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Europe et Union européenne - Page 965

  • Mortel euro : l’Allemagne prête à replonger dans la crise

    Un article de Laurent Camus :

    « Contrairement à ce que les apparences pouvaient laisser penser, l’Allemagne n’est pas sortie de la crise de 2008, elle serait même en passe d’y retomber… et ce n’est pas le gouvernement de cohabitation, Chrétiens-démocrates et sociaux-démocrates, qui se met en place à Berlin sous le vocable de « grande coalition » qui changera profondément cette tendance. La crise de l’Euro est là et bien là et l’Eurozone est fort loin d’être sortie de l’auberge. Quant à l’affaire dite Léonarda – une agitation de plus dans le bocal médiatique – elle n’est là en effet que pour – à grands coups de cymbales – nous en faire oublier d’autres, d’une toute autre importance.

    La Chronique Agora [17oct13] n’a pas manqué de nous rappeler opportunément que « la Zone euro est toujours malade. L’euro à Madrid, Athènes ou Rome n’étant déjà plus tout à fait celui de Berlin, Vienne ou Helsinki. Le système inter banques centrales de la Zone euro reste paralysé. L’Eurozone ne fonctionne plus correctement car les capitaux allemands ne sortent plus d’Allemagne pour aller [re]financer [directement] les déficits des pays du sud de la zone comme par le passé  ». En un mot les mécanismes mis en place par Bruxelles ne remplissent pas leurs promesses, ceci aboutissant à ce que les déséquilibres se renforcent en dépit ou en raison de l’interventionnisme de le Banque centrale européenne et de la pertinente complexité des dispositions mises en œuvre.

    Car «  si la Zone euro existe aujourd’hui encore, c’est grâce à des dispositifs non conventionnels mis en place depuis plus de trois ans, lesquels confèrent un rôle inédit à la Banque centrale.
Monétisation de la dette d’États dont le déficit budgétaire n’était plus finançable sur les marchés : Grèce d’abord ; Irlande et Portugal marginalement… et même, durant le terrible été 2011, Italie et Espagne.
C’est ce que l’on a appelé les SMP pour Securities market program  ». Ainsi, pour les « opérations de refinancement sur le long terme » [LTRO], 1 000 mds d’euros ont été empruntés sur les marchés et sur trois ans, en décembre 2011 et février 2012, ils « auront permis de financer indirectement les déficits externes des pays du sud, donc l’endettement provenant des déficits commerciaux. Ces LTRO ont en effet consisté en prêts de la BCE aux banques de la Zone euro, dont beaucoup d’établissements italiens et espagnols [qui] ont utilisé cet argent pour acheter de la dette souveraine nationale ».

    En résumé «  l’excédent d’épargne des Allemands – qui refusaient [une réticence qui n’a pas disparue aujourd’hui !] d’investir directement [dans les économies malades] d’Europe du sud a gonflé le solde créditeur de la Bundesbank à la BCE ; cette dernière a de cette façon pu financer les pays déficitaires. Il y a donc bien eu au final transfert d’épargne » 1… En trois ans, le solde créditeur de la Bundesbank auprès de la BCE est à ce titre passé de près de 200 milliards d’euros à un peu plus de 750 milliards d’euros… la BCE « a prêté aux banques espagnoles et italiennes qui ont utilisé une partie importante de ces disponibilités pour acheter des titres d’État de leurs pays. Ceci finance les dépenses publiques et les importations en provenance d’Allemagne et des pays excédentaires du nord de la zone  ».

    Mais un tel système est-il viable ? Non « car les économies de la Zone euro sont trop hétérogènes », souligne une fois encore le conseiller économique d’Angela Merkel, Markus Kerber, effectuant le constat – loin d’être nouveau – que « l’euro n’est pas seulement la monnaie européenne mais une monnaie unique. On l’a imposée d’un jour à l’autre à des taux de parité éternels  ». En conséquence « nous devrions réorganiser la Zone euro en deux zones. La première garderait l’euro comme moyen de paiement unique en l’adaptant à la compétitivité et à la politique monétaire nécessaire dans ces pays, c’est-à-dire en le dévaluant. L’autre, les pays en excédent commercial important – l’Allemagne, le Luxembourg, l’Autriche, les Pays-Bas et la Finlande – pourraient avoir une deuxième monnaie comme moyen de paiement légal ». Faute de quoi ce sera la « dislocation totale » de la Zone euro.

    Et c’est bien ce qui nous pend au bout du nez pour sempiternellement se comporter en négateur des réalités économiques et humaines les plus élémentaires. Déni de réalité qui trouve sa source dans l’idéologie aussi délirante que débile, selon laquelle il n’existerait pas de différences entre les peuples, notamment au plan psychologique et par conséquent comportemental, ce qui conduirait – par raccourci – à considérer comme injuste la richesse des uns et la pauvreté – lire le laxisme, les défaillances ou les insuffisances – des autres.

    Si les uns sont pauvres ou en difficulté, c’est en effet forcément la faute des autres, les riches. Les pauvres étant les victimes, ils doivent être, par définition et obligation, l’objet de notre compassion puisque la vilenie des riches fausse le jeu d’une répartition des biens, des ressources et des richesses, qui en principe devrait être spontanément juste ! La main invisible du libre Marché autorégulé est, on le voit, aussi celle de la « Justice » sociale ! Jusqu’où l’idéologie libérale-communiste ne va-t-elle pas se nicher ? Ne pouvant invoquer la fatalité ou les carences il faut bien accuser quelqu’un, en l’occurrence les riches, du malheur des pauvres. Sauf évidemment quand ces « riches » – tel Pierre Bergé & Cie – sont de gauche ! Car la démocratie, entre autres la démocratie économique, veut loger tout le monde à la même enseigne, celle de l’auberge de Procuste où l’on ampute les productifs – à coup de contributions volontaires généralisées par exemple – pour rallonger les manques et les déficiences des moins aptes.

    Notes

    (1) Commentaire technique du trader Nicolas Jaisson, donnant une idée de la complexité – pour le profane – des mécanismes aujourd’hui à l’œuvre. « En vérité il ne s’agit pas véritablement d’excédent d’épargne à proprement parler, car ce que les banques appellent « épargne » recouvre beaucoup plus, en fait, les dépôts des banques (certificats de dépôts rémunérés) que ceux des particuliers résidents en Allemagne. Les banques du Sud adorent placer les liquidités offertes par leurs banques centrales contre du « collatéral titres » (des prêts pourris placés auprès des entreprises ou des titres de dette souveraine achetées au Trésor de leur gouvernement respectif). Il est donc erroné de prétendre que c’est l’épargne allemande qui finance les pays inconsidérément dépensiers du Sud de l’Europe au détriment de l’État allemand et de ses contribuables qui seraient plumés par les Espagnols, les Grecs et consorts. La monnaie qui sert à éponger les déficits commerciaux de la zone euro envers l’Allemagne est de la monnaie émise par la Banque centrale, non de la monnaie fiduciaire. Il s’agit donc de crédit généré par la BCE contre le collatéral cédé par la Bundesbank et constitué par les créances allemandes contractées envers les banques centrales des pays du Sud de l’Europe. De cette façon, les banques centrales refinancent les prêts alloués par les banques commerciales aux importateurs de produits allemands qu’ils ne sont pas en mesure d’acheter par eux-mêmes. Ces prêts non remboursables par les entreprises surendettées sont de fait remboursés par les banques centrales des PIGS qui les acceptent comme collatéral contre du cash sous forme de prêts temporaires à très faible taux d’intérêt. Charge ensuite aux banques centrales d’égaliser leurs comptes de balance des paiements grâce aux système des banques centrales, celui-ci permettant de solder les comptes via l’Eurosystem (RTGS Target 2) par l’échange de titres contre du cash, la BCE jouant à ce stade le rôle de prêteur de dernier ressort, cela en créditant le compte de la banque centrale – elle-même créditrice – en substituant ses créances de la monnaie banque centrale (cf. opérations de repurchase agreement). Les mauvaises dettes de la Bundesbank héritées des excédents commerciaux de l’Allemagne dans la zone euro se retrouvent donc au bilan de la BCE, permettant ainsi à l’Allemagne de maintenir sa position dominante en Europe, et aux PIGS de conserver leurs déficits budgétaires pour permettre aux banques de financer artificiellement (les titres de dette servent à financer les prêts) leurs entreprises clientes afin d’acheter, par exemple, des produits allemands ! ».

    Source : geopolintel

    http://www.contre-info.com/mortel-euro-lallemagne-prete-a-replonger-dans-la-crise#more-29886

  • Parlement européen : vote symbolique et basculement de civilisation

    Ce qui vient de se passer au Parlement européen est significatif d’une évolution culturelle profonde, et il me semble important de bien saisir la portée d’un évènement dont les médias n’ont pratiquement pas parlé.

    Mardi 22 octobre 2013, arrive en discussion plénière à Strasbourg une proposition de résolution préparée de longue date par la « commission des droits de la femme et de l’égalité des genres ». Le texte vise à faire la promotion, en Europe et dans le monde, des « droits sexuels et génésiques » (au passage, ces expressions révèlent que l’Europe est déjà très imprégnée du vocabulaire « Gender » qui se déploie dans les instances internationales depuis 10 ou 15 ans).

    Au moment de passer au vote, cette proposition de résolution fait alors l’objet d’un débat court mais animé. Un député demande d’emblée le renvoi en commission, considérant qu’il n’y a pas de position majoritaire sur ce texte controversé. Il demande ainsi que le texte ne soit pas soumis au vote, mais qu’il soit retravaillé dans la commission compétente, ce qui prendra sans doute plusieurs mois. S’en suit plusieurs rebondissements de procédure : la présidente de séance refuse au départ de faire voter sur la motion de renvoi en commission, puis commence à faire voter un amendement, puis se ravise et fait voter sur cette motion de renvoi à main levée ; devant l’incertitude du résultat, elle  décide de procéder à un vote électronique, qui donne 351 voix pour le renvoi en commission et 319 voix contre. Le président de la commission concernée et la rapporteure du texte sont furieux, étant auparavant persuadés que leur résolution serait votée sans difficulté.

    Comment expliquer ce revirement ? D’abord à cause du contenu du texte, qui traitait en majorité de sujets qui ne relèvent pas de la compétence de l’Union européenne. Au sein du Parlement européen, certaines minorités actives cherchent à obtenir des prises de position en leur faveur, qui serviront ensuite pour faire pression sur les Etats et obtenir des lois qui leur conviennent. C’est le cas de la promotion systématique de l’avortement, avec le paradoxe de la condamnation par ailleurs (résolution du 8 octobre 2013 sur le généricide : les femmes manquantes ?) des pays qui pratiquent l’avortement sélectif des fœtus féminins. C’est aussi le cas  de l’ouverture de la PMA aux couples de femmes homosexuelles, question si controversée en France depuis un an : il faudrait ainsi inviter « les Etats membres à permettre également aux femmes célibataires et lesbiennes de bénéficier de traitements de fertilité et de services de procréation médicalement assistée » (§8). Autre exemple : « l’éducation sexuelle doit inclure des informations non discriminatoires et donner une image positive des personnes LGBTI, afin de soutenir et de protéger effectivement les droits des personnes LGTBI » (§53). Une majorité de parlementaires européens a valablement considéré que ce n’était pas le rôle de l’Europe d’aller dans ce sens.

    Mais il y a plus, en particulier pour la France. A mon sens, cet épisode est significatif de l’évolution culturelle qui prend de l’ampleur depuis la « réforme de civilisation » de Mme Taubira. De très nombreux citoyens refusent désormais de subir passivement des évolutions sociétales qui ne leur conviennent pas. Alertés par diverses associations, ils ont appris très tardivement le contenu de la proposition de résolution. Eux qui d’habitude se contentent de soupirer ou maugréer, pensant qu’il n’y a rien à faire, se sont alors mobilisés en quelques jours, en particulier pour écrire à leurs députés et attirer leur attention sur les dangers du texte européen. Ils leur ont dit qu’ils tiendraient compte de leur position à Strasbourg, quand il s’agira de voter pour les élections du Parlement européen le 25 mai 2014. Nul doute que des députés se sont sentis confortés pour défendre leurs convictions profondes, ou pour approfondir un sujet dont ils n’avaient peut-être pas mesuré toute l’importance !

    Le vrai « basculement de civilisation », il est sans doute là. Il mettra des années à s’affirmer pleinement, comme les idées de mai 1968 ont aussi mis une ou deux générations pour imprégner toute la société, en positif comme en négatif. Aujourd’hui, une majorité de Français ne se retrouve pas dans les excès condamnables d’une conception trop libérale-libertaire de la société. Mais ce qui a changé en un an, c’est qu’ils sont de plus en plus nombreux à ne plus vouloir rester passifs. Ils veulent promouvoir un « vivre ensemble » qui valorise mieux le respect dû à l’enfant, la complémentarité homme-femme, la solidité des familles, l’attention aux plus fragiles du début à la fin de vie, la solidarité effective avec les personnes isolées en précarité… ces valeurs qui donnent tout son sens au mot le plus oublié de notre devise républicaine, le mot fraternité.

    http://www.alliancevita.org/?p=12637&preview=true

  • L'échec de la transition énergétique

    Benny Peiser
    Ex: http://metamag.fr

    Tandis que les uns après les autres chaque pays abandonne, restreint ou renonce à ses généreuses subventions aux énergies renouvelables, l'Europe commence à se rendre compte que sa stratégie sur les énergies vertes est sur le point d'échouer. Les rêves verts cèdent la place aux dures réalités économiques.
    Lentement mais progressivement, l'Europe prend conscience qu'elle fait face à une crise de l'énergie verte et à une débâcle économique et politique qu'elle s'est totalement infligée.
    Les médias traditionnels, qui habituellement encouragent les énergies renouvelables avec enthousiasme, commencent à dégriser. De plus en plus de fissures commencent à apparaître. De nombreux journaux reviennent à leur rôle de quatrième pouvoir en exposant les pièges du pari de l'Europe sur l'énergie verte et ouvrent leurs pages à des analyses approfondies et aux débats. Aujourd'hui, les médias européens sont remplis de nouvelles et de commentaires sur les problèmes d'une stratégie mal conçue qui est de plus en plus fragile et source de discorde.
    Une étude menée par British relations publiques conseil CCGroup a analysé 138 articles sur les énergies renouvelables publiés en juillet l'année dernière dans les cinq plus grands journaux britanniques nationaux: The Sun, The Times, The Daily Telegraph, Daily Mail et le Daily Mirror, dont l'édition quotidienne combinée est d'environ 6,5 millions d'exemplaires.
    "L'analyse a révélé un certain nombre de tendances sur les nouvelles énergies renouvelables», selon l'étude. «Tout d'abord, la confiance des médias envers l'industrie des énergies renouvelables est faible. Plus de 51 pour cent des 138 articles analysés étaient négatifs ou très négatifs envers cette industrie." Plus de 80 pour cent des articles sont parus dans les titres grand format tels que The Times, le Daily Telegraph et le Daily Mail, indique le rapport, "mais 55 pour cent de ces articles étaient soit négatifs ou très négatifs sur cette industrie".
    Les États membres de l'UE ont dépensé environ 600 Mds€ sur des projets d'énergie renouvelable depuis 2005, selon Bloomberg New Energy Finance. La transition vers l'énergie verte de l'Allemagne à elle seule pourrait coûter aux consommateurs jusqu'à 1000 milliards d'euros (1000 Mds€) en 2030, a récemment averti le gouvernement allemand.
    Ces centaines de milliards sont payés par les familles ordinaires et les petites et moyennes entreprises dans ce qui est sans doute l'un des plus gros transferts de richesse des pauvres vers les riches dans l'histoire récente de l'Europe. La hausse des factures d'énergie freine les dépenses des consommateurs, un développement toxique pour un continent aux prises avec une crise économique et financière grave.
    L'association allemande de consommateurs d'énergie estime que jusqu'à 800.000 Allemands ont eu l'électricité coupée parce qu'ils ne pouvaient pas payer la hausse des factures d'électricité du pays. Parmi eux, le journal allemand Der Spiegel, en Octobre dernier, a recensé 200.000 chômeurs de longue durée.
    Comme le rédacteur Charles Lane du Washington Post l'observait à l'époque: "C'est une chose de perdre son emploi parce qu'une entreprise concurrente a construit un meilleur matériel, c'en est une autre, injuste, de le perdre parce qu'un concurrent a mis le gouvernement de son côté."
    L'Espagne est un exemple particulièrement édifiant. En omettant de contrôler le coût des subventions garanties, le pays doit faire face à 126 Md€ d'obligations envers les investisseurs des énergies renouvelables. Maintenant que le gouvernement espagnol a considérablement réduit ces subventions, même rétrospectivement, et plus de 50.000 entrepreneurs solaires font face à un désastre financier et à la faillite.
    Toutefois, l'Allemagne est le pays qui a poussé le plus loin les énergies renouvelables et qui se bat le plus avec les dégâts involontaires de la transition énergétique vers l'énergie verte, nommée Energiewende. Les prélèvements pour les énergies renouvelables en l'Allemagne, qui subventionnent la production d'énergie verte, sont passées de 14 Md€ à 20 Md€ en un an en raison de l'expansion à marche forcée des projets éoliens et solaires. Depuis l'introduction de la taxe en 2000, la facture d'électricité des consommateurs allemands a doublé.
    Les ménages allemands vont payer une surtaxe sur les énergies renouvelables de 7,2 milliards € pour cette seule année. En outre, les consommateurs seront affectés par les coûts indirects parce que l'industrie et le commerce incluent leurs coûts énergétiques en hausse dans le prix des produits. Et parce que les subventions à l'énergie verte sont garanties pendant 20 ans, les coûts risquent d'augmenter beaucoup plus que les prévisions établies par les modèles. La précarité énergétique est en hausse et les politiques d'énergies renouvelables doivent faire face à une réaction du public de plus en plus opposée. 
    L'Allemagne a l'électricité la plus chère d'Europe, avec un prix moyen de 26,8 centimes d'euro par kilowattheure. Pas étonnant que la chancelière Angela Merkel a averti que l'expansion rapide des programmes d'énergie verte affaiblit l'avantage compétitif de l'Allemagne dans l'économie mondiale.
    L'Union Européenne recule aussi sur les énergies renouvelables, dont les dirigeants reconnaissent aujourd'hui qu'elles ont augmenté les prix de l'énergie à travers le continent. Lors de leur sommet à Bruxelles en mai dernier, les dirigeants ont indiqué qu'ils avaient l'intention de donner la priorité à la question de l'énergie abordable sur la réduction des gaz à effet de serre.
    Le sommet de l'UE a annoncé que l'Europe avait l'intention de restaurer sa compétitivité en déclin en soutenant le développement des énergies pas chères, y compris le gaz de schiste, tout en réduisant les subventions à l'énergie verte. Toutefois, les ministres européens de l'Environnement sont alarmés à cette perspective de marche arrière. Ils veulent empêcher le développement des gaz de schiste de l'UE en essayant d'introduire des barrières environnementales à l'échelle européenne.
    Jusqu'à récemment, l'Europe s'était positionnée comme le leader mondial dans la protection du climat et des énergies renouvelables, l'Allemagne en tête, avec des objectifs ambitieux et des subventions généreuses qui ont stimulé l'énergie solaire et l'énergie éolienne. Plus de la moitié des panneaux solaires dans le monde sont installés en Allemagne. Le 6 juin 2013, la production d'énergie solaire de l'Allemagne a touché un nouveau record de 23,4 gigawatts, soit près de 40 pour cent de la totalité de la demande de pointe en électricité du pays. Mais pour comprendre que ce record est tout à fait dénué de sens, il faut considérer une période de l'hiver dernier. Pendant plusieurs semaines en décembre et janvier, 1,1 million de systèmes d'énergie solaire de l'Allemagne n'ont presque pas produit d'électricité. Pendant une grande partie de ces mois d'hiver couverts de nuages, les panneaux solaires ont quasiment cessé de produire de l'électricité. Pour éviter les pannes, les opérateurs du réseau ont dû importer de l'énergie nucléaire de France et de la République tchèque et ils ont dû remettre en route une vieille centrale électrique au fuel en Autriche.
    Pour arrêter le boom solaire, le gouvernement a réduit les tarifs de rachat pour les panneaux photovoltaïques dans les dernières années. Depuis 2010, cependant, plus de 5000 entreprises impliquées dans le secteur solaire ont fermé leurs portes, détruisant des dizaines de milliers d'emplois verts.
    Les plus grandes entreprises allemandes, telles que Siemens et Bosch, abandonnent cette industrie aussi. Leurs stratégies d'énergies renouvelables ont entraîné des débâcles coûteuses. Siemens, la plus grande société d'ingénierie de l'Europe, a annoncé en juin qu'elle allait fermer la totalité de sa division solaire, avec une perte d'environ un Md€. Le mois dernier, le conseil d'administration de Siemens a limogé son PDG, Peter Löscher. Son naufrage spectaculaire est à replacer dans le contexte  d'investissements désastreux menés dans le secteur de l'énergie verte. Pour Bosch, un autre géant allemand, son positionnement dans le solaire a aussi abouti à un désastre qui a coûté environ 2,4 Md€, encore plus que Siemens. Maintenant, l'Allemagne prévoit de supprimer progressivement totalement les subventions, et son industrie solaire est susceptible de disparaître d'ici la fin de la décennie.
    La plupart des observateurs étaient convaincus il y a deux ans que l'écart dans le domaine de l'énergie causé par la décision de l'Allemagne de sortir du nucléaire serait compensé par le vent et l'énergie solaire. Presque personne ne s'est rendu compte que le boom extraordinaire dans la construction des énergies renouvelables pourrait engendrer un boom du charbon aussi.
    En fait, les émissions allemandes de CO2 ont augmenté pendant deux années consécutives tandis que le charbon connaît une renaissance. Mais les émissions de CO2 dans l'UE dans son ensemble sont susceptibles d'augmenter en raison de l'augmentation de la combustion du charbon dans les centrales électriques. La révélation a embarrassé le gouvernement allemand et le public ébahi, qui ne comprennent pas comment une nation qui a soutenu les énergies renouvelables plus que tout autre pays constate sur son sol la construction de 20 centrales électriques au charbon. Dans une grande partie de l'Europe, le charbon est devenu beaucoup moins cher que le gaz naturel pour les producteurs d'électricité. La raison en est l'effondrement du système d'échange d'émissions de l'UE et la baisse des prix du carbone, ce qui rend les centrales à charbon plus économiques que les centrales au gaz.
    Jusqu'ici le système d'échange d'émissions de l'Europe a coûté aux consommateurs plus de 300 Mds€. Des quantités massives d'investissements verts prévus à l'origine sur la base d'un prix élevé du carbone ont été mis en veilleuse et ne sont plus réalisables. Il ne fait guère de doute que la politique climatique phare de l'Europe s'est transformée en un échec total. Dans une évaluation réaliste de l'évolution politique de l'Europe, l'Agence internationale de l'énergie a récemment noté que «le changement climatique est franchement passé au second plan des priorités politiques".
    De toutes les conséquences  de la "Energiewende" en Allemagne, la plus extraordinaire est peut-être l'effet néfaste du vent et des systèmes solaires sur le prix de l'électricité produite par le gaz naturel. Près de 20 pour cent des centrales à gaz en Allemagne sont devenues non rentables et doivent être fermées tandis que les énergies renouvelables inondent le réseau avec de l'électricité "préférentielle" (dont l'achat à prix élevé a été rendu obligatoire par la loi). Pour éviter les pannes d'électricité, le gouvernement a dû subventionner le gaz non rentable et les centrales à charbon afin qu'ils puissent être utilisés en soutien lorsque le soleil ne brille pas, que le vent ne souffle pas et que les énergies renouvelables ne parviennent pas à générer suffisamment d'électricité.
    Le désordre oblige les producteurs a examiner des solutions encore plus radicales. E.ON, la plus grande société énergétique de l'Allemagne, envisage de démanteler certaines de ses centrales à gaz en Europe, mises en veilleuse parce qu'elles ne sont plus rentables, pour les relocaliser à l'extérieur de l'UE. Ces considérations burlesques deviennent symptomatiques des conséquences imprévues causées par l'expansion rapide des énergies renouvelables.
    L'hypothèse naïve des décideurs croyant que les principaux concurrents de l'Europe suivraient la transition des combustibles fossiles bon marché vers l'énergie verte coûteuse ne s'est pas matérialisée. Le Washington Post a récemment mis en garde : "L'Europe est devenu un cas désespéré d'énergie verte. Au lieu d'un modèle pour le monde à imiter, l'Europe est devenue un modèle de ce qu'il ne faut pas faire."
    La stratégie de l'Europe a été fondée sur deux craintes : premièrement, que le réchauffement climatique était une menace urgente qui devait être empêchée rapidement et à tout prix, et, deuxièmement, que le monde était à court de combustibles fossiles, ce qui signifiait que le pétrole et le gaz deviendraient de plus en plus coûteux. Les deux conjectures, cependant, se sont avérées fausses.
    Le résultat d'un pari basé sur la peur de l'avenir industriel du continent est un désastre coûteux qui menace de saper la situation économique et politique de l'Europe dans un monde qui manifestement refuse de suivre son exemple.
    La stratégie de l'énergie verte de l'Allemagne est susceptible de changer de manière significative après les résultats des élections fédérales du 22 Septembre. A. Merkel a promis aux électeurs, durant sa campagne, de réduire considérablement la charge de 20 Mds€ qu'ils doivent payer chaque année aux investisseurs dans les énergies renouvelables.
    Sur la transition énergétique, l’Allemagne imposera-t-elle son modèle à l’Europe ?
  • Bruno Gollnisch : Entretien du 24 octobre : Les indigènes font de la résistance !

  • Nicolas Doze - Le PS propose la justice sociale, cela se traduit par le vol en bande organisée

  • C'est cela l'Europe : Le contribuable français va débourser 1,4 milliard en 2014 pour son voisin britannique

    Le montant déboursé par Paris pour financer le "rabais britannique" au budget européen augmentera de 200 millions d’euros en 2014 selon un document annexé au projet de loi de Finances. La France est le pays qui dépense le plus pour financer cette correction.

    Vu les positions actuelles de David Cameron, le sujet ne sera probablement pas abordé lors du Sommet européen de jeudi 24 et vendredi 23 octobre.

    Main dans la main pour ajouter au déficit de la France...

    Pourtant, le rabais britannique coûte cher aux finances publiques françaises. La France est, en effet, le pays qui paie le plus pour que le Royaume-Uni fasse partie de l’Union européenne. Selon un document annexé au projet de loi de Finances pour 2014, l’Hexagone a payé cette année 1,215 milliard d’euros à ce titre et paiera 1,427 milliard en 2014, soit 26,9% du montant total.

    Depuis le Conseil européen de Fontainebleau, en 1984, la Grande-Bretagne bénéficie, en effet, du "rebate" (rabais), une mesure qui est venue conclure les revendications de feu Margaret Thatcher et son célèbre "I want my money back" ("Rendez-moi mon argent !").

    Concrètement, la Grande Bretagne se voit depuis lors rembourser les deux-tiers de son déficit, c’est-à-dire la différence entre sa contribution au budget de l’Union et les dépenses européennes en sa faveur.

    1,43 milliard en 2014 [...]

    La suite sur BFMTV.com

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?C-est-cela-l-Europe-Le

  • Bruno Gollnisch participait à l’émission « questions sur l’Europe » sur France Inter

    Invités :

    • Bruno Gollnisch, Député européen français, Non inscrit, Président de l’Alliance Européenne des Mouvements Nationaux
    • Niccolò Rinaldi, Député Européen italien, Groupe Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe
    • Yannick Jadot, Député européen français, Groupe des Verts/Alliance libre européenne
  • La crise grecque et ce qui nous attend

    131021"Pour un Européen qui réfléchit, il n'est plus possible de se réjouir avec une malice machiavélique de l'infortune du voisin ; tous sont unis pour le meilleur et pour le pire." Robert Schuman.  (1)⇓

    Depuis maintenant plusieurs années je m'efforce de suivre, de comprendre, d'archiver les évolutions de cette crise. J'épargne à mes lecteurs les détails des incertitudes et les affres qu'elle recèle depuis 2009. Je préfère leur communiquer ce qui me semble les leçons valables pour chacun de nos pays, sans références aux spécificités locales, ouzo, rebetiko, folklore, etc.

    En effet, si, d'emblée certains médiats en France comme dans d'autres pays, se sont employés, pour des raisons parfois différentes, à noircir le tableau, il ne faut y voir un effet ni du hasard, ni de la méchanceté, ni de quelque estrangement remontant au Moyen âge européen et à l'apogée byzantine.

    On a fait croire aux Français, par exemple, que les Grecs ne payaient pas d'impôts afin de nous persuader qu'il fallait accepter sans broncher encore plus de fiscalisme, d'étatisme et de redistribution, alors que l'économie française travaille déjà à 57 % pour financer la gabegie publique.

    On a révélé aux Français que les armateurs résidant à Londres n'acquittaient pas d'impôts à Athènes. Il s'agissait à usage interne de justifier la gesticulation absurde contre l'émigration fiscale et sociale. Envieuse et contre-productive, cette campagne confond les causes et les conséquences. Les Français fortunés ne quittent pas leur pays de gaîté de cœur, ils ne se précipitent pas vers des paradis bancaires, ils fuient l'enfer administratif et collectiviste jacobin.

    Autrement dit, toute observation objective de la crise des États de l'Europe du sud membres de l'euro tend à nous ramener à la situation de la France.

    Or, ni l'Italie, ni la Grèce, ni le Portugal, ni même l'Espagne – dont les dirigeants s'emploient cependant par tempérament national à parler un peu "comme si" la loi de la pesanteur fonctionnait différemment sous le noble ciel de Castille – aucun de ces pays ne feint d'ignorer les faits. Le gouvernement de Paris, au contraire, s'est installé dans le déni. Le petit cochon rose s'ébroue dans sa boue. On a beaucoup reproché à The Economist de l'avoir souligné par sa couverture, le "Déjeuner sur l'herbe", à la veille des élections présidentielles de 2012. Or l'Angleterre et l'Irlande qui ont pris, leurs problèmes à bras le corps commencent à voir le bout du tunnel. L'Hexagone est au contraire en train d'y pénétrer, d'y stagner, d'y patauger.

    En ce moment que se passe-t-il en Grèce ?

    Le gouvernement de coalition, issu des élections si périlleuses du printemps 2012, dirigé par Antonis Samaras, commence à engranger les résultats de 15 mois d'efforts soutenus et de coopération, pas toujours facile, avec les représentants de ses bailleurs de fonds.

    Le budget de l'État dégage désormais des excédents primaires, c'est-à-dire qu'il commence à rembourser les dettes résultant des gestions antérieures.

    Soulignons que cela s'accomplit au prix d'une fiscalité très lourde : 13 % de TVA sur l'alimentation, contre 5,5 % en France, et un taux normal de 23 %. Aucun magasin ne vous laisse sortir sans votre reçu légal. Les taxes immobilières sont révisées, alourdies et rationalisées, etc.

    Aujourd'hui, préparant la loi de finances pour 2014, il se propose de partager les marges existantes entre l'amortissement de ses emprunts, la relance de l'économie et certains efforts ponctuels en faveur des détresses sociales.

    De la sorte, il est entré dans une nouvelle phase de négociations, extrêmement tendues avec la fameuse "troïka".

    Or, c'est bien là que, pour d'évidentes raisons les discussions achoppent avec les représentants du FMI et de l'Eurozone, eux-mêmes en désaccord.

    Le 18 octobre on disposait des déclarations du ministre des Finances Yannis Stournaras soulignant qu'en tout état de cause, il ne pouvait "accepter qu'on dévalue les efforts du pays".

    Le 20 octobre le Premier ministre Antonis Samaras montait au créneau sur un ton inhabituel dans deux entretiens aux éditions dominicales de "Ethnos" et de "Kathimerini". Observant la géométrie variable des nouvelles pressions que l'on cherche à exercer à son encontre, le gouvernement grec s'apprête à dire "un double non" aux exigences inacceptables de la fameuse "troïka". On notera que les trois technocrates projettent de revenir le 28 octobre, jour parfaitement symbolique, fête nationale et anniversaire de l'ultimatum de Mussolini du 28 octobre 1940... Bref, il fait remarquer que son pays a tenu ses engagements, qu'il a accompli un effort budgétaire égal à 19 % de son déficit en quatre ans, que son déficit 2014 sera réduit à 0,7 milliards [France= "environ 80 milliards, 120 fois plus"].  (2)⇓, et que ses partenaires de la zone euro doivent maintenant tenir les leurs.

    On ne peut prévoir bien sûr les conclusions de ces pourparlers. Les financiers ont toujours tendance à en demander plus à leurs interlocuteurs. Mais déjà le FMI de Mme Lagarde a commencé à reculer, à démentir, à se défausser de ses responsabilités, à désavouer les pressions qu'on lui attribue. On ne prête qu'aux riches.

    La formation du nouveau gouvernement de coalition en Allemagne pourrait lancer un nouveau signal. Le hasard fait qu'il sera composé selon la même clef de répartition : à Berlin comme à Athènes 2/3 de conservateurs plus ou moins libéraux ; 1/3 de sociaux-démocrates.

    Désormais allié d'Angela Merkel, le chef du SPD Sigmar Gabriel n'a-t-il pas annoncé : "n'oublions pas que l'Europe n'est pas un fardeau pour l'Allemagne, ni un poids pesant sur nos épaules, bien au contraire. Notre avenir économique dépend de l'avenir de l'Europe. Nous n'aidons pas simplement les autres pays parce que nous sommes des gens bien, parce que nous voulons soulager nos consciences et être gentils. Nous les aidons aussi parce que cela sert nos propres intérêts. Nous devons stabiliser l'Europe, sinon, le chômage et les difficultés de la croissance se propageront à notre pays."  (3)⇓

    Ainsi plusieurs leçons à usage général se dégagent de cette expérience, douloureuse et humiliante pour ce pays et ceux qui lui sont attachés. Tout d'abord chaque nation peut se relever à condition que ses gouvernements aient la force de caractère de voir les choses en face. D'autre part, certes, on doit tout faire pour dépendre le moins possible de la finance internationale. Ceci rendra nécessaire dans l'avenir de tendre vers le moins de démagogie possible, vers le moins de gaspillage possible, vers des budgets en équilibre, en renonçant de manière définitive aux fausses doctrines du keynésianisme et du contructivisme. Redécouvrir Bastiat… retrouver Hayek… s'inspirer de Thatcher…

    JG Malliarakis

    http://www.insolent.fr/2013/10/la-crise-grecque-et-ce-qui-nous-attend.html 

    Apostilles
    1 - "Pour l'Europe", 1963.
    2 - information qu'en général les médiats d'Europe occidentale dissimulent désormais à leurs lecteurs, auditeurs et téléspectateurs..
    3 - cf. La Tribune en ligne le 18 octobre 2013, 14 h 04