Qu’aimaient nos souverains, à titre personnel, en matière d’art, de littérature ou de science ?
Dans une thèse devenue classique, Les Deux Corps du roi, l’historien allemand Ernst Kantorowicz, étudiant les fondements symboliques du pouvoir à l’ère médiévale, distinguait le corps humain du souverain, terrestre et mortel, du corps politique qu’il incarnait, qui dépassait sa personne et qui était, lui, immortel. Jean-François Solnon, un spécialiste de l’Ancien Régime, introduit une distinction analogue en analysant le goût des rois en matière d’art, d’architecture, de littérature ou de musique : au-delà des pratiques de cour auxquelles ils étaient astreints, au-delà de leur politique de mécénat, quelles étaient les inclinations intimes des monarques ? L’historien s’emploie à répondre à cette question en nous livrant, des Valois aux Bonaparte, une synthèse qui manquait sur le sujet