Europe et Union européenne - Page 961
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L'Europe sans les peuples : petite histoire d'un grand hold-up HD
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Européennes : "Un électeur qui a voté pour la première fois FN continuera à voter FN"
Pour Joël Gombin, chercheur spécialiste du FN, "le Front national a pu mobiliser grâce à une ligne claire sur l'Europe et sur l'immigration" au contraire d'une UMP minée par les polémiques. Et fidélise ses électeurs.
Marine Le Pen a gagné son pari et pour la première fois, le Front national est arrivé en tête lors d'une élection nationale avec 25% des voix aux élections européennes. Au moins 25 députés d'extrême droite vont prendre place à Strasbourg.
Pour Joël Gombin, chercheur spécialiste du Front national et membre de l'Observatoire des radicalités politiques de la Fondation Jean-Jaurès, "le Front national a pu mobiliser grâce à une ligne claire sur l'Europe et sur l'immigration", au contraire d'une UMP minée par les polémiques.
Mais "c'est une victoire en trompe l'œil pour Marine Le Pen et les souverainistes", incarnés par Florian Philippot. Interview.
Marine Le Pen et Florian Philippot affirment que le Front national est devenu "le premier parti de France". Est-ce vrai ?
- Sous l'angle des sciences politiques, le Front national n'est pas le premier parti de France. Il n'est pas le premier parti en nombres militants. Il ne l'est pas non plus parce qu'il n'a pas de poids dans les institutions de la République. Par contre, et c'est indéniable, son poids électoral va en grandissant. C'est ce qu'on remarque pour ces élections européennes. De côté-là, le Front national est arrivé premier.
Quel est l'intérêt pour le Front national d'affirmer être le "premier parti de France", affiches à l'appui ?
- C'est avant tout symbolique. Depuis 2011, le Front national est dans une dynamique positive. Il vole de victoire en victoire. Déclarer que l'on est le premier des partis, c'est s'assurer d'abord la mobilisation de ses militants. Cela fait partie aussi de la construction politique, qui est avant tout une guerre de communication. En cela, Marine Le Pen est aidée par les médias et les autres partis politiques. Les médias sont friands de ce genre de slogan. Marine Le Pen l'a bien compris et elle les nourrit volontiers.
Dans une élection d'habitude défavorable au Front national, comment a-t-il pu arriver à un tel score ?
- Il faudra un peu de temps pour comprendre tous les ressorts qui ont permis au Front national d'atteindre 25% des voix. On peut tout de même constater une surmobilisation de l'électorat frontiste, qui va plus voter que l'électorat de gauche ou de l'UMP. Et pas seulement pour ce scrutin. Depuis 2011, le Front national n'a jamais délaissé une seule élection, qu'elle soit partielle ou nationale.
Au-delà du contexte économique, le Front national a pu mobiliser grâce à une ligne claire sur l'Europe et sur l'immigration. C'était d'autant plus facile que la ligne de l'UMP, miné par les affaires et les polémiques, était floue sur ces questions. Avec une telle position, le Front national a pu embarquer des électeurs décontenancés par les propos des cadres de l'UMP.
L'électorat du Front national est-il de moins en moins volatile ?
- L'électeur frontiste est de plus en plus fidèle. Surtout, on constate qu'un électeur qui vote pour la première fois pour le FN, continuera de voter pour ce parti à chaque élection. L'adhésion est de plus en plus forte. Il y a aussi moins d'aller-retour des électeurs entre l'UMP et le FN. De plus en plus, il reste dans le giron de l'extrême droite.
Marine Le Pen et Florian Philippot affirment que le Front national est devenu "le premier parti de France". Est-ce vrai ?
- Sous l'angle des sciences politiques, le Front national n'est pas le premier parti de France. Il n'est pas le premier parti en nombres militants. Il ne l'est pas non plus parce qu'il n'a pas de poids dans les institutions de la République. Par contre, et c'est indéniable, son poids électoral va en grandissant. C'est ce qu'on remarque pour ces élections européennes. De côté-là, le Front national est arrivé premier.
Quel est l'intérêt pour le Front national d'affirmer être le "premier parti de France", affiches à l'appui ?
- C'est avant tout symbolique. Depuis 2011, le Front national est dans une dynamique positive. Il vole de victoire en victoire. Déclarer que l'on est le premier des partis, c'est s'assurer d'abord la mobilisation de ses militants. Cela fait partie aussi de la construction politique, qui est avant tout une guerre de communication. En cela, Marine Le Pen est aidée par les médias et les autres partis politiques. Les médias sont friands de ce genre de slogan. Marine Le Pen l'a bien compris et elle les nourrit volontiers.
Dans une élection d'habitude défavorable au Front national, comment a-t-il pu arriver à un tel score ?
- Il faudra un peu de temps pour comprendre tous les ressorts qui ont permis au Front national d'atteindre 25% des voix. On peut tout de même constater une surmobilisation de l'électorat frontiste, qui va plus voter que l'électorat de gauche ou de l'UMP. Et pas seulement pour ce scrutin. Depuis 2011, le Front national n'a jamais délaissé une seule élection, qu'elle soit partielle ou nationale.
Au-delà du contexte économique, le Front national a pu mobiliser grâce à une ligne claire sur l'Europe et sur l'immigration. C'était d'autant plus facile que la ligne de l'UMP, miné par les affaires et les polémiques, était floue sur ces questions. Avec une telle position, le Front national a pu embarquer des électeurs décontenancés par les propos des cadres de l'UMP.
L'électorat du Front national est-il de moins en moins volatile ?
- L'électeur frontiste est de plus en plus fidèle. Surtout, on constate qu'un électeur qui vote pour la première fois pour le FN, continuera de voter pour ce parti à chaque élection. L'adhésion est de plus en plus forte. Il y a aussi moins d'aller-retour des électeurs entre l'UMP et le FN. De plus en plus, il reste dans le giron de l'extrême droite.
Que peut apporter une telle victoire au Front national ?
- Déjà, son nombre de députés au Parlement européen est quasiment multiplié par dix. Cela va donner de la visibilité à ces cadres. Une visibilité qui sera encore plus grande si le Front national arrive à créer un groupe avec les autres formations populistes et europhobes.
Ensuite, être au Parlement, c'est avoir de l'argent pour former une petite troupe de salariés au parti. Chaque député pourra embaucher des assistants qui vont être confrontés à des dossiers importants. La stratégie de professionnalisation et restructuration du parti chère à Marine Le Pen va s'accélérer.
Avec au moins 25 députés européens, le FN va pouvoir attirer des militants de droite mais aussi des cadres en quête de professionnalisation politique. D'où vont-ils venir ? De l'UMP mais aussi des autres formations souverainistes.
La victoire du Front national est-elle dû à la ligne souverainiste, incarnée par Florian Philippot, ou identitaire, qui sont souvent en confrontation au sein du parti ?
- Ce qui est certain, c'est que cette élection ne va pas mettre fin au conflit qui existe entre les souverainistes, qui sont sur une ligne anti-euro, les identitaires, très motivés par les thématiques de l'immigration. Néanmoins, Marine Le Pen et Florian Philippot vont profiter de cette victoire pour affirmer leur pouvoir.
Toutefois, c'est une victoire en trompe l'œil pour Marine Le Pen et les souverainistes. La majorité de l'électorat frontiste a voté en ayant en tête l'immigration, alors que la campagne était centrée sur des propositions souverainistes. L'analyse que fera Marine Le Pen de sa victoire sera peut être fausse.
Propos recueillis par Paul Laubacher le 25 mai 2014.source : Le Nouvel Observateur :: lien
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Si Juncker prend la tête de la Commission, la Grande-Bretagne quitte l'UE
Le Premier ministre britannique David Cameron a menacé ses partenaires européens d'une sortie de son pays de l'UE si le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker devenait président de la Commission européenne :
"Une figure des années 80 ne peut pas résoudre les problèmes des cinq prochaines années".
Juncker, favorable à l'entrée de la Turquie dans l'UE et à la dénaturation du mariage, est le candidat du PPE.
Les Pays-Bas, la Suède et la Finlande sont également réticents à cette nomination.
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Comment le PS a fait un enfant dans le dos à Catherine Trautmann…
Règlement de comptes à OK-PS à Strasbourg : « Catherine Trautmann accuse ! », titrait courageusement mardi matin – une fois n’est pas coutume – les Dernières Nouvelles d’Alsace, au lendemain de la non-réélection de l’ancien ministre de la Culture Catherine Trautmann, numéro 2 sur la liste du PS menée par Édouard Martin… Battue à plate couture dans le Grand-Est, la liste de l’ancien syndicaliste n’a sorti du chapeau électoral que son seul titulaire, au détriment de l’ancien maire de Strasbourg pressenti par Martin Schulz pour la présidence du groupe socialiste européen.
« Il n’y a pas eu d’effet Martin : il n’arrive même pas en tête à Florange », a persiflé insidieusement le maire socialiste de Strasbourg, Roland Ries, demandant son désistement dès l’annonce du résultat.
Quant à l’ancienne eurodéputée sortante, lors de la réunion du conseil fédéral du PS 67 lundi soir, elle a dressé sans ménagement un « sévère réquisitoire sur l’échec annoncé d’une stratégie élaborée par le PS à Paris dans son dos ». Et de rappeler comment, bien que plébiscitée par les militants, elle avait été dégommée juste avant la tenue du bureau national du PS, chargé de désigner les têtes de liste pour chaque région.
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Vers une recomposition de l'échiquier politique en France?
Le scrutin des européennes de dimanche dernier annonce-t-il la mort des partis tels que nous les connaissons ?
Cette question, je me la posais déjà il y a plusieurs semaines et le scrutin de dimanche, qui complète celui des municipales, la rend d’autant plus intéressante.
Tout d’abord un constat évident, les partis ont évolué très largement depuis la fin des années 1990 à la faveur de l’intégration européenne et de la chute du bloc communiste. Ainsi progressivement le parti communiste a disparu pour laisser place à une coalition nommée aujourd’hui « Front de gauche » et qui est assez éloignée dans son ADN du PC historique, satellite de Moscou. Le PS, qui était déjà un produit bâtard de la SFIO et qui a entamé progressivement une dérive libérale depuis 30 ans n’est plus aujourd’hui que le très lointain descendant de l’internationale socialiste. Le PS est un parti « social-libéral » ou « social démocrate » tel qu’il en existe dans de nombreux pays d’Europe (on pensera au Royaume-Uni, à l’Italie ou à l’Allemagne où l’étiquette socialiste n’apparaît pas). Les Verts ont profité de l’importance du développement durable pour s’affirmer progressivement sur l’échiquier politique.
A droite, l’UMP a succédé au très conservateur RPR, lui-même successeur du gaullisme. Ici aussi, la filiation gaulliste paraît assez lointaine et nous avons plutôt un parti à tendance « libéral-conservatrice » ou « libérale-sécuritaire » sur son aile droite. Le centre semble ne pas avoir trop bougé, bien que le qualificatif de « démocrate-chrétien » paraît ne plus lui convenir. Quant au Front National, son tournant social l’éloigne du parti libéral et anti-communiste des années 80 pour un faire un parti de rassemblement populaire, au-delà de la droite et de la gauche avec la souveraineté nationale et populaire comme socle. Il s‘agit d’un parti souverainiste plus que véritablement nationaliste dans le sens où il n’y a pas de conception véritablement charnelle de la nation.Ce préalable posé, les européennes ont, malgré le fort taux d’abstention, continué de dessiner un redécoupage de l’échiquier politique. Aujourd’hui trois pôles semblent se matérialiser, un pôle progressiste à gauche, un pôle libéral-conservateur au centre-droit et un pôle populiste que l’on place habituellement à l’extrême-droite, bien que cela ne recouvre pas la réalité sociologique de ce vote. Cela devrait se traduire tôt ou tard par la disparition du PS. Europe-Ecologie paraît par exemple bien plus proche de l’électorat actuel de gauche : lutte contre les discriminations, développement durable, intégration européenne, défense des droits de l’homme, ce parti incarne le corpus de la gauche de progrès. Bien que souvent résumé comme parti de « bobos » urbains faisant du vélo et mangeant dans des resto bio à 30€ l’assiette de graines, il dispose également d’une base électorale dans le monde rural. Il faudra voir si ce parti intègre une composante « décroissante » ou si il se conforme à sa ligne actuelle d’écolo-capitalisme. A sa gauche, le FdG est plus marqué par la lutte contre l’austérité et dispose également d’une assise populaire et rurale. Il est aussi proche d’un certain nombre d’intellectuels et de personnalités. http://www.humanite.fr/politique/1000-intellectuels-derriere-jean-luc-melenchon-494708 Le FdG va devoir assumer sa composante altermondialiste pour sortir de la crise postcommuniste que traverse son camp. C’est autour de ces deux partis et des déçus du PS que pourrait voir le jour une coalition « de gauche ». C'est-à-dire conservatrice sur le plan économique et libérale sur le plan sociétal. Une nuance toutefois, la personnalité de Manuel « El Blanco » Valls pourrait retarder l’affaire, lui qui se voit un destin présidentiel et comptera sur la vieille machine du PS, qu’il pourrait vouloir renommer, pour atteindre ses objectifs. Les Verts et le FdG vont donc devoir s‘attaquer tant au premier ministre qu’au FN s’ils veulent faire triompher rapidement leur ligne. Sinon ils devront se contenter une nouvelle fois de strapontins et de quelques cacahouètes. Leur score minable aux élections pourrait même les mettre en péril financièrement.
A droite, tout porte à croire que les affaires mettant en cause la campagne de Nicolas Sarkozy et qui ont déjà conduit à la démission de J.F. Copé, vont profiter à l’aile centriste et sonner le glas de la droite forte, c'est-à-dire des libéraux qui ne veulent pas de l’islam ni des racailles mais qui tolèrent qu’on exploite les travailleurs (hop, ça, c’est fait). Il faudra surveiller leur trajectoire, vont-ils chercher à contrebalancer le triumvirat Fillon-Raffarin-Juppé ou vont-ils tenter un exil vers le FN ? L’UDI et le Modem pourraient poser certaines conditions pour former une coalition avec l’aile modérée de l’UMP. Mais il paraît certain que la « droite » actuelle ressemble plus à l’UDF de l’époque qu’à un parti gaulliste : cette droite est européiste, libérale, conservatrice (et encore…) sur le plan sociétal. Il se peut même que l’UDI et le Modem profitent dans un premier temps des déboires de l’UMP. C’est aujourd’hui le centre qui pourrait attirer la « droite », renforcé par l’échec de la « droite forte » et la montée irrésistible du FN.
Ce dernier, qui est bien plus que la droite « de gouvernement » dans la tradition bonapartiste, doit maintenir sa stratégie « ni droite, ni gauche » pour éviter de se transformer totalement en une sorte de nouveau RPR. Il doit tenir cette ligne pour ne pas perdre les déçus de la gauche, qui ne trouvent pas dans le discours actuel des réponses à leurs préoccupations identitaires et qui cherchent à être protégés face à la mondialisation. La gauche a commis l’erreur de confondre le progrès des travailleurs avec le progressisme (la religion du progrès). Elle s’est donc mise à dos son électorat populaire qui se sent menacé par ceux-là même qui auraient dû la défendre. Cette évolution explique qu’on soit passé d’une gauche des travailleurs à une gauche de la bourgeoisie et du fonctionnariat. Le FN doit se poser comme une force antimondialiste (et non alter), ce qui sera sa plus grosse bataille avec le FdG (en dehors des simagrées sur le fascisme et le racisme dont tout le monde se balance). La « démondialisation » ne doit cependant pas rimer avec l’acceptation de l’ordre économique capitaliste. La réindustrialisation ou la lutte pour « les parts de marché » et le « pouvoir d’achat » ne sont pas des signes très positifs qu’envoie le FN dans la lutte contre le Leviathan capitaliste. Par exemple, le problème ce n’est pas « l’Europe », c’est le fait que l’UE soit capitaliste. Il faut clairement inventer un nouveau système, post-capitaliste, dont l’enracinement et le localisme peuvent être deux éléments clefs.
Il faudra également analyser dans ce contexte comment se distribue l’électorat d’origine immigrée qui est puissamment travaillé par les réseaux d’EELV et du FdG alors même que leur conservatisme pourrait les pousser au centre-droit. Il en est de même pour les participants à la Manif pour Tous qui aimeraient s’agréger à un bloc de centre-droit « démocrate-chrétien » qui assume sa différence sur les valeurs face à la gauche. Ces conservateurs sont pour la plupart hostiles au FN, soit par intérêt de classe soit parce que l’Eglise condamne tout simplement le FN comme un parti du rejet et du repli.
Nous assistons donc à une recomposition de l’échiquier politique. Mais cette recomposition couve en réalité depuis le début des années 2000. Paradoxalement, le 21 avril 2002 aura servi les intérêts du PS et le passage furtif de Sarkozy aura ralenti ce mouvement. Seul Manuel Valls paraît être aujourd’hui en mesure de retarder les ajustements que nous percevons (souvenons nous du score de Bayrou en 2007 et de celui d’EELV aux européennes de 2009). Les mouvements de la périphérie politique ne peuvent pas se permettre d’avoir une lutte de retard, il n’y a pas plus de dictature socialiste que de « péril fasciste ». Il y a des libéraux qui se séparent en deux familles et des souverainistes-populistes autour du FN. Le socialisme historique est mort et n’existe même plus à l’extrême-gauche. En sommes, si on additionne FN + DLR , UMP + UDI/Modem et PS + EELV + Fdg nous obtenons à chaque fois environ 30%.
Jean/C.N.C -
Européennes : et maintenant ?
Ni l'UMP-UDI ni le PS n'ont le moindre « plan B ».
Le décrochage du PS, à force de déni fantastique du réel, ne peut que diviser et marginaliser plus encore une gauche désertée par les couches populaires (ou en voie de déclassement) ainsi que par ses électeurs de remplacement. Dilemme de Hollande : trancher, c’est mourir, d’un côté ou de l’autre (clientèle ou rigueur européiste). De plus, personne à gauche ne pourra jamais poser réellement le problème de l’immigration, désormais au cœur de la réaction électorale…
Pour l’UMP, ripoliner en surface ne pourra pas suffire ; il lui faudra trancher sa contradiction native : la France ou l’européisme. Or, c’est mortel d’un côté comme de l’autre, de façon assez analogue à ce qui arrive à Hollande.
Enfin, ni l’UMP-UDI ni le PS n’ont le moindre « plan B ». Ils ne peuvent dépasser leurs contradictions internes. Ils sont à court « d’habillage ». Sarkozy a épuisé les trucs. Hollande a décrédibilisé ce qui subsistait.
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Marine Le Pen confiante dans la création d'un groupe au Parlement européen
La présidente du Front national a donné une conférence de presse, mercredi à Bruxelles, avec ses quatre alliés. Mais il lui manque encore deux partis pour former un groupe.
"Nous n'avons aucune inquiétude quant à l'existence future de notre groupe." La présidente du Front national, Marine Le Pen, s'est montrée confiante quant à la création d'une groupe parlementaire au Parlement européen, après son score historique aux élections du dimanche 25 mai. Elle s'est exprimée au cours d'une conférence de presse à Bruxelles, mercredi 28 mai.
Pour l'instant, cinq partis de cinq pays, regroupant au total 38 députés, ont trouvé un accord pour former un groupe. Il s'agit du Front national (24 députés, France), du Parti de la liberté (PVV, Pays-Bas, 5 députés), du Parti de la liberté d'Autriche (PVV, 4 députés), du Vlaams Belang (VB, Belgique, 1 député) et de la Ligue du Nord (Italie, 5 députés). Or, il faut sept partis de sept pays différents, avec au minimum un total de 25 députés, pour constituer un groupe au Parlement européen.
Trois semaines pour constituer un groupe
Le nombre de députés est d'ores et déjà suffisant, mais il manque deux partis de deux pays différents pour constituer un groupe. "Les combinaisons possibles sont considérables, a assuré Marine Le Pen, sans plus de précisions. Le nombre d'opportunités nous rend optimistes." La presse a notamment évoqué des négociations avec les Démocrates suédois (2 députés), le parti Ordre et justice (Pologne, 2 députés) et le Congrès de la nouvelle droite (Pologne, 4 députés).
Il reste près de trois semaines à Marine Le Pen et à ses alliés pour constituer un groupe, qui lui permettra d'obtenir des financements et de peser sur les décisions du Parlement européen. -
Européennes : l’échec du formatage médiatique des citoyens
Communiqué de Jacques Bompard :
"Outre la débâcle des partis institutionnalisés, les dernières élections européennes marquent définitivement l’effondrement du système de formatage médiatique des citoyens. A force d’ignorer la « vox populi » et de piétiner la volonté populaire, ils ont cassé leur propre système de propagande.
Le peuple de France a exprimé son rejet définitif d’un système confiscatoire des libertés fondamentales, inhérentes à une société démocratique. L’épouvantail classique, mais désormais déplumé, de la montée des « extrêmes » ne fait plus recette. Cette fois, les Français ont censuré : censuré un système anti-démocratique où l’autorité publique est accaparée par les caciques du système. Un système de bonimenteurs, où les élus ne sont plus au service des citoyens, mais à celui de leurs partis. Las de ce mépris, les électeurs ont dit « non » à une oligarchie, restée sourde à leurs malheurs, à leur détresse.
Ils ont émis un vote de censure. Censure d’une classe politique, plus préoccupée à gérer ses petites « affaires » personnelles de cœur ou d’argent…qu’à traiter les maux qui rongent notre pays, et pour lesquels les oligarques institutionnels avaient reçu mandat. Mais ils ont trahi ce mandat. La Démocratie n’est pas Oligarchie. La Démocratie n’est pas une tyrannie. Le vote du 25 mai 2014 n’est pas un vote idéologue, ni un vote accidentel. Le vote du 25 mai 2014 est appel au retour à la Démocratie, un régime où le peuple est librement souverain."
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Est-ce la faute de l'Europe ? (art du 23 mai)
Nous allons bientôt devoir opérer des choix décisifs, d'abord par notre vote puis par nos actes collectifs. Nous devrions en théorie nous prononcer entre deux, trois, on nous dit même cinq conceptions possibles de la gouvernance au sein de l'Union européenne.Mais, dans la pratique cette campagne nous a interpellés, du fait surtout d'une certaine véhémence, d'avoir à nous prononcer contre notre appartenance à l'Europe et de lui préférer un glissement, observable à vue d'œil, vers la tiers-mondisation.
Sans doute faut-il, de toute manière, s'efforcer de voter. En particulier, on ne saurait s'abstenir à des élections si cruciales pour notre avenir. La très courte et très médiocre campagne de ce printemps n'est même pas parvenue à nous en dissuader.
Mais il faut aussi aller plus loin, se mobiliser durablement sur des principes et sur des vérités.
Reconnaissons quand même que l'on a entendu un nombre incroyable de sottises, ou de contresens. Il semble utile de les repérer et de contribuer à les corriger.
Certes, depuis plusieurs semaines les sondages hexagonaux relatifs au scrutin continental du 25 mai nous annoncent et traduisent le discrédit du personnel gouvernemental parisien. L'enjeu théorique et pratique de ce vote correspond à un choix que les gros médias centralisés voudraient réduire à bonnet blanc ou blanc bonnet.
Mais d'abord il faut quand même beaucoup d'aplomb pour appliquer cette vieille formule cynique, qui fit en 1969 le bonheur du communiste Duclos, aux deux plus notoires candidats : Jean-Claude Juncker et Martin Schulz représentent en effet des politiques fort différentes. Un de mes correspondants va aussi jusqu'à considérer Alain Lamassoure et Marielle de Sarnez comme deux clones. Quel mépris pour la différence des personnes, de leurs engagements, de leurs idées, de leurs propositions !
Certains considèrent aussi le Parlement européen comme une chambre d'enregistrement, ce à quoi, en 35 années de fonctionnement, il a totalement cessé de ressembler.
Le traité de Lisbonne, critiqué, perfectible, mais signé le 13 décembre 2007 et ratifié en France, grâce à un vote du Congrès le 4 février 2008, le transforme pratiquement en assemblée législative.
Le jour où l'on considérera que le Conseil des chefs d'États et de gouvernements constituerait le socle d'une sorte de Sénat, l'ordre constitutionnel continental se trouvera en état de marche largement démocratique, ou en tout cas aussi respectable que la constitution Debré-Capitant de 1958.
Revenons quand même aux sottises entendues et interrogeons-nous :
Parmi les choses évoquées on nous a parlé de la Paix.
Ce mot très vague désigne en général la période séparant deux conflits. Or, son emploi semble particulièrement peu approprié en un temps où, même sur notre continent, que nous pensons béni des dieux, les affrontements territoriaux se profilent à l'horizon. Les accords d'Helsinki de 1971 les avaient relégués aux oubliettes. Ils réapparaissent.
Les formes nouvelles de danger confèrent un rôle nouveau à l'arme dite du Renseignement : déstabilisations, réseaux, cyber-attaques, désinformations, actes de terrorisme, etc. On ne peut pas dire que les petits cochons roses et les petits hommes gris de nos bureaucraties et de nos salles de rédaction en aient pris la mesure.
Est-ce donc la faute des Polonais si l'indispensable effort de défense européenne n'a été évoqué pendant cette campagne par aucun appareil centralisé parisien. De Gaulle mettait en cause les gnomes de Zürich. Ses épigones aiment à fustiger la prétention des petits États à nous régenter. Les petits ? Ce sont tous les autres !
Est-ce la faute des Lituaniens si la gouvernance française se dégrade d'année en année, si le pouvoir hexagonal a délégué la rédaction des grandes lois nationales, beaucoup plus lourdes que les réglementations bruxelloises, aux bureaux ministériels parisiens ?
Est-ce la faute des Belges si notre enseignement républicain, nos écoles étatisées, laïcistes, égalitaristes en paroles, mandarinales en fait, servent surtout à reproduire les élites des différentes castes, dont la plus à gauche, la caste universitaire reste la plus fermée et la plus sectaire.
Est-ce la faute des Slovaques si notre monopole ferroviaire et de transports collectifs coûte infiniment plus cher que le rognage des quais de gare pour faire passer des trains fabriqués par le monopole lui-même déficitaire des locomotives.
Est-ce la faute des Autrichiens si les accords de Schengen, qui ne devraient pas permettre au scandale Leonarda de se renouveler, ne sont pratiquement jamais appliqués par l'administration française, laquelle ne parvient pas à limiter à 3 mois le séjour dans notre pays des Étrangers sans ressource.
Est-ce la faute des Italiens si la magistrature syndiquée libère les délinquants, absout les récidivistes et développe, au contraire, des tracasseries à l'encontre de tous ceux qu'elle affiche à son mur des imbéciles, employant à cet égard un mot beaucoup plus grossier.
Est-ce la faute des Finlandais si Paris devient une capitale de plus en plus sale et de plus en plus dangereuse.
Est-ce la faute des Tchèques si les syndicats de nos prétendus services publics en sabotent le fonctionnement.
Mais regardons aussi l'actualité.
Est-ce la faute des Allemands si ce 23 mai Mme Balkany peut être mise en examen avec une caution d’un million d'euros.
Est-ce la faute des Luxembourgeois si, pour 180 000 employés de la SNCF, plus d'un million de leurs parents, ascendants et conjoints bénéficient de tarifs privilégiés qui permettent de remplir fictivement les trains à grande vitesse dont on subventionne la fabrication.
Est-ce la faute des Chypriotes si nous sommes incapables de simplifier la réglementation franco-française, si nos hôpitaux se trouvent en situation de surendettement, si les alignements disgracieux le long de nos routes de poteaux électriques et de lignes téléphoniques dépareillés enlaidissent le paysage de nos campagnes.
Est-ce la faute des Croates si les socialistes français n'ont toujours pas accompli la rupture claire et nette avec le discours marxiste répudié par les sociaux-démocrates allemands lors de leur congrès de Bad-Godesberg.
Est-ce la faute des Anglais, des Écossais et des Gallois si nos technocrates, nos banquiers et nos syndicalistes agricoles ont pendant des années organisé le dépeuplement rural.
Est-ce la faute des Hollandais si un président de notre république au gracieux patronyme évoquant le pays des tulipes se révèle incapable de prendre une décision réformatrice.
Est-ce la faute des Espagnols si un Meyssier a pu si impunément s'emparer du contrôle de la Générale des Eaux et tromper les actionnaires de Vivendi.
Est-ce la faute des Portugais si nos médias s'ingénient à nous cacher la vérité, même quand il s'agit de la météo que l'on présente comme un ensemble de phénomènes s'arrêtant aux frontières de la république, comme on le fit aussi pour le nuage de Tchernobyl bloqué par la ligne bleue des Vosges.
Est-ce la faute des Lettons, des Hongrois, des Suédois, des Danois, des Estoniens et de leurs cousins finlandais si nous avons tant de tendresse historique pour le communisme.
On m'objectera que ce ne sont pas ces peuples pris isolement auxquels on prétend faire grief, mais aux institutions communes qui les rendraient, eux et leurs dirigeants stupides ensembles alors qu'ils ne commettent séparément aucune des fautes sur lesquelles nous nous interrogeons. Je reconnais d'ailleurs que leurs innocences respectives ont été énumérées par votre serviteur de façon aléatoire, interchangeable et pour tout dire, rhétorique.
On voudrait imputer sur l'avenir les fautes collectives de l'Europe et non les lumières nationales, sublimes, irréprochables, surtout quand il s'agit de la France, exempte comme chacun sait, comme chacun doit le savoir et le proclamer, de tout chauvinisme.
Des erreurs collectives de l'Europe, reconnaissons-en quelques-unes. Considérons à cet effet l'Histoire contemporaine du continent. (1)⇓
Deux siècles s'y sont écoulés depuis le traité de Chaumont de 1814. L'attitude généreuse et chrétienne du tsar Alexandre Ier, décidé à préserver la France, allait conduire à la Sainte-Alliance, scellée par le congrès de Vienne. Après 25 années de guerres révolutionnaires et napoléoniennes, de feu, de sang et de pillages les vainqueurs renonçaient à une paix punitive.
Erreur incontestable de n'avoir point sanctionné les jacobins à la mesure de leurs crimes, ce parti patriote qui se définissait dans le massacre de la Vendée. (2)⇓
On peut voir, néanmoins, dans cette indulgence sans doute un peu fautive, et dans ces traités de 1814 et 1815, le point de départ de l'idée européenne contemporaine. Pendant plus d'un demi-siècle l'Europe connut un essor et un rayonnement exceptionnels.
Celle-ci reprendrait un vieux flambeau qui ne s'était jamais vraiment éteint depuis le Moyen-Âge. Bien que victorieuse à Waterloo, l'Angleterre seule refusa d'ailleurs de se rallier à tout projet institutionnel. Bien vite elle concentra ses intérêts sur le Nouveau Monde et sur la Route des Indes.
Au titre des erreurs continentales, on regrettera sans doute aussi que toutes les commémorations de la première guerre mondiale ne remettent pas en cause l'erreur inverse. Elle fut commise à Versailles en 1919, sous l'influence des idées sectaires, vengeresses et jusqu'au-boutistes de Clemenceau, acharné à détruire l'Autriche-Hongrie et berçant ses compatriotes dans l'illusion que "l'Allemagne paierait". Cette politique, monstrueuse et stupide, permit à la dictature soviétique de survivre à ses innombrables échecs. Elle conduisit au second conflit mondial et aux horreurs que l'on sait. Merci à Clemenceau, bravo à ses admirateurs.
Faut-il continuer ? Acceptera-t-on enfin de guérir ce pays de son jacobinisme ? La vraie faute des Européens consisterait à ne pas l'imposer. La faute des Grecs, je ne les oublie pas, car qui aime bien châtie bien, c'est d'être si longtemps demeurés à l'école du modèle socialiste français. Ils s'en guérissent mais à quel prix ! La faute des Français enfin consiste à ne pas se corriger eux-mêmes.
JG Malliarakis
Apostilles
- cf. Suivons ici le conseil de l'historien britannique Philip Mansel : "d'abord il vous faut oublier pré¬jugés nationaux et préjugés politiques pour revenir en 1814, quand les choses sont bien moins définies, surtout en 1814, dirais-je, car il n'y a pas d'histoire française, il n'y a qu'une histoire européenne."cf. sa conférence "Louis XVIII, la Restauration, l'Europe et la Liberté"donnée le 26 mars à l'invitation de l'institut Duc d'Anjou, du Centre d'études historiques et de Vexilla Galliæ, retranscrite dans l'excellent Lien Légitimiste n° 56 mars-avril 2014 p. 11. ⇑
- cf. Histoire de la Vendée militaire de Crétineau-Joly. ⇑
→ Lien permanent de cet enregistrement
http://www.insolent.fr/2014/05/est-ce-la-faute-de-leurope-.html
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Constat accablant pour l'Union européenne
L'historien François Kersaudy dénonce cette Europe, qui a préféré l'élargissement à l'approfondissement, le gigantisme à la taille humaine, et le centraslisme à la subsidiarité :
"[...] L'élargissement démesuré de l'Union et des compétences de la Commission, résultant principalement de la démission des gouvernements, s'est fait au nom de "la paix". Il faut en déduire qu'en l'absence d'une Commission omnipotente, de réglementations aberrantes et de sentences juridiques délirantes, la France serait en guerre contre le Danemark, tandis que la Finlande aurait depuis longtemps attaqué l'Allemagne. C'est oublier que ce n'est pas l'Europe qui a fait la paix, mais la paix qui a fait l'Europe..., et surtout que, de mémoire d'homme, les démocraties ne se sont jamais fait la guerre - même en l'absence de tout meccano institutionnel supranational. Mais que peut faire ledit meccano pour assurer la paix aux frontières de l'Est ou du Sud ? Niente !Il s'est pourtant doté d'une "haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité", madame Ashton, non élue, résolument unilingue, sans expérience des affaires étrangères, mais ayant rang de ministre, 1 600 fonctionnaires à disposition et un budget faramineux. Que fait-elle pour promouvoir le début du commencement d'une politique extérieure européenne ? Niets !
Le Traité sur l'Union européenne de 1992, dit Traité de Maastricht, précise que "la Commission promeut l'intérêt général de l'Union".Mais qui, dans cette Commission hors-sol entourée de 30 000 lobbyistes, est capable de définir l'intérêt général de 28 pays ?Coïncide-t-il avec celui de l'Allemagne qui refait brûler des tonnes de charbon, ou avec celui de la France qui protège encore timidement son industrie nucléaire ? Est-ce celui de la Hongrie qui maltraite ses Roms, de la Roumanie qui les chasse, de l'Italie qui les exploite ou de la Belgique qui peine à les accueillir ? Est-ce celui de la Finlande qui protège sa nationalité, ou celui de Malte qui la vend pour 650 000 euros ? Ou encore celui de la France qui traque les paradis fiscaux, ou celui du Luxembourg qui en est un ? Que dit la Commission sur tous ces sujets ? Ingenting !
Le principe de subsidiarité, réaffirmé par l'article 5 du Traité de Lisbonne, établit clairement que l'Union "n'intervient que si et dans la mesure où les objectifs de l'action envisagée ne peuvent être réalisés de manière suffisante par les États membres". Est-ce à dire que ces États sont à présent si décadents qu'ils ne peuvent statuer eux-mêmes sur la dimension de leurs concombres, le diamètre de leurs cuvettes de W-C ou la quantité de cannelle dans leurs pâtisseries ? Qu'ils sont si impotents que la Cour de justice européenne peut leur interdire d'expulser de leur propre territoire les plus dangereux terroristes étrangers ? Qu'ils sont si incompétents que la Commission doit leur dicter la façon de gérer leurs budgets ? Qu'ils sont si déliquescents qu'ils ont entièrement abandonné à la Banque centrale européenne le contrôle d'une monnaie commune surévaluée ? Qu'ils sont si insignifiants que leurs parlements nationaux n'ont plus guère que le pouvoir de transcrire en lois nationales les 17 000 textes émanant de la Commission ? Et en définitive, devant qui cette Commission, cette Cour de justice et cette Banque centrale européennes sont-elles responsables ? Qu'en disent les traités ?Semmi ! [...]"