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culture et histoire - Page 1452

  • Les jeux vidéo renforcent le patriotisme de la jeunesse russe

    Désormais, le patriotisme est également enseigné aux jeunes russes au moyen de jeux vidéo militaro-historiques. Ce type de divertissement électronique participe à l’éducation des enfants, et rapporte également des revenus substantiels aux concepteurs.

    Une balle fuse et se loge dans un sac à proximité d’une pièce d’artillerie, un obus explose dans le ciel, forçant l’avion à virer à droite. Un soldat de l’Armée rouge lance au ralenti une grenade en direction d’un tank nazi. Le tout accompagné par la reprise moderne d’une célèbre chanson du front. Ce clip vidéo La victoire est à nous, une promotion du jeu War Thunder produit par Gaijin, totalise près de 4 millions de vues sur YouTube en l’espace d’un mois. Un indicateur parmi d’autres de la popularité croissante des jeux vidéo militaro-historiques en Russie.

    Apprendre l’histoire en jouant

    Les jeux vidéo militaro-historiques en ligne constituent l’un des outils les plus efficaces pour faire découvrir aux enfants l’histoire de leur pays. Pratiquement tous les jeux liés à l’histoire remplissent déjà une fonction éducative, explique à RBTH Anton Pankov, directeur des relations publiques de la filiale russe de la société Wargaming, développeur du jeu militaro-historique « World of tanks », populaire tant en Russie qu’à l’étranger.

    Durant la période soviétique, cette fonction était remplie par les clubs de modélisme aériens et nautiques DOSAAF (Société volontaire d’assistance à l’armée, l’aviation et la flotte), ainsi que d’autres sports militaro-techniques, explique Sergueï, lieutenant-colonel à la retraite et père d’un jeune de 12 ans passionné de jeux vidéo. Dans ces clubs, les enfants apprenaient à connaître la structure des avions, des navires, apprenaient également à les construire par eux-mêmes, étudiaient l’histoire de l’aviation et de la flotte, en premier lieu celle de leur pays. C’est de cette façon que le patriotisme était enseigné aux jeunes.

    Ces derniers peuvent désormais obtenir toutes ces informations grâce aux jeux vidéo. « Nous fournissons aux joueurs des informations uniques sur les équipements miliaires utilisés durant les conflits. Au cours du jeu, nos joueurs se familiarisent avec les véhicules ainsi qu’avec les détails historiques à travers notre site, les réseaux sociaux, les chaînes vidéo », indique Anton Pankov.

    Ce dernier reconnaît la présence d’éléments pédagogiques et patriotiques dans les jeux et les initiatives offlines de la société, mais précise toutefois que dans le cadre de ses projets, l’entreprise s’efforce de ne pas se limiter à une vision unilatérale des conflits historiques les plus célèbres (par exemple, la Seconde Guerre mondiale).

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  • 1137 : Un mariage de rêve

    L'année marque l'apothéose du règne de Louis VI le Gros. Le 25 juillet, quelques jours avant sa mort, son fils Louis épouse Aliénor d'Aquitaine. Une chance fabuleuse pour le royaume en train de se former.
    Cette année-là, la vingt-neuvième de son règne, Louis VI le Gros, cinquante-six ans, n'avait point cessé d'exercer une activité surhumaine en nettoyant vigoureusement le pays de quelques grands seigneurs qui n'étaient que de grands brigands, de même qu'en aidant puissamment à la naissance des communes de France qui reçurent leurs premières chartes - véritables viviers de libertés florissantes. Nous l'avons déjà vu à l'oeuvre dans L'AF 2000 du 5 mars 2008. Nous l'avons également suivi en 1124 dans son combat victorieux, grâce à la mobilisation des chevaliers et des bourgeois, contre l'empereur germanique Henri V, époux de Mathilde, la petite- fille de Guillaume le Conquérant, et nous avons montré alors dans L'AF 2000 du 19 juin 2008 le sentiment national en train de naître. En outre, à la suite de son père Philippe 1er, Louis VI avait mis fin aux pratiques simoniaques en matière de charges ecclésiastiques et réglé pour le mieux la question de son droit de regard dans la nomination des évêques.
    L'abbé Suger,ami du roi
    Avec tout cela la dynastie s'était considérablement affermie, la paix et la sécurité régnaient dans le royaume, et le fidèle abbé Suger pouvait écrire : « Le prince Louis ayant dans sa jeunesse mérité l'amitié de l'Église en la défendant généreusement, soutenu la cause des pauvres et des orphelins, dompté les tyrans par sa puissante vaillance, s'est trouvé ainsi, avec le consentement de Dieu, amené au faîte du royaume suivant le voeu des prud'hommes et pour le plus grand malheur des méchants dont les machinations l'en auraient exclu si la chose avait été possible. » On ne saurait trop insister sur le rôle extraordinaire de cet abbé Suger, enfant de pauvre devenu dès les bancs de la petite école de Saint-Denis l'ami du futur roi. Orateur, théologien, dialecticien, poète, le jeune clerc avait vite acquis une expérience affinée des affaires tant religieuses que séculières et administratives. Il resta toujours auprès du Gros un collaborateur indispensable, jamais servile, jamais courtisan, pour qui la politique était essentiellement une affaire de mesure et d'arbitrage. 
    1137 allait marquer l'apothéose du règne. Le fils aîné de Louis VI, Philippe, associé au trône dès sa jeunesse, étant mort à quinze ans en 1131, le roi avait aussitôt fait sacrer (la préoccupation restait nécessaire...) son deuxième fils Louis, né en 1120, lequel, ce 25 juillet 1137, à dix-sept ans, contractait en la cathédrale de Bordeaux le plus brillant mariage dont il pouvait rêver.
    La belle Aliénor
    Guillaume X, duc d'Aquitaine, était mort quelques mois plus tôt en confiant au roi son unique héritière, la superbe Aliénor, âgée de quinze ans. En grand politique, Louis VI s'était empressé de conclure... le mariage de la jeune duchesse avec le jeune roi. Et quelle chance fabuleuse pour le royaume en train de se former ! Elle apportait en dot l'Aquitaine, c'est-à-dire le Poitou, le Limousin, une grande partie de l'Auvergne, le Périgord, le Bordelais et la Gascogne (dix-neuf de nos actuels départements !).
    Cette héritière de la plus opulente maison ducale était la deuxième à épouser un Capétien. Souvenons-nous du mariage d'Hugues Capet avec Adélaïde. Les ducs d'Aquitaine, tous lettrés et amis des arts, épataient depuis longtemps l'Europe entière. Les empereurs les traitaient comme des égaux. Guillaume IX, le grand-père d'Aliénor, le premier troubadour, avait été un personnage romanesque qui n'avait consenti qu'une apparition furtive à la Croisade avant de découvrir l'amour courtois et de le chanter. En somme Aliénor héritait d'une lignée d'hommes et de femmes pieux et généreux mais aussi de gaillards enivrés de culture et de plaisir, peu enclins à supporter trop de contraintes...
    Peur de rien
    Les jeunes époux étaient aux anges. Dès leur première rencontre, le très aimable Louis, bien fait de sa personne, tomba irrésistiblement amoureux de cette fille du soleil fine et raffinée. Quant à elle, elle vit en lui l'image d'un prince des contes et légendes chevaleresques à la mode.
    Hélas le deuil vint les frapper sur le chemin du retour, quand, alors qu'ils séjournaient à Poitiers, la nouvelle leur parvint de la mort du roi Louis VI le 8 août à Paris. Il laissait à son fils ce conseil : « Souvenez-vous, mon fils et ayez toujours devant les yeux que l'autorité royale n'est qu'une charge publique, dont vous rendrez un compte très exact après votre mort. »
    Voici donc Louis et Aliénor, alors qu'ils viennent juste de faire connaissance, roi et reine de France ! Lourde responsabilité sur des épaules bien jeunes ! Si follement épris l'un de l'autre, ils n'avaient peur de rien... Mais la mariée n'était-elle pas trop belle ? Réponse dans notre prochain numéro...
    MICHEL FROMENTOUX L’ACTION FRANÇAISE 2000 du 2 au 15 juillet 2009

  • Le pivot géographique de l’histoire

    Pour saisir les enjeux actuels, un petit détour sur une des cartes de Halford J. Mackinder ne manque pas d’intérêt.

    Quelques éléments d’explication : Mackinder nous dit : « La prise de contrôle de la région terrestre centrale par une nouvelle puissance se substituant à la Russie, ne tendrait nullement à réduire l’importance géographique de la position pivot ». (1)

    Reprenant les mots de Mackinder et en poursuivant la logique de son propos à l’aune de la géopolitique récente et en cours, nous pourrions avancer ceci :

    Si une puissance particulière parvenait à renverser la Russie, ou à la contrôler, celle-ci  pourrait constituer un péril menaçant la liberté du monde pour la seule raison qu’elle ajouterait une façade océanique aux ressources du Grand continent – un accès aux mers chaudes – avantage qui demeure jusqu’à présent interdit à l’occupant russe de la zone-pivot.

     

    Pour trouver quelle est cette « puissance particulière », il suffit d’observer ce qui se passe dans leRimland, cette ceinture de la zone-pivot (Heartland). Quelle est la puissance qui place ses pions dans presque tous les pays de cette zone ? Quelle est la puissance qui agit et resserre cette ceinture année après année ?

    Cette « puissance particulière » tend, présentement, à contenir au plus serré la région-pivot, ne lui laissant plus aucune profondeur stratégique, plus aucune zone d’influence ; même immédiate. Les Russes n’auraient donc pas le droit à une Doctrine Monroe contrairement aux États-Unis qui seuls auraient ce privilège.

    Ce serait donc, appliquée à l’échelle du monde, la fameuse « destinée manifeste », une sorte de droit moral des États-Unis à ce qui ne peut être qualifié autrement que… d’impérialisme. Ce serait même, à lire certains, une situation de fait mais opérée néanmoins contre son gré ! (2)

    Halford J. Mackinder a défini dès l’orée du XXème siècle une constante de l’Histoire (3). Force est de constater que cette constante oriente de façon manifeste la politique des Etats-Unis sur le continent Euro-Asiatique depuis 1945. En observant aujourd’hui, avec recul, tant la stratégie de « Containment » de George Keenan, que celle du « Rollback » de John Foster Dulles, l’on s’aperçoit qu’elles ne visaient en fait pas tant l’Union Soviétique et son régime communiste (4) mais bien plutôt la Russie, en tant que terre de la zone-pivot.

    Depuis 1992, en Europe, les États-Unis, via l’OTAN notamment, mais aussi par d’autres organismes (5), ont fait reculer vers l’Est les limites duHeartland ; il est à noter que les ex-républiques de l’Union Soviétique sont à présent quasiment toutes dans son escarcelle.

    Dans ce mouvement vers l’Est, une de ces ex-Républiques est à cet égard cruciale : l’Ukraine. Celle-ci permet à la Russie un accès direct à la Méditerranée. Il en est de même de la Géorgie. Ainsi, ces deux pays ont-ils subi ou subissent des « soubresauts ». Et dans cette fermeture de la Méditerranée, en Asie mineure, il y a la Turquie, laquelle est déjà dans l’orbite de puissance étasunienne (OTAN et Union Européenne aux forceps).

    En Asie centrale, l’Afghanistan a subi les affres de cette action de contention américaine vis-à-vis de la Russie et ce depuis 2001. Reste un autre pays crucial : l’Iran. Et si on lit bien les stratèges de Washington, l’action prônée pour ce pays n’est pas « directe » ; il ne s’agit pas d’affronter militairement Téhéran (hard power) mais bien plutôt de ménager les Ayatollahs et d’influer sur une population plus malléable (smart power) afin qu’un terrain d’entente puisse advenir (6).

    En fin de boucle, en Extrême-Orient, le Japon demeure depuis 1945 une base militaire avancée des États-Unis dans la région. Quant à la Corée du Sud, elle reste encore sous orbite étasunienne, confortée par l’épouvantail que représente Pyongyang.

    Toujours dans cette stratégie de puissance en action, dans ce mouvement pour la maîtrise duHeartland, il y a un écueil de taille : la Chine. Ce pays, nous dit Mackinder, serait à même de devenir un péril pour le monde (the yellow peril) si d’aventure il venait à dominer, à vassaliser la Russie. Mais Pékin a bien d’autres ambitions que de prendre le « chemin du Nord », au-delà de l’Amour, ce fleuve-frontière de 4 400 kilomètres.

    La Chine a, en effet, d’autres préoccupations que de devenir, dans un futur proche, ce « péril jaune » dont parle Mackinder. Pékin se concentre plutôt sur :

    - le contrôle à long terme de son pouvoir dans ses provinces (risque d’autonomie, de séparatismes),

    - sa maîtrise de la zone des neuf points dans la Mer de Chine méridionale (risque de conflits avec ses voisins immédiats (vietnamiens, philippins, taïwanais, etc.),

    - la conservation voire le développement de son collier de perles entre son territoire et les zones de production d’hydrocarbures,

    - la mise en œuvre des retours sur ses investissements en Afrique.

    La Chine représente donc malheureusement pour les États-Unis, une pièce non maîtrisée, non maîtrisable, une impasse ; elle doit être contournée, tout en étant maîtrisée indirectement via la politique de l’énergie hydrocarbure ; il s’agit de tenir les robinets…

    Pour finir ces quelques réflexions et commentaires sur la carte de Halford J. Mackinder, rappelons sa formule ; une formule choc, une formule répétée à l’envie et qui résume notre propos ci-dessus : « Qui contrôle le cœur du monde (Heartland) commande à l’île du monde (Heartland + Rimland), qui contrôle l’île du monde commande au monde ». Cette carte de 1904 explique bien, par l’intégration du temps long de l’Histoire sur la géographie physique, les mouvements géopolitiques contemporains. Ainsi, les finalités de tel ou tel acteur géopolitique se découvrent-elles, naturellement.

    Nonobstant, l’analyse géopolitique ne doit pas être un paraclet mais plutôt un levier pour une politique de puissance face à tel ou tel Hégemon du moment… Acteur ou sujet, victime ou bourreau,Ecce Stato.

    Notes :

    (1) Halford John Mackinder,The geographical pivot of History, paru dans The Geographical Journal, Vol. 23, n°4, p.437.

    (2) Cf. les propos de Niall Ferguson sur les États-Unis comme «Empire malgré-lui». Doté d’un esprit brillant, Ferguson, auteur entres autres livres deColossus ; The price of America’s Empire, est somme toute bienveillant vis-à-vis des États-Unis ; ainsi l’excuse-t-il de ses méfaits commis à travers le monde. Ferguson est, faut-il le souligner, débiteur de Washington…

    (3) On (re)lira, fort à propos, le livre d’Aymeric Chauprade intitulé « Géopolitique ; constantes et changements dans l’Histoire » paru aux Éditions Ellipses en 2000 et réédité plusieurs fois depuis. On pourra se documenter également avec le livre référence d’Alfred T. MahanDe l’influence de la puissance maritime dans l’Histoire 1660-1783et particulièrement dans son introduction. Mahan y évoque justement la question des « constantes ».

    (4) Ce fut, en définitive, un argument pour naïfs, un levier du « Softpower », une façon d’amener à soi une population d’Europe occidentale à juste titre effrayée, au sortir de la seconde guerre mondiale.

    (5) L’Union Européenne, par exemple, mais aussi le FMI, etc.

    (6) Cf. Joseph Nye, théoricien de cette analyse des stratégies de puissance ; stratégies mises en œuvre magistralement (il faut être juste et honnête) par les États-Unis.

    Philippe Raggi

    http://fortune.fdesouche.com/363219-le-pivot-geographique-de-lhistoire

  • L’homme qui ébranla le rideau de fer

    Passionnant. Avec “l’Homme du peuple”, Andrzej Wajda clôt la trilogie consacrée à la résistance du peuple polonais au communisme par un magnifique hommage au “tombeur” de ce dernier, Lech Walesa.

    L’Homme du peuple d’Andrzej Wajda

    Robert Wieckiewicz, un Lech Walesa très humain. ©PRODUCTION

    Électricien aux chantiers navals de Gdansk, Lech Walesa (Robert Wieckiewicz) s’éveille à l’activisme lors des grèves de 1970. Soutenu avec angoisse par sa femme Danuta (Agnieszka Grochowska), il ne va cesser dès lors de connaître arrestations et licenciements. Unanimement reconnu pour son courage et ses dons d’orateur, il s’impose comme leader lors de la grève des chantiers Lénine de l’été 1980, puis comme chef de file du premier syndicat indépendant, Solidarnosc…

    En 1977, avec l’Homme de marbre, Andrzej Wajda se penchait sur les prémices de la révolte ouvrière en Pologne, puis en 1981, avec l’Homme de fer, brossait à chaud un tableau de la naissance de Solidarnosc. Dans ce deuxième film, Lech Walesa jouait son propre rôle, à travers des images d’archives mais aussi dans des scènes de fiction, comme celle où on le voyait servir de témoin au mariage des héros.

    Aujourd’hui, pour cet hommage que Wajda a voulu rendre au tombeur du communisme, c’est à travers le même mélange de réalisme documentaire et de fiction que le cinéaste ressuscite cet itinéraire étonnant qui a conduit un petit électricien à défier un régime qui semblait inébranlable, à recevoir le prix Nobel de la paix puis à être reçu aux Nations unies comme héraut du monde libre. Si tout est passionnant dans ce récit, c’est dans le portrait du Walesa intime que Wajda touche et surprend le plus. Décrites avec infiniment de vivacité et de justesse, les scènes entre Lech et Danuta, toujours écartelée entre l’admiration pour le combat de son mari et la peur de le perdre, montrent peut-être plus encore que les scènes plus militantes le courage de ce père de famille nombreuse qui aurait eu tant de raisons de préférer la prudence. Superbement incarné par Robert Wieckiewicz, bien épaulé par Agnieszka Grochowska, Walesa y gagne une humanité touchante qui, malgré l’admiration manifeste et sans bornes que lui voue indubitablement Wajda, le fait échapper à la figure de saint de vitrail.

    Laurent Dandrieu-Valeurs Actuelles

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?L-homme-qui-ebranla-le-rideau-de

  • [Aix] Café politique du 02 décembre 2014 : Les "valeurs républicaines" existent-elles vraiment ?

    Le prochain café d’actualités d’Aix-en-Provence aura lieu le mardi 2 décembre.

    Il se tiendra au café « Le Festival », 1 cours Mirabeau, de 18h45 à 20h30 sur le thème suivant :

    « A propos des valeurs républicaines » Exposé de Patrick BARRAU Historien du Droit, ancien vice-président de l’université d’Aix-Marseille.

    Les « valeurs » républicaines constituent aujourd’hui le passage obligé des discours politiques, sans davantage de précisions, mais comme une attestation d’honorabilité et comme sésame autorisant l’accès au cercle des personnalités fréquentables. De quoi s’agit-il donc ? Existent-elles vraiment ? Patrick Barrau nous dévoilera l’idole et en précisera les contours…

    18h45 : Accueil 19h : Début de la conférence suivie d’un débat. 20h30 : Fin de la réunion

    Entrée libre. Participation sous la forme d’une consommation. Renseignement : 06 16 69 74 85

     

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Aix-Cafe-politique-du-02-decembre

     
  • Recoupements : ne pas s’enfermer dans la grille de lecture droite - gauche ! Méthode pour agir et se former

     

    Le mouvement social initié par LMPT dépasse les « clivages ». Expérience vécue qui doit inspirer nos modes opératoires pour former et agir. Ichtus propose des formations inspirées des méthodes développées par Jean Ousset« Anthropologie et Politique »  à l’école de JP II avec Bruno de Saint Chamas, «  Faire aimer la Civilisation »  par l’Art avec Nicole Buron, «  Les ateliers de l’Histoire » avec Martin Dauch. Jean Ousset nous invite à pratiquer « la méthode des recoupements »[i] pour se former et agir à partir du réel observable et reconnu par des personnes dont les « référentiels de pensée » ne sont pas les mêmes. Suite de la publication.

    « Comment former et agir à partir de la méthode des recoupements : (Troisième partie)

    Pour que la dite « méthode des recoupements » soit sérieuse et digne d’intérêt il faut aller au fond des choses. … Méthode d’une apologétique particulièrement adaptée au pragmatisme foncier de la génération actuelle... puisqu’elle met en relief l’objectivité de l’ordre naturel et divin par le répertoire qu’elle établit des principaux carrefours de ce dernier.

    En clair, il faut désormais nous astreindre à savoir plaider, à savoir montrer, par ce que notre raisonnement aura de plus structuré, que ces vérités essentielles sont à ce point gravées dans le réel qu’elles parviennent à imposer leur reconnaissance à ceux-là même qui nient l’existence d’un ordre naturel ; à ceux-là même qui, par passion de leurs systèmes idéologiques,s’acharnent à le contester.

    Quand les chrétiens se décideront-ils à croire que toute vérité d’où quelle vienne, est de l’Esprit Saint ; par le seul fait qu’elle est vérité ?

    Dès lors, on le demande, est-il plus sûre méthode que celle de ces « recoupements », de ces « points de rencontre » pour prouver la « non-partisanerie », si l’on peut dire, de ce que nous proposons. La plus sûre méthode pour prouver à notre génération (et jusqu’aux catholiques eux-mêmes, qui ont bien besoin de s’en convaincre) que la doctrine chrétienne n’est pas une « idéologie » ; qu’elle n’est pas une « idéologie » supérieure aux autres parce que bricolée par de sérieux théologiens. Mais qu’elle est l’expression d’un réel que les non-chrétiens eux-mêmes ont été obligés de reconnaître en mille endroits. Car c’est cela que la « méthode de recoupements » a pour but d’illustrer.

    Lourd travail ? Certes ! …

    Il est, … question de montrer que même ce qui ne « converge » absolument pas se trouve, très souvent, obligé de « rencontrer », de reconnaître, de vérifier, de confirmer tels points particulièrement importants de ce que nous avons à dire. Sans que ces « recoupements » aient à être présentés comme un signe de « convergence » générale des systèmes envisagés.

    Soit l’exemple de trains allant en sens contraire ou dans des directions différentes. L’un filant de Paris vers Marseille, l’autre de Marseille vers Paris, l’autre de Toulouse vers Genève ou Strasbourg, un autre encore de Tours vers Grenoble, ou vice versa. Qui oserait dire que leurs orientations générales sont convergentes. Pourtant le fait est qu’elles s’entrecouperont à Lyon. Point, c’est tout. Le seul intérêt de leur commun passage en cet endroit est demontrer l’importance de ce noeud ferroviaire, authentique « point de passage obligé ». Et ainsi de beaucoup d’autres.

    Ce qui, au plan doctrinal qui est le nôtre, est retransposable en autant de jalons ; éléments fondamentaux d’une démonstration expérimentale du vrai, au sein même des contradictions humaines.

    La méthode des recoupements n’offre donc rien qui puisse servir à plaider la convergence (pratique ou mystique ?) de systèmes considérés dans leur ensemble. Bien au contraire ! Son intérêt n’est évident que lorsqu’il y a intersection entre des systèmes opposés, sinon irréductibles. Tel un « recoupement » entre... Pie XII et Mao. Qui oserait parler de la convergence générale de leur pensée ? L’intéressant est d’attirer l’attention sur leur seul « point de rencontre ». « Point de rencontre » très important sans doute puisque deux personnalités aussi opposées en disent même chose. Ce qui n’aurait pas lieu, certainement, si l’objet de ce recoupement ne se trouvait pas comme imposé par la structure d’un réel imposant les cheminements de son relief aux orientations les plus divergentes.

    Et c’est cela qui peut être très important à bien montrer pour essayer de briser le cloisonnement des « apriorismes » où nous enferment les partisaneries modernes.

    Vraies ou fausses, nous ne savons plus que réciter des formules apprises par coeur. Sans nous soucier beaucoup de leurs confirmations par le réel. Or, c’est là précisément que la méthode des recoupements peut exorciser nos routines, en nous contraignant à reprendre pied sur la cohérence d’une réalité qui, quoi qu’il en soit des perversions humaines, sait imposer aux plus têtus la reconnaissance de ses normes fondamentales.

    Pourquoi avoir tant insisté, se demandera-t-on, sur l’importance de cette « méthode des recoupements » ?

    Réponse : parce qu’elle nous paraît particulièrement susceptible de vaincre les difficultés qui nous empêchent de rayonner, de dépasser comme il le faudrait les limites de certains cercles ; de démystifier notre mortelle opposition en « droite » et « gauche » ; d’accentuer notre sens des variétés humaines ; de nous défendre contre les excès d’une systématisation purement idéelle de vérités pourtant incontestables.

    On l’a dit : la méthode des recoupements a pour effet de neutraliser le trop fréquent sectarisme des croyances, voire un certain sectarisme du vrai,  en ce sens qu’elle permet d’éviter à chacun de succomber aux tentations exclusivement idéelles de ses options. (Sectarisme du vrai qui ne fut pas le cas de l’Eglise à ses grandes époques. Eglise toujours ouverte à tout ce qui pouvait se découvrir de vrai, de bon et de beau dans les civilisations non chrétiennes. Tout le positif de la pensée et de la morale antique. Les plus beaux nus de la Grèce et de Rome. A un point tel que maints ennemis de l’Eglise l’accusent de n’avoir été qu’une entreprise de récupérationd’éléments étrangers au christianisme proprement dit.)

    D’où l’exemple des premiers apologistes chrétiens, qui, loin de s’enfermer dans la clôture privilégiée de la vérité qu’ils possédaient ne se lassèrent pas d’invoquer tout ce qu’ils pouvaient découvrir de vrai dans l’enseignement des auteurs païens ; non pour « converger » dans leur paganisme, mais pour les aider à passer de leurs vérités fragmentaires à la vérité tout court.

    « Méthode des recoupements » qui permet de sensibiliser l’interlocuteur en permettant de lui offrir, en forme de « points de rencontre », des références qui sont en quelque sorte les siennes. Ce qui montre qu’on le connaît, lui et ce qu’il aime ; qu’on vient à lui sans le prendre à zéro. Sans sectarisme. Méthode qui ne peut que favoriser un dialogue moins crispé. Méthode de Notre Seigneur Lui-même, en plusieurs circonstances. (Soit encore le début de l’Evangile de saint Jean. Récupération magistrale du « logos » grec (le « Verbe ») avec tout ce que saint Jean lui fait dire en plus auquel les Grecs n’avaient jamais pensé.)

    Méthode qui, avant d’infliger à l’interlocuteur ce que nous pensons,consiste à s’enquérir de ce qu’il est, de ce qu’il pense (au moins en gros). Ce qui n’est qu’élémentaire courtoisie, sinon prudence indispensable.

    Méthode qui impose de commencer non par une apposition d’étiquette, mais par un souci scrupuleux de savoir ce qui, dans le concret, dans le réel, peut être invoqué pour fournir un point d’entente préalable au développement de ce qu’on souhaite soutenir.

    Méthode particulièrement humaine puisqu’elle s’ordonne essentiellement à des êtres de chair et de sang et non à la réfutation de purs systèmes, au seul libellé de la vignette qu’on a pu coller sur le front de l’interlocuteur, à la seule idée qu’on se fait du système qu’il est supposé professer.

    Car tout être humain est un polyèdre aux facettes nombreuses. Et s’il est vrai que plusieurs de celles-ci peuvent être peintes aux couleurs d’une idéologie, il est très rare que la totalité des dites facettes en soit également peinturée. Hommes et femmes donc qui peuvent se réclamer de tel parti, exhiber tel insigne, mais qu’on mutile odieusement en les réduisant à l’évocation de ces seuls éléments. Car la réalité de ces hommes et de ces femmes est qu’ils sont aussi habitants d’une ville ou d’un village ; donnés à tel métier ; passionnés par tel art, tel loisir ; apparenté aux X ; voisins des Y. Toutes personnes qui peuvent être en désaccord sur tel ou tel point, mais qu’on peut aborder par tel ou tel autre. Cheminements par lesquels le croyant et l’incroyant, le progressiste et le « réac » se connaissent sous d’autres traits que ces seuls-là. Autrement dit, sans se trouver réduits au « champ clos » des irréductibles oppositions suggérées par l’étiquette qui les désigne.

    Méthode des recoupements qui, si elle était systématiquement pratiquée, parviendrait non seulement à montrer l’inanité de l’opposition « droite-gauche » mais à rendre psychologiquement impossible l’habitude d’une pareille dialectique ! Puisque par le jeu des « points de rencontre » il serait possible de découvrir des thèmes réputés de droite soutenus par des gens « réputés de gauche ». Et inversement ! Ce qui, bien sûr, ne saurait garantir une concordre générale, mais ce qui pourrait amorcer la pratique d’une autre façon de faire, de se comporter, d’argumenter au moins en matière sociale et politique. Puisqu’enfin c’est parce que des chrétiens n’ont pas craint de raisonner ainsi que l’univers païen de l’Occident a été conquis et qu’au sommet de la pyramide fondée par saint Justin et les apologistes, brille encore et brillera toujours le soleil de la synthèse thomiste. »

    A suivre …la semaine prochaine…


    [i] Permanences n° 174, novembre 1980, p. 36 à 41.

    Le Salon Beige

  • Méridien Zéro : « La société de l’indécence » (Audio)

    Ce vendredi soir, Méridien Zéro accueille Lucien Cerise et Thibaut Philippe pour évoquer un ouvrage paru chez nos amis du Retour aux Sources ce printemps, La société de l’indécence, de l’américain Stuart Ewen. Ce sera l’occasion pour nos deux camarades de revenir sur la pensée percutante de ce situationniste d’outre-atlantique mais aussi de prolonger ses hypothèses et postulats.

    A la barre et à la technique, Jean-Louis Roumégace

    A la technique JLR.

    http://fortune.fdesouche.com/