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culture et histoire - Page 928

  • Education & Ecriture inclusive • Vous aimez Proust ? Vous allez adorer ça

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    2211555907.jpgPar Claire Polin, Présidente de SOS Éducation
    Vous aimez Proust ? Vous allez adorer ça :

    « En réalité, chaque lecteur·rice est quand il·elle lit, le·la propre lecteur·rice de soi-même. » (Le temps retrouvé)
    Vous admirez Molière ? Vous allez être séduits par :

    « Un·e sot·tte savant·e est sot·te plus qu’un·e sot·te ignorant·e. » (Les femmes savantes
    Vous admirez Victor Hugo ? Vous allez apprécier :

    « La moitié d’un·e ami·e, c’est la moitié d’un·e traitre·esse. » (La légende des siècles
    Si rien n’est fait, si nous gardons le silence, si nous refusons de regarder en face ces graffitis de bas étage, voilà ce qui nous attend ! 
    Cette machine à fabriquer des crétins a un nom : l’écriture inclusive.
    Elle se définit elle-même comme une « graphie non-sexiste ». Parce que dans la langue française, on dit que le « masculin l’emporte sur le féminin » les dévots du féminisme voient dans cette règle une insulte insupportable faite aux femmes soumises à un affreux sexisme langagier. On réécrira donc Proust, Molière et Victor Hugo en novlangue pour les châtier d’avoir été des chauvinistes mâles. Sans oublier George Sand, Simone Weil et même Simone de Beauvoir (grand papesse du féminisme pourtant !) toutes coupables d’avoir baissé la tête sous le joug masculin.
    Les promoteurs de l’écriture inclusive veulent imposer le « point milieu » pour créer des mots androgynes.
    Par exemple, selon ces idéologues, vous ne devrez bientôt plus écrire « les électeurs » mais les « les électeur·rice·s »… Vous pourrez également vous extasier sur les autrices et autres travailleur·euse·s !
    Cela pourrait faire sourire, s’il s’agissait d’une coquetterie de mauvais goût ou d’une mode excentrique.
    Mais c’est bien plus dangereux.
    Il s’agit en réalité d’une véritable tentative de prise de pouvoir. 

    En changeant les mots et la manière de les écrire, les promoteurs de l’écriture inclusive veulent faire main basse sur la manière même de penser.

    Et ils visent particulièrement les enfants, plus malléables. 

    OUI, JE M’ENGAGE CONTRE L’ÉCRITURE INCLUSIVE

    Ils veulent détruire notre langue et notre héritage culturel

    L’écriture inclusive est le fruit d’une union, hélas fertile entre des féministes hystérisées et des pédagogues militants, sectaires et intolérants. Il y a de cela quelques années, ils avaient essayé d’obtenir la suppression de l’épreuve de français au brevet. Leur argument était le suivant : cette épreuve discriminait les enfants de familles immigrées dont le français n’était pas la langue maternelle ! Une incursion en Absurdie qui souleva un tel tollé que ces handicapés de la pensée firent machine arrière.
    Ils reviennent à la charge, avec plus de succès, hélas en brandissant l’écriture inclusive. Cette dernière ne s’avance pas seule. Elle est accompagnée par une grande sœur un peu plus âgée qu’elle : « la féminisation de l’écriture ». 
    Ainsi doivent être proscrites des expressions telles que « il fait beau » ou « que reste-il ?». Ce « il » odieux et dominateur servirait à assujettir durablement les femmes. On écrira donc : « elle fait beau » et « que reste-t-elle ? ».
    Vous n’en croyez pas vos yeux ? 

    Jetez un œil sur les livres d’Isabelle Alonso écrits en « langue féminisée ». Ils ont été publiés par les éditions Héloïse d’Ormesson. Vous aurez un petit aperçu du désastre. 
    L’écriture inclusive et féminisée a ses grands prêtres et ses grandes prêtresses. Une partie d’entre eux siègent rue de Grenelle au ministère de l’Éducation nationale. Cela paraît fou mais c’est de là que partent la plupart des attaques sournoises et insidieuses contre la langue française. Nombreux par ailleurs sont les servant·e·s de cette religion réputée très tendance. On les trouve dans les médias, dans l’édition et dans les écoles. 
    Des pères Ubu, des mères Ubu bien plus grotesques que les créatures inventées par le génial Alfred Jarry. 
    Le but poursuivi par ces adorateurs de Sainte-Analphabète est de déposséder les habitants de notre pays de leur identité. Ce qui fonde notre appartenance à un peuple, à une nation, c’est bien sûr une mémoire historique commune mais aussi,et peut-être avant tout une langue. Faire disparaître le français est le but avoué, et non avouable des tricoteurs et tricoteuses du point médian. 
    Ainsi, c’est voulu, un peuple doit cesser d’exister. Pour être remplacé par des individus privés de toute identité et de toutes caractéristiques propres. Un monde orwellien de consommateurs voués à se précipiter sur les têtes de gondole des supermarchés mondialisés pour y acheter des produits « made in nulle part ». 

    OUI, JE M’ENGAGE CONTRE L’ÉCRITURE INCLUSIVE

    Ils organisent un grand lavage de cerveau

    Il faut commencer tôt pour fabriquer des zombies dociles. À l’école. Les éditions Hatier soucieuses de se conformer à l’air du temps viennent de publier un manuel pour les enfants de CE2. Voilà comment on y raconte notre Histoire. 

    « Grâce aux agriculteur·rice·s, aux artisan·e·s et aux commerçant·e·s, la Gaule était un pays riche. »

    Hatier édite également le célèbre Bescherelle. On attend avec un intérêt certain les prochaines éditions !
    Très critiqué, Hatier se défend. La langue, selon ces éditions doit s’adapter au nouvel environnement et « au monde qui change ». Peut-être que pour tenir compte de la diversité de nos territoires, cette vénérable maison prépare-t-elle des manuels en argot des cités, destinés aux établissements classés ZEP ? 
    Mais il y a scandale plus grand encore. 314 professeurs ont signé une pétition sur Internet dans laquelle ils refusent d’enseigner la grammaire française.
    Ils annoncent leur volonté d’enseigner dorénavant l’écriture féminisée.
    Ils disent vouloir aussi imposer à l’école la règle de proximité qui consiste à accorder les mots concernés… avec le terme le plus proche !
    Ainsi, selon eux, plutôt que d’écrire « les maîtres et les maîtresses engagés », il faudrait écrire « les maîtres et les maîtresses engagées ». 
    Nous nous sentons donc autorisés à écrire, s’agissant des 314 : « ces maîtres et ces maîtresses sont des idiotes ». Si le ridicule tuait encore en France, ces enseignants seraient morts depuis longtemps… On peut en rire. Mais c’est de pleurer qu’on a envie. Les professeurs, signataires de la pétition, sont payés avec nos impôts. Ça leur crée quelques obligations à notre égard.
    Ils sont également fonctionnaires de l’Éducation nationale, et c’est ce ministère qui fixe les programmes : l’écriture féminisée n’y figure pas ! Ils se placent donc dans l’illégalité la plus totale. Il nous parait inimaginable que les rectorats dont ils dépendent ne les rappellent pas à l’ordre, en leur précisant qu’ils doivent enseigner le français, pas leur lubie imbécile. 

    OUI, JE M’ENGAGE CONTRE L’ÉCRITURE INCLUSIVE

    Ils n’avancent pas seuls

    Ces enseignants et les éditions Hatier sont assurés du soutien enthousiaste de Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat à l’égalité femmes-hommes. 
    Françoise Nyssen, ministre de la Culture, a quant à elle déclaré dans le journal le Point : « Comment cette écriture serait-elle compréhensible par des enfants en difficulté d’apprentissage comme les enfants dyslexiques ? ». Une argumentation consternante. Les enfants dyslexiques ? Mais non, madame la Ministre, pas seulement les enfants dyslexiques ! Tous les enfants !
    On s’étonnera qu’une femme aussi cultivée ne se soit pas avisée que l’écriture inclusive qu’elle critique si mollement, représente une absurdité unique dans l’histoire de l’humanité. On a connu des parlers, des dialectes, des patois qui ne s’écrivaient pas. Mais jamais, au grand jamais on n’a vu une écriture qui ne se parle pas. Essayez de parler « inclusif » pour voir ! 

    OUI, JE M’ENGAGE CONTRE L’ÉCRITURE INCLUSIVE

    L’Académie Française est avec nous !

    Fort heureusement, L’Académie française a dit, dans un texte où chaque mot a été pesé, ce qu’il fallait dire sur ce qu’elle appelle un « danger mortel ».

    « Prenant acte de la diffusion d’une "écriture inclusive" qui prétend s’imposer comme norme, l’Académie française élève à l’unanimité une solennelle mise en garde. La démultiplication des marques orthographiques et syntaxiques qu’elle induit aboutit à une langue désunie, disparate dans son expression, créant une confusion qui confine à l’illisibilité. (…) Plus que toute autre institution, l’Académie française est sensible aux évolutions et aux innovations de la langue, puisqu’elle a pour mission de les codifier. En cette occasion, c’est moins en gardienne de la norme qu’en garante de l’avenir qu’elle lance un cri d’alarme : devant cette aberration "inclusive", la langue française se trouve désormais en péril mortel, ce dont notre nation est dès aujourd’hui comptable devant les générations futures. »

    Voilà où nous en sommes. 
    Comme le résume Madame Hélène Carrère d'Encausse  : « Cette écriture prend en otage les écoliers pour transformer notre langue à des fins idéologiques ! »

    Agissons ensemble, dès maintenant !

    Face à cette attaque — frontale et explicite ! — nous devons réagir tout de suite, pour le bien de nos enfants et petits-enfants.
    Vous et moi, et tous les membres de SOS Éducation devons absolument mettre toute notre énergie dans ce combat.

    C’est pourquoi nous lançons aujourd’hui cette grande pétition nationale : « Non à l’écriture inclusive ! ». 

    Je vous invite à signer cette pétition dès maintenant en cliquant ici : 

    OUI, JE M’ENGAGE CONTRE L’ÉCRITURE INCLUSIVE

    Je sais que le ministre actuel est de notre côté. Il a même pris position contre cette initiative. Mais vous savez bien qu’il ne pourra pas faire grand-chose s’il n’est pas soutenu par un large mouvement populaire. Les promoteurs de la destruction de notre langue sont en effet très actifs et bien organisés. Ils sont présents au sein de l’Éducation nationale, dans les académies, chez les grands éditeurs, à la Mairie de Paris… et tentent de répandre leur lubie pseudo-féministe auprès du plus grand nombre.
    Alors, signez cette pétition, et partagez-là à l’ensemble de vos contacts pour garantir la réussite de cette action. 
    Votre signature est très importante pour nous permettre de soutenir la position du Ministre Jean-Michel Blanquer, et de définitivement bannir l’écriture inclusive dans les écoles.
    Par avance, un grand merci de votre soutien et de votre action pour nos jeunes. 

    OUI, JE M’ENGAGE CONTRE L’ÉCRITURE INCLUSIVE 

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • Le bac selon Jean-Michel Blanquer ? Une coquille vide

    De Claude Meunier-Berthelot pour les lecteurs du Salon beige :

    6a00d83451619c69e201bb09dbd90d970d-800wi.jpgUne illusoire consultation

    Le ministre de l’Education Nationale a lancé le 13 novembre 2017, une soi-disant consultation nationale en vue d’une réforme du baccalauréat.

    Nous connaissons déjà trop bien la formule consistant à prétendre procéder à une consultation de la « communauté éducative » - enseignants, parents, représentants des lycéens et toutes institutions intervenant dans le système éducatif français - quand se profile une réforme qui constitue une étape majeure dans  la destruction du système éducatif et ceci, dans le but de prétendre à une onction populaire alors que les réponses sont connues avant même que les questions n’aient été posées et correspondent. sans coup férir à ce qui avait été envisagé  au départ.

    C’est ainsi que Claude Allègre – maître ès désinformation - nous avait déjà joué « la grande scène du 2 » lorsqu’il a adopté la « charte pour bâtir l’école du XXIème siècle » qui  a révolutionné le système scolaire en lieu de vie (cf. « le trompe-l’œil de l’éducation» - Editions des Trianons - 2000) et sur laquelle s’appuient tous les ministres depuis, Vincent Peillon ne s’en est pas privé non plus lorsqu’il a mis la dernière main à la mise en œuvre de cette charte par la « loi de refondation de l’Ecole » du 7 juillet 2013.

    Le système a tellement bien marché, que JM.BLANQUER n’hésite pas à l’utiliser.

    Un résultat connu d’avance

    Il est donc possible et même certain de savoir dès maintenant ce que sera le « bac nouveau »… pas encore arrivé, mais qui ne saurait tarder : le résultat de la consultation est déjà annoncé pour février, pour un bac nouveau en 2021 « avec des « répercussions » - est-il dit - sur la classe de 2nde dès la rentrée 2018, sur la 1ère en 2019, et sur la terminale en 2020 » et la disparition des filières L,S, et ES.

    Une réforme anticipée

    En réalité, le « bac nouveau » n’est pas une soucoupe volante qui vient se poser fortuitement sur le système scolaire tel qu’il existe aujourd’hui mais résulte d’une totale et préalable refonte des « programmes » des lycées dont la mise en œuvre doit se faire en 2nde dès la rentrée 2018 et  qui s’inscrit dans le prolongement de celle des collèges, « programmes » désormais appelés « parcours » basés sur l’ « interdisciplinarité », c’est-à-dire sur la disparition de la transmission des savoirs remplacée par des activités choisies par l’élève, en conséquence de quoi, il n’est plus possible de soumettre les candidats à des épreuves du bac par matière telles qu’elles existent aujourd’hui. Cette refonte des programmes avec la disparition de la transmission des savoirs est la cause de la réforme du bac et non l’inverse.

    Le bac nouveau n’est donc pas destiné à redonner un second souffle au bac, mais à le dénaturer pour couronner l’anéantissement du lycée-lieu d’instruction métamorphosé en lycée-lieu de vie où les programmes disparaissent faisant place à des « parcours » propres à chaque élève.

    Les objectifs affichés ?

    Mais  le ministre se garde bien de nous exposer les tenants et aboutissants de cette réforme, claironnant qu’« il faut retrouver l’utilité profonde du baccalauréat en en faisant un tremplin pour la suite du parcours de l’élève ». Objectif fourre-tout et passe-partout !

    Le contenu du bac ?

    Le contenu du bac corrobore cet anéantissement du lycée-lieu d’instruction. En juin dernier, il a été prétendu par Macron, que le bac comporterait ( mais ne comportera pas) quatre épreuves finales pour quatre matières que le candidat choisirait (mais ne choisira pas). Les autres matières seraient (et seront) évaluées par le contrôle continu. Le contrôle continu ? c’est l’auberge espagnole !

    Pour ce qui est des prétendues quatre matières finales, est posée la question de savoir comment les lycéens « choisiraient » ces quatre matières ?

    Les candidats choisiraient leurs matières ?

    Si le candidat choisit ses quatre matières, il ne s’agit donc pas de matières pré-établies et fondamentales  comme le français ou les mathématiques, pour ne parler que de celles-ci. Mais pire encore, la question suivante qui est posée apporte la preuve de la disparition de tout enseignement y compris de celui des disciplines fondamentales.

    Ainsi est posée la question de savoir :

    • si les candidats continueraient à être orientés fin de première vers des « séries » telles que celles qui existent aujourd’hui,
    • ou s’ils auraient une autonomie de choix leur permettant de « panacher » leurs matières de bac en fonction de leur projet d’avenir.

    C’est forcément la 2nde proposition qui s’appliquera. En effet, pour ce qui est de l’orientation fin de première vers des « séries » , il n’en est pas question :   la disparition envisagée des filières L, S et ES sera ,  JM. BLANQUER a beau prétendre que ce n’est qu’une option, dans le cadre de cette destruction de l’institution scolaire, la disparition des filières est inéluctable.

    Une seule épreuve pour quatre matières

    Pour ce qui est de l’autonomie de choix permettant aux candidats de « panacher » leurs matières de bac en fonction de leur projet d’avenir, cette solution s’imposera forcément car que signifie  « panacher » ses matières ?

    Tout simplement, que les activités réalisées en remplacement des cours sont censés permettre d’instruire les élèves dans différentes disciplines à la fois –  ce que le système appelle « interdisciplinarité » . La présentation des activités réalisées constituera une seule épreuve du bac censée « panacher les quatre matières » et sans qu’il y ait obligation de résultat : l’élève exposera  ce qui est appelé son « parcours »  qui sera personnel. Voilà le bac nouvelle formule !

    En rupture ou en continuité, Monsieur Blanquer ?

    Faut-il rappeler que, le 13 octobre 2009, lors d’un discours à l’Elysée sur la réforme des lycées sur laquelle repose la réforme du bac aujourd’hui,  Nicolas Sarkozy avait annoncé froidement : « …nous allons casser, mais casser(sic) une fois pour toutes, cette hiérarchie implicite des voies et des séries qui mine (?) le lycée républicain …», discours correspondant aux nouveaux programmes  concoctés par le ministre de l’Education Luc Chatel qui, le 19 novembre 2009, avait annoncé lui aussi, sans ambages  : « Un enseignement transversal d’histoire des arts, porté par toutes les disciplines, est introduit à tous les niveaux du lycée à l’occasion de la réécriture des programmes des disciplines fondamentales (histoire, français, sciences… )…cet enseignement fera l’objet d’une évaluation au bac… », ce qui, en clair, signifie « suppression des heures d’histoire, de français, de sciences », disciplines censées être infusées au cours d’un enseignement transversal d’histoire des arts  qui ne sera en réalité, qu’une activité au cours de laquelle l’élève sera censé s’instruire dans ces différentes disciplines à la fois et  évaluée dans le cadre du « bac ».

    Alors, Monsieur Blanquer, cette réforme du bac est-elle la marque d’une rupture avec vos prédécesseurs ou celle d’une continuité ?

    Conclusion

    Jusqu’à quand allez-vous continuer à berner les Français, persistant à vouloir faire croire que vous vous démarquez des précédents ministres de l’Education et que vous voulez restaurer une Ecole de qualité pour nos enfants ? La preuve est faite que cette réforme était  « dans les cartons »  et que vous nous les déballez ! En réalité, vous faîtes partie de la lignée indigne des fossoyeurs de l’Ecole de la République puisque votre bac n’est et ne peut être qu’une coquille vide. Et s’impose à l’esprit ce que proclamait en « bon » révolutionnaire, votre maître à penser sans doute, Lénine : « le mensonge est sacré, la tromperie doit être notre arme principale », et aussi « gardez la coquille, videz-là de sa substance ».

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Un dictionnaire du conservatisme pour détricoter la modernité

    6a00d83451619c69e201b7c9387c03970b-250wi.jpgChristophe Boutin, Frédéric Rouvillois et Olivier Dard publient aux éditions du Cerf un dictionnaire du conservatisme, d’Abstraction à Zouaves pontificaux, de Jean-Paul II à Benoît XVI (mais pas François), du Tea Party à Sens Commun (mais ni FN ni LR), on y trouve des entrées aussi diverses que "la Manif Pour Tous", "Subsidiarité", "Transhumanisme", "Louis Veuillot" et "Jacques Perret"...

    Ce dictionnaire auquel ont collaboré une centaine d'intervenants, dont certains bien connus de ce blog, évoque des hommes, des valeurs (Équilibre ou Honneur), des moments historiques (monarchie de Juillet ou Révolution), des institutions (Institut ou Sénat), des perspectives futures (développement durable ou transhumanisme) comme des mythes (Antigone ou Père). 

    C'est Chantal Delsol qui a eu la charge de l'entrée "Famille". Extrait :

    "Le commencement de la période moderne voit se déployer des récusations acerbes de l'institution familiale. Celle-ci repose nécessairement sur la hiérarchie et sur l'inégalité, pour des raisons bien compréhensibles de différence d'âge et d'expérience - c'est la loi du genre de toute transmission. Or la modernité s'affaire à mettre en cause toutes les inégalités. Chez les idéologues des révolutions modernes (de 1789 à 1917), la société parfaite se compose d'égaux, et les institutions génératrices d'inégalités sont considérées comme des étapes historiques, appelées à disparaître autant qu'elles sont apparues. De Sade à Engels, on s'applique à montrer le caractère transitoire d'une institution considérée comme obsolète. C'est bien pour mettre un terme aux errements de la famille que Sade en appelle à la prostitution généralisée et que Staline parvient à enlever deux millions d'enfants à leurs parents pour les élever dans des orphelinats d'Etat (le communisme en fera autant partout, en témoigne le sort réservé aux enfants grecs après la Seconde Guerre mondiale). Les inspirateurs et continuateurs des révolutions idéologiques ont tendance à penser que m'institution familiale ayant produit certains vices humains, sa disparition effacerait ces vices (comme il en va de l'Etat ou de la propriété privée).

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Journal Présent : 35 bougies et 9000 cartouches – par Francis Bergeron

    present_35_ans.jpg

    J’ai sous les yeux le numéro de Présent des 1er et 2 janvier 1986. Il porte le numéro 989. Il est illustré par un dessin de Chard : « On tient le bon bout », nous dit un petit personnage appelé Dupont, coiffé d’un béret. François Brigneau, qui partage à l’époque la direction politique et la direction de la rédaction avec Jean Madiran, assure la « chandelle » de ce numéro pour dire aux lecteurs : « Présent entre dans sa cinquième année. C’est un bel âge. Rares étaient ceux qui croyaient que nous l’atteindrions. Ils nous voyaient emportés au galop d’une maladie du premier âge et il n’y aurait pas eu grand monde pour suivre le petit cercueil de bois blanc au cimetière des espérances mortes. »

    Que dire alors de ce Présent numéro 9 000, qui va entrer dans sa 36e année d’existence ? Deux ou trois choses qui méritent d’être rappelées.

    D’abord cette pérennité exceptionnelle : votre quotidien Présent va donc dépasser la durée de vie d’un autre quotidien, celui qui était la référence absolue pour François Brigneau et Jean Madiran : L’Action française, celle de Maurras, Bainville et Daudet. Et pour le coup, je pense que les fondateurs eux-mêmes n’imaginaient pas une telle longévité pour Présent.

    Ensuite, la fondation de Présent a correspondu à un moment de l’histoire de notre pays particulièrement inquiétant, avec le retour au pouvoir des communistes, dans les valises de Mitterrand, 35 ans après la fin de la guerre. Pouvait-on alors imaginer que, 35 ans plus tard, les menaces sur l’identité française, certes différentes, seraient plus graves encore, et multiformes ? « Mariage » homo, PMA et adoption d’enfants, islamisation, dhimmitude et terrorisme, errances papales et christianophobie ; et, malgré cela, la déception des présidentielles du printemps dernier. Les civilisations sont mortelles, rappelait Jean-Marie Bastien-Thiry, lors de son procès.

    Comme lors de l’avant-guerre de 14 avec L’Action française quotidienne, comme en 1981 avec les communistes au pouvoir, un sursaut est nécessaire, la résistance doit se muscler. Et Présent tiendra son créneau, avec sa provision de cartouches.

    Présent doit peser plus lourd et son influence doit progresser

    Mais le dernier point qui mérite d’être rappelé, c’est que Présent, dans son effort actuel, ne peut compter que sur vous, sur ses lecteurs. Nous savons ce que nous vous devons. Le talent, le dévouement, les sacrifices des collaborateurs du journal ne pourraient rien si vous ne répondiez pas présent à Présent. Présent doit peser plus lourd et son influence doit progresser encore, pas seulement dans notre camp.

    Mais Présent est fragile financièrement. Plus que cela, Présent est en risque. Comme toujours, nous diront nos plus anciens lecteurs, qui se souviennent des appels fréquents de Jean Madiran, et qui rappellent aussi que L’Action française de Charles Maurras vivait de sa « souscription permanente ».

    Mais permettez-moi de vous dire que les temps sont plus durs, aussi : les abonnements internet qui se substituent progressivement aux abonnements papier (les retards dans la distribution postale n’y sont pas pour rien) n’apportent pas le même niveau de marge à l’entreprise Présent. Et l’équilibre financier, rétabli depuis quatre ans seulement, est à la merci du moindre incident : un procès, la défaillance d’un fournisseur, une augmentation de charges imprévue…

    Alors que Noël approche et que nous fêtons ce 9 000e numéro en famille, c’est-à-dire avec vous, nos lecteurs et amis, et tous ceux qui nous ont envoyé un message d’amitié que vous lirez dans ces pages, offrez à vos proches un abonnement à Présent. Au plaisir d’offrir, vous ajouterez le plaisir et la nécessité d’afficher vos convictions, grâce à Présent.

    Francis Bergeron

    Article repris du quotidien Présent

    https://fr.novopress.info/