culture et histoire - Page 1452
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TVL : Perles de Culture n°37
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[Aix] Café politique du 02 décembre 2014 : Les "valeurs républicaines" existent-elles vraiment ?
Le prochain café d’actualités d’Aix-en-Provence aura lieu le mardi 2 décembre.
Il se tiendra au café « Le Festival », 1 cours Mirabeau, de 18h45 à 20h30 sur le thème suivant :
« A propos des valeurs républicaines » Exposé de Patrick BARRAU Historien du Droit, ancien vice-président de l’université d’Aix-Marseille.
Les « valeurs » républicaines constituent aujourd’hui le passage obligé des discours politiques, sans davantage de précisions, mais comme une attestation d’honorabilité et comme sésame autorisant l’accès au cercle des personnalités fréquentables. De quoi s’agit-il donc ? Existent-elles vraiment ? Patrick Barrau nous dévoilera l’idole et en précisera les contours…
18h45 : Accueil 19h : Début de la conférence suivie d’un débat. 20h30 : Fin de la réunion
Entrée libre. Participation sous la forme d’une consommation. Renseignement : 06 16 69 74 85
http://www.actionfrancaise.net/craf/?Aix-Cafe-politique-du-02-decembre
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Laurent Glauzy : les civilisations disparues et les technologies avancées (créationnisme)
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Recoupements : ne pas s’enfermer dans la grille de lecture droite - gauche ! Méthode pour agir et se former
Le mouvement social initié par LMPT dépasse les « clivages ». Expérience vécue qui doit inspirer nos modes opératoires pour former et agir. Ichtus propose des formations inspirées des méthodes développées par Jean Ousset. « Anthropologie et Politique » à l’école de JP II avec Bruno de Saint Chamas, « Faire aimer la Civilisation » par l’Art avec Nicole Buron, « Les ateliers de l’Histoire » avec Martin Dauch. Jean Ousset nous invite à pratiquer « la méthode des recoupements »[i] pour se former et agir à partir du réel observable et reconnu par des personnes dont les « référentiels de pensée » ne sont pas les mêmes. Suite de la publication.
« Comment former et agir à partir de la méthode des recoupements : (Troisième partie)
Pour que la dite « méthode des recoupements » soit sérieuse et digne d’intérêt il faut aller au fond des choses. … Méthode d’une apologétique particulièrement adaptée au pragmatisme foncier de la génération actuelle... puisqu’elle met en relief l’objectivité de l’ordre naturel et divin par le répertoire qu’elle établit des principaux carrefours de ce dernier.
En clair, il faut désormais nous astreindre à savoir plaider, à savoir montrer, par ce que notre raisonnement aura de plus structuré, que ces vérités essentielles sont à ce point gravées dans le réel qu’elles parviennent à imposer leur reconnaissance à ceux-là même qui nient l’existence d’un ordre naturel ; à ceux-là même qui, par passion de leurs systèmes idéologiques,s’acharnent à le contester.
Quand les chrétiens se décideront-ils à croire que toute vérité d’où quelle vienne, est de l’Esprit Saint ; par le seul fait qu’elle est vérité ?
Dès lors, on le demande, est-il plus sûre méthode que celle de ces « recoupements », de ces « points de rencontre » pour prouver la « non-partisanerie », si l’on peut dire, de ce que nous proposons. La plus sûre méthode pour prouver à notre génération (et jusqu’aux catholiques eux-mêmes, qui ont bien besoin de s’en convaincre) que la doctrine chrétienne n’est pas une « idéologie » ; qu’elle n’est pas une « idéologie » supérieure aux autres parce que bricolée par de sérieux théologiens. Mais qu’elle est l’expression d’un réel que les non-chrétiens eux-mêmes ont été obligés de reconnaître en mille endroits. Car c’est cela que la « méthode de recoupements » a pour but d’illustrer.
Lourd travail ? Certes ! …
Il est, … question de montrer que même ce qui ne « converge » absolument pas se trouve, très souvent, obligé de « rencontrer », de reconnaître, de vérifier, de confirmer tels points particulièrement importants de ce que nous avons à dire. Sans que ces « recoupements » aient à être présentés comme un signe de « convergence » générale des systèmes envisagés.
Soit l’exemple de trains allant en sens contraire ou dans des directions différentes. L’un filant de Paris vers Marseille, l’autre de Marseille vers Paris, l’autre de Toulouse vers Genève ou Strasbourg, un autre encore de Tours vers Grenoble, ou vice versa. Qui oserait dire que leurs orientations générales sont convergentes. Pourtant le fait est qu’elles s’entrecouperont à Lyon. Point, c’est tout. Le seul intérêt de leur commun passage en cet endroit est demontrer l’importance de ce noeud ferroviaire, authentique « point de passage obligé ». Et ainsi de beaucoup d’autres.
Ce qui, au plan doctrinal qui est le nôtre, est retransposable en autant de jalons ; éléments fondamentaux d’une démonstration expérimentale du vrai, au sein même des contradictions humaines.
La méthode des recoupements n’offre donc rien qui puisse servir à plaider la convergence (pratique ou mystique ?) de systèmes considérés dans leur ensemble. Bien au contraire ! Son intérêt n’est évident que lorsqu’il y a intersection entre des systèmes opposés, sinon irréductibles. Tel un « recoupement » entre... Pie XII et Mao. Qui oserait parler de la convergence générale de leur pensée ? L’intéressant est d’attirer l’attention sur leur seul « point de rencontre ». « Point de rencontre » très important sans doute puisque deux personnalités aussi opposées en disent même chose. Ce qui n’aurait pas lieu, certainement, si l’objet de ce recoupement ne se trouvait pas comme imposé par la structure d’un réel imposant les cheminements de son relief aux orientations les plus divergentes.
Et c’est cela qui peut être très important à bien montrer pour essayer de briser le cloisonnement des « apriorismes » où nous enferment les partisaneries modernes.
Vraies ou fausses, nous ne savons plus que réciter des formules apprises par coeur. Sans nous soucier beaucoup de leurs confirmations par le réel. Or, c’est là précisément que la méthode des recoupements peut exorciser nos routines, en nous contraignant à reprendre pied sur la cohérence d’une réalité qui, quoi qu’il en soit des perversions humaines, sait imposer aux plus têtus la reconnaissance de ses normes fondamentales.
Pourquoi avoir tant insisté, se demandera-t-on, sur l’importance de cette « méthode des recoupements » ?
Réponse : parce qu’elle nous paraît particulièrement susceptible de vaincre les difficultés qui nous empêchent de rayonner, de dépasser comme il le faudrait les limites de certains cercles ; de démystifier notre mortelle opposition en « droite » et « gauche » ; d’accentuer notre sens des variétés humaines ; de nous défendre contre les excès d’une systématisation purement idéelle de vérités pourtant incontestables.
On l’a dit : la méthode des recoupements a pour effet de neutraliser le trop fréquent sectarisme des croyances, voire un certain sectarisme du vrai, en ce sens qu’elle permet d’éviter à chacun de succomber aux tentations exclusivement idéelles de ses options. (Sectarisme du vrai qui ne fut pas le cas de l’Eglise à ses grandes époques. Eglise toujours ouverte à tout ce qui pouvait se découvrir de vrai, de bon et de beau dans les civilisations non chrétiennes. Tout le positif de la pensée et de la morale antique. Les plus beaux nus de la Grèce et de Rome. A un point tel que maints ennemis de l’Eglise l’accusent de n’avoir été qu’une entreprise de récupérationd’éléments étrangers au christianisme proprement dit.)
D’où l’exemple des premiers apologistes chrétiens, qui, loin de s’enfermer dans la clôture privilégiée de la vérité qu’ils possédaient ne se lassèrent pas d’invoquer tout ce qu’ils pouvaient découvrir de vrai dans l’enseignement des auteurs païens ; non pour « converger » dans leur paganisme, mais pour les aider à passer de leurs vérités fragmentaires à la vérité tout court.
« Méthode des recoupements » qui permet de sensibiliser l’interlocuteur en permettant de lui offrir, en forme de « points de rencontre », des références qui sont en quelque sorte les siennes. Ce qui montre qu’on le connaît, lui et ce qu’il aime ; qu’on vient à lui sans le prendre à zéro. Sans sectarisme. Méthode qui ne peut que favoriser un dialogue moins crispé. Méthode de Notre Seigneur Lui-même, en plusieurs circonstances. (Soit encore le début de l’Evangile de saint Jean. Récupération magistrale du « logos » grec (le « Verbe ») avec tout ce que saint Jean lui fait dire en plus auquel les Grecs n’avaient jamais pensé.)
Méthode qui, avant d’infliger à l’interlocuteur ce que nous pensons,consiste à s’enquérir de ce qu’il est, de ce qu’il pense (au moins en gros). Ce qui n’est qu’élémentaire courtoisie, sinon prudence indispensable.
Méthode qui impose de commencer non par une apposition d’étiquette, mais par un souci scrupuleux de savoir ce qui, dans le concret, dans le réel, peut être invoqué pour fournir un point d’entente préalable au développement de ce qu’on souhaite soutenir.
Méthode particulièrement humaine puisqu’elle s’ordonne essentiellement à des êtres de chair et de sang et non à la réfutation de purs systèmes, au seul libellé de la vignette qu’on a pu coller sur le front de l’interlocuteur, à la seule idée qu’on se fait du système qu’il est supposé professer.
Car tout être humain est un polyèdre aux facettes nombreuses. Et s’il est vrai que plusieurs de celles-ci peuvent être peintes aux couleurs d’une idéologie, il est très rare que la totalité des dites facettes en soit également peinturée. Hommes et femmes donc qui peuvent se réclamer de tel parti, exhiber tel insigne, mais qu’on mutile odieusement en les réduisant à l’évocation de ces seuls éléments. Car la réalité de ces hommes et de ces femmes est qu’ils sont aussi habitants d’une ville ou d’un village ; donnés à tel métier ; passionnés par tel art, tel loisir ; apparenté aux X ; voisins des Y. Toutes personnes qui peuvent être en désaccord sur tel ou tel point, mais qu’on peut aborder par tel ou tel autre. Cheminements par lesquels le croyant et l’incroyant, le progressiste et le « réac » se connaissent sous d’autres traits que ces seuls-là. Autrement dit, sans se trouver réduits au « champ clos » des irréductibles oppositions suggérées par l’étiquette qui les désigne.
Méthode des recoupements qui, si elle était systématiquement pratiquée, parviendrait non seulement à montrer l’inanité de l’opposition « droite-gauche » mais à rendre psychologiquement impossible l’habitude d’une pareille dialectique ! Puisque par le jeu des « points de rencontre » il serait possible de découvrir des thèmes réputés de droite soutenus par des gens « réputés de gauche ». Et inversement ! Ce qui, bien sûr, ne saurait garantir une concordre générale, mais ce qui pourrait amorcer la pratique d’une autre façon de faire, de se comporter, d’argumenter au moins en matière sociale et politique. Puisqu’enfin c’est parce que des chrétiens n’ont pas craint de raisonner ainsi que l’univers païen de l’Occident a été conquis et qu’au sommet de la pyramide fondée par saint Justin et les apologistes, brille encore et brillera toujours le soleil de la synthèse thomiste. »
A suivre …la semaine prochaine…
[i] Permanences n° 174, novembre 1980, p. 36 à 41.
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TVL : Passé Présent n°30
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Méridien Zéro : « La société de l’indécence » (Audio)
Ce vendredi soir, Méridien Zéro accueille Lucien Cerise et Thibaut Philippe pour évoquer un ouvrage paru chez nos amis du Retour aux Sources ce printemps, La société de l’indécence, de l’américain Stuart Ewen. Ce sera l’occasion pour nos deux camarades de revenir sur la pensée percutante de ce situationniste d’outre-atlantique mais aussi de prolonger ses hypothèses et postulats.
A la barre et à la technique, Jean-Louis Roumégace
A la technique JLR.
http://fortune.fdesouche.com/
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Surprenante créature
Vu ici :
"[...]L’institut de recherche de l’aquarium de la baie de Monterey (Californie) affirme avoir enregistré, pour la première fois, une baudroie femelle des abysses. Ce poisson d’eau profonde est également appelé «dragon des abysses» ou melanocetidae."
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23e Fête du Livre, dimanche 7 décembre 2014 à Villepreux
La 23e Fête du Livre de Renaissance Catholique se tiendra dimanche 7 décembre à Grand’Maisons (Villepreux, à 20 km à l’ouest de Paris et 20 mn de Versailles) de 10 h à 19 h. Venez en famille pour la journée.
Retrouvez Philippe de Villiers à Villepreux où il dédicacera ses ouvrages.Après le roman de Charette puis celui de Saint Louis vous publiez cette année un Roman de Jeanne d’Arc. N’êtes vous pas en train de créer un nouveau style littéraire entre la biographie et le roman historique ?
Philippe de Villiers — Jeanne d’Arc est et demeure le plus formidable trait d’union que l’Histoire ait jamais inventé entre le Ciel et la Terre.
Et en même temps, elle est et elle demeure le plus pur chef d’œuvre que le génie allégorique français ait jamais déposé dans notre littérature.
Elle est donc une héroïne incomparable, la plus grande de notre Histoire. Elle est chantée, louée, portée sur les autels par-delà les siècles, les « sensibilités » comme on dit aujourd’hui, les opinions parce qu’elle est plus grande que chacun d’entre nous et que chacune de nos singularités.En faisant cette trilogie – sur la résistance populaire avec Charette, sur la tempérance et le bien commun avec Saint Louis, et sur l’espérance avec Jeanne d’Arc – j’ai voulu mettre à la portée des générations ce triple retour, à travers cette trilogie, à la source primordiale de la grandeur française.
Il y a deux ans vous nous avez décrit la vie d’un homme qui a incarné la résistance populaire pour la liberté, l’année dernière sous les traits de Saint Louis vous avez décrit le chef d’État idéal pour notre pays, cette année en racontant sainte Jeanne d’Arc, quel message voulez vous faire passer à vos lecteurs ?
Jeanne d’Arc, je veux lui rendre son humanité et la mettre à la portée des nouvelles générations. Je trouve que depuis trop longtemps et trop souvent, on la regarde comme une sainte d’enluminure, accrochée tout là-haut, tenture sacrée, et j’ai voulu déposer la tapisserie et lui rendre une part de ses fragilités, de ses vraisemblances, retrouver la vérité de ses émois, de ses désarrois, de ses éblouissements.
Quelles leçons Jeanne d’Arc peut-elle donner à notre société contemporaine ?
À travers la vie de Jeanne d’Arc, il y a plusieurs permanences qui trouvent aujourd’hui toute leur actualité.
D’abord la trahison des élites : on y pense inexorablement quand on compare le traité de Troyes au traité de Maastricht. A un moment donné, les élites trouvent que la souveraineté est trop lourde à porter, on la transfère à l’étranger, hier aux Anglais, aujourd’hui à Bruxelles, ou à Washington, ou à Berlin.
Il y a une deuxième permanence, qui est très importante : pour Jeanne le pouvoir s’imprègne de pérennité et de sacralité, c’est pour cela qu’elle veut absolument conduire le Dauphin à Reims, parce qu’elle dit : « Charles de Valois recevra plus de force d’une seule goutte d’huile sacrée que de dix mille lances ». Qu’est-ce que le pouvoir ? Qu’est-ce que la légitimité du pouvoir, Qu’est-ce qu’un pouvoir légitime ? Grandes questions d’actualité, au moment où on voit que la politique est devenue un cloaque, un marécage, où il n’y a plus de pouvoir, où il n’y a plus de politique.
Et puis la troisième leçon, la plus importante : quand tout est désespéré, rien n’est désespéré, il y a toujours l’espérance. La France est un mot qui rime avec souffrance et avec espérance, pour que les jeunes gens qui voient la France s’abîmer ne désespèrent pas.
Pour plus d’info concernant le programme de la journée cliquez ici
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3 décembre : projections du film l'Apôtre à Lyon
Projections du film l'Apôtre au cinéma Saint-Denis, grande Rue de la Croix-Rousse à Lyon 4ème.
Le mercredi 3 décembre à 17h et à 20h.
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Hommage à Gustave Thibon
Le philosophe catholique Gustave Thibon [1903-2001] est décédé. Dans un éditorial de la presse italienne, nous avons lu ce vibrant hommage (notre correspondant ne nous a malheureusement pas transmis les coordonnées du journal) :« L'écrivain et philosophe français Gustave Thibon, un des penseurs chrétiens les plus controversés de la seconde moitié du XXe siècle, est décédé récemment, âgé de 97 ans, à Saint-Marcel, dans son pays natal de l'Ardèche. Catholique de droite, sympathisant monarchiste mais aussi ami et premier éditeur de la philosophe d'origine juive Simone Weil, Thibon doit sa célébrité à ses aphorismes sur la foi. Certaines de ses brèves maximes font désormais partie du patrimoine catholique : de “Celui qui refuse d'être l'image de Dieu sera son singe pour l'éternité” à “Pour unir les hommes, il ne sert de rien de jeter des ponts, il faut dresser des échelles. Celui qui n’est pas monté jusqu’à Dieu n’a jamais vraiment rencontré son frère”, en passant par “La vérité est aussi une blessure, quasiment jamais un baume” et “Aime ce qui cause ton bonheur, mais n'aime pas ton bonheur”. Thibon était animé par une veine mystique particulière, mais, en même temps, restait attaché à la campagne (il aimait se présenter comme un “écrivain-paysan”). Il a affronté dans une vingtaine de livres les grandes questions de l'existence d'un point de vue chrétien : la présence de Dieu, l'amour, la foi et la grâce, la domination de la technique sur l'homme. Parmi ses ouvrages les plus connus, citons : Destin de l'homme (1941), L’Échelle de Jacob (1942) et Retour au réel (1943). En juillet 1941, Thibon rencontre Simone Weil dans son usine, alors qu'elle avait été chassée de l'université en tant qu'intellectuelle d'origine juive. Elle lui confie le manuscrit d'un de ses livres les plus célèbres, La pesanteur et la grâce, que Thibon publiera en 1947, faisant ainsi connaître au monde la jeune philosophe morte de tuberculose en Angleterre en août 1943. Thibon avait été influencé par Pascal et par Péguy, mais aussi par Nietzsche et par Maurras. Dans tous ses livres, il a dénoncé la marginalisation des “exigences de l'esprit” dans la société contemporaine. De concert avec Jean Guitton, il est aujourd'hui considéré comme l'un des phares de la pensée catholique française du XXe siècle, mais il avait choisi de vivre en retrait, refusant toute charge académique ».C'est bien entendu la dimension paysanne de Thibon, l'influence du vitalisme (qu'il reliait à la doctrine catholique de l'incarnation), de Nietzsche et de Péguy sur sa pensée, qui nous intéresse dans son œuvre. De même que cette proximité entre le paysan monarchiste et Simone Weil, théoricienne de l'enracinement, à la suite de sa lecture attentive de Péguy, chantre des “petites et honnêtes gens”, qui font la solidité des peuples. Mieux : l'œuvre de Thibon démarre avec une réflexion approfondie sur l'œuvre de Ludwig Klages, figure cardinale de la Révolution conservatrice et des premières années du Cercle de Stefan George (les Cosmiques de Munich), un Klages pourtant fort peu suspect de complaisance avec le christianisme. Marc Eemans, lecteur attentif de Thibon, parce que celui-ci était justement le premier exégète français de Klages, reliait la pensée de ce catholique de l'Ardèche à celle de toutes les formes de catholicisme organique, liées en ultime instance à la mystique médiévale, résurgence d'un paganisme fondamental. Thibon, exégète de Klages, donne le coup d'envoi posthume à Simone Weil, théoricienne audacieuse de l'enracinement. Lier le paganisme de Klages, le catholicisme paysan de Thibon et le plaidoyer pour l'enracinement de Simone Weil permettrait de ruiner définitivement les manichéismes incapacitants et les simplismes binaires qui dominent l'univers médiatique et qui commencent dangereusement à déborder dans le champs scientifique.► Robert Steuckers, Nouvelles de Synergies Européennes n°51, 2001.