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culture et histoire - Page 931

  • Le stupide mépris des ancêtres

    L'Apothéose d'Homère, Ingres, 1827, Musée du Louvre

    1841033494.jpgPar  Mathieu Bock-Côté

    Cette tribune [11.11] est de celles que Mathieu Bock-Côté donne sur son blogue du Journal de Montréal. Il est vrai que nous reprenons volontiers et souvent ses écrits tant il sont pertinents, proches de nos propres idées, et collent, de façon vivante, intelligente et claire, à l'actualité la plus intéressante. Il s'agit ici de l'arrogance des modernes ...  LFAR  

    Permettez-moi de méditer un peu sur notre époque et ses travers. Une des choses qui frappe le plus, lorsqu’on pense à nos contemporains, c’est leur immodestie.

    Je m’explique. Ils se regardent, ils se contemplent, et ne cessent de s’émerveiller d’être nés à notre époque.

    Immodestie

    Surtout, ils regardent leurs ancêtres avec mépris et les accablent de tous les maux. L’accusation est connue : ils étaient racistes, sexistes, homophobes et compagnie. Ils étaient fermés sur le monde. Ils étaient ignorants et arriérés. Et on pourrait continuer longtemps cette énumération de reproches. 

    Évidemment, si nos contemporains sont capables de faire ainsi le procès de leurs ancêtres, c’est qu’ils se croient moralement supérieurs à eux. Ils se sentent délivrés des anciens préjugés. Ils se voient comme des humains purifiés. 

    Cette arrogance des modernes a des conséquences bien réelles sur notre vie collective.

    Comment pouvons-nous, par exemple, avoir un minimum de fierté nationale si, au fil des siècles, nous ne parvenons pas à nous voir autrement que comme des salauds ?

    Comment admirer les héros de notre histoire si nous ne voyons en eux que des hommes machistes, écrasants, intolérants, ou des femmes dominées, soumises, martyrisées ?

    Comment admirer les fondateurs et les explorateurs de la Nouvelle-France si nous les voyons comme des conquérants pillards et racistes venus s’emparer d’un monde où ils n’auraient jamais dû mettre les pieds ?

    Fierté

    De même, comment pouvons-nous transmettre la culture à l’école si nous croyons qu’elle est contaminée par des préjugés et des stéréotypes dont il faudrait surtout la nettoyer ?

    Comment admirer de grandes œuvres littéraires si nous n’y voyons que le reflet d’époques détestables qui se seraient exprimées à travers elles ?

    Nous vivons dans un monde qui cultive le stupide mépris des ancêtres. Il éduque ses enfants dans une posture qui les amène à rejeter la civilisation dont ils héritent. Notre monde est suicidaire.  

    Mathieu Bock-Côté

    XVM1ee2f1d6-5507-11e7-a55a-1181ae6a8cf3-100x155.jpgMathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (VLB éditeur, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (Boréal, 2012) de La dénationalisation tranquille (Boréal, 2007), de Le multiculturalisme comme religion politique (éd. du Cerf, 2016) et de Le Nouveau Régime (Boréal, 2017).

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • La réforme de l'entrée à l'université, version 2017. Partie 2 : la question du baccalauréat de demain.

    Si l'on en croit le gouvernement actuel, le baccalauréat va enfin être réformé, pour lui redonner crédit et efficacité : « vaste programme », aurait pu s'exclamer le général de Gaulle ! Car, au fil du temps, cet examen qui est censé être, une fois passé avec succès par le candidat, le premier diplôme universitaire, s'est trouvé totalement discrédité par des taux pharamineux de réussite quand, dans le même temps, le niveau d'ensemble des bacheliers semblait fortement baisser, aidé en cela par la démagogie ambiante et des consignes inspectorales laxistes et, en définitive, injustes. Au point que son utilité a pu être remise en cause et que certains enseignants et quelques intellectuels comme Jacques Julliard n'ont pas hésité à demander sa suppression pure et simple, en particulier ces dernières années, marquées par de nombreux incidents et erreurs, y compris dans les sujets proposés à l'examen ! (1)

    La piste d'un baccalauréat à quatre épreuves terminales et un contrôle continu sur l'année, peut-être même sur deux ans (les classes de Première et de Terminale), est intéressante, mais il n'est pas sûr qu'elle soit suffisante pour régler tous les problèmes de la préparation aux études suivantes. Tout comme la proposition d'en finir avec des filières S, ES et L, qui ne jouent plus vraiment leur rôle en tant que telles, et de les remplacer par une sorte de « lycée modulaire » qui permettrait aux lycéens de construire leur propre parcours, selon leurs affinités mais aussi selon leurs capacités et compétences concrètes, les unes et les autres prises en compte pour éviter à la fois la démotivation et la perdition : un équilibre subtil, sans doute pas toujours facile à trouver, mais plus juste, autant pour l'élève que pour les enseignants des formations choisies.

    Cette stratégie n'a de valeur que si l'on retrouve plus de souplesse dans le calendrier d'enseignement, en autorisant l'élève à dépasser les trois années officielles du lycée et en permettant des temps de «césure » (pour une année d'études à l'étranger, par exemple) ou de « détachement en formation professionnelle » (par exemple pour des stages en entreprise ou des périodes en milieu agricole, etc.). Cela nécessite aussi une plus grande autonomie des établissements scolaires et un investissement parfois plus poussé de certains personnels de ceux-ci dans la construction de programmes contextualisés au regard de l'environnement local, historique, culturel comme professionnel (la Bretagne n'offrant pas forcément les mêmes perspectives que l'Auvergne ou l'Alsace, et leurs différences étant à considérer et à exploiter intelligemment, dans une nouvelle pratique de l'aménagement du territoire national).

     

    En somme, pour être véritablement efficace et convaincante, il faut penser la stratégie d'instruction publique et de formation des intelligences dans un cadre national pour le général et pratiquer la subsidiarité pour le particulier : n'est-ce pas là une rupture avec l’École de Ferry (Jules), centraliste et éminemment jacobine au nom d'une République « une et indivisible » qui, aujourd'hui, ne répond plus aux enjeux et défis du monde contemporain ?

     

    (à suivre)

     

    Notes : (1) : J'ai personnellement milité, depuis une dizaine d'années, pour la suppression du baccalauréat tout en dénonçant ses défauts et son coût, particulièrement en temps perdu pour les cours, étant choqué de constater que l'année scolaire, à cause de la mobilisation des établissements et des enseignants (pour la surveillance comme pour la correction), s'arrêtait au début juin ! Cette année 2017, j'ai donc « bénéficié » de 12 semaines (d'affilée) de « non-cours » devant les élèves, du 9 juin au 4 septembre : n'est-ce pas absurde alors même qu'il y aurait tant à faire pour permettre au maximum de lycéens de réussir dans leurs études ?

    Jean-Philippe CHAUVIN

    http://nouvelle-chouannerie.com/index.php?option=com_content&view=article&id=1460:la-reforme-de-lentree-a-luniversite-version-2017-partie-2-la-question-du-baccalaureat-de-demain&catid=51:2017&Itemid=62

  • La réforme de l'entrée à l'université, version 2017. Partie 1 : le rôle renforcé du conseil de classe de Terminale.

    La réforme de l'entrée à l'université a été présentée ce lundi matin mais il y a déjà quelques jours que l'on en connaissait les grandes lignes et que celles-ci étaient discutées, approuvées ou contestées, principalement selon les clivages idéologiques qui continuent de fracturer le paysage universitaire et lycéen français : si les syndicats comme l'UNEF ou SUD y sont évidemment hostiles, par principe plus que par réflexion, d'autres, comme le syndicat FAGE ou les présidents d'université y sont favorables (ou « pas défavorables »), par pragmatisme ou par conviction.

    Cette réforme concerne dès aujourd'hui les 700.000 lycéens de Terminale de l'année et elle va se marquer, dès la semaine prochaine, par la nomination d'un second professeur principal dans chaque classe de ce niveau : l'idée n'est pas mauvaise en soi, même si elle risque de se heurter à la difficulté, sans doute surmontable, de trouver des volontaires parmi les professeurs de lycée et à celle de financer ces nouvelles nominations. L'approche des conseils de classe du premier trimestre, dans un mois à peine pour la plupart, devrait vite enclencher le mécanisme d'une réforme qui se veut ambitieuse et qui vise à mieux orienter (ou, plutôt, conseiller) les lycéens en fin de cycle secondaire : il ne faudra pas rater cette première étape pratique, au risque de provoquer une crise lycéenne dont la France peut utilement se passer, même si le cinquantenaire de Mai 68 pourrait motiver quelques imitateurs et exciter quelques extrémistes nostalgiques de la Révolution, celle de 1917 et de sa parodie, moins sanglante, de 1968...

    Avec cette réforme, le conseil de classe de Terminale va redevenir un élément majeur du calendrier scolaire alors que, ces dernières années, il était devenu une simple chambre d'enregistrement et ne jouait guère de rôle dans l'orientation des élèves, se contentant de donner un avis, favorable ou défavorable, pour l'examen du baccalauréat, avis qui n'était pris en compte (et encore !) que lors des jurys de celui-ci, et si le candidat était à quelques points de l'obtention du diplôme ou d'une mention à celui-ci. Lors du conseil de classe du deuxième trimestre, les professeurs de Terminale donneront leur avis, collégialement, sur les dix vœux post-bac formulés par chaque élève par une appréciation, sans doute de type « favorable » ou « défavorable » : l'intérêt de cette pratique est de sortir de la seule perspective de l'épreuve du mois de juin et de préparer ce qui est bien plus important, c'est-à-dire l'intégration à la filière de formation suivante. Ces dix appréciations par élève n'auront qu'un rôle indicatif et non contraignant mais elles pourront jouer un rôle utile de conseil dont le lycéen pourra (ou non, son choix final devant être respecté, selon le premier ministre) tirer profit : c'est aussi un moyen de le responsabiliser, et cela me semble tout à fait honorable.

     

    Cette partie-là de la réforme semble raisonnable et légitime, et les syndicats lycéens, s'ils veulent rester crédibles, devraient l'accepter : la décision d'appréciations étant prise collégialement et hors du contexte de l'examen, même si elle peut parfois décevoir un élève qui espérait une filière en définitive déconseillée par le conseil de classe, est une bonne série d'indications qui peut lui éviter les choix universitaires malheureux, surtout pour son avenir. Après tout, le rôle des professeurs (en particulier principaux) n'est pas seulement d'enseigner leur matière mais de préparer les meilleures conditions pour l'avenir de ceux qui leur sont confiés : c'est aussi un élément de la réussite scolaire la plus large et des orientations les mieux assurées, elles-mêmes sources d'économies pour l’État et de richesses pour icelui comme de bien-être professionnel et humain pour les bacheliers.

     

    Mais il est encore loin de la coupe aux lèvres et il n'est pas certain que cet aménagement de la Terminale soit suffisant pour régler tous les problèmes qui minent depuis si longtemps l'instruction des intelligences en France. Déjà, des voix s'élèvent pour contester ces aménagements et leur esprit, voix souvent issues de milieux syndicaux plus « conservatistes » que conservateurs, et d'autres s'inquiètent des coûts et surcoûts de ces mesures, en négligeant le fait que, pour réussir au mieux les changements, c'est aussi et d'abord de volonté et de vocation dont le pays et l’École ont besoin. Et il serait de bon aloi, me semble-t-il, de mettre en place, pour les élèves de Terminale, une forme de « tutorat d'orientation » qui pourrait être pris en charge, soit par des professeurs à la retraite volontaires et formés pour cela, soit par des conseillers d'orientation spécialisés sur les filières post-baccalauréat, et, pourquoi pas, par des intervenants des secteurs agricoles, industriels, commerciaux ou de services, en lien avec le tissu socio-professionnel local, communal, régional, voire national.

     

    En fait, ce ne sont ni les idées ni les propositions ni même les projets qui manquent, mais bien plutôt la volonté politique pour « faire » et « faire faire » : si M. Macron et quelques uns de ses ministres semblent ne pas en manquer, ils risquent bien, par le système même d'un « pays légal » paralysant et conformiste, de ne pouvoir aller aussi loin qu'il pourrait être nécessaire. D'ailleurs, le président le veut-il lui-même ? Son libéralisme premier n'est-il pas, de lui-même, un obstacle à toute stratégie de « l'imagination au pouvoir » ?

     

    (à suivre, forcément)

    http://nouvelle-chouannerie.com/index.php?option=com_content&view=article&id=1459:la-reforme-de-lentree-a-luniversite-version-2017-partie-1-le-role-renforce-du-conseil-de-classe-de-terminale&catid=51:2017&Itemid=62

  • Les sept Corées

    231000687.jpgGeorges Feltin-Tracol

    L’actualité fait oublier les tensions permanentes entre les États-Unis d’Amérique et la Corée du Nord. Persiste toujours le risque élevé d’une agression yankee contre un État souverain. Le regard porté de France donne souvent un avis unilatéral sur ce sujet sans pour autant comprendre les origines complexes de ce lourd contentieux.

    Avec La Corée du Nord en 100 questions (Tallandier, 2016, 381 p., 15,90 €), Juliette Morillot et Dorian Malovic apportent avec brio et concision des réponses qui frôlent parfois l’incorrection politique. Ils évoquent par exemple le manque de fiabilité des témoignages de certains « défecteurs ». En effet, la plupart de leurs récits sont payés plus ou moins chers par des organisations « humanitaires » protestantes en fonction du degré d’atrocités racontées.

    Les auteurs insistent aussi sur les origines du programme nucléaire de dissuasion nationale conçu avec l’aide d’ingénieurs pakistanais. La détention d’un arsenal atomique garantit le maintien de ce régime hybride national-communiste ultra-souverainiste au moment même où Washington revient sur sa parole à propos de l’accord conclu avec la République islamique d’Iran. L’ouvrage fait enfin découvrir au lecteur l’existence de plusieurs territoires coréens.

    Les deux Corées rivales ne sont pas les seules terres du « monde coréen ». Dans la région du Yanbian vit plus d’un million de Coréens de citoyenneté chinoise très liés à leurs cousins nord-coréens. Les Coréens du Nord ont en outre une parentèle assez étroite avec 107 000 citoyens russes d’ethnie coréenne. Les auteurs oublient en revanche de mentionner les descendants des Coréens venus travailler dans l’Empire des tsars à la fin du XIXe siècle. On en recense aujourd’hui quelque 103 000 qui sont citoyens kazakhs et 183 000 de citoyenneté ouzbek… Une « autre Corée » résulte de la colonisation japonaise dans la péninsule entre 1910 et 1945. Résident toujours dans l’Empire du Soleil Levant 458 937 Coréens du Sud et 33 939 Coréens du Nord. Enfin, la « dernière Corée » regroupe l’ensemble des Coréens installés en Amérique du Nord et en Europe. Des exilés nord-coréens mal-adaptés à la société sud-coréenne qui les méprise et les considère comme des ploucs s’installent en Occident où ils leur arrivent de rencontrer leurs compatriotes immigrés. Ces derniers (serveuses, bûcherons, ingénieurs, ouvrières spécialisées) bénéficient légalement de contrats de travail rémunérateurs et versent un pourcentage aux autorités de leur République populaire démocratique. La réalité est moins simple qu’un mauvais film de la Compagnie Disney.

    Bonjour chez vous !

    • « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 52, diffusée sur Radio-Libertés, le 10novembre 2017.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • Monaco

  • Paris : Prochain cercle de Flore vendredi 17 novembre

    3650118671.6.pngLe cercle de Flore donne rendez-vous vendredi 17 novembre à 20 h pour une table ronde qui réunira Dimitri Kochko et Pascal Cauchy, qui tenteront de répondre à la question : « Faut il un Nuremberg du bolchevisme ? »

    Le vendredi 17 novembre à 20h, au siège de l'Action française, 10, rue Croix-des-Petits-Champs - 75001 Paris

    Metro 1 et 7 : Palais Royal - Musée du Louvre.

    Renseignements et réservations : cercledeflore@actionfrancaise.net

    Entrée : 5€