Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

culture et histoire - Page 1413

  • L’« islamofascisme » et l’« ennemi » par Claude BOURRINET

    Le site Polémia, proposant aux lecteurs, bien souvent, des réflexion de très bonne qualité, a publié, récemment, une mise au clair « iconoclaste » (bien qu’à mon sens assez rebattue) en treize points  de Guillaume Faye, datant du 2 octobre 2014, au sujet de l’islam et de l’islamisme, le premier, pour lui, étant beaucoup plus dangereux que le second, car il s’appuie sur les bataillons lourds de l’immigration de peuplement (dont on ne niera pas la nuisance).

     

    Est-il besoin de souligner combien il peut être périlleux, sinon insignifiant d’un point de vue réflexif, de se placer sur un terrain miné, en répondant à un simplisme (celui des médias) par un autre simplisme ?

     

    Prenons par exemple le terme hyperbolique « islamofascisme », tant prisé par Riposte laïque. Son emploi supposerait, au moins, que l’on sache ce qu’est l’islam. L’usage immodéré que l’on fait de quelques citations coraniques, dont on pourrait trouver la même charge d’intolérance dans des passages de la Bible, ne remplace par une étude de fond, et le mot « djihad », dont l’équivalent chrétien est le mot « croisade » (utilisé par Bush) – lisons saint Bernard, qui parle de la croisade militaire, et de la croisade individuelle, intime, contre ses propres péchés – demande quelque exégèse un peu plus approfondie.

     

    En fait, il existe plusieurs « islams ». N’existe-t-il pas plusieurs christianismes ? Comment confondre le catholicisme et l’évangélisme américains ? Il y a un abîme entre le salafisme des wahhabites, et l’islam des alaouites syriens, entre l’islam berbère, influencé par le soufisme, et la vision littérale du texte coranique, juridique et sans nuance, des takfiristes. Et ne parlons pas de la différence entre le sunnisme et le chiisme. Quelle ressemblance entre l’islam, tel qu’il est vécu dans l’Empire russe, et celui des tribus libyennes ? On n’évoquera pas non plus la dialectique vivifiante de l’exotérisme et de l’ésotérisme, de la lettre et de l’esprit, qui rend encore l’islam si riche en traditions spirituelles immémoriales, et en potentialités existentielles, quand le christianisme, du moins en Europe occidentale, donne l’impression de s’être desséché. Nuances qui échappent bizarrement à un penseur comme Guillaume Faye, pour qui l’islam est un « bloc ».

     

    Le problème se pose aussi pour le terme « fascisme ». De quel « fascisme » parlons-nous ? Du nazisme ? Du fascisme italien ? Du mysticisme nationaliste de la Garde de fer roumaine ? Du pétainisme ? Du « pinochetisme » ? Sans entrer dans les détails, ce qui demanderait de longs développements, et sans rappeler que le « fascisme » est un pur produit occidental, on se souviendra que la connotation qui s’attache à ce régime organique est le fruit de la victoire des Alliés, et que les peuples qui l’ont connu étaient loin d’y voir ce que l’on a eu l’habitude d’y accoler. Une grande partie de la population italienne, actuellement, semble éprouver quelque nostalgie pour le Duce. Toutefois, sans entrer dans des polémiques stériles, on soulignera combien le terme, appréhendé péjorativement, a pu servir de faire valoir, comme le vocable « totalitarisme », aux démocraties occidentales qui, pourtant, si on les juge objectivement, et singulièrement leur modèle, les États-Unis d’Amérique, ont été au moins aussi coupables de destruction, de meurtres de masse, de terrorisme, d’atteintes aux droits de l’homme, de perversion et de mensonges, que leurs ennemis supposés. Les exemples récents de la Libye, de la Syrie, de l’Afghanistan, montrent combien, dans le cas de la « liberté », on ne s’embarrasse pas de scrupules, et que bombes placées au bon endroit, tirs de drones, manipulations de fanatiques, instrumentalisation de l’opinion par les mass media aux ordres, bombardement « ciblés », etc., n’ont rien à envier aux « fascistes ».

     

    Il est vrai que des milliers de morts allogènes ne valent pas une goutte de sang d’un « Charlie ». Tout comme le sang juif est infiniment plus précieux que le sang palestinien. Les manifestations protestant contre le massacre de cinq cents enfants lors de la dernière opération dévastatrice de Tsahal ont provoqué des récriminations dans la presse et les milieux politiques. Bizarre. Et on aurait bien voulu que Guillaume Faye rappelât l’existence des assassinats ciblés, souvent mis sous silence par la presse et les chancelleries, quand ils ne sont pas hypocritement approuvés, et la tradition terroriste des sionistes, qui s’est illustrée, par exemple, dans l’immédiat après-guerre. Parlera-t-on de « judéo-fascisme » ? D’« occidentalo-fascisme » ? D’« américano-fascisme » ?

     

    Last but not least, Guillaume Faye, met en garde, dans un style apocalyptique, emphatique et creux (car il faudrait s’interroger longuement sur ce que les mots employés veulent vraiment dire, en dehors de leurs effets ronflants) : « Beaucoup plus terrible est la perspective au cours du XXIe siècle de la disparition de la France, de son identité millénaire, de son être. »

     

    Mais, Guillaume, la France, cela fait quelques lustres qu’elle a « disparu », la France, qu’elle n’est plus que l’ombre d’elle-même, qu’elle ne se souvient même plus de son « identité » (autre que celle, fantasmée, que des ignorants, des incultes, assènent à tour de bras dans les petites sauteries identitaires), que son autonomie lui a été confisquée, et qu’elle n’est plus qu’un protectorat américain !

     

    Ce n’est pas en invoquant Carl Schmitt (qu’on cite à tort et à travers, comme on invoquait, jadis, le dieu Marx) qu’on y verra plus clair. Il en va de lui comme de Nietzsche, ou d’Audiard : une citation ne fait pas la pensée. Certes, Schmitt a bien dit qu’il fallait désigner son ennemi, et il n’est pas nécessaire d’adopter celui que l’ennemi véritable arbore ostensiblement comme ennemi présumé. La stratégie qui consiste à susciter, par l’immigration massive, un antagoniste capital, est un leurre habituel des oligarchies. Pour moi, l’ennemi, c’est l’occidentalisme, la dégénérescence de l’Europe, sa perversion, incarnée dans les États-Unis, que Faye considère, et cela est logique, comme le « compétiteur », non l’ennemi. Tout un programme ! Faye, en tant qu’occidentaliste, soutient les U.S.A., dont la politique internationale montrerait à un aveugle même combien ils détruisent les identités, y compris celle de la France, déracinent les peuples avec leur libéralisme délirant, assassinent, massacrent, méprisent par ethnocentrisme bête et méchant, « fasciste », dirait-on. Et, justement, la stratégie des États-Unis d’Amérique est de fomenter des guerres civiles sanglantes dans les pays qu’ils veulent asservir. Guillaume Faye en étant, du reste, un héraut !

     

    Pierre Hillard, à l’inverse, note, dans des analyses un peu plus originales et riches que celles, creuses, de Faye, combien un certain islam – non celui qui est montré par les événements et la presse, largement instrumentalisé par les puissances occidentalistes – peut s’avérer être un pôle de résistance au libéralisme mondialiste, au même titre que l’Orthodoxie des pays slaves ou balkaniques.

     

    Claude Bourrinet

    http://www.europemaxima.com/?p=4172

  • Découverte d'un fragment de l'Evangile selon saint Marc ?

    Pour une fois qu'on nous annonce la découverte d'un vrai Evangile, la presse va-t-elle en parler comme quand elle s'étale sur des pseudos-évangiles ?

    "Ce texte, qui pourrait bien être la plus ancienne copie connue de l'Évangile, a été écrit sur une feuille de papyrus réutilisée pour créer le masque d'une momie égyptienne. Il s'agirait d'un fragment de l'Évangile de Marc ; et, surprise, ce fragment a été daté d'avant l'an  90 de notre ère (l'original aurait été écrit quelques années après la mort de Jésus-Christ). Une découverte considérable car, à ce jour, les plus anciennes copies de l'Évangile datent du IIe siècle.

    La découverte a été rapportée par la revue LiveScience qui s'est intéressée aux recherches effectuées par le docteur Craig Evans, professeur du Nouveau Testament à l'Université Acadia Divinity College à Wolfville (Nouvelle-Écosse, Canada) et par une équipe d'environ trois douzaines de scientifiques qui étudient des centaines de textes grâce à une technique permettant de dissoudre la colle des masques de momies sans endommager l'encre. Le texte écrit peut ainsi être lu. [...]"

    Michel Janva

  • Un jour, un texte! Les Français dans la guerre, la guerre européenne par Joseph de MAISTRE (13)

    « La civilisation française, héritière de la civilisation hellénique, a travaillé pendant des siècles pour former des hommes libres, c’est-à-dire pleinement responsables de leurs actes: la France refuse d’entrer dans le Paradis des Robots. » Georges Bernanos, La France contre les robots.

    Notre premier ministre a déclaré que la France est en guerre. Mais l’ennemi est chez nous, au sein même de la population française. Il ne s’agit plus d’envoyer des professionnels, formés et aguerris combattre loin de nos terres, mais de se battre contre un ennemi sournois et impitoyable, qui use pour ses attaques de toutes nos libertés et des droits des citoyens français. Avant de faire une telle déclaration, encore eût-il fallu cultiver au sein du peuple françaisles valeurs qui font la force morale des nations. Cette nouvelle rubrique sur la guerre a pour objet de proposer des textes pour aider tout un chacun à réfléchir sur des sujets précis et si possible, d’actualité, elle est un peu modifiée pour montrer : les Français dans la guerre,La guerre européenne par Joseph de MAISTRE (13)

    Joseph de Maistre commente la conduite de la guerre par les princes chrétiens sous l’Ancien Régime.

    « Rappelez-vous le grand siècle de la France. Alors, la religion, la valeur et la science s’étaient mises, pour ainsi dire, en équilibre ; il en résulta ce beau caractère que tous les peuples saluèrent par une acclamation unanime, comme le modèle du caractère européen. Séparez-en le premier élément, l’ensemble, c’est-à-dire toute la beauté, disparaît. On ne remarque point assez combien cet élément est nécessaire à tout, et le rôle qu’il joue là-même où des observateurs légers pourraient le croire étranger. L’esprit divin, qui s’était particulièrement reposé sur l’Europe, adoucissait jusqu’aux fléaux de la justice éternelle, et la guerre européenne marquera toujours dans les annales de l’univers. On se tuait, sans doute, on brûlait, on ravageait, on commettait même, si vous voulez, mille et mille crimes inutiles, mais, cependant, on commençait la guerre au mois de mai, on la terminait au mois de décembre ; on dormait sous la toile ; le soldat seul combattait le soldat. Jamais les nations n’étaient en guerre, et tout ce qui est faible était sacré à travers les scènes lugubres de ce fléau dévastateur.

    C’était cependant un magnifique spectacle que celui de voir tous les souverains d’Europe, retenus par je ne sais quelle modération impérieuse, ne demander jamais à leurs peuples, même dans le moment d’un grand péril, tout ce qu’il était possible d’en obtenir. Ils se servaient doucement de l’homme, et tous, conduits par une force invisible, évitaient de frapper sur la souveraineté ennemie aucun de ces coups qui peuvent rejaillir. Gloire, honneur, louange éternelle à la loi d’amour proclamée sans cesse au centre de l’Europe ! Aucune nation ne triomphait de l’autre ; la guerre antique n’existait plus que dans les livres ou chez les peuples assis dans l’ombre de la mort ; une province, une ville, souvent même quelques villages, terminaient, en changeant de maître, des guerres acharnées. Les égards mutuels, la politesse la plus recherchée, savaient se montrer au milieu du fracas des armes. La bombe, dans les airs évitait les palais des rois ; des danses, des spectacles, servaient plus d’une fois d’intermèdes aux combats. L’officier ennemi, invité à ces fêtes, venait y parler en riant de la bataille qu’on devait donner le lendemain ; et dans les horreurs mêmes de la plus sanglante mêlée, l’oreille du mourant pouvait entendre l’accent de la pitié et les formules de la courtoisie. Au premier signal des combats, de vastes hôpitaux s’élevaient de toutes parts : la médecine, la chirurgie, la pharmacie, amenaient leurs nombreux adeptes. Au milieu d’eux, s’élevait le génie de saint Jean de Dieu, de saint Vincent de Paul, plus grand, plus fort que l’homme, constant comme la foi, actif comme l’espérance, habile comme l’amour. Toutes les victimes vivantes étaient recueillies, traitées, consolées ; toute plaie était touchée par la main de la science et par celle de la charité… »

    Joseph de Maistre

    Extrait de : « Les soirées de Saint-Pétersbourg », 7e entretien.

    Cité par Louis Veuillot dans « La guerre et l’homme de guerre ».

    Ed. Société générale de Librairie catholique – Paris – 1878.

    Lois Spalwer http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Le darwinisme prend du plomb dans l’aile

    La nouvelle est traitée avec prudence par la BBC, et on comprend vite pourquoi. Une étude génétique de grande envergure menée sur les pinsons de Darwin – les passereaux des Galapagos qui ont servi de fondement à la théorie de l’évolution du naturaliste anglais – vient de montrer que leur arbre généalogique, loin de permettre de suivre une « évolution » linéaire qui aurait permis l’apparition de nouvelles espèces, est en fait bien compliqué et même « désordonné ». En clair : les oiseaux ont certes de formes de becs très différentes dictées par leur code génétique, mais ils n’ont jamais cessé de se croiser, même d’une île à l’autre, et, pour bon nombre d’entre eux, d’être interféconds, là où on imaginait qu’ils étaient aussi différents qu’un cheval et un âne.

    L’étude scientifique de leurs génomes a été menée par des chercheurs suédois et américains en confrontant les données obtenues sur 120 individus parmi 17 espèces (supposées) de pinsons de Darwin.

    Différentes espèces de pinsons de Darwin… ou une espèce majeure ?

     

    Ces petits oiseaux avaient émerveillé Charles Darwin lors de son voyage sur le Beagle : il en avait ramené un grand nombre à Londres, étonné de leurs différences de becs alors que les espèces semblaient très voisines. Il en avait tiré la théorie de la sélection naturelle, assurant que leurs différentes espèces avaient paru à la suite d’adaptations aux différentes sources de nourriture dans les îles Galapagos où, par ailleurs, ils rencontraient peu de « compétition » de la part d’autres oiseaux. Certains présentent des becs forts et obtus, permettant de d’écraser des graines et des insectes, d’autres des becs pointus. L’une des espèces étudiées présente des variations importantes en cas de sécheresse.

    Le but était donc d’étudier les variations du génome des pinsons : elles se révèlent principalement, mais non uniquement liées au gène AKX1 qui présente deux variantes, l’une présente dans la forme ancestrale liée aux becs pointus, l’autre correspondant à une variation génétique propre aux pinsons des Galapagos.

    Les études de Darwin contredites par la génétique

    Mais si l’étude présente des côtés totalement inédits, c’est qu’elle a permis de montrer une proportion « surprenante » de circulation des gènes parmi les variantes de la famille des pinsons de Darwin : l’inter-fécondation et l’hybridation n’ont pas cessé, les variantes que l’on observe dans la forme des becs étant liées notamment à ces hybridations successives au moins dans l’une des espèces considérées. Au temps pour la « sélection naturelle »… Impossible de définir les espèces d’après l’arbre généalogique qu’on avait retenu jusqu’ici : il y a trop d’interpénétration.

    Evolution ou micro-évolution ?

    Et comme le note le Pr Peter Kneightley de l’université d’Edimbourg, il se pourrait bien que certaines des espèces de pinsons de Darwin que l’on jugeait distinctes ne le sont pas en réalité.

    Pour le coup, c’est un vrai pavé dans la mare. Si les observations de Darwin sont contredites par la génétique, sa théorie de l’évolution en prend un coup : il aurait pris des micro-évolutions au sein de l’espèce, semblables à celles observées parmi les races de chiens, pour des évolutions d’une espèce à l’autre.

    http://www.contre-info.com/la-darwinisme-prend-du-plomb-dans-laile#more-36772

  • 14 février 1945 Dresde réduite en cendre

    Dans la nuit du 13 au 14 février 1945, la ville de Dresde est victime du plus brutal bombardement aérien de la Seconde Guerre mondiale (à l'exception de Tokyo, Hiroshima et Nagasaki).

    Dent pour dent...

    Dès le début du conflit, le Premier ministre britannique Winston Churchill confie au«Bomber Command» de la Royal Air Force la mission de détruire les sites stratégiques de l'ennemi. Il veut de cette façon relever le moral de ses concitoyens, durement affecté par les attaques aériennes sur les villes anglaises (le «Blitz»).

    Le «Bomber Command» lance d'abord des attaques sur des sites stratégiques uniquement (zones industrielles et noeuds de communication). Cependant, ces attaques ciblées se révèlent de plus en plus coûteuses et inefficaces.

    Le Premier ministre place alors le général Arthur Harris à la tête du «Bomber Command» et, le 14 février 1942, autorise les bombardements massifs étendus aux zones urbaines. Churchill espère de cette façon dresser la population allemande contre Hitler...

    Escalade de la violence

    1,35 million de tonnes de bombes seront au total déversées sur l'Allemagne par les Anglo-Saxons. Un rapport américain estime le nombre de victimes à 305.000 morts et 780.000 blessés ( *). La France occupée n'est pas épargnée. Elle reçoit 0,58 million de tonnes de bombes qui auraient causé 20.000 morts.

    Dresde marque le paroxysme de cette stratégie. L'ancienne capitale du royaume de Saxe est surnommée la «Florence de l'Elbe» en raison de ses richesses artistiques et architecturales. Dans les dernières semaines de la guerre, l'afflux de réfugiés hisse sa population de 600.000 habitants à près d'un million.

    Le bombardement des 13 et 14 février 1945 survient alors même que ces réfugiés tentent d'oublier les horreurs de la guerre dans un carnaval improvisé.

    dresde après le bombardementAu total, en quinze heures, 7.000 tonnes de bombes incendiaires tombent sur Dresde, détruisant plus de la moitié des habitations et le quart des zones industrielles.

    Une grande partie de la ville est réduite en cendres et avec elle environ 35.000 personnes, dont 25.000 ont été identifiées. Beaucoup de victimes disparaissent en fumée sous l'effet d'une température souvent supérieure à 1000°C.

    L'évaluation actuelle de 35.000 morts (dont 25.000 corps identifiés) résulte des travaux d'une commission d'historiens mandatée par la ville de Dresde. Le chercheur allemand Jörg Friedrich, qui n'est pas tendre pour les Alliés, fait état de 40.000 morts dans son livre Der Brand (L'incendie).

    http://www.herodote.net/14_fevrier_1945-evenement-19450214.php

  • Un jour, un texte! Les Français dans la guerre, deux chevaliers par Marcel BRION (12)

    « La civilisation française, héritière de la civilisation hellénique, a travaillé pendant des siècles pour former des hommes libres, c’est-à-dire pleinement responsables de leurs actes: la France refuse d’entrer dans le Paradis des Robots. » Georges Bernanos, La France contre les robots.

    Notre premier ministre a déclaré que la France est en guerre. Mais l’ennemi est chez nous, au sein même de la population française. Il ne s’agit plus d’envoyer des professionnels, formés et aguerris combattre loin de nos terres, mais de se battre contre un ennemi sournois et impitoyable, qui use pour ses attaques de toutes nos libertés et des droits des citoyens français. Avant de faire une telle déclaration, encore eût-il fallu cultiver au sein du peuple françaisles valeurs qui font la force morale des nations. Cette nouvelle rubrique sur la guerre a pour objet de proposer des textes pour aider tout un chacun à réfléchir sur des sujets précis et si possible, d’actualité, elle est un peu modifiée pour montrer : les Français dans la guerre, deux chevaliers par Marcel BRION (12)

    Au matin du 30 avril 1524, le chevalier de Bayard, poursuivi par les troupes espagnoles du marquis de Pescara, est blessé mortellement. Il attend la mort au pied d’un chêne et reçoit un dernier hommage de son adversaire.

    « Au loin, des escadrons espagnols apparurent, qui se dirigeaient au galop vers le groupe d’hommes rassemblés sous le chêne. Pour épargner à ses compagnons la honte de tomber entre les mains de l’ennemi, Bayard les suppliait de s’éloigner, mais ils n’en voulaient rien faire. Alors le bon Chevalier pria son maître d’hôtel d’écouter sa confession, puisqu’il n’y avait pas là de prêtre qui pût recevoir l’aveu de ses fautes et lui en donner l’absolution. Comme il n’y avait pas de notaire non plus à qui dicter ses dernières volontés, c’est au prévôt de Paris, d’Alègre, qu’il confia son testament rapidement formulé. Il n’avait pas de grands biens à léguer, et tout ce qu’il possédait, il le laissait à son frère Georges du Terrail. Quand il eut ainsi mis de l’ordre dans ses affaires et fait sa paix avec Dieu, il éloigna de lui, doucement, ceux qui l’entouraient.

    « Messeigneurs, je vous en supplie, allez-vous-en ; autrement vous tomberiez entre les mains des ennemis, et cela ne me serait d’aucun profit, car c’en est fait de moi. Adieu, mes bons seigneurs et amis, je vous recommande ma pauvre âme. Je vous supplie en outre, monseigneur d’Alègre, de saluer pour moi le roi notre maître. Dites-lui combien je regrette de n’avoir pu le servir plus longuement et que j’en avais bien le désir. Saluez aussi Mgrs les princes, tous Mgrs mes compagnons, et généralement tous les gentilshommes du très honoré royaume de France, quand vous les verrez. »

    Ils s’accrochaient à ses vêtements, mais lui les repoussa avec une affectueuse insistance, et comme ils faisaient mine de résister, il fit un geste : j’ordonne. Docilement, ils prirent congé de lui. Ils lui baisaient les mains, avec beaucoup de larmes, et le groupe de cavaliers ennemis grandissait. On voyait briller les cimiers des casques et flotter les étendards.

    Joffrey seul restait auprès de lui. Bayard, épuisé, avait fermé les yeux. Le vent agitait les branches du chêne. Quand les plaintes et les gémissements eurent cessé, les oiseaux recommencèrent à chanter.

    * * *

    Quand Bayard ouvrit les yeux, un chevalier couvert d’une armure splendide, brillant de soies et de panaches était devant lui. Bayard sourit. C’était un adversaire digne de lui, un vaillant soldat, un grand stratège : le marquis de Pescara. Le général espagnol s’était étonné de voir cet homme couché contre un arbre, auprès duquel pleurait un enfant. Quand il reconnut le Chevalier sans peur et sans reproche, le marquis sauta à bas de son cheval et s’approcha, plein de respect et de compassion.

    « Plût à Dieu, gentil seigneur de Bayard, qu’il m’en eût coûté une quarte de mon sang, et que, sans mourir, je ne dusse manger chair de deux ans, mais que je vous tinsse en bonne santé mon prisonnier ! Car, par le traitement que je vous ferais, vous apprendriez combien j’ai estimé la haute prouesse qui est en vous. Depuis que j’ai connaissance des armes, je n’ai entendu parler de chevalier qui en toutes vertus ait approché de vous. »

    Ainsi parlait-il, pour la grande gloire que Bayard s’était acquise dans toute une vie de vaillance et de dévouement, qui obligeait ses ennemis eux-mêmes à l’admirer et à l’aimer.

    « Je devrais être fort aise de vous voir comme je vous vois, dit-il encore, sachant bien qu’en ses guerres l’empereur mon maître n’avait point de plus grand ni plus rude ennemi. Cependant, quand je considère la grosse perte que fait aujourd’hui toute chevalerie, Dieu ne me soit jamais en aide s’il n’est vrai que je voudrais avoir donné la moitié de ce que je possède et qu’il en fût autrement ! Mais puisqu’à la mort il n’y a point de remède, je demande à Celui qui tous nous a créés à sa ressemblance de vouloir retirer votre âme auprès de lui. »

    Il le pressa ensuite de se laisser porter dans sa maison, l’assurant que ses chirurgiens le soigneraient si bien qu’on lui garderait la vie, mais Bayard souriait en écoutant ces discours. Car il avait entendu la voix de la mort, et compris qu’elle était déjà auprès de lui, prête à le prendre pour le conduire dans le paradis des valeureux soldats. Jamais gentilhomme n’a usé d’invitations aussi flatteuses et aussi insistantes pour attirer chez lui un hôte princier. Bayard savait que Pescara était sincère dans ses protestations, et que chez ce généreux ennemi il serait traité en chevalier. A quoi bon perdre son temps à disputer à la mort le corps sur lequel elle a déjà posé sa main ? L’âme seule compte et l’âme est à Dieu.

    « Laissez-moi sur le champ même où j’ai combattu, répondit simplement le mourant, afin que je meure ici en homme de guerre, comme je l’ai toujours désiré. »

    Pescara s’inclina. Pour complaire aux désirs du Chevalier, il fit dresser sa propre tente autour de l’arbre, installa un lit, et de ses propres mains il y déposa l’ennemi blessé. Il n’y avait plus, alors, en présence, deux soldats servant des causes rivales, mais deux chevaliers fraternellement unis par le rite de la chevalerie, animés du même idéal, que les hasards de la vie avaient entraînés à se combattre, alors qu’ils étaient faits pour se comprendre et s’aimer.

    Bayard ne voulut pas recevoir les médecins qui se présentèrent pour le soigner. Il accueillit dévotement le chapelain du marquis, auquel il renouvela sa confession faite un instant auparavant au petit Joffrey. Puis il demanda qu’on le laissât seul.

    Tandis qu’il se recueillait, Pescara rangeait son armée en ordre de défilé. Les commandements résonnaient d’une extrémité à l’autre des escadrons, on entendait galoper des chevaux, rouler des tambours, sonner des trompettes. Tous ces bruits familiers flottaient autour de l’agonisant. Soudain une grande fanfare retentit, et le pas cadencé des chevaux, la marche lourde des lansquenets. L’armée espagnole défilait devant le Chevalier mourant, inclinant ses étendards au moment où ils arrivaient à la hauteur du chêne. Tel était le dernier adieu de Pescara, le dernier hommage rendu par un vaillant à un autre vaillant. »

    Marcel Brion

    Extrait de : « Bayard ».

    Ed. Hachette – 1953.

    Lois Spalwer http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • "Une Patrie..." par Charles Maurras

    Il ne nous semble guère utile d'ajouter un long commentaire au texte de Maurras que nous publions aujourd'hui. Il date de la fin de sa vie, est extrait d'un livre publié après sa mort, et l'époque à laquelle il l'écrit, le Bel Aujourd'hui auquel il se réfère - dont il fait aussi le titre de son livre - est la France de Vincent Auriol, de la IVe République, des lendemains de la Libération. C'est aussi le temps de son ultime captivité, où il songe à l'avenir de la France et des idées qui ont été toute la matière de sa vie.

    Justement, le texte qui suit nous parle; il tombe, si l'on peut dire, à point nommé, au moment précis où toutes les composantes du Système s'emploient à nous prêcher, à nous seriner, même, le dogme des valeurs républicaines, dont on nous dit aussi qu'elles seraient en danger bien que, au fond, personne ne sait vraiment en quoi elles consistent, si ce n'est en de pures et utopiques abstractions. L'argument électoraliste stigmatise le danger que le Front National ferait courir à la République. Mais il ne s'agit, en fait, que de sauver des sièges ! Plus redoutable est la contestation de ceux, de plus en plus nombreux, de plus en plus puissants, de plus en plus audibles, qui s'aperçoivent et écrivent que les Lumières sont éteintes, que les valeurs républicaines ne sont pas un absolu, que la République, elle-même, n'est qu'unemodalité, qu'elle peut finir, que la France est un vieux pays, chargé d'une très longue histoire et qui ne commence pas en 1789. Ce sont là, en effet, des idées qui tuent; qui mettent la République en danger. Viendrait-elle à disparaître ? Houellebecq conclut son livre par cette phrase : je n'aurais rien à regretter.

    Aux valeurs républicaines, qui ne sont que des idées abstraites et fausses, Maurras oppose une conception radicalement autre. Il leur oppose la France réelle, fait d'histoire, fait de naissance et, avant tout, dit-il, phénomène de l'hérédité. Ici, nous sommes au cœur du débat d'aujourd'hui. Ce débat est maintenant largement ouvert. Il n'est pas sûr que les valeurs de la République, la République elle-même, en sortent indemnes.

    En ce sens, c'est le triomphe de Maurras.  Lafautearousseau     

    Charles MaurrasVotre bel aujourd’hui, Paris, Librairie Arthème Fayard, 1953

    « Une patrie, ce sont des champs, des murs, des tours et des maisons ; ce sont des autels et des tombeaux ; ce sont des hommes vivants, père, mère et frères, des enfants qui jouent au jardin, des paysans qui font du blé, des jardiniers qui font des roses, des marchands, des artisans, des ouvriers, des soldats, il n’y a rien au monde de plus concret.

    Le patriotisme n’est pas seulement un devoir. C’est un plaisir. « Pour ma part, disait Ulysse aux bons Phéniciens, je ne sais rien de plus agréable à l’homme que sa patrie. » Il le disait d’un pauvre rocher sur la mer. Comment parlerons-nous de la nôtre ? En est-il de plus belle, plus digne d’être défendue ? Qui, un jour se penchant dans l’embrasure d’une haute colline ou vers quelque vallon ouvrant sur le fleuve et la mer, ne s’est pas arrêté, suspendu, presque sidéré par un chœur imprévu de couleurs et de formes demi-divines ?…

    La patrie est une société naturelle ou, ce qui revient absolument au même, historique. Son caractère décisif est la naissance. On ne choisit pas plus sa patrie – la terre de ses pères – que l’on ne choisit son père et sa mère. On naît Français par le hasard de la naissance. C’est avant tout un phénomène d’hérédité.

    Les Français nous sont amis parce qu’ils sont Français ; ils ne sont pas Français parce que nous les avons élus pour nos amis. Ces amis sont reçus de nous ; ils nous sont donnés par la nature… Rien ne serait plus précieux que d’avoir des Français unis par des liens d’amitié. Mais, pour les avoir tels, il faut en prendre le moyen et ne pas se borner à des déclarations et à des inscriptions sur les murs.

    Certes, il faut que la patrie se conduise justement. Mais ce n’est pas le problème de sa conduite, de son mouvement, de son action qui se pose quand il s’agit d’envisager ou de pratiquer le patriotisme ; c’est la question de son être même, c’est le problème de sa vie ou de sa mort… Vous remercierez et vous honorerez vos père et mère parce qu’ils sont vos père et mère, indépendamment de leur titre personnel à votre sympathie. Vous respecterez et vous honorerez la patrie parce qu’elle est elle, et que vous êtes vous, indépendamment des satisfactions qu’elle peut donner à votre esprit de justice ou à votre amour de la gloire. Votre père peut être envoyé au bagne : vous l’honorerez. Votre patrie peut commettre de grandes fautes : vous commencerez par la défendre, par la tenir en sécurité et en liberté.

    Le patriotisme n’a pas besoin d’un idéal, socialiste ou royaliste, pour s’enflammer ; car il naît de lui-même, du sang et du sol paternels. Ce qu’il faut saluer, c’est le suprême sacrifice de la vie fait sur le sol qu’il s’est agi de défendre. Ce sol sacré serait moins grand, moins cher, moins glorieux, moins noble et moins beau si les Français de toute origine et de toute obédience n’y payaient pas en toute occasion nécessaire la juste dette de leur sang. Plus haut que l’armée et que le drapeau, plus haut que la plus fière conscience de la patrie, vit la patrie même, avec les saintes lois du salut public. Ce sont elles qui font consentir à de durs sacrifices pour défendre l’intégrité du reste et préserver son avenir. Qu’elle vive d’abord ! »  

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2015/01/19/grands-textes-xxxv-une-patrie-par-charles-maurras-5539875.html

  • Carrefour Royal 2015 : Partie 1 - Les institutions libérales sont-elles au service du peuple ?