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culture et histoire - Page 1279

  • De la désobéissance civile à l'espérance, selon Philippe de Villiers


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    Minute a lu le livre de Philippe de Villiers qu'il estime être

    "un ouvrage majeur, le plus important des livres politiques qu’il nous ait été donné de lire. Philippe de Villiers livre un témoignage effrayant sur ses décennies de fréquentation de la classe politique française. Au-delà de cela, le moment étaitsurtout venu, pour lui, de délivrer un message d’espoir ou plutôt, d’espérance."

    Contrairement à l'ouvrage pessimiste d'Eric Zemmour, le livre du créateur du Puy du Fou est rempli d'espérance. En voici un extrait :

    « Un jour, on retrouvera les étymologies : la patrie, la terre des pères, renvoie à la paternité. La nation – natio : naissance – renvoie à la maternité. On a voulu fabriquer une société de frères sans père ni mère. Il faudra bien reconnaître, face à la guerre contre la famille et contre la famille des familles – la communauté nationale –, l’objection de conscience, le refus de l’impôt quand on ne voudra plus payer de sa vie la mort des autres. Les premiers objecteurs iront en prison. Puis les murs de la prison tomberont, on ne peut pas emprisonner tout un peuple. Car ceux qui luttent contre la vie et brisent les attachements vitaux ont choisi de ne pas survivre. Ils feront place nette. Ils n’auront pas de successeurs. Les derniers survivants seront les enfants des cercles de survie, les évadés de l’ordre marchand. »

    « Heureusement, dans un vieux pays, rien n’est irréversible. Il y a comme une mémoire quasi minérale du sol natal : le déracinement déracine tout, sauf le besoin d’enracinement. Nos âmes expirantes retrouveront un jour les sagesses instinctives. Il faudra refaire des tissus, refaire des paysans, des esprits indépendants, comme on replante des fleurs après l’hiver. »

    Michel Janva

  • Simone Weil : Le besoin de vérité

    Le besoin de vérité est plus sacré qu'aucun autre. Il n'en est pourtant jamais fait mention. On a peur de lire quand on s'est une fois rendu compte de la quantité et de l'énormité des faussetés matérielles étalées sans honte, même dans les livres des auteurs les plus réputés. On lit alors comme on boirait l'eau d'un puits douteux.
    Il y a des hommes qui travaillent huit heures par jour et font le grand effort de lire le soir pour s'instruire. Ils ne peuvent pas se livrer à des vérifications dans les grandes bibliothèques. Ils croient le livre sur parole. On n'a pas le droit de leur donner à manger du faux. Quel sens cela a-t-il d'alléguer que les auteurs sont de bonne foi? Eux ne travaillent pas physiquement huit heures par jour. La société les nourrit pour qu'ils aient le loisir et se donnent la peine d'éviter l'erreur. Un aiguilleur cause d'un déraillement serait mal accueilli en alléguant qu'il est de bonne foi.

    À plus forte raison est-il honteux de tolérer l'existence de journaux dont tout le monde sait qu'aucun collaborateur ne pourrait y demeurer s'il ne consentait parfois à altérer sciemment la vérité. 

    Le public se défie des journaux, mais sa défiance ne le protège pas. Sachant en gros qu'un journal contient des vérités et des mensonges, il répartit les nouvelles annoncées entre ces deux rubriques, mais au hasard, au gré de ses préférences. Il est ainsi livré à l'erreur.
    Tout le monde sait que, lorsque le journalisme se confond avec l'organisation du mensonge, il constitue un crime. Mais on croit que c'est un crime impunissable. Qu'est-ce qui peut bien empêcher de punir une activité une fois qu'elle a été reconnue comme criminelle? D'où peut bien venir cette étrange conception de crimes non punissables? C'est une des plus monstrueuses déformations de l'esprit juridique.
    Ne serait-il pas temps de proclamer que tout crime discernable est punissable, et qu'on est résolu, si on a en l'occasion, à punir tous les crimes?
    Quelques mesures faciles de salubrité publique protégeraient la population contre les atteintes à la vérité.
    La première serait l'institution, pour cette protection, de tribunaux spéciaux, hautement honorés, composés de magistrats spécialement choisis et formés. Ils seraient tenus de punir de réprobation publique toute erreur évitable, et pourraient infliger la prison et le bagne en cas de récidive fréquente, aggravée par une mauvaise foi démontrée.
    Par exemple un amant de la Grèce antique, lisant dans le dernier livre de Maritain : « les plus grands penseurs de l'antiquité n'avaient pas songé à condamner l'esclavage », traduirait Maritain devant un de ces tribunaux. Il y apporterait le seul texte important qui nous soit parvenu sur l'esclavage, celui d'Aristote. Il y ferait lire aux magistrats la phrase : « quelques-uns affirment que l'esclavage est absolument contraire à la nature et à la raison ». Il ferait observer que rien ne permet de supposer que ces quelques-uns n'aient pas été au nombre des plus grands penseurs de l'antiquité. Le tribunal blâmerait Maritain pour avoir imprimé, alors qu'il lui était si facile d'éviter l'erreur, une affirmation fausse et constituant, bien qu'involontairement, une calomnie atroce contre une civilisation tout entière. Tous les journaux quotidiens, hebdomadaires et autres, toutes les revues et la radio seraient dans l'obligation de porter à la connaissance du public le blâme du tribunal, et, le cas échéant, la réponse de Maritain. Dans ce cas précis, il pourrait difficilement y en avoir une.
    Le jour où Gringoire publia in extenso un discours attribué à un anarchiste espagnol qui avait été annoncé comme orateur dans une réunion parisienne, mais qui en fait, au dernier moment, n'avait pu quitter l'Espagne, un pareil tribunal n'aurait pas été superflu. La mauvaise foi étant dans un tel cas plus évidente que deux et deux font quatre, la prison ou le bagne n'auraient peut-être pas été trop sévères.
    Dans ce système, il serait permis à n'importe qui, ayant reconnu une erreur évitable dans un texte imprimé ou dans une émission de la radio, de porter une accusation devant ces tribunaux.
    La deuxième mesure serait d'interdire absolument toute propagande de toute espèce par la radio ou par la presse quotidienne. On ne permettrait à ces deux instruments de servir qu'à l'information non tendancieuse.
    Les tribunaux dont il vient d'être question veilleraient à ce que l'information ne soit pas tendancieuse.
    Pour les organes d'information ils pourraient avoir à juger, non seulement les affirmations erronées, mais encore les omissions volontaires et tendancieuses. Les milieux où circulent des idées et qui désirent les faire connaître auraient droit seulement à des organes hebdomadaires, bi-mensuels ou mensuels. Il n'est nullement besoin d'une fréquence plus grande si l'on veut faire penser et non abrutir. La correction des moyens de persuasion serait assurée par la surveillance des mêmes tribunaux, qui pourraient supprimer un organe en cas d'altération trop fréquente de la vérité. Mais ses rédacteurs pourraient le faire reparaître sous un autre nom.
    Dans tout cela il n'y aurait pas la moindre atteinte aux libertés publiques. Il y aurait satisfaction du besoin le plus sacré de l'âme humaine, le besoin de protection contre la suggestion et l'erreur.
    Mais qui garantit l'impartialité des juges? objectera-t-on. La seule garantie, en dehors de leur indépendance totale, c'est qu'ils soient issus de milieux sociaux très différents, qu'ils soient naturellement doués d'une intelligence étendue, claire et précise, et qu'ils soient formés dans une école où ils reçoivent une éducation non pas juridique, mais avant tout spirituelle, et intellectuelle en second lieu. Il faut qu'ils s'y accoutument à aimer la vérité.
    Il n'y a aucune possibilité de satisfaire chez un peuple le besoin de vérité si l'on ne peut trouver à cet effet des hommes qui aiment la vérité.

    Simone Weil ─ L'enracinement, 1940

    http://frontdelacontre-subversion.hautetfort.com/archive/2015/08/18/simone-weil-le-besoin-de-verite-5672150.html#more

  • [Revue de presse] « Limite », revue chrétienne qui fait sienne la décroissance

     [Revue de presse] « Limite », revue chrétienne qui fait sienne la décroissance

     limite.jpgPublié par les éditions du Cerf, « Limite » est un trimestriel nouveau venu qui s'inscrit pleinement dans la ligne de l'encyclique papale Laudato si', avec un titre un peu provocateur « Décroissez et multipliez-vous ». Prenant à bras le corps les questions anthropologiques, « Limite » poursuit dans le domaine éditorial le combat des Veilleurs, avec par exemple dans ses colonnes Gautier Bès. Dépassant le simple combat contre le mariage dit pour tous, un certain nombre de chrétiens ont vu, à raison, dans la PMA et la GPA une extension de la marchandisation du monde, derniers délires progressistes qui refusent la limite, la mesure, etc.

    Formellement bien faite, où l'esthétique a une place primordiale – à l'instar de ce que William Morris prônait –, « Limite » alterne chroniques, billets d'humeur et dossier de fond. Mais à lire certaines signatures, « Limite » s'inscrit dans les pas de la revue « Immédiatement » qui avait marqué la seconde moitiés des années 1990 et le début des années 2000, où de jeunes royalistes issus pour certains de l'Action française avaient voulu défricher de nouvelles pistes et se plaçaient déjà au cœur des questions anthropologiques. On peut en effet y lire Luc Richard, Falk van Gaver ou Jacques de Guillebon. A noter aussi la présence, au service « politique », d'Eugénie Bastié, dont on peut lire régulièrement des papiers intéressants dans « Le Figaro ».

    Si « Limite » reprend à son compte le concept de la décroissance, pour autant l'écologie, la nature semblent être absentes de ce premier numéro. Il semble en effet que la question de la mesure, de la limite ne soit abordée qu'à travers le prisme de l'humain seul face à la création divine. Ce qui est certes logique pour des chrétiens car l'être humain est la seule créature de Dieu appelée au salut, via la figure du Christ, les autres êtres vivants n'ayant pas d'âme selon la théologie chrétienne. Pourtant, s'inscrivant dans la lignée du Pape François, on aurait pu penser que « Limite » rappelle l'importance de la nature dans la théologie franciscaine – issue de saint François d'Assise – à laquelle le souverain pontife est attachée. Mais ce n'est peut-être que partie remise... D'autant que certains rédacteurs de ce trimestriel se laissent aller parfois à quelques raccourcis quant au (néo)paganisme et sa conception de la nature.

    Si la lecture de « Limite » s'avère stimulante, déjà en mettant en avant l'importance de la décroissance, on peut cependant regretter plusieurs éléments dans ce premier numéro et non des moindres. Au premier rang desquelles certaines chroniques contre des figures de communicants et de cathos embarqués dans le monde qui singent trop les billets du blog « A moy que chault ». Ensuite – s'agissant des questions migratoire – voulant se démarquer d'une certaine droite (souvent à raison dans la critique du capitalisme) « Limite », en particulier Pierre Jova à travers son papier « Regards sur la condition des migrants », cède un peu à la facilité de critiquer certes les partisans de l'immigration folle mais aussi et surtout les partisans de la remigration, sans pour autant avancer d'arguments valables autre que moraux contre celle-ci. On peut même dire que cet article un tantinet Bisounours ne répond pas à cette brûlante question, autrement qu'à travers le prisme de « pauvres » à évangéliser. C'est faire fi d'une donnée importante : les structures ethno-culturelles sont des écosystèmes qui doivent être préservés et les perturber au nom de bons sentiments même sans vouloir une immigration de masse est aussi grave que de porter atteinte aux forêts ou aux océans.

    Enfin, c'est surtout au sujet du dossier principal que l'on peut exprimer le plus de regrets. En effet, la question de la démographie mondiale et du mathusianisme méritait d'une part plus de place et surtout d'autre part plus de fond. La plupart des articles, même le débat théologique autour du fameux verset « Croissez et multipliez-vous », reste dans le convenu et l'admissible pour des chrétiens. Certes, il ne s'agit pas pour « Limite » d'appeler à une réduction violente du nombre d'humains, mais on ne peut obérer l'incidence de 7 milliards d'êtres humains, surtout à l'aune de la submersion migratoire qui touche l'Europe. Et ce phénomène n'est pas près de s'arrêter, vu la croissance démographique africaine, alors que nous n'avons pas entrepris le moindre début de sobriété heureuse. La question démographique étant la question primordiale en politique, elle méritait mieux que ce dossier, y compris en invitant des partisans d'une décroissance de la démographie...

    Cependant, malgré ces lacunes et ces imperfections, souhaitons longue vie à « Limite », et qu'ils invitent bientôt dans leurs colonnes des militants d'une écologie radicale...

    Arnaud/C.N.C

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/

  • Les monnaies médiévales

    Histoire de la monnaie de la chute de l’Empire Romain à la fin du 13ème siècle.

    http://fortune.fdesouche.com/

  • La Barque de Pierre

    Mon aumônier me disait : « La barque de Pierre a été conduite aussi souvent à la gaffe qu’à la rame », de sorte qu’il m’est arrivé de me méfier des « gaffeurs » dans l’équipage de l’Église, mais je n’ai jamais été tenté de quitter la barque pour autant…

    Il y a 125 ans que le cardinal Lavigerie qui, jusqu’alors, avait eu quelque mérite, fut saisi par le démon de l’opportunisme. Il jugea que la République qui, dès son avènement, avait coupé pas mal de têtes ecclésiastiques, était assez conforme à l’Évangile pour que les Chrétiens s’y ralliassent.

    C’est ce que me paraît, louer monsieur François Xavier Esponde que j’ai connu mieux inspiré, dans la page semi-religieuse de L’Éclair du Samedi 26 Septembre.

    Je suis, stupéfait de le voir citer comme exemplaire ,un des textes les plus abscons, les plus ampoulés, les plus mal ficelé, et à mon sens un des plus imbéciles, de la langue française. Mais qu’un cardinal reçoive son chapeau des mains d’un Président de la république laïciste n’est peut-être pas un acte innocent. Dans le cas, on peut subodorer une sorte de contagion.

    Quoique né à Bayonne, Lavigerie n’était point Basque, et nos voisins n’ont donc pas à rougir de cette collusion de l’Église de la croix avec celle de la Guillotine. Mais enfin, la république « anti-cléricale » allait, quelques années après, faire tirer sur les ouvriers et les paysans, ficher les officiers « cléricafards » (Foch allait en être !), expulser les communautés, religieuses, voler les biens d’Église entre autres mesures civilisatrices. De sorte que considérer comme le fit le Cardinal, qu’elle était « la forme d’un gouvernement qui n’avait rien de contraire aux principes qui seuls peuvent faire vivre les nations chrétiennes et civilisées », était une telle ânerie qu’elle fit douter des grâces sacerdotales !

    En ajoutant qu’il était certain de ne pas être désavoué par « aucune voix autorisée », le Cardinal réduisait ces voix à une coterie qui fournirait plus tard le mouvement « moderniste » que devrait condamner Pie X.

    En 1907, Le Sillon démocrate-Chrétien devait écrire : « Un Robespierre, un Danton, un Desmoulins étaient profondément religieux. Leur philosophie religieuse était la substance même du Christianisme dont vivait la France ! »

    C’est dire que les portes de l’apostasie avaient été ouvertes, avec ces « bonnes intentions » qui sont l’excuse des médiocres. Le petit nombre que nous restons de Chrétiens hexagonaux témoigne des conséquences qui s’en sont suivies, avec l’affirmation chiraquienne d’une France aux racines musulmanes, et celle de monsieur Cazeneuve qui trouve « nauséeuse » la simple évocation d’une France chrétienne. 

    Je crois appartenir à une catégorie de pensée très éloignée de celle de monsieur Xavier-François Esponde et de quelques autres qui, dans L’Éclair, produisent des méditations gentillettes qui n’indisposent pas le pouvoir. Je crois avoir été le dernier Président départemental de L’ACJF à se vouloir « dans le monde » sans être du monde, c’est-à-dire avant que l’Action Catholique ne fasse ses dévotions au Saint Dicat, qui allait remplacer les saints du calendrier, de sorte que j’ai regardé les évènements sans me mettre à leur remorque.

    Ainsi ais-je vécu comme autant d’épreuves, les Jocistes allant communier en levant le poing fermé, les députés démocrates-chrétiens votant le meurtre prénatal et les curés « de progrès » épousant des nonnes qui voulaient connaître autre chose que les joies mystiques.

    J’ai connu le terrible silence de l’Église de France, devant la persécution de l’autre Église « du Silence », j’ai vu le Cardinal Decourtray attaqué lorsqu’il voulut en faire pénitence, par des cloportes désensoutannés ; on m’a dit que le Cardinal Duval refusait d’officier pour les morts de l’Algérie française, afin de ne pas contrister leurs égorgeurs ; je vois aujourd’hui des épiscopes offrir aux sectateurs de Mahomet les Églises qu’ils ont contribué à vider et je subis même le bureau d’une Académie soutenant un évêque bombardier qui se garde bien d’exposer sa peau lui-même.

    Bref, je vois tous les jours dans la porcification du pays par la République, l’héritage du bon Cardinal Lavigerie qui croyait qu’elle avait des valeurs.

    Certes, nous avons tous de mauvais moments, mais ce n’est pas si grave quand on le reconnait et que l’on se reprend. Peut-être aussi le Cardinal Lavigerie eut-il trinqué à la limonade et non au Champagne, n’eut-il pas tenu les propos débiles qui l’ont rendu célèbre.

    Ce que je déplore, c’est que monsieur François Xavier Esponde, qui cherche à servir l’Église, en prenne argument, par une logique aussi inextricable que le nœud gordien, pour nous rappeler au devoir de Charité !

    Excusez-moi, Monsieur le chroniqueur de la bien-pensance, mais le Christ lui-même a très bien dit qu’elle était, en politique, la priorité des priorités. Que répond-il à l’étrangère qui se traîne a ses pieds, sinon qu’on ne doit point donner le pain des petits enfants aux petits chiens ? Et c’est seulement après probation d’humilité, que le Christ accède à la demande !

    Mais quand les quémandeurs de charité ne sont pas de petits chiens, quand ce sont des carlins en pleine forme, qui exigent une niche d’accueil, et qui jettent la nourriture qu’on leur consent, sous prétexte qu’elle ne serait pas hallal, quand ces adultes fuient le devoir de se battre pour défendre leur pays, et comptent sur nos soldats pour le faire à leur place ; quand Daech se vante publiquement d’avoir, grâce à l’exploitation de la sensiblerie occidentale, introduit des milliers de djihadistes sur notre sol, quel est le véritable nom de la prétendue charité ? 

    Les vertus théologales sont inséparables des vertus morales. Et la Prudence est la vertu gardienne par excellence. Et on aimerait tout de même que monsieur Esponde, qui probablement se veut « doux comme une colombe » se souvienne du texte entier de Mathieu en X-16, à savoir qu’il faut être aussi « prudents comme des serpents » !

    Le cœur a tous les droits, sauf celui d’empiéter sur l’intelligence. Et c’est peut-être Makila Sorel, écrivain d’origine algérienne et membre du haut comité à l’intégration, qui nous a mis face à la réalité de l’heure en écrivant : « Nous devons rompre avec l’idéologie victimaire qui inspire toute notre politique d’intégration et qui a échoué : On demande aux peuples Européens de disparaître, c’est une entreprise terrifiante ! »

    Moi j’affirme par expérience qu’il est un moyen d’échapper à la terreur : c’est de se battre !

    Alexis Arette

    notes : Publié sur Francephi

    http://www.voxnr.com/cc/di_varia/EuuFuZZyAyOJFxEQIk.shtml

  • L’arme du langage

    Ou la magie des mots, selon Freud.

    Françoise Monestier, journaliste, essayiste…

    ♦ Arme principale de la désinformation contre Bachar el-Assad et son régime, la chaîne qatariote Al Jizera vient de réussir un coup de maître en imposant l’abandon du terme « migrant » au profit de celui de « réfugié » pour désigner les centaines de milliers d’hommes et de femmes — clandestins pour la plupart — qui empruntent la route des Balkans pour partir à l’assaut de l’Europe et de ses multiples avantages

    La grande manipulation

    A l’origine de ce changement sémantique imposé : l’Ecossais Barry Malone, directeur des informations de la chaîne créée en novembre 1996 par l’émir du Qatar. Le 20 août dernier, ce journaliste, ancien habitué des théâtres d’opérations de l’Afrique de l’Ouest, lançait sur son blog un vibrant appel intitulé « Ne les appelez plusmigrants ». Il adjurait ses confrères de substituer au terme « migrant », à connotation « péjorative » et « dépréciative », celui de « réfugié ». Toujours selon lui, ce mot « n’était plus pertinent pour décrire les horreurs qui se passent en Méditerranée ». Pire, employer ce mot, « c’est refuser d’écouter la voix de ceux qui souffrent » : un message on ne peut plus racoleur mais qui a été reçu cinq sur cinq par les tenants de la bien-pensance humanitaire.

    Les réseaux sociaux se sont aussitôt emballés, et plus particulièrement tous les soutiens des lobbies immigrationnistes qui ont posté en quelques jours plus de 50.000 messages de soutien sur la page Face-Book de la télévision. Ils ont été également suivis par les médias anglo-saxons – les Britanniques de souche habitant certains quartiers de Londres ou de Manchester apprécieront – et tout ce que notre pays compte comme soutiens actifs du « sans-frontiérisme ». De Gérard Noiriel, historien de l’immigration, au sociologue de la gauche alternative Eric Fassin et au journaliste Nicolas Domenach, en passant par les militants associatifs du Gisti ou de la très nocive CIMADE, ils se sont engouffrés dans la brèche, condamnant de facto David Cameron qui, lui, avait parlé d’une « nuée de migrants », ou le dirigeant italien de la Ligue du Nord Matteo Salvini qui emploie régulièrement le terme de « clandestins » pour désigner tous ceux qui ont choisi l’eldorado européen.

    Certains flétrissent même la « froideur lexicale » (sic) du terme « migrants », au point d’ailleurs d’avoir inspiré le texte d’une déclaration franco-britannique sur le sujet. C’est ainsi que les clandestins de Calais, qui ont pris possession de la ville et commettent les dégâts que l’on sait pour traverser la Manche, deviennent par les miracles du vocabulaire des « migrants en besoin de protection ».

    La démarche sémantique de Barry Malone n’est évidemment pas neutre… et apporte de l’eau aux défenseurs de la Convention de Genève qui protège les réfugiés et que l’ami Eric Delcroix a dénoncée le 29 août sous le titre « Droit d’asile, Etat de droit et souveraineté » sur le site de Polémia (1). A propos du statut de réfugié, le directeur de Frontex soulignait récemment la nécessité absolue de vérifier l’authenticité des passeports syriens brandis par leurs détenteurs à leur arrivée en Grèce. En effet, nombre d’entre eux sont faux, mais ils permettent à des terroristes ou à des traîne-patins professionnels de bénéficier du statut privilégié de réfugié qui s’applique aux Syriens, citoyens d’un pays en guerre et qui, à ce titre, peuvent prétendre à bénéficier du fameux sésame. On le voit, l’opération de « déstockage » pratiquée par la Turquie d’Erdogan et qui consiste à se débarrasser de tous les indésirables amassés en territoire ottoman n’a pas fini de déstabiliser la vieille Europe.

    Remettre les pendules à l’heure

    Si l’on en croit Sylvia Zappi, journaliste au Monde, « Les mots sont importants. Particulièrement en période de crise et de doute ». Raison de plus pour vous plonger dans la lecture du Petit abécédaire d’un Français incorrect publié par Charles-Henri d’Elloy (2). Il dénonce les impostures du langage, les approximations verbales, les expressions convenues et tout ce que le « Polit’ Cor’ » impose depuis des lustres. Ses billets d’humeur sont courts, précis, bien envoyés. Avant de publier sur son blog son appel à l’abandon du mot « migrant », Barry Malone aurait été bien inspiré de lire la notule que Charles-Henri d’Elloy consacre au mot « sans-papiers » défini comme « une véritable manipulation sémantique pour désigner un étranger clandestin ». Comme un « remake » du mot migrant devenu indésirable comme par magie ! L’auteur démonte parfaitement le mécanisme consistant à « jouer sur l’émotion et la compassion ». Même souci de précision avec son entrée sur les « gens du voyage », terriblement d’actualité après les événements surréalistes de Roye et la coupable complaisance du pouvoir socialiste (Présent du 1er septembre). Rien ne résiste à la critique de notre défenseur de la langue française qui n’a pas son pareil quand il s’agit de faire un sort au réchauffement de la planète, de dire tout le mal qu’il pense des incivilités ou de l’art contemporain. Rien ne lui échappe. Bref, un livre à dévorer et à garder sous le coude en ces temps où il est parfois impossible de retrouver ses petits dans la novlangue qui, désormais, tient lieu de langage.

    Françoise Monestier, 4/09/2015

    Source : Présent, rubrique « A l’ombre de mon clocher »

    Notes :

    (1) http://www.polemia.com/droit-dasile-etat-de-droit-et-souverainete/.
    (2) Petit abécédaire d’un Français incorrect… et quelques joyeuses impertinences / Les Bouquins de Synthèse Nationale.

    http://www.polemia.com/larme-du-langage/