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culture et histoire - Page 1456

  • Plongée chez les khmers rouges! (Pin Yathay, "L'Utopie meurtrière")

    En 1975, le Cambodge tombe dans les mains des khmers rouges. Ce n’est pas étonnant. Le pays connaît depuis des années une situation de guerre civile dont le conflit au Viêt Nam voisin est la cause principale. Nous sommes en pleine guerre froide. Les forces gouvernementales (la monarchie de Sihanouk jusqu’en 1970 puis la République de Lon Nol), alliées aux Etats-Unis, sont combattues férocement de longue date par une guérilla maoïste soutenue par les forces communistes vietnamiennes et la Chine : les khmers rouges. Ceux-ci l’emportent sur le régime faible et corrompu de Lon Nol en avril 1975. Ils vont diriger le pays jusqu’en janvier 1979 quand ils seront chassés du pouvoir par une invasion vietnamienne. Cette période noire pour le Cambodge sera aussi l’une des plus révélatrices de l’utopie communiste…

    Pin Yathay a connu cette époque. Il fut le témoin de ce que fut le « Kampéchua Démocratique », y a vécu, y a souffert et en a rapporté un témoignage inoubliable et passionnant.

    L’intérêt principal du livre de Pin Yathay réside dans cette plongée au cœur de la société khmère rouge, société révolutionnaire d’inspiration maoïste et basée sur un extrémisme total complètement mortifère. En résumé, les khmers rouges ont fait passer la société cambodgienne au stade ultime du communisme en quelques mois et ce, sans passer par la transition socialiste préconisée dans le marxisme/léninisme… De 1975 à 1979, les cambodgiens vont donc subir dans leur esprit et dans leur chair la révolution à la sauce khmer rouge, instaurant une société complètement nouvelle tant au niveau de son organisation que de ses valeurs.

    Les villes, Phnom Penh en priorité, sont, sans attendre, vidées de leurs habitants qui sont déportés dans les zones forestières et rurales en avril 1975. Il n’aura pas fallu plus de quelques jours pour cela… Sous couvert de raisons tactiques, les khmers rouges poursuivaient plusieurs buts avec ces évacuations massives : soumettre plus facilement la population qui pourrait utiliser les villes comme lieux de contestation et surtout abandonner ces « berceaux du capitalisme réactionnaire et mercantile ». L’idée de base étant que les villes sont des lieux de perdition inadaptés à la rééducation d’un peuple dans une perspective révolutionnaire. Des millions de cambodgiens urbains devront ainsi rejoindre des zones rurales où la vie dite moderne est inconnue… Retour à un quasi-Moyen Age : techniques et technologie sont quasiment absentes. La vie ne devient que travail manuel : on travaille pour survivre et on survit pour travailler… Et cela est valable pour tout le monde, y compris les enfants ! Les écoles, les collèges, les lycées, les universités ont d’ailleurs été fermés. Il n’y a que les plus jeunes enfants (tout du moins ceux qui paraissent jeunes car les papiers d’identité n’existent plus et on jauge de l’âge « à l’œil ») qui ont droit à une heure de « classe » quotidienne où ils apprennent et chantent à quel point la révolution est bonne. L’analphabétisme n’est pas un problème pour les khmers rouges qui détestent l’instruction et la culture en général car celle-ci ne servirait à rien d’autre qu’à marquer la supériorité des anciennes élites sur les autres individus… Elle promeut donc une forme aigüe d’inégalité. Horreur !

    La rééducation passe, en plus des travaux forcés, par l’abandon de tout ce que les khmers rouges associent au capitalisme, au « féodalisme » et à « l’impérialisme » qu’ils combattent. En premier lieu, tout ce qui peut faire référence aux Etats-Unis ou aux autres pays est interdit. C’en est fini du maquillage pour les femmes, des boissons gazeuses et même des médicaments étrangers! Ce sont des souillures du capitalisme ! Idem avec tout ce qui rappelle les vêtements occidentaux ou qui est trop coloré. On se doit de porter des couleurs sobres et sombres (le noir en priorité, couleur des khmers rouges) et même d’abandonner ses lunettes ! Le peuple n’a plus accès à la télévision, au téléphone, aux livres, au sport, aux loisirs. Il doit se concentrer sur son travail et sur sa conscience politique. Seul cela pourra faire de bons révolutionnaires. Il n’y a que la politique qui compte et toutes les formes de religion sont interdites. Les lieux de cultes bouddhistes, les pagodes, mais aussi les églises ou les mosquées du pays sont transformés en bâtiments « normaux »…

    En plus de vouloir déraciner l’esprit religieux chez le peuple, les khmers rouges avaient comme but de changer l’individu en niant ses traditions et ses racines afin d’en finir avec ses « penchants individualistes » et parvenir à une société totalement égalitaire. La propriété privée sera abolie très vite car « tout appartient à la communauté ». La population sera également contrainte à une vie collective (repas, travail) excluant pratiquement toute intimité. Le peu qu’il en restait demeurant extrêmement surveillé aussi bien par les nombreux espions (les chlops) que, parfois, par les enfants eux-mêmes, endoctrinés et invités à dénoncer leurs parents si ceux-ci perduraient dans leurs « penchants individualistes »… Les cambodgiens vivaient désormais tous dans des villages (souvent fort isolés), à l’image des communes populaires chinoises, et l’on contrôle plus facilement des villages que des villes car tout est visible et tout se sait… Ces villages devaient parvenir à l’auto-suffisance et vivaient en quasi-autarcie. Les contacts avec l’extérieur étaient donc rares voire impossibles. L’individu est cantonné à la vie dans son village et est coupé de tout. Il n’a pas le droit de se déplacer et ne peut utiliser ni le téléphone ni les services postaux qui ne sont plus en usage. On ne s’étonnera donc pas qu’en ayant organisé leur société de la sorte, les khmers rouges n’eurent à déplorer aucune réelle résistance de la part de la population cambodgienne (complètement désarmée et déjà assez occupée à survivre à la malnutrition, aux maladies et aux travaux forcés). Il convient de noter d’ailleurs que durant longtemps, la population n’eût même aucune idée de qui dirigeait le pays tant Pol Pot, le « frère numéro un » et ses sbires jouaient la discrétion. L’organisation pyramidale qui avait pris la tête de l’Etat, quasiment anonyme, était nommée l’Angkar (autre désignation du Parti Communiste du Kampéchua) et tout ordre venait de l’Angkar. « L’Angkar veille sur vous » !

    Même si la population subissait l’idéologie khmère rouge et devait une soumission absolue à ses maîtres, ceux-ci, idéalistes, ne manquaient pas de recourir à une propagande incessante afin de gagner les esprits. Les réunions et meetings politiques étaient fréquents et tout le monde était obligé d’y assister sous peine d’aller faire un dernier tour en forêt… Les fondements de l’idéologie de l’Angkar étaient dits et répétés jusqu’à la nausée : la société communautaire, collectiviste et égalitaire est pleine de bienfaits ; les cambodgiens ont de la chance d’avoir été sauvés des « impérialistes » etc. Pin Yathay désigne toute la rhétorique khmère rouge comme « un catéchisme qu’il fallait savoir par cœur ». Par ailleurs, les cambodgiens étaient régulièrement soumis en petits groupes à des séances d’autocritique où ils devaient réfléchir sur eux-mêmes afin de devenir de meilleurs révolutionnaires. Ce qui est très frappant chez les khmers rouges c'est la simplicité de leur discours qui ne change jamais. Tous ont les mêmes paroles, les mêmes attitudes, le même vocabulaire (certains mots furent d’ailleurs abolis en tant que symboles de discrimination sociale…). L’unicité de ce mouvement révolutionnaire dans son fonctionnement, dans ses us et coutumes était réelle et il constituait en conséquence une citadelle imprenable face à l’extérieur, toute faite d’obéissance et de soumission aux ordres de l’Angkar. On exige en effet de chacun une docilité totale, seul moyen de devenir « un artisan de la Révolution ». L’individu est constamment épié, testé, contrôlé. Son obéissance est obligatoire et il vaut mieux pour lui abandonner toute notion de pensée ou de libre-arbitre. Il doit obéir et travailler sans se poser de questions, comme un bœuf. Le « camarade bœuf » est le meilleur révolutionnaire possible. Gare à celui qui déroge car les khmers rouges ont une justice expéditive…

    Le mythe égalitaire des khmers rouges avait cependant ses limites car, de fait, les Cambodgiens étaient séparés en deux classes : les « nouveaux », c'est-à-dire les gens qui venaient des villes, et les « anciens », populations des villages, campagnes et forêts chez qui les déportés étaient installés. Bien mieux considérés par les khmers rouges que les « nouveaux », fils souillés par le capitalisme, les « anciens » étaient privilégiés tant dans les traitements que dans la nourriture. La société sans classe ne pouvait ainsi pas exister car c’était les « nouveaux » qui étaient le plus exploités. Ceux-ci nourrissaient donc une haine tenace envers les khmers rouges… qui devenaient encore plus méfiants envers eux et favorisaient en conséquence les « anciens ». Par ailleurs, nombre de khmers rouges étaient, cela n’est guère surprenant, corrompus jusqu’à la moelle et on pouvait les acheter par différents biais afin d’obtenir cette nourriture qui faisait tellement défaut dans le Kampéchua Démocratique de Pol Pot…  La population, en plus des maladies et des mauvais traitements, souffrait avant tout de malnutrition extrême (cause d’une grande partie des deux millions de victimes d’un régime qui ne dura même pas quatre ans). Troc, débrouille, tout est bon pour trouver à manger. Pin Yathay indique d’ailleurs que « tout le monde volait », et ce, même si les risques étaient énormes. Pourquoi la nourriture manquait-elle à ce point ? Plusieurs raisons : les rationnements sévères, les détournements effectués par les khmers rouges, mais surtout leur mépris de toute technique moderne et leur incapacité/indifférence à gérer correctement leur utopie. Le communisme dans toute sa splendeur.

    Pour vivre dans un tel enfer, il convenait d’être résistant car la sélection naturelle éliminait les plus faibles de manière impitoyable. Pin Yathay réussit à survivre deux ans dans le Kampéchua Démocratique et parvint, à l’issue d’une évasion longue et dangereuse, à quitter le Cambodge pour gagner la Thaïlande. Il avait entre temps perdu les 17 membres de sa famille qui avaient quitté Phnom-Penh avec lui en avril 1975…

    Rüdiger / C.N.C.

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/index-1.html

  • Vampires de la guerre d'Algérie : "Des Européens ont bien été vidés de leur sang"

    Dans le livre "Les vampires à la fin de la guerre d'Algérie, mythe ou réalité ?", l'historien Gregor Mathias revient sur un épisode méconnu de la guerre d'Algérie, l'enlèvement d'Européens par le FLN pour collecter leur sang. Dans un entretien à metronews, il évoque ces pratiques barbares.

    Des Européens "vampirisés", enlevés puis forcés à donner leur sang, parfois jusqu'à la mort. C'est la "rumeur" qui entourait jusqu'à aujourd'hui la fin de la guerre d'Algérie. Entre avril et juillet 1962, les indépendantistes du Front de libération nationale (FLN) avaient enlevé 630 Européens civils et militaires en Algérie, mais personne n'avait pu confirmer que des prélèvements sanguins forcés avaient eu lieu. 

    C'est désormais chose faite. Dans le livre Les vampires à la fin de la guerre d'Algérie, mythe ou réalité ? (Editions Michalon, 2014), l'historien Gregor Mathias s'applique à démontrer que ces pratiques n'ont rien d'un mythe. Joint par metronews, il explique les raisons qui ont poussé le FLN à agir de la sorte. 

    Pourquoi le FLN a-t-il enlevé et forcé ces personnes à donner leur sang ? 

    Après les accords d'Evian signés en mars 1962, qui mettent officiellement un terme au conflit, on assiste à une multiplication des attentats commis par les activistes pieds-noirs de l'OAS contre les musulmans. Or, avec le retrait des populations européennes, les dons de sang sont moins nombreux et le liquide devient une denrée rare. Le FLN a créé des structures médicales dans les quartiers musulmans mais n'a pas de banque de sang. Et les habitants sont réticents à donner le leur pour des raisons religieuses. 

    Dans le même temps, 630 civils et militaires européens, hommes, femmes et enfants, sont enlevés. En recoupant les archives du Comité international de la croix rouge avec plusieurs témoignages, on constate que certains ont bel et bien été vidés de leur sang par le FLN pour soigner des blessés musulmans. 

    Sur quels témoignages vous basez-vous ? 

    Sur celui de deux rescapés, dont J.F., un policier métropolitain envoyé en Algérie et enlevé en mai 1962. Il a raconté s'être retrouvé avec d'autres détenus dans un quartier musulman et avoir vu passer des gens qui venaient d'être prélevés de leur sang. 

    J'ai croisé ces informations avec le témoignage d'un légionnaire fait prisonnier par le FLN, qui a réussi à envoyer en juin 1962 une lettre à son frère pendant sa détention. Il écrit : "On m'a dit de ne pas manger le matin. On m'a dit aussi qu'on va m'emmener au laboratoire pour une prise de sang. Ils ont déjà fait ça trois fois avec moi, depuis le jour où ils m'ont séquestré avec un autre légionnaire du 5e. Je ne sais pas ce qu'il est devenu". 

    Comment le FLN procédait-il ? 

    Il devait être organisé pour à la fois éviter les actions de l'OAS, nourrir et loger les disparus, et prélever et distribuer le sang dans les établissements de santé. Des vols d'équipements permettant de prélever le sang ont été constatés à l'époque dans des hôpitaux où travaillait la Croix rouge. Un pharmacien ou un médecin pouvait très bien recevoir un bocal de sang sans savoir d'où il provenait, mais selon moi il y avait forcément des complicités. C'était un climat de haine entre Européens et musulmans. 

    Authentifier ces pratiques permettra-t-il d'apaiser les mémoires ? 

    Les crimes contre l'humanité sont imprescriptibles. Je ne veux faire de procès à personne, mais il faut pouvoir regarder ce passé en face et expliquer pourquoi ça a pu se faire. Cela permettra sans doute d'apaiser les consciences de chacun.

    Source

     http://www.oragesdacier.info/2014/11/vampires-de-la-guerre-dalgerie-des.html

  • [Aix] Cercle du 19 novembre

    Hier soir, un peu plus de vingt-cinq jeunes aixois sont venus assister, à l’appel du Cercle Mistral, à un exposé sur la notion essentielle d’empirisme organisateur, démarche intellectuelle qui faisait écrire à Charles Maurras, en introduction de son Enquête sur la Monarchie : « Oui ou non, l’institution d’une monarchie traditionnelle, héréditaire, antiparlementaire et décentralisée est-elle de salut public ? »

    Nous en profitons pour remercier les cinquante nouveaux soutiens à cette page, qui demain seront plus nombreux encore, et nous satisfaisons, avec nos camarades des Inrocks, que les « conservateurs de la nouvelle génération proposent une vision du monde philosophiquement contre-révolutionnaire [...] rejetant le productivisme, le consumérisme, et l’économie inféodée à la finance ». En avant !

     

     

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Aix-Cercle-du-19-novembre

  • Les populations européennes ont survécu au dernier âge de glace : nous avons 55 000 ans d’histoire

    L’étude d’un ADN vieux de plus de 36.000 ans montre une continuité génétique chez les populations eurasiennes depuis leurs origines, prouvant que l’homme a survécu aux périodes glaciaires les plus sévères en Europe.

    (…) En comparant le génome d’un homme dont les ossements fossilisés ont été mis au jour à Kostenki (photo ci-dessous), dans la partie européenne de la Russie d’aujourd’hui, avec les résultats de précédentes recherches, ces scientifiques ont découvert une unité génétique « surprenante » remontant jusqu’aux premiers humains en Europe.

    « Il y a eu une continuité génétique des populations européennes depuis le haut paléolithique (- 55.000 ans) jusqu’au mésolithique (entre 10.000 et 5.000 ans avant l’ère chrétienne) et ce pendant une période de grande glaciation », montre l’analyse de ce génome, précise Marta Mirazón Lahr, de l’Université de Cambridge au Royaume-Uni, principal co-auteur de cette recherche parue dans la revue américaine Science.

    (…) « Mais maintenant nous savons grâce au séquençage de ce génome qu’aucun nouveau groupe de gènes n’est apparu durant ces différentes périodes et que la survie de ces populations s’est faite sans modification biologique », souligne Marta Mirazon Lahr.

     

    Itélé

    http://www.fdesouche.com/535641-les-populations-europeennes-survecu-au-dernier-age-glace

  • Choc et Civilisation, par Serge Ayoub

    Allocution remaniée de Serge Ayoub lors de la 8ème journée de Synthèse nationale, sur le thème « Nations et Civilisations ».

    Occident

    On ne conçoit généralement la nation que comme une brique d’un super-ensemble, la civilisation. On s’en tient généralement à cette relation conceptuelle de la partie au tout : la civilisation serait l’ensemble des dénominateurs communs d’un groupe de nations. La civilisation a donc souvent ce caractère flou et distant des concepts mous, facilement utilisable comme justificatifs de toutes les politiques. Et rares, même dans le camp national, sont les efforts pour définir en profondeur ce qu’est une civilisation, et surtout, ce qu’est la nôtre.

    Qu’est ce donc que la civilisation ? C’est à la fois la durée et l’histoire. C’est à la fois la permanence d’une identité et un sens, une évolution, donc des changements. Dont les articulations dessinent des séquences et des « ères ». La Rome antique est une « ère » de l’Europe, c’est-à-dire un ensemble de séquences qui ont une cohérence entre elles, ainsi qu’un début et une fin.

    Par opposition, la répétition cyclique d’un même état n’est pas une civilisation, de même par exemple que la photocopie d’une même journée ne fera jamais une vie.

    Autre exemple : les générations de chasseurs cueilleurs du paléolithique ne sont pas une civilisation.

    Pourquoi ? Parce qu’ils n’ont que le présent. Sans conscience du passé, ils ne se projettent pas dans l’avenir. Dire qu’il y a une civilisation européenne âgée de 30 mille ans est un abus de langage, car la possibilité d’une civilisation naît avec l’agriculture et la sédentarité, il y a environ 10 mille ans. Une civilisation, comme une nation et un homme, ça nait, ça vit, et ça meurt. Pour autant, l’identité, la permanence, la substance, est tout autant constitutive d’une civilisation que son évolution. S’il y a évolution, il faut bien qu’il y est un sujet de cette évolution, autant qu’un prédicat ne fera jamais une proposition à lui seul. La question de la civilisation ne peut logiquement se départir de la question de ce qui demeure à travers ces grandes ères que sont les civilisations.

    Ce qui caractérise, notre civilisation occidentale, c’est à la fois son histoire (donc l’histoire de ses évolutions) et sa permanence, donc son identité.

    Cette identité est, de manière primordiale, indo-européenne. Depuis près de 2000 ans, elle est de culture pagano chrétienne, et gréco-latine. Elle existe sur un territoire donné, l’Europe, et avec des peuples déterminés, pour l’essentiel des slaves, des celtes, des germains, des gréco-latins. Ce qu’on appelle l’Occident n’est en ce sens qu’une excroissance de la civilisation européenne, auquel nous avons annexé l’Amérique du Nord et une partie de l’Océanie.

    Intéressons nous maintenant à notre ère, puisque c’est elle qui définit précisément notre civilisation. Elle est le fruit d’une mutation radicale, qui influence la perception même du temps au sein de notre civilisation.

    Cette rupture historique, ce n’est ni la Révolution française, ni les lumières, mais à la révolution industrielle que nous la devons. Notre civilisation est l’Europe industrialisée, l’Europe des modes de vie capitaliste. L’industrialisation est la caractéristique dominante de notre civilisation occidentale actuelle. En moins de deux cent ans, elle a changé profondément nos modes de vie.

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  • Front culturel : « celui qui ne veut pas tirer l’épée, périra par l’épée »

    Sur le site des Inrocks le 17 novembre, était interrogé Gaël Brustier, collaborateur du Centre d’étude de la vie politique (Cevipol) à l’Université libre de Bruxelles, à l’occasion de la  sortie de son ouvrage, «Le Mai 68 conservateur : que restera-t-il de la Manif pour tous ?». Il affirme que «Sarkozy porte une part de responsabilité (dans l’essor de ce mouvement, NDLR)  dans la mesure où il est l’un de ceux qui a le plus utilisé la thématique de l’identité dans le champ électoral ». Non pas par convictions conservatrices, nous savons que le mari de Carla Bruni est en réalité un pur produit de l’idéologie libérale-libertaire soixante-huitarde, mais par tactique,  à de fins électoralistes. En manipulant des  concepts droitiers, il s’agissait pour M. Sarkozy de freiner l’ascension  du FN dont les grands axes programmatiques, notamment celui de la défense des valeurs traditionnelles,  partie intégrante  de l’«ADN» de l’opposition nationale,  ont plus que jamais le vent en poupe.  

     Une Manif pour tous explique encore Gaël Brustier qui a révélé l’existence d’une «jeunesse de droite encore plus conservatrice que la génération précédente: en un sens, les jeunes pops de 2007 ont été ringardisés par les ringards. L’UDI, comme l’UMP et le FN sont soumis à la même pression ». Pression toute relative concernant le FN nous l’avons dit, puisque la défense de notre modèle civilisationnel  helléno-chrétien est un des piliers du programme frontiste. Marine Le Pen est notamment la seule  à avoir toujours affirmé clairement qu’elle abrogera la loi Taubira si elle est élue, si  l’opposition patriotique l’emporte en 2017.

     M. Brustier voit comme un symbole le fait que «  Les Veilleurs  ont occupé des lieux emblématiques de Mai 68 comme la place de la Sorbonne sans qu’aucun service d’ordre des organisations de gauche ne les en déloge. C’est nouveau !  Face à une jeunesse conservatrice ultra présente, on cherche les jeunes progressistes. Cela va avoir une empreinte sur le pays : quand vous formez 40 000 jeunes de 20-25 ans qui ont en tête l’idéologie de Gaultier Bès (chef de file des Veilleurs, NDLR), vous allez forcément les retrouver vingt ans plus tard à des postes à responsabilité. Ce n’est pas rien».

     Et l’essayiste, qui pronostiquait  sur slate.fr en août dernier « le risque d’une marginalisation progressive de la gauche », de pointer  encore l’incapacité présente de la gauche à ouvrir « un front culturel ». « On a une gauche européenne sociale qui préfère parler de politiques publiques (policies) plutôt que de politique (politics). Ce discours-là ne peut pas battre la Manif pour tous (…).  Les conservateurs de la nouvelle génération proposent une vision du monde philosophiquement contre-révolutionnaire mais qui répond à ces aspirations-là, en rejetant le productivisme, le consumérisme, et l’économie inféodée à la finance. Ils trouvent écho dans la société ».

     C’est dans ce contexte que certains à  droite  tendent la main aux forces de gauche. Nous évoquions il y a peu sur ce blogue  la proposition du sénateur UMP du Nord, Jean-René Lecerf,  qui se disait prêt à une alliance avec le PS « en cas de danger  FN » aux prochaines élections régionales dans le Nord -la liste FN est créditée de 35 % des voix. Une proposition disait-il qui avait suscité  l’intérêt  du porte-parole de Nicolas Sarkozy, Gérald Darmanin …

     Hier, le site de L’est républicain revenait sur cette proposition de deal puisque  Jean-Pierre Masseret, président PS du Conseil régional du Nord,  ne « l’exclut pas ». « Il va falloir faire preuve de responsabilité et d’intelligence pour préparer la fusion de trois régions qu’il ne sera pas possible de construire en restant bloc contre bloc, plaide Jean-Pierre Masseret. L’alliance avec l’UMP ?  Je suis partagé. Mais pas fermé. Je ne veux surtout pas m’enfermer dans une posture qui serait une imposture démocratique qui consisterait à porter préjudice aux gens, aux entreprises, au développement de la région (sic). Selon la situation, peut-être faudra-t-il construire un programme commun entre la gauche, le centre et le centre-droit, nous permettant de nous retrouver sur des convergences. Construire une coalition quand le contexte le nécessite, favoriser des rapprochements efficaces, c’est possible en Allemagne. Ce modèle doit pouvoir être dupliquable en France, non ? ».

     Un autre soutien  de Nicolas Sarkozy, lé  député européen UMP  Nadine Morano,  a déclaré pour sa part qu’elle y était défavorable au motif que cette alliance au grand jour serait perçue comme « un aveu de faiblesse »…

     Sur le site de Lyon capitale, le 17 novembre c’est Hervé Mariton, député de la Drôme, candidat à la présidence de l’UMP, qui se fendait d’un petit discours dégoulinant de moraline, qu’il pense susceptible de servir ses intérêts, sur les affreux du FN. Certes M. Mariton, qui relaye aujourd’hui assez largement les positions du FN sur le Mariage pour tous,  n’a pas toujours eu le nez creux. Il  fut ainsi  un des rares parlementaires français à se dire favorable en 2003 à l’intervention militaire des Etats-Unis pour détruire le régime nationaliste laïc en Irak, dont on mesure aujourd’hui les conséquences géopolitiques  catastrophiques, au delà  même du sort  des Chrétiens d’orient.

     Surtout, M. Mariton ne se remet toujours pas de son péché originel. A savoir qu’il fut le vice-président du conseil régional Rhône-Alpes, élu sur les listes de l’UDF Charles Millon en 1998…grâce aux voix du FN. Rappelons-le, ce fut Bruno Gollnisch (dont la liste obtint 28% des voix),  qui mit  au point lors des régionales de 1998, avec l’accord de Jean-Marie Le Pen et du Bureau Politique du Front National, la stratégie visant à faire élire plusieurs présidents de région avec l’appui du FN. Stratégie qui fut (déjà) à deux doigts de faire imploser la « droite » en mettant ses dirigeants progressistes en porte-à-faux avec sa base électorale beaucoup plus patriote,  droitière et  conservatrice,   et qui n’a achoppé alors  que sur l’opposition de Chirac…

     «  Une alliance qu’Hervé Mariton, interrogé sur France Inter, estime désormais avoir été une erreur. C’était une erreur et ce serait une erreur de faire la même chose aujourd’hui, tranche-t-il, plutôt mal à l’aise. C’était un choix impossible et inutile. À l’époque, on avait pensé qu’on pourrait recevoir les voix sans rien devoir » (sic). On se pince pour le croire, car de deux choses l’une : ou bien M. Mariton prend les Français pour des imbéciles,  ou bien il serait le seul à ignorer que la politique est encore et toujours  une question de rapport de forces. Nous avons notre petite idée sur la réponse à apporter à cette question…

     Pour justifier aujourd’hui  de son refus de toute alliance avec le FN, Hervé Mariton fait encore plus fort dans sa tentative assez pathétique d’enfumage: «Nous, à l’UMP, nous voulons une politique d’immigration ferme, avec des critères objectifs, numériques, selon les pays de provenance. Une immigration choisie » ( choisie par qui ?! NDLR). « Sur ce sujet, le Front National pratique l’insulte à l’égard des personnes. Le Front National a une position méprisante à l’égard des individus. Moi, je suis capable d’avoir une vision très ferme de la politique migratoire que l’on doit avoir, et en même temps de respecter les hommes.»

     Propos parfaitement scandaleux puisque  jamais, ô grand jamais, le FN ne s’en est pris à la personne des  immigrés mais toujours à la politique d’immigration-invasion dont les responsables sont les partis dits de gouvernement  qui se succèdent au pouvoir depuis 1975. Au nombre desquels figurent les amis politiques de M. Mariton qui vient, comme d’autres,  de découvrir opportunément les vertus d’une certaine fermeté en matière migratoire depuis que le FN est arrivé en tête aux élections européennes.

     Les  convictions réelles de M. Mariton sont donc  sujettes à caution. Bruno Gollnisch le relevait en juin 2013, dés la loi Taubira votée,  le député-maire UMP de la Drôme, s’était empressé d’annoncer  son souhait de « marier un couple de femmes dans la commune dont il est le Maire. On peut se soumettre à regret à une loi, on n’est pas obligé de revendiquer de l’appliquer avec autant d’ardeur » relevait Bruno. Mais cette tournure de caractère là, est assez révélatrice du syndrome de Stockholm qui frappe souvent les élus de droite qui restent, soumis   quoi qu’ils  en disent, au magistère  moral de la gauche.

     Pour ne pas s’y plier il faut être animé par le courage, la volonté de faire triompher  des  convictions éthiques, philosophiques qui sous-tendent un programme politique. Mais la vision du monde de la droite aux affaires, du moins de ses principaux dirigeants,  est elle si différente de celle du PS ?  Comme l’expliquait dernièrement Bruno Gollnisch, c’est cette droite là qui depuis l’après-guerre, par «complaisance», «a abandonné les sphères intellectuelles et culturelles du pays aux socialo-communistes,  laquelle  a conduit aux évènements de mai 68. »

     Les valeurs défendues par le FN sont, elles,  largement  incompatibles avec l’idéologie  de la caste au pouvoir,  laquelle connait actuellement et logiquement  un large reflux également sur le front culturel évoqué plus haut par Gaël Brustier.

     Une guerre culturelle dans laquelle les défenseurs des identités, des traditions, des souverainetés,  des enracinements sont  les ennemis à abattre. Or, comme l’écrivait feu Dominique Venner, « dés lors qu’ils sont désignés comme des ennemis, les plus pacifiques n’ont pas d’autres choix que de  combattre ou de se soumettre. Suivant le mot de la philosophe Simone Weil, parodiant la parole évangélique, celui qui ne veut pas tirer l’épée, périra par l’épée ».

     Et bien nous, nous n’entendons pas nous soumettre et rendre les armes. Ce combat politique pour la survie de la France Française, de notre civilisation, c’est indéniablement au Front National  qu’il peut être mené avec le maximum d’efficacité et de chances de succès.

    http://gollnisch.com/2014/11/20/front-culturel-celui-veut-pas-tirer-lepee-perira-lepee/

  • POLEMIA - LA BATAILLE CULTURELLE - octobre 2014 : 07 Antigones, Gavroches, Fierté parisienne