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culture et histoire - Page 1347

  • Conférence du C.N.C: La jeunesse au pouvoir - Lille - 27/06/15

    Ancien cadre identitaire, activiste catholique, Julien Langella nous propose ici, notamment au travers d'une passionnante évocation historique, un ouvrage de combat et d'espoir. Plus qu'un livre, un appel. Un appel à reprendre notre destin en mains, à réinvestir l'espace public, le coeur de la Cité, à refuser de continuer à être "représentés" par les domestiques de l'oligarchie, à reconquérir nos vies, à balayer nos peurs et à redevenir maîtres d'un avenir qui ne doit plus être une simple et morne fatalité. L'ouvrage se compose également de deux entretiens exclusifs avec Alain de Benoist et Dominique Venner.

    Les éditions du Rubicon

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    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/

  • Perles de Culture n°55 : Retour sur la très controversée exposition de Kapoor à Versailles

  • Spronck le visionnaire par Georges FELTIN-TRACOL

    À l’orée du XXe siècle gravitent autour d’une Action française naissante pas encore subjuguée par les qualités intellectuelles de Charles Maurras quelques personnalités qui célèbrent l’héroïsme et le vitalisme. Les plus éminentes sont Hugues Rebell et Maurice Spronck. Le premier est le pseudonyme de Georges Grassal de Choffat (1867 – 1905). Auteur d’une abondante œuvre pornographique, il déteste le gaz et l’électricité, préfère le chauffage au bois et l’éclairage à la bougie, et se proclame « royaliste et réactionnaire ». Ce connaisseur de Schopenhauer, de Wagner et de Nietzsche qui voyage en Belgique, aux Pays-Bas, en Grande-Bretagne et en Allemagne, écrit en 1894 Les Chants de la pluie et du Soleil profondément païens et une Union des trois aristocraties, dans lequel il prône l’alliance de l’hérédité, du talent et de l’argent. Le second se nomme Maurice Spronck. Dans La République ou le Roi (1), Maurice Barrès et Charles Maurras le mentionnent à quatre reprises dans leurs échanges épistolaires.

     

    Avocat brillant, président de la conférence Molé – Tocquenville en 1889, Maurice Spronck naît le 18 février 1861 à Paris. Élu conseiller municipal de sa ville natale en 1900, il est envoyé deux ans plus tard à la Chambre des députés grâce aux électeurs du VIIe arrondissement qui le rééliront constamment jusqu’à son décès en 1921. Ce nationaliste anti-dreyfusard participe à la fondation de l’Action française avant de s’en détacher pour cause de divergences institutionnelles. Comme Barrès, Spronck se proclame en effet républicain. Mais sa République se veut nationale et autoritaire. Membre de la Ligue des Patriotes, il défend son président, Paul Déroulède, exilé en Espagne après sa fumeuse tentative de coup d’État en 1899.

     

    Le VIIe arrondissement, foyer contre-révolutionnaire parisien

     

    Tribun redoutable et redouté qui siège assez paradoxalement à l’Union libérale, Maurice Spronck combat l’oligarchie avec outrance. Cette exagération lui assure une belle popularité auprès du petit peuple du VIIearrondissement. Aussi étonnant que cela puisse paraître aujourd’hui, l’arrondissement de la fastueuse Rachida Dati est sous la IIIe République un « vrai réduit de chouans au cœur de Paris républicain [qui] n’a aucun attrait pour les idées nouvelles (2) ». Cette particularité politique perdurera en partie sous les Républiques suivantes avec les députations successives d’Édouard Frédéric-Dupont (1902 – 1995) qui en sera même l’édile de 1983 à 1995. Tantôt indépendant, tantôt gaulliste, tantôt élu du Rassemblement national derrière Jean-Marie Le Pen en 1986 avant de redevenir chiraquien en 1988, le « député des concierges » avait saisi et su profiter de l’esprit foncièrement protestataire de cet arrondissement avant que le remplacement sociologique de la population n’en fasse un fief droitard.

     

    Influencé par Nietzsche et Carlyle, Maurice Spronck publie en 1894 une contre-utopie (ou dystopie). Thomas More, Francis Bacon, Tommaso Campanella pariaient sur l’avenir ou l’onirisme pour élaborer des systèmes politiques et sociaux parfaits dans lesquels les êtres humains s’épanouiraient harmonieusement au contraire de la dystopie popularisée par les écrivains de science-fiction et d’anticipation (Eugène Zamiatine, écrivain de Nous autres, Aldous Huxley dans Le meilleur des mondes, George Orwell avec 1984, René Barjavel pour Ravage, Ray Bradbury et son Fahrenheit 451). L’an 330 de la République fait de Maurice Spronck un étonnant précurseur.

     

    Les Éditions Jean-Cyrille Godefroy viennent de le rééditer agrémenté d’une présentation d’E. Marsala, collaborateur à Causeur. Spronck situe son histoire à venir en 2105 à Orléans. Les États se sont effacés au profit de communes libres autogérées. En 112 de la République, soit 1904, un terrible conflit a dévasté l’Europe. « En cinq semaines, quinze millions de baïonnettes avaient été levées des confins de l’Oural au détroit de Gibraltar. […] En cinq mois, les milliards engloutis ne se chiffraient plus; quatre millions d’hommes avaient péri (p. 60). » La paix revint finalement par le triomphe immédiat de la Révolution universelle fraternitaire. La société européenne se donna au Progrès et entra dans la « Fin de l’Histoire ».

     

    La société du dernier homme

     

    En 313 de la République, une atmosphère béate de paix perpétuelle domine les esprits. L’égalité sexuelle est complète. Les mets naturels, végétaux et carnés, sont remplacés par une « chimie alimentaire [… qui donne] à profusion […] une nourriture falsifiée aussi savoureuse et presque aussi saine que la véritable (pp. 37 – 38) ». L’obésité touche toutes les classes d’âge d’autant que chaque citoyen se déplace uniquement dans un fauteuil roulant électrique si bien que « passé vingt-cinq ou trente ans, tout le monde s’en servait et ne le quittait guère que pour dormir (p. 42) ». On pense en outre à l’excellente nouvelle de Marc Dem intitulée « Le dernier piéton » (3). Il est probable qu’il connaissait la contre-utopie de Spronck… De nombreux contes rapides dépeignent à l’avance une société abjecte et matérialiste qui émerge sous nos yeux. Bientôt, la navigation aérienne « supplanta tous les autres modes de locomotion à grandes distances, de manière à annihiler les vastes organisations plus ou moins gouvernementales qui dominaient les sociétés européennes et maintenaient le souvenir vague des centralisations de jadis (p. 66) ». N’annonce-t-il pas la mondialisation ? Spronck décrit même une société automatisée sinon robotisée : « l’outillage des manufactures se chargeait amplement de subvenir aux besoins, de la consommation, pourvu que chaque citoyen lui consacrât quelques instants de sa semaine (p. 64). »

     

    L’ère radieuse de la République garde cependant quelques défauts. Les communes entretiennent par exemple « collectivement un certain nombre d’ouvriers chinois; et, comme il était à craindre que la présence de ces étrangers constituât un péril, chaque commune se composa par prudence une milice de mercenaires musulmans (pp. 64 – 65) », soit l’immigration de main-d’œuvre surveillée par des vigiles de couleur… En outre, acmé de l’homo festivus cher à Philippe Muray, l’Européen dystopique récuse toute violence et condamne la moindre agressivité. « La dislocation des nationalités avait entraîné la suppression presque complète de toute marine et de toute artillerie sérieuse (pp. 88 – 89). » Riche, désarmée et impuissante, l’Europe devient une proie tentante.

     

    La prospérité sans fin dans laquelle se satisfait le dernier homme de Nietzsche engendre inévitablement un ennui pesant vite insupportable pour certains qui ne s’en échappent que par le suicide. Par ailleurs, la mode est à l’ovariotomie (l’amputation des ovaires) chez les jeunes filles au point que « l’excédent des décès sur les naissances augmentait avec une régularité déconcertante (p. 71) ». On demeure pantois devant ce récit ultra-réaliste tant il paraît prémonitoire.

     

    L’administration des choses et le pacifisme intégral admis par tous excluent totalement le politique. Or celui-ci revient via le tragique. En 300 de la République, l’Islam incarné par un royaume chérifien au Maroc envahit l’Andalousie. Les communes andalouses ont beau protesté, négocié, cherché à apitoyer leur conquérant de leur sort, voire résisté, elles sont éliminées ! Face à ce péril, de rares Européens tels Frédéric Ledoux réclament une forte réaction et créent une Ligue contre la paix. Mais l’avachissement intellectuel et moral étant à son apogée, « elle mourut faute d’adhérents (p. 103) ».

     

    L’islam conquérant

     

    Les conquérants mahométans se contentent d’abord de l’ancienne Ibérie. Le successeur du sultan, son fils Ibrahim III futur el-Kébir, parvient à regrouper sous sa seule autorité les peuples africains. « Descendant de Mahomet, il affirma recevoir directement l’inspiration du prophète; et il le fit croire. En même temps qu’il démolissait et reconstruisait à sa guise un continent immense, il osait retoucher les textes coraniques; et sa réforme, au lieu de le perdre, portait son renom de sainteté et son influence morale aux derniers confins du monde asiatique Un jour vint où se réalisa en sa personne le rêve le plus prodigieux de despotisme absolu qui ait jamais pu hanter un cerveau humain. Il fut à la fois le pape infaillible et le césar vainqueur de cinq cents millions d’hommes fanatiques et belliqueux (p. 110). » En 330 donc, il attaque la péninsule italienne et la Provence tandis que l’Est européen subit une double offensive asiatique : « L’Asie et l’Afrique barbares débordaient à la fois sur l’Europe (p. 113) » comme aujourd’hui à Lempedusa et aux Cyclades !

     

    Tout le continent européen tombe comme un fruit pourri dans les mains de ce sultan, hormis « les cantons de la Suisse montagneuse et de l’Écosse, où persistent encore aujourd’hui quelques débris de familles européennes (p. 122) ». Précédemment, « moyennant une soumission immédiate, les communes étaient respectées; sous promesse solennelle de se convertir à la religion du Prophète et de reconnaître l’autorité du sultan, les citoyens avaient la vie et la liberté sauves, et conservaient la pleine propriété de leurs biens (pp. 99 – 100) », sinon ils abandonnent sans retour leurs foyers.

     

    L’histoire de Maurice Spronck retentit cent vingt-et-un ans plus tard avec une acuité certaine en Orient. Embryon avancé du futur califat universel, l’État islamique du dénommé Ibrahim qui se dit apparenté à la famille de Mahomet, pourrait être cet islam conquérant qui étend ses métastases du Levant à l’Afrique du Nord, du Sahel au Nigéria, ainsi que dans les banlieues de l’immigration en Europe. Michel Houellebecq a-t-il eu connaissance de L’an 330 de la République avant d’écrire Soumission (4) ? L’éditeur a profité avec raison du tintamarre fait autour de ce roman pour présenter ce petit bijou pessimiste. Maurice Spronck avait pressenti que la civilisation occidentale moderne serait médiocre, eudémoniste et fémelline. Le message de sa dystopie est par conséquent évident : les autochtones européens ne se sauveront des périls extérieurs grandissants que si et seulement si ils entreprennent enfin leur révolution intérieure et renouent avec leur essence archaïque et ancestrale en dégageant libéraux, féministes, gendéristes, humanistes, multiculturalistes et autres métrosexuels occidentaux ultra-modernes.

     

    Georges Feltin-Tracol

     

    Notes

     

    1 : La République ou le Roi. Correspondance inédite 1898 – 1923, Plon, 1970, réunie et classée par Hélène et Nicole Maurras, commentée par Henri Massis, introduction et notes de Guy Dupré.

     

    2 : Bruno Fuligni, La Chambre ardente. Aventuriers, utopistes, excentriques du Palais-Bourbon, Éditions de Paris – Max Chaleil, coll. « Essais et documents », 2001, pp. 60 – 61.

     

    3 : Marc Dem, 70 contes rapides, Les éditions Choc, 1989.

     

    4 : Michel Houellebecq, Soumission, Flammarion, 2015.

     

    • Maurice Spronck, L’an 330 de la République. XXIIe siècle de l’ère chrétienne, présenté par E. Marsala, Éditions Jean-Cyrille Godefroy (12, rue Chabanais, 75002 Paris), 2015, 127 p., 12 €.

    http://www.europemaxima.com/

  • Les tares de l’opposition nationale

    L’action entreprise depuis l’échec d’avril 1961 a mis en œuvre des moyens nouveaux. Elle a mobilisé un nombre accru de partisans et s’est résolument engagée dans la voie de la violence et de la clandestinité. Cette transformation des formes de lutte n’a cependant pas affecté des données de la méthode antérieurement appliquée. Elle est restée conforme aux caractéristiques des luttes « nationales », jalonnées de courage et d’échecs lamentables. 
         Lénine, prenant en 1917 les risques d’une défaite militaire afin de créer les conditions de la révolution bolchévique, ou encore Franco, marquant sa prise de commandement insurrectionnelle en 1936 par l’exécution de son propre cousin qui refusait de le suivre, sont deux exemples d’un comportement inverse de celui des « nationaux ». 
         Par contre, le refus de porter réellement l’action en métropole le 22 avril 1961, comme la sanglante et inutile manifestation parisienne du 6 février 1934, sont typiques de la mentalité « nationale ». 
    DEFAUT DE CONCEPTION 
    Les « nationaux » qui utilisèrent le mot « révolution » sans en connaître la signification, croient au « sursaut national » spontané ! Ils croient également que « l’armée bougera »... Confiants dans ces deux rêves irréalisables, considérés comme des remèdes-miracles, ils ne conçoivent pas la nécessité d’éduquer des partisans au moyen d’une doctrine juste expliquant les causes de la décadence occidentale, proposant une solution et servant de gouvernail à la pensée dans l’action. C’est pourquoi, ils se complaisent dans une série de maladies politiques qui sont responsables de leurs échecs. 
    Confusion idéologique 
    Les « nationaux » s’attaquent aux effets du mal, pas à ses racines. Ils sont anticommunistes mais oublient que le capitalisme et les régimes libéraux sont les principaux artisans de la propagation du communisme. Ils étaient hostiles à la politique algérienne du gouvernement, mais oublient que cette politique était le produit d’un régime, de son idéologie, de ses intérêts, de ses maîtres réels financiers et technocrates, comme de ses structures politiques et économiques. Ils voulaient sauver l’Algérie française contre le régime, mais ils reprennent à leur compte ses principes et ses mythes. Imagine-t-on les premiers chrétiens adorant les idoles païennes et les communistes chantant les louanges du capitalisme ? 
    Conformisme 
    Tous les « nationaux » ont leur bon gaulliste, leur bon technocrate, leur bon ministre. Cédant à un vieux réflexe bourgeois, ils redoutent « l’aventure » et le « chaos ». Pour peu qu’un homme du régime agite le drapeau, ils lui donnent leur confiance. Ils préfèrent le confort de l’aveuglement à la lucidité. Le sentimentalisme et l’esprit de clocher prennent toujours le pas sur le raisonnement politique. Dans l’espoir niais de satisfaire tout le monde, ils se refusent à prendre parti et ne satisfont personne. 
    Archaïsme 
    Faute d’imagination, les « nationaux » continuent à emboucher le clairon de Déroulède qui n’ameute plus personne. Programme et slogans sont fixés dans le tricolore d’avant-guerre. De l’armée au pouvoir à l’anticommunisme négatif, en passant par la contre-révolution et le corporatisme, les « formules nationales » repoussent plus qu’elles ne séduisent. Cet arsenal politique date d’un demi-siècle.Il est sans prise sur notre peuple. 
    DEFAUT D’ORGANISATION 
    Les raisons qui poussent les « nationaux » à nier la nécessité des idées dans le combat politique, les poussent à nier la nécessité de l’organisation. Leur action est viciée par des tares qui expliquent tous leurs effondrements. 
    Opportunisme 
    Les notables « nationaux », parlementaires et autres, militaires et civils, sont opportunistes par ambition personnelle. Le prétexte généralement invoqué pour camoufler leur arrivisme est celui de « l’habileté ». C’est au nom de l’habileté que les « nationaux » ont cautionné... le référendum de 1958, les entreprises de politiciens depuis lors. Derrière chacune de ces positions se dessinait la perspective d’un ruban, d’une sinécure ou d’une élection. Ils sentent le vent et savent se faire violents, voire séditieux quand cela leur apparaît profitable. Leurs discours fracassants ne font peur à personne. Ils attaquent un homme, un gouvernement et se gardent bien de toucher à l’essentiel et de s’en prendre au régime lui-même. L’Algérie fut un bon tremplin et une occasion de faire fortune grâce aux subsides généreusement dispensés, tandis que les militants devaient combattre les mains nues. Si le vent tourne, ils n’hésitent pas à trahir le drapeau et leurs camarades. Le siège au parlement n’est pas un moyen mais une fin en soi ; il doit être conservé à tout prix. Les simples partisans, eux, sont opportunistes par défaut de doctrine et de formation. Ils se fient à la mine du beau parleur et aux impressions superficielles plutôt qu’à l’analyse politique des idées et des faits, ils sont voués à être dupes. 
    Mythomanie 
    La lecture des romans d’espionnage, les souvenirs de la résistance et autres services spéciaux, le récit des comploteurs, gaullistes et autres, plongent les « nationaux » dans une atmosphère de rêve permanent. Un bridge avec un général en retraite, un parlementaire ou un sergent de réserve devient une sombre et puissante conjuration. Pour peu que l’on recrute dix lycéens, on se prend pour Mussolini. Quand on se vante de commander à 5000 hommes structurés, c’est que l’on rassemble péniblement quelques centaines de fonds de tiroir. Si, par chance, ils reçoivent une circulaire d’une quelconque administration militaire, ils montrent l’enveloppe avec des airs de conspirateurs, des sourires et des silences lourds de sous-entendus. Ils sont partisans de l’union autour d’eux et se répandent en amers reproches de sectarisme à l’encontre des militants qui se refusent à les prendre au sérieux. Les mêmes « nationaux » dans une période de véritables clandestins, se font arrêter avec des listes d’adresses et de documents, se mettent à table dès que la police lève la voix. 
    Terrorisme 
    La fausse analyse d’une situation, l’absence de doctrine et de formation qui poussent les uns vers l’opportunisme, jettent les autres dans la violence négative et le terrorisme. La mauvaise digestion des études pas trop primaires, consacrées à certains aspects de la subversion communiste du F.L.N., a accru ce penchant. Les pétards sous les fenêtres des concierges n’ont pas apporté un seul partisan à l’Algérie française. Le terrorisme aveugle est le meilleur moyen pour se couper d’une population. C’est un acte désespéré. Autant l’action clandestine et l’utilisation calculée de la force peuvent être indispensables lorsqu’une nation n’a plus d’autres moyens pour rentrer dans son droit, et dans ce cas l’action vise à faire participer le peuple à la lutte, autant le terrorisme rejette celui qui l’emploie hors de la communauté populaire et le condamne à l’échec. 
    Anarchisme 
    Les « nationaux » qui admirent tant la discipline chez les autres sont, en pratique, de véritables anarchistes. Incapables de se situer à leur place dans la lutte, ils ont le goût de l’action désordonnée. Leur vanité les pousse aux actes individuels gratuits, leur cause dût-elle en pâtir. Ils ignorent la parole donnée et nul ne peut prévoir où les entraînera leur fantaisie. Ils suivent à la rigueur un chef de bande et s’épanouissent dans les petits clans. L’absence de référence idéologique commune accroît leur éparpillement et interdit leur unité. 
    Dominique Venner, Pour une critique positive