d'agriculture biodynamique et organique de Rudolf Steiner et Albert Howard.
    - le domaine de Pradel est aujourd'hui une ferme-école. Le mas a été reconstruit au XVIIe siècle par Daniel de Serres, le fils d'Olivier.
    - enfin il n'est guère aujourd'hui de séance de l'Académie d'Agriculture qui n'évoque l'illustre pionnier.

    "Père de l'Agriculture"… "J'honore un homme qui fut grand pour avoir mis au premier rang La terre où sont toutes choses."
    (Charles Forot extraits de son "Ode à Olivier de Serres")

    "Necessitas, commoditas et voluptas" (Vitruve )

    Sources:
    - "Histoire de la pomme de terre" par Ernest Roze, Paris , J.Rothschild, Editeur 1898, 464 p. Angers, Imprimerie A. Burdin
    - Lequenne Fernand, la vie d'Olivier de Serres, Paris, René Julliard, 1945
    - Serres, Olivier (de), Le théâtre d'agriculture et mesnage des champs, Genève, Slatkine, 1991.
    - Lequenne, Fernand, Olivier de Serres, agronome et soldat de Dieu, Paris, Berger-Levrault, 1983.
    - Gourdin, Henri, Olivier de Serres, science, expérience, diligence en agriculture au temps d'Henri IV

    http://www.royalismesocial.com/index.php?option=com_content&view=article&id=31&Itemid=16

  • Des livres à lire : La huitième plaie

    Par Stratediplo, auteur de l'excellent "Septième scénario", dont nous rendions compte ici.

    Son thème, l'invasion légale que nous concoctent les traitres qui nous gouvernent pour notre peine: 300 pages irréfutables préfacées par une autorité du droit et de la sécurité.

    6a00d83451619c69e201b7c8157221970b-800wi.jpgLes membres de l'Union européenne s'apprêtent à régulariser deux millions de hors-la-loi introduits illégalement par voie de fait en 2015, afin d'inviter leurs douze millions d'ayants-droit au regroupement familial, tout en accueillant encorehuit millions (certains disent treize) de nouveaux hors-la-loi en 2016 pour ouvrir la porte au regroupement familial deleurs quarante-huit millions d'ayants-droit en 2017. Le gouvernement français, aussi discret sur les chiffres que pendant la canicule de 2003, a déjà réservé 20 % de ces soixante-dix millions d'hères venus d'un autre monde. Cette régularisation illégale est inacceptable, il n'y a pas d'alternative heureuse à l'application des textes votés. Il fallait exposer les chiffres, enjeux, acteurs, desseins, feintes et pièges, pour que les peuples d'Europe puissent agir avant que l'irréparable ne soit commis. Car s'ils veulent survivre, ils doivent de toute urgence contraindre leurs gouvernements, actuels ou de substitution, à l'obéissance civile.

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2016/02/des-livres-%C3%A0-lire-la-huiti%C3%A8me-plaie-.html

  • Le nationalisme et le fascisme

    Le nationalisme :

    L’origine du terme : avant de définir la chose, il est intéressant de remonter au tout premier emploi du terme. Ce qui permet de trancher sur sa définition. La première origine du nationalisme est contre-révolutionnaire, et c’est grâce à l’abbé Augustin Barruel qui a pu mettre la main sur des documents maçonniques importants de l’époque révolutionnaire du XVIIIe siècle, que nous le savons très clairement. En effet, Adam Weishaupt le juif prussien et conjuré de la Révolution-subversion, fondateur des Illuminés de Bavière, a opposé dans ses textes « les partisans de l’amour national, ou nationalisme » et « les partisans de l’amour général » faisant référence ainsi à ladite République universelle, universaliste et sans frontière.
    C’est une réaction contre la subversion bourgeoise et libérale de 1789.

    La confusion : Il y eut une confusion sur le terme dès le début du XIXe siècle, à cause des républicains qui nommaient parfois « nationalisme » leur « théorie des nationalités ». Or, c’est ici l’origine de cette volonté de naturaliser tout corps étranger à la nation, le but étant de « républicaniser » les esprits, si bien que ces principes portent en eux-mêmes la naturalisation des étrangers qui a complètement dégénéré aujourd’hui. À l’époque, ce sont d’abord des juifs laïcisés qui accédaient au droit d’être considérés « français » par leur république.
    Et c’est à Maurice Barrès que l’on doit la définition du nationalisme qui est celle que nous connaissons aujourd’hui, grâce à la prédominance de ce titre d’article emblématique dans Le Figaro : « La querelle des nationalistes et des cosmopolites ». Les cosmopolites, c’est ainsi que l’on surnommait les mondialistes un siècle auparavant, puisque le projet de gouvernement mondial n’était pas aussi apparent qu’aujourd’hui. Suite à cela, le terme prit une telle envergure que les républicains n’osent plus l’employer et ont fini par l’abandonner.

    Les nationalistes : nous avons eu nos penseurs et nos hommes d’action. Au départ il y eut Édouard Drumont, qui n’était pas connu que pour être un rude antijuif, mais également pour avoir défendu l’héritage du peuple français. Tout un petit peuple de paysans, d’ouvriers, d’actionnaires, de policiers et de curés suivait ses activités. Il est connu pour avoir critiqué toute l’actualité de la IIIe république, de même que nous nous opposons aujourd’hui à la Ve république.
    On sort ensuite du pessimisme défaitiste dont Drumont était imprégné (auteur d’un livre au titre significateur de « La fin d’un monde ») grâce à Barrès, plus voué à l’action et proche de ligues patriotiques ; c’est le début d’une famille militante. Barrès affirme que « le nationalisme est une amitié » et que c’est aussi« l’acceptation d’un déterminisme », l’acceptation de ce qui est inné en nous, nous dépendons de ceux qui nous ont précédés, nos glorieux ancêtres vivent à travers nous, c’est ce qu’il appelle « la terre et les morts ». L’ordre naturel des choses.
    Bien évidemment, on ne peut faire l’impasse sur Charles Maurras, un grand doctrinaire qui a rédigé des milliers de pages, dont nous ne sommes pas obligés de partager toutes les conclusions mais bien d’en tirer le meilleur. Sa pensée est à la fois scientifique et rationaliste (pas au sens desdites Lumières), basée sur l’expérience de l’Empirisme organisateur et du Nationalisme intégral qui renvoie au principe monarchique le plus fort.
    On retrouve toute une synthèse de ces doctrinaires dans un livre, longtemps recommander aux militants nationalistes mais plus difficilement trouvable aujourd’hui : Doctrines du nationalisme de Jacques Ploncard d’Assac, livre où l’auteur traite de la doctrine politique non seulement en France mais même en Europe. Logique puisqu’il y a autant de nationalismes que de nations, chaque nation possède ses particularités.
    Nous pouvons éventuellement revendiquer d’autres penseurs qui ne se sont pas défini proprement avec ce terme, comme Alexis Carrel, Joseph de Maistre et d’autres…

    La définition : c’est en un mot défendre « le sol, le sang, et le ciel » pour reprendre une formule d’André Gandillon. C’est-à-dire défendre son patrimoine, son territoire, sa géographie, son peuple, sa race, son esprit et sa spiritualité. C’est aussi défendre sa souveraineté dans tous les domaines : aussi bien politique que financière, aussi bien culturelle que dans les ordres militaires…etc. C’est défendre le Bien commun.
    Pour ce qui est de son aspect social, ses idées sont éprises d’un « socialisme » mais non démocratique, c’est-à-dire essentiellement attachés au Principe de subsidiaritéet aux Corporations de métiers supprimés en 1791 par le franc-maçon Le Chapelier spoliateur des honnêtes gens. C’est déléguer a des échelons inférieurs tant qu’il est possible pour qu’une nation soit bien organisée en : villages-communes, départements-régions, villes-capitale, état-nation… De même qu’il existe des cercles naturelles qui lient l’individu a sa famille (proche, élargie et pourquoi pas militante) et a sa communauté régionale et nationale.

    Le patriotisme : quelque chose de fort charnel, relatif à l’esprit militaire, il s’agit de défendre la Terre des pères, de défendre ses frontières. Alors que le nationalisme s’attache à l’Esprit des pères. Une distinction parfaitement opérée par Maurras.
    Les deux doivent aller de pair, sans que le patriotisme physique (guerrier) empiète sur le nationalisme spirituel (lié à l’esprit), l’âme étant plus importante que le corps. C’est la distinction entre gaullisme et « pétainisme » comme nous le montre l’exemple dernière guerre mondiale en France.

    L’héritage : nous avons un peuple d’origine celte et romaine, mais aussi franque dans le nord et wisigoth dans le sud, et dont la mission civilisatrice lui est donnée depuis le baptême de Clovis en 496.

    Le fascisme :

    Mussolini en Italie : une autre doctrine nationale. Même si le mouvement fasciste prend pied avec la victoire de Benito Mussolini incarnée par la Marche sur Rome en automne 1922, et même si le Duce a affirmé d’abord que « le fascisme n’est pas un article d’exportation » ce ne sera plus un mouvement strictement italien. Rappelons pour commencer, que le Duce du fascisme a été influencé par différents penseurs, et parfois français, tels que Charles Péguy, Georges Sorel et en partie les nationalistes français cités plus haut.

    Exportation en Europe : si l’expression du fascisme diffère selon les particularités nationales, on retrouve une même base dans cet idéal qui a embrasé toute l’Europe durant l’entre-deux-guerres, à savoir : en France avec le Francisme de Marcel Bucard, reconnu après coup par Mussolini comme « l’expression du fascisme à la française »(mouvement qu’il a d’ailleurs soutenu financièrement), et en Espagne avec laPhalange bien que José-Antonio Primo de Rivera dit bien vouloir se distinguer du Faisceau italien.

    Les principes : si c’est d’abord un mouvement porter sur l’action, une fois à la tête de sa patrie, Mussolini affirme qu’il faut « se donner un corps de doctrine » sous peine de disparaître… Le fascisme comparé au nationalisme stricte, est teinté de plus d’idéal, de mystique, de poésie et d’esthétique (ce qui n’empêche pas le réalisme). C’est ce qui apporte au nationalisme une certaine fraicheur. Le fascisme vise plus volontiers à une entente européenne, entre nations, pour défendre la civilisation blanche et chrétienne contre les deux mamelles internationalistes, le communisme et le libéralisme. Comme le rappelle Pierre Sidos : l’État fasciste a su concilier l’état et la religion ainsi que le social et le national. C’est un socialisme libéré de l’élément démocratique et quel bel exemple que celui du Duce brûlant symboliquement la dette pour dire à ces escrocs transnationaux qu’ils n’auront rien, ou encore en conduisant bien des banques au cimetière pour préserver son unité et éviter d’appliquer des mesures contraignantes envers et contre son peuple.

    L’être fasciste : c’est avoir une volonté forte, l’idée de lutter contre ses vils instincts et les bas plaisirs. En somme une exhalation et un renforcement de l’esprit, le fasciste aimer l’action, le dépassement de soi, la camaraderie, l’ordre, en bref : le beau et le vrai !

    Une doctrine universelle : Pour approfondir sur le sujet vous pouvez lire les écrivains fascistes français Maurice Bardèche et Robert Brasillach. L’universalité d’un tel idéal se retrouve dans les analyses de Bardèche qui voit en l’Égypte de Nasser ou encore chez Évita et le général Perron : un fascisme ou une forme de fascisme. C’est désormais le seul chemin qui mène à Rome, ville « qui a donnée trois civilisations à l’humanité et au monde » comme le montre l’histoire : entre romanité, catholicité et fascismes nationaux.
    Tout ce qui est de principe monarchique est nôtre.

    Texte tiré de deux discours donnés au Camp école de Jeune nation, promotion Robert Brasillach,le 10 juillet 2015.

    https://florianrouanet.wordpress.com/2016/02/03/le-nationalisme-et-le-fascisme/

  • L'enracinement

    Lu sur Terre et famille :

    "[...] Parler d’enracinement évoque immédiatement en nous l’image de l’arbre centenaire, aux racines profondes et à l’imposante ramure. Elevée en absolu, cette belle analogie de la famille naturelle peut cependant nous enfermer dans une forme de naturalisme diffus voire de paganisme déclaré (on se souviendra notamment du hêtre de la scierie dans Un roi sans divertissement). C’est peut-être une des raisons pour lesquelles le Christ, pour parler d’enracinement, ne recourt pas à cette image mais essentiellement à celle de la semence, du froment et de la moisson. En effet, contrairement à l’arbre, le blé n’est pas supposé « s’enraciner pour s’élever », dans le sens de lever pour lui-même, pour se complaire de façon durable dans la perfection de sa nature, aussi belle et féconde soit-elle. Le froment s’enracine pour s’élever et être moissonné : il donne le meilleur de lui-même et de la terre, il se donne lui-même à une œuvre qui le dépasse. Il s’accomplit dans le renoncement de soi pour un plus grand que soi. Le blé s’enracine pour être broyé et devenir hostie consacrée, pour devenir Dieu Lui-même. En cela, ce renoncement n’est pas une perte mais un gain qu’aucun bien de ce monde ne pourrait équivaloir (Philippiens, I, 21 : « le Christ est ma vie et mourir m’est un gain »).

    Notre nature a bien sûr toutes les raisons de frémir devant cette forme sublime d’anéantissement et c’est pourquoi l’enracinement de l’arbre, symbole de force, d’épanouissement paisible et durable, nous parait plus accessible, plus raisonnable, plus confortable. Mais à quoi bon s’enraciner et s’élever, si la terre et le ciel viennent à passer ? De quelle utilité seront alors pour l’arbre ses racines et ses branches ? Il n’aura d’autres choix en définitive que de disparaître ou de transcender sa nature pour se maintenir dans l’existence, à l’instar du blé.

    Nous avons oublié que l’homme n’a pas été créé pour la terre, pas même pour le Jardin d’Eden mais pour le Ciel. Hélas, depuis le péché originel, nous souffrons tous de la « nostalgie du Paradis terrestre » (Père Marie-Dominique Philippe) :  nous sommes si déraisonnablement attachés à cette « vallée de larmes » que nous en venons à renoncer au Ciel. C’est pourquoi la considération de notre propre anéantissement ou de celui du monde peut être le dernier recours de Dieu pour nous inciter, comme un instinct de survie, à saisir la main qu’Il ne cesse de nous tendre à travers la mort.

    Ce passage dans l’au-delà n’en relativise pas pour autant la profondeur et la pérennité de l’enracinement chrétien. En effet, la résurrection de la chair a pour conséquence d’entrainer dans l’éternité l’intégralité de notre humanité, non seulement notre âme mais aussi notre corps, ce corps par lequel nous avons aimé et souffert, ce corps issu d’une lignée, d’un peuple, nourri de la générosité d’une terre.

    Le monde, l’Europe, la France ne sont pas éternels mais les hommes, les Européens, les Français le sont. Au nom de la « bio-diversité éternelle », nous devons défendre notre identité, notre pays, notre civilisation pour la variété des saints qu’ils suscitent, comme on défend une terre pour la qualité particulière de son blé ou de sa vigne. Ne redoutons pas la fin des nations que l’Ecriture nous annonce comme un signe de notre délivrance prochaine. Ne craignons pas même le martyre qui galvanise les pusillanimes, ébranle les sceptiques, assagit les téméraires : s’il éprouve l’Eglise militante sur le plan naturel, il la purifie sur le plan surnaturel et gonfle les rangs de l’Eglise triomphante. [...]"

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2016/02/lenracinement.html

  • L'enracinement

    Lu sur Terre et famille :

    "[...] Parler d’enracinement évoque immédiatement en nous l’image de l’arbre centenaire, aux racines profondes et à l’imposante ramure. Elevée en absolu, cette belle analogie de la famille naturelle peut cependant nous enfermer dans une forme de naturalisme diffus voire de paganisme déclaré (on se souviendra notamment du hêtre de la scierie dans Un roi sans divertissement). C’est peut-être une des raisons pour lesquelles le Christ, pour parler d’enracinement, ne recourt pas à cette image mais essentiellement à celle de la semence, du froment et de la moisson. En effet, contrairement à l’arbre, le blé n’est pas supposé « s’enraciner pour s’élever », dans le sens de lever pour lui-même, pour se complaire de façon durable dans la perfection de sa nature, aussi belle et féconde soit-elle. Le froment s’enracine pour s’élever et être moissonné : il donne le meilleur de lui-même et de la terre, il se donne lui-même à une œuvre qui le dépasse. Il s’accomplit dans le renoncement de soi pour un plus grand que soi. Le blé s’enracine pour être broyé et devenir hostie consacrée, pour devenir Dieu Lui-même. En cela, ce renoncement n’est pas une perte mais un gain qu’aucun bien de ce monde ne pourrait équivaloir (Philippiens, I, 21 : « le Christ est ma vie et mourir m’est un gain »).

    Notre nature a bien sûr toutes les raisons de frémir devant cette forme sublime d’anéantissement et c’est pourquoi l’enracinement de l’arbre, symbole de force, d’épanouissement paisible et durable, nous parait plus accessible, plus raisonnable, plus confortable. Mais à quoi bon s’enraciner et s’élever, si la terre et le ciel viennent à passer ? De quelle utilité seront alors pour l’arbre ses racines et ses branches ? Il n’aura d’autres choix en définitive que de disparaître ou de transcender sa nature pour se maintenir dans l’existence, à l’instar du blé.

    Nous avons oublié que l’homme n’a pas été créé pour la terre, pas même pour le Jardin d’Eden mais pour le Ciel. Hélas, depuis le péché originel, nous souffrons tous de la « nostalgie du Paradis terrestre » (Père Marie-Dominique Philippe) :  nous sommes si déraisonnablement attachés à cette « vallée de larmes » que nous en venons à renoncer au Ciel. C’est pourquoi la considération de notre propre anéantissement ou de celui du monde peut être le dernier recours de Dieu pour nous inciter, comme un instinct de survie, à saisir la main qu’Il ne cesse de nous tendre à travers la mort.

    Ce passage dans l’au-delà n’en relativise pas pour autant la profondeur et la pérennité de l’enracinement chrétien. En effet, la résurrection de la chair a pour conséquence d’entrainer dans l’éternité l’intégralité de notre humanité, non seulement notre âme mais aussi notre corps, ce corps par lequel nous avons aimé et souffert, ce corps issu d’une lignée, d’un peuple, nourri de la générosité d’une terre.

    Le monde, l’Europe, la France ne sont pas éternels mais les hommes, les Européens, les Français le sont. Au nom de la « bio-diversité éternelle », nous devons défendre notre identité, notre pays, notre civilisation pour la variété des saints qu’ils suscitent, comme on défend une terre pour la qualité particulière de son blé ou de sa vigne. Ne redoutons pas la fin des nations que l’Ecriture nous annonce comme un signe de notre délivrance prochaine. Ne craignons pas même le martyre qui galvanise les pusillanimes, ébranle les sceptiques, assagit les téméraires : s’il éprouve l’Eglise militante sur le plan naturel, il la purifie sur le plan surnaturel et gonfle les rangs de l’Eglise triomphante. [...]"

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  • A Longpont comme à Chartres, on priait déjà « la Vierge qui doit enfanter » avant même de connaître le Christ

    Du Projet Cotignac 500 :

    On raconte qu’un jour, il y a très longtemps, des bûcherons gaulois auraient découvert, dans le creux d’un chêne à Longpont, près de Montlhéry (91), à 25 km au sud-ouest de Paris, une statue de bois représentant une femme avec un enfant dans les bras. L’effigie était accompagnée d’une inscription latine mystérieuse pour les païens : Virgini pariturae « À la Vierge qui va enfanter ». Les druides auraient alors commencé à vénérer cette image de la déesse mère.

    Plus tard saint Denis (+ 272) et son compagnon saint Yon, seraient passés par Longpont.

    Ils expliquèrent alors aux druides comment la prophétie sur la Vierge s’était enfin réalisée avec la naissance du Christ. Celle que les Gaulois du bord de l’Orge vénéraient sans la connaître était bien la Vierge Marie, mère du Sauveur. Saint Yon serait resté sur place, où il aurait annoncé l’Évangile. Il aurait été décapité vers 290. Avant de partir pour Paris, saint Denis aurait laissé à Longpont une précieuse relique : un morceau du voile de la Sainte Vierge.

    Une statue et une relique seraient donc à l’origine du sanctuaire de Notre Dame de Longpont.

    Depuis ces origines, présence chrétienne et dévotion mariale n’ont jamais été démenties en ce haut lieu. Le sanctuaire est même devenu une grande étape sur les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle (via Turonensis, ou chemin de Tours).

    Au tournant du XIe siècle, Longpont connaît un essor prodigieux.

    Guy Ier, comte de Montlhéry, (+ vers 1095) et son épouse Hodierne entreprend la construction d’une église en lieu et place de la chapelle originelle. La première pierre est posée en 1031 en la fête de l’Annonciation (25 mars), en présence du roi Robert le Pieux et de l’évêque de Paris, Humbert de Vergy. Le chantier va durer 150 ans.Dès 1040, Geoffroy, nouvel évêque de Paris, confirme que le sanctuaire est « bâti et dédié en l’honneur de la Mère de Dieu ». En 1061, Guy Ier et son épouse, Hodierne de Gometz, obtiennent du puissant abbé de Cluny, saint Hugues, l’implantation d’un prieuré à Longpont. Vingt-deux moines s’y installent.

    Hodierne est une figure marquante de la sainteté féminine au Moyen Âge.

    L’Église ne l’a pas canonisée, mais ce fut une sainte femme qui prêta assistance aux personnes démunies et aux ouvriers du chantier de l’église, en transportant eau et ciment. Un jour, un forgeron, mal inspiré par son épouse, lui donne une tige de métal brûlant en guise d’instrument servant à porter les récipients d’eau. Mais un miracle se produit : elle ne sent rien. Depuis 1931, la « Croix rouge feu » est conservée au fond de la basilique. En 1142, le roi Louis VII inaugure à Longpont une foire commerciale, fixée en septembre. En 1155, le pape Eugène III confie au prieuré le service religieux de paroisses avoisinantes. Le nombre des pèlerins croît. Les dons affluent. En 1200, un chroniqueur parle d’un « lieu de grande dévotion ». Un siècle plus tard, Longpont est devenu un centre spirituel majeur.

    Au XIIe siècle, le clergé fonde une confrérie : les Frères de Notre-Dame de Longpont.

    Leurs prérogatives et leurs devoirs sont étendus : secours aux pauvres, obsèques, etc. Au fil du temps, cette infrastructure devient une archiconfrérie et dépasse un millier de membres en 1747. Mise en sommeil en 1793, elle décline au XIXe siècle avant de ressusciter en 1851 sous le vocable de Confrérie de Notre-Dame de Bonne-Garde. Le Saint-Siège et l’épiscopat portent aussi un bel intérêt au site. En 1665, l’archevêque de Paris, Hardouin de Péréfixe, obtient du pape une bulle d’indulgence pour les pèlerins de Longpont. Le pape Alexandre VII accorde aussi la rémission des péchés aux fidèles qui entrent dans la confrérie après s’être confessés et avoir communié. Grégoire XVI puis Pie IX confirmeront toutes les indulgences antérieures.

    Les XIIIe, XIVe et XVe siècles constituent l’époque glorieuse de Longpont.

    Rois, princes, dignitaires de l’Église ou commun des mortels, tous s’y rendent en pèlerinage. Le futur saint Louis, sa sœur Isabelle de France, et leur mère Blanche de Castille, apprécient l’endroit. Les rois Louis VI, Louis VII, Philippe le Bel (1304 et 1308), Philippe VI, Charles VIII, François Ier s’y rendent aussi… Le fils de Philippe le Hardi, Louis de France, y effectue un séjour pieux. Saint Bernard y vient en 1131. Plus tard, Anne de Bretagne finance le chantier du portail de l’église. Quant à sainte Jeanne de Valois, fondatrice des Annonciades, elle place Longpont parmi les lieux spirituels majeurs. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, deux périodes de déclin sont suivies de deux restaurations de l’abbaye. Au XIXe siècle, le curé d’Ars n’eut pas le loisir de s’y rendre mais adhéra à la confrérie de Longpont. La princesse Eugénie de son côté offrit au sanctuaire une belle pièce d’étoffe.

    Pendant la Révolution, les moines devront se disperser et les reliques seront cachées.

    Le portail, déjà mutilé durant les guerres de religion, sera encore saccagé et la flèche de la croisée du transept abattue. Privée d’entretien, l’église de Longpont s’abîme terriblement dans les années qui suivent. Elle sera finalement amputée. Le chœur et le transept seront démolis en 1819. Seule la nef est laissée à la disposition des paroissiens.

    A partir de 1843, un jeune et dynamique curé, l’abbé Auguste Arthaud, va réussir à relever l’église de ses ruines.

    L’abside et le transept seront totalement reconstruits entre 1875 et 1878. L’église de Longpont redeviendra alors un des plus grands lieux de pèlerinage marial de l’Ile-de-France (40 000 personnes par an avant 1914).

    L’église sera érigée au rang de basilique le 6 avril 1913 par le pape Saint Pie X

    En 1969, Notre Dame de Bonne Garde est proclamée patronne du nouveau diocèse de Corbeil-Essonnes par Mgr Malbois, son premier évêque. Mgr Herbulot, son successeur veillera au rayonnement de Notre Dame de Longpont. La basilique est depuis le lieu de nombreux rassemblements diocésains et son reliquaire continue de se remplir.

    Père Frédéric Gatineau, recteur de la Basilique de Longpont-sur-Orge (91)

    Michel Janva

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  • Bibliothéque du militant

    Le choix d’un livre est toujours délicat. Comment intéresser sans ennuyer ? De nos jours, avec les nouvelles technologies, il est peut-être encore plus compliqué de trouver le temps de lire. Prendre un livre, le peser, le parcourir, tourner quelques pages, c’est déjà un acte. Gavé souvent par la littérature scolaire où le temps s’est arrêté sur quelques “illustres” incontournables, souvent par la contrainte et l’obligation, l’étudiant croit perdre son temps. Or, c’est par l’esprit que se forge l’âme et la volonté. Chacun doit prendre conscience de la haute culture civilisationnelle et de l’enseignement qui en découle. Je ne parle pas ici de l’érudition universaliste jacobine des institutions, mais bien au contraire de ce qui peut inspirer le militant. Comment le rendre plus fort, plus érudit, plus compétitif, plus dialecticien, plus ouvert sur les réalités de son siècle. Lire, lire, lire. Tout militant défend une cause. Quelle soit juste ou non, c’est à chacun de trouver les arguments afin de faire valoir son choix. Sans étude, sans recherche, il n’y a que la loi du bâton et la tension du pavé. Or, ce que l’on pense, ce que l’on évoque, ce que l’on impose doit être le reflet d’un savoir compétent et maîtrisé. Le politique, de par ses convictions, sait de quoi il parle. C’est ce qu’il a compris d’une doctrine qui le différencie, comme le grain de l’ivraie. D’autant que l’on se bat toujours mieux lorsque l’on sait pourquoi. La lecture est une arme ! Le dialogue un combat ! La victoire est celle de l’intelligence et de l’érudition, du discernement et du pragmatisme ! Les quatre vont ensemble de manière indissociable.

    C’est par la lecture que l’on se forge un idéal. L’héroïsme, le charisme et la droiture sont les atouts du héros ! Les mythes fondateurs sont l’expression du destin des hommes. L’action héroïque est l’accomplissement du devoir, transcendé par le courage, la vitalité, la vaillance. Mythes et héros sont les racines culturelles qui unissent fraternellement les dieux et les hommes, les archétypes et les prototypes. Elles sont entretenues depuis l’aube des temps comme notre bien civilisationnel le plus précieux : l’exemple. En tant qu’idéaliste, c’est à chacun de tirer les leçons de cette tension exigeante.

    Le politique est homme de son époque, vivant dans l’actualité du quotidien, soumis aux lois de la société. Il incarne la droiture de ses propos, de ses faits et gestes par le juste combat politique et civilisationnel qu’il a choisi et déterminé. Il préfigure toujours l’intelligence, l’enthousiasme et l’énergie de la jeunesse. Le militant est un rebelle. Ce n’est ni un pirate dévoyé, ni un lansquenet à la solde.Cela n’est pas incompatible bien au contraire.

    Nous ne naissons pas communiste ou fasciste. Ces deux idéologies sont d’un autre siècle. Les enjeux historiques et politiques sont différents. Mais après les premières pulsions viriles, chacun doit chercher les raisons qui font de lui quelqu’un à l’esprit différent dans un monde toujours en transformation. Si une bonne condition physique est indispensable à tout militant, sa tête doit être bien pleine ! Et bien sûr, sélective, car chacun a le devoir de savoir de quoi il parle, afin argumenter son discours. Cette culture spécifique lui permettra de rester en contact permanent avec l’Histoire, la politique et la spiritualité. Pour savoir de quoi l’on parle, il faut d’abord croire en son propre discours. La parole est une arme qui, bien maniée, permet de faire admettre une opinion soit complémentaire, soit contradictoire. Nous sommes d’un pays, peut-être aussi d’une nation ou d’une région particulière. Notre propre famille est aussi le réceptacle et l’alchimie qui ont engendré notre propre vie. Nous sommes d’ici et pas d’ailleurs, ça c’est la réalité. Voilà notre premier héritage culturel. En fait, nous pourrions dire aussi que l’on n’échappe pas à son destin, puisque celui-ci est en relation direct avec l’ a.d.n. qui est en bout de chaîne de notre arbre généalogique.

    Comment aimer un peuple quand on ne sait pas comprendre et accepter les siens ? La cellule familiale est le premier maillon de la chaîne.

    Nous savons tous que les idées des parents ne sont pas, voire, rarement celles des enfants. Pourtant, il n’en demeure pas moins vrai que le prisme par lequel nous pensons, créons, vivons, est en rapport direct avec notre éducation au sein même de la cellule familiale. Rejet ou harmonie de la famille sera l’expression contrariée ou en accord avec l’idéal du futur militant. C’est ce rapport étroit qui relie les éléments d’une famille. Négative ou positive, la cellule familiale est dans tous les cas le moule de notre pensée, le ferment de notre idéal. Mais, de gré ou de force, dans les deux cas, nous devenons ce que nous sommes par, ou à cause de la famille. Alors, quel rapport y a-t-il entre le militant et ce discours ? C’est notre réflexion et notre intelligence qui vont permettre de faire la différence entre tous ces éléments épars. Ainsi que le soutenait Benito Mussolini à Paris, en 1933 : « le fascisme, c’est une conception historique dans laquelle l’homme n’est ce qu’il est qu’en fonction du processus spirituel auquel il concourt, dans le groupe familial et social, dans la nation, et dans l’histoire à laquelle toutes les nations collaborent. »

    Nous vivons dans une communauté. Famille, nation et patrie charnelle, éducation et religion des ancêtres sont intimement liées afin de définir ce que nous sommes. C’est ainsi ! En revanche, une prise de conscience engendre une perception particulière face à la masse non-différenciée du peuple. Celle-ci forgera la personnalisation d’un individu. Ce n’est pas inné, il faut un déclencheur : chacun, jouissant d’un libre arbitre, se différenciera, ou non, de la communauté qui l’entoure. C’est le pouvoir d’approuver ou de refuser les conditions particulières. Un politique doit s’affirmer dans ses convictions. Il en va ainsi de l’être différencié dont parle Julius Evola dans un contexte que Nietzsche ne contredirait sûrement pas. Le politique et le religieux ne sont pas des individus tout à fait comme les autres. Cet homme ou cette femme est engagé dans un processus particulier. Il se définit par sa qualité critique, contestataire, mais aussi par un attachement quasi spirituel avec l’idéal qu’il a choisi, défini et interprété.

    Comment définir une pensée par la lecture. En fait, il y a quatre directions complémentaires : La mythologie – l’Histoire – la politique – la religion. Cette anthropologie est intimement liée et indissociable.

    1°) La mythologie et les cycles légendaires sont à la source de notre culture plusieurs fois millénaires. Ce sont les archétypes sacrés de la sagesse et de la folie qui inspirent le héros. C’est une perception métaphysique du monde. L’Occident mais aussi les autres civilisations n’auraient pas de repère sans le passé légendaire de ses peuples. 1 Dès notre plus jeune enfance nous sommes bercés par des rêves chevaleresques de combats épiques et picaresques. L’acte du héros ! Les natures angéliques et féeriques donnent à l’ensemble une construction mentale qui nous rapproche de l’idéal que l’on porte en soit, à la fois guerrier et spirituel. Droit, justice, beauté, amour. L’esprit du militant n’est pas obscur et revanchard, il est lumineux et noble tant dans ses paroles que dans ses actes. Il est un homme différencié.

    2°) L’Histoire inclut notre Culture, nos racines, nos combats, nos victoires et nos défaites… et les compromissions qui font partie des lois inexorables de l’existence des pays réels. La patrie ne vit pas seule à l’écart des autres nations. Elle s’inclut dans une dynamique qui est une tension permanente entre elles. Action – réaction, c’est le lot de l’Histoire de l’Humanité. L’unité d’un peuple se crée dans sa capacité à comprendre et à aimer les complémentarités ethniques2 et régionales qui le compose, sans jamais faire valoir leurs particularités. Être Français, devrait déjà être en soi un honneur. Notre Histoire nous prouve à chaque moment les difficultés de créer un État, de mener un peuple, de l’aimer et de le sauvegarder parfois même contre son gré, ses particularités, ses jalousies, son ignorance ou sa bêtise. C’est le lot qui accompagnent toujours le fardeau du chef, et du militant… L’un comme l’autre prêche par amour du peuple et pour le peuple.

    3°) La politique, c’est l’instant particulier de l’idéal contrarié par la réalité des faits historiques. C’est un combat permanent. Une tension particulièrement exigeante. Les passions et les réactions qu’elle engendre nous ramènent souvent à une fatalité que le militant tente de contrecarrer. Ce dernier cherchera dans la littérature les exemples historiques de ses chefs en prenant bien conscience des échecs et des succès dans le processus du combat politique. Il se doit d’en tirer la quintessence pour le profit de son parti, en ne perdant jamais de vue son amour inconditionnel du peuple.

    4°) La religion, le sacré et les mythes fondateurs : c’est l’espace providentiel où s’exécute le rite et l’ésotérisme qui lient spirituellement le politique à l’éthique de son peuple. Le destin d’une nation est de croire ! L’athéisme est niveleur. L’athéisme tue toute forme d’espoir. L’athéisme rend individualiste et égoïste. Le communisme est un avatar de l’athéisme. La Révolution Française de 1789 et le jacobinisme sont l’expression d’épouvante qu’inspire cette pensée néfaste. Il importe peu de partager une religion précise et unique. Mais il est indispensable à toute tête bien pleine, d’avoir des convictions étroites avec les Puissances ou les Dieux qu’il s’est choisi philosophiquement. Ce n’est pas toujours un but, mais c’est une direction, un cap, une référence.

    Ces quatre ingrédients sont indispensables. Fondus mais jamais confondus. Ils sont complémentaires. Si l’un des éléments vient à manquer l’œuvre ne sera pas complète.

    A 16 ans, mon frère aîné me tendit un livre en me disant virilement : « lis ! » Il est difficile de revenir sur les raisons individuelles qui amène à tel ou tel choix… Quoi qu’il en soit, voici une liste possible de lectures :

    • L’Histoire de France. Jacques BAINVILLE
    • Ma Doctrine. Adolf HITLER
    • Les carnets de Turner. Andrew MACDONALD.
    • Orientation. Julius ÉVOLA
    • Les indo-européens. Jean HAUDRY
    • Révolte contre le monde moderne. Julius EVOLA
    • Pensées corsaires. Gabriele ADINOLFI
    • Les Waffen ss . Henri LANDEMER
    • Le soldat oublié. Guy SAJER
    • Combat pour Berlin. Joseph GOEBBELS
    • Le cœur rebelle. Dominique VENNER
    • Persiste et signe. Léon DEGRELLE
    • Réponse à l’Espagne José Antonio PRIMO de RIVERA
    • La garde de Fer. Corneliu-Z-CODREANU

    Bien sûr cette liste n’est pas exhaustive. Elle va à l’essentiel. Mais, il est aussi d’autres considérations comme nous l’avons évoqué plus haut. Cela ne peut être qu’un avant-goût d’une longue bibliothèque à parcourir. Comme vous avez pu le constater cette sélection reprend certains rêves politiques contrariés… Mais ce qui est passionnant, au-delà des performances ou contre-performances de ces exemples du XXe siècle, c’est leur enracinement dans leur valeur respective, leur entêtement politique qui les mènent au sacrifice ultime. Vision nationaliste dépendante de la culture historique du pays réel. Ainsi, la France a son destin, comme les autres Nations… Mais il y a équations. Comment ne pas retomber dans les mêmes pièges. Tout l’avenir politique d’un mouvement se doit de s’interroger, de répondre et de trouver les parades à ce qui semble à priori être une fatalité. Les enjeux contemporains ne sont plus ceux d’hier, et ceux de demain se profilent à peine….

    L’avenir d’un peuple n’est pas de subir. C’est aux militants de lui rappeler !

    Texte de C.R. pour la communauté National Social Radical.

    https://nationalsocialradical.wordpress.com/