[Ci-dessus : Essentia Exaltata par Madeline von Foerster, 2005]
On a tant écrit sur le génie qu’il convient de dissiper quelques malentendus. Il faut d’abord démarquer le génie du talent. On considère souvent le génie comme un degré supérieur du talent ou comme une abondance de talents particuliers. Cette vue est absolument fausse. S’il y a bien différents degrés de génie, aucun de ces degrés du génie n’a quoi que ce soit à voir avec ce qu’on est convenu d’appeler le “talent”. On peut avoir un grand talent mathématique, qui fait qu’on digérera sans peine les chapitres les plus difficiles de cette science, sans avoir de génie, qui veut dire originalité, individualité et vocation à une production personnelle. De grands génies ont pu ne pas développer de talent (Novalis ou Jean-Paul).