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culture et histoire - Page 1229

  • A propos de Stepan Bandera (1909-1959), une figure controversée du nationalisme ukrainien (Pascal Lassalle)

    Vendredi 1er janvier, des milliers d’Ukrainiens ont défilé lors d’une marche aux flambeaux à Kyiv et dans plusieurs villes du pays pour commémorer le 107ème anniversaire d’une figure éminente, mais controversée de l’histoire tumultueuse de leur nation, Stepan Andriïovytch Bandera.

    Né en effet le 1er janvier 1909 en Galicie (Ukraine occidentale), alors sous domination autrichienne, d’un père prêtre grec-catholique (uniate), le jeune Stepan a grandi dans une atmosphère de patriotisme et de culture nationale ukrainienne.

    Conjointement à ses études secondaires, il devint membre du mouvement scout patriotique Plast et milita dans un groupe de jeunes nationalistes. En 1927, muni de l’équivalent du baccalauréat, il entra à l’Institut agronomique de L’viv.

    Dans une Galicie sous administration polonaise, objet d’une violente politique d’assimilation et de « pacification » de la part de Varsovie, il adhéra à l’Organisation militaire ukrainienne (U.V.O.) du colonel Yevhen Konovalets, vivier de jeunes activistes dans laquelle il rencontra des hommes comme Yaroslav Stetsko ou Roman Choukhevytch.

    À partir de 1929, il devint membre de la toute nouvelle Organisation des nationalistes ukrainiens (O.U.N.) dont il gravit rapidement les échelons hiérarchiques jusqu’à prendre la tête de l’exécutif de sa branche d’Ukraine occidentale.

    Au sein de cette structure politique marquée par le nationalisme intégral de l’idéologue Dmytro Dontsov, il organisa un attentat contre le consul soviétique Maylov à L’viv (1933), puis ordonna l’exécution du ministre polonais de l’Intérieur Bronislaw Pieracki (1934), sanglant « pacificateur » de la Galicie et de la Volhynie.

    Arrêté et condamné à mort, sa peine fut commuée en emprisonnement à vie.

    Libéré au moment de l’invasion allemande de la Pologne en septembre 1939, il s’opposa à la ligne suivie par le dirigeant de l’O.U.N., Andriy Melnyk, qui avait pris la tête de l’organisation après l’assassinat de Konovalets par un agent de Staline.

    Représentant les combattants de l’intérieur, Bandera, Stetsko et Choukhevytch contestèrent vivement la ligne suivie par les dirigeants émigrés, refusant notamment un alignement sur l’Allemagne et exigeant une intensification de la lutte contre les Soviétiques.

    La rupture intervint dès février 1940 avec la création d’une branche révolutionnaire de l’organisation, l’O.U.N.-B. (B pour Bandera, qui adopta notamment le célèbre drapeau aux bandes rouges et noires) désormais distincte et souvent rivale de l’O.U.N.-M. (Melnyk), ce qui occasionna par moment des règlements de compte entre représentants des deux branches.

    Circonspects vis-à-vis des Allemands, Bandera et ses partisans n’en négocièrent pas moins auprès de la Wehrmacht, la formation d’une Légion ukrainienne de 680 hommes constituée des bataillons Nachtigall et Roland.

    L’O.U.N.-B. se prépara à prendre le pouvoir en Ukraine avec ou sans l’assentiment des Allemands : au moment de l’offensive hitlérienne de juin 1941 contre l’U.R.S.S., 5 000 à 8 000 éléments de l’organisation s’infiltrèrent en Ukraine soviétique.

    Le 30 juin 1941 à L’viv, les représentants de l’O.U.N.-B. proclamèrent unilatéralement un État ukrainien indépendant sous la direction de Yaroslav Stetsko. Quelques jours plus tard, Bandera et plusieurs de ses partisans furent arrêtés par les Allemands chez lesquels avait prévalu la ligne funestement raciste et pangermaniste défendue par Hitler et nombre de ses exécutants, dont le sinistre Erich Koch, futur commissaire du Reich pour l’Ukraine.

    Transféré à Berlin, Bandera fut ensuite interné au camp de concentration de Sachsenhausen jusqu’en septembre 1944. Dès lors, il refusa de s’associer au Comité national ukrainien créé avec l’aval des Allemands et entra dans la clandestinité alors qu’en Ukraine même, les résistants nationalistes de l’Armée insurrectionnelle ukrainienne (U.P.A.) dirigée par Roman Choukhevytch (alias Taras Tchouprynka), menaient un combat désespéré contre l’Armée rouge et les troupes du NKVD après avoir lutté contre les forces du Reich et les Polonais lors des tragiques événement de Volhynie en 1943 (une blessure mémorielle qui n'est toujours pas complètement cicatrisée entre les deux voisins slaves et que Moscou ne manque pas d’exploiter).

    Après 1945, il resta en R.F.A. où il devint président de l’O.U.N.-B. en exil, mobilisa la diaspora et coordonna la résistance des derniers noyaux de l’U.P.A. jusqu’au début des années cinquante.

    Très actif, il édita de nombreuses publications et suscita la création du Bloc antibolchevik des nations (A.B.N.).

    Bête noire des Soviétiques qui redoutaient plus que jamais l’action des Bandéristes et autres « nationalistes bourgeois » ukrainiens, il fut l’objet de multiples attentats jusqu’à ce jour fatal d’octobre 1959, où il mourut assassiné par l’agent du KGB Bodan Stachynskyi (1).

    Aujourd’hui, la figure de Bandera reste éminemment controversée.

    Honoré dans la diaspora et en Ukraine de l’Ouest (plusieurs monuments ont été érigés à L’viv, Ivano-Frankivsk ou Ternopil’), il suscite des sentiments beaucoup plus mitigés dans le reste du pays qui vont jusqu’à la franche hostilité tant les effets d’une propagande soviétique mensongère qui le dépeint comme un simple collaborateurs des nazis et un abominable massacreur de Juifs (accusations sans fondements) ont porté leurs fruits, en particulier dans cette poche de soviétisation et de russification extrême que constitue le Donbass, avec les résultats que l’on connaît depuis bientôt deux ans.

    Ces mensonges et contrevérités continuent à êtres véhiculés par les nostalgiques du communisme, mais aussi et surtout par le Kremlin, en particulier depuis la « Révolution Orange » de 2004, qui dénonce l’« instrumentalisation de l’Histoire à des fins politiques », les multiples atteintes à l’« Histoire commune » (comprendre l’historiographie russo-soviétique, hégémonique en Occident qui englobe le « petit frère » ukrainien et lui dénie toute histoire propre) et la « réhabilitation des collaborateurs des nazis » en Ukraine. Le pouvoir russe actuel sacrifie en fait à une tradition moscovite immuable, celle de vouer aux gémonies toutes les figures et événements historiques qui rappellent au monde entier que les Ukrainiens ne sont pas des Russes et qu’ils n’ont jamais cessé, comme l’affirmait Voltaire, de lutter obstinément pour leur liberté et la reconnaissance de leur identité.

    Ce phénomène récurrent s’est depuis intensifié sous la forme d’un Blitzkrieg médiatique malheureusement efficace visant à sidérer et hystériser des pans entiers des populations russes ou russophones d’Ukraine, avec un certain succès (sans parler des relais occidentaux cyniquement instrumentalisés et menés en bateau, qu’ils soient sincères ou simplement stipendiés), en présentant notamment les événements de l’hiver 2013-2014 et ceux qui ont suivi comme un remake de la « Grande guerre patriotique » qui assimile la lutte contre les patriotes et nationalistes ukrainiens à celle menée par les grands ancêtres soviétiques contres les « fascistes » (usage d’une rhétorique vintage dans laquelle la « junte fasciste de Kiev » côtoie, entre autres, les prétendues exactions des « bataillons punitifs »), sans parler aussi des délires sur Gladio, les manipulations des services occidentaux et tout un fatras indigeste et confus qui en dit plus long sur leurs auteurs qu’il n’en reflète des réalités plus nuancées et complexes. Stepan Bandera n’était certainement pas un enfant de chœur, mais sûrement pas le monstre qu’une propagande virulente et diabolisante continue de dépeindre sur un mode obsessionnel. Il fut quoi qu’il en soit, malgré ses failles et ses limites dans un contexte historique troublé et extrême, l’incarnation d’un nationalisme intransigeant inaccessible à tout compromis et à toute corruption, ce qui constitue plus que jamais un symbole puissant et agissant dans des franges croissantes de l’opinion ukrainienne, ce qu’il convient donc d’éradiquer, du côté du Kremlin et de ses soutiens inconditionnels.

    Pascal Lassalle / C.N.C.

    Note 1 : Il n’existe à ce jour aucune biographie en français sur Bandera. L’histoire du nationalisme ukrainien reste encore une terra incognita dans notre pays.

    Christophe Dolbeau a rédigé un formidable outil de travail et de mémoire avec son Petit dictionnaire des résistances nationales à l’Est de l’Europe, 1917 – 1989 face au bolchevisme (Première édition chez Artic, en 2006, réédition chez Akribéia en 2015) dans lequel on trouve une partie très complète sur l’Ukraine.

    L’ouvrage de l’Italien Alberto Rosselli, La résistance antisoviétique et anticommuniste en Europe de l’Est de 1944 à 1956, a enfin été traduit en français, toujours aux Éditions Akribeia (Saint-Genis-Laval, 2009), avec un bon chapitre consacré à la lutte de l’U.P.A.

    Roland Gaucher a naguère également parlé du combat des nationalistes ukrainiens dans son ouvrage L’opposition en U.R.S.S. 1917 – 1967 (Albin Michel, Paris, 1967).

    Le journaliste Patrice de Plunkett, ex A.F. et G.R.E.C.E. (sous le pseudonyme de Patrick Louth) a aussi évoqué la lutte du chef de l’O.U.N.-B. dans le tome 2 de l’ouvrage collectifLes survivants de l’aventure hitlérienne (Éditions Famot, Genève, 1975), titre d’ailleurs très équivoque qui peut contribuer à entretenir la controverse sur l’action du chef nationaliste.

    Dans son livre Safe for democracy : The Secret Wars of the CIA (Ivan R. Dee, Chicago, 2009), l’historien étatsunien John Prados, rappelle que la CIA considérait Bandera comme « anti-américain » et a refusé de le protéger, s’efforçant de convaincre le SIS britannique de faire de même.

    Le lecteur intéressé pourra, le cas échéant, se référer à l’énorme fond documentaire de la Bibliothèque ukrainienne Symon-Petlura au 6, rue de Palestine dans le XIXe arrondissement de Paris.

    Notons également que le cinéaste ukrainien Oles Yanchuk a évoqué la dernière période de la vie de Stepan Bandera dans un long-métrage réalisé en 1995, L’attentat, un meurtre automnal à Munich (Attentat, ossinnye vbystvo v Miounkheni / Assassination, an autumn murder in Munich). De nombreux documentaires , généralement bien faits, ont aussi été réalisés en Ukraine ces dernières années, sans parler des très nombreux ouvrages, inégaux, parus là-bas et non traduits.

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/le-cercle-non-conforme/

  • Interactions entre les entreprises américaines et l'armée allemande pendant la 2nde GM

    Commercer avec des régimes qui leur sont totalement hostiles et contribuer à leur renforcement militaire ont toujours été deux des caractéristiques essentielles du monde des affaires capitaliste, et parfois de ses dirigeants politiques. Ainsi, au début des années 40, la prédiction de Lénine paraissait accomplie : les sociétés multinationales avaient "hérité de la terre". General Motors et Ford (respectivement 900 000 et 500 000 salariés) dominaient alors le marché mondial de l'automobile et des véhicules tout-terrain. Henry Ford précise - principe garanti aussi robuste que ses modèles -, quelques semaines avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale : "Nous ne nous considérons pas comme une compagnie nationale, seulement comme une organisation multinationale."
         Lorsqu'il inaugure en 1939 un nouveau jeu de Monopoly qui, du premier coup de dés, le conduit à la case polonaise, Hitler transforme les chancelleries et les parlements en volières apeurées. Mais au même moment, Alfred Sloan, président de General Motors, rassure sèchement quelques actionnaires inquiets : "Nous sommes trop grands pour être gênés par ces minables querelles internationales."
         Mieux, la plus grande firme mondiale joue un rôle essentiel dans la préparation de ce vaste rallye transeuropéen organisé par l'ancien peintre viennois. En 1929, la société américaine est devenue propriétaire à 100% d'Opel. En 1935, à la demande du haut état-major nazi, les bureaux d'étude de cette firme, installés à Brandebourg, se consacrent à la mise sur roue d'un nouveau modèle de camion lourd qui devrait être moins vulnérable aux attaques aériennes ennemies. Dès 1938, l'Opel "Blitz", produit à une cadence accélérée, équipe l'armée allemande.Sensible au geste, Hitler épingle en 1938 son aigle de première classe au veston du "Chief Executive" de General Motors. Au même moment, Ford ouvre dans la banlieue de Berlin une usine d'assemblage ; selon les rapports des services de renseignements de l'armée américaine, ces bâtiments sont destinés à la production des transports de troupes pour la Wehrmacht.
        Au début de 1939, sept mois avant l'ouverture du conflit, General Motors reconvertit les établissements Opel à Rüsselsheim dans la fabrication d'avions militaires. De 1939 à 1945, ces usines produiront et assembleront à elles seules 50% de tous les systèmes de propulsion destinés au Junker 88, considéré par les experts aéronautiques comme le "meilleur bombardier équipant la Luftwaffe".
         Les filiales de General Motors et Ford construisent 80% des half-tracks de trois tonnes baptisés "mules" et 70% de tous les camions lourds de moyen tonnage qui équipent les armées du Reich. Pour les services secrets anglais, ces véhicules constituent "l'épine dorsale du système de transport de l'armée allemande". Là encore, l'entrée en guerre des États-Unis n'infléchit en rien la stratégie de ces firmes, aussi rectiligne qu'une autoroute.
         Le 25 novembre 1942, le gouvernement nazi nomme le Pr Carl Luer administrateur du complexe de Rüsselsheim. Mais la cour d'appel principale de Darmstadt précise que "l'autorité du conseil des directeurs ne sera pas affectée par cette décision administrative, les méthodes et les responsables du management resteront les mêmes". Et, de fait, Alfred Sloan et ses vice-présidents James B. Mooney, John T. Smith et Graene K. Howard continueront de siéger au conseil d'administration de General Motors-Opel durant toute la guerre. Mieux, en violation flagrante des législations existantes, les informations, rapports et matériels circulent on ne peut mieux entre le quartier général de Détroit, les filiales installées dans les pays alliés, et celles implantées dans les territoires contrôlés par les puissances de l'Axe.
         Les registres financiers d'Opel-Rüsselsheim révèlent que, de 1942 à 1945, la firme élabore ses stratégies de production et de vente en coordination étroite avec les usines de General Motors disséminées à travers le monde, notamment avec General Motors-Japon (Osaka) ; General Motors-Continental (Anvers) ; General Motors-China (Hong-Kong et Shangaï) ; General Motors-Uruguay (Montevideo) ; General Motors do Brazil (Sao Paulo), etc.
         En 1943, alors que les usines américaines du groupe équipent l'aviation des États-Unis, le groupe allemand élabore, fabrique, assemble les moteurs du Messerchmitt 262, premier chasseur à réaction au monde. L'avantage technologique ainsi conféré aux nazis est essentiel. Capable de voler à près de 1 000 km/h, cet appareil surclasse nettement en rapidité (plus de 200 km/h) son adversaire américain, le P 510 Mustang.
    Eric Laurent, La guerre des Bush

  • L’hymne de PEGIDA devance la chanteuse Adèle et se classe premier au box office des ventes d’Amazon Allemagne

    L’hymne du mouvement anti-immigration PEGIDA, une musique sans parole intitulée Gemeinsam sind wir stark (« Ensemble, nous sommes forts ! »), est commercialisé sur différents portails internet et connaît un énorme succès.

    Cet hymne de PEGIDA est notamment diffusé par le géant Amazon.

    Ce morceau musical est passé numéro un des ventes de singles sur Amazon Allemagne, devançant la chanteuse Adèle et sa chanson « Hello ».

    Le mouvement PEGIDA a annoncé que les bénéfices qu’il percevra de la vente de cet hymne seront utilisés pour venir en aide aux « sans logis allemands« .

    Mais Amazon conserve un tiers du produit de la vente et a annoncé pour sa part qu’il reverserait cet argent « à une organisation de bienfaisance soutenant les réfugiés« .

    http://www.medias-presse.info/lhymne-de-pegida-devance-la-chanteuse-adele-et-se-classe-premier-au-box-office-des-ventes-damazon-allemagne/46539

  • Livre : Histoire des Fascismes : François Duprat

    histoire-des-fascismes-francois-duprat.jpgPréface, sélection, présentation et annexes par Alain Renault.
    « Des leçons très précises peuvent être tirées de l’histoire du mouvement nationaliste-révolutionnaire dans le Monde », écrivait François Duprat.
    C’est dans cette optique qu’il s’est livré à de nombreuses études de ce mouvement et notamment de la période historique où diverses de ses variantes ont été qualifiées de fascismes.
    Les textes retenus, extraits de diverses revues et notamment de la Revue d’Histoire du Fascisme, permettent toujours d’éclairer les luttes politiques d’aujourd’hui malgré les changements de contexte et les évolutions sémantiques…
    Cette Histoire des Fascismes concerne le Fascisme et le national-socialisme en Autriche – La naissance et développement des mouvements antisémites allemands– Les « trotskistes » du national-socialisme – Le Fascisme aux Pays-Bas – Le destin de Quisling – La naissance, le développement et l’échec d’un fascisme roumain – la naissance et le développement du fascisme hongrois…
    François Duprat (1940-1978) : militant et responsable nationaliste de Jeune Nation, Occident, Ordre Nouveau et du Front National. Collaborateur de Rivarol et Défense de l’Occident. Historien, auteur de nombreux ouvrages. Créateur et principal animateur des Cahiers Européens et de la Revue d’Histoire du Fascisme (RHF) dont Alain Renault a été un collaborateur.

    Acheter le livre ici
    http://www.voxnr.com/cc/di_varia/EuVEykEFyktyhvQLAi.shtml