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culture et histoire - Page 980

  • Lugnasad : fête celtique de la récolte et de la souveraineté

    Comme chaque année, les néo-païens celtes de l’hémisphère nord ont célébré ce 1er août la fête de Lugnasad (transcrit aussi « Lughnasadh » ou « Lúnasa »). Moins connue que Samain, Imbolc ou Beltaine, Lugnasad est l’une des quatre célébrations majeures du calendrier celtique. Elle est attestée dès la plus haute antiquité aussi bien en Irlande et dans la Bretagne insulaire que sur le continent.

    Littéralement, « assemblée de Lug », Lugnasad apparaît d’emblée comme une fête dédiée à la principale divinité du panthéon celtique : Lug, dieu de la lumière, du savoir et des arts ainsi que du pouvoir, du droit et de la souveraineté. Selon la légende, il aurait institué la fête de Lugnasad en hommage à sa mère, la déesse chtonienne Tailtiu, morte d’épuisement après avoir transformé les forêts irlandaises en plaines cultivables. Lugnasad reste ainsi une fête liée à la récolte, à la terre nourricière et féconde. Ceci explique sans doute pourquoi les mariages étaient célébrés à des dates rapprochées de cette fête.

    Lugnasad est ainsi à l’image du dieu Lug et de ses multiples fonctions (ses domaines sont si variés qu’un de ses épithètes gaéliques est Samildanach, « le polytechnicien »). Elle garde cependant son aspect tellurique et chtonien : c’est avant tout l’occasion de célébrer la récolte et d’en remercier la Terre. Des mets spéciaux étaient ainsi préparés avec les fruits de la première récolte dont une petite partie était sacrifiée au dieu en signe de reconnaissance.

    C’est aussi la fête de la souveraineté où le roi est célébré dans sa fonction royale, non comme chef militaire mais comme le guide, le garant des lois et de la paix. Les belliqueux peuples celtes observaient à cette occasion une trêve, les guerriers étant tenus d’aller aux célébrations sans armes. L’équité et la justice étaient des notions très importantes pour les Celtes qui profitaient de l’occasion pour résoudre les contentieux et honorer leurs dettes. Répartir les produits de la collectivité pour en donner une part au plus démunis aurait également été d’usage. Car, si Lugnasad est la fête de la récolte, il est nécessaire de donner pour recevoir, comme on sème pour récolter.

    Selon les endroits, les festivités pouvaient durer de trois jours à une semaine. On y festoyait avec les produits de la récolte et de l’hydromel. Le sacrifice d’un bœuf était d’usage en Irlande. Et puisque Lug patronne aux arts et aux jeux, l’on écoutait volontiers bardes et poètes et l’on organisait des concours athlétiques : courses de chevaux, lancer de poids, lutte. Lugnasad est aussi l’occasion de commercer : des foires immenses se tenaient en Irlande selon les celtologues. N’oublions pas que Lug est aussi le dieu des commerçants et des voyageurs.

    Lugnasad était donc pour les Celtes un moment de retrouvaille, de paix et de convivialité, mais aussi une façon de célébrer la communauté. Toutes les classes (guerriers, druides, artisans) étaient tenues de participer aux festivités présidées par le roi. L’Irlande a gardé le plus de traces de cette fête et des rites qui s’y rapportaient. Aussi, la plupart des pratiques et des usages décrits ci-dessus sont irlandais. Peu de traces nous sont restées de la manière dont on célébrait Lugnasad au Pays de Galles ou en Écosse.

    L’archéologie s’est en revanche montrée plus fructueuse en Gaule. Nous savons, d’après les historiens antiques et grâce aux découvertes, que le début du mois d’août était pour les Gaulois une période hautement sacrée. On ne sait ce qu’il en était avant la conquête romaine. Une fois la Gaule romanisée, l’habitude fut prise de réunir à Lyon (ville par excellence de Lug) une assemblée d’une soixantaine de délégués envoyés par les cités gauloises. Pour les historiens modernes, les Romains auraient tout bonnement repris à leur compte une tradition déjà existante. Cette Assemblée des Gaules se réunissait pour délibérer et transmettre aux autorités romaines les doléances de leurs administrés, mais aussi pour célébrer le culte de l’empereur auquel ils rendaient un hommage annuel. Le dirigeant suprême de l’empire était ainsi assimilé à la principale déité du panthéon gaulois.

    Avec la christianisation de l’Empire Romain, ces célébrations disparaissent progressivement du continent. Elles demeurent néanmoins vivaces en Irlande. Saint Patrick et les autres évangélisateurs semblent avoir réalisé qu’il serait quasi impossible de faire renoncer le peuple irlandais à ces traditions venues du fond des âges. Lugnasad, ainsi que les autres fêtes celtiques, ont dès lors été christianisées et progressivement épurées de toute signification païenne. Une démarche qui a porté ses fruits : Lugnasad disparaît dès le VIème siècle, mais les rites et pratiques associées demeurent en étant christianisées. Ainsi, Lug est remplacé par saint Patrick en Irlande et par saint Maël Ruba en Écosse.

    Le christianisme celtique assimile si bien ces traditions païennes qu’elles perdurent jusqu’à nos jours. Des textes du XVIIIème siècle attestent ainsi de rites consistant à « sacrifier » une part des premières récoltes, ou à tuer un bœuf vers la fin juillet ou début août.

    Dans sa thèse soutenue à l’université de Boston en 1962 sur l’antique Lugnasad et ses rites, la journaliste et folkloriste irlandaise Màire MacNeill étudie les origines, les rites et la persistance de cette fête dans l’Irlande chrétienne. Elle relève 195 sites où des célébrations ont lieu aux alentours du 1er août. Le plus connu est la montagne Croagh Patrick où des milliers de pèlerins affluent le dernier dimanche de juillet (Reek Sunday) pour la gravir et y déposer des fleurs ou des céréales. Pour MacNeill, ce n’est autre qu’une des nombreuses survivances de Lugnasad.

    D’autres coutumes ont perduré : la visite des fontaines dont on fait le tour dans le sens du Soleil en exprimant ses vœux de prospérité et de bonne santé. Ce rite est attesté dans les écrits irlandais du XVème siècle. Il faut aussi souligner la survivance des foires traditionnelles : celles du comté de Clare et de Kerry font toujours la joie des touristes.

    Bien sûr, comme le relève MacNeill, ces célébrations étaient dénuées de toute signification païenne. Il s’agissait d’un simple folklore colorant la vie chrétienne des Irlandais. L’appellation Lugnasad était d’ailleurs inusitée, puisqu’on ne célébrait plus Lug et les anciens dieux. C’est au XIXème siècle que resurgit Lugnasad avec la redécouverte du paganisme qui a bonne presse chez les romantiques. Étrangement, ce ne sont pas les Irlandais mais les Britanniques qui se passionnent pour ce passé celtique. C’est compréhensible : l’Irlande n’avait jamais perdu ses traditions celtiques qui rythmaient toujours la vie des Irlandais modernes christianisés.

    Des mouvements néodruidiques se sont en revanche formés dès le XIXème siècle en Angleterre, au Pays de Galles et en Bretagne. Le néopaganisme n’ayant pas de liturgie officielle, les rituels varient selon les pays et les groupes. Là où certains préfèrent mettre l’accent sur la convivialité et le partage, d’autres souhaitent imiter au maximum les rites antiques. Enfin, certains se concentrent sur la transcendance et l’aspect spirituel. Même le choix de la date peut varier : la nuit du 31 juillet au 1er août, ou celle du 1er au 2 août. Certains groupes fêtent même le 7 août, soit l’exact milieu entre le solstice d’été et l’équinoxe d’automne. Notons que dans l’hémisphère sud, Lugnasad se célèbre le 1er février.

    Outre ces variations, l’ensemble des néopaïens celtisants s’accordent à voir dans Lugnasad une fête célébrant la terre nourricière et généreuse, l’été au maximum de la chaleur et de la fructification. Comme pour leurs ancêtres, c’est aussi une occasion propice au partage et à la dégustation des mets faits à base de produits de la nouvelle récolte.

    Enfin, une des coutumes les plus répandues dans les groupes néodruidiques est de faire circuler parmi les membres réunis en cercle une couronne de chêne, symbole de l’année qui s’écoule. En effet, le paganisme celte a une vision cyclique et non linéaire du temps. L’apogée n’est que le début du déclin. Si Lugnasad est le point culminant de l’été et de la fructification, c’est aussi le signe annonciateur de l’écoulement de l’année. Il n’est pas loin, l’automne qui verra la Nature entrer dans un sommeil avant de renaître au printemps après les sombres mois d’hiver..

    Nicolas Kirkitadze

    http://www.breizh-info.com/2017/08/06/75044/lugnasad-fete-celtique-de-recolte-de-souverainete

  • Argent liquidé par Georges FELTIN-TRACOL

    RA56-212x300.jpgLe n° 56 de l’excellente revue autonome de désintoxication idéologique Réfléchir & Agir vient de sortir avec pour dossier central, une excellente injonction : « Il faut buter la République ». Outre les entretiens de Piero San Giorgio, de Pierre Hillard, d’Alain Escada et de Jean-Noël Audibert, on lira aussi des articles remarquables sur l’ours, le tyrannicide, le rock progressif ou l’histoire du journal L’Idiot International.

    Si vous n’êtes pas abonné, allez de suite sur le site officiel et abonnez-vous !

    https:/reflechiretagir.com/

    Par ailleurs, près de 300 livres d’occasion sont en vente sur ce site. Toutes les sommes reviendront à l’équipe pour ses vacances de l’autre côté de la planète. Alors n’hésitez pas là encore !

    Comme d’habitude, voici l’éditorial de ce numéro.

    Suède, Corée du Sud, Norvège, Danemark… Ces États développent un inquiétant point commun : la raréfaction voulue des pièces de monnaie, des billets de banque et des chèques bancaires. Dans ces pays, la plupart des achats quotidiens s’effectue dorénavant avec une carte bancaire ou grâce à un paiement électronique sans contact.

    C’est en Suède, royaume qui imprima au XVIIe siècle les premiers billets de banque, que la tendance est la plus avancée. D’ici 2020, l’argent liquide y aura quasiment disparu au profit d’une monnaie virtuelle. De nombreux services, magasins et restaurants suédois refusent déjà tout paiement comptant en pièces sonnantes et trébuchantes.

    La clairvoyance de Hamon

    Au cours de la campagne des primaires de gauche, Benoît Hamon a défendu le revenu universel. Sa justification reposait sur le remplacement du salarié par des machines autonomes, des robots et des ordinateurs. Il n’a pas tort. Les rapports de la Commission Trilatérale envisagent que dans un avenir proche, 80 % de la population active sera inemployée. Leur accorder un revenu universel et une dose quotidienne de cannabis atténueront sûrement d’éventuelles rancœurs envers ce chômage massif, structurel et prégnant.

    Si, en outre, ce revenu universel n’est disponible qu’à partir d’une monnaie électronique, les foules se tiendront relativement tranquilles et ne verseront pas dans la révolte.

    Soumission aux banques

    Supprimer les pièces et les billets revient à accepter que le système bancaire place tout un chacun sous son suspicieux regard. Non seulement les banksters se goinfrent déjà sur leurs clients, mais ils exerceront bientôt une discrète et attentive observation de leur vie privée, de leurs achats courants, voire de l’ensemble de leurs dépenses.

    Sous le prétexte de lutter contre le travail au noir et la pègre (alors que les honnêtes gens sont désarmés et la légitime défense condamnée), les gouvernements partitocratiques, habituels larbins des banques, entendent ainsi asservir leurs peuples toujours rétifs aux injonctions mondialistes – cosmopolites.

    L’argent liquide garantit notre liberté. Son usage doit être inscrit dans la Constitution afin que il ne soit pas liquidé.

    Georges Feltin-Tracol

    http://www.europemaxima.com/argent-liquide-par-georges-feltin-tracol/

  • Revue Civitas : dossier « Agir contre la corruption »

    Le n°65 de la revue Civitas consacre un dossier au thème « Agir contre la corruption ».

    A commander dès maintenant au prix de 10 euros (frais d’envoi compris).

     

    Il est aussi possible d’acheter ce n° en version PDF à 5€

     

    http://www.civitas-institut.com/2017/08/07/revue-civitas-dossier-agir-contre-corruption/

  • IL VIENT DE SORTIR : LE NOUVEAU RECUEIL DE CHANSONS TRÈS ATTENDU DE THIERRY BOUZARD

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    3034458434.jpgLes Chansons de notre identité

    Un recueil exceptionnel, avec l’histoire de chacune d’entre eux, de 220 chants politiques, militaires, religieux, historiques, scouts, marins, bretons, vendéens, d’ailleurs, modernes et anciens et même à boire… Bref une partie non négligeable de notre patrimoine. Un ouvrage remarquable réalisé par Thierry Bouzard, journaliste et musicologue bien connu des patriotes.

    318 pages, 220 chansons, nombreuses illustrations, 27 €

    Le commander en ligne cliquez ici

    À ceux qui l'ont déjà commandé, les expéditions seront faites cette fin de semaine. Merci pour votre patience.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • Il y a cent cinquante ans, le 17 juillet 1867 : Karl Marx publiait le premier tome du Capital

    km.jpgPeu de livres, dans l’histoire de la pensée politique, ont suscité des polémiques prolongées au delà d’un siècle. Parmi eux, Le Prince, de Nicolas Machiavel, publié en 1513, Du contrat social, de Jean-Jacques Rousseau, publié en 1762 et Le Capital de Karl Marx.  

        Ce dernier ouvrage se présente, durant le long travail théorique de son auteur, comme la troisième face d’un triptyque, dont les deux premières furent, sur fond de révolution de 1848, Le manifeste du parti communiste et, sur fond de crise financière anglaise de 1857, Contribution à la critique de l’économie politique, parue en 1859.

       Par l’un comme par l’autre, Marx exposait déjà l’essentiel de sa doctrine, écrivant : « dans la production sociale de leur existence, les hommes nouent des rapports déterminés, nécessaires, indépendants de leur volonté (…) Ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur existence ; c’est au contraire leur existence sociale qui détermine leur conscience (…) Les révolutions naissent de l’antagonisme des forces sociales et des rapports de production (…) L’humanité ne se pose jamais que des problèmes qu’elle peut résoudre (…) Les rapports de production bourgeois sont la dernière forme antagonique du processus (…) Le moteur de l’Histoire réside dans la lutte des classes. »

        Marx a-t-il besoin, en 1867, de redire tout cela une troisième fois ? Oui selon lui, car les réflexions qu’il a menées jusqu’ici lui paraissent fortement marquées par la philosophie d’Hegel et ce qu’il appelle « l’idéologie allemande ». Elles luis semblent donc insuffisamment étayées par une analyse économique rigoureuse et incontestable.

        Lecteur attentif d’Adam Smith et de David Ricardo - les économistes « classiques » -,  il ne renie pas leurs études mais veut aller plus loin en fournissant à l’économie politique un débouché dynamique, grâce à une explicitation scientifique de ses ressorts et des facteurs inéluctables de leur transformation. Tel est l’objet du Capital, dont il met huit ans à rédiger le premier tome.

         Dans sa préface, il explique que si les phénomènes économiques nécessitent une théorisation, celle-ci ne peut résulter ni de la science expérimentale, c’est-à-dire des expériences de laboratoire, ni de constructions purement intellectuelles. Il a donc choisi d’examiner un territoire particulier et de lui attribuer une portée générale : « j’étudie dans cet ouvrage le mode de production capitaliste et les rapports de production et d’échange qui lui correspondent. L’Angleterre est le lieu classique de cette production. Voilà pourquoi j’emprunte à ce pays les faits et exemples principaux qui servent d’illustrations au développement de mes théories. » Selon Marx, « c’est en Angleterre que les ouvriers français ou allemands peuvent se faire une idée de leur propre avenir. » Il relève en effet dans ce pays un début d’évolution des rapports de force dans le processus de production et, pour en mieux comprendre le cheminement, plaque sur ce qu’il observe une théorie fondamentale ne bouleversant pas mais perfectionnant celle mise en lumière par les « classiques. »

       Partant de la distinction traditionnelle entre valeur d’usage et valeur d’échange, confirmant que toute la science économique se ramène finalement à l’explicitation du concept de valeur ajoutée, aussi bien au titre de ses déterminants que de son allocation,  Marx franchit une étape supplémentaire en identifiant la notion de plus-value, son apport le plus novateur. Bien que Proudhon ait, deux ans auparavant, dans son Manuel du spéculateur en bourse, désigné quelque chose d’approchant : « la survaleur ».

       Dans les deux cas, il s’agit de qualifier l’écart entre la valeur du travail réalisé et celle, toujours inférieure, au niveau de laquelle est rémunéré le travailleur. La plus-value apparaît ainsi comme la différence entre la valeur de l’objet produit et le prix du travail qui l’a produit, dont le capitaliste concède le paiement à l’ouvrier. Paiement que, pour maximiser son profit, le capitaliste fixe au niveau le plus bas possible, soit ce qui est juste nécessaire à l’ouvrier pour reconstituer sa force de travail. Le salaire repose donc sur un échange fondamentalement inégal entre patron et employés.

       Marx est si content de sa trouvaille qu’il « enfonce le clou » en redisant la même chose sous des formes diverses, comparant le travail salarié dans l’industrie au servage féodal et à l’esclavage tel qu’il se pratiquait dans les États américains du sud encore deux ans auparavant. Dans tous les cas, se distingue le travail de l’employé tel qu’il est rémunéré, du surtravail, au bénéfice du seul capitaliste, qui ne l’est pas. « Là, le rapport de propriété dissimule le travail de l’esclave pour lui-même, ici le rapport monétaire dissimule le travail gratuit du salarié pour le capitaliste. » Il y a donc confiscation et spoliation du premier par le second. C’est pourquoi Marx regarde alors son ouvrage comme « le plus redoutable missile lancé à la tête de la bourgeoisie. » Et justifiant pleinement la lutte des travailleurs pour leur émancipation.

       Séduisante analyse sauf qu’elle est grossièrement fausse en raison d’un oubli de taille : la formation de la valeur ajoutée ne résulte pas seulement du travail salarié mais de toute une chaîne productive, qui comprend bien d’autres tâches que la fabrication matérielle seule. Si l’ouvrier remet effectivement un produit fini, il revient au capitaliste d’assurer, en amont et en aval, toutes les fonctions qui le rendent possible et efficient. Regardées aujourd’hui comme essentielles et expliquant, depuis un quart de siècle, les galopantes surrémunérations des dirigeants. À ceci près toutefois que ces dernières ont parfois atteint des sommets délirants qui, en dernière analyse, redonnent de l’acuité aux observations de Marx. Et que l’on peut regretter l’échec des projets d’association entre le capital et le travail, encore appelés « participation des salariés aux fruits de l’expansion des entreprises » qui, en France, animèrent le mouvement gaulliste entre 1965 et 1969. Il s’agissait au fond de supprimer ce qu’on pourrait appeler la « plus-value indue » et initialement confisquée au travailleur sans avantage de productivité.

        Pour avoir été trop lu et trop associé à l’échec des systèmes socialistes, Le Capital de Marx est tombé dans un gouffre de dénigrement que ses erreurs lui ont infligé. Mais, à considérer le mouvement de balancier qui bien souvent caractérise l’Histoire, l’économie libérale moderne devrait prendre garde à ce que certaines de ses outrances ne réveillent les vieilles lunes du marxisme.

    Daniel de Montplaisir

    http://www.vexilla-galliae.fr/civilisation/histoire/2511-il-y-a-cent-cinquante-ans-le-17-juillet-1867-karl-marx-publiait-le-premier-tome-du-capital

  • Le n°92 de l'Afrique réelle est sorti

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    L'éditorial de Bernard Lugan
    Face au chaos libyen qu’ils ont provoqué, s’obstinant à nier le réel et encalminés dans le néocolonialisme démocratique, les « Occidentaux » ont prétendu reconstruire la Libye autour d’un fantomatique gouvernement d’ « Union nationale ». Présidé par M. Fayez Sarraj, ce GUN est en réalité l’otage des milices islamistes de Tripolitaine et des Frères musulmans de Misrata. 
    Face à cette politique « hors sol », la Russie a déroulé un plan reposant sur les rapports de force militaires. Sa conclusion fut le voyage que le général Haftar - l’homme avec lequel la « diplomatie » européenne refusait de parler directement -, effectua à Moscou les 27 et 28 novembre 2016. 
    Du jour au lendemain, les nains politiques de l’UE réalisèrent alors que le « rebelle obstacle à la démocratisation de la Libye » était en réalité le maître de la Cyrénaïque, qu’il disposait de la seule force militaire du pays, qu’il contrôlait 85% de ses réserves de pétrole, 70% de celles de gaz, 5 de ses 6 terminaux pétroliers, 4 de ses 5 raffineries, et qu’il avait l’appui de la confédération tribale de Cyrénaïque ainsi que celui des tribus kadhafistes de Tripolitaine[1].
    Le 25 juillet 2017, le président Macron a organisé une rencontre entre Fayez Sarraj et le général Haftar, ce dernier voyant ainsi sa stature internationale confortée. Les deux hommes ont conclu un accord non signé et non ratifié. 
    Que peut-il en résulter alors que le général Haftar est le maître de la Cyrénaïque quand Fayez Sarraj ne contrôle même pas Tripoli et vit sous la menace permanente des milices ? 
    Les deux hommes se sont engagés à organiser des élections. Certes, mais la Libye a déjà connu plusieurs scrutins qui n’ont à aucun moment permis d’avancer sur le chemin de la paix. De plus, comme le Conseil des tribus n’a pas été partie prenante à cet accord, si Seif al-Islam Kadhafi n’y est pas associé d’une manière ou d’une autre, il demeurera lettre morte.
     
    *
    La situation s’aggrave au Mali où, en dépit de l’accord de paix, les groupes armés signataires s’entretuent. Le climat sécuritaire du pays est plus mauvais aujourd’hui qu’il y a quatre ans, quand le président IBK a été élu. A l’insécurité dans le nord, s’ajoute en effet le centre du pays où, pudiquement, les observateurs parlent de « violences communautaires » pour ne pas dire  guerre ethno-tribale, l’islamisme n’étant ici que la surinfection d’une plaie ethnique.
     
    *
    Les Casques bleus de la mission de paix au Congo (Monusco) ont mis la main sur un missile sol-air récupéré sur une milice du Kivu armée par Kigali. Il porte les mêmes numéros de série et a été fabriqué à la même date (avril 1987), que les deux missiles qui ont abattu l’avion présidentiel rwandais le 6 avril 1994. Ces éléments sont contenus dans un rapport officiel de la Monusco dont le rédacteur demande qu’il soit transmis au P5 (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité) ou au P3 (les trois membres occidentaux du conseil de sécurité), à défaut, aux autorités judiciaires françaises en charge de l’enquête concernant l’attentat du 6 avril 1994. 
    Ce rapport a maintenant plus de 10 mois. Si l’ONU ne l’a pas encore transmis au juge Herbaut, cela démontrerait une fois de plus que certaines puissances ne veulent toujours pas, 22 ans après l’attentat qui fut le déclencheur du génocide du Rwanda, que la vérité soit faite sur son (ses) commanditaire(s).
    [1] Pour tout ce qui concerne les tribus de Libye et leurs alliances, voir de Bernard Lugan Histoire de la Libye des origines à nos jours
    L'Afrique réelle cliquez ici