Ces vains reproches, notre siècle en a fait table rase ; et ce n’est pas sa plus petite gloire que d’avoir ainsi relevé les statues des génies calomniés. De beaux hommages ont été rendus à Tacite. Tout le monde connaît le dithyrambe qu’entonne M. J. Chénier ; un autre poète, Lamartine, a célébré avec non moins de magnificence et plus de justesse, ce me semble, la passion, l’énergie, la profondeur de l’historien romain :
culture et histoire - Page 506
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Dissertation sur Tacite 1 3/4
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Vincent Vauclin (MND) invité sur Radio Courtoisie samedi 27 mars

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Les Allemands, leur histoire et leurs névroses 2/2
Le conflit des générations
La VB est également le produit d'un conflit de générations, écrit Armin Mohler. Les pères, revenus des campagnes de Hitler, infatigables reconstructeurs de leur pays ravagé, se heurtent aux fils, dorlotés par les bienfaits du miracle économique. Ces enfants de l'abondance s'engouent pour une philosophie néo-marxiste qui se mue rapidement en sectarisme irréaliste, car la RFA est, avec la Suède, un des États sociaux les plus perfectionnés que l'histoire ait généré. La dimension de “lutte des classes” perd sa raison d'être dans une société où la classe ouvrière est pourvue de droits dûment consignés et pratiqués et reçoit des salaires plus que corrects.
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Dissertation sur Tacite 1 1/4
Avec Brutus mourant la liberté s’était pour jamais envolée de Rome ; avec Octave le simulacre en disparut aussi. Des monstres ou des imbéciles s’assirent tour à tour sur le trône des Césars, et la foule qui s’était ruée à la servitude aux pieds d’un Tibère venait avec le même zèle encenser les autels d’un Claude ou d’un Néron. Panem et circenses, du pain et des jeux, telle était la seule clameur qui troublait à Rome le silence à travers lequel s’acheminaient les générations. Jeunes et vieux, tous se pressaient vers l’idole régnante ; seuls, à l’écart, quelques hommes conservaient une attitude calme et digne.
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Les Allemands, leur histoire et leurs névroses 1/2

[Ci-contre : L'exode vers l'Ouest des paysans de Prusse orientale en 1945]
Vergangenheitsbewältigung, c'est un terme germanique qu'aucun francophone ne retiendra, s'il n'a pas une connaissance assez approfondie de la langue de Goethe. Que signifie-t-il ? “L'acte de vouloir surmonter le passé” ; dans le contexte de la RFA contemporaine, il s'agit de la volonté de gommer, biffer, araser des mémoires tout ce qui se rapporte objectivement au national-socialisme et aux années de guerre et traquer toutes les traces que cette idéologie et ce régime ont laissées dans la réalité allemande. Sujet généralement tabou, du moins si on veut l'aborder avec un minimum d'objectivité, la Vergangenheitsbewältigung (VB), écrit Mohler dans un brillant essai récent, est un sentiment chargé d'émotions puissantes. Mais un sentiment qui a son histoire, avant d'être devenu la routine et le lot quotidien des Allemands contemporains.
Le mirage du sensationnel
Pour Mohler, la VB est objectivement impossible à réaliser parce que le passé est bel et bien passé et que les virtuoses du camouflage, des fumigènes, auront beau jeu d'exercer leurs talents : jamais le passé d'un peuple n'a été entièrement biffé des mémoires, même si des distanciations d'inégale importance ont pu s'opérer. L'histoire referme toutes les plaies et apaise les haines. La VB a essentiellement été véhiculée par les média qui, eux, parient systématiquement sur le sensationnel, donc doivent exclure, pour des raisons pragmatiques et commerciales, toute espèce d'objectivité qui apparaîtrait fade. De ce fait, seuls ceux qui sont représentables comme “anges” à 100 % ou comme “démons” à 100 % intéresseront les média. L'homme normal, le fait banal, eux, ne sont pas instrumentalisables dans la lutte contre l'ennui et la morosité qu'engagent quotidiennement les média.
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Waterloo : La France sauvée par Wellington ?
(Les lanciers rouges contre les carrés britanniques à Waterloo, Alphonse Lalauze)Cet article a été initialement publié sur l’excellent site de Liberté politique, à visiter et soutenir
UNE LOURDE BERLINE roulait à vive allure sur la route de Bruxelles à Paris, tandis que descendait le soleil sur la plaine ensanglantée de Waterloo. L’Empereur qui avait fait trembler l’Europe pendant plus de quinze ans ne voyait même pas, sur le bord du chemin, la foule des soldats débandés qui refluait, dans le plus grand désordre, vers le sol de la patrie. Ce n’étaient partout qu’uniformes déchirés, armes jetées dans le fossé, visages poudreux et boueux maculés de sang.
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Maurras, le fascisme et le nazisme
Merci à notre ami Tony Kunter pour sa critique détaillée de l’article précurseur d’Ernst Nolte sur l’Action française. Nous la reprenons sur notre site avec plaisir.
Cet article, publié en 1961, fut certes vivement contesté dès sa parution, tant pour des raisons d’ordre scientifique que pour ses graves lacunes documentaires ; cependant la thèse qu’il présente est généralement admise depuis, sans discussion, surtout par les historiens et commentateurs qui ne connaissent pas Maurras – c’est à dire, hélas, la majorité d’entre eux.
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La table d'émeraude et le mystère du livre de Thot
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Fondements du nationalisme russe
[Ci-contre : Médaille soviétique de l'Ordre d'Alexandre Nevsky, 1942]
La Russie, dans son histoire, a toujours été étrangère aux dynamiques européennes. Son nationalisme, son idéologie nationale, sont marquées par un double jeu d'attraction et de répulsion envers l'Europe en particulier et l'Occident en général. Le célèbre slaviste italien Aldo Ferrari nous le rappelle : du Xe au XIIIe siècles, la Russie de Kiev est bien insérée dans le système économique médiéval. L'invasion tatare l'arrache à l'Occident, puis la Principauté de Moscou, en se réorganisant et en combattant les résidus de l'Empire Tatar, se veut une nouvelle Byzance orthodoxe, différente de l'Occident romain ou protestant. La victoire de Moscou amorce l'élan de la Russie vers les immensités sibériennes. De l'avènement de Pierre le Grand au règne de Catherine II et au XIXe siècle, s'opère un timide rapprochement avec l'Ouest. Pour bon nombre d'observateurs, la révolution communiste inaugure une nouvelle phase de fermeture autarcique, de désoccidentalisation, en dépit de l'origine ouest-européenne de son idéologie, le marxisme.
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Hommage à l'historien de la monarchie de Juillet 4/4
Les belles pages qu'il a écrites prêtent à des malentendus. Je ne me lasserai pas de le répéter, ni même de le démontrer, quoique ce soit très clair. Ainsi M. Thureau-Dangin signale la fermeture des salons qui résulta de la révolution, l'invasion de la rue dans les lettres, le passage d'un souffle révolutionnaire. Il a mille fois raison. Mais pourquoi s'en plaint-il ? Tout le XVIIIe siècle avait travaillé dans les salons, pour les salons, sur les salons. Le XIXe découvrit une autre matière et des sujets nouveaux. Au point de vue de l'art, est-ce bien regrettable ?
