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Trump va changer les bases du pouvoir (Meyssan, Vernochet).
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Revenu universel ? – Entretien avec Eric Verhaeghe
La question du revenu universel revient souvent dans les débats de la présidentielle. L’enthousiasme ou la répulsion qu’il suscite semblent basés sur une incompréhension ou une méconnaissance de ce concept. Eric Verhaeghe, que nous avions interrogé lors de la parution de Ne t’aide pas et l’Etat t’aidera (Présent du 25 février 2016), livre où il aborde la question, nous donne quelques clés pour mieux saisir les enjeux de ce fameux revenu.
— Dans votre livre, vous écriviez que le revenu universel est « l’avenir de la Sécurité sociale ». Pouvez-vous nous rappeler les caractéristiques de ce dispositif tel que vous le concevez ?
— Il me semble qu’il existe un malentendu curieux sur le revenu universel tel qu’il est promu par certains « libéraux ». Ceux-ci veulent ajouter une sorte de nouvelle prestation sociale, dont le coût est colossal, et qui bénéficierait à tout le monde. De mon point de vue, c’est une erreur de sens : le revenu universel ne doit pas s’ajouter aux prestations sociales existantes, et en particulier à la sécurité sociale, mais il doit la remplacer. Au lieu d’ajouter 400 milliards aux près de 1 000 milliards de prélèvements publics existants, il vaut mieux transformer les 600 milliards qui financent l’offre sociale (notamment l’offre médicale) en 600 milliards d’allocation universelle qui permettraient aux Français de souscrire aux contrats d’assurance sociale de leur choix. L’utilisation de ces 600 milliards serait exclusivement réservée à la souscription de contrats de protection sociale. On évite ainsi l’effet « paresse ». Le revenu universel ne sera pas versé pour acheter des téléphones portables ou des voitures, mais pour que chacun assure sa propre protection. La mesure est éminemment responsabilisante.
— Ce n’est donc pas une incitation à ne plus travailler et à se laisser vivre – objection qu’on entend souvent ?
— Eh non, puisque l’argent n’ira pas directement dans la poche des assurés et ne pourra être utilisé pour des babioles. Il sera fléché vers la protection sociale. Simplement, au lieu de subir une sécurité sociale déresponsabilisante comme aujourd’hui (avec cette fameuse phrase qu’on entend dans le métro : « J’ai droit chaque année à X jours de congé maladie », ou cette conviction ancrée dans certaines campagnes selon laquelle la sécurité sociale doit rembourser le taxi des malades jusqu’à l’hôpital), les Français devront faire un choix individuel réfléchi pour satisfaire à leur obligation d’assurance.
— Marc de Boni, journaliste au Figaro, écrit que la proposition d’un revenu universel se situe « à la jonction de la vision marxiste et de la pensée libérale ». Cela vous paraît-il juste ?
— Il me semble que le revenu universel est d’abord une idée libérale. Les marxistes l’ont volontiers repris à cause du malentendu introduit par certains « libéraux », pour qui le revenu universel est un outil de lutte contre la pauvreté. Sous l’expression « revenu universel » coexistent deux notions distinctes : d’un côté, la vision libérale d’une redistribution égalitaire d’une partie du PIB pour que chacun soit protégé, de l’autre, une vision plus marxiste selon laquelle le revenu universel est un outil nouveau et supplémentaire de lutte contre la pauvreté.
Propos recueillis par Samuel Martin
Entretien paru dans Présent daté du 28 janvier 2017
http://fr.novopress.info/203093/revenu-universel-entretien-avec-eric-verhaeghe/
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Entretien d'actualité avec François Asselineau
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Bistro Libertés avec Jean-Claude Martinez
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Journal du vendredi 27 janvier 2017 - Economie / Emprunt d Etat : L'effet Marine
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Le revenu universel, salut du capitalisme ? (Julien Rochedy)
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Karim Ouchikh présente la soirée du SIEL "Les femmes patriotes : un atout pour la France".
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ZOOM - François Bousquet : Tout ce que Patrick Buisson n'avait pas encore dit
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« Interrompre ce processus sera une excellente chose »
Marine Le Pen, invitée hier de la matinale d’Europe 1, a rappelé que l’euro, monnaie unique dont l’échec a été acté par « 140 économistes dont quatre ou cinq qui sont Prix Nobel d’économie » avait « entraîné une augmentation spectaculaire des prix », « une baisse du pouvoir d’achat », un véritable « dumping monétaire ». « (Selon le FMI) l’euro est sous-évalué de 6% pour l’Allemagne et sur-évalué de 15% pour la France, cela veut dire qu’il y a un différentiel de 21% de compétitivité du fait de cette monnaie unique. Cela nous tue ». Autre dogme des Bruxellois qui refusent de voir la réalité économique et sociale quand elle ne valide pas leur idéologie supranationale, l’ultra libre-échangisme, cheval de Troie du mondialisme, est lui aussi aujourd’hui battu en brèche dans la Mecque même du capitalisme libéral, à savoir les Etats-Unis. Au début du mois, dans un entretien accordé au média suisse RTS, la candidate du FN à la présidentielle notait que « le Brexit et l’élection de Donald Trump, c’est le refus du laisser-faire, du laisser-aller et du laisser passer » , d’une « mondialisation qu’on nous avait présentée comme heureuse et qui en réalité est sauvage, qui entraîne des migrations massives, qui entraîne une désindustrialisation catastrophique et un bouleversement pour les peuples qui la subissent ».
Ultra libre-échangisme auquel Donald Trump a donné un coup d’arrêt, qui en annonce certainement d’autres, en signant « lundi dans le Bureau ovale un document mettant fin à la participation des Etats-Unis au traité de libre-échange transpacifique (TPP) ». « Durant sa campagne, Donald Trump avait dénoncé un accord terrible et promis de s’en retirer au plus vite. L’administration Obama le présentait au contraire comme le nec plus ultra de tous les traités de libre-échange, car cet accord va bien au-delà de la simple levée des barrières douanières. Il prévoit aussi la levée de barrières non tarifaires, comme l’ouverture des appels d’offres nationaux par les pays membres aux entreprises étrangères sans avantages indus pour leurs propres entreprises publiques, ou encore le respect du droit du travail selon les normes de l’Organisation internationale du travail (OIT). De nombreuses ONG dénonçaient cependant les effets pervers d’un texte jugé opaque sur les droits des travailleurs, l’environnement, la perte de souveraineté ou encore l’accès aux médicaments ».
Interrogé sur le site francophone de Russia Today, Bruno Gollnisch était invité à réagir le 23 janvier à cette décision du nouveau président des Etats-Unis. Nous reproduisons ici in extenso cet entretien.
RT France : Donald Trump a ordonné le retrait des Etats-Unis de l’accord de partenariat transpacifique (TPP) signé par Barack Obama. Selon vous, quelles seront les conséquences politiques et économiques de cette décision ?
Bruno Gollnisch : Cela montre que Donald Trump ne croit pas aux vertus du libre-échange à l’échelle mondiale. Les relations commerciales entre les nations sont une bonne chose, mais il doit y avoir, selon des intérêts nationaux, des mécanismes correcteurs qui s’appelaient autrefois les droits de douane. Ils permettent de compenser, par exemple, le dumping social que pratiquent un certain nombre de pays avec de très bas salaires et en privant des salariés de toute protection sociale, d’assurance maladie ou pension de retraite.
Je crois que Donald Trump envoie un signal très fort, comme celui qu’il avait envoyé en prévenant Ford que si cette entreprise restait localisée au Mexique, les voitures fabriquées au Mexique et réimportées aux Etats-Unis payeraient des droits de douane élevés. Monsieur (Mark) Fields a immédiatement annoncé sa délocalisation. Je souhaiterais que ce soit la même politique que la France adopte, ce n’est pas une politique déraisonnable. Ce qui est à mon avis déraisonnable, c’est d’étendre au monde entier le libre-échange, des marchandises, des personnes et des capitaux, parce que cela a des effets destructeurs sur les prospérités, sur les niveaux de vie, sur les identités des peuples. Je crois qu’on assiste à une lutte entre le mondialisme et les identités nationales. Donald Trump se situe indiscutablement du côté des identités nationales.
RT France : Est-ce qu’on doit s’attendre à la fin d’autres traités de libre-échange comme le TTIP (traité transatlantique) ?
B.G. : Je l’espère vivement. Ce traité était en réalité très désavantageux pour des secteurs entiers de l’agriculture européenne, il ne présentait pas de garanties sur le plan sanitaire de la qualité des produits. J’aurais été de toute façon, avec beaucoup de mes collègues l’adversaire de ce traité, mais nous sommes minoritaires. Je pense que Donald Trump va interrompre ce processus, ce sera une excellente chose.
RT France : A quelle réaction doit-on s’attendre de la part de la communauté internationale, notamment des pays censés faire partie du TPP ?
B.G. : Sans doute des réactions très défavorables, des hurlements, des protestations. Mais le TTIP, par exemple, était à l’étape des négociations. Par conséquent, en droit international, il n’a aucune valeur obligatoire, car il n’a même pas été ratifié, pas signé. Il n’est obligatoire qu’à compter du moment où il est ratifié, et même à compter du moment où les ratifications ont été échangées entre les signataires.
RT France : Pourquoi y aurait-il une réaction défavorable à la dénonciation d’un traité qui n’est même pas entré en vigueur ?
B.G. : Ce sont des intérêts des mondialistes qui sont extrêmement puissants sur le plan d’un certain nombre de financiers qui contrôlent une grande partie des médias, et qui, par conséquent, s’en servent pour influencer l’opinion publique.
https://gollnisch.com/2017/01/26/interrompre-processus-sera-excellente-chose/
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Sortie à la fin du mois du nouveau livre de Bernard Plouvier : "Le Populisme ou la véritable démocratie"
Un entretien avec l'auteur :
Q. Dans ce livre, vous présentez ce que les bien-pensants et bien-disants interpréteraient comme un non-sens : l’assimilation du populisme à la démocratie. Est-ce une provocation à but commercial ou l’expression d’une intime conviction ?
R. Vous m’avez mal lu : je n’ai pas écrit du populisme qu’il était une forme de démocratie. Je prétends qu’il s’agit de la SEULE véritable démocratie, soit le gouvernement POUR le peuple. Le but de tout gouvernement est d’administrer au mieux le Bien commun. C’est ce que, durant l’Antiquité gréco-romaine – qui est notre racine fondamentale, avec celles moins bien connues des civilisations celto-germano-scandinaves -, l’on nommait la Chose publique.
Pourtant les démocraties grecques antiques n’ont pas été des régimes populistes.
Effectivement, ce que nos brillants universitaires (les historiens allemands sont généralement moins naïfs) nomment la « Démocratie athénienne » n’était qu’une ploutocratie. Pour faire simple, une ploutocratie est un gouvernement de riches qui n’agissent que pour donner à leur caste – héréditaire ou matrimoniale - et à leur classe – liée à la surface sociale – les moyens d’assurer la pérennité de leur domination.
Certes, un peu partout en Grèce, à partir du 6e siècle avant notre ère, on a introduit la notion d’égalité devant la Loi, mais cela ne touchait que les seuls citoyens, nullement les étrangers et moins encore les esclaves qui n’étaient que des biens mobiliers, des choses. En outre, les citoyens pauvres n’avaient que le droit d’élire des riches pour administrer l’État. En gros, cela n’a guère changé en 25 siècles !
Et très vite, les peuples se sont révoltés. D’authentiques populistes ont dominé de nombreuses cités grecques antiques, puis Rome. Ces « tyrans » ont tous été élus, acclamés par le peuple, mais agonis par la classe des lettrés, issus de la caste nobiliaire. La mauvaise réputation du populisme est une affaire de règlement de comptes entre les riches et les chefs des pauvres… car les ploutocrates reviennent toujours et partout au Pouvoir, les pauvres étant trop souvent victimes de leur irréflexion et les gens des media – de l’aède antique au présentateur d’actualités télévisées – étant fort vénaux.
Ce livre est donc une promenade historique, une visite guidée dans le Musée du populisme. Cela signifie-t-il qu’il existe des causes et des effets récurrents dans l’histoire humaine qui mènent au populisme ?
Bien évidemment et cela revient à dire qu’il existe des critères qui permettent à l’observateur de différentier un véritable populiste – être rare – d’un banal démagogue. Il faut être très critique à l’égard de ce qu’affirment les journalistes et les « politologues », cette curiosité contemporaine, lorsqu’ils balancent, un peu au hasard, l’appellation de populiste, ce qui est souvent, pour ces ignorants, une accusation, alors que de nombreux exemples prouvent le bénéfice que certaines Nations ont retiré des gouvernements populistes… et l’étude des échecs est également instructive.
Un chapitre entier du livre est consacré aux valeurs populistes et un autre aux critères, universels et diachroniques, d’un gouvernement authentiquement populiste. Et l’on étudie les différences qui existent entre le régime populiste et le despotisme éclairé.
Comment survient ce type de régime ?
Comme toujours en histoire, il faut, pour observer un phénomène hors du commun, la communion d’un chef charismatique et d’un groupe de compagnons résolus, unis par le même idéal… mais, hélas, pas toujours par des idées communes. Trop de théoriciens tuent un mouvement d’essence populiste avant qu’il puisse prétendre au Pouvoir. C’est ce que l’on a vu en France ou en Espagne durant l’entre-deux-guerres.
Ma question était mal posée : pourquoi un mouvement populiste réussit-il une percée ?
Ce type de mouvement résulte toujours d’un mal-être profond de la Nation, dans ses couches laborieuses et honnêtes… ce qui suffit à différentier le populisme des partis marxistes, dirigés par de très ambitieux intellectuels déclassés et composés de sous-doués hargneux, envieux et fort peu motivés par le travail.
Dès qu’une ploutocratie cesse de proposer au peuple une ambition pour la génération active ou, de façon plus grave encore, une promesse d’avenir pour les descendants, elle devient insupportable. La situation devient intolérable, explosive, lorsque la Nation – soit la fraction autochtone du peuple – est menacée dans sa survie.
L’insurrection devient alors légitime, à moins qu’un mouvement, prenant en compte les besoins et les aspirations du peuple – singulièrement ces valeurs qui font l’identité d’une Nation –, rassemble une majorité électorale qui lui permette de parvenir démocratiquement au Pouvoir, ce qui évite l’insurrection, ses crimes et ses destructions… là encore, on mesure bien la différence entre le populisme et l’ignominie marxiste, où la Révolution est le bien suprême, nécessaire aux chefs et aux petits chefs pour se saisir du Pouvoir et des sinécures.
Finalement, le populisme, ce serait la réaction saine d’un peuple qui souffre, qui est écœuré de ses soi-disant élites et qui aspire à une vie plus digne, faite de travail et d’honnêteté dans la gestion des affaires publiques, permettant d’espérer un avenir meilleur pour les enfants et les petits-enfants ?
Vous avez tout compris.
L'auteur : Bernard Plouvier est né en 1949. Il a été interne des hôpitaux puis chef de clinique au CHU de Lille. Depuis 1979, il est chef de service hospitalier, spécialisé en Médecine interne. Il a été élu membre de l’Académie des Sciences de New York en mai 1980. Il collabore régulièrement à la revue Synthèse nationale ainsi qu'au site EuroLibertés.
Le populisme ou la véritable démocratie, Bernard Plouvier, Les Bouquins de Synthèse nationale, 278 pages, 22 €
Sortie : fin janvier 2017
Le commander en ligne cliquez là