Dès 1836, Blanqui avait déclaré dans un discours resté longtemps inédit : « Citoyens, nous avons bien moins en vue un changement politique qu’une refonte sociale. L’extension des droits politiques, la réforme électorale, le suffrage universel peuvent être d’excellentes choses, mais comme moyens seulement, non comme but ; ce qui est notre but à nous, c’est la répartition égale des charges et des bénéfices de la société ; c’est l’établissement complet du règne de l’égalité.
culture et histoire - Page 507
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Entre Séparation et Ralliement : le cas Albert de Mun.
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La droite doit cesser d’être à la remorque de la gauche pour l’éducation et la culture
Interrogée dans Politique Magazine sur la liberté scolaire, Anne Coffinier appelle la droite à reconquérir ce terrain :
La droite doit effectivement prendre le thème de l’éducation à bras le corps. Elle a cessé de penser la question éducative depuis 1984 environ, comme me le confiait un jour le député Xavier Breton, et ça se voit ! Le fait de remettre plus d’autorité et de discipline à l’école publique et de réhabiliter des méthodes éducatives structurées et enracinées dans la culture classique ne suffit pas à répondre aux défis éducatifs actuels. La droite doit cesser d’être à la remorque de la gauche pour l’éducation et la culture, si elle veut reconquérir un jour le pouvoir.
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Clarifier les fondements de l’antagonisme de classe a cependant une conséquence politique majeure : la délimitation du mouvement ouvrier naissant et l’affirmation de son indépendance politique face à la bourgeoisie républicaine. Ainsi, pendant la révolution de 1848, Blanqui soutient-il la candidature de Raspail contre celle de Ledru-Rollin : « Pour la première fois dans l’arène électorale, le prolétariat se détachait complètement comme parti politique du parti démocratique [28]. »
Quelle politique pour cette révolution inconnue qui mûrit dans la lutte des classes ? Blanqui refuse catégoriquement aussi bien l’utopie libertaire à la Proudhon, que le « marché consenti » à la Bastiat, « le plus hardi apologiste du capital ».
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Entretien : Alexandre du Cercle Richelieu (construction politique, [...] de la royauté française).
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Sainte Genevieve, l’histoire confirme la légende
Philippe Bernard est spécialiste de l’histoire de l’Église entre Antiquité tardive et haut Moyen Âge Professeur à Aix-en-Provence, fait autorité sur l’histoire de la liturgie, qu’il enseigne à l’École Pratique des Hautes Études. Il a bien voulu répondre à nos questions sur sainte Geneviève, personnage hors norme, entre religion et politique, qui eut un rôle décisif dans l’affermissement de la première chrétienté parisienne.
Propos recueillis par l’abbé G. de Tanoüarn
Pour l’historien que vous êtes, quelles sont les sources qui nous permettent de penser que notre connaissance de la vie de sainte Genevieve est objective ?
Naturellement, aucune de nos sources écrites n’est objective au sens moderne du terme. Les hagiographes du haut Moyen-Âge ne pratiquaient évidemment pas la méthode historico-critique des historiens modernes, et nul ne saurait le leur reprocher sans commettre un élémentaire anachronisme. L’auteur anonyme de la plus ancienne biographie de Geneviève écrivait vraisemblablement dans les années 520, c’est-à-dire vingt ans environ après la mort de son héroïne.
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Auguste Blanqui, communiste hérétique 3/5
La dimension éthique du socialisme, en tant que combat contre l’injustice, est aussi capitale aux yeux de Blanqui. Une de ses principales critiques contre le positivisme vise son absence de distance critique/morale devant les faits : « Le positivisme exclut l’idée de justice. Il n’admet que la loi du progrès (quand même et) continu, la fatalité. Chaque chose est excellente à son heure puisqu’elle prend place dans la série des perfectionnements (la filiation du progrès). Tout est au mieux toujours. Nul critérium pour apprécier le bon ou le mauvais [20]. »
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Le processus historique n’est pas, pour le fondateur de la Société des saisons, une évolution prédéterminée, mais un mouvement ouvert, qui revêt, à chaque moment critique, la forme d’une décision, d’une bifurcation à la croisée des chemins. Selon une belle image de son biographe Gustave Geffroy, « Blanqui installait à un carrefour de Révolution le visible et attirant drapeau de son incertitude ». L’histoire humaine peut donc conduire aussi bien à l’émancipation qu’à la catastrophe : « L’humanité n’est jamais stationnaire. Elle avance ou recule. Sa marche progressive la conduit à l’égalité. Sa marche rétrograde remonte, par tous les degrés du privilège, jusqu’à l’esclavage personnel, dernier mot du droit de propriété. Avant d’en retourner là, certes, la civilisation européenne aurait péri. Mais par quel cataclysme ? » C’est déjà, avec un demi-siècle d’avance, l’idée de l’alternative « socialisme ou barbarie » énoncée par Rosa Luxemburg [7]. Dans une conversation de 1862 avec Théophile Silvestre, Blanqui insistait à nouveau sur son refus de toute conception linéaire du temps historique : « Je ne suis pas de ceux qui prétendent que le progrès va de soi, que l’humanité ne peut pas reculer. […] Non, il n’y a pas de fatalité, autrement l’histoire de l’humanité, qui s’écrit heure par heure, serait tout écrite d’avance [8]. »
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Il existe, dans l’histoire du socialisme français, un courant souterrain, hérétique, marginalisé et refoulé. Il constitue une sensibilité occultée parmi les tendances qui ont prévalu dans la gauche de la fin du XIXe siècle à aujourd’hui – tendances représentées par les couples rivaux et complémentaires Jaurès et Guesde, Blum et Cachin, Mollet et Thorez, Mitterrand et Marchais. Si l’on envisage l’histoire du socialisme sous l’angle de la coupure entre une « première » et une « deuxième » gauche – l’une centraliste, étatiste, anticapitaliste, l’autre plus sociale, réformatrice, démocratique –, il s’agirait d’une « troisième gauche » beaucoup plus radicale, qui est restée, depuis toujours, hors du jeu politique, parlementaire et ministériel.
Il ne s’agit pas d’un groupe ou d’une tendance organisée, encore moins d’un parti : tout au plus d’une constellation intellectuelle et politique, dont les étoiles les plus visibles sont Auguste Blanqui, Georges Sorel, Charles Péguy et Bernard Lazare. En essayant de redécouvrir cette « tradition cachée » du socialisme français, escamotée aussi bien par le silence des uns que par les tentatives de « récupération » des autres – par exemple celle (qui a fait long feu) de la « deuxième » gauche de s’approprier Sorel –, nous n’avons nullement l’intention de proposer une nouvelle orthodoxie à la place de celles qui existent déjà. Ce serait d’ailleurs impossible, tant ces penseurs présentent entre eux autant de différences que d’affinités.
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Avec Raspail, pour les Bourbons d’Écosse
Raspail n’est pas un homme de dogmes, mais un gentilhomme de principes. Tenue, geste et attitude, voilà les maitres mots de son œuvre. Avec panache, c’est le principe royal qu’il tente de ressusciter à travers Le Roi est mort, vive le roi !.
Une belle réédition de son Roi au-delà de la mer (Via Romana)
Au siècle de Louis XV les tuniques rouges patrouillaient en Écosse. La fidélité des Jacobites aux Stuarts était une foi proscrite. Leurs princes vivaient en exil en France ou en Italie. Alors, dans les banquets, lorsqu’il fallait porter le toast règlementaire à l’usurpateur, nos rebelles en tartan faisaient discrètement passer leur verre au-dessus d’une carafe d’eau, rendant ainsi hommage non au souverain félon, mais au prince légitime : le roi au-delà de la mer.