culture et histoire - Page 1412
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Vae Victis - L'appel des bois - Vae Victis
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[Grenoble] Charles SAINT-PROT au Centre Lesdiguières
Le Centre Lesdiguières vous invite à la conférence de Charles SAINT-PROT, directeur de l’Observatoire d’études géopolitiques (www.etudes-geopolitiques.com ), professeur associé à l’Université Paris Descartes.
Géopoliticien, il est spécialiste du monde arabe et de l’Islam et auteur de nombreux ouvrages dont plusieurs ont été traduits en anglais, en arabe, en espagnol ou en chinois. Dernière parution : Le mouvement national arabe (Ellipses).
sur "Crépuscule du monde arabe"
Lundi 23 février 2015 à 20 h.
10 place Lavalette, 38000 Grenoble - salle du 1er étage (Tram : arrêt « Notre-Dame »)
La conférence sera suivie d’un buffet convivial (Participation aux frais)
Centre Lesdiguières - 6 rue Berthe de Boissieux - 38000 - Grenoble
Depuis la destruction de l’Irak par les Etats-Unis, la nation arabe connait une crise qui menace de déstabiliser toute la région sud-méditerranéenne et n’est pas sans conséquences sur le reste du monde. Le prétendu « printemps arabe » n’a fait qu’aggraver les choses et mis jour les fractures profondes dans plusieurs pays. Jamais le monde arabe n’a été aussi faible, pour le plus grand profit de ses adversaires (Israël, Iran…) ou de ses concurrents (Turquie). Dans cette situation quelle peut être encore la politique arabe de la France ?
http://www.actionfrancaise.net/craf/?Grenoble-Charles-SAINT-PROT-au
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Hommage aux morts du 6 février 34, à Brasillach et à Bardèche (commémoration 2015)
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Le choc des non-civilisations
Choc des civilisations vraiment ? De part et d’autre, l’entretien de cette fiction permet surtout d’oublier l’état réel de la civilisation que l’on prétend défendre, et de se lancer en toute bonne conscience dans de lyriques et exaltantes considérations identitaires. Dans ce ridicule concours des fiertés (civilisation pride ?), les divers gardiens de néant oublient l’essentiel : ils veillent sur un champ de ruines.
Dans Respectez la joie, chronique publiée il y a déjà douze ans, Philippe Muray posait la question suivante : « Comment spéculer sur la défense d’une civilisation que nous ne faisons même pas l’effort de voir telle qu’elle est, dans toutes ses extraordinaires et souvent monstrueuses transformations ? » Face à l’ennemi islamiste, à sa haine de « l’Occident », qu’avons-nous à faire valoir pour notre défense, hormis « la liberté d’expression », « les jupes courtes », « le multipartisme », « le sexe » ou « les sandwichs au bacon » ? Pas grand-chose. Et ces éléments sont eux-mêmes illusoires : « Le seul ennui, écrit Muray, c’est que ces mots recouvrent des choses qui ont tant changé, depuis quelques décennies, qu’ils ne désignent plus rien. » Ainsi de la liberté sexuelle, brandie comme un progrès civilisationnel (ce qui en soi peut se contester), alors même qu’elle est de moins en moins effective : « On doit immédiatement reconnaître que c’est la civilisation occidentale elle-même qui a entrepris de détruire, en le criminalisant, le commerce entre les sexes ; et de faire peser sur toute entreprise séductrice ou galante le soupçon du viol ; sans d’ailleurs jamais cesser de se réclamer de la plus grande liberté. »
L’Occident s’est tiré deux balles dans le pied
L’Occident post-moderne a achevé l’Occident moderne, celui de la liberté individuelle et de la pensée critique. Et l’Occident moderne était né lui-même de la destruction de l’Occident traditionnel, de sa civilisation, de son histoire et du christianisme. L’Occident post-moderne est le fruit d’un double meurtre : d’abord celui de la royauté de droit divin, avec tout ce qu’elle comporte de représentations symboliques traditionnelles, avec toute la conception hiérarchique de l’ontologie qu’elle suppose. Puis, celui de l’individu. Muray, en vieux libéral qu’il est, est évidemment plus touché par ce dernier meurtre : l’individu réellement libre – c’est-à-dire : ayant les moyens intellectuels de l’être – n’est plus. Cela n’empêche pas toute l’école néo-kantienne de la Sorbonne – entre autres – de répéter à l’envi que le respect de l’individu caractérise notre civilisation, par opposition à la « barbarie » médiévale d’une part, et au « retard » des autres civilisations d’autre part, encore prisonnières d’un monde où le groupe, la Cité, importent davantage que l’individu. La réalité est pourtant plus amère, et il n’y a pas de quoi fanfaronner : notre civilisation a fini par tuer l’individu réellement libre, si durement arraché à l’Ancien Monde.
Par un étrange paradoxe, c’est précisément en voulant émanciper l’individu que nous l’avons asservi. En effet, nous avons souscrit à la thèse progressiste selon laquelle la liberté politique et intellectuelle de l’individu suppose son arrachement à tous les déterminismes sociaux, à tous les enracinements familiaux, culturels, religieux, intellectuels. Seuls les déracinés pourraient accéder à la liberté dont l’effectivité « exigerait au préalable un programme éducatif ou un processus social (ou les deux) capable d’arracher les enfants à leur contexte familier, et d’affaiblir les liens de parenté, les traditions locales et régionales, et toutes les formes d’enracinement dans un lieu ». Cette vieille thèse, résumée ici par Christopher Lasch (Culture de masse ou culture populaire ?), est toujours d’actualité : Vincent Peillon, ex-ministre de l’Éducation nationale, a ainsi déclaré vouloir « arracher l’élève à tous les déterminismes, familial, ethnique, social, intellectuel ».
Elle est pourtant contredite par la réalité de la société de marché que nous avons bâtie. Ainsi que le remarque Lasch, « le développement d’un marché de masse qui détruit l’intimité, décourage l’esprit critique et rend les individus dépendants de la consommation, qui est supposée satisfaire leurs besoins, anéantit les possibilités d’émancipation que la suppression des anciennes contraintes pesant sur l’imagination et l’intelligence avait laissé entrevoir ».
Le cas de l’islam en France
Comment alors s’étonner des phénomènes que l’on constate dans les « quartiers difficiles », de l’illettrisme généralisé et de la violence banalisée qui s’y côtoient ? Comment s’étonner des effets du double déracinement des immigrés ? Voilà des gens que l’on a arraché à leur terre (ou qui s’en sont arrachés), qui ont abandonné leur culture, ont oublié leur langue, et qui n’ont dès lors plus rien à transmettre à leurs enfants. Ces enfants, parfaits cobayes de l’expérimentation de la liberté par le déracinement, sujets idéals de l’idéologie délirante d’un Peillon, sont les premiers post-humains. Sans racines, et bientôt, après un passage par l’école républicaine, sans savoir et sans attachement à leur nouvelle terre. Coupés de leurs origines sans qu’on leur donne la possibilité de s’enraciner dans une civilisation qui se sabote elle-même, ils incarnent au plus haut degré le néo-humain sans attaches, sans références, celui que rêvent les idéologues de la post-modernité. Ce n’est donc pas en tant qu’étrangers à la France que les déracinés de banlieue posent problème, mais en tant qu’ils sont les parfaits produits de la nouvelle France, celle qui se renie elle-même.
Ce règne, chaotique dans ses effets, de la table rase n’est pas sans provoquer un certain malaise chez les individus les plus conscients. On a beau déraciner, la réalité demeure : l’enracinement est un besoin essentiel à l’humanité. On y revient toujours, d’une manière ou d’une autre. « Le déracinement détruit tout, sauf le besoin de racines », écrit Lasch. D’où le phénomène de réislamisation, processus de ré-enracinement parmi d’autres (car il en est d’autres), qui s’explique par la recherche d’une alternative à ce que l’on nomme le « mode de vie occidental » (en réalité le mode de vie mondialisé de la consommation soumise).
Il est d’ailleurs amusant de constater que le plus grand grief que la koinè médiatique fait aux beurs réislamisés ou salafisés, plus grave encore que les attentats qu’ils projettent ou commettent, c’est « le rejet du mode de vie occidental ». Horreur ! Peut-on imaginer plus atroce blasphème ? « Comment peut-on être pensant ? » comme dit Muray. Faut-il donc être un odieux islamiste tueur d’enfants (juifs de préférence) pour trouver à redire à ce merveilleux monde démocratico-festif, qui n’est pourtant plus que l’ombre d’une ombre ?
Face à la chute des anciens modèles occidentaux, les jeunes déracinés que nous avons produits cherchent à reprendre racine. Que certains se tournent vers l’Islam, comme vers un modèle qui leur semble traditionnel et producteur de sens, doit être compris comme une réaction au modernisme du déracinement culturel. Dans la mesure où toute alternative au « mode de vie occidental » est présentée comme une régression barbare, la radicalité de la réislamisation, le fait qu’elle se fasse notamment – mais pas uniquement – dans les termes du salafisme, paraît inéluctable : le néo-Occident permet qu’on le fuie, à condition que l’on se jette dans les impasses qu’il ménage à ses opposants.
La déchéance civilisationnelle de l’islam
Il est une autre raison à la radicalité de la réislamisation. Elle tient à la chute de l’islam comme civilisation. À l’instar de l’Occident, à sa suite et sous son influence, l’Orient en général et l’islam en particulier subissent les effets de la modernité et des bouleversements politiques, sociaux, intellectuels, théologiques qu’elle entraîne.
Historiquement et politiquement, cela s’est fait d’abord par la pression occidentale sur le califat ottoman, qui ployait déjà sous son propre poids. N’oublions pas que le monde arabo-musulman est mis au contact de la pensée des Lumières dès 1798, avec l’expédition d’Égypte de Napoléon. À peine la France avait-elle accompli sa Révolution qu’elle tentait déjà d’en exporter les principes, appuyés par une subjuguante supériorité technique. Les Britanniques, mais aussi, dans une moindre mesure, les Français, n’eurent ensuite de cesse d’encourager l’émergence des nationalismes, insufflant chez les peuples arabes le désir de révolte contre la domination turque : ils posèrent en termes modernes, ceux des nationalismes, un problème qui ne se posait pas ainsi. Plus tard, ce fut l’islamisme dont se servirent cette fois les Américains. À ces facteurs, il faut ajouter l’apparition de la manne pétrolière, mise au service du wahhabisme (lui-même soutenu originellement par les Britanniques) et la révolution islamique iranienne. Tout concourrait à la destruction des structures politiques et sociales traditionnelles de la civilisation islamique : les interventions étrangères certes, mais également un certain essoufflement de l’Empire ottoman, qui avait manqué le train de la révolution industrielle et se trouva dépassé par les puissances occidentales.
En l’absence de structures sociales fortes, ce fut bientôt la pensée islamique traditionnelle elle-même qui succomba. Face aux puissances occidentales, les musulmans réagirent de deux façons antagonistes, que l’excellent historien Arnold Toynbee a qualifiées de « zélotisme » et d’ « hérodianisme ». Voyant une analogie entre la réaction des musulmans à la domination occidentale, et celle des Juifs à la domination de l’Empire romain, Toynbee explique que tout bouleversement venu de l’étranger entraîne historiquement une réaction de repli sur soi, d’une part, et une réaction d’adhésion et de soumission totales aux nouveaux maîtres, d’autre part. Mais dans les deux cas, on sort de la sphère traditionnelle : ni les zélotes ni les hérodiens ne peuvent prétendre représenter la pensée islamique traditionnelle. Leurs conceptions respectives de l’islam obéissent à des circonstances historiques déterminées, et ne sont plus le résultat de la réflexion sereine d’une civilisation sûre d’elle-même.
Les nombreuses manifestations de l’islamisme contemporain sont autant de variétés d’un islam de réaction. Couplée à la mondialisation, qui est en réalité occidentalisation – au sens post-moderne – du monde, et à ses conséquences, cette réaction a fini par produire un islam de masse, adapté aux néo-sociétés, et qu’Olivier Roy a admirablement analysé dans ses travaux. Dans L’Islam mondialisé, il montre ainsi en quoi le nouvel islam est un islam déraciné pour déracinés, et en quoi la réislamisation est « partie prenante d’un processus d’acculturation, c’est-à-dire d’effacement des cultures d’origines au profit d’une forme d’occidentalisation ».
Dès lors, il apparaît clairement que le prétendu « choc des civilisations » procède d’une analyse incorrecte de la situation. Il n’y a pas de choc des civilisations, car il n’est plus de civilisations qui pourraient s’entrechoquer ; toutes les civilisations ont disparu au profit d’une « culture » mondialisée et uniformisée, dont les divers éléments ne se distinguent guère plus que par de légères et inoffensives différences de colorations. Ce à quoi on assiste est donc plutôt un choc des non-civilisations, un choc de déracinés.
Fares Gillon, Philosophe et islamologue de formation
Source : Philitt
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La république antisociale :
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L’âme de la France
Toute légende est l’aboutissement d’une réalité parfois effroyable. Ainsi la trop célèbre « Bête du Gévaudan » raconte l’histoire d’un homme, un géant revêtu d’une peau de loup et accompagné d’un molosse recouvert d’une peau de sanglier, sorte de gilet pare balle. Cet homme aurait été enseigné par quelque succédané de la secte des Albigeois, les « Parfaits » ; cette secte haïssait la femme, son ventre et son fruit. C’est pourquoi le monstre tuait et éventrait les femmes, il supprimait les jeunes filles, mais pas les moutons du troupeau.
De nos jours le berger lui-même offre le ventre des femmes à l’holocauste du pouvoir décisionnaire et de la gourmandise, à reculons, d’un enfant quelques en soient les modalités de sa procréation. Alors la rumeur enfle, courre la ville, se faufile dans les culs de sacs et saute ruisseau pour se répandre. Il existerait chuchote-t-on des super marchés de ventres de femmes à louer et des rayons de sperme masculin à choisir. Ne raconte-t-on pas qu’il y aurait même un rayon réservé au sperme des Prix Nobel. De la sorte on pourrait choisir son prochain enfant : blond, aux yeux bleus et intelligent comme un savant ou un grand poète !!! L’enfant marchandise tout comme le ventre de la « femelle » à louer comme un vélib… la nausée nous prend à la gorge.
Les Anges Noirs, détenteurs des gouvernails, sont en train de détruire scientifiquement et méthodiquement la France « Fille aînée de l’Eglise » comme on disait il n’y a pas si longtemps. Dans un premier temps, ils ont décidé que l’exemple des anciennes cités Sodome et Ghomore étaient à suivre au nom de la liberté de s’éclater et de l’égalité vers le bas, le bas fond. Cette sorte d’égalité est en effet plus facile à concevoir et à mettre en pratique car elle ne tient pas compte de la possible aspiration de l’être à se dépasser et être responsable de ses actes.
Puis on enseignerait à l’école, et ce dés l’âge de deux ans – il est plus aisé de façonner des esclaves dés cet âge- oui on enseignerait la nouvelle religion, la laïcité, sorte de nihilisme de toute spiritualité et de toute beauté. Il est vrai que l’âme, tout comme le coeur, est une dimension infinie qui fait peur à des agnostiques ou a des manipulateurs. De plus il est plus commode de diffuser une pensée unique et politiquement correcte.
Le parti connaît parfaitement l’Histoire, il n’enseignera donc pas la « Grande Geste » de la France, mais plutôt ce que Lénine, Trotsky et Staline leur ont transmis : »un peuple qui souffre ne se révolte pas. » En effet il subit sa souffrance et cherche à rassembler les maigres moyens qui lui sont concédés pour survivre. C’est pourquoi il importe d’accabler les masses de contraintes, d’interdits et d’impôts. Il est recommandé de laisser le chômage augmenter afin de pouvoir promettre la lune et n’offrir juste de quoi ne pas mourir de faim, un beau geste en somme dont on leur sera sûrement reconnaissant. Que notre industrie disparaisse ou se fasse acheter par de puissants étrangers, peu leur chaud, car il faut que le peuple souffre. Mais comme les Anges Noirs ne seront jamais certains des réactions des Français qui peuvent encore déferler dans les rues, poussés peut- être par ce qui leur reste de fierté ou par la rage de vouloir vivre, alors il leur faudra mettre la démocratie au pas. On donnera donc le droit de vote à la cinquième colonne qui vit déjà sur notre sol. Ainsi la charia démocratique et la burka égalitaire remplaceront nos références et nos saint Michel, Louis, Jeanne d’Arc considérés comme idoles. [....]
La suite sur le blog du Comte de Paris
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Deux ou trois choses à propos des plurivers de Jean-François Gautier
Pierre Le Vigan, urbaniste, essayiste, auteur de nombreux écrits qui portent sur l’histoire des idées et la philosophie.
« Ne pas vouloir penser le tout, et pourquoi pas le tout des plurivers, c’est se condamner à chercher l’atome initial, la molécule de base, la brique première ».
L’article documenté de Jean-François Gautier sur le thème du plurivers paru dans le numéro janvier-mars 2015 d’Eléments pose plusieurs questions. Il ne s’agit ici que d’amorcer une réflexion sur celles-ci. J-F Gautier y reprend des thèses développées par lui depuis plusieurs décennies. Le plurivers s’oppose à l’univers. Ce dernier terme évoque bien entendu le fait d’être « uni-vers » quelque chose. L’Un ? Dieu ? L’Idée ? (En tout cas, certainement pas « le Tout ». On n’est pas « uni vers un Tout ». On fait, éventuellement, partie d’un Tout).
D’une manière générale, la vision du monde qui développe l’hypothèse d’un plurivers, ou de plusieurs univers, plutôt que d’un univers, se rattache à la critique du monothéisme, de la téléologie, d’une vision du monde conçu comme fondamentalement Un. Au-delà des débats scientifiques, cette vision peut séduire. Mais n’est-elle pas courte ? Peut-on mettre de côté un des problèmes majeurs de la philosophie dès l’Antiquité ?
Qu’il y ait plusieurs univers, et donc un plurivers n’est pas une idée nouvelle. L’idée de l’univers comme étoffe, comportant de multiples envers de l’endroit est une idée ou plutôt une métaphore très présente dans l’astrophysique contemporaine. Trous noirs et trous blancs peuvent aussi être considérés comme des univers symétriques donc un plurivers. Ce sont des dimensions et des vues possibles de la réalité astrophysique, à la fois vraies et relatives car ce ne sont que des vues, qui n’excluent jamais d’autres vues. De même qu’une photo d’une femme de face est une vraie photo d’une vraie femme, mais qui ne suffit à la décrire entièrement. Moins encore à la comprendre. Mais qui pourtant en donne une idée, et même, osons le dire, une juste idée.
Dans l’hypothèse d’un plurivers il n’y aurait pas de naissance unique du monde. Cela ne résout pas le mystère de la naissance de ces univers ou plurivers. Ce mystère c’est souvent ce qui est symbolisé par le mur de Planck. Qu’est-ce qui est « derrière » ce mur ? Un mystère, nous le verrons. Et d’abord qu’est-ce que le mur de Planck ? Situé (si on ose dire) 10-43 seconde après la naissance de l’univers pour l’ère de Planck communément appelé mur de Planck, c’est l’instant zéro du monde tel que nous pouvons le décrire. Le 10-31que cite J-F Gautier renvoie à la constante de Planck, souvent fixée plutôt à 10-35 mais qu’importe ici le chiffre précis (à ce stade, c’est la naissance des quarks, l’univers est alors de la taille d’une orange).
La question qui compte est que le mur de Planck continue d’être une barrière en terme de compréhension des premiers moments des univers (ou du plurivers). Ce mur renvoie aux limites de notre compréhension plus qu’à un mur physique ? Bien sûr. L’astrophysique est un pour soi de l’homme. Pas un en soi. C’est le cosmos qui est un en soi. La thèse du plurivers n’élimine en tout cas aucunement les questions posées par le mur de Planck. Quelles lois physiques régissaient les univers quand les lois que nous avons identifiées ne s’appliquaient plus, ou pas, ou pas encore ?
La thèse du plurivers n’élimine pas non plus la question de l’Un. Un plurivers pose toujours une même question : qu’est-ce qui établit le lien entre les univers ? Disons : entre « les plurivers » ? Croit-on avancer ? On n’échappe pas à la question : et le lien entre ces plurivers ? N’y aurait-il pas de lien ? Entendons-nous : il ne s’agit pas de trouver une forme englobante. Il ne s’agit pas de trouver un plurivers qui engloberait les univers, mais il y a une logique de système qui concerne, ensemble, les univers (ou les plurivers). Laquelle ? La question reste, que l’on dise univers ou plurivers. « Je ne te demande qu’une seule vertu, et tu m’en donnes un essaim tout entier ». dit Socrate dans Ménon. Il est question d’univers, on nous parle de plurivers. Dans plurivers, il y a vers. Tendu vers ? Mais vers quoi ?
Dès qu’il y a plus d’une chose, il y a un système qui les relie. Ces choses interagissent. Le plurivers comme l’univers sont de toute façon vus de l’homme, qui est Un. Le problème de l’Un n’est pas un parasitisme intellectuel des monothéismes, ni de Plotin, ni même de Platon (on a bien compris que ce sont les cibles de J-F Gautier). On peut toujours refuser de parler du chien, pour parler des chiens ou d’un des chiens, il faudra au final expliquer ce qu’est un chien.
Mais J-F Gautier ne récuse pas seulement la question de l’Un, il récuse celle du Tout. Or, la totalité des choses, cela existe (« la société n’existe pas » disait Thatcher, et elle avait tort). Ce n’est peut-être pas (surement pas) un ensemble fini, ni un ensemble totalement défini. Mais penser le tout (même sans majuscule !) c’est penser ce qui se déploie, ce qui évolue en système. Un tout est moins une enveloppe qu’une articulation des choses. C’est un lien systémique entre les choses. (Ce n’est pas l’origine des choses, ni la boite qui contient les choses). Ne pas vouloir penser le tout, et pourquoi pas le tout des plurivers, c’est se condamner à chercher l’atome initial, la molécule de base, la brique première. Pour le coup, on retourne, et même avec excès, dans une métaphysique de l’Un.
Enfin, une dernière chose : je comprends mal la caricature faite d’Hubert Reeves. Il a fait une belle carrière ? Et alors ? Où a-t-il caché les difficultés théoriques des hypothèses autour du big bang ? L’article de Gautier est très stimulant mais il amène encore à une remarque : le temps n’est plus aux polémiques contre Georges Lemaitre, accusé de ramener la théorie du big bang à sa foi en Dieu.
Pierre Le Vigan, 8/02/2015
http://www.polemia.com/deux-ou-trois-choses-a-propos-des-plurivers-de-jean-francois-gautier/
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Un jour, un texte! Les Français dans la guerre, les colonnes infernales par Reynald SEYCHER (15)
« La civilisation française, héritière de la civilisation hellénique, a travaillé pendant des siècles pour former des hommes libres, c’est-à-dire pleinement responsables de leurs actes: la France refuse d’entrer dans le Paradis des Robots. » Georges Bernanos, La France contre les robots.
Notre premier ministre a déclaré que la France est en guerre. Mais l’ennemi est chez nous, au sein même de la population française. Il ne s’agit plus d’envoyer des professionnels, formés et aguerris combattre loin de nos terres, mais de se battre contre un ennemi sournois et impitoyable, qui use pour ses attaques de toutes nos libertés et des droits des citoyens français. Avant de faire une telle déclaration, encore eût-il fallu cultiver au sein du peuple françaisles valeurs qui font la force morale des nations. Cette nouvelle rubrique sur la guerre a pour objet de proposer des textes pour aider tout un chacun à réfléchir sur des sujets précis et si possible, d’actualité, elle est un peu modifiée pour montrer : les Français dans la guerre: Les colonnes infernales par Reynald SEYCHER(15)
Il s’est trouvé des officiers pour rompre avec les traditions de chevalerie. A la « guerre européenne » décrite par Joseph de Maistre dans le texte précédent, succède la guerre révolutionnaire, idéologique, inaugurée, hélas ! par l’armée française.
C’est la haine qui devient le moteur du combat et déchaîne les instincts les plus bas.« Ce n’est que le 8 février 1794 que le Comité de Salut public envoie à Turreau son accord par l’intermédiaire de Carnot :
« Tu te plains, citoyen général, de n’avoir pas reçu du Comité une approbation formelle à tes mesures. Elles lui paraissent bonnes et pures mais, éloigné du théâtre d’opération, il attend les résultats pour se prononcer : extermine les brigands jusqu’au dernier, voilà ton devoir... »
Dès le 11 février Turreau accuse réception : « J’ai reçu avec plaisir l’approbation que vous avez donnée aux mesures que j’ai prises... », et au représentant Bourbotte, il confie, le 15 février :
« Tu sais que sans aucune autorisation j’ai pris et mis à exécution les mesures les plus rigoureuses pour terminer cette guerre affreuse. Le Comité de Salut public a bien voulu y donner sa sanction, mais j’étais tranquille, je me reposais, qu’il me soit permis de le dire, sur la pureté de mes intentions. »
Ce même jour, le Comité écrit au représentant Dembarrère :
« Tuez les brigands au lieu de brûler les fermes, faites punir les fuyards et les lâches et écrasez totalement cette horrible Vendée... Combine avec le général Turreau les moyens les plus assurés de tout exterminer dans cette race de brigands... »
On peut voir à la lecture de cette proclamation à quel point la responsabilité du Comité de Salut public est entière.
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Vae Victis - Le retour du Croisé - Vae Victis
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T&P n°62: le réveil des patries charnelles
Le réveil des patries charnelles
Sur le n°62 de la revue "Terre et Peuple"
Le numéro 62 de TERRE & PEUPLE Magazine est centré sur thème 'Le réveil des patries charnelles', thème qui nous est cher entre tous. Comme l'est le mot populisme qui, Pierre Vial le souligne dans l'éditorial, donne aujourd'hui la colique aux prébendiers du système. Pour se défendre, ils n'ont que le mensonge, mais les peuples européens ne les écoutent plus. Voyez la jeunesse allemande qui crie : « Nous sommes le peuple. » et les Alsaciens qui refusent d'être regroupés avec la Champagne-Lorraine-Ardenne.
Ouvrant le dossier central, Pierre Vial cite Saint-Loup : « Aux patries charnelles qui, dans leur diversité, conféraient à la France capétienne un génie intense et particulier, votre révolution de 1793 a substitué une patrie jacobine située dans l'abstrait des concepts de liberté et d'égalité. » Il complète cet hommage en y associant Jean Mabire, avec sa patrie normande, et Dominique Venner, qui a sacrifié sa vie pour le réveil de la conscience identitaire des Européens. Il proclame notre maître-mot : Fidélité !
Alain Cagnat ausculte les réveils écossais et catalan. Malgré l'union sacrée de la City et des multinationales avec les deux grands partis du Royaume-Uni et avec les Eurocrates, et même avec Obama, et malgré l'exclusion, dans cette consultation, du vote des Ecossais 'expatriés' dans le reste des îles britanniques (mais y compris celui des immigrés électeurs en Ecosse!), l'indépendance n'a été manquée qu'à 300.000 voix. Deux mois après l'échec, le nombre des adhérents du Scottish National Party est passé de 25.000 à 80.000 et le SNP est devenu le troisième parti britannique. Même rejet de la classe politique dans le reste de l'Angleterre, où l'UKIP de Nigel Farage rafle 15% des voix et réclame un referendum pour sortir de l'UE. Le 9 novembre 2014, la Catalogne a voté à 80% pour son indépendance et Barcelone a vu descendre dans ses rues un million et demi de manifestants : la partition n'est plus qu'une question de temps. En France, le calamiteux redécoupage des régions a réveillé les Alsaciens et les Bretons.
Llorenç Perrié Albanell offre un aperçu historique détaillé de la naissance de la nation catalane tout au long des sept siècles de la reconquête sur les Sarasins, depuis le légendaire Otger Catalo, venu de Gascogne aider ses frères Wisigoths accrochés à la muraille pyrénéenne. L'auteur est lui aussi un Catalan du nord, qui se consacre à tenir en éveil la conscience identitaire des siens. Il les invite à voter pour une Catalogne gibeline impériale européenne, qui dit oui à l'indépendance et non à la sécession.
Pierre Vial et Guillaume Lenoir, rédacteur en chef de L'Unité normande, notent que la réunification de la Normandie est le seul point positif du redécoupage des régions voté à l'Assemblée nationale. Elle était l'objectif du Mouvement normand créé par Pierre Godefroy et Jean Mabire. Guillaume Lenoir déshabille la mauvaise foi de l'hisorien Jean Quellien qui conteste l'existence de la Normandie : dans les consciences (sinon pour le jour J du Débarquement et de la Libération!) ; dans la géographie (il n'y aurait plus que les îles qui soient unes, et encore!) ; dans l'histoire (il ne voit d'unité normande que de 911 à 1204!). C'est ignorer l'unicité de la Coutume de Normandie et la Charte aux Normands d'application jusqu'en 1789, le Parlement et les Etats de Normandie. Mais ce curieux historien rappelle, bien sûr, que c'est Vichy qui réunifie la Normandie et oublie que le gouvernement provisoire du Général De Gaulle y crée ensuite un Commissaire de la République.
Pierre Vial se félicite des manifestations colorées du mois de décembre dernier à Strasbourg pour l'abrogation de la loi de redécoupage des régions, qui réunit l'Alsace à la Champagne-Ardenne-Lorraine. Des banderoles 'Paris, nous n'avons pas besoin de toi', une débauche de drapeaux rouges et blanc (Rot un Wis), sur la façade du Théâtre National et de la gendarmerie et entourant un enterrement, non pas celui de l'Alsace qui est bien vivante, mais de la démocratie française. Un recours est d'ailleurs déposé devant le Conseil constitutionnel, car on a oublié de consulter les conseillers régionaux. On connaissait leur avis, car l'identité alsacienne est forte et Paris rêve de la diluer.
Robert Dragan savoure une visible affection pour l'identité tranquille de la Slovénie, marche septentrionale des Balkans au carrefour de l'Italie, de la sphère slave et du monde germanique. Cette petite nation européenne survit là depuis douze siècles et ne dispose d'un état que depuis vingt-trois ans. Elle a fait partie de l'Empire romain germanique sous le nom de Carniole et, au nord, de Carinthie ou Kärnten (et sa roche calcaire a donné son nom aux reliefs karstiques des géographes). Plus qu'à la race, qui regroupe de nombreux phénotypes, elle doit son identité plus à sa langue, du groupe slave, mais qui se distingue nettement du serbo-croate. Elle s'est conservée de manière centralisée grâce à l'Eglise catholique, qui a évangélisé et enseigné dans une langue unitaire. Au XIXe siècle, les nationalistes locaux ont été, comme bien d'autres, les idiots utiles des franc-maçons, soucieux de créer des petites nations souveraines pour affaiblir les grands états. Après 1945, la Yougoslavie de Tito massacra dans les gouffres du Karst les mal-pensants qualifiés de kollabos. La Slovénie illustre deux vérités de base de la condition identitaire : la préservation des patries charnelles doit plus au maintien de la culture populaire qu'à des institutions politiques et la petite superficie de terre et des effectifs modestes renforcent l'homogénéité et les mariages endogames, alors qu'une nation importante sur un territoire vaste, condamnée à croître, devient impérialiste par nécessité.