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culture et histoire - Page 1222

  • Réflexions sur l’oeuvre de Hans Grimm (1875-1959)

    Le nom et l’oeuvre de Hans Grimm sont quasiment oubliés aujourd’hui. On ne se rappelle plus, à l’occasion, que du titre de son roman à succès, “Volk ohne Raum” (= “Peuple sans espace”), un titre que l’on mésinterprète presque toujours en répétant à satiété l’allusion perfide qu’il correspondrait mot pour mot à une formule propagandiste des nationaux-socialistes; on évoque dès lors son oeuvre sur le ton moralisateur, en prenant “ses distances”. Les rares tentatives de réhabiliter l’oeuvre littéraire de Hans Grimm, de lui témoigner une reconnaissance méritée, ont échoué car Grimm, représetnant d’une bourgeoisie allemande cultivée et conservatrice, demeure “persona non grata”.

    Grimm, en effet, est issu du milieu de la grande bourgeoisie cultivée (la “Bildungsbürgertum”), où, rappelle-t-il dans ses souvenirs de jeunesse, “on écoutait de la bonne musique et lisait de bons livres, en cultivant les belles et nobles formes”. Le père de sa mère avait été "Juror" dans plusieurs expositions universelles; son grand-père paternel avait été inspecteur général des écoles de Hesse et homme de confiance du Prince électeur.

    Le père de notre écrivain, né en 1821, avait étudié le droit jurisprudentiel, était d’abord devenu professeur à Bâle puis secrétaire général de la “Südbahngesellschaft” (= la société des chemins de fer du sud), un consortium franco-autrichien, ce qui lui avait permis de mener une existence princière dans les environs de Vienne. Il se consacrait très intensément à ses penchants littéraires et à sa galerie d’art, exposant les peintures qu’il collectionnait. Quand il a quitté la “Südbahngesellschaft”, il a pris la direction du “Nassauischer Kunstverein” (= “L’association artistique de Nassau”) à Wiesbaden, tout en déployant d’intenses activités politiques: il devint ainsi le fondateur de la “Burschenschaft” (= Corporation étudiante) Frankonia à Marbourg et du “Deutscher Kolonialverein” (= L’association coloniale allemande), avec le concours de Lüderitz et du jeune Carl Peters. Parmi ses amis, on comptait Andreas Heusler (l’Ancien), Julius Ficker, le philologue classique Karl Simrock et Karl von Etzel, le constructeur du chemin de fer du Brenner.

    Hans Grimm nait le 22 mars 1875. Il étudie à Lausanne et à Berlin les sciences littéraires mais se retrouve assez rapidement à l’Institut Colonial de Hambourg et, de là, se rend en 1895 à Londres, pour parfaire une formation commerciale. En 1897, il s’installe en Afrique du Sud. A Port Elizabeth, il travaille d’abord, pendant quelques temps, comme employé auprès du comptoir d’une entreprise allemande, mais, bien vite, il devient négociant indépendant, ce qui lui permettra de vivre d’intéressantes aventures dans la Province du Cap et dans le Sud-Ouest africain allemand. En 1911, il revient en Allemagne, pour étudier les sciences politiques et mettre en chantier, pour un éditeur, son journal de voyage et ses “Nouvelles sud-africaines”.

    Pendant la première guerre mondiale, il sert d’abord comme artilleur sur le front occidental, ensuite comme expert colonial auprès du département “étranger” du commandement suprême de l’armée de terre. Il y travaillera avec Waldemar Bonsels, Friedrich Gundolf, Arthur Moeller van den Bruck et Börries von Münchhausen. En 1918, Grimm s’achète une très belle propriété, située dans un ancien cloître bénédictin, dans la magnifique région de Lippoldsberg, dans la vallée de la Weser. C’est là qu’il résidera jusqu’à sa mort en 1959, interrompant ce séjour par de très nombreux voyages.

    La critique littéraire a toujours précisé que les récits, que Grimm a écrits sur ses expériences africaines, constituaient le meilleur de toute son oeuvre. Et, de fait, ils le sont: leur qualité est incontestable, même s’ils sont oubliés aujourd’hui. Même Tucholsky trouva un jour quelques paroles louangeuses pour les vanter: sous le pseudonyme d’Ignaz Wrobel, en 1928 dans la revue “Weltbühne”, il écrit qu’ils nous procurent “une douce rêverie, celle que cet homme, si expérimenté et si grand voyageur, porte remarquablement sur son visage”.

    Quelles qualités littéraires rendent-elles les récits de Grimm si originaux, si précieux, si agréables à lire? D’abord les descriptions si vivantes et si réalistes de peuples et d’environnements de types très différents: nous y rencontrons des fermiers et des colons blancs; des marchands, des négociants et leurs employés; des noirs travailleurs agricoles ou ouvriers sur les routes; des chasseurs, des policiers allemands et des soldats britanniques casernés dans des forts isolés; des Cafres, des Héréros et des Hottentots. Les affrontements entre Boers et Britanniques forment souvent l’arrière-plan de ces scénarios à strates multiples. Grimm se révèle virtuose dans l’art de camper des caractères humains, avec leurs désirs puissants ou secrets, leurs nostalgies et leurs aspirations, leurs humeurs et leurs ambitions, leurs ressentiments et leurs besoins.

    Grimm décrit également, avec une réelle puissance d’expression, des paysages africains impressionnants ou pittoresques, avec leurs brousses sauvages où l’on se perd, leurs savanes, leurs steppes abandonnées de Dieu et leurs déserts silencieux, leur faune exotique qui pousse des milliers de cris et de rugissements. Le lecteur part ainsi en randonnées ou en expéditions d’explorateurs et est pris dans l’atmosphère unique du continent noir.

    L’écriture de Grimm est épique, dense, elle puise dans des expériences vécues mais, malgré tout, elle recèle une mélancolie, une tristesse inexprimée parce que les destinées qu’il décrit finissent pas échouer, parce que les grands espoirs restent sans lendemain. Destinées et accomplissements des désirs ne se rejoignent pas. Grimm jette un regard tout empreint de sériosité sur les événements de ce monde africain et sait qu’il y a, derrière ce théâtre, une unité qui englobe tout ce qui existe. Tout cela nous est expliqué par un style léger, qui rappelle surtout celui des chroniqueurs. Les formes, par lesquelles Grimm s’exprime et écrit, sont simples mais dépourvues des rudesses et des épaisseurs des naturalistes et des modernistes; en cela, Grimm exprime un conservatisme pratique qui s’accroche aux réalités de la vie quotidienne, mélange d’un sens aigu et clair du réel et de fantastique.

    La grande popularité des récits de Grimm s’explique aisément: ils paraissent à une époque qui était fascinée par les mondes exotiques, qui s’engouait pour les pays lointains, peu visités par les Européens, comme l’Inde, le Mexique ou les Iles d’extrême-Orient ou du Pacifique. Beaucoup de poètes et d’écrivains allemands carressaient le projet un peu fou de commencer une nouvelle vie idéale sous les tropiques. Emile Strauss partit quelques temps au Brésil. Max Dauthendey périt tragiquement à Java. Hermann Hesse n’a jamais cessé de s’enthousiasmer pour l’Inde. Et Bernhard Förster, le beau-frère de Nietzsche, installa une colonie “lebensreformisch” au Paraguay (ndt: le mouvement “lebensreformisch”, “réformateur de la vie”, mouvement à facettes multiples, entendait, en gros, renouer avec une existence naturelle, débarrassée de tout le ballast de la modernité urbaine et de l’industrialisme).

    Dans ses romans également, Grimm prouve son talent exceptionnel d’observateur, par ses descriptions d’une grande exactitude et d’un réalisme parfait; cependant, la masse considérable de matériaux, que traite Grimm, le force, malgré lui, à échapper aux règles de l’art de la composition littéraire et aux formes requises. Son oeuvre romanesque s’inscrit trop dans une tradition littéraire spécifiquement allemande, celle du “Bildungsroman” ou de l’ “Entwicklungsroman” (= le roman qui narre une formation intellectuelle, spirituelle ou pratique, qui recense l’évolution d’une personnalité dans son environnement et face à lui). Les figures principales de ces romans sont donc conçues selon le leitmotiv d’une personnalité qui se construit et, par suite, fait appel au lecteur, pour qu’il acquière lui-même une même rigueur, une même volonté d’action, assorties d’un courage, d’un enthousiasme et d’une auto-discipline qui forment et consolident la personnalité.

    “Der Ölsucher von Duala” est un roman de 1918, que Grimm écrit à la demande de Solf, Ministre des Colonies du Reich. Il y décrit les souffrances endurées par les civils allemands dans les colonies perdues. Le roman protocole littéralement les événements survenus dans ces colonies car Grimm a travaillé exclusivement sur des documents réels. Son intention était de tendre un miroir aux Alliés, qui accusaient les Allemands d’atrocités, et de leur montrer les effets de leur propre fanatisme. “Volk ohne Raum” de 1926 est un ouvrage qui se veut programme: il constitue une vision romantique d’avenir, celle d’une vie idéale dans les immensités de l’Afrique.

    Grimm, dans un premier temps, a salué l’avènement du national-socialisme, en le considérant comme une grande insurrection révolutionnaire et comme un mouvement populaire impulsif, comparable à la Réforme protestante en Allemagne. Les potentialités destructives et la radicalité perverse du mouvement lui ont échappé au début. Pourtant, bien vite après la prise du pouvoir, il s’est trouvé lui-même confronté aux effets du système totalitaire. Les manipulations électorales et les nombreux dérapages l’ont choqué. Il n’a jamais cessé de se plaindre auprès des hautes instances du parti et du gouvernement, notamment auprès du Ministre de l’Intérieur Wilhelm Frick, contre les brutalités perpétrées contre les travailleurs socialistes et un dentiste d’origine israélite dans sa région. Ses origines bourgeoises lui conféraient un sens des normes et de la responsabilité éthique; il croyait pouvoir contrer les dérapages et les déviances du national-socialisme, justement parce qu’il avait salué son avènement. Il imaginait que, par sa grande notoriété, personne ne pouvait ignorer ses admonestations ni le battre froid.

    Grimm s’est surtout engagé pour défendre un écrivain juif patriote, historien de l’art et érudit, Paul Landau, qui avait été son supérieur hiérarchique en tant que chef de section du département “presse” auprès du “service étranger” de l’OHL (Haut Commandement de l’Armée de Terre) pendant la première guerre mondiale. Indubitablement, Grimm a été mu par des sentiments de camaraderie: il a aidé un homme menacé dans son existence.

    Un homme comme Grimm, qui prenait des initiatives morales aussi tranchées et sur le ton du défi, devait forcément s’attendre à éprouver des difficultés, surtout s’il proclamait de plus en plus haut et de plus en fort qu’il n’appartenait pas au parti. Cette attitude finit par provoquer une rupture avec Goebbels, Ministre de la Propagande, qui détenait désormais en ses mains toutes les arcanes de la vie culturelle allemande et considérait que ses directives devaient être suivies à la lettre, comme si elles étaient des décisions qui engageaient la patrie entière.

    Grimm, sommé contre son gré d’avoir une entrevue avec Goebbels à Berlin, finit par reconnaître que l’intelligence du démagogue, entièrement fixée sur l’exercice du pouvoir, ne cultivait plus aucun respect pour les principes d’humanité: lui, Grimm, dans un tel contexte, n’avait plus la possibilité d’obtenir quoi que ce soit. La tentative méprisable de l’intimider n’eut aucun effet sur lui, elle ne l’a pas impressionné; impavide, il a même déclaré à son interlocuteur, médusé et perplexe, qu’il n’était pas prêt à faire les petits exercices de soumission et d’obéissance qu’on attendait de lui. La fierté bourgeoise de Grimm, le poids de sa personnalité, l’empêchaient de renoncer à son indépendance d’esprit et à sa liberté de jugement.

    A partir de cette entrevue orageuse, Grimm devint l’objet d’une surveillance méfiante et les rencontres entre écrivains qu’il organisait chez lui à Lippoldsberg pour d’autres auteurs et pour ses admirateurs, furent observées par des agents soupçonneux. Ce fut pire encore, après le cinquantième anniversaire de Hitler; à cette occasion, avec d’autres figures de proue du monde des lettres, on lui demanda de rédiger une contribution hagiographique; il refusa, car une telle démarche, dit-il, relève de la “pure flagornerie”. Grimm était insensible à la corruption.

    Cette indépendance d’esprit et ce refus d’obéissance au pouvoir en place, il les a conservés après la seconde guerre mondiale, à l’époque de la “rééducation” voulue par les Américains, une époque où l’on ne comptait plus les “retournements de veste”; Grimm se heurtait alors aux fonctionnaires mesquins de la “nouvelle culture”. Avec l’entêtement qui le caractérisait, en basculant parfois dans la “psycho-rigidité”, quand le nombre des ennemis croissait, Grimm a combattu l’amnésie et la conspiration du silence qui recouvraient les souffrances endurées par les Allemands; il a lutté aussi contre le fait “que des garnisons étrangères exercent désormais un pouvoir sur nos idéaux de vie, sur nos âmes mêmes, et qu’elles ont créé cette situation parce qu’elles sont un jour arrivées chez nous les armes à la main” (comme l’écrivit à cette époque-là un Friedrich Sieburg). Grimm a tenu à répondre aux accusations que le monde portait contre l’Allemagne et aux tirades haineuses d’un Thomas Mann (qui avait diffamé Carl Schmitt en le traitant “d’exploiteur de la défaite”). Pour contrer ces “légendes noires”, Grimm rédigea quantité de contre-pamphlets et plaidoyers en défense.

    Au début des années cinquante, Grimm s’est engagé dans le SRP (= “Sozialistische Reichspartei”), une formation politique bientôt interdite, en tant que porte-paroles de l’aile national-conservatrice. Grimm avait toujours refusé l’hitlérisme et ses violences mais n’avait jamais renoncé à l’idéal d’une communauté populaire socialiste et nationale. Il meurt le 27 septembre 1959.

    Hans-Georg MEIER-STEIN.

    (article paru dans “Junge Freiheit”, Berlin, n°40/2009; trad. franç.: Robert Steuckers).

    http://vouloir.hautetfort.com/archive/2015/11/13/reflexions-sur-l-oeuvre-de-hans-grimm-1875-1959.html

  • Conférence Dextra 22 janvier "L'énigme Corse" par monsieur K

    Chers camarades et amis, 

    Dextra a la joie et l'honneur de recevoir ce vendredi 22 janvier, Monsieur K, animateur de la radio Fréquence Orages d'acier, qui intervient aussi sur Méridien Zéro, qui interviendra sur "L'énigme corse".

    Nous vous attendons nombreux pour cette nouvelle conférence, à partir de 19h au 19 rue Pascal, Paris Ve.

    Nous relançons les adhésions, veuillez ainsi prévoir de la monnaie pour celles et ceux concernés.

    A vendredi !

  • 21 janvier : anniversaire du régicide (récit + testament)

    Vu chez Thibaut de Chassey :

    Le 21 janvier 1793, la racaille révolutionnaire, ivre de haine et de rage, assassinait le roi de France, Louis XVI, âgé de 38 ans.
    Cet acte sauvage recelait une grande force symbolique : en décapitant celui qui était le père de la nation organique et le sommet de l’Etat monarchique, c’était l’ordre ancien qui était abolit, en profondeur, au profit d’une contre-civilisation qui allait s’instaurer progressivement et inexorablement et dont nous connaissons aujourd’hui une certaine étape.

    Pour l’anecdote, et contrairement à ce que laissait espérer l’innovation technique que constituait la guillotine, l’exécution du roi martyr fut particulièrement horrible.
    Revenons donc à ce triste épisode, au cœur des heures les plus sombres de notre histoire.

    Craignant un ultime rebondissement si le roi faisait un discours devant la foule, le commandant de la garde nationale donna l’ordre de faire jouer tous les tambours au pied de l’échafaud, qui était d’ailleurs fortement protégé.
    Sur la dernière marche cependant, le roi fit un signe impérieux aux tambours qui, surpris, cessèrent de battre, et cria d’une voix tonnante : «je meurs innocent de tous les crimes qu’on m’impute. Je pardonne aux auteurs de ma mort, et je prie Dieu que le sang que vous allez répandre ne retombe jamais sur la France. Et vous, peuple infortuné… »
    Déjà, des ordres étaient donnés et les tambours reprenaient.
    Un journaliste de l’époque écrivit : «est-ce bien le même homme que je vois bousculé par quatre valets de bourreau, déshabillé de force, dont le tambour étouffe la voix, garrotté à une planche, se débattant encore, et recevant si mal le coup de la guillotine qu’il n’eut pas le col mais l’occiput et la mâchoire horriblement coupés ? »

    D’après certains témoignages, il fallut s’y reprendre à deux fois pour trancher la tête, tandis que d’autres affirment que le bourreau dut appuyer de tout son poids sur la lame qui avait à peine entamé le crâne – au lieu du cou – afin de détacher la tête…
    Le prêtre présent raconta qu’ensuite « le plus jeune des gardes, qui semblait avoir dix-huit ans, saisit immédiatement la tête, et la montra à la populace en faisant le tour de l’échafaud ; il accompagna cette monstrueuse cérémonie des gestes les plus atroces et les plus indécents ».
    Certains spectateurs se barbouillèrent le visage du sang du malheureux.

    On notera avec inquiétude que l’idéologie républicaine, contre-nature et forgée dans le sang de très nombreux Français, connaît aujourd’hui un regain de popularité dans la « mouvance nationale », même si certaines structures comme le Renouveau français y ferraillent inlassablement contre la doctrine mortifère issue des Loges.

    Ci-dessous, le beau testament de Louis XVI, rédigé le 25 décembre 1792, envoyé à la Commune de Paris le 21 janvier 1793 :
    Lire la suite

    http://www.contre-info.com/

  • Formation à l'action politique et culturelle

    Un de nos jeunes lecteurs nous communique ce qui suit :

    "Il existe des milliers d’ouvrages dans nos bibliothèques pour se former à la pensée politique mais les ouvrages pour se former à une méthodologie de l’action politique et culturelle sont rares.

    Ichtus a donc mis en place un cycle de cinq séances de formation sur cette question à partir de la pensée de Jean Ousset. L’objectif est d’apprendre concrètement à penser son action, à la concevoir et à la mettre en œuvre avec efficacité mais aussi à mettre en conformité les moyens avec les buts recherchés.

    Car comme le dit Jean Ousset : « On ne saurait s’y prendre pour construire comme on s’y prend pour démolir. ». On ne peut combattre la subversion avec les moyens qu’elle emploie.

    Chaque séance sera construite de la façon suivante :

    • Un temps de témoignage par un entrepreneur du mouvement social qui montrera comment il est passé de l’idée à la réalisation
    • Un temps de formation par un des membres de l’équipe Ichtus à partir de la méthodologie proposé par Jean Ousset.
    • Un temps pour avec des professionnels pour proposer des outils concrets et efficaces.

    Pour vous inscrire : http://www.ichtus.fr/events/action-politique-et-culturelle/


    Jeudi 4 février 2016
    1 – Ouverture par Bruno de Saint Chamas et Alban Gérard
    Les fondements de l’action politique par le Frère Humbrecht

    Mercredi 9 mars 2016
    2 – Penser l’action pour qu’elle soit conforme à son but
    Une action politique sous le primat de la culture
    L’organisation dans l’entreprise par François Bert, consultant en RH

    Mercredi 13 avril 2016
    3 – Quels instruments, quelles méthodes employer pour une action efficace ?
    Comment passer de l’idée à sa réalisation par Charles Beigbeder, entrepreneur
    La gestion de projet par Guillaume Angier

    Mercredi 11 mai 2016
    4 – A chaque circonstance son type d’action
    Témoignage des Gavroches : action de rue autour d’un tableau
    Témoignage d’action dans différentes associations
    Utilisation de l’action culturelle par Nicole Buron

    Mercredi 8 juin 2016
    5 – Comment être acteur de l’action de demain par Guillaume de Prémare et Alban Gérard
    La parole militante de Clotilde Brossollet des Gavroches
    Clôture par Bruno de Saint Chamas

    Ces soirées de formation seront animées par Guillaume de Prémare et Alban Gérard, argumentées à travers l’enseignement d’acteurs de premier plan et illustrés par des témoignages concrets."

     

    Marie Bethanie

  • L'Anarchie plus Un

    Sur le site de La Faute à Rousseau, un contributeur donna une belle définition du royalisme : « Le royalisme c'est la démocratie royale et celle-ci c'est l'échelle pour cueillir les cerises. D'un côté les barreaux en commençant par le plus large qui est la base, paroisse ou commune. Ensuite le barreau plus court qui est le canton. Ensuite plus court encore, la sous-préfecture ou bailliage, puis la province et enfin le plus petit, la Nation. Tous ces barreaux ou assemblées élémentaires liés les uns aux autres. En face la béquille ou chandelle qui tient l'échelle droite, c'est le Roi dont la fonction est héréditaire pour éliminer les courses à la présidence. Louis XVI avait parfaitement réussi à recomposer l'échelle par la création des Assemblées provinciales en 1787. C'est pour cela qu'ils l'ont tué.»
    Magnifique allégorie du cerisier que voilà. On pense aussi à l'échelle de Jacob, avec les anges de deuxième classe en bas et les séraphins en haut. Sinon c'est le roi-pylône vertical dont la pointe dépasse de la pyramide aryenne des prêtres, des soldats, des laboureurs et des gueux. Magnifique allégorie de l'Ancien régime déposé.
    La verticalité des pouvoirs est devenu dans notre époque post-moderne le handicap le plus sérieux au nécessaire progrès de l'espèce humaine qui affronte en ce siècle le défi de sa continuation. D'autant que, dit en passant, le désordre moral entraîné par les dernières élections régionales en a vacciné beaucoup contre les strates politiques intermédiaires. Et que constatons-nous par ailleurs ? Tous les blocages des corps constitués, des ligues et jurandes, ordres et confréries, tout ce carnaval obscène de la vanité humaine qui aménage des positions retranchées inexpugnables partout où elle le peut.
    Il faut capter le soleil rasant et pas le soleil plombant.
    L'avenir est à l'horizontalité des pouvoirs qui améliore la porosité aux sollicitations venant de l'extérieur, chargées souvent d'innovation décisive. Il ne s'agit plus d'emboîter les étages constitutionnels qui sont autant d'écluses retenant l'innovation, la création, l'intelligence et les crédits mais d'organiser une anarchie libératrice des énergies individuelles. Le monde est désormais digital et neuronal. Faut-il détruire alors les enceintes de pouvoirs retranchés, inutiles et dépensières ? C'est une chose à voir pour la prochaine révolution française qui fera bon marché de l'Ancien régime reconstitué.
    Si l'on va jusqu'à supprimer toutes les subventions publiques et les strates administratives redondantes ou inutiles pour revenir à l'Etat régalien stricto sensu, la société française au-dessous de lui devra apprendre enfin à se démerder par elle-même et elle enterrera ses "morts". En fait elle ne fera que recouvrer les libertés conquises par la révolution communale sous la monarchie (clic). Il y aura beaucoup de déchets parmi les prébendiers, de gens inemployables selon les nouveaux critères de demain ; il faudra les accompagner en justice et charité jusqu'au soir de leur vie, à mesure des moyens que l'on pourra distraire des programmes de rénovation du pays. A défaut nous appellerons le bon docteur Attali avec sa petite piqûre.
    Mais il peut être besoin quand même d'une vue d'ensemble pour guider les choix lourds de conséquence pour la nation aux étages pertinents. Aussi serons-nous contraints d'infuser une nouvelle verticalité dans nos organisations, la chaîne qui retendra la trame du tissu national. La meilleure circonscription de solidarité civique devrait être l'arrondissement (ou bailliage) et l'assemblage des circonscriptions se feraient projet par projet. Mais si l'on scrute la mentalité du citoyen sur sa conscience de sa position politique sur l'échelle du cerisier, on verra tout de suite qu'il ressortit à trois communautés : sa commune, son département d'origine et la nation. La région n'a jamais fait souche dans l'esprit des gens à l'exception de provinces très typées comme la Corse, l'Euzkadi ou l'Alsace. Et encore moins depuis le redécoupage créant d'immenses entités sans âme jetées aux gloutons. En dessous du département, la commune est trop exiguë pour un esprit français et la plupart d'entre elles sont en voie de fusion pour donner de nouvelles communautés administratives plus larges et plus manœuvrables ; au-dessus de la nation, l'Europe reste un concept éthéré qui ne s'est toujours pas incarné.
    Il en ressort que l'Anarchie pourrait être "organisée" au niveau départemental bien que le bailliage soit conceptuellement plus attrayant. A l'intérieur du département et dans les circonscriptions subordonnées les arbitrages seraient tranchés en régime de démocratie directe comme au bon vieux temps des rois. Entre le département et les pouvoirs centraux, n'existerait plus que l'intérêt général, concrétisé dans des projets d'aménagement ou d'entretien du territoire. On va prendre trois exemples.

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    Partant de l'hypothèse qu'après la II° Révolution il n'y a plus de régions artificielles dans le projet, les défis et contraintes qui dépassent le cadre départemental doivent être quand bien même gérés. Prenons l'exemple de l'aménagement du segment français du Range Nord de Cherbourg à Dunkerque. Il faut monter une agence de bassin qui coordonne tous les investissements portuaires et leurs conséquences de bout en bout. Sont impactés d'ouest en est les départements de la Manche, du Calvados, de la Basse Seine, de l'Eure, de la Somme, du Pas de Calais et du Nord. Si on décide une politique d'internationalisation du transport fluvial, seront impactés tous les départements en contact direct ou indirect avec les réseaux voisins : Eure, Yvelines, Hauts de Seine, Val d'Oise, Oise, Somme, Nord, Aisne, Ardennes, Meuse, Moselle et Bas-Rhin. Cette deuxième agence de bassin croisera les intérêts de la première mais ne les absorbera pas et réciproquement, car les champs d'activités sont trop différents même si l'on va de l'un à l'autre au fil des dossiers . On peut multiplier les exemples. Encore un : Le développement quel qu'il soit du Massif central dans un domaine donné agrégera des départements appartenant à quatre anciennes régions : Puy de Dôme, Cantal, Haute Loire, Loire, Lozère et Aveyron.
    Donc la grille régionale telle qu'elle aurait survécue au grand nettoyage aurait été un handicap, typique de la verticalité des pouvoirs. L'arrondissement de Rodez, intéressé au développement géothermique du Massif central aurait dû faire des représentations à Toulouse, capitale tournée depuis toujours vers l'Espagne et l'aviation, pour obtenir le droit de négocier ses intérêts périmétriques et pleurer des crédits.
    Les royalistes n'aiment pas le département parce qu'il fut créé sous la Révolution française mais la normalisation du royaume en départements étaient dans les tiroirs de Calonne et le critère de distance au chef-lieu retenu jadis tient encore la route puisqu'on peut de nos jours aller à la préfecture et en revenir dans la demie-journée, ce qui, avec la contraction de l'espace-temps moderne, reste pertinent et comparable à la journée de cheval de l'époque.
    Dans cette belle utopie, les briques départementales sont assemblées entre elles de diverses façons eu égard au projet considéré et permettent une administration plastique de l'espace national, adaptée, pertinente. Les départements ont aussi l'avantage d'une longue habitude de gestion, ce que n'ont pas les sous-préfectures. La nation fait l'économie de prébendes figées dans des satrapies provinciales arc-boutées sur leur propre continuation et débitrices d'une fonction territoriale surnuméraire. Les grands projets et les projets moyens sont développés par des professionnels des métiers convoqués à leur succès. L'Etat central veille à l'essentiel, le roi étant l'aimant qui oriente toute la limaille anarchique. A la fin, c'est encore Charles Maurras qui aura eu raison :

    «la monarchie c'est l'Anarchie plus Un»

    http://royalartillerie.blogspot.fr/