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culture et histoire - Page 929

  • Johnny le Gaulois

    Le billet de Patrick Parment

    1097517422.jpgC’est l’histoire d’un mec ! Un rockeur de guinguette comparé à Elvis Presley, l’idole absolue ! Oui mais voilà, Johnny c’était notre rockeur à nous au pays des fromages qui puent et de la baguette de pain. Johnny n’a jamais été mon idole, loin s’en faut. Mais force est de reconnaître que par ses chansons, il a accompagné cinquante ans durant toutes les mutations de la société française. Il avait le chic pour saisir l’air du temps et rebondir au bon moment. Cent fois sur le métier, il a remis l’ouvrage. Et ses fans ne l’ont jamais abandonné. D’un tempérament hors norme, il a brûlé la vie par tous les bouts. Il a tout eu, s’est tout offert, maisons, voitures, motos, femmes, alcool, drogue et tous ceux qui l’ont côtoyé précisent bien que c’était un ami généreux. Le timide qu’il était n’était pas un intello, mais plutôt son contraire, et il avait l’instinct du peuple qui l’a toujours porté à fréquenter plutôt les Giscard, Chirac et Sarkozy que les Mitterrand, Bernard-Henri Lévy et toute la racaille gauchiste. Dans une France où il est de bon ton d’être de gauche – surtout dans le showbizz – et de chialer sur tout, de se plaindre de tout, il a assumé ses choix de brave et rugueux Gaulois. Car au fond, Johnny était un vrai Celte, bagarreur, dur à la douleur, bosseur… et bringueur.

    Salut l’artiste et merci pour tout.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • JEAN D’ORMESSON, IMMORTEL

    « Il faut aller à la vérité de toute son âme. » C’est par cette citation de Platon que s’ouvre Je dirai malgré tout que cette vie fut belle, l’un des innombrables livres-testaments que publia le prodigue Jean d’Ormesson au soir de sa vie. C’est aujourd’hui le sort qui est le sien : rencontrer La Vérité, avec toute son âme. Jean d’O est mort cette nuit, tué par une faiblesse de l’organe qui le définissait le mieux : le cœur.

    Écrire sur Jean d’Ormesson, c’est un petit peu comme peindre le portrait de Rembrandt : c’est impossible et quasi insultant. Alors choisissons d’égrener des souvenirs.

    Jean d’O, c’est Apostrophes. L’homme encore de droite tendance Figaro qui brillait souvent par son intelligence, par sa cuistrerie parfois, par ses yeux pétillants toujours. La rencontre entre un écrivain – par essence reclus dans son cabinet d’écriture – et le grand, très grand public de la télévision.

    Jean d’O, c’est l’Académie française. Devenu immortel à 48 ans, il fut pour beaucoup – encore dans le grand public – l’icône, la vitrine de cette vénérable institution. Il y fut un avocat intraitable de l’ouverture aux femmes, réussissant finalement à faire passer l’habit vert à Marguerite Yourcenar.

    Jean d’O, c’est surtout Au Plaisir de Dieu. Un titre, deux mots fondamentaux pour comprendre le personnage. Épicure et la transcendance. Jouir et prier. Rire et pleurer, sans jamais oublier d’espérer. « Au Plaisir de Dieu » est un chef-d’œuvre, son chef-d’œuvre. Une fresque qui raconte en filigrane la perte de Saint-Fargeau, la perte des valeurs familiales, la perte des rentes, la perte d’une certaine France.

    Plus personne ne lit. Aujourd’hui, dans les librairies de gare, se vendent comme des petits pains d’idiots manuels de la réussite, parce que les gens vont mal et que seules les femmes lisent encore des livres. Mais quels livres ! « 50 nuances » de rien du tout. 

    On devrait forcer les hommes, les garçons, à lire les classiques français du XIXe. Et puis à lire Jean d’O. Parce qu’on est une personne plus aboutie si l’on a déjà lu Flaubert. Et parce qu’on ne peut comprendre le pays réel si l’on n’a pas lu Au Plaisir de Dieu.

    En 2012, dans un entretien pour Nice-Matin, Jean d’Ormesson évoquait sa fin :
    « Je me considère comme un “catholique agnostique”. Je ne sais pas si Dieu existe, en tout cas je l’espère.
    – Que souhaitez-vous lui entendre vous dire quand le jour arrivera ?
    – Je te pardonne ! »

    Si le plaisir et les instants de bonheur qu’on a donnés aux autres pèsent un peu dans la balance, nul doute que le Père recevra son fils Jean avec mansuétude.

    L’homme des mots s’est tu. À notre tour de nous taire. Et de prier pour lui.

    http://bvoltaire.com/jean-dormesson-immortel/

  • Le légionnaire romain (Marc Landelle)

    LE_LEGIONNAIRE_ROMAIN.jpgMarc Landelle, agrégé et docteur en histoire ancienne, a soutenu à l’Université Paris-Sorbonne une thèse sur les magistri militum, généraux romains de la fin de l’Antiquité romaine.

    Voici son premier livre qui s’attache à décrire ce que fut la vie du légionnaire romain à l’époque de la chute de la République, quand le contrôle des armées devint un enjeu politique essentiel. L’ouvrage n’aborde que les guerres qui furent menées par les Romains contre des peuples extérieurs, en laissant de côté les guerres civiles qui ont opposé des troupes romaines entre elles.

    Les Romains eurent de nombreuses occasions de faire la démonstration de leur savoir-faire militaire au cours du 1er siècle av. J.-C. : après avoir conquis aux siècles précédents l’Espagne et la Grèce, après avoir pris pied en Afrique du Nord, il leur revint de pacifier la Méditerranée, conquérir l’Asie, la Palestine et l’Egypte.

    L’auteur prend soin de rappeler brièvement le contexte politique et diplomatique dans lequel ces opérations prirent place, avant de s’intéresser à la condition matérielle et sociale du légionnaire romain, à son recrutement et son armement longuement détaillé.

    L’ouvrage réserve une part importante à l’analyse de la tactique en vigueur au sein des légions romaines.

    Comme dans la plupart des ouvrages de la collection Illustoria consacrée à l’histoire militaire, un cahier illustré de seize pages permet grâce à des cartes et des dessins de mieux cerner les tenues, armements et tactiques décrites dans les pages de ce livre. Un lexique vient compléter l’ouvrage.

    Le légionnaire romain, Marc Landelle, éditions Lemme, collection Illustoria, 104 pages, 17,90 euros

    A commander en ligne sur le site de l’éditeur

    http://www.medias-presse.info/le-legionnaire-romain-marc-landelle/84470/

  • « Tout nous fait tourner notre regard vers l’Europe » (entretien avec Gwendal Crom)

     Europe Maxima : Pouvez-vous vous présenter ? Qu’est-ce qui vous a amené à vous investir (méta)politiquement ?

    Gwendal Crom : Je me nomme Gwendal Crom, j’ai la trentaine, je suis ingénieur et journaliste de formation. Je me suis investi métapolitiquement après la mort de Dominique Venner. Le destin a voulu que le jour du sacrifice de l’auteur du Samouraï d’Occident, je sois au Japon en train de lire Les pensées de Marc-Aurèle. Je ne connaissais pas Dominique Venner et n’avais jamais lu un de ses ouvrages. J’avais déjà les idées qui sont les miennes aujourd’hui mais je m’étais toujours tenu à l’écart de ce milieu. Revenu en Europe, le geste et les derniers textes de Dominique Venner me revenaient sans cesse. Il fallait sortir de ces « ambiguïtés toxiques » disait Venner. J’ai réuni mes plus proches amis et j’ai fondé avec eux un cercle de réflexion identitaire. Notre but était d’interroger la grande Tradition européenne au moyen de « critiques positives » des œuvres de cette Tradition. Ceci afin d’en tirer les idées efficientes, positives nous renseignant sur elle et les solutions qu’elle peut apporter aux défis de notre époque. Ainsi est né Le Socle.

    Je me suis engagé politiquement à la suite de cet engagement métapolitique. Engagement politique qui s’est fait naturellement dans la mouvance identitaire.

    EM : Vous êtes donc le créateur d’un cercle de réflexion nommé Le Socle. Quel en fut la genèse ? Son but ? Pourriez-vous nous présenter vos collaborateurs ?

    GC : Le Socle réunit des Européens de sensibilités différentes. Notre point commun est d’être de la mouvance identitaire au sens large. Certains sont souverainistes quand d’autres sont pour la constitution d’un véritable État européen. Nous comptons des païens, des chrétiens et des agnostiques. Mais nous avons tous à cœur de perdurer en tant qu’Européens sur le sol de nos ancêtres. L’heure n’étant plus aux querelles de chapelle, nous prônons la seule réconciliation qui vaille, celle entre Européens.

    Comme dit plus haut, Le Socle a pour but de comprendre ce que nous sommes, ce qu’est notre Tradition pour ensuite permettre des engagements futurs. Il s’agit d’une démarche de ressourcement et de conscientisation pour ainsi dire.

    La démarche du Socle est basée sur plusieurs constats. Tout d’abord, nous considérons que le temps qu’il nous reste est trop court pour redéfinir de A à Z ce que nous sommes et ce que nous voulons. Mais, et c’est là notre second constat, nous avons derrière nous une longue histoire d’étude de notre Tradition. De nombreux auteurs ont écrit sur elle, sur ce qui nous fait en tant qu’Européens. D’innombrables travaux ont été réalisés sur le sujet mais nous sommes aujourd’hui incapables d’en profiter. Chacun a (et notre époque d’individualisme forcené n’y est bien évidemment pas étrangère) la prétention d’élaborer sa propre « pensée ». Mêmes ceux qui se disent traditionalistes sont touchés par ce mal. Certes, il y a en Europe et depuis l’origine une tradition du libre-arbitre mais elle ne doit pas être confondue avec cela. Être traditionaliste, c’est d’abord revendiquer un héritage culturel, philosophique, spirituel, politique. C’est le comprendre et le transmettre. Un traditionaliste qui veut élaborer une pensée nouvelle devra d’abord avoir accompli cela. L’étendue de notre Tradition est telle que plus de 99,9 % des gens ne peuvent y prétendre (c’est également notre cas).

    Au Socle, chaque membre se place dans une veine de la grande Tradition européenne, que nous découpons en tradition païenne, en tradition chrétienne et en tradition de libre-pensée (nous considérons que ces trois piliers constituent le socle de la civilisation européenne, d’où le nom de notre cercle). Chaque membre se choisit également une figure tutélaire qui le « guidera » dans le choix de ses lectures et qui est bien évidemment en lien avec la veine de la Tradition dans laquelle il se place. Païen, j’ai Dominique Venner pour figure tutélaire. Un camarade chrétien a Saint Thomas d’Aquin tandis qu’un troisième se revendiquant de la libre-pensée (pas au sens gauchiste du terme bien entendu) a Charles Maurras pour figure tutélaire. Chaque membre se concentre, s’initie ainsi à une part de la grande Tradition européenne. Il livre ensuite le fruit de ses travaux pour chaque lecture réalisée. Chaque membre se « spécialise » ainsi tout en profitant du travail réalisé par ses condisciples. Cette « spécialisation » permet à chacun d’incarner chaque jour un peu plus une école de la grande Tradition européenne au lieu de « picorer » à droite, à gauche de quoi se constituer sa petite pensée personnelle (chose à laquelle prétendent même Nabilla et Hanouna).

    Le Socle est ainsi un cercle de réflexion mais il est un peu plus que cela. Comme dit plus haut, le but n’est pas de rester à un niveau purement intellectuel. Notre but est de nous plonger dans la Tradition et de revenir avec elle. Certains sont entrés dans les ordres, d’autres se sont engagés politiquement, beaucoup ont intégré des instituts de formations comme l’Iliade ou Academia Christiana.

    Au Socle enfin, nous nous réunissons dans une ambiance européenne. Je veux dire par là que nous faisons nos présentations accompagnés de grands plats et de bonnes boissons mais que celui qui y vient ne le fera jamais en « touriste », en consommateur. Chacun doit y apporter le fruit de ses travaux. La discipline y est de rigueur comme la camaraderie. À l’européenne donc. Voilà pourquoi les nouveaux membres nous font à chaque fois cette même remarque : après les réunions, ils se sentent ressourcés.

    Concernant nos débuts, nous sommes partis de trois membres fondateurs. Moi-même pour la tradition païenne, Vaslav Godziemba pour la tradition chrétienne et Félix Croissant pour la tradition de libre-pensée. Nous sommes aujourd’hui près d’une dizaine de membres.

    EM : Le Socle digère, pour ainsi dire, de nombreuses pensées et de nombreux points de vue. Pour autant vous ne produisez pas de contenu propre. Est-ce une prochaine étape ?

    GC : Comme dit plus haut, seul un travail conséquent le permettrait en toute humilité, et encore cela n’est-il pas forcément une priorité vue la configuration historique qui est la nôtre. Combattre et transmettre est la première des priorités. Néanmoins, ceux qui nous suivent depuis un certain moment remarqueront des constantes dans les sujets abordés, notamment la notion d’aristocratie et l’idée d’Europe. Qu’est-ce qu’une aristocratie, en quoi notre monde est la proie d’une (anti–)aristocratie de l’argent, pourquoi une nouvelle aristocratie nous est-elle nécessaire pour nous en défendre et comment la faire advenir ? Ces interrogations sont actuellement le centre de plusieurs réflexions au sein du Socle. Si ces réflexions deviennent suffisamment abouties et originales pour être partagées, alors nous les partagerons.

    EM : Votre combat est clairement métapolitique. En cela, votre démarche n’est pas nouvelle. Le GRECE a pour ainsi dire « lancé la mode » dans les années 1970. Hélas, le résultat escompté du combat métapolitique n’est pas vraiment au rendez-vous. Comment expliquez-vous cela ?

    GC : Je pense au contraire que le travail du GRECE (et de la Nouvelle Droite en général) a eu un impact considérable. Il faut également se rappeler des réactions violentes qu’il suscita très rapidement (en particulier avec l’arrivée de la gauche au pouvoir et lors de la constitution du Figaro Magazine), montrant que beaucoup avaient conscience du potentiel des idées et des hommes de la Nouvelle Droite. La mouvance identitaire au sens large (de l’Alt-Right américaine aux eurasistes russes en passant par l’Europe évidemment) se revendique des travaux et réflexions menées par le GRECE. Je pense qu’on ne peut pas faire fi du phénomène d’inertie de manière générale. Et il faut parfois attendre plusieurs décennies pour constater les effets d’une cause. Mais vous voulez bien évidemment faire référence à ses effets sur la société dans son ensemble. Sans doute faudrait-il parler pour l’instant des résultats politiques du GRECE. On ne peut mener de combat métapolitique efficient sans des relais adéquats dans la population. La Nouvelle Droite n’avait à l’époque ni les médias, ni les institutions (universités ou structures relevant du ministère de la Culture par exemple). Bref, elle ne pouvait pas pénétrer efficacement les différentes couches de la population car ses moyens publics ou privés étaient insuffisants.

    Quant au Socle, son travail est dirigé vers ses membres et non vers l’extérieur. Il n’a donc pas de rôle métapolitique à proprement parler. Nous publions nos critiques positives pour nos membres et ceux qui voudraient nous rejoindre.

    EM : N’est-ce pas en fin de compte un problème de calibrage entre d’une part le peuple et une avant-garde intellectuelle d‘autre part ? Vous conviendrez qu’il est difficile de mettre Les Métamorphoses d’Ovide entre les mains d’un téléspectateur de Cyril Hanouna…

    GC : Il faut sortir de cette escroquerie intellectuelle venue de la gauche qu’est la « culture pour tous ». Tout ce qui relève de la culture est élevée et tout ce qui est élevé demande des efforts. Même en venant d’un milieu exigeant intellectuellement, se cultiver est toujours un mouvement ascendant. Ce n’est pas la culture qui descend à nous. On peut et on doit favoriser les mesures politiques qui empêchent la population de s’abaisser, ne pas subventionner l’art contemporain, interdire la production de personnes comme Hanouna à la télévision ou ailleurs… Mais on ne forcera jamais les gens à lire Kant ou Les Métamorphoses.

    Les révolutions métapolitiques, les changements de mentalités existent cependant. Mai 68 en est un très bon exemple. Mais au final, était-ce étonnant en considérant la survenue de la société de consommation, le traumatisme de deux guerres mondiales, la chute de l’univers aristocratique européen, la victoire des puissances matérialistes américaines et russes. Notre monde était mûr pour le gauchisme. Aujourd’hui, il semble plus que jamais prêt pour une révolution identitaire.

    Vous remarquerez enfin que ceux qui ont changé la société à la suite de mai 68 étaient des bourgeois cultivés. Ils ont investi les journaux, les facultés, les ministères. Aujourd’hui, riches ou pauvres, instruits ou incultes, nous vivons dans leur monde.

    EM : Vous faites partie de cette jeunesse qui a le regard tourné vers l’Europe. Quand est-ce que vous avez pris conscience de votre « européanité » ? Qu’est-ce qu’être Européen pour vous ?

    GC : À vrai dire, tout nous fait tourner notre regard vers l’Europe. La vassalisation des nations d’Europe, la menace démographique pesant sur les Européens, le sentiment d’appartenir à une civilisation commune, d’avoir des origines communes, le fait que si nous ne nous unissons pas, nous sommes promis à la disparition… Tout nous ramène à l’Europe, quelle que soit la signification politique que nous donnons à ce mot.

    À titre personnel, j’ai vécu plusieurs années en Autriche durant mon adolescence. Je me rappelle de jeunes Autrichiens très chauvins et dans la nostalgie de la grandeur de l’Autriche-Hongrie. C’est vers la fin de mon séjour que nous avons cessé de nous quereller sur la question de savoir qui de la France ou de l’Autriche était la plus grande nation. Ils m’avaient alors confié se sentir « à la maison » en Bretagne tout comme je me sentais chez moi dans le Tyrol et dans les rues de Vienne. J’ai retenu de ces années que la nostalgie était un poison pour les Européens et qu’il nous avait fait perdre de précieuses années.

    Pour répondre à votre question, est Européen celui qui est descendant d’Européens. Je pourrais vous faire une liste des qualités mentales et spirituelles des Européens mais celles-ci varient grandement selon l’époque et le milieu considérés. Seule une « aristocratie secrète » pour reprendre les termes de Dominique Venner a continué d’incarner les qualités de nos plus lointains aïeux. Une vision tragique de l’existence, l’importance accordée à l’esthétique et à l’individualité enracinée, le sentiment de la liberté… tout cela n’est pas forcément bien compris et incarné par tous les Européens. Mais tous, nous conservons un univers mental mélangeant racines païennes et message christique, aristocratie virile et respect de la femme, amour de la nature et soif de connaissance. Àvrai dire, ce qui manque aujourd’hui aux Européens, c’est surtout de l’équilibre, de la mesure. Un manque qui nous a jeté dans les bras de la technique, de l’amour inconditionnel de l’autre et nous a enlevé toute force, toute capacité de révolte.

    EM : Que pensez-vous de la pseudoUnion européenne ? Quel régime politique conviendrait le mieux à l’Europe selon vous ?

    GC : L’Union européenne est la création parfaite pour désarmer les Européens et les éloigner de toute notion d’Europe-puissance. C’est un outil d’impuissance au service des États-Unis. Ce n’est pas un État, elle ne possède aucun gouvernement capable d’agir sur le long terme. Elle est également gangrénée par les mêmes maux que les États européens : progressisme, dogmatisme libéral, soumission aux banques et aux lobbies.

    À titre personnel, je suis pour la constitution d’un véritable État européen supranational, identitaire et fondé sur le principe de subsidiarité. Le cycle des États-nations né des traités de Westphalie est en train de se clore pour laisser la place à un affrontement entre blocs d’échelle continentale ou sub-continentale. Fonder un bloc européen disposant des outils de puissance équivalents à ceux de ses concurrents est une nécessité vitale.

    EM : Quel regard portez-vous sur le problème du séparatisme catalan et le conflit russo-ukrainien ? Le projet eurasiste représente-t-il une alternative crédible à vos yeux ?

    GC : Là encore je ne pourrais répondre qu’à titre personnel tant les avis sur la question sont nombreux au sein du Socle (comme dans le reste de notre mouvance). Mais quelles que soient les positions des uns et des autres au sein de notre mouvance, je ne peux m’empêcher de remarquer le manque total de cohérence de certains des nôtres qui défendent l’intégrité de la nation espagnole quand ils nient celle de l’Ukraine (ou inversement). Néanmoins, une Catalogne indépendante resterait en Europe, ce qui n’est pas le cas de la Crimée ou du Donbass. Personnellement, si je suis pour la constitution d’un État européen à la vue de l’impuissance des États-nations d’Europe, ce n’est pas pour être favorable à une sommation d’impuissances encore plus navrantes d’« États-régions ».

    Quant à l’eurasisme, il suffit de se rendre en Russie pour voir que cette nation n’a que peu à voir avec l’Europe. La Russie nous a dit que l’Ukraine devait être une zone tampon entre l’Europe et la Russie. Je répondrais que la Russie doit servir de zone tampon entre l’Europe et l’Asie.

    EM : Pour conclure, croyez-vous, à l’instar de Nietzsche, que « l’Europe ne se fera qu’au bord du tombeau » ?

    GC : A-t-on aujourd’hui le choix ?

    Propos recueillis par Thierry Durolle

    http://www.europemaxima.com/tout-nous-fait-tourner-notre-regard-vers-leurope-entretien-avec-gwendal-crom/

  • Le royalisme : les raisons de son désamour

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    Le royalisme est souvent associé au despotisme ou à l'extrême droite. Qu'en est-il en réalité ?

    Nous ne pouvons nier le fait que le royalisme peut avoir mauvaise presse chez une bonne partie de la population. Il est en effet victime de bon nombre de préjugés, dont les principaux sont ceux qui ont été véhiculés par les vainqueurs de la Révolution française de 1789, et qui restent présents dans l'inconscient collectif, et par Charles Maurras et de la direction ultranationaliste qu'il imposa au mouvement Action Française.

    La propagande révolutionnaire

    Pour établir un nouveau régime, les révolutionnaires ont dû faire usage d'une propagande bien huilée afin de discréditer leur prédécesseur. Ainsi, la monarchie s'est vue relayée au rang des régimes archaïques, moyen-âgeux, à des temps obscurs où tout n'était que superstition, à des rois fainéants et tyranniques, à une aristocratie esclavagiste et oisive, etc.

    Et cela même si bon nombre d'historiens ont maintes fois déconstruit tous ces mythes, ils restent ancrés dans l'imaginaire populaire. Nous pouvons prendre comme exemple l'émission Prise Directe de France 2 du 25 janvier 2011 où la présentatrice, Beatrice Schönberg, décrivait la monarchie avec une vision caricaturale, « révolutionnaire », en ne présentant que des princes et des princesses tout en s'appuyant sur le caractère hautement féérique et aristocratique digne des contes de fées, se moquait allègrement de Thierry Ardisson qui défendait l'idée du retour de la monarchie en France, en énonçant que "c'était une idée complètement exotique, burlesque, d'extrême droite".

    Le royalisme est tombé par terre, c'est la faute à Maurras

    Veuillez m'excusez pour cette mauvaise reprise de la célèbre phrase de Victor Hugo "Je suis tombé par terre, c'est la faute à Voltaire" dans Les Misérables.

    Mais il n'en est pas moins vrai en ce qui concerne de la mauvaise image qu'il a contribué à véhiculer à travers sa grande influence au sein du mouvement Action Française. Ce mouvement a été en premier lieu fondé par Henri Vaugeois et Maurice Puja en 1898, des nationalistes anti-dreyfusards. Charles Maurras (1868-1952) a rejoint le mouvement peu de temps après et y a rapidement acquis une grande influence, ce qui lui a permis d'imposer ses ambitions politiques. Ainsi, l'Action Française est devenue royaliste et s'est basée sur la théorie du "nationalisme intégral" prônée par Maurras. Le mouvement s'est alors appliqué à dénoncer ce qu'il appelait "des États dans l'État", ce qui se manifestera par une revendication politique fortement antisémite.

    Un mouvement trop absent et donc très peu entendu

    Les mouvements royalistes, en plus de se voir attribuer des images peu glorieuses et caricaturales, sont totalement aphones médiatiquement. Or, comme je l'ai évoqué dans un précédent article, ce qui n'existe pas dans la sphère médiatique a encore moins de chance d'être présent dans la sphère publique.

    Ces mouvements doivent ensuite se situer en dehors des partis politiques, car la fonction de roi ne serait associée à aucun parti. Libre au Premier ministre et aux députés de se revendiquer de droite, de gauche ou autres. Mais le roi doit être le représentant du peuple, garant de son intégrité et protégeant les intérêts de la population. Il aurait les mêmes pouvoirs qui sont attribués aux présidents de la Ve République. N'étant pas soumis à des ambitions partisanes et carriéristes, ses choix ne seraient dépendants d'aucun parti, seulement celui du peuple. Les présidents actuels, encartés idéologiquement, passent la première moitié de leur mandat à déconstruire les réformes mises en place par leurs prédécesseurs appartenant à un camp adverse, et la seconde moitié à préparer les futures campagnes présidentielles qui leur permettront d'accéder à un second mandat. Un roi, n'étant pas soumis à ces contraintes partisanes ou à des ambitions carriéristes, serait pleinement concentré sur les affaires d'État qui incomberaient à sa fonction tout en laissant le Premier ministre, les ministres, députés et sénateurs agir en accord avec les mêmes modalités que celles d'aujourd'hui.

    Pour vouloir l’avènement d’un nouveau régime, il ne suffit pas de l’espérer, il faut l’appuyer et contribuer à son expansion au sein de la sphère publique. Ce qui permettra au mouvement de sortir de cette léthargie dans laquelle il s’est embourbé, et de briser le carcan idéologique mensonger dans lequel il a été enfermé. 

    #LouisXX #royalisme #Blastingnews

    Bruce Cabaret

    http://www.vexilla-galliae.fr/royaute/vie-des-royalistes/2587-point-de-vue-le-royalisme-les-raisons-de-son-desamour

  • Pour saluer la mémoire de Jean d'Ormesson

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    3087211841.jpgAvec Jean d'Ormesson disparaît cette génération de grands aristocrates libéraux qui a accompagné de son élégance et de son esprit, de son détachement et de ses passions, de sa culture et de ses talents, le déclin de la civilisation franco-européenne. 

    Tout a été ou sera dit sur Jean d'Ormesson et Aristide Leucate en a donné hier matin sur Boulevard Voltaire une évocation juste, ni trop ni pas assez élogieuse, qui mérite d'être lue. Nous la reprenons ici. 

    Notre contribution sera plus personnalisée et plus exclusive ; elle appartiendra à notre mémoire de royalistes membres de l'Action Française. Lorsque il y a autour de quarante ans les plus anciens de l'équipe qui réalise aujourd'hui Lafautearousseau publiaient le mensuel Je Suis Français, Pierre Builly et François Davin avaient rencontré Jean d'Ormesson ; il avait accepté le principe d'un entretien pour Je Suis Français et le rendez-vous se tint dans le bureau que Jean d'Ormesson occupait alors à l'UNESCO. La réception fut cordiale, l'entretien intéressant et fort long ; notre royalisme n'était ni un mystère ni un obstacle pour l'auteur d'Au plaisir de Dieu. L'entretien parut aussitôt après dans Je Suis Français.  

    Le temps de le retranscrire, Lafautearousseau le mettra en ligne sous quelques jours. Ce sera un document d'archives digne de l'intérêt de nos lecteurs et notre façon à nous de saluer la mémoire de Jean d'Ormesson.   Lafautearousseau

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/