Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

culture et histoire - Page 1277

  • Napoléon : Pourquoi la chute ? Une autre histoire de Napoléon par Pierre LE VIGAN

    La chute ? C’est toute l’histoire de Napoléon Bonaparte que raconte de Villepin. Mais la problématique de la chute est bien centrale. Car il s’agit de voir, dès les succès, la naissance des failles, les premiers signes de possible échec. Des failles qui s’agrandissent de plus en plus, à mesure que, de la domination de la frange occidentale de l’Europe, Napoléon veut passer à la domination de l’Europe entière.

    Napoléon, c’est le grand écart entre la gloire et la fragilité. Voilà ce que montre, avec un incontestable bonheur d’écriture, Dominique de Villepin. L’ouvrage de l’ancien Premier ministre n’est pas inédit. Il regroupe utilement ses trois livres sur Napoléon. Si les sources historiques utilisées sont connues, l’intérêt du livre est le regard politique. Il est de montrer les faiblesses, vite croissantes, de la construction politique de Napoléon. Des faiblesses qui se sont accrues en fonction de nombre des inflexions que prend l’Empereur. 

    Villepin aide à comprendre les moments-clés où s’ouvrent les failles. Il faut ainsi faire remonter la fragilité de l’Empire, au plan extérieur, à la deuxième partie de la campagne de 1806 – 1807. Nous sommes au moment où la France, après avoir battu la Prusse, s‘engage en Pologne et en Prusse orientale, sans avoir pu ou voulu, par une paix modérée, dissocier la Prusse de la Russie. Et c’est l’accord bancal de Tilsit. L’alliance russe est un mirage car Napoléon n’y met pas le prix, refusant d’abandonner son soutien relatif à l’Empire Ottoman. Le moignon de Pologne créé en 1807 est aussi, d’emblée, une source de discorde à venir. Combien il eut été plus utile de laisser ce moignon à la Prusse, la laissant puissance oppressive des Polonais, situation inconfortable, et de lui prendre la Silésie au profit de la Saxe limitrophe. Renforcer les petites et moyennes puissances au détriment des grandes et ne pas charger la France de responsabilités territoriales excessives.

    L’alliance autrichienne, ensuite, après Wagram, – demi-victoire bien loin d’Austerlitz – est, elle aussi, un leurre. L’Autriche est trop diminuée territorialement pour considérer cette alliance comme autre chose qu’une temporisation. En outre, au plan intérieur français, le mariage autrichien marque un reniement des principes de la Révolution qui met Napoléon en porte à faux. L’homme qui avait stabilisé la Révolution devient tout autre chose : celui qui la renie. Le titre du chapitre de Villepin sur la période 1810 – 1811 est justement cela : le reniement. La création de la noblesse d’Empire en 1808 pouvait encore s’inscrire dans la ligne de l’élitisme républicain et de la récompense non héréditaire de la vertu. Le mariage autrichien marque par contre une rupture. Napoléon devient hanté par ce qu’il n’a pas : l’ancestralité. Celle-ci est pourtant ce que le peuple ne lui a jamais demandé.  Cela met Napoléon dans une situation parfaitement fausse.

    Le mariage autrichien et l’alliance qui l’accompagne prend, en outre, la place d’une autre politique étrangère. Depuis 1803, la France était en Allemagne la protectrice des petites nations. Parmi les principales de ces petites nations étaient la Bavière et la Saxe. Or, elles ne gagnent rien à l’alliance autrichienne mais au contraire y perdent. Après la paix de 1809 entre la France et l’Autriche, la Bavière perd le Trentin – Haut-Adige, au profit du Royaume d’Italie napoléonien. La Saxe ne règne que nominalement sur le Grand-Duché de Varsovie, agrandi en 1809. L’alliance entre la France et les petites nations, qu’un mariage avec une princesse de Saxe aurait pu symboliser en 1810, cède la place avec une illusion glorieuse d’alliance avec une puissance qui, à tort ou à raison, symbolise l’ordre ancien pour les Français. Villepin voit bien cela : en 1810, Napoléon n’écoute plus son peuple comme il le faisait au tout début de l’Empire.

    En Pologne, Napoléon en fait trop ou trop peu.  Pas assez pour recréer une Pologne, trop pour ne pas inquiéter la Russie, mais aussi l’Autriche. Si, en 1812, Napoléon s’assure l’alliance de la Prusse, il ne lui promet rien comme acquis territorial, ni la Lituanie, ni la Livonie, ni même la Courlande. Rien non plus de clair comme contrepartie de la participation militaire autrichienne. Envisager l’échange Galicie autrichienne contre Illyrie n’est pas un acquis pour l’Autriche. Il veut l’aide autrichienne sans vouloir pleinement une alliance, qui supposerait une égalité.

    Autre erreur : la politique du Blocus continental. L’idée d’une guerre économique contre la Grande-Bretagne comme moyen de l’affaiblir n’est évidemment pas idiote. Mais ses conséquences sont telles qu’elle oblige à une domination de toute l’Europe. L’affaire d’Espagne, catastrophique en ouvrant un deuxième front au Sud de la France, alors que l’Espagne était un allié contre l’Angleterre, relève en partie de cette stratégie de domination de toute l’Europe, et aussi de la perte du sens des réalités et des proportions par Napoléon.

    Ne rien vouloir lâcher vraiment sera aussi la cause de la perte du Grand Empire en 1813. Pourquoi laisser plus de 100 000 hommes de bonnes troupes à Dresde, Dantzig, etc. ? Dans le domaine de la diplomatie comme de l’art de la guerre, Napoléon perd le sens de la manœuvre et de la surprise. La campagne de 1812, sans un seul objectif politique clair, si ce n’est celui, illusoire, d’amener le Tsar à une nouvelle alliance, est caractéristique, tout autant que de la démesure, de ce que Napoléon n’arrive plus à choisir entre les options qui s’offrent à lui.

    Il croit pouvoir tout avoir : l’alliance autrichienne sans rien donner à l’Autriche, le soutien des Polonais sans leur donner l’indépendance, le soutien prussien sans contreparties aucune, la soumission des Espagnols au roi Joseph tout en annexant à l’Empire français une partie de l’Espagne (la Catalogne en 1812), etc.

    Les Cent-Jours cristallisent toutes les faiblesses de Napoléon. Époux délaissé par Marie-Louise, et, plus grave encore, son fils retenu en otage à Vienne, Napoléon est quand même prisonnier de cette fiction de « beau-fils » de l’Empereur d’Autriche qui lui enlève la possibilité d’un robespierrisme contrôlé et mesuré, qui, pourtant, s’imposait. Napoléon ne peut envisager la voie d’une « dictature populiste » (Stéphane Rials), ou encore d’un Empire républicanisé, ou jacobinisme impérial. Seule voie pourtant alors adaptée à sa situation. Ne pouvant et ne voulant s’appuyer sur le peuple, Napoléon tente de s’appuyer sur une bourgeoisie de marchands et d’intellectuels qui ne cherche qu’à se débarrasser de lui.  Perclus de doutes, il est caractéristique qu’il réfléchisse à la réception qui serait faite par l’Europe, liguée contre la France, à une possible régence d’Eugène de Beauharnais, pourtant resté en Bavière pendant les Cent-Jours. 

    Napoléon gagnera pourtant sa dernière bataille, celle de la mémoire, avec le Mémorial de Sainte-Hélèneet la légende d’un Empereur favorable au principe des nationalités, alors qu’il l’était si peu. Au-delà même de cela, le martyr de Sainte-Hélène amènera à ce qu’Heinrich Heine appellera, en 1826, la « canonisation de l’Empereur mort ». Revanche posthume.

    Pierre Le Vigan

    • Dominique de Villepin, La chute de Napoléon, Perrin, 1 532 p., 35 €.

    • D’abord mis en ligne sur Metamag, le 24 août 2015, et légèrement modifié pour la présente publication.

    http://www.europemaxima.com/

  • Heidegger, l’art, la technique (par Jean-François Courtine)


    Conférence de Jean-François Courtine
    Heidegger, l’art, la technique
    Résumé de la première séance
    (lundi 3 février 2014)
    Dans cette première séance, il s’est agi de montrer en quoi la pensée de Heidegger sur l'essence de la technique était redevable aux deux essais de Ernst Jünger sur la « totale Mobilmachung » (La Mobilisation totale 1930, traduit par Marc Buhot de Launay dans L'État universel, TEL, Gallimard, 1990) et sur la figure du travailleur (Le Travailleur, 1932, traduit par Julien Hervier, Christian Bourgois, 1989). Ces essais témoignent de l'acuité du regard de l'écrivain allemand sur le monde moderne dominé par la technique. Jünger – alors auteur connu pour ses célèbres récits de guerre, Les orages d'acier, Le Boqueteau 125 etc. – y met en lumière certains traits de la technique moderne qu’il analyse sous l’angle de la « mobilisation du monde par la figure du Travailleur ». Cette « figure » (all. die Gestalt) du « Travailleur » (all. der Arbeiter) est à concevoir comme un nouveau type humain propre à l'époque moderne. C’est un type universel qui ne saurait être rapporté à une classe sociale au sens où l’entendait Marx (et les courants de pensée qui s’en réclament auxquels Jünger s’opposait). La figure du « Travailleur » serait plutôt, ainsi que devait le remarquer Heidegger plus tard, « une sobre dénomination de ce que Nietzsche appelle le surhomme » [GA 90, p. 257].
    Quoi qu’il en soit, pour Jünger, le formidable bouleversement qui s’était accompli avec la Grande Guerre exigeait un nouveau regard, une nouvelle manière de voir clair dans ce qui est. Avec la guerre industrielle et totale, c’est le « caractère de puissance inhérent à la technique » qui se serait dévoilé. Jünger aborde ce phénomène de la technique moderne en en excluant « tout élément économique ou progressiste » (Le Travailleur, p. 207). Ce processus dynamique de la « mobilisation totale » sous la figure du « Travailleur » a encore pour caractéristique d’échapper à tout contrôle et pour conséquence de transformer le monde d'un côté en un « gigantesque chantier perpétuel » et de l'autre en « un musée » (ibid. p.253). Dans cette perspective, une mobilité sans limites (ni dans le temps, ni dans l’espace) et un incessant affairement organisationnel créent « un mode de vie [qui] ressemble […] à une course mortelle où il faut bander toutes ses énergies pour ne pas rester sur le carreau » (ibid. p.223).
    Dans un deuxième temps, on s’est efforcé de montrer en quoi la réflexion heideggérienne sur la technique se distinguait de celle de Jünger [1]. On a ainsi rappelé que, mu par la relecture/réinterprétation de l’œuvre de Nietzsche et par ses analyse du "nihilisme" comme trait de l'époque contemporaine, Heidegger avait articulé certains aspects de la description de Jünger à sa propre conception de l'histoire de la métaphysique entendue comme « histoire de l'être » (Seinsgeschichte). Il a alors été question plus particulièrement d’un "concept" clé de la réflexion de Heidegger, celui de la Machenschaft – un mot qu’on rend d’ordinaire par "machination", "manœuvre", "manigance", mais qui désigne dans le contexte le "règne de l'efficience", de la "faisabilité". Le mot est formé à partir du verbe allemand machen "faire". 
    La Machenschaft préfigure et annonce, dans le cheminement heideggérien, le fameux Gestell – "dispositif d'arraisonnement" ou "dispositif", autre « Grundwort » (terme fondamental) qui désigne, à partir de la fin des années 1940, « l'essence de la technique » (das Wesen der Technik). Dans cette dernière expression, il faut souligner que Wesen (essence) ne doit pas être compris de la manière abstraite et anhistorique qui est traditionnellement associée à la notion d’essence ou d’essentia. Au contraire, dans l’usage qu’en fait Heidegger, Wesen doit être entendu comme ce qui porte, de manière sous-jacente et immédiatement inapparente, le déploiement du phénomène auquel il est associé (ici la technique) et ce dans une temporalité spécifique, en l’occurrence celle de l'être, temporalité qui diffère de la conscience historique que les hommes en ont.
    Cette analyse de la Machenschaft a été esquissée en fin de séance à partir de la lecture du début du § 61 des Beiträge zur Philosophie (traduit en français récemment sous le titre: Apports à la Philosophie, cf. texte 1 de l'exemplier distribué). L'accent a été mis sur un paradoxe tout à fait surprenant : ce qui étend son règne sans partage aujourd'hui, à savoir le déferlement planétaire de la toute puissance de la technique (et les types de rapports au monde et à ce qui est qui en est induit), aurait son noyau germinatif dans une « décision » [2] de la philosophie grecque, décision qui se lit dans les œuvres de Platon et d’Aristote [3] réinterprétées en la circonstance (non sans une certaine violence herméneutique) par Heidegger. Cette « décision » aurait tenu dans le fait de penser la « nature » (en grec, la phusis, φύσις) à l'horizon de la technè (« le « savoir faire », « l’art » gr. τέχνη) comme « fabriquer », comme « faire humain ». Ce moment originaire de la Machenschaft aurait constitué le premier temps d’une Entmachtung de la phusis (comprendre « d’une "dépotentialisation" », « de l'évidement du pouvoir de la nature », de son « émasculation », pourrait-on presque dire en forçant le trait). Cette Entmachtung de la nature ne se peut comprendre que relativement à la conception de la phusis qui, selon Heidegger, prédominait chez les premiers penseurs grecs avant donc Platon et Aristote. Chez ces penseurs qualifiés significativement par Aristote de « physiologues », (oi phusiologoi = « ceux qui parlent de et à partir de la nature »), dominait la représentation d’une phusis sur-puissante (übermächtig) à ce point que toute pensée (noein, νοεῖν) et toute parole (logos, λόγος) étaient éprouvées comme appartenant au déploiement essentiel de la phusis (exemplier, texte n°3).
    En contrepoint, on peut aussi se faire une idée de la « surpuissance » de la nature en prenant la mesure de la violence et du pouvoir propres de la technè qui y répond en relisant avec les lunettes de Heidegger (et de Hölderlin – cf. GA 40, p.168, texte 5 de l'exemplier, v. aussi le cours sur « L’Ister » GA 53, été 1942) le premier Stasimon (« chant » qu’exécutait le chœur dans la Tragédie antique) de l’Antigone de Sophocle. Heidegger commente en effet « τὸ μηχανόεν τέχνας [...] ἔων » des v. 364-365 en s’appuyant sur ce terme de Machenschaft qu’il comprend en un sens « non péjoratif » comme ce « qui s’annonce à nous dans le mot grec τέχνη », lequel est un « savoir [Wissen] » qui « consiste à pouvoir “mettre-en-œuvre” l’être au titre d'un étant à chaque fois tel et tel ». À ce stade, la puissance ou le pouvoir violent de la τέχνη ne dégénère pas encore en puissance sans mesure, en violence déchainée ou en sauvagerie barbare. C’est en ce point que se noue le lien entre la réflexion sur la Machenschaft et la τέχνη d’un côté et la pensée heideggérienne de l'œuvre d'art de l’autre.Ce serait donc dans ce premier pas encore imperceptible, dans ce “premier commencement” que, de manière “destinale”, se serait amorcé ce qui ne se réalisera pleinement que bien plus tard comme accomplissement de la métaphysique : le règne de l’essence de la technique moderne. Cet empire de la Machenschaft, devenu celui du Gestell, s’atteste notamment dans le fait que, pour l'homme contemporain, il n'y a plus d'objets, autrement dit plus de choses qui lui font face (en allemand, Gegenstände). L’homme arraisonné par le Dispositif a affaire désormais à des choses qu’il a toujours déjà prises en vue comme fonds ou stock disponible (en allemand, Bestände) : « Ce qui se tient au sens du fonds disponible [Bestand] ne se tient plus en nous faisant face comme objet [Gegenstand] [GA 7, 17- Essais et conférences, « La question de la technique », p. 23]. La sur-puissance initiale de la nature, vidée de sa puissance propre (l’Entmachtung) est, au terme du processus, supplantée par la “puissance de sommation” du Gestell. Cette puissance n’est pas le fait de quelques uns (les « chefs » ou tous ceux qui croient pouvoir en contrôler le déchaînement). Le danger qui menace essentiellement l’homme est qu'il n’atteigne pas son propre (ni dans son agir, ni dans sa parole, ni dans rapport aux choses) et soit exproprié de son être.

    notes

    [1] On lit, dans le tome 90 (p.40) de la GA, intitulé Zu Jünger : « Le Travailleur d’Ernst Jünger constitue la métaphysique (élaborée à partir de la position de fond de la métaphysique nietzschéenne) du “communisme” impérial bien compris, c’est-à-dire débarrassé de toutes ses représentations “bourgeoises”».

    [2] Ici décision n’est pas à comprendre comme s’il s’agissait un acte réfléchi de la volonté éclairée par la raison. Dans la pensée de Heidegger, la “décision” dont il s’agit ici relève non de l’idiosyncrasie des philosophes, mais de ce qu’il appelle l’ouverture de la vérité de l’être, ouverture où se joue à chaque fois la différence entre l’étant et l’être et auxquels les philosophes ont à faire face.

    [3] Dans les Beiträge, Heidegger emploie l’expression de « philosophie platonico-aristotélicienne » (GA 65, p.211)

    source : Canal U :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/dh_autres/EuuFZlAkulxsAomVvG.shtml

  • Oui, le peuple français est historiquement de race blanche et de religion chrétienne

    Les réactions aux récents propos tenus par Nadine Morano sur un plateau de télévision révèlent, une fois encore, l’acharnement de l’oligarchie politico-médiatique à nier l’identité de la nation française, sans pour autant opposer d’arguments sérieux aux mots du général de Gaulle, repris à son compte par l’intéressée : « Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne. »

    La question de l’identité nationale conduit à réfléchir à la notion de peuple. Dans La République, Cicéron affirme : « Par peuple, il faut entendre, non tout un assemblage d’hommes groupés en un troupeau d’une manière quelconque, mais un groupe nombreux d’hommes associés les uns aux autres par leur adhésion à une même loi et par une certaine communauté d’intérêt. »

    Pour compléter cette approche, je rappellerai la formule de Charles Maurras : « La France n’est pas une réunion d’individus qui votent, mais un corps de familles qui vivent. » Un peuple, malgré ses querelles intestines, est en effet constitué par l’ensemble de ces cellules de base de la société qui assurent la pérennité de la nation par le renouvellement des générations, qui partagent la même langue, la même culture, les mêmes valeurs morales, la même religion et qui acceptent souverainement l’autorité d’un pouvoir jugé légitime capable de les défendre à l’intérieur de frontières protectrices.

    Si la France a reçu quelques apports, au demeurant très marginaux et d’origine européenne, de populations immigrées à compter du milieu du XIXe siècle et jusqu’aux années 1970, il reste que depuis les premiers siècles de son existence, elle a connu une stabilité raciale, ethnique et culturelle remarquable reconnue par tous les historiens honnêtes.

    Chrétienne et même catholique par la grâce du baptême de Clovis, converti « au Dieu de Clotilde » après la bataille de Tolbiac en l’an 496, la France a construit une civilisation singulière, expression du génie propre de son peuple.

    Alors qu’est refusée aux Français, comme à l’ensemble des Européens, toute velléité de revendication de leur identité particulière, la plupart des autres peuples peuvent, sans encourir la condamnation des grandes consciences onusiennes, réclamer le droit à perdurer dans leur être en refusant l’immigration de populations exogènes.

    Ainsi, à l’intérieur même de l’Afrique, bien des États cherchent à préserver leur intégrité en refusant l’arrivée d’étrangers issus de tribus différentes, venus pourtant de contrées limitrophes. Soucieux de l’intérêt de son peuple, un dirigeant de Côte d’Ivoire revendiqua naguère le droit de protéger « l’ivoirité » de son pays. Quant au poète et homme politique antillais Aimé Césaire, n’a-t-il pas évoqué le « génocide par substitution » de la population de la Martinique ?

    Enfin, le destin du peuple juif apparaît emblématique à cet égard : pour ne pas disparaître en tant que communauté spécifique, il veille à assurer sa descendance en appelant ses enfants à convoler exclusivement entre coreligionnaires.

    Si elle renonce à préserver son identité raciale, ethnique, culturelle et religieuse en abandonnant tout projet de « remigration » des populations inassimilables présentes sur son sol, alors, ajouterait le Général, « la France ne sera plus la France ! »

    Laure Fouré

    source Boulevard Voltaire :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/di_varia/EuuFZypVVpJjejrjOr.shtml

  • Analyse du système financier international par Martin Armstrong (Princeton Economics International)

  • De Gaulle dans le texte et dans le contexte

    Pour condamner les propos de Nadine Morano, Alain Juppé a cru malin de faire une distinction de contexte historique :

    "Nadine Morano a sorti une citation du général de Gaulle qui avait été faite dans un contexte radicalement différent, celui de l'indépendance de l'Algérie. Il s'agissait de savoir si on allait intégrer à la nation française les 10 ou 15 millions de musulmans de l'Algérie"

    Au delà du fait que l'Algérie française ne signifiait pas forcément que 10 à 15 millions d'Algériens traversent la Méditerranée, Alain Juppé est-il aveugle ou volontairement inconscient pour ne pas se rendre compte que le contexte est bien pire qu'en 1962. Voici quelques informations trouvées aujourd'hui :

    "Selon l'ONU, il y aura au moins 700 000 réfugiés en Europe en 2016"

    "Depuis le 1er janvier 2015un total de 520.957 arrivées via la Méditerranée ont déjà été enregistrées"

    "Les dirigeants d’une droite atlanto-bruxelloise, qui, pour la seule période 2007-2012 a fait entrer légalement un million d’immigrés sur notre sol"

    Et, en tant que gaulliste pur et dur, Alain Juppé pourrait peut-être nous expliquer si cet extrait du livre du général De Gaulle, Mémoires d'espoir (Le renouveau 1958-1962), tiré du chapitre consacré à la construction européenne a un quelconque rapport avec la guerre d'Algérie :

    Image1

    Philippe Carhon

  • Approche spatiale de la mutation des systèmes productifs français - Partie 3 : Mutations des systèmes productifs frontaliers

    La frontière en géographie est un objet polysémique. Elle peut être analysée en terme de limite politique, de barrière, mais aussi d’interface, de ligne continue, ou de gouttes.

     Si l’on reprend la définition de la frontière par le « Groupe Frontière » de la revueespacetemps.net, on peut relever huit fonctions principales pouvant la caractériser : « la frontière est une construction territoriale qui « met de la distance dans la proximité » (Arbaret-Schulz, 2002) ; elle est conçue comme un système de contrôle de flux destiné à assurer une maîtrise du territoire à travers un filtrage ; elle est un lieu privilégié d’affirmation et de reconnaissance de pouvoirs politiques ; elle institue une distinction par l’appartenance matérielle et symbolique à une entité territoriale dont elle est l’expression ; elle engendre des formes et des systèmes spatiaux originaux ; elle met en place des différentiels ; elle définit un espace des risques ; et enfin elle favorise l’émergence de lieux d’hybridation ».

     Dans notre étude sur les espaces productifs frontaliers français (ESPFF), on peut noter la présence de deux enclaves, Monaco et Andorre, dont les frontières apparaissent ici plus hermétiques qu’ouvertes. En outre, la France possède plus de 2880 km de frontières avec la Belgique, le Luxembourg, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne, mais aussi avec le Royaume Uni et le cas particulier des frontières de l’espace Schengen à la gare du Nord (pour l’Eurotunnel par exemple). On notera également les frontières très poreuses entre la Guyane française et ses deux voisins sud américains, Brésil à l’Est et au Sud et Surinam à l’Ouest (respectivement 730,40 km et 510 km). Enfin, les aéroports internationaux concentrent très localement des frontières dont la virtualité supposée s’évapore à mesure que l’on s’approche, dans les fils d’attente, des postes de contrôle douaniers.

     Face aux grandes mutations économiques et sociétales déjà entrevues dans nos études des espaces productifs ruraux et urbains, il va de soi que l’analyse de ces systèmes productifs des espaces frontaliers français s’inscrit dans un jeu d’échelle complexe, où le local s’intègre de façon graduelle et contrastée dans une ouverture européenne. Enfin, ces frontières se caractérisent aussi par la mise en concurrence qu’elles génèrent entre les territoires français et étrangers, le tout en lien avec les différents avantages comparatifs qu’offre un pays voisin par rapport à un autre.

     A/ Etats des lieux : la « disparition » des frontières ?

     Dans les faits, de par cette logique d’analyse des mutations des SPEFF, il apparaît un enjeu primordial que l’on peut résumer par une question : dans cette logique de « disparition » relative des frontières, comment les territoires réagissent-ils au passage d’une logique de « au bout de » à une logique de « au cœur de » ? En bref, comment, et à travers l’intervention de quels acteurs, cette transition spatiale se développe-elle ?

    En effet, derrière l’expression de « disparition » des frontières se cache une grande variété de cas et d’effets. Dans le cadre de notre analyse économique, on retrouve, en lien avec les frontières, un vocabulaire assez spécifique, comme « dégraissement » ou « désindustrialisation » frontalière. Ce vocabulaire rappelle de façon implicite que la France, depuis 1951 et la CECA, puis 1957 et les traités de Rome, et enfin l’Acte unique de 1986, le traité de Maastricht de 1992 et l’abaissement des frontières de 1993, est entrée dans un processus d’effacement progressif des frontières. L’objectif des mesures mises en place par la CEE, puis l’Ue, est de faire des frontières non plus des « barrières », traces visibles de la limite de souveraineté et de compétence territoriale d’un Etat, mais des espaces de transit, d’échange, de continuité et de compétition. Les frontières doivent désormais faire office de « coutures » entre les Etats. La transition spatiale s’opère en France par une décentralisation parisienne amorcée en 1964 avec la mise en place des métropoles d’équilibre dont la visée à plus ou moins long terme était de devenir des carrefours européens, comme Lille ou Strasbourg. Aujourd’hui, cette transition se poursuit. On peut penser au transfert de l’ENA à Strasbourg décidé en 1991 et dont l’enjeu est clairement d’intégrer cette formation des ‘élites’ à l’Ue.

     Cependant, il ne faut pas omettre une donnée fondamentale dans ce processus de « disparition » des frontières : l’humain, les acteurs des territoires concernés. En effet, les hommes sont au cœur de l’appropriation du différentiel frontalier qui anime les territoires qu’ils habitent. Dans cette appropriation, on retrouve des thèmes déjà entrevus précédemment à savoir les mobilités, les pratiques spatiales de consommation, de divertissement, de travail, etc. Il faut se rendre compte que même si la frontière est entrée dans un processus de relative disparition, il existe encore un « effet frontière » dans les têtes des habitants, parfois encouragé par les différences de prix existant sur certains biens de consommation (le tabac et l’alcool notamment). On est donc ici dans une géographie des systèmes productifs qui doit prendre en compte l’espace vécu, la subjectivité. En outre, les acteurs concernés sont donc tout autant les habitants des espaces frontaliers que les acteurs politiques mettant en place les mesures économiques et administratives. A ces acteurs, il faut ajouter les différentes populations qui traversent, transitent ou séjournent dans ces territoires et qui génèrent et/ou consomment des espaces productifs : touristes, migrants légaux ou illégaux. Pensons à Calais et aux milliers de migrants dont les medias se font de plus en plus les relais. Pensons au cas de l’opposition entre la Suisse et la France en matière de sport d’hiver : les coûts en France étant plus bas qu’en Suisse, même les Suisses viennent dans les stations blanches françaises, preuve s’il en est que les logiques frontalières sont assez variables, contextuelles et conjoncturelles.

     B/ Réseaux

     Les frontières recouvrent donc plusieurs sens, dont les premiers sont celles de limite et de discontinuité. Cependant, et dans la suite des travaux de Jean Pierre Renard depuis 1993, la frontière peut recouvrir différentes formes spatiales relevant d’une mise en réseau : les formes ponctuelle (frontière nodale, point de passage), linéaire, aréolaire (marche, front), et réticulaire (réseaux-frontières).

    Cette dernière forme est celle qui nous intéresse le plus ici. C’est celle aussi qui est la plus complexe à définir, puisque que les réseaux-frontières varient évidemment en fonction du système urbain, des modes de transport et d’accessibilité, des dynamiques de production et des acteurs.

    Les réseaux de communication, d’abord, créent des « transversalités » qui peuvent faire tomber les discontinuités. En France, les réseaux de LGV sont au cœur de ce processus, avec la mise en place d’une adaptation des réseaux français avec les réseaux ferrés des pays frontaliers : Espagne, Bénélux, Allemagne, Italie, R.U. On rend également compatible les codes qui sous tendent ces réseaux. Cette transversalité permet d’améliorer la fluidité du réseau.

    Derrière ces réseaux se trouvent des acteurs qui créent le cadre propice à son développement. L’Etat et les acteurs publics interviennent selon une logique de subsidiarité, selon la pertinence des échelons et des actions à mener.

    A l’échelle supranationale, on peut déjà noter, via l’OMC, qu’un produit est français si 80% de sa valeur ajoutée est française (comme par exemple avec Toyota à Valenciennes).

    Par ailleurs, la législation de l’espace européen dépend du conseil de l’Europe qui, depuis 1975 à travers le FEDER, soutient le glissement vers une mise en concurrence des espaces productifs des pays de l’Ue. A l’échelle nationale, on constate que les français doivent s’adapter aux « coups de boutoir » étrangers en matière de production et de consommation. On peut prendre l’exemple des jours fériés ou des dimanches non chômés. Jusqu’à quand, par exemple, le Vendredi Saint restera férié en Alsace, ou dans les DROM ? A l’échelle des collectivités territoriales, le processus de décentralisation rentre en tension avec une certaine volonté jacobine, notamment sur les marges de manœuvre laissées aux collectivités pour gérer les frontières. On peut citer le cas du Pôle européen de développement (PED) entre la Belgique, la France et le Luxembourg, où les collectivités territoriales (communes, départements, provinces, cantons) travaillent ensemble pour sortir de la crise industrielle, développer l’économie de l’espace, attirer les investisseurs et les projets. A l’inverse, on peut citer les cas de certains PNN dont la délimitation traverse ou non les frontières : le PNN des Pyrénées bloque à la frontière espagnole, alors que le Mercantour se poursuit d’une certaine façon avec le parc naturel jumelé Parco Naturale Alpi Maritime italien. En somme, les pouvoirs sont transférés progressivement depuis l’Etat vers les collectivités territoriales, générant des profils très contrastés en matière de coopération transfrontalière. Le jeu d’échelle institutionnelle est donc au cœur des systèmes productifs des espaces frontaliers, comme le prouvent les différents programmes interreg, ou de développement des métropoles européennes (MEL (Métropole Européenne de Lille), Strasbourg, Nice).

    Derrière ces réseaux se trouvent également des acteurs entrepreneuriaux dont les trois critères de prise de décision en matière d’investissements et de développement des EPFF sont la distance, le temps et le coût (notamment de la logistique). En outre, ces acteurs doivent connaître les différentiels qui existent entre la France et les pays concernés par les projets pour être attractif. Ces différentiels doivent être compris dans le but de les exploiter ou de les réduire, selon leurs natures. Par exemple, pour attirer les entreprises japonaises, on sait qu’il faut mettre en place un cadre nippon, comme un enseignement spécifiquement japonais pour les enfants des cadres dirigeants par exemple, car ces familles japonaises ne restent jamais suffisamment longtemps pour ressentir le besoin ou la nécessité d’intégrer leurs familles au système d’enseignement français. Développer et proposer un cadre japonais est donc un bon moyen d’attirer les investisseurs et les entreprises japonaises (ex : Valenciennes).

                C/ Hiérarchie des espaces frontaliers en fonction du processus d’effacement de la frontière.

    De façon générale, on observe que la frontière n’est jamais totalement effacée. Même les territoires les plus ouverts maintiennent consciemment ou inconsciemment une certaine discontinuité. Dans le cas du Mercantour par exemple, la mutation des systèmes productifs peut être considéré comme douce car dans les faits, on y rentre, on y passe, et on en sort. Les randonneurs peuvent être accompagnés de guide, mais ce n’est pas systématique. Les Alpes sont d’ailleurs assez révélatrices du fait que la frontière n’existe pas vraiment dans la tête des habitants traditionnels de ces reliefs : les alpages lors des transhumances se font d’un côté et de l’autre de la frontière.

    Dans le Nord, la Champagne-Ardenne, et la Lorraine, le contexte économique est à la reconversion des systèmes productifs. Dans ce cas précis, les frontières sont à la fois une chance mais aussi un risque dans la mesure où elles sont déstructurantes et multiplient les fragilités. La proximité avec la mégalopole européenne résume bien cette situation : elle est une force pour les territoires déjà en position de force et/ou soutenue par les collectivités territoriales et par l’Ue (comme les métropoles et les régions déjà très dynamiques), et une difficulté supplémentaire pour les entreprises ou territoires déjà affaiblies par les conjonctures (on peut penser à l’exemple de la Cristallerie d’Arques près de Saint Omer, récemment rachetée par un groupe américain, mais dont la pérennité est bien loin d’être assurée). En somme, donc, la frontière dans ces cas précis n’a pas totalement disparue même si au regard des autres territoires, elle semble la moins présente, la plus proche d’un rôle d’interface.

    Le second type de systèmes productifs correspond aux régions qui demeurent d’une certaine façon adossée à leur frontière, malgré certaines formes de particularisme. C’est le cas de la Franche Comté, de l’Alsace et de la région Rhône-Alpes. Ces formes de particularismes régionaux permettent un localisme. On peut citer les cas d’Oyonnax et de son SPL (Système productif local) de la plasturgie maintenu, notamment avec l’Ecole d’Ingénieur en plasturgie. Celui d’Annecy qui se résiste grâce aux commandes de pièces par la Suisse. En Alsace, la petite mécanique et l’agroalimentaire permettent l’existence d’un tissu de PME et PMI qui se développe grâce à leur adaptabilité. De même on y trouve encore l’acteur rhénan Schmidt. Les différents AOC, également, comme le Comté et le Reblochon, les AOC d’Alsace en matière de vin, sont des particularismes productifs qui se maintiennent adossés à leurs frontières mais qui ne rechignent pas à leurs diffusions transfrontalières.

    Enfin, le troisième type de systèmes productifs concerne les espaces peu polarisés par la frontière. Pour ces territoires, la frontière a un rôle lointain, neutre, anodin. Elle importe peu. On peut citer les cas des DROM, comme la Guyane qui possède des frontières très longues avec le Surinam et le Brésil mais dont la portée est peu productive. Les territoires du briançonnais ou l’arrière pays niçois, dans le Mercantour, semblent aussi se caractériser par une sorte d’ignorance respectueuse avec les voisins plutôt que par un partenariat vraiment complet (à l’exception du parc naturel italien… mais là encore la portée productive reste très minime). Dans les Pyrénées, enfin, la frontière est clairement un vecteur de discontinuité territoriale : son franchissement est difficile. L’économie frontalière, quand elle existe, n’est qu’une économie agricole, sylvicole, qui profite au parc naturel, mais en indifférence quasi totale avec la frontière.

    En conclusion, cette troisième partie nous a permis de constater la très grande pluralité des réponses des systèmes productifs des espaces frontaliers français face à la mondialisation et au processus d’européanisation du continent. Il est bien entendu que les territoires urbains, notamment des métropoles, sont les plus enclins à l’ouverture et à la prise en compte des échanges et de la compétitivité de ces frontières. Nous n’avons pas insisté outre mesure sur les différents systèmes productifs liés aux Services qui sont boostés par la coopération transfrontalière (comme l’aéroport Bâle-Mulhouse-Saint Louis), mais il est indéniable que ces territoires déjà bien intégrés au système métropolitain européen profitent de ces mutations. Nous avons cependant pu relever l’importance des acteurs – politiques et entrepreneuriaux – et des réseaux dans l’émergence d’une continuité transfrontalière et de nouveaux systèmes productifs. Ces critères permettent alors de distinguer une hiérarchie des territoires à l’échelle nationale : les plus dynamiques sont bien évidemment ceux qui sont les mieux intégrés à la mégalopole européenne. Mais comme nous l’avons vu, les effets ne sont pas toujours bénéfiques, tant la compétitivité entre les territoires y sont intenses. D’autres régions françaises semblent maintenir l’existence de la frontière, en y adossant son système productif. Evidemment, là encore, les particularismes locaux génèrent une mosaïque de systèmes productifs qui sont autant de réponses au changement d’échelle dans leurs productions. Enfin, quelques régions périphériques font de leurs frontières des objets lointains, non polarisants, maintenant de ce fait des systèmes productifs hérités de l’époque où la frontière était clairement une barrière.

    Aristide/C.N.C.

    Lire l'introduction et la partie 1 : Mutations des systèmes productifs ruraux : le mythe du retour à la terre.

    Lire la partie partie 2 : Mutations des systèmes productifs urbains.

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/

  • « Le Défi gaulois, carnets de route en France réelle. », par Jean-Yves Le Gallou

    Paru il y a près de dix ans Le Défi gaulois est désormais disponible en ligne, sur le site de Polémia
    L’ouvrage n’a rien perdu de son actualité : fourmillant d’anecdotes il oppose la France virtuelle des médias bien pensants à la France réelle : « celle qui se retrouve dans les rues, sur les marchés, dans les entreprises ou lors d’un concert. » En voici un extrait de l’introduction. 
    Polémia
    France virtuelle, France des médias bien pensants
    La France virtuelle, c’est celle dont parlent les médias bien pensants, celle dont ils montrent des images choisies, commentées, souvent artificiellement mises en scène. Ce sont ces interviews de Français dociles, approuvant les grèves qui les privent de transports ou justifiant l’usage de leur argent pour des actions « citoyennes », c’est à dire « bien pensantes ». C’est le comité Théodule, qui fait élire comme Miss France de l’an 2000 une métisse franco-africaine née de mère ruandaise.
    France réelle, celle du peuple
    La France réelle, c’est celle qui se retrouve dans les rues, sur les marchés, dans les entreprises ou lors d’un concert. La France réelle, c’est la petite équipe de football de Calais qui met en échec les grands clubs de mercenaires multicolores ; ce sont les 300 000 amateurs de Johnny qui se retrouvent dans le calme, pour un concert parisien, sur le Champ de Mars ; ce sont les ouvriers de la Cogema et les chasseurs du Cotentin qui boutent Cohn-Bendit hors de l’usine nucléaire de la Hague ; ce sont les ingénieurs et les techniciens qui réalisent Ariane, Airbus et le TGV ou qui participent de tous les succès industriels et technologiques de la France ; ce sont les internautes qui naviguent librement sur la toile de l’information ; ce sont nos agriculteurs, nos vignerons et nos cuisiniers qui font de notre pays le champion de l’art de vivre ; ce sont les maires de France qui donnent à Marianne les traits de Laetitia Casta, l’actrice qui joua le rôle de Falbala dans Astérix.
    « Leurs ancêtres étaient des Gaulois »
    Ce livre est une rencontre avec la France réelle, avec tous ces Français qui n’oublient pas que « leurs ancêtres étaient des Gaulois » et qui, envers et contre tout, défendent leurs libertés et leur identité. Pour leur donner espoir. Il est faux de dire que « tout est foutu », il est faux de dire que l’aventure de la France - et par delà celle de la France, celle de la civilisation européenne - soit condamnée à se dissoudre dans un melting-pot mondialisé.
    Partout s’organisent déjà des résistances, politiques parfois, mais aussi économiques, culturelles, familiales : ce sont elles que le lecteur rencontrera tout au long de ce voyage en France.
    Le chêne et l’edelweiss
    Non, la domination du nouvel ordre mondial n’est pas fatale! Même si nous savons que nous aurons besoin, pour vaincre, de la force du chêne, symbole de durée et d’enracinement et que nous devrons être aussi obstinés que l’edelweiss, cette fleur toujours blanche qu’abritent nos montagnes d’Europe.
    Jean-Yves Le Gallou octobre 2000

    Le Défi gaulois, carnets de route en France réelle
    http://www.polemia.com/pdf/defigaulois.pdf

    http://archives.polemia.com/article.php?id=2655