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culture et histoire - Page 927

  • LA BATAILLE DE POITIERS N’EST PAS UN MYTHE ! (2)

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    Charles Martel était maire du palais, duc d’Austrasie, et gouvernait l’État franc au nom de Thierry IV, roi mérovingien. C’était le fils de Pépin d’Héristal. Cette famille avait rendu à la Gaule et spécialement à l’Austrasie, depuis un siècle et demi, de grands services.

    La lutte commença à Tours, se continua pendant toute une semaine par une série d’engagements et se termina enfin dans la grande plaine de Moussay-la-Bataille par une rencontre générale et décisive. Le premier choc eut lieu près de Tours, au lieu-dit Saint-Martin-le-Bel, suivant une tradition locale.

    En apprenant l’arrivée du duc d’Austrasie et de son armée, Abdérame inquiet quitta Tours et s’avança à la rencontre des Francs. Les premiers combats furent favorables à l’armée chrétienne. Les Sarrasins reculèrent. Pendant sept jours, on se battit sans arriver à un choc général ; mais les guerriers francs s’habituaient peu à peu à la tactique arabe.

    Le samedi 17 octobre, les deux armées, chrétienne et sarrasine, sortirent de leurs retranchements et se disposèrent pour la bataille. L’heure décisive avait sonné.
    Les Sarrasins engagèrent l’action par une charge de toute leur cavalerie. Abdérame espérait sans doute enlever la victoire du premier coup ; c’est ainsi qu’il avait triomphé dans maintes batailles. Mais il fut trompé dans son attente. Charles avait prévu cette attaque furieuse et prévenu ses troupes. En un clin d’œil, ajoute le chroniqueur, les hommes du Nord groupèrent leurs masses compactes, immobiles comme un mur, ou plutôt comme un rempart de glace qui n’offrirait aucun interstice. Les Arabes essayèrent vainement de les rompre ; ils tombaient impitoyablement sous le fer des épées et des lances. Les guerriers d’Austrasie avaient sur l’ennemi l’avantage d’une taille plus élevée et d’une solide armure. Leur main de fer frappait en pleine poitrine .

    Sachant que l’armée musulmane était gorgée de butin et que son camp était plein de richesses, Charles avait confié à Eudes d’Aquitaine le commandement de toute la cavalerie et l’avait chargé de tourner l’ennemi et d’attaquer le camp à une certaine heure de la journée.

    La cavalerie arabe parvint à dégager le camp et à repousser l’attaque du duc d’Aquitaine ; mais le but de Charles fut atteint car, pendant ce temps, profitant du tumulte, l’armée d’Austrasie s’était jetée à son tour sur les troupes restées près d’Abdérame et les avait refoulées. Alors se produisit un fait qui décida du sort de la journée.

    Abdérame, probablement inquiet de la tournure que prenaient les événements, rallia tout ce qui lui restait de cavaliers, se mit à leur tête et s’élança sur les troupes franques pour arrêter leur marche. Mais rien ne pouvait rompre ce « rempart de glace » dont les écrivains arabes parlent tous avec tant de douleur et d’admiration. Les Sarrasins se brisèrent sur les soldats chrétiens et leur chef, Abdérame, tomba, frappé mortellement par un coup de lance.

    La mort de l’émir et l’absence de commandement jeta le plus grand trouble dans l’armée musulmane, et à partir de ce moment les guerriers francs firent un massacre effroyable des ennemis du Christ : dans cette mêlée confuse, dit avec raison M. Guizot, « la haute stature et les fortes armes des Francs avaient l’avantage ».

    Mais Charles, toujours prudent, maintenait l’ardeur de ses soldats. Quand la nuit vint, il donna l’ordre de cesser le combat. Sans se débander, les Francs élevèrent la pointe de leurs épées et de leurs lances comme pour défier l’ennemi, et couchèrent sur le champ de bataille.

    Le lendemain, la plaine était vide et le camp abandonné ; les Sarrasins avaient profité de la nuit pour s’enfuir dans le plus grand silence. La bataille gigantesque était gagnée, et Charles, le glorieux vainqueur, le sauveur de la Gaule et de la chrétienté, fut acclamé par son armée et salué du nom de Tuditis, marteau de forgeron, parce qu’il avait comme écrasé sur l’enclume les bandes innombrables de l’émir.

    Extraits de : Ferdinand Hervé-Bazin, Les Grandes Journées de la chrétienté, réédition Edilys 2015.
    Ferdinand Hervé-Bazin (1847-1889) fut avocat, professeur d’économie politique à l’Université catholique d’Angers. En écrivant ce livre après le désastre de 1870, il voulait montrer ces triomphes éclatants de l’Église, qui furent aussi des triomphes pour la civilisation, et qui s’appelèrent les journées du pont Milvius, de Tolbiac, de Poitiers, de Pavie, de Jérusalem, de Las Navas, de Grenade, de Lépante, de Vienne, de Peterwardein. Il pensait que de tels spectacles étaient de nature à faire aimer l’Église et aussi à relever les courages abattus.

    http://bvoltaire.com/bataille-de-poitiers-nest-mythe-2/

  • « Le retour du conservatisme correspond à une aspiration profonde des Français »

    A l'occasion de la parution du Dictionnaire du conservatisme, qui regroupe plus d'une centaine de spécialistes de la question, Frédéric Rouvillois et Christophe Boutin ont accordé un entretien au Figarovox. Ils explorent la renaissance d'un courant politique et culturel souvent trop méconnu et caricaturé en France. Alors, conservatisme, pourquoi pas ? Mais pour conserver quoi ? Des éléments de réponse substantiels sont apportés ici.  LFAR  

    3709373031.2.jpg« Le conservatisme est à la mode », écrivez-vous dans votre introduction. Comment expliquer le renouveau des idées conservatrices, et le succès des essais en librairie ?

    Nous faisons effectivement le constat de la multiplication, dans les deux dernières années, d'ouvrages traitant du conservatisme, ou mettant en valeur des thématiques conservatrices. Mais le terme de « mode » est peut-être ambigu, en ce qu'il évoque quelque chose de manipulé, de secondaire et de passager. Or notre hypothèse est que ce retour du conservatisme, dont nous constatons la vigueur, correspond à une demande profonde des populations concernées, porte sur des valeurs et des éléments essentiels de leurs sociétés, et qu'il est donc certainement destiné à s'ancrer dans la durée. Derrière la diversité que peut recouvrir le terme de conservatisme, une diversité que notre Dictionnaire entend d'ailleurs traduire, on voit en effet se dessiner des lignes de force qui sont autant de réponses à des inquiétudes très profondément et largement ressenties. Tant que ces dernières persisteront, c'est-à-dire, tant que le problème de l'insécurité culturelle et identitaire ne sera pas résolu, il y aura une demande de réaffirmation d'un socle conservateur.

    Emmanuel Macron a installé pendant la présidentielle l'idée d'un nouveau clivage entre conservateurs et progressistes. Ce clivage vous paraît-il plus pertinent que le clivage gauche/droite ?

    Rappelons le contexte : Emmanuel Macron fait cette distinction dans le but de créer un vaste parti centriste qui évacuerait sur ses extrêmes droite et gauche des partis ou des groupes stigmatisés par le soi-disant « repli », repli sur une identité fantasmée à droite, repli sur des privilèges dépassés à gauche, tous incapables de déceler dans la marche en avant mondialiste l'unique futur sérieux de l'humanité. Mais cette manœuvre politicienne, dont nul ne niera l'efficacité spectaculaire, n'a que peu de réalité au regard de l'histoire des idées. L'extrême-gauche a en effet toujours communié dans le culte du Progrès, et ce n'est pas sa crispation sur quelques privilèges exorbitants accordés à son ultime potentiel électoral, les fonctionnaires et assimilés, qui la métamorphose miraculeusement en force conservatrice.

    En ce sens, le clivage gauche/droite perdure bien derrière la distinction conservateurs/progressistes, avec simplement une gauche qui retrouve une part d'elle-même qui s'était égarée à droite, c'est-à-dire un centre libéral et libertaire. Ce dernier, qui avait été décalé à droite par l'apparition de mouvements collectivistes à gauche, s'était imposé dans une alliance contre-nature avec la droite conservatrice dans des « rassemblements » supposés permettre une bipolarisation, mais qui ont en fait conduit à un terrible appauvrissement idéologique. Il retourne maintenant à sa vraie famille. D'où l'urgence, par contrecoup, d'une redéfinition du conservatisme.

    Y a-t-il une unité de la doctrine conservatrice ? ou bien le conservatisme est-il plutôt un tempérament qu'une doctrine ?

    Parler de doctrine est toujours délicat : on attend un corpus intangible bannissant toute voix dissidente. Or, la diversité de notre Dictionnaire le montre, dans ses collaborateurs comme dans ses entrées, on peut être un conservateur plus ou moins traditionaliste ou plus ou moins libéral. Pour autant, cette diversité n'est pas un éclatement, car sur bien des points tous se retrouvent spontanément. Ce qui renvoie à la seconde partie de votre question : que serait une doctrine sans un tempérament ? Les choix politiques relèvent-ils de la raison pure, ou n'y aurait-il pas toujours une part instinctive, et existentielle ? Notre hypothèse est que le conservatisme est avant tout une doctrine du réalisme politique, prenant en compte le monde et l'homme tels qu'ils sont, avec leurs qualités et leurs faiblesses, une doctrine qui écarte toute reconstruction d'un monde et d'un homme idéaux sur la base de théories supposant de faire au préalable table rase de cette réalité. C'est cette unité, autant de tempérament que de doctrine, qui fournit aux conservateurs la cohérence de leurs réflexes et de leurs réponses.

    Vous consacrez un article au « conservatisme de gauche ». A-t-il toujours existé ou bien est-il une réaction à la modernité technicienne ?

    La pensée de gauche, volontiers démiurgique, a toujours souhaité non pas faire évoluer mais transformer l'homme ou la société, pour qu'ils ressemblent enfin à des idéaux parfaits. C'est dire que le conservatisme de gauche - hormis le sens péjoratif macronien déjà évoqué - semble absent de l'histoire des idées. Par contre, on peut effectivement constater qu'autour des interrogations actuelles sur la croissance, sur le machinisme hier, sur le transhumanisme demain, et, de tout temps, sur les débordements du capitalisme, bref, autour de certaines inquiétudes face au Progrès, certains intellectuels de gauche se posent les mêmes questions que ceux de la droite conservatrice.

    Cela ne veut pas dire qu'ils aboutissent aux mêmes conclusions, mais ce débat ne peut qu'être fécond. La problématique de l'écologie et de l'environnement est ici un exemple significatif. Mais on remarquera qu'il s'agit plus d'un ralliement de certains intellectuels de gauche au réalisme conservateur que l'inverse. Seule en effet une droite libérale/libertaire, aux antipodes des valeurs conservatrices, entend permettre aux hommes de jouir sans entraves. La droite conservatrice, elle, a toujours plaidé pour l'existence des limites.

    Quel rôle a joué la Réforme dans la naissance de mouvements conservateurs ?

    Autant le rôle direct de la Réforme en la matière semble avoir été à peu près nul, autant son rôle indirect paraît immense. Sur un plan direct, la Réforme, qui elle-même se veut d'ailleurs un retour aux origines, ne suscite aucun conservatisme spécifique, ni dans la société, nous sommes en pleine Renaissance, ni dans l'Église, qui, loin de se crisper sur des positions acquises, va lancer la Contre-Réforme, un mouvement presque aussi novateur que celui auquel il répond. En revanche, sur un plan indirect, les conséquences de la Réforme sur l'émergence d'un sentiment conservateur s'avèrent considérables. Notamment dans la mesure où cette rupture démontre que les choses apparemment les mieux acquises, sont en réalité fragiles et menacées, et qu'il importe donc de réfléchir et de pourvoir à leur conservation. À ce propos, la manière dont Bossuet, à la fin du XVIIe siècle, va tenter de recoller les morceaux, en discutant avec les protestants puis avec Leibnitz, paraît marquée par ce souci proprement conservateur. À l'inverse, au début de la Révolution française, certains acteurs de premier plan, comme Brissot, affirment qu'il existe une liaison nécessaire avec la Réforme, et que ceux qui ont fait la « révolution religieuse » ne sauraient être hostiles à la « révolution politique ». Un thème que reprendront en sens inverse les grands penseurs conservateurs français du XIXe et du premier XXe siècle, estimant que les principes mêmes du protestantisme et du calvinisme, s'ils coïncident à beaucoup d'égards avec ceux du capitalisme libéral, se situent aux antipodes des valeurs conservatrices.

    La France a-t-elle une tradition conservatrice marquée ? Quel rôle a joué la Révolution française dans l'émergence de la pensée conservatrice ?

    En ce qui concerne le conservatisme, la tradition française paraît complexe, précisément en raison du poids de la Révolution. S'il existe bien des « proto conservatismes » avant celle-ci, c'est incontestablement la rupture radicale qu'elle représente, qui va entraîner l'émergence d'un courant conservateur. On l'a déjà noté, c'est lorsque l'on s'aperçoit que certaines choses, certaines valeurs, certaines habitudes, certaines coutumes essentielles sont menacées, que l'on prend conscience de leur fragilité, et donc de la nécessité de les protéger. La « table rase » que la Révolution entend réaliser, notamment à partir de l'avènement de la République, et la violence extrême avec laquelle elle y procède, vont faire émerger par contrecoup une pensée qui jusqu'alors était demeurée embryonnaire. Et qui s'appuie, dès 1790, sur le génial essai de l'anglais Edmund Burke, les Réflexions sur la révolution de France - qui demeure jusqu'à nos jours l'un des catéchismes du conservatisme. En ce sens, de même qu'elle a fondé la France moderne, la Révolution a fondé par contrecoup la pensée conservatrice.

    Le conservatisme est une valeur assumée dans le monde anglo-saxon, pourquoi est-il autant diabolisé en France ?

    C'est précisément en raison de sa naissance, qui contrairement à ce qui se passe en Angleterre, aux États-Unis ou en Allemagne, va s'effectuer en réaction à l'événement fondateur qu'est la Révolution française. Ce qui, comme on finira par s'en apercevoir à la fin du XIXe siècle, place le conservatisme en porte-à-faux avec les principales orientations découlant de cette crise majeure, que ce soit sur un plan institutionnel, politique, culturel ou religieux.

    En fait, sous la Seconde république puis au début de la Troisième, certains républicains osent se déclarer conservateurs ; mais ce n'est plus le cas à partir des années 1890, dans le cadre d'une radicalisation, d'une « gauchisation » de la république et d'une explosion de l'anticléricalisme : à partir de là, tout conservateur est réputé ennemi de la Révolution, donc antirépublicain, antidémocrate, réactionnaire, bref, intouchable et infréquentable. À la Chambre, les députés élus sous l'étiquette conservatrice vont jusqu'à changer de nom, pour se faire appeler « progressistes » ! Enfin, au XXe siècle, le mot conservateur, exclu du jeu politique, est souvent associé à une tare morale, synonyme d'immobilisme, d'inaction, de repli sur soi, etc.

    Qui sont les grands penseurs du conservatisme français ?

    Question redoutable, car à part Chateaubriand il y a au fond assez peu de penseurs majeurs qui, en France, se soient réclamés expressément du conservatisme. Ceux qui en relèvent d'une manière ou d'une autre, soit écrivaient avant l'invention du terme (Montaigne, Montesquieu, peut-être Voltaire), soit n'ont pas entendu s'en prévaloir (Balzac, Taine ou Flaubert), soit sont même allés jusqu'à le récuser, à l'instar de Charles Maurras, de Thierry Maulnier… ou du général De Gaulle.

    François Fillon a été défini comme étant libéral-conservateur pendant la campagne présidentielle, ces deux doctrines sont-elles complémentaires ? Ou peut-on penser, comme Jean-Claude Michéa, que conservatisme et libéralisme sont incompatibles ?

    Derrière la question s'en pose une autre : quel libéralisme? La question du libéralisme tourne en fait - et un auteur comme Benjamin Constant l'a bien montré - autour de la place accordée à l'individu. Il y a un libéralisme qui demande que l'individu puisse devenir ce qu'il est, et, pour cela, qu'il ne soit pas ligoté par un monde figé de castes et de codes dont il ne puisse s'affranchir. Qui irait à l'encontre de cette liberté ? Pour autant, une société a besoin de structures, famille, commune, région ou nation pour assurer sa survie, des structures dont l'individu qui s'en voudrait totalement émancipé ne doit jamais perdre de vue que, sans elles, il n'aurait aucune chance de survivre. Un libéralisme équilibré, respectant à la fois les légitimes aspirations des personnes et la nécessaire défense des structures sociales, peut parfaitement être conservateur. Par contre, un libéralisme qui impose les désirs d'un homme à toute une société, qui fait éclater pour satisfaire les bien piètres désirs de quelques-uns les cadres pérennes qui protégeaient les autres, ce libéralisme de la jouissance narcissique où tout se réduit aux quelques années d'une vie humaine, est radicalement incompatible avec tout conservatisme.  

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    Le dictionnaire du conservatisme, sous la direction de Frédéric Rouvillois, d'Olivier Dard et de Christophe Boutin, publié aux éditions du Cerf.

    Entretien réalisé par Aziliz Le Corre.

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • LA BATAILLE DE POITIERS N’EST PAS UN MYTHE ! (1)

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    Entre Tours et Poitiers s’étend une vaste plaine au milieu de laquelle est un hameau qui porte le nom à jamais glorieux de Moussay-la-Bataille.

    C’est là que, d’après une tradition immémoriale, fut livrée la bataille de Poitiers dans laquelle la chrétienté, servie par le bras de Charles Martel, écrasa les musulmans, arrêta de ce côté les progrès du croissant et sauva la civilisation européenne du plus grand péril qu’elle pût courir.

    Tout est obscur dans les détails de cet événement considérable du 17 octobre de l’année 732.

    Mais ce que l’on sait, ce que tous les chroniqueurs, arabes ou français, ont dit à l’envi, c’est que la journée de Poitiers fut une journée mémorable, qui vit deux religions, deux mondes, deux civilisations, deux races et, pour ainsi dire, deux pôles, le Nord et le Sud, se rencontrer et se heurter avec fracas.

    Si Charles Martel avait été vaincu, à Poitiers, par Abdérame, comme l’empereur Constantin Paléologue le fut plus tard, à Constantinople, par Mehmed II, l’Europe aurait été la proie de l’islamisme, et Dieu sait ce que sont devenus les peuples qui ont eu à subir son joug !

    Les soldats de Mahomet avaient conquis la moitié du monde : encore un effort, et tous les peuples seraient aux genoux des successeurs du Prophète. Le 28 avril 711, vingt-cinq mille musulmans, appelés par un traître, débarquent à Algésiras, battent les Goths à Xérès, anéantissent, après trois siècles d’existence, la monarchie wisigothe, deviennent maîtres de l’Espagne entière et établissent leur capitale à Cordoue.

    Au printemps de l’année 732, Abdérame (Ab’ der-Rhaman), émir de Cordoue, obéissant aux instructions du calife Hescham, et déterminé à s’emparer de la Gaule, franchit les Pyrénées par la vallée de Roncevaux. Son armée était formidable. Elle comprenait la plus grande partie de ces vaillantes troupes qui avaient conquis l’Afrique et l’Espagne. Derrière les combattants venait une multitude énorme, vieillards, femmes et enfants, que certains historiens dignes de foi portent au chiffre de cinq cent mille âmes. C’était un peuple entier qui se jetait sur un autre, comme au temps des grandes invasions, et qui obéissait à la voix d’un des plus fameux capitaines de l’islam.

    Telle était l’armée qui s’avançait vers la Gaule chrétienne. L’aile gauche enleva d’assaut toutes les villes de Béarn sans rencontrer de résistance sérieuse. Oléron, Dax, Bayonne furent livrées aux flammes, et une foule de prêtres, de religieux et de religieuses furent massacrés.

    L’aile droite débarqua en Provence et exerça ses fureurs sur Marseille et sur la Provence entière, puis sur la Bourgogne avec une étonnante rapidité. À Sens, un évêque, saint Ebbo, arrêta l’aile droite de l’armée.

    Pendant ce temps, la grande armée musulmane, sous les ordres d’Abdérame, montait en Gaule. Après avoir incendié la ville de Bazas elle se présenta devant Bordeaux. La grande cité, capitale de l’Aquitaine, fut emportée d’assaut, la population fut égorgée, les églises furent pillées et brûlées, le faubourg et le monastère de Sainte-Croix livrés aux flammes. Le duc Eudes, désespéré, s’enfuit avec les débris de son armée. Abdérame le poursuivit, franchit la Garonne, enleva la forteresse d’Agen et tomba enfin sur l’armée ducale qui fut écrasée. « Ce fut, dit le chroniqueur Isidore de Beja, une déroute et un massacre effroyables. Dieu seul sait le nombre de Francs qui périrent en cette journée ! »

    Les conséquences de la défaite furent terribles. En quelques mois, l’armée musulmane, gorgée de butin, s’empara de Périgueux, de Saintes, d’Angoulême, livrant tout le pays à feu et à sang, ne laissant rien derrière elle, et arriva sous les murs de Poitiers.
    (À suivre…)

    Extraits de : Ferdinand Hervé-Bazin, Les Grandes Journées de la chrétienté, réédition Édilys 2015.
    Ferdinand Hervé-Bazin (1847-1889) fut avocat, professeur d’économie politique à l’Université catholique d’Angers. En écrivant ce livre après le désastre de 1870, il voulait montrer ces triomphes éclatants de l’Église, qui furent aussi des triomphes pour la civilisation, et qui s’appelèrent les journées du pont Milvius, de Tolbiac, de Poitiers, de Pavie, de Jérusalem, de Las Navas, de Grenade, de Lépante, de Vienne, de Peterwardein. Il pensait que de tels spectacles étaient de nature à faire aimer l’Église et aussi à relever les courages abattus.

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  • Pour vos cadeaux de Noël, les éditions Clovis vous proposent un large choix de très bons livres

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    6a00d83451619c69e201b7c93b4578970b-200wi.jpgPar ailleurs, les éditions Clovis publient cette année un autre roman jeunesse du père Francis Finn : Percy Wynn, dont voici le résumé :

    "C'est la rentrée des classes au collège Sainte-Marie. Parmi les nouveaux élèves, un garçon nommé Percy Wynn n'est pas comme les autres : l'effort physique lui fait peur, il ne sait ni monter aux arbres, ni nager, ni même jouer au ballon ; il a lu tant de livres qu'on le compare à une bibliothèque vivante. Plus embêtant, il a un côté fillette qu'on ne pardonne pas dans une pension. Très vite, il devient donc le souffre-douleur des élèves les moins sympathiques du collège. Mais il fait la rencontre d'un ancien nommé Tom Playfair. Une amitié se tisse entre ces garçons profondément catholiques et tous deux "chics types". Les aventures vont commencer. Emporté dans ces péripéties et guidé par Tom, Percy va se transformer : il deviendra, rebondissement après rebondissement, un vrai garçon et un chrétien affermi. Mais à quel prix ?" 

    Le père Francis Finn (1859-1928), jésuite américain, est l'auteur de vingt sept romans pour enfants, dont Tom Playfair, et sa suite Percy Wynn. Prêtre et éducateur, Francis Finn a voulu illustrer les vertus chrétiennes dans tous ses livres, notamment le courage, la gratitude et l'esprit de sacrifice.

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Au temps des chevaliers

    Dans les spectacles historiques, les films ou dans les romans, ils font rêver toutes les générations. Mais qui étaient vraiment les chevaliers ? Depuis une vingtaine d’années, les historiens ont beaucoup travaillé sur la question. Révisant nombre d’idées reçues. 

    Cet été, comme tous les ans, « la Légende des chevaliers », spectacle joué dans le cadre des Médiévales de Provins, fait le plein de spectateurs, tout comme « les Chevaliers de la Table ronde » et « Le Secret de la lance » au Puy du Fou ou « le Tournoi de chevalerie » de Sedan. Dans les familles, on reverra en DVD Excalibur de John Boorman (1981) ou Kingdom of Heaven de Ridley Scott (2005), ce qui n’empêchera pas l’aïeule de se remémorer Les Aventures de Robin des Bois (1938), film dans lequel Errol Flynn était si beau… Les plus jeunes préféreront Kaamelott, d’Alexandre Astier (2005), série dont l’esprit rappellera à leurs parents Monty Python, Sacré Graal, de Terry Gilliam, chef d’œuvre satirique de leur jeunesse (1975). Pour ceux pour qui ne jurent que par un bon livre, Lancelot du LacPerceval ou Ivanhoé sont des romans qui traversent les générations.

    Inusable chevalerie : cinq ou six siècles après sa disparition, elle fait toujours rêver. Elle occupe aussi les historiens. Depuis une vingtaine d’années, les travaux se multiplient à son sujet, révisant nombre d’idées reçues, à commencer par les plus répandues. Qui sait, par exemple, que les chevaliers du Moyen Age n’étaient pas toujours des nobles ? Pour comprendre cette institution qui a tant marqué l’imaginaire européen, il faut remonter aux origines.

    Avant l’an mil, les termes latins milites et militia, traduits ultérieurement par « chevaliers » et « chevalerie », désignent les soldats et le service armé qu’ils exercent. La cavalerie, alors, n’existe pas en tant que corps : les cavaliers sont en réalité des fantassins qui se déplacent à cheval et descendent de leur monture sur le champ de bataille. C’est au XIe siècle que l’art du combat à cheval, qui avait existé dans l’Antiquité, est redécouvert en Occident, en recourant à une race équine robuste, vraisemblablement venue d’Asie au VIIe siècle. Les premiers chevaliers sont donc des cavaliers d’élite qui se mettent au service des princes et des seigneurs féodaux qui les emploient.

    Ces hommes de guerre sont équipés d’armes défensives : un écu, un haubert (une cotte de mailles à manches et à coiffe, qui pèse jusqu’à 12 kilos), un heaume (un grand casque oblong enveloppant d’abord le sommet du crâne et le nez, puis toute la tête et le visage). Et d’armes offensives : l’épée, qui mesure moins d’un mètre, et la lance. Lourde et longue, cette dernière se tient à l’horizontale, calée sous le bras. Son usage inaugure une nouvelle technique : lors des charges collectives, désarçonner son vis-à-vis afin de disloquer les lignes adverses. La puissance du coup, souligne le médiéviste Jean Flori, dépend de la vitesse et de la cohésion du projectile que constitue l’ensemble formé par la lance, le cheval et le chevalier.

    L’introduction du cheval comme instrument de combat a entrainé l’invention des étriers, destinés à assurer la stabilité du cavalier, de même que les progrès de la selle. Avec le temps, le duo formé par le chevalier et sa monture seront conduits à renforcer leur protection. A partir des XIIIeet XIVe siècles, une armure métallique articulée, d’un poids de 20 à 25 kilos, enveloppe le cavalier. Son destrier est lui-même caparaçonné, la tête recouverte. Le cinéma ou la bande dessinée aiment l’image spectaculaire du chevalier harnaché, revêtu d’une tunique colorée ornée de son blason, mais cette représentation est le plus souvent anachronique car elle correspond en réalité à l’époque où la chevalerie a entamé son déclin.

    Au XIIe siècle, l’affrontement à cheval se généralise et devient l’apanage de guerriers qui ont choisi cette forme de combat. Mais au début, le groupe social qui s’appelle la chevalerie est encore issu de tous les milieux : certains chevaliers sont fils de paysans. Accompagnant le seigneur dans ses déplacements ou gardant ses forteresses au sein desquelles ils habitent et sont nourris, les chevaliers deviennent les vassaux de leur maître, obtiennent des terres, parfois un château. Les cadets, fréquemment, mènent une vie errante, courant les tournois, vendant leurs services.

    Tout puissant seigneur possède une école de chevalerie qui a pour fonction de conforter sa clientèle. C’est dans ce cercle que le postulant à la chevalerie, au cours d’un apprentissage de trois à neuf ans, s’initie à l’équitation et au maniement des armes, au milieu de garçons de son âge comme de combattants expérimentés. Ce compagnonnage prépare le jeune homme à sa vie future. Le chevalier, contrairement à une idée fausse, ne se bat pas en solitaire : sa vocation, même dans les tournois, est de combattre en groupe contre d’autre groupes. Lors de sa période de formation, le postulant apprend également la civilité, la courtoisie – au sens littéral, l’art de vivre dans une cour -, s’appropriant l’ensemble des principes qui se sont peu à peu affirmés pour fonder l’éthique chevaleresque : le service de Dieu, la protection des plus faibles.

    Lorsqu’il est prêt, le jeune homme est adoubé chevalier au cours d’une cérémonie où il reçoit ses attributs symboliques – l’épée, le baudrier, les éperons – et où, afin d’éprouver sa résistance, un coup lui est asséné sur la nuque (la colée). Au XIIIe siècle se prend l’habitude de faire précéder l’adoubement d’une veillée de prière, comme de faire bénir le nouveau chevalier, un prêtre faisant un sermon.

    L’historien Jacques Le Goff a montré que l’Eglise médiévale a longtemps manifesté son opposition à la guerre, tentant de contenir celle-ci par la Paix de Dieu – édictée au concile de Charroux en 989 – qui interdisait aux troupes féodales de porter atteinte aux clercs et aux pauvres, puis par la Trêve de Dieu, apparue vers 1040, qui prononçait l’interdiction de combattre pendant les périodes de pénitence, ainsi le carême, et du jeudi au dimanche, afin de respecter le jour du Seigneur.

    À ses débuts, la chevalerie n’inspire donc que méfiance à l’Eglise. Saint Bernard, au prix d’un jeu de mots, vilipendera la militia (la chevalerie) qui n’était rien d’autre que malitia, « péché », « crime ». Il restera des traces de cette méfiance dans l’appel que le pape Urbain II lancera à Clermont, en 1095, invitant les hommes de guerre à secourir leurs frères chrétiens d’Orient et à délivrer les Lieux saints : la croisade (terme qui date du XVesiècle, plus de deux siècles après la fin des croisades) est conçue en premier lieu comme un voyage pénitentiel, les chevaliers étant invités à renoncer à leurs pratiques violentes en Europe et à accomplir leur devoir guerrier en Terre sainte.

    Voués à la défense des Etats latins d’Orient, les premiers ordres de chevalerie naissent dans la foulée des croisades : l’ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem (ancêtre de l’actuel ordre de Malte), l’ordre du Saint-Sépulcre, l’ordre du Temple, l’ordre Teutonique. Ce sont des ordres monastiques. Dans la seconde moitié du XIIe siècle, l’Eglise achève en effet de se rallier à l’idéal chevaleresque. Pour l’Eglise, le chevalier est miles Christi, le soldat (ou le chevalier) du Christ, dont l’épée est au service de la cité terrestre, antichambre de la cité céleste. Parallèlement, l’idéal chevaleresque est adopté par la noblesse aux yeux de qui le chevalier est un maillon de la société féodale : vassal, il doit respecter ses obligations vis-à-vis de son maître (son suzerain) ; seigneur, il est tenu à la justice et à la charité envers ses vassaux.

    Hardiesse, courage, loyauté, largesse (le chevalier méprise l’argent mais est encouragé à l’utiliser avec générosité), courtoisie (notamment avec la dame de ses pensées), finesse d’esprit (le chevalier idéal est un lettré, qui maîtrise le latin, qui lit), telles sont les objectifs visés par ces hommes de guerre. Un comportement exalté par la littérature lyrique et romanesque de l’époque qui trouve son apothéose dans les œuvres de Chrétien de Troyes (LancelotPerceval), poète qui christianise la légende arthurienne en faisant du Graal le calice qui a recueilli le sang de Jésus sur la croix.

    Paradoxalement, c’est au moment où triomphe l’idéal chevaleresque que le nombre de chevaliers diminue. La multiplication des forteresses et des opérations de siège valorise d’autres types de combattants (fantassins, archers, servants de machines de guerre). Le coût croissant de l’équipement des chevaliers ainsi que des cérémonies d’adoubement, de plus en plus fastueuses, éloigne les impécunieux de cet état. Au XIIIe siècle, a fortiori au XIVe siècle, au moins dans les royaumes de France et d’Angleterre, la chevalerie est non en droit mais en fait réservée à la noblesse. Tous les nobles ne sont pas chevaliers, certes, mais tous les chevaliers sont nobles, ce qui introduit dans la chevalerie le facteur héréditaire, et renforce la cohésion sociale de la noblesse.

    Cette évolution exerce une conséquence sur les tournois, qui étaient à l’origine un spectacle collectif confrontant deux camps. Peu à peu, ce modèle cède la place à des joutes individuelles. Condamnés par les papes et les conciles, interdits par Saint Louis en 1260, les tournois reviennent à la mode aux XIVe et XVe siècles parce qu’ils constituent une fête pour les nobles qui y participent et pour le peuple qui y assiste.

    Le prestige de la chevalerie étant à son sommet, les rois et les princes créent à leur tour des ordres de chevalerie, destinés à récompenser les meilleurs serviteurs du trône et à rassembler la noblesse autour du souverain : l’ordre de la Jarretière fondé par en Angleterre par Edouard III en 1348, l’ordre de l’Etoile créé par le roi de France Jean II le Bon en 1351, l’ordre de la Toison d’or institué par le duc de Bourgogne Philippe le Bon en 1429, l’ordre de Saint-Michel fondé par Louis XI en 1469.

    Le déclin militaire de l’institution se poursuit pourtant. Quand les fantassins et les archers l’emportent sur les cavaliers, comme à Crécy (1346) ou Azincourt (1415), les jours de la chevalerie sont comptés. A la fin de la guerre de Cent ans, le sentiment national est en germe, et l’Etat royal pose les bases d’une organisation militaire qui n’est plus celle du monde féodal. Au XVIe siècle, la chevalerie est morte. Au tout début du XVIIe siècle, Cervantès lui dresse un superbe tombeau avec son Don Quichotte. Demeurera un mythe éternel, et le titre de chevalier, utilisé jusqu’à nos jours pour désigner de nobles engagements ou récompenser de vrais mérites, mais aussi, malheureusement, pour qualifier des chevaliers de fantaisie qui n’ont rien de héros. Dans notre société matérialiste, l’authentique esprit chevaleresque se fait rare. 

    Jean Sévillia

    Sources

    Martin Aurell, Le Chevalier lettré. Savoir et conduite de l’aristocratie aux XIIeet XIIIe siècles, Fayard, 2011.

    Dominique Barthélemy, La Chevalerie, Tempus, 2012.

    Jean Flori, Chevalerie et chevaliers au Moyen Age, Hachette, 1998.

    Jacques Le Goff et Jean-Claude Schmitt, Dictionnaire raisonné de l’Occident médiéval, Fayard, 1999.

    Sylvain Gouguenheim, Le Moyen Age en questions, Texto, 2012.

    http://www.jeansevillia.com/au-temps-des-chevaliers/

  • Jérusalem, capitale d’Israël : où est le problème ?

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    Bernard Plouvier

    Au Nord de la Judée, sur quelques plateaux rocheux, existait il y a quatre millénaires un bourg fortifié, celui des antiques Jébuséens, dont le grand homme mythique était Melchisédech.

    Le fortin du Mont Moriah fut pris d’assaut à la fin du 11esiècle avant J.-C. par les sicaires d’un chef de guerre, unificateur de quelques tribus d’hébreux, le sieur David, tributaire du pharaon de son temps. On imagine les tueries, le pillage et les viols qui ont suivi.

    Rien n’a changé en trois millénaires. Les Juifs ont choisi pour capitale de Judée la cité de Jérusalem, où Moïse, le créateur de Yavhé, n’avait jamais traîné ses sandales.

    Jésus de Nazareth y est venu prier et prêcher dans le Temple rebâti sur l’ordre du métis de Juive et d’Édomite (variante : Iduméen), Hérode le Grand, soutenu par Pompée puis par Marc-Antoine. Le plus beau des fils des hommes fut même crucifié sur le Mont Golgotha (où Adam était réputé enterré).

    Après une énième révolte juive, Hadrien, qui à la différence de Titus n’aimait pas les femmes et ne se souciait pas de prendre un giton juif, fit niveler en partie le site de Jérusalem et, pour avoir la paix, en chassa les Juifs.

    Mahomet, l’inventeur d’Allah, calqué sur la divinité hébraïque, le racisme matrimonial et le séparatisme forcené en moins, ne s’est intéressé qu’à La Mecque, après avoir été chassé de Médine. Mais ses califes ont voulu annexer Jérusalem, que les chrétiens ont voulu reprendre. Il s’en est suivi trois siècles de guerres, de massacres, puis l’occupation ottomane, synonyme d’immobilisme et de paresse, fit entrer la région dans un état de quasi-néant.

    Durant la seconde moitié du XIXe siècle, des milliardaires juifs de France et de Grande-Bretagne, effrayés de l’afflux de Juifs d’Europe centrale et orientale, achetèrent des terres aux seigneurs turcs de Palestine pour y implanter des foyers agricoles juifs. Ils n’eurent guère de succès.

    Là-dessus, un Juif qui voulait à tout prix faire parler de lui, Theodor Herzl, reprit la vieille idée du retour à Jérusalem (en France, on en parlait au moins depuis le règne de Louis XIII). Ni le calife-sultan d’Istanbul ni les Juifs d’Europe occidentale ne voulaient de ce sionisme et l’opposition fut pire après 1918.

    Les Britanniques, maîtres des pétroles d’Irak, d’Iran et de Mossoul, voulaient bien de quelques colonies agricoles juives et d’une cité côtière juive en Palestine – Tel-Aviv, sur le site de l’antique Jaffa -, mais il était pour eux hors de question de mécontenter les fanatiques mahométans en offrant Jérusalem aux Juifs.

    Les sanglantes bacchanales d’Adolf Hitler et quelques guerres, menées avec le soutien des USA où le lobby juif terrifie l’Exécutif par sa richesse, sa puissance médiatique et son pouvoir de nuisance, réglèrent la question et Jérusalem devint la capitale de l’État d’Israël, reconnue par la Russie du grand Poutine… et comme nous avons là un homme de grande intelligence, il n’a reconnu comme capitale israélienne que « Jérusalem-Ouest ».

    Qu’en ce mois de décembre 2017, l’autre super-grand chef d’État, celui des USA, reconnaisse Jérusalem comme capitale de l’État hébreu ne peut étonner personne. Trump marque clairement qu’il en a assez de l’autre lobby, celui du pétrodollar qui finance le fanatisme mahométan.

    Bien évidemment, il serait souhaitable que la direction US fasse preuve de la même intelligence politique que celle de Poutine et différentie clairement Jérusalem-Ouest, capitale israélienne, de Jérusalem-Est, future capitale de l’État indépendant de Palestine, peuplé d’Arabes.

    Ceci posé, si après l’instauration d’un véritable État palestinien, les fanatiques de Yavhé veulent tuer les fanatiques d’Allah et réciproquement, en quoi, nous autres Européens, sommes-nous concernés ?

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • Où Éric Zemmour évoque « La mort de Hallyday et d'Ormesson, comme Cocteau et Piaf »

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    BILLET - La mort de Jean d'Ormesson a précédé de quelques heures celle de Johnny Hallyday. Deux monstres sacrés de notre époque dont le décès concomitant en rappelle d'autres. Ce sont, en octobre 1963,  ceux de Piaf et de Cocteau (dans l'ordre) que Lafautearousseau avait aussi rapprochés, quelques heures plus tôt, de l'événement que tous les médias célèbrent en ce moment. A l'envi. Comme toujours, quelques mots brefs et lucides, suffisent à Eric Zemmour [RTL 7.12] pour caractériser les illustres disparus, leur époque et les évolutions intervenues au fil des cinquante et quelques dernières années ...  LFAR 

     

    Résumé RTL par Éric Zemmour et Loïc Farge

    L'Histoire bégaie. Il y a plus de cinquante ans, le 11 octobre 1963, Jean Cocteau et Edith Piaf mouraient à quelques heures d'intervalle. Le poète et la chanteuse, l'homme des salons et la femme des rues, le créateur mondain et l'artiste populaire. C'était la France des années 40 et 50 (...) qui disparaissait avec eux. Tout recommence avec les décès de Jean d'Ormesson et de Johnny Hallyday. L'écrivain et le chanteur, le fils de la haute et celui des faubourgs, l'homme qui murmurait à l'oreille des présidents et celui qui beuglait dans des stades.
    C'est la France des années 60-70 qui faisait des heures sup'. Ceux qui n'avaient pas fait la guerre et ceux qui étaient nés pendant la guerre. D'Ormesson, c'était Françoise Sagan au masculin ; Johnny, c'était Elvis Presley en tricolore.

    Les deux hommes étaient des inventions de la télévision. S’ils étaient de magnifiques têtes de gondole médiatiques, c'est qu'ils appartenaient à une époque où les êtres n'avaient pas encore été entièrement façonnés par l'écran-roi : le livre pour d'Ormesson, la salle de concert pour Johnny. Mais Johnny n'avait plus envie d'avoir envie. Tandis qu'on croit entendre la voix fluette de « Jean d'O s'égosiller » : « Mourir en même temps que Johnny, mais c'est épatant ! »  

    Éric Zemmour

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • Éducation nationale : Le grand coup de pied de Blanquer dans la « fourmilière », par Franck Delétraz

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    9005-20171209.jpgLes vieux gauchistes de l’Éduc’nat’ ne décolèrent pas : confronté au véritable naufrage d’une école qui engloutit depuis des années toujours plus d’argent pour un résultat toujours plus lamentable, le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer a décidé de mettre un grand coup de pied dans la fourmilière en annonçant tout un train de mesures, et notamment le retour à la dictée quotidienne. Un grand ménage qui n’est bien sûr pas du goût de certains enseignants qui, par idéologie et/ou par fainéantise, se satisfont de cette situation dramatique.

    L’interminable descente aux enfers

    La publication mardi des résultats de l’enquête PIRLS, portant sur les compétences en lecture des élèves de CM1 ou d’un niveau équivalent de 50 pays, situant la France à la dernière place des 34 pays dépassant les 500 points et soulignant qu’à l’âge de 10 ans, un écolier français lit non seulement plus difficilement que la moyenne des élèves européens du même âge, mais aussi moins bien que ce que faisait, au même âge, son aîné il y a 15 ans, aura servi de détonateur.

    Mais, bien avant PIRLS, nombreux sont ceux qui avaient déjà tiré le signal d’alarme. En septembre dernier, en effet, le célèbre classement PISA, évaluant les performances des élèves de 3e en mathématiques, culture scientifique, compréhension de l’écrit dans 70 pays, avait déjà situé la France à la 20e place, indiquant que seuls 6 % des élèves français décrochent la note maximale en travail collectif, ou encore qu’un bon tiers de ceux-ci se situent au niveau le plus bas, ne parvenant pas à comprendre un problème en groupe ni à trouver des solutions pour le résoudre !

    Un an auparavant, c’est TIMSS, testant les CM1 (dans 50 pays) et lycéens de terminale scientifique (dans 9 pays), qui constatait pour sa part que les élèves français de CM1 obtiennent des résultats bien en dessous de la moyenne internationale et européenne. Pire encore : seul 1 % de nos lycéens se classaient dans le niveau « avancé », contre 15 % en 1995…

    Bref, autant d’études qui viennent confirmer ce que tous les parents d’enfants scolarisés ont pu constater ces dernières années : un recul impressionnant du travail à l’école et donc des connaissances. Sans parler de la déliquescence totale de l’autorité en milieu scolaire.

    Le retour de la dictée quotidienne

    Une véritable descente aux enfers, à laquelle les syndicats ne trouvent qu’un seul remède : encore plus de moyens et d’enseignants. Alors même que l’Éducation absorbe toujours plus d’argent et compte des milliers de profs « détachés »…

    Or, telle ne semble pas être la position du ministre qui, déclarant mardi que « ces résultats ne sont pas dignes de notre pays », a annoncé toute une série de mesures, dont la plus critiquée (et pourtant la plus élémentaire) n’est autre que le retour à la dictée quotidienne.

    Pour faire remonter le niveau de nos élèves, Blanquer, qui a rappelé les mesures déjà engagées pour améliorer « la maîtrise des savoirs fondamentaux », propose en outre de nouvelles évaluations au milieu du CP et en début de CE1 à la rentrée 2018, ainsi qu’une « grande conférence » en mars sur l’école maternelle.

    Franck Delétraz

    Article paru dans Présent daté du 8 décembre 2017

    https://fr.novopress.info/208770/education-nationale-le-grand-coup-de-pied-de-blanquer-dans-la-fourmiliere-par-franck-deletraz/