culture et histoire - Page 1279
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Analyse du système financier international par Martin Armstrong (Princeton Economics International)
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De Gaulle dans le texte et dans le contexte
Pour condamner les propos de Nadine Morano, Alain Juppé a cru malin de faire une distinction de contexte historique :
"Nadine Morano a sorti une citation du général de Gaulle qui avait été faite dans un contexte radicalement différent, celui de l'indépendance de l'Algérie. Il s'agissait de savoir si on allait intégrer à la nation française les 10 ou 15 millions de musulmans de l'Algérie"
Au delà du fait que l'Algérie française ne signifiait pas forcément que 10 à 15 millions d'Algériens traversent la Méditerranée, Alain Juppé est-il aveugle ou volontairement inconscient pour ne pas se rendre compte que le contexte est bien pire qu'en 1962. Voici quelques informations trouvées aujourd'hui :
"Selon l'ONU, il y aura au moins 700 000 réfugiés en Europe en 2016"
"Depuis le 1er janvier 2015, un total de 520.957 arrivées via la Méditerranée ont déjà été enregistrées"
"Les dirigeants d’une droite atlanto-bruxelloise, qui, pour la seule période 2007-2012, a fait entrer légalement un million d’immigrés sur notre sol"
Et, en tant que gaulliste pur et dur, Alain Juppé pourrait peut-être nous expliquer si cet extrait du livre du général De Gaulle, Mémoires d'espoir (Le renouveau 1958-1962), tiré du chapitre consacré à la construction européenne a un quelconque rapport avec la guerre d'Algérie :
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Approche spatiale de la mutation des systèmes productifs français - Partie 3 : Mutations des systèmes productifs frontaliers
La frontière en géographie est un objet polysémique. Elle peut être analysée en terme de limite politique, de barrière, mais aussi d’interface, de ligne continue, ou de gouttes.
Si l’on reprend la définition de la frontière par le « Groupe Frontière » de la revueespacetemps.net, on peut relever huit fonctions principales pouvant la caractériser : « la frontière est une construction territoriale qui « met de la distance dans la proximité » (Arbaret-Schulz, 2002) ; elle est conçue comme un système de contrôle de flux destiné à assurer une maîtrise du territoire à travers un filtrage ; elle est un lieu privilégié d’affirmation et de reconnaissance de pouvoirs politiques ; elle institue une distinction par l’appartenance matérielle et symbolique à une entité territoriale dont elle est l’expression ; elle engendre des formes et des systèmes spatiaux originaux ; elle met en place des différentiels ; elle définit un espace des risques ; et enfin elle favorise l’émergence de lieux d’hybridation ».
Dans notre étude sur les espaces productifs frontaliers français (ESPFF), on peut noter la présence de deux enclaves, Monaco et Andorre, dont les frontières apparaissent ici plus hermétiques qu’ouvertes. En outre, la France possède plus de 2880 km de frontières avec la Belgique, le Luxembourg, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne, mais aussi avec le Royaume Uni et le cas particulier des frontières de l’espace Schengen à la gare du Nord (pour l’Eurotunnel par exemple). On notera également les frontières très poreuses entre la Guyane française et ses deux voisins sud américains, Brésil à l’Est et au Sud et Surinam à l’Ouest (respectivement 730,40 km et 510 km). Enfin, les aéroports internationaux concentrent très localement des frontières dont la virtualité supposée s’évapore à mesure que l’on s’approche, dans les fils d’attente, des postes de contrôle douaniers.
Face aux grandes mutations économiques et sociétales déjà entrevues dans nos études des espaces productifs ruraux et urbains, il va de soi que l’analyse de ces systèmes productifs des espaces frontaliers français s’inscrit dans un jeu d’échelle complexe, où le local s’intègre de façon graduelle et contrastée dans une ouverture européenne. Enfin, ces frontières se caractérisent aussi par la mise en concurrence qu’elles génèrent entre les territoires français et étrangers, le tout en lien avec les différents avantages comparatifs qu’offre un pays voisin par rapport à un autre.
A/ Etats des lieux : la « disparition » des frontières ?
Dans les faits, de par cette logique d’analyse des mutations des SPEFF, il apparaît un enjeu primordial que l’on peut résumer par une question : dans cette logique de « disparition » relative des frontières, comment les territoires réagissent-ils au passage d’une logique de « au bout de » à une logique de « au cœur de » ? En bref, comment, et à travers l’intervention de quels acteurs, cette transition spatiale se développe-elle ?
En effet, derrière l’expression de « disparition » des frontières se cache une grande variété de cas et d’effets. Dans le cadre de notre analyse économique, on retrouve, en lien avec les frontières, un vocabulaire assez spécifique, comme « dégraissement » ou « désindustrialisation » frontalière. Ce vocabulaire rappelle de façon implicite que la France, depuis 1951 et la CECA, puis 1957 et les traités de Rome, et enfin l’Acte unique de 1986, le traité de Maastricht de 1992 et l’abaissement des frontières de 1993, est entrée dans un processus d’effacement progressif des frontières. L’objectif des mesures mises en place par la CEE, puis l’Ue, est de faire des frontières non plus des « barrières », traces visibles de la limite de souveraineté et de compétence territoriale d’un Etat, mais des espaces de transit, d’échange, de continuité et de compétition. Les frontières doivent désormais faire office de « coutures » entre les Etats. La transition spatiale s’opère en France par une décentralisation parisienne amorcée en 1964 avec la mise en place des métropoles d’équilibre dont la visée à plus ou moins long terme était de devenir des carrefours européens, comme Lille ou Strasbourg. Aujourd’hui, cette transition se poursuit. On peut penser au transfert de l’ENA à Strasbourg décidé en 1991 et dont l’enjeu est clairement d’intégrer cette formation des ‘élites’ à l’Ue.
Cependant, il ne faut pas omettre une donnée fondamentale dans ce processus de « disparition » des frontières : l’humain, les acteurs des territoires concernés. En effet, les hommes sont au cœur de l’appropriation du différentiel frontalier qui anime les territoires qu’ils habitent. Dans cette appropriation, on retrouve des thèmes déjà entrevus précédemment à savoir les mobilités, les pratiques spatiales de consommation, de divertissement, de travail, etc. Il faut se rendre compte que même si la frontière est entrée dans un processus de relative disparition, il existe encore un « effet frontière » dans les têtes des habitants, parfois encouragé par les différences de prix existant sur certains biens de consommation (le tabac et l’alcool notamment). On est donc ici dans une géographie des systèmes productifs qui doit prendre en compte l’espace vécu, la subjectivité. En outre, les acteurs concernés sont donc tout autant les habitants des espaces frontaliers que les acteurs politiques mettant en place les mesures économiques et administratives. A ces acteurs, il faut ajouter les différentes populations qui traversent, transitent ou séjournent dans ces territoires et qui génèrent et/ou consomment des espaces productifs : touristes, migrants légaux ou illégaux. Pensons à Calais et aux milliers de migrants dont les medias se font de plus en plus les relais. Pensons au cas de l’opposition entre la Suisse et la France en matière de sport d’hiver : les coûts en France étant plus bas qu’en Suisse, même les Suisses viennent dans les stations blanches françaises, preuve s’il en est que les logiques frontalières sont assez variables, contextuelles et conjoncturelles.
B/ Réseaux
Les frontières recouvrent donc plusieurs sens, dont les premiers sont celles de limite et de discontinuité. Cependant, et dans la suite des travaux de Jean Pierre Renard depuis 1993, la frontière peut recouvrir différentes formes spatiales relevant d’une mise en réseau : les formes ponctuelle (frontière nodale, point de passage), linéaire, aréolaire (marche, front), et réticulaire (réseaux-frontières).
Cette dernière forme est celle qui nous intéresse le plus ici. C’est celle aussi qui est la plus complexe à définir, puisque que les réseaux-frontières varient évidemment en fonction du système urbain, des modes de transport et d’accessibilité, des dynamiques de production et des acteurs.
Les réseaux de communication, d’abord, créent des « transversalités » qui peuvent faire tomber les discontinuités. En France, les réseaux de LGV sont au cœur de ce processus, avec la mise en place d’une adaptation des réseaux français avec les réseaux ferrés des pays frontaliers : Espagne, Bénélux, Allemagne, Italie, R.U. On rend également compatible les codes qui sous tendent ces réseaux. Cette transversalité permet d’améliorer la fluidité du réseau.
Derrière ces réseaux se trouvent des acteurs qui créent le cadre propice à son développement. L’Etat et les acteurs publics interviennent selon une logique de subsidiarité, selon la pertinence des échelons et des actions à mener.
A l’échelle supranationale, on peut déjà noter, via l’OMC, qu’un produit est français si 80% de sa valeur ajoutée est française (comme par exemple avec Toyota à Valenciennes).
Par ailleurs, la législation de l’espace européen dépend du conseil de l’Europe qui, depuis 1975 à travers le FEDER, soutient le glissement vers une mise en concurrence des espaces productifs des pays de l’Ue. A l’échelle nationale, on constate que les français doivent s’adapter aux « coups de boutoir » étrangers en matière de production et de consommation. On peut prendre l’exemple des jours fériés ou des dimanches non chômés. Jusqu’à quand, par exemple, le Vendredi Saint restera férié en Alsace, ou dans les DROM ? A l’échelle des collectivités territoriales, le processus de décentralisation rentre en tension avec une certaine volonté jacobine, notamment sur les marges de manœuvre laissées aux collectivités pour gérer les frontières. On peut citer le cas du Pôle européen de développement (PED) entre la Belgique, la France et le Luxembourg, où les collectivités territoriales (communes, départements, provinces, cantons) travaillent ensemble pour sortir de la crise industrielle, développer l’économie de l’espace, attirer les investisseurs et les projets. A l’inverse, on peut citer les cas de certains PNN dont la délimitation traverse ou non les frontières : le PNN des Pyrénées bloque à la frontière espagnole, alors que le Mercantour se poursuit d’une certaine façon avec le parc naturel jumelé Parco Naturale Alpi Maritime italien. En somme, les pouvoirs sont transférés progressivement depuis l’Etat vers les collectivités territoriales, générant des profils très contrastés en matière de coopération transfrontalière. Le jeu d’échelle institutionnelle est donc au cœur des systèmes productifs des espaces frontaliers, comme le prouvent les différents programmes interreg, ou de développement des métropoles européennes (MEL (Métropole Européenne de Lille), Strasbourg, Nice).
Derrière ces réseaux se trouvent également des acteurs entrepreneuriaux dont les trois critères de prise de décision en matière d’investissements et de développement des EPFF sont la distance, le temps et le coût (notamment de la logistique). En outre, ces acteurs doivent connaître les différentiels qui existent entre la France et les pays concernés par les projets pour être attractif. Ces différentiels doivent être compris dans le but de les exploiter ou de les réduire, selon leurs natures. Par exemple, pour attirer les entreprises japonaises, on sait qu’il faut mettre en place un cadre nippon, comme un enseignement spécifiquement japonais pour les enfants des cadres dirigeants par exemple, car ces familles japonaises ne restent jamais suffisamment longtemps pour ressentir le besoin ou la nécessité d’intégrer leurs familles au système d’enseignement français. Développer et proposer un cadre japonais est donc un bon moyen d’attirer les investisseurs et les entreprises japonaises (ex : Valenciennes).
C/ Hiérarchie des espaces frontaliers en fonction du processus d’effacement de la frontière.
De façon générale, on observe que la frontière n’est jamais totalement effacée. Même les territoires les plus ouverts maintiennent consciemment ou inconsciemment une certaine discontinuité. Dans le cas du Mercantour par exemple, la mutation des systèmes productifs peut être considéré comme douce car dans les faits, on y rentre, on y passe, et on en sort. Les randonneurs peuvent être accompagnés de guide, mais ce n’est pas systématique. Les Alpes sont d’ailleurs assez révélatrices du fait que la frontière n’existe pas vraiment dans la tête des habitants traditionnels de ces reliefs : les alpages lors des transhumances se font d’un côté et de l’autre de la frontière.
Dans le Nord, la Champagne-Ardenne, et la Lorraine, le contexte économique est à la reconversion des systèmes productifs. Dans ce cas précis, les frontières sont à la fois une chance mais aussi un risque dans la mesure où elles sont déstructurantes et multiplient les fragilités. La proximité avec la mégalopole européenne résume bien cette situation : elle est une force pour les territoires déjà en position de force et/ou soutenue par les collectivités territoriales et par l’Ue (comme les métropoles et les régions déjà très dynamiques), et une difficulté supplémentaire pour les entreprises ou territoires déjà affaiblies par les conjonctures (on peut penser à l’exemple de la Cristallerie d’Arques près de Saint Omer, récemment rachetée par un groupe américain, mais dont la pérennité est bien loin d’être assurée). En somme, donc, la frontière dans ces cas précis n’a pas totalement disparue même si au regard des autres territoires, elle semble la moins présente, la plus proche d’un rôle d’interface.
Le second type de systèmes productifs correspond aux régions qui demeurent d’une certaine façon adossée à leur frontière, malgré certaines formes de particularisme. C’est le cas de la Franche Comté, de l’Alsace et de la région Rhône-Alpes. Ces formes de particularismes régionaux permettent un localisme. On peut citer les cas d’Oyonnax et de son SPL (Système productif local) de la plasturgie maintenu, notamment avec l’Ecole d’Ingénieur en plasturgie. Celui d’Annecy qui se résiste grâce aux commandes de pièces par la Suisse. En Alsace, la petite mécanique et l’agroalimentaire permettent l’existence d’un tissu de PME et PMI qui se développe grâce à leur adaptabilité. De même on y trouve encore l’acteur rhénan Schmidt. Les différents AOC, également, comme le Comté et le Reblochon, les AOC d’Alsace en matière de vin, sont des particularismes productifs qui se maintiennent adossés à leurs frontières mais qui ne rechignent pas à leurs diffusions transfrontalières.
Enfin, le troisième type de systèmes productifs concerne les espaces peu polarisés par la frontière. Pour ces territoires, la frontière a un rôle lointain, neutre, anodin. Elle importe peu. On peut citer les cas des DROM, comme la Guyane qui possède des frontières très longues avec le Surinam et le Brésil mais dont la portée est peu productive. Les territoires du briançonnais ou l’arrière pays niçois, dans le Mercantour, semblent aussi se caractériser par une sorte d’ignorance respectueuse avec les voisins plutôt que par un partenariat vraiment complet (à l’exception du parc naturel italien… mais là encore la portée productive reste très minime). Dans les Pyrénées, enfin, la frontière est clairement un vecteur de discontinuité territoriale : son franchissement est difficile. L’économie frontalière, quand elle existe, n’est qu’une économie agricole, sylvicole, qui profite au parc naturel, mais en indifférence quasi totale avec la frontière.
En conclusion, cette troisième partie nous a permis de constater la très grande pluralité des réponses des systèmes productifs des espaces frontaliers français face à la mondialisation et au processus d’européanisation du continent. Il est bien entendu que les territoires urbains, notamment des métropoles, sont les plus enclins à l’ouverture et à la prise en compte des échanges et de la compétitivité de ces frontières. Nous n’avons pas insisté outre mesure sur les différents systèmes productifs liés aux Services qui sont boostés par la coopération transfrontalière (comme l’aéroport Bâle-Mulhouse-Saint Louis), mais il est indéniable que ces territoires déjà bien intégrés au système métropolitain européen profitent de ces mutations. Nous avons cependant pu relever l’importance des acteurs – politiques et entrepreneuriaux – et des réseaux dans l’émergence d’une continuité transfrontalière et de nouveaux systèmes productifs. Ces critères permettent alors de distinguer une hiérarchie des territoires à l’échelle nationale : les plus dynamiques sont bien évidemment ceux qui sont les mieux intégrés à la mégalopole européenne. Mais comme nous l’avons vu, les effets ne sont pas toujours bénéfiques, tant la compétitivité entre les territoires y sont intenses. D’autres régions françaises semblent maintenir l’existence de la frontière, en y adossant son système productif. Evidemment, là encore, les particularismes locaux génèrent une mosaïque de systèmes productifs qui sont autant de réponses au changement d’échelle dans leurs productions. Enfin, quelques régions périphériques font de leurs frontières des objets lointains, non polarisants, maintenant de ce fait des systèmes productifs hérités de l’époque où la frontière était clairement une barrière.
Aristide/C.N.C.
Lire l'introduction et la partie 1 : Mutations des systèmes productifs ruraux : le mythe du retour à la terre.
Lire la partie partie 2 : Mutations des systèmes productifs urbains.
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« Le Défi gaulois, carnets de route en France réelle. », par Jean-Yves Le Gallou
Paru il y a près de dix ans Le Défi gaulois est désormais disponible en ligne, sur le site de Polémia
L’ouvrage n’a rien perdu de son actualité : fourmillant d’anecdotes il oppose la France virtuelle des médias bien pensants à la France réelle : « celle qui se retrouve dans les rues, sur les marchés, dans les entreprises ou lors d’un concert. » En voici un extrait de l’introduction.
Polémia
France virtuelle, France des médias bien pensants
La France virtuelle, c’est celle dont parlent les médias bien pensants, celle dont ils montrent des images choisies, commentées, souvent artificiellement mises en scène. Ce sont ces interviews de Français dociles, approuvant les grèves qui les privent de transports ou justifiant l’usage de leur argent pour des actions « citoyennes », c’est à dire « bien pensantes ». C’est le comité Théodule, qui fait élire comme Miss France de l’an 2000 une métisse franco-africaine née de mère ruandaise.
France réelle, celle du peuple
La France réelle, c’est celle qui se retrouve dans les rues, sur les marchés, dans les entreprises ou lors d’un concert. La France réelle, c’est la petite équipe de football de Calais qui met en échec les grands clubs de mercenaires multicolores ; ce sont les 300 000 amateurs de Johnny qui se retrouvent dans le calme, pour un concert parisien, sur le Champ de Mars ; ce sont les ouvriers de la Cogema et les chasseurs du Cotentin qui boutent Cohn-Bendit hors de l’usine nucléaire de la Hague ; ce sont les ingénieurs et les techniciens qui réalisent Ariane, Airbus et le TGV ou qui participent de tous les succès industriels et technologiques de la France ; ce sont les internautes qui naviguent librement sur la toile de l’information ; ce sont nos agriculteurs, nos vignerons et nos cuisiniers qui font de notre pays le champion de l’art de vivre ; ce sont les maires de France qui donnent à Marianne les traits de Laetitia Casta, l’actrice qui joua le rôle de Falbala dans Astérix.
« Leurs ancêtres étaient des Gaulois »
Ce livre est une rencontre avec la France réelle, avec tous ces Français qui n’oublient pas que « leurs ancêtres étaient des Gaulois » et qui, envers et contre tout, défendent leurs libertés et leur identité. Pour leur donner espoir. Il est faux de dire que « tout est foutu », il est faux de dire que l’aventure de la France - et par delà celle de la France, celle de la civilisation européenne - soit condamnée à se dissoudre dans un melting-pot mondialisé.
Partout s’organisent déjà des résistances, politiques parfois, mais aussi économiques, culturelles, familiales : ce sont elles que le lecteur rencontrera tout au long de ce voyage en France.
Le chêne et l’edelweiss
Non, la domination du nouvel ordre mondial n’est pas fatale! Même si nous savons que nous aurons besoin, pour vaincre, de la force du chêne, symbole de durée et d’enracinement et que nous devrons être aussi obstinés que l’edelweiss, cette fleur toujours blanche qu’abritent nos montagnes d’Europe.
Jean-Yves Le Gallou octobre 2000Le Défi gaulois, carnets de route en France réelle
http://www.polemia.com/pdf/defigaulois.pdf -
La Bataille de Bouvines (1214)
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Berlin et le tunnel des espions
Dans les années 1950, au moment où la guerre froide est à son maximum de tension et où les Alliés redoutent en permanence une attaque des Soviétiques qui conduirait à un troisième conflit mondial, les Britanniques et les Américains cherchent par tous les moyens à disposer d’informations sur les intentions de l’ennemi.
On décide de construire en secret sous le secteur soviétique un tunnel qui permette d’accéder aux câbles téléphoniques et d’intercepter les conversations du Q.G. Les spécialistes les plus pointus du corps d’ingénieurs de l’armée US sont réquisitionnés pour cette construction à haut risque. En février 1955, c’est chose faite. Les Britanniques sont alors chargés d’effectuer les dérivations nécessaires sans que les Soviétiques ne s’en aperçoivent.
Le dispositif permet d’écouter plus de cent vingt lignes et de réaliser quatre cents heures d’enregistrements par jour. Mais le 21 avril 1956, des techniciens chargés d’inspecter le réseau téléphonique après de fortes pluies découvrent le tunnel. En 1962, après l’arrestation de l’agent double des services britanniques George Blake, on comprendra que les Soviétiques étaient en fait au courant de l’opération depuis le départ.
Mais c’est aujourd’hui seulement, après la déclassification des documents de la CIA, que les participants peuvent témoigner et reconstituer le puzzle complet de cette opération hautement secrète.
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Les Celtes, concept flou
Le Figaro Magazine - 10/10/2014
Le mot "celte" fint par désigner tout et n'importe quoi. Les historiens essaient d'y voir clair.
Entre 800 et 450 avant J.-C., ces peuples venus d'Asie centrale ont fait vivre, de la Bohême à la Bavière, une civilisation dont on a retrouvé les vestiges autour de Halstatt, en Autriche. C'est à partir de ces régions que ces hommes, qui exploitaient le sel, maniaient le feu et travaillaient le fer, se sont répandus vers l'Asie mineure, l'espace danubien, les îles Britanniques, la Gaule et la péninsule Ibérique. On les appelle les Celtes. Que sait-on d'eux ?
Graham Robb est un historien britannique. Francophile invétéré, il a déjà publié Une histoire de Paris et Une histoire buissonnière de la France, livres qui, nourris d'anecdotes et de portraits, ont été conçus comme des récits de voyage à travers leur objet d'étude. Ayant découvert au fond de son jardin, près d'Oxford, une broche ciselée de l'âge du fer, Graham Robb a eu envie de partir sur les traces des Celtes. Il en a tiré un ouvrage écrit selon le modèle des précédents. De la Grande-Bretagne à l'Italie du Nord et du Rhin aux Pyrénées, l'auteur explore les secrets du monde celte dans une quête destinée aux passionnés, tant elle foisonne de détails (1).
Le Français Jean-Louis Brunaux, lui, est un spécialiste des Gaulois. Ce terme a été inventé par les Romains, alors que les Grecs désignaient les habitants de l'Europe occidentale sous le terme de Celtes. Celtes, Galates, Gaulois, la proximité du vocabulaire traduit l'analogie des cultures, mais trahit également les fausses assimilations opérées au fil du temps entre des populations différentes. A propos des Celtes, observe Brunaux, « il n'est plus possible de distinguer aisément la réalité du rêve, l'histoire de la fiction, les faits de la pure idéologie ». Mariant l'histoire, l'archéologie et la linguistique, c'est à ce discernement que le chercheur s'emploie dans un livre lumineux, dont la conclusion est paradoxale : au terme de 300 pages consacrées aux « Celtes », Jean-Louis Brunaux appelle en effet à se défier d'un concept « obsolète », tout en jugeant « probablement impossible de se séparer d'une idée reçue qui a eu la vie aussi longue » (2). Humilité de l'historien...
Jean Sévillia
(1) Sur les sentiers ignorés du monde celte, de Graham Robb, Flammarion, 464 p., 26 €. Traduit de l'anglais par Lucile Débrosse et Isabelle Taudière.
(2) Les Celtes. Histoire d'un mythe, de Jean-Louis Brunaux, Belin, 350 p., 23 €.
http://www.jeansevillia.com/index.php?page=fiche_article&id=368
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Les races existent et c'est l'évidence !
Quand bien même le front de gauche obtiendrait la suppression du terme « race » de l'ensemble des textes de lois (1) que les races, dans les faits, perdureraient. La bêtise du Système est ici sidérante. Rappelons l'évidence : un noir est un noir et un blanc un blanc . Et les diktats du Système n'y pourront rien sauf à vouloir métisser l'intégralité de la population de la planète, rendant de facto les hommes interchangeables.
Or, ce métissage, prôné par francs-maçons et autre mondialistes est un échec. En effet, les mariages mixtes sont peu fréquents, et l'on se marie donc entre blancs, entre noirs et entre arabes. Quant aux Français, à commencer par ceux qui adhèrent à l'esprit du Système (les français « normaux »), ils font une distinction entre les races, quand bien même ne sont ils pas racistes. Quand il pleut, chacun sait que ça mouille, quand bien même le nierait-on juridiquement …
Il y a aussi une incohérence à célébrer les peuples premiers comme les indiens, soient-ils d'Amazonie ou d'Amérique du nord, tout en refusant de célébrer les autres races. Il me semble que c'est un noir qui a évoqué sa négritude. Faudrait-il pratiquer l'autodafé de ses ouvrages pour ce motif ?
Bien sur, la race ne constitue pas l'unique caractéristique d'une personnalités mais elle n'en est pas moins déterminante. Evoquer la philosophie occidentale, par exemple, vieille de 2500 ans, c'est par ricochet célébrer le monde blanc. Cette philosophie, en revanche, est absente dans les histoires des jaunes d'Asie comme des noirs d'Afrique.
Même chez les Blancs, il existe des distinctions selon l'appartenance ethnique. C'est ainsi qu'un scandinave typé n'est pas un méditerranéen. Pourquoi donc ne pas offrir la parole aux ethnologues sur les plateaux de télévision ? La vérité, c'est que les peuples ne sont nullement similaires. On évoque le fait culturel se traduisant par une histoire différente selon les hommes. C'est vite oublier que la race était antérieure à la culture. Plus précisément, chaque race, chaque peuplade a engendré sa propre culture.
L'idée qu'il existe au monde un homme unique est une faute. N'importe quel étudiant en licence d'ethnologie le sait. Nul besoin de lire les ouvrages de la mouvance – donc engagés – pour s'en convaincre. Les ouvrages universitaires en disent assez long sur le sujet.
Dieu merci, et encore une fois, le métissage qui rendrait le monde homogène racialement donc totalitaire – le culte du même - ne vaincra pas. En revanche les communautarismes raciaux et ethniques pourriront la vie des uns comme des autres comme nous le montrent les systèmes anglais et américains qui sont multiraciales. Prosaïquement, une société monoraciale méconnaît par définition le racisme.
Les racistes dans les faits, sont justement ceux qui se définissent comme antiracistes.
Il fallait l'exprimer. Et il faudra le rappeler.
Philippe Delbauvre
notes
(1) http://www.voxnr.com/cc/politique/EuuFylkpApoAOyvWaJ.shtml
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Pour un gramscisme technologique
Le Monde a cité, dans un article du 9 mars 2010 sur le « cyberactivisme », l’étude que Jean-Yves Le Gallou a consacrée au « Gramscisme technologique ». Voici un résumé de ce texte publié initialement par Polémia dans sa version intégrale en octobre 2008. Polémia
Selon Gramsci, pour imposer ses vues et sa direction à la société, une oligarchie dominante doit d’abord faire prévaloir ses valeurs et sa conception du monde. Il a paru intéressant de porter ce type de regard « métapolitique » sur la situation actuelle et d’examiner les différents moyens que les nouvelles technologies peuvent offrir dans la lutte contre l’idéologie dominante.
Voici douze thèses pour un gramscisme technologique.
1re thèse : Les instruments utilisés (grands médias, publicité) pour influencer l’opinion n’ont jamais été aussi puissants. L’école et l’entreprise sont aussi mobilisées.
2e thèse : Ces moyens d’influence ont servi aux oligarques dominants pour imposer une idéologie de rupture avec les traditions du passé. Autour des dogmes suivants : les bienfaits de la mondialisation ; la rupture avec la tradition ; la gauche présentée comme ontologiquement meilleure que la droite ; « l’antiracisme » et la culpabilisation des peuples.
3e thèse : L’idéologie politiquement correcte n’est pas seulement dominante, elle est aussi devenue idéologie unique. Depuis 1968, en quarante ans, sur fond de répression judiciaire et de bannissement intellectuel, politique ou médiatique, la liberté d’opinion et la diversité d’expression n’ont cessé d’être réduites. Tout vrai débat a quasiment disparu de la scène politico-médiatique.
4e thèse : L’apparition et le développement d’Internet change la donne dans la bataille des idées.Elle rééquilibre les forces en faveur des minoritaires et des dominés.
5e thèse : Internet est un instrument de mobilisation de la majorité silencieuse contre les oligarques ; c’est un outil incomparable de démocratie directe et de relai d’actions locales enracinées.
6e thèse : Internet est un moyen de s’affranchir de la tyrannie médiatique et de construire sa réflexion et/ou son action de manière indépendante. Internet rend possible une démarche intellectuelle et/ou pratique indépendante de la pression médiatique.
7e thèse : Internet est un moyen de contourner le silence médiatique et de redonner le goût de l’action. L’auteur d’un texte devient son propre éditeur ; l’organisateur d’une action devient son propre narrateur ; et si ce qui a été dit ou fait le mérite, la diffusion en sera largement assurée par la propagation virale.
8e thèse : Internet est un moyen de contourner la diabolisation. Toute personne incluse dans un réseau personnel ou social peut ensuite, par petites touches, faire connaître ses préférences personnelles ; et même lorsqu’elles sont dissidentes, avec un moindre risque de diabolisation parce qu’alors les idées (ou les actions) sont incarnées par une personne, et qu’il est plus difficile de diaboliser son prochain que son lointain.
9e thèse : Accroître le contenu disponible sur Internet en mobilisant toutes les générations et en mettant en ligne davantage d’essais et d’articles de revue. La présence et les modes d’expression sur Internet varient naturellement selon l’âge. Mais toutes les générations sont susceptibles d’être mobilisées par le cyber militantisme. Il y a pour la bataille des idées, un champ d’expansion à investir : la mise en ligne de textes aujourd’hui en jachère au regard de la diffusion numérique.
10e thèse : Livrer la bataille de l’information équitable. A la différence des dogmes religieux et des vérités (provisoires) d’ordre scientifique, il n’est en matière d’information et de réinformation que des vérités relatives. Dans l’absolu, une information brute n’existe pas, elle est toujours « anglée ». Dans la bataille des idées et de l’information, l’objectif n’est pas d’imposer un point de vue dissident mais simplement de le faire entendre.
11e thèse : Développer les synergies L’architecture d’Internet se prête à une logique de gratuité, de bénévolat et de coopération. Des sites sources alimentent des sites majeurs qui sont eux-mêmes relayés par une multitude de sites rediffuseurs, spécialisés ou localisés.
D’où le succès de la réinfosphère avec notamment :
12e thèse : Utiliser le développement d’internet pour mieux diffuser la vraie radio libre qu’est Radio Courtoisie.
Conclusions
Internet ne sera pas une martingale toujours gagnante.
Pour autant, alors que depuis quarante ans la pression de l’idéologie dominante, l’idéologie perroquet, n’a cessé de se renforcer, Internet peut bouleverser la donne :
- – d’abord, parce que c’est un instrument qui retire du « temps de cerveau disponible » (Le Lay) aux grands médias : c’est toujours ça de pris !
- – ensuite, parce que c’est une arme utilisable du faible au fort ;
- – enfin, parce que c’est une arme au service des minorités agissantes qui sont aussi celles qui font l’histoire.
Le camp libertaro-identitaire ou communautaro-conservateur doit l’utiliser davantage encore, toutes générations confondues.
Jean-Yves Le Gallou, 10/03/2010
Texte intégral : « Douze thèses pour un Gramscisme technologique »
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Laurent Glauzy - Illuminatis géants et lignées sataniques - Meta TV 1/4