culture et histoire - Page 1572
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Aux origines du pèlerinage de Chartres
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Âme suicidée - Goldofaf
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30 avril 1524 : mort de Bayard
Lors d’un combat contre les troupes de Charles Quint, un coup d’arquebuse tiré par un soldat anonyme tue le chevalier Pierre Terrail, seigneur de Bayard, homme de guerre français, qui en 1515 contribua d’une manière décisive à la victoire de Marignan.
Modèle des vertus du courage et d’honneur militaire, il fut surnommé le « chevalier sans peur et sans reproches ».
Avec lui meurt l’idéal du combat chevaleresque favorisant l’affrontement des vertus, des honneurs et des valeurs individuelles.
Invincible à l’épée, Bayard n’a rien pu contre le mortel hasard d’une rencontre avec une balle ennemie.L’admiration suscitée par le chevalier Bayard, à la fois de son vivant et longtemps après sa mort, peut être rapprochée de celle inspirée par les épopées de Jeanne d’Arc ou Bertrand Du Guesclin.
Détails sur sa fin :
Bayard est mortellement blessé par un coup d’escopette dans le dos le 29 avril 1524, à Romagnano Sesia (Novara) ou Rovasenda (Vercelli), tandis qu’il couvre la retraite de l’armée française.
La colonne vertébrale brisée, il enjoint à ses compagnons de le quitter et leur dit : « Je n’ai jamais tourné le dos devant l’ennemi, je ne veux pas commencer à la fin de ma vie ».
Le connétable de Bourbon, qui s’était retourné contre le roi de France, poursuit les Français à la tête des troupes de Charles Quint. Il vient devant Bayard et dit :
— « Ah ! Monsieur de Bayard, que j’ai grand-pitié de vous voir en cet état, vous qui fûtes si vertueux chevalier ! »
— « Monsieur, » répondit le mourant, « il n’est besoin de pitié pour moi, car je meurs en homme de bien ; mais j’ai pitié de vous, car vous servez contre votre prince et votre patrie ! ».Il agonise dans le camp adverse, pleuré par ses ennemis.
Son corps est ramené en France et, après des obsèques solennelles à la cathédrale de Grenoble, il est enterré au couvent des Minimes de Saint-Martin-d’Hères (près de Grenoble). Ses restes présumés sont transférés le24 août 1822 en la Collégiale Saint-André de Grenoble.http://www.contre-info.com/30-avril-1524-mort-de-bayard#more-32511
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Ernst JÜNGER et l'écriture de la guerre
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Gladius Vocis - Nationaliste et Gardes Francs
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[Vidéo] Monseigneur le comte de Paris sur Yvelines Première
A l’invitation de l’Évêque de Versailles et des autorités politiques de la ville de Poissy, le chef de la Maison Royale de France, Monseigneur le Comte de Paris et Madame la Comtesse de Paris ont assistés le 27/04/2014 aux cérémonies officielles du huitième centenaire de la naissance du Roi Saint Louis à Poissy, lieu de naissance et de baptême du Roi Saint-Louis.
Mgr. le comte de Paris à Poissy pour le 800e... par guisalemont -
La religion médiatique
Le dernier essai de Régis Debray, L’emprise (Gallimard), a eu droit à tous les honneurs de la critique : Jean Daniel y voit le « livre le moins digne d’un esprit comme le sien », Philippe Sollers moque une « rédaction scolaire très ennuyeuse », Laurent Joffrin s’irrite de la « prose poujado-normalienne » et Olivier Mongin critique une « froideur abstraite » doublée d’un « ton hautain et pseudo-savant ». Ces frappes peu chirurgicales des adeptes de la purification ethnique à sens unique – puisque telle est bien l’issue réelle de l’agression occidentale – suffisent à convaincre que le livre mérite un détour.
On se souvient bien sûr de la mise à mort médiatique de Régis Debray après la publication de sa lettre ouverte au président de la République dans Le Monde (14 mai 1999), en pleine guerre du Kosovo. Cette ex-communication dévoila à ceux qui pouvaient encore l’ignorer le penchant inquisitorial des faiseurs d’opinion – ici révélé au grand jour, et sur le ton du psychodrame national, car Debray faisait encore partie des leurs (au moins à titre présomptif ou conservatoire). De cette mésaventure dont il ne renie rien – « on ne demandera pas ici pardon, ni de mea culpa » –, l’excommunié a tiré une réflexion très générale sur la nature du façonnement médiatique de l’opinion en démocratie libérale.
Au connaisseur de l’œuvre de Régis Debray, L’emprise n’apportera rien de véritablement neuf, sinon le plaisir, toujours bienvenu, du bel exercice de style dont presque chaque phrase est ciselée comme un aphorisme. L’auteur y reprend les thèses développées dans Le pouvoir intellectuel en France, dans laCritique de la raison politique et dans ses différents travaux de médiologie. Les médias y sont décrits comme le nouveau pouvoir spirituel de l’Occident laïc : « Il ne contraint pas, il conditionne. Il ne légifère pas, il infuse. Il ne sanctionne pas, il environne. Il ne donne pas de contravention, il donne à penser. Il agit par le mot, l’image, les spectacles et les rites ». Certes, l’hérétique n’est plus brûlé ou torturé. « Éliminer n’est plus liquider, note Debray. Là est le progrès […] mais ce qui n’a guère progressé, du médiéval au postmoderne, sur le fond, c’est la conduite d’orthodoxie comme alignement réflexe d’un ordre d’options contingentes, discutables, sur l’ordre indiscutable et nécessaire de la Valeur : transformer toute résistance à la force en péché contre l’esprit, et l’insoumission intellectuelle en suicide moral ».
Pas plus que l’histoire de l’Église catholique ne s’écrit à partir des seules basses œuvres des Dominicains, l’emprise spirituelle des médias ne se résume aux cas-limites des excommunications. Comme son aîné, le nouveau clergé combat certes l’hérétique avec constance et engage la croisade avec ferveur. Mais il entend avant tout, de manière plus permanente, capter l’esprit des convertis en délimitant le champ des prédications possibles, des confessions autorisées et des contritions retenues. « Il n’est pas besoin d’épouser les mêmes idées pour respirer le même air. Il suffit qu’on s’accorde à tenir ceci ou bien cela pour réel : ce qui est digne d’être débattu ». Les journalistes organisent ainsi le réel lui-même en formatant les opinions, selon un procédé qui va bien au-delà du phénomène de la « pensée unique » ou du « politiquement correct » : « les faits sont construits par les signes de l’information ; l’opinion réagit aux signes ; et le responsable se règle sur l’opinion. Le circuit cybernétique se boucle avec le Régulateur central, celui qui met les trois sommets en contact : la régie médiane des signes ». Debray ne décrie pas tant une perversion qu’il décrit un principe d’organisation : « La religion médiatique n’est pas une religion des médias, mais la religion du réel socialisé par les médias dont le succès repose précisément sur ceci que le médium s’esquive dans sa performance même ».
En guise de dogmatique, la religion médiatique sacrifie à la foi séculière des droits de l’homme, dans sa version individuelle-universelle, c’est-à-dire morale et antipolitique : « Ses adeptes ne veulent pas sauver un peuple élu, ni même tel ou tel peuple pas élu ; ils veulent tous les hommes sains et saufs, et c’est là leur grandeur […] Comme toujours, le poison est dans le remède. Du message nazaréen, l’humanitarisme partage l’essence missionnaire, ou expansive, ou expansionniste. Seules les religions à vocation universelle entretiennent des missions outre-mer. La nôtre est la première à posséder les moyens de sa fin […] Le boudhisme, le christianisme, l’islamisme furent ainsi des religions universelles, mais les voilà coiffées au poteau par une plus complète, une planétaire pour de bon : le colonial absolu. Les moyens à disposition permettent la première catéchèse intégrale, la première conversion générale. La World Company : un roi, une foi, une loi ».
C’est toutefois à ce point du raisonnement que l’on devine une certaine gêne chez Régis Debray. Ses amertumes progressistes laissent en effet affleurer le désir d’une improbable version politique de ces mêmes droits de l’homme et cette nostalgie républicaine embrume quelque peu la belle logique à l’œuvre dans le reste de l’essai. Car enfin, l’« inhumaine présomption de l’universel » n’a pas attendu le journaliste à esprit docile ni le missile à guidage laser pour révéler sa duplicité et sa nocivité : c’est avec la sueur des Noirs, les larmes des Vendéens et le sang des Indiens que s’écrivirent déjà les Déclarations de 1776 et de 1789. L’émancipation de l’individu – hier en citoyen, aujourd’hui en consommateur – a toujours signifié la destruction de ses appartenances supposées aliénantes et la sujétion à un nouveau pouvoir émancipateur – hier l’État national autoritaire, aujourd’hui le marché mondial moralisateur.
Cette réserve nous incite, pour finir, à donner raison sur un point précis aux adversaires de Régis Debray. Joffrin, Mongin, Daniel et autres bombardiers très légers n’ont pas de mal à relever que l’excommunication dont le médiologue fut victime reste bien relative. Après tout, Le Monde publia sa lettre, TF1 et Europe 1 l’invitèrent à s’en expliquer, Marianne accueillit ses développements, Le Monde diplomatique ses exégèses, L’Humanité ses commentaires. Difficile de comparer ce traitement avec celui que subit, par exemple, Alain de Benoist. Mais il est vrai que ce dernier, contrairement à Debray, ne saurait être chassé d’une Église à laquelle on lui reproche, précisément, de n’avoir jamais appartenu. L’excommunication n’est que le troisième échelon du blâme chrétien : pour d’autres hérétiques, à qui l’on ne pardonnera pas de persévérer dans l’erreur et dont on se demande parfois s’ils ont même une âme, l’interdit et la suspense forment depuis longtemps la règle.
Charles Champetier, 2000
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Un roi, par nature, est au-dessus de tous les partis
Le prince Louis de Bourbon, duc d'Anjou, répond à La Provence :
"L'avantage de la royauté, c'est précisément de faire l'union. D'ailleurs, ce fut tout au long de l'Histoire le leitmotiv de nos rois :unir, rassembler, lutter contre les intérêts particuliers au profit de l'intérêt général. Un roi, par nature, est au-dessus de tous les partis. Il est au service de tous. Au service de son pays et c'est naturellement qu'il mettra tout en oeuvre pour le transmettre à son successeur en bonne santé. C'est la concordance commune d'intérêts qui est l'un des secrets de la réussite du système, et cela est unique et irremplaçable.
Peut-on encore concilier modernité et monarchie, notamment en ce qui concerne les problèmes de société ?
Déjà, on peut constater que des monarchies existent en Europe et, en général, les pays concernés révèlent une adaptation plus dynamique, tant sur le plan social qu'économique. La France est très attachée à son système de protection sociale que Saint Louis aurait sûrement soutenu, lui qui, à l'époque, créait les grands hôpitaux et les premiers fonds de retraite pour les soldats. Mais pour garder cette protection, il faut être vigilant et lucide. Rien n'est pire que l'utopie. La royauté, elle, s'est construite sur du réel, c'est-à-dire, au départ, une famille, des fiefs, des communes, des artisans, des commerçants, des entrepreneurs, etc. Tout un tissu social travaillant chacun pour soi et pour le bien de tous, grâce à un contrôle minime mais efficace exercé par le minimum d'État qu'est la royauté. Ce système donnait ainsi beaucoup de libertés aux individus. Où en sommes-nous avec les libertés ?
Dans la France actuelle, quel rôle entendez-vous jouer ?
Un rôle à la fois discret et concret. [...] Que vous dire d'autre ? J'existe, je suis là et si je peux un jour oeuvrer plus concrètement pour la France, je prendrai mes responsabilités. J'ai aujourd'hui 40 ans, trois enfants, une vie active, je sens bien que ma génération et celle qui suit attendent un changement profond et pacifique."
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« Contre les élections » de David Van Reybrouck
La fatigue démocratique : le système représentatif est au bout du rouleau.
Pour David Van Reybrouck le système représentatif est au bout du rouleau et une réforme de fond s’impose au plus vite. Les éditions Actes Sud viennent de publier le livre de l’historien belge David Van Reybrouck intitulé Contre les élections. Ce livre est consacré à l’analyse de la « fatigue démocratique » qui mine notre système politique et à l’alternative réellement démocratique que pourrait être l’adoption du tirage au sort des représentants.
Le syndrome de « fatigue démocratique »
Selon une enquête récente du CEVIPOF, 69% des Français estiment que la démocratie fonctionne mal ; ce pourcentage n’était que de 48% en 2009. Par ailleurs, les niveaux de confiance dans le gouvernement (25%), les partis politiques (11%) et l’Assemblée nationale (36%) sont très faibles. Un sondage IPSOS de janvier 2014 indique que 74% de nos compatriotes se sentent manipulés par les pouvoirs publics. Enfin, l’abstention monte sans arrêt comme nous avons pu le constater lors des dernières élections municipales (près de 36%) bien qu’une très grande majorité considère que la démocratie est le meilleur système politique (88%) et que l’institution du référendum d’initiative populaire serait une bonne chose (74%).
« Et le résultat est là : les symptômes dont souffre la démocratie occidentale sont aussi nombreux que vagues, mais si l’on juxtapose abstentionnisme, instabilité électorale, hémorragie des partis, impuissance administrative, paralysie politique, peur de l’échec électoral, pénurie de recrutement, besoin compulsif de se faire remarquer, fièvre électorale chronique, stress médiatique épuisant, suspicion, indifférence et autres maux tenaces, on voit se dessiner les contours d’un syndrome, le syndrome de fatigue démocratique, une affection qui n’a pas encore été explorée systématiquement, mais dont il est néanmoins indéniable que nombre de démocraties occidentales sont atteintes. »
Notre système politique n’est pas une démocratie
Contrairement à ce qu’on entend continuellement, notre système politique n’est pas une démocratie mais un système représentatif. Sieyès, qui fut l’un des principaux théoriciens de la Révolution française, écrivit en 1789 :
« La France n’est pas et ne doit pas être une démocratie (…) Le peuple, je le répète, dans un pays qui n’est pas une démocratie (et la France ne saurait l’être), le peuple ne peut parler, ne peut agir que par ses représentants. »
Quant à Boissy d’Anglas, il déclara en 1795 :
« Nous devons être gouvernés par les meilleurs : les meilleurs sont les plus instruits et les plus intéressés au maintien des lois ; or, à bien peu d’exceptions près, vous ne Contre les élections_trouverez de pareils hommes que parmi ceux qui, possédant une propriété, sont attachés au pays qui la contient, aux lois qui la protègent, à la tranquillité qui la conserve (…) Un pays gouverné par des propriétaires est dans l’ordre social ; celui où les non-propriétaires gouvernent est dans l’état de nature. »
Depuis la Révolution, l’idée de la représentation du peuple par une caste composée des « meilleurs d’entre nous » s’est imposée et n’a été remise en question par aucune des républiques successives. David Van Reybrouck ajoute :
« La Révolution française, pas plus que l’américaine, n’a chassé une aristocratie pour la remplacer par une démocratie ; elle a chassé une aristocratie héréditaire pour la remplacer par une aristocratie librement choisie. Une aristocratie élective, pour reprendre l’expression de Rousseau. Robespierre parlait même d’une aristocratie représentative. »
La situation est la même aux Etats-Unis où les Pères fondateurs ont écarté d’emblée la démocratie et imposé un système représentatif. Ainsi, Madison considérait qu’il y avait une différence qualitative entre les gouvernants et les gouvernés et il écrivit en février 1788 :
« Le but de toute Constitution politique est, ou devrait être, d’obtenir tout d’abord pour chefs des hommes qui possèdent la plus grande sagesse pour discerner le bien commun de la société, et la plus grande vertu pour poursuivre la réalisation de ce bien (…) La méthode élective de désignation de ces chefs est le principe caractéristique du régime républicain. »
Vers la fin du système représentatif
Le diagnostic établi par David Van Reybrouck est sans appel :
« Sans une réforme drastique, ce système n’en a plus pour longtemps. Quand on voit la montée de l’abstentionnisme, la désertion des militants et le mépris qui frappe les politiciens, quand on voit la difficile gestation des gouvernements, leur manque d’efficacité et la dureté de la “correction” infligée par l’électeur à l’issue de leur mandat, quand on voit la rapidité du succès du populisme, de la technocratie et de l’antiparlementarisme, quand on voit le nombre croissant de citoyens qui aspirent à plus de participation et la vitesse à laquelle cette aspiration peut se muer en frustration, on se dit : il est moins une. Notre temps est compté. »
Le système représentatif a abouti non pas à l’aristocratie promise en 1789, c’est-à-dire au gouvernement par les meilleurs, mais à une oligarchie partisane. Ce sont en fait les partis politiques qui choisissent nos dirigeants et qui imposent à ces dirigeants la politique qu’ils doivent mener. Or ces partis politiques ne sont en rien des organisations aristocratiques mais des agrégats de carriéristes dont le niveau moyen n’est pas très élevé et qui sont sous l’influence de lobbys de toute nature (minorités sociologiques, religieuses, culturelles ou ethniques ; groupes industriels et financiers…). La très grande majorité des citoyens a bien perçu cette réalité, d’où le malaise qui gagne progressivement notre société et qui aboutira, tôt ou tard, au remplacement de ce système représentatif dont les citoyens perçoivent de plus en plus clairement les tares.
La solution du tirage au sort
Le tirage au sort des représentants et des magistrats était considéré à juste titre par les Grecs de l’Antiquité comme la seule procédure démocratique, qu’ils opposaient à la procédure aristocratique qu’est l’élection. C’est une méthode qui est utilisée chez nous pour constituer les jurys d’assises ; cette méthode a toujours donné satisfaction et il semble qu’elle bénéficie d’une réelle popularité mais nous ne savons pas ce que penseraient les Français d’une extension du tirage au sort aux institutions politiques puisque personne ne leur a jamais posé la question. Des audacieux militent en faveur du tirage au sort des membres d’une unique assemblée législative et récemment Jean-Yves Le Gallou a suggéré de remplacer les sénateurs par des citoyens tirés au sort parmi un ensemble de volontaires (c’est aussi ce que propose David Van Reybrouck pour la Belgique). Selon Jean-Yves Le Gallou, la création d’une deuxième chambre « clérocratique » devrait être complétée par l’adoption du référendum d’initiative populaire de façon à donner au peuple des moyens de sanction et de proposition.
On pourrait aussi tirer au sort un ensemble de 500.000 citoyens volontaires, choisis pour une ou deux années, qui auraient l’obligation de voter lors des initiatives populaires et des référendums « veto » (les premières permettent de soumettre au vote populaire des projets de lois élaborées par des groupes de citoyens ; les seconds permettent d’annuler des lois votées par le parlement). Une telle institution permettrait d’échapper à l’abstentionnisme qui pourrait résulter d’une fréquence trop grande des votations ; ces votations restreintes pourraient être complétées par des votations générales étendues à l’ensemble des citoyens quand le besoin s’en ferait sentir (sujets jugés très importants). Les initiatives populaires et les référendums « veto » présentent au moins quatre intérêts : le premier est de limiter l’influence des lobbys (il est impossible de corrompre 500.000 citoyens choisis pour une durée courte), le second de créer un réel contre-pouvoir (la séparation des pouvoirs n’existe pas dans notre système, parce que le pouvoir législatif est soumis au pouvoir exécutif et parce que le pouvoir judiciaire, qui n’est pas un réel pouvoir mais une des fonctions de l’exécutif, n’est pas aussi indépendant qu’on pourrait le souhaiter), le troisième de limiter le pouvoir de ces organisations oligarchiques que sont les partis politiques et le quatrième de contraindre les parlementaires à ne pas s’écarter de l’opinion publique majoritaire (à défaut de quoi, ils pourraient être sanctionnés par un veto populaire).
David Van Reybrouck semble penser que le tirage au sort des représentants pourrait être un remède suffisant au naufrage du système représentatif ; le référendum d’initiative populaire constituerait malgré tout une garantie supplémentaire parce que les représentants tirés au sort pourraient subir l’influence des lobbys aussi facilement que des représentants élus.
Bruno Guillard, 23/04/2014
David Van Reybrouck, Contre les élections,Editions Actes Sud, 2014, 220 pages
David Van Reybrouck est né en 1971. Il est spécialiste d’histoire culturelle, archéologue et écrivain.
http://www.polemia.com/contre-les-elections-de-david-van-reybrouck/
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