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Europe et Union européenne - Page 961

  • JRE : Grande manifestation le 22 mars à Cologne avec Farida Belghoul, Alain Escada et Béatrice Bourges pour soutenir les familles allemandes

    Le mouvement des JRE, à travers un communiqué, appelle à participer à une grande manifestation le 22 mars à Cologne pour soutenir les familles allemandes qui luttent aussi contre des cours d’éducation sexuelle dans les écoles primaires.

    « Farida Belghoul, au nom du mouvement JRE, vous appelle à participer à une grande manifestation en Allemagne pour soutenir les familles allemandes qui se battent elles aussi pour sauver leurs enfants d’une sexualisation précoce mise en œuvre à l’école.

    Cette manifestation est organisée par l’association « Besorgte Eltern », en français : « Parents inquiets », fondée par Mathias Ebert.

    Elle aura lieu le samedi 22 mars 2014 à Cologne. Rendez-vous à 14h, sur la Roncalliplatz, près de la cathédrale de Cologne, pour en finir avec la sexualisation précoce et la théorie du genre dans les écoles !

    Farida Belghoul, porte-parole des JRE sera présente à Cologne, ainsi que Béatrice Bourges, porte-parole du Printemps Français, et Alain Escada, président de l’Institut Civitas.« 

    Ce communiqué rappelle que la situation des familles allemandes est beaucoup plus compliquée qu’en France et que certains parents ont déjà fait de la prison:

    « L’école à la maison a été interdite en Allemagne par le IIIe Reich. C’est à partir de cette loi inique que les parents se voient attribuer amendes et peines de prison quand leurs enfants sont retirés de ces cours dans la perspective de les protéger de ces séances inconcevables, malsaines et traumatisantes.

    Certains enfants allemands très jeunes n’ayant pas pu supporter le déballage d’une telle pornographie se sont même évanouis en classe.
    Le 22 mars 2014, allons jusqu’à Cologne pour soutenir ces familles martyrisées et continuons le combat en France pour sauver nos enfants de l’idéologie du genre !

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  • L'Allemagne, future puissance européenne tournée vers l’Est ?

    Conséquence de l’affaire Ukraine-Crimée
    Que se passe-t-il ? L’Otan ne forme même plus des officiers loyaux dans ses cours ! Les nouvelles autorités euro compatibles de Kiev voient, en effet, leur armée se réduire de jour en jour.
    Hier, c’était le chef de la marine ukrainienne, l’amiral Denis Berezosvki, qui prêtait allégeance aux autorités pro-russes de Crimée. Puis, le gouvernement de Crimée a annoncé le ralliement de la 204e brigade d’aviation de chasse des forces aériennes d’Ukraine dotée d’avions de chasse MiG-29 et d’avions d’entraînement L-39. Selon les autorités de Crimée, 800 militaires déployés sur la base aérienne de Belbek sont passés dans le camp du « peuple de Crimée ». Au total 45 avions de chasse et 4 avions d’entraînement se trouvent sur l’aérodrome. Précédemment dans la journée, les autorités de Crimée avaient annoncé que plus de 5.000 militaires des troupes de l’Intérieur, du service de garde-frontière et des forces armées d’Ukraine étaient passés aussi sous leur commandement. On parle donc de 22.000 militaires ukrainiens et plusieurs dizaines de systèmes de missiles sol-air S-300, passés sous l’autorité du gouvernement de la République autonome de Crimée. C’est pour Poutine, sans faire même couler le sang, un exploit et, pour l’Otan, un sérieux revers et surtout un beau manque de loyauté après tous les cocktails servis !
    Ainsi, toute la journée du 4 mars, on a suivi de part et d’autre la frégate Hetman  Sahaydachny, vaisseau amiral des forces navales d’Ukraine, entrer dans le détroit des Dardanelles. Quel pavillon battait-elle ? Pavillon ukrainien ? Pavillon russe ? A un moment, la presse russe avait indiqué que la frégate  refusait de suivre les ordres de Kiev et arborait le pavillon de Moscou. De son côté, le ministère de la Défense ukrainien démentait les allégations selon lesquelles le Hetman Sahaydachny aurait pris le parti de la Russie. On en est donc là à une guerre de pavillons en mer Noire !
    Craignant un coup d’Etat comme à Kiev, les habitants de Crimée ont créé des comités d’autodéfense et pris le commandement des unités militaires locales. Le Conseil suprême de Crimée avait déjà décidé, fin février, de tenir un référendum sur l’élargissement des pouvoirs de la République autonome ukrainienne de Crimée. Initialement fixée au 25 mai, la date du référendum a depuis été avancée au 30 mars. Par ailleurs, le premier ministre de Crimée, Sergueï Aksenov, a renouvelé sa demande d’aide légitime et légale au président russe Vladimir Poutine. L’Otan quant à elle ne devrait pas intervenir en Crimée, mais selon le politologue russe Alexandre Douguine, une filiale d’Academi (les ex-Blackwater d’Irak), Greystone Limited, aurait déjà débuté son déploiement en Ukraine. Les mercenaires arriveraient par groupes, en civil, avec de lourds paquetages, à l’aéroport de Kiev, d’où ils seraient envoyés vers Odessa. C’est eux que l’on évoquait hier.
    L’Allemagne nouvelle puissance européenne d’équilibre
    Que se passera-t-il ? Les médias surenchérissent et dramatisent mais cela s’éclaircit et rappelle ironiquement l’épopée syrienne terminée par une victoire diplomatique russe et une humiliation des Etats-Unis et de la France. La France menace la Russie de sanctions, mais Laurent Fabius est  coincé: la Russie lui a fait immédiatement savoir, par ambassadeurs interposés, que cela entraînerait de facto la suspension immédiate de ses contrats militaires avec Paris, soit la suspension immédiate de la commande faite à la France en 2011 de deux bâtiments BPC (bâtiment de projection et de commandement) de type Mistral, plus une option pour deux autres. La France à genoux économiquement n’a plus les moyens de ses menaces.
    Petit à petit, l’unanimité européenne face à la Russie se lézarde. Londres est de plus en plus eurosceptique et pense aussi à son économie : qui paiera la partition de l’Ukraine ?
    Londres tient un double langage. Alors que David Cameron menaçait Vladimir Poutine il y a quelques jours de «conséquences économiques, politiques, diplomatiques et autres» (sic), une note confidentielle du Ten Downing Street a fuité permettant réellement de douter de sa sincérité. On y lit que le Royaume-Uni «ne doit pas, pour l’instant, soutenir de sanctions commerciales contre la Russie ou lui bloquer la City». Le texte recommande également de «décourager» toute discussion de représailles militaires notamment à l’Otan !
    Au sein de l’Union européenne, ce sont donc les Allemands devenus pro-russes qui mènent la danse ! Pourquoi ? L’Allemagne est d’abord le premier exportateur vers la Russie. 35% du gaz et 35% du pétrole consommés en Allemagne viennent de Russie. L’Allemagne sait que la Crimée est, pour la Russie, non négociable. Comment ne pourrait-elle pas le savoir ? Enfin, et ce n’est pas négligeable dans les relations internationales, l’Allemagne n’a pas apprécié les propos de Nuland mais surtout l’espionnage par Prism des conversation téléphoniques d’Angela Merkel. N’oublions pas qu’Angela Merkel parle russe (Poutine parle aussi couramment allemand) et qu’elle a été élevée en RDA. Elle connaît presque intimement le caractère et la valeur de chef d’état de Poutine.
    La crise ukrainienne risque d’avoir par ricochets un drôle d’effet collatéral, un effet choc pour l’Union européenne. Elle accélère le rapprochement à l’est de l’Allemagne, une Allemagne qui se tournera donc de plus en plus vers l’Est et non vers la France. Or, sans le couple franco-allemand, l’UE n’est plus rien. Il est inutile de rappeler les liens historiques entre l’Allemagne et la Russie et d’évoquer ici la reconnaissance allemande toujours forte envers l’Union soviétique de Gorbatchev qui a rendu possible la réunification. Les liens entre l’Allemagne et la Russie sont naturels et stratégiques: la Russie est maintenant incontournable pour l’Allemagne puissance. Enfin, le potentiel des relations économiques avec la Russie est pour l’Allemagne sans commune mesure  avec ce qu’elle peut attendre maintenant de son partenaire français en voie de paupérisation et de déliquescence manifeste. Tous les politiciens et les hommes d’affaires allemands en sont bien conscients. Ils misent maintenant tous sur l’essor d’un marché à l’Est qu’ils connaissent en plus très bien. La partition de l’Ukraine pourrait même être carrément négociée secrètement avec la Russie, la partie non russophone offrant ainsi à Berlin sur un plateau d’argent une main-d’œuvre très bon marché et plus proche de la main-d’œuvre chinoise qui, par ailleurs, se renchérit !
    Alors, la France dans tout ça ?...
    Le porte-parole du Quai d’Orsay sait-il au moins que la pointe extrême de la Crimée abrite Sébastopol, le grand port militaire russe fondé par Catherine II en 1783 ?  Sans doute mais il feint l’ignorance pour tomber dans la caricature grossière et outrancière de Poutine. Dans toute la crise, la France a été  indécrottable dans l’idéologie, avec Bernard-Henri Lévy, l’émissaire à peine voilé de Fabius.
    La France n’a en fait plus aucune vision des relations internationales sauf des obsessions idéologiques, des idées fixes. C’est là l’effondrement des compétences diplomatiques, pour paraphraser le texte de notre collaborateur Raoul Fougax. Il en va de même aux Affaires étrangères comme à l’Intérieur ou à l’Education. La France voit des Hitler partout, même sous les sofas des ambassadrices ! Elle ne peut du coup rien récolter sauf quelques lauriers jaunis pour les Droits de l’Homme. La France s’est ainsi coupée de l’Allemagne pragmatique. C’est donc l’Allemagne et non la France qui conforte à l’Est sa place d’interlocuteur européen privilégié de la Russie.
    Michel Lhomme, 05/03/2014
    Source :  Metamag.fr
    http://www.polemia.com/lallemagne-future-puissance-europeenne-tournee-vers-lest/

  • Roumanie : Ruée sur les terres agricoles avec la bénédiction de l’Union européenne

    Paradis agricole, la Roumanie est de plus en plus convoitée par les investisseurs étrangers, au risque de voir ses terres arables lui échapper. Attirés par des terres grassement subventionnées par les aides européennes et une main d’œuvre bon marché, de nombreux Européens, mais aussi des Libanais ou des Qataris, s’y sont installés ces dernières années.

    Bruxelles nie tout accaparement des terres: la venue des investisseurs étrangers ne serait que la suite logique de l’intégration européenne. C’est bien pourtant une nouvelle forme de spoliation qui s’est mise en place, avec la complicité, au moins tacite, du gouvernement roumain.

    Avec 10 millions d’hectares de terres arables à bas prix – l’équivalent de la superficie du Portugal ou de la Hongrie – la Roumanie, cinquième surface agricole de l’Union européenne, attire forcément. Notamment les entreprises agro-alimentaires, comme les groupes français Limagrain, Guyomarc’h, Bonduelle, Roquette, Bongrain et Invivo. Ou les fonds d’investissement Agro-Chirnogi (Liban) ou Velcourt SRL (Grande-Bretagne).

    En Roumanie, l’agriculture est faite de paradoxes. La terre roumaine est à la fois la plus riche et la moins chère d’Europe. Elle est noire, grasse, fertile, riche en humus. En 2012, elle s’achetait encore autour de 2.500 euros l’hectare, contre 5.400 en moyenne en France, ou dix fois plus au Danemark. A l’Ouest du continent, les terres disponibles manquent pour s’installer comme agriculteur ou agrandir les exploitations.
    Cet engouement risque de s’accélérer avec la libéralisation du marché foncier, depuis le 1er janvier 2014. Toute personne physique de l’Union européenne et de l’espace économique européen (incluant Islande, Liechtenstein, Norvège) peut désormais acquérir directement des terres agricoles en Roumanie. Il fallait jusqu’à présent être associé à un partenaire local dans le cadre d’une société de droit roumain. Même si elle était prévue depuis l’adhésion de la Roumanie à l’Union européenne en 2007, cette ouverture inquiète aujourd’hui.

    Le prix des terres multiplié par trois

    Avocate à Paris et à Bucarest, Dana Gruia-Dufaud conseille les Français qui investissent en Roumanie. Elle relativise le changement de législation : « Les restrictions jusqu’au 31 décembre 2013 n’ont pas empêché de s’installer ceux qui le voulaient ». Initialement, le gouvernement roumain souhaitait demander aux citoyens étrangers de démontrer une expérience dans l’agriculture et limiter les surfaces achetées à 100 hectares. Mais il a renoncé sous la pression des investisseurs.

    L’intérêt pour la Roumanie a fait grimper le prix de l’hectare depuis quelques années. Le prix des terres agricoles a augmenté de près de 60 % entre 2012 et 2014, un hectare atteignant en moyenne 3.100 euros, selon une étude de la compagnie de services immobiliers DTZ Echinox.

    Depuis 2007, le prix aurait été multiplié par trois, plaçant l’investissement hors de portée pour la plupart des agriculteurs roumains. « On pensait qu’en sept ans le pouvoir d’achat roumain aurait suffisamment monté pour rivaliser avec celui des Occidentaux, mais le rattrapage a été insuffisant », constate l’avocate.

    « Un accaparement légalisé par Bruxelles »

    A Cluj, une ville au centre de la Roumanie, l’ONG EcoRuralis [1] est la seule à dénoncer l’accaparement des terres. Selon ses calculs, 700 000 à 800 000 hectares, soit 7 à 8 % des terres arables du pays (l’équivalent de la surface de 12 000 fermes françaises environ), seraient déjà aux mains d’investisseurs étrangers. Ceux venus de pays arabes, comme le Qatar, l’Arabie Saoudite et le Liban, ont investi les plaines du sud. Les Européens, Italiens (172 000 ha), Allemands (110 000 ha) et Hongrois (58 000 ha) en tête, ont pris d’assaut l’ouest du pays [2].

    « J’ai étudié l’accaparement des terres en Asie et en Afrique. Les investissements du nord vers le sud sont régulièrement dénoncés, mais pas ceux au sein de l’Union européenne. C’est une sorte d’accaparement légalisé par Bruxelles », déplore Attila Szocs d’EcoRuralis. L’ONG, qui défend les intérêts des petits producteurs roumains, éprouve de vraies difficultés à se faire entendre. « Nos discussions avec les autorités locales sont limitées car le développement durable que nous promouvons est inconcevable pour eux. Quelques maires nous écoutent, mais la plupart préfèrent les gros investissements ».

    Des investissements qui arrangent tout le monde

    Autre obstacle de taille : l’incapacité des agriculteurs locaux à se défendre. En Roumanie, la majorité des 4,7 millions de paysans sont âgés, pauvres et sous-informés. Attila s’avouerait presque vaincu. « Quand on essaie de sensibiliser les paysans dans les villages, la plupart disent qu’ils vont vendre parce qu’ils sont vieux et que leurs enfants ne veulent pas prendre la relève. On leur conseille de louer plutôt que de vendre, mais souvent ils ont besoin d’argent en cash ». Des dizaines d’intermédiaires sont apparus. Ils sillonnent les campagnes pour le compte d’investisseurs qui cherchent des hectares de terres agricoles.

    « Le plus tragique, c’est qu’il n’y a pas vraiment d’opposition. Tout le monde est content de vendre au final », s’indigne Judith Bouniol. Stagiaire à EcoRuralis en 2012, elle a réalisé la première vraie étude sur l’accaparement des terres en Roumanie [3]. Elle a notamment enquêté sur le cas d’Agro-Chirnogi, une firme installée par deux hommes d’affaires libanais, dans la commune de Chirnogi, au Sud-est du pays. « Les habitants ont très peu d’informations, à part la propagande des élus locaux, eux-mêmes intoxiqués par le discours des investisseurs ».

    Accaparement et connexions politiques

    L’exemple d’Agro Chirnogi est éloquent. La firme est implantée depuis 2002 à Chirnogi. Cette commune de 7 000 habitants comptaient encore 40.000 âmes en 2002. Ici, l’agriculture de subsistance disparait au fur et à mesure du vieillissement de la population. Agro Chirnogi emploie entre 600 et 700 personnes, principalement des saisonniers originaires de la région, sur 11.300 hectares. Soit plus des deux tiers des terres de la commune ! L’entreprise cultive des céréales – blé, maïs, colza, orge, tournesol, luzerne – destinées à l’export vers les pays du Moyen Orient (Liban, Syrie, Égypte).

    Les deux actionnaires libanais de la maison mère, El khalil Jihad et Youness Laoun, sont proches de membres du gouvernement et des autorités locales. Agro Chirnogi a notamment financé la campagne électorale d’Adrian Năstase, Premier ministre de 2000 à 2004, condamné depuis à 4 ans de prison ferme pour corruption, et celle de Vasile Checiu, ancien maire de Chirnogi. Ils sont accusés d’être au cœur d’une affaire d’évasion fiscale, de contrebande et de blanchiment d’argent, par la Direction d’investigation des infractions de criminalité organisée et de terrorisme (DIICOT).

    Les habitants de Chirnogi subissent des nuisances quotidiennes : bruit des silos, poussières de maïs qui rendent l’air irrespirable et machines agricoles qui circulent dans la commune. Sans compter l’impact sur les écosystèmes de l’utilisation d’engrais minéraux, de pesticides et de fongicides par Agro Chirnogi.

    L’attitude ambiguë des pouvoirs publics

    Raluca Dan, 27 ans, militante au sein de l’association Re-generation, cherche à sensibiliser l’opinion publique. Son groupe d’activistes organise régulièrement tractages et manifestations à Bucarest. « Les gens comprennent doucement qu’ils ont le droit de se défendre. Mais les paysans se disent : “si le maire dit que c’est bien, pourquoi j’essaierais de changer les choses ?” ».

    Les investisseurs étrangers se concentrent sur la production de céréales (blé, maïs, orge, colza, tournesol), exportées dans l’Union européenne. Et sur la production animale, de volaille et de porc, pour les marchés locaux, comme l’Américain Smithfield, qui avait été mis en cause dans un scandale sanitaire au Mexique et plusieurs fois condamnés aux États-Unis.

    Les investisseurs fournissent du travail aux populations locales dans des conditions relativement décentes pour la Roumanie. Mais avec un salaire minimum de 180 euros et salaire moyen 400 euros, les investisseurs sont aussi attirés par cette main d’œuvre roumaine à bas coût.

    Cet accaparement a plutôt pour effet de freiner un exode rural massif déjà en cours, faute de trouver du travail dans les campagnes. Ce qui explique aussi l’attitude ambiguë du gouvernement. Régulièrement, les autorités expriment leur inquiétude dans la presse, sur le thème « il ne faut pas vendre le pays ».

    « Un message populiste », juge Attila Szocs d’Eco-Ruralis. Le service de presse du ministre de l’Agriculture Daniel Constantin assure que « le gouvernement roumain se soucie en permanence de développer les investissements dans l’agriculture, car celle-ci fournit des emplois dans le milieu rural, et ce quels que soient les investisseurs ».

    Une agriculture à deux vitesses

    « Le gouvernement est en train de laisser les paysans mourir », tranche Raluca Dan. C’est là l’autre paradoxe de la Roumanie. Le pays compte à la fois les plus petites et les plus grandes exploitations d’Europe. L’agriculture de subsistance sur un ou deux hectares cohabite avec des complexes agro-industriels gigantesques, pouvant aller jusqu’à 50 000 hectares [4].

    Entre les deux, le choix du gouvernement est clair. Dans son programme de gouvernement 2013-2016, le Premier ministre Victor Ponta indique que l’agriculture roumaine doit « augmenter sa compétitivité afin de faire face à la concurrence sur les marchés européens et internationaux » et prendre « des mesures qui conduiront à la fusion des terres et à la réduction du nombre de fermes et d’exploitations ». Aujourd’hui, la Roumanie compte près de quatre millions de fermes (contre 500 000 en France), d’une surface moyenne de 3,5 hectares (54 ha en France) [5].

    Cette dualité dans l’agriculture se traduit concrètement par une répartition très inégalitaire des aides européennes. La moitié des subventions de la Politique agricole commune (PAC) destinées à la Roumanie profitent à 1 % des agriculteurs du pays, exploitant des fermes de plus de 500 hectares ! Une distorsion que le commissaire européen à l’Agriculture, le Roumain Dacian Ciolos, a essayé d’atténuer dans la nouvelle PAC 2014-2020 avec un plafonnement des aides. Sans succès.

    Les subventions à l’hectare rendent le pays encore plus intéressant pour les investisseurs étrangers. Un terrain loué 100 euros l’hectare à un propriétaire roumain rapporte 160 euros d’aides à l’exploitant, avant même qu’il ait commencé à produire. La nouvelle Politique agricole commune prévoit désormais une compensation pour inciter les propriétaires de fermes et de terres agricoles non exploitées à vendre ou à louer.

    Objectif : exploiter la terre intensivement et adosser la croissance du pays à celle de l’agriculture, un secteur qui pèse 8 à 10 % dans le PIB roumain. Mais tous les éléments sont en place pour que l’accaparement des terres roumaines au profit d’investisseurs étrangers s’aggrave lourdement dans les prochaines années.

    Basta Mag

    Notes

    [1Eco-Ruralis est membre de la coordination européenne Via Campesina et du mouvement Arc2020 qui prône une PAC verte et sociale.

    [2Source : ministère roumain de l’Agriculture, 2012.

    [3Son travail a été traduit en anglais et incorporé dans une étude à l’échelle européenne.

    [4La transition entre agriculture traditionnelle et agriculture industrielle a été étudiée par Elisabeth Crupi, Lauranne Debatty, Thomas Deschamps et Jean-Baptiste Lemaire.

  • Les députés de Crimée votent l'indépendance

    Les députés du Parlement de Crimée ont déclaré hier par 78 des 81 députés présents la péninsule indépendante de l'Ukraine, étape préalable avant le référendum de dimanche.

    Aperçu de la Crimée par Pierre-Alexandre Bouclay :

    "Depuis l’indépendance de l’Ukraine (1991), cette péninsule de 2 millions d’habitants est une république autonome, dotée d’une constitution et d’un parlement régional, qui gère son budget sans pouvoir légiférer. La Crimée est majoritairement russe (58,5 % des habitants), avec 24,4 % d’Ukrainiens et 12,1 % de Tatars — des autochtones turcophones, déportés en masse par Staline, de fait hostiles aux Russes et attachés à l’Ukraine. La région dépend entièrement du tourisme saisonnier et des subventions de Kiev (65 % de ses ressources). “Ville autonome” d’une région autonome, Sébastopol est centrée sur sa base navale, quartier général de la flotte russe de la mer Noire (25 bâtiments, 15 000 hommes). La Russie loue ce port militaire pour 100 millions de dollars (au lieu de 2 milliards), en échange de tarifs gaziers “amicaux”. Signé en 1997, ce bail, arrivé à échéance en 2017, a été prolongé jusqu’en 2042 sous la présidence Ianoukovitch. Alertée par le durcissement de Kiev, dès 2004, la Russie aménage deux bases navales alternatives : Tartous (Syrie) et Novorossiisk (sud de la Russie). L’importance militaire de Sébastopol devrait se réduire mais la Crimée restera, pour le Kremlin, un intéressant levier d’action régionale."

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2014/03/les-d%C3%A9put%C3%A9s-de-crim%C3%A9e-votent-lind%C3%A9pendance.html

  • Comprendre Maïdan, par Jonathan Goddard

    Les évènements ukrainiens des dernières semaines (photo de la place Maïdan à Kiev pendant les émeutes) font l’objet de nombreuses analyses contradictoires et/ou tronquées. Il convient de rappeler quelques éléments historiques et géopolitiques afin de saisir la complexité de la crise en cours.

    1) L’Ukraine, terre déchirée

     

    L’Ukraine est une terre déchirée entre Orient et Occident. Longtemps capitale de la Russie kiévienne, aux portes du puissant empire byzantin, l’Etat ukrainien se morcèle dès le XIIème siècle en grandes principautés. Ces dernières noueront des alliances avec les différentes puissances frontalières : diète lituano-polonaise, Russie, empire Austro-Hongrois.

     

     

     

    Ses alliances ne furent pas toutes heureuses, loin de là, chaque puissance cherchant à faire basculer définitivement l’Ukraine dans son camp. Le traité de Pereïslav, de 1653, qui rattachait les puissants cosaques ukrainiens à l’empire russe eut ainsi pour conséquence une russification intense de la société ukrainienne (interdiction de la langue ukrainienne, etc.)

     

    L’Etat ukrainien moderne n’eut qu’une existence fort brève, entre 1917 et 1920 profitant de la révolution bolchévique et de la dislocation de l’Empire Austro-Hongrois. L’Ukraine retomba vite entièrement sous la botte soviétique qui sut calmer ses espoirs d’indépendance avec l’habituelle magnanimité communiste : en 1933, une gigantesque famine organisée depuis Moscou entraîna la mort de plus de 6 millions d’Ukrainiens. Cet épisode, connu sous le nom d’Holodomaur, laissa un lourd traumatisme dans la mémoire ukrainienne.

     

    L’arrivée de l’armée allemande en 1941 fut ressentie comme une libération par la population ukrainienne. Elle déchanta vite, les nazis agissant davantage en colon qu’en libérateurs. Ainsi, Stepan Bandera, indépendantiste ukrainien, fut arrêté par la Gestapo et déporté en camp de concentration dès le début de la guerre. Cela n’empêcha pas les nationalistes ukrainiens de fournir un fort contingent de volontaires aux Allemands, qui formèrent la SS-Division Galicie, forte de 26 000 hommes essentiellement composée de Ruthènes et de Galiciens (partie ouest de l’Ukraine).

     

    La défaite allemande signifie le retour du joug soviétique, qui se montre implacable. Une organisation de Résistance, l’UPA, dont les effectifs maximum atteignirent 80 000 hommes, lutte farouchement jusqu’en 1955.

     

    2) Ukraine moderne et évènements de Maidan

     

    Ce rappel historique est nécessaire pour comprendre le déroulement actuel des évènements. Tiraillé entre l’ouest et l’est, constitué d’une population hétéroclite, qui fit des choix très différents face aux évènements de l’histoire, l’Ukraine est un pays compliqué, qui nourrit des espoirs, des rancœurs, des haines et des fidélités très différentes.

     

    L’effondrement de l’Union soviétique annonce le retour de l’indépendance ukrainienne. Cette indépendance va retrouver ses sempiternels tiraillements avec le retour de la puissance russe qui correspond à l’arrivée de Vladimir Poutine à la présidence, en 2000. Trois courants politiques ukrainiens se démarquent alors, dont Maidan nous donne un éclairage saisissant :

     

    -          Un courant atlantiste qui cherche à se rapprocher de l’Otan et de la diplomatie américaine. Ce courant est illustré par la « révolution orange » de 2004 qui voit propulsé le candidat Ioutchenko à la tête de la présidence ukrainienne. Cette révolution a été en grande partie financée et soutenue par des fonds américains, qu’ils s’agissent d’organisations étatiques (en particulier la NED New Endowment for Democracy, crée par Reagan en 1982) ou non étatiques (Open Society Institute de Goerges Soros). Elle s’inscrit dans une série de « révolutions colorées » qui sont apparues dans les pays satellites de la Russie (Géorgie, Ukraine, Kirghistan, ainsi qu’une tentative en Biélorussie) depuis 2004. Les médias occidentaux ont souvent présenté ces leaders « pro-Europe » (atlantistes en réalité) comme des héros, luttant contre la corruption des élites en place. Cette vision est mensongère, ces nouveaux dirigeants sont aussi corrompus que les anciens, si ce n’est qu’ils n’ont pas les même maîtres. Le scandale de la famille Ioutchenko en Ukraine, qui s’est arrogé une fortune de plus de 100 millions d’euros en se réservant les droits d’auteurs de la « révolution orange » est un exemple assez parlant du problème.

     

    -          Un courant russophile qui mise sur un rapprochement de l’Ukraine avec la Russie. C’est la position de Ianoukovitch, le président ukrainien forcé à l’exil par les évènements récents. Il a retiré la demande de l’Ukraine de rentrer dans l’Otan tout en revenant à un « non alignement » sur le plan international. Non alignement un peu biaisé puisqu’il a renouvelé jusqu’en 2030 les accords avec la Russie concernant la très importante base navale de Sébastopol, en Crimée.

     

    -          Un courant nationaliste, hostile à la Russie comme à l’Union Européenne et qui cherche avant tout à créer une nation ukrainienne forte et indépendante. Ce sont les partis Svoboda (ancien Parti National-Socialiste d’Ukraine) et Pravii Sektor, dont on a beaucoup entendu parler ces dernières semaines. Il ne s’agit que d’un courant minoritaire (10% à 12% des voix) mais les évènements de Maidan pourraient bien leur faire jouer un rôle prépondérant dans un avenir proche. Leur engagement très fort et violent dans les manifestations, leur activisme social, l’occupation des bâtiments officiels par leurs militants montrent leur rôle de premier plan. Le nouveau gouvernement formé à la chute du président Ianoukovitch a offert des ministères clés à ces mouvements : l’agriculture (50% du PIB d’exportation ukrainien), la défense, l’intérieur, le poste de procureur général de l’Ukraine et le poste de vice premier ministre.

     

    3) Qu’en est-il à l’heure actuelle ?

     

    La chute de Ianoukovitch a vu l’accès à la présidence par interim de OleksandrTourtchinov, pasteur d’une Eglise baptiste américaine et soutien de Ioulia Timochenko, dont le parti « Patrie » ne cache pas ses aspirations atlantistes. Le pays reste très fracturé et des tentatives de manifestations « pro-Europe » dans l’est du pays ont tourné à l’émeute avec la population locale.

     

    La population russophone, majoritaire à l’est, voit d’un très mauvais œil l’alignement atlantiste prit par le pouvoir à Kiev. Ils craignent que le pouvoir cède aux revendications territoriales des Tatars de Crimée, minorité musulmane indépendantiste soutenue par la CIA pour nuire à la Russie.

     

    La Russie, quant à elle, se sent dans l’obligation d’agir si elle entend conserver son statut de puissance mondiale. La base militaire de Sébastopol est vitale pour lui assurer un accès à la méditerranée. C’est un emplacement-clé et l’abandonner réduirait grandement les capacités de la marine russe sans parler du prestige de la Russie à l’international. L’hypothèse d’une adhésion à l’Otan de l’Ukraine n’est pas envisageable pour les Russes qui ont déjà du mal à empêcher l’installation de missiles balistiques en Pologne et de radars militaires en République Tchèque.

     

    En conclusion, comprenons que la situation en Ukraine est bien plus compliquée que « gentils européens libéraux » contre « méchants russes staliniens ». Ce qui se joue là-bas doit être regardé avec une analyse géopolitique avant d’être morale. Pour ma part, l’embrasement actuel de l’Ukraine pose deux questions :

     

    -          L’Ukraine a-t-elle pour destin d’être une nation indépendante ? Depuis le XIIème siècle, cela n’a été le cas qu’une seule fois, entre 1917 et 1920. Le séparatisme poserait alors un nouveau problème : si les populations de l’est de l’Ukraine se rattacheraient volontiers à la Russie, que deviendrait la partie ouest ?

     

    -          Quel rôle devons-nous jouer en tant que Français ? Depuis le retour de la France dans l’OTAN en 2009, la diplomatie française semble n’être qu’une base avancée de la politique américaine. Nous avons pu le constater avec la Lybie, la Syrie et maintenant l’Ukraine. Je ne pense pas qu’il soit idéaliste d’imaginer une diplomatie réellement indépendante, qui serve avant tout les intérêts de notre peuple avant celui de nos alliés. Nous ne sommes pas, comme l’a dit récemment Barack Obama, « une fille des Etats-Unis », nous sommes des Français par notre héritage et des Européens par notre civilisation.

     

    Jonathan Goddard pour Novopress

    http://fr.novopress.info/158885/comprendre-maidan-jonathan-goddard/#more-158885

  • Royaume-Uni : des parents d’élèves furieux après la décision de supprimer le porc à la cantine

    Les élèves de 3 à 11 ans de l’école publique Brinsworth à Rotherham (Yorkshire) ne vont plus avoir le plaisir de manger saucisses et jambon. Leurs parents ont en effet reçu un courrier du responsable de la mairie pour les cantines indiquant qu’il y avait des « ajustements mineurs » dans les menus servis dorénavant. Ce doux euphémisme signifie en réalité que la mairie a décidé de ne plus servir de porc à la cantine, et que toutes les viandes seront désormais halal.

    Les parents considèrent que cette façon de faire est scandaleuse car “seulement” 20% des élèves de cette école sont musulmans. Une mère déclare ainsi que « la façon dont ces animaux sont tués pour des raisons religieuses ne devrait pas être soutenue par les écoles et ma fille est anxieuse depuis qu’elle sait ce que veut dire halal ». Une autre déclare « mon garçon est difficile et il adore le porc, il va être dégoutté de devoir manger du poulet tout le temps ».

    De leur coté les autorités locales justifient leur décision par le souhait de rendre les repas plus « inclusifs » et que les menus restent parfaitement équilibrés.

    http://fr.novopress.info/

  • Pour la justice de l’Union européenne, la Sécurité sociale est illégale !

    Pour la justice de l’Union européenne, la Sécurité sociale est illégale !
    La Fédération de Corse du Sud du Parti communiste confirme -tout en le regrettant - que l’Europe a supprimé le monopole de la sécurité sociale

    Lire l’article

  • Bienvenue à l’armée de Poutine !

    Comme il ne fait guère de doute que l’ours russe va très prochainement venir balancer ses grosses papattes sur nos tronches de démocrates européens (ça nous apprendra à soutenir les néo-nazis ukrainiens...), je vous encourage à vous préparer pour recevoir comme il se doit nos libérateurs (envahisseurs) d’outre Volga.

    A défaut d’une ascendance noble russe qui pourrait vous sauver la mise, être français n’est pas très en vogue au Kremlin en ce moment. Pas de panique, en attendant nos habituels sauveurs Étasuniens (encore que, cette fois...), vous pouvez toujours tenter de dénicher le petit ouvrage de Pierre Antilogus et Philippe Trétiack "Bienvenue à l’armée rouge", pour accueillir comme il se doit nos nouveaux amis cosaques et autres soudards Kalmouks. Bien que sa thématique soit connotée guerre froide et communisme, la plupart des recettes sont encore largement applicables.

    Ne pouvant évidemment me séparer de mon unique exemplaire, je peux en céder les bonnes pages en format PDF, contre la modique somme de 500.000€ (Francs également acceptés, car à mon avis l’Euro...). Je vous offre tout de même le geste qui sauve histoire de prouver ma bonne foi :

    Toujours issu de cet ouvrage de référence, je vous offre une phrase clef pour vous sauver la mise en cas de rencontre impromptue avec un sémillant officier venu de sa lointaine république de Karatchaïévo-Tcherkessie :

    "Okazyvaiésa, vy byli pravy, gospodine offitsère" (finalement, monsieur l’Officier, c’est vous qui avez raison.)

    Dernier conseil avant l’invasion : je ne saurais trop vous conseiller de vous débarrasser fissa-fissa des œuvres de ce va t’en guerre de BHL qui pourraient encore trainer sur vos étagères. Le russe n’est pas forcément et systématiquement antisémite, mais ce spécimen-là les a agacé un tantinet, voyez-vous... (encore que, je ne vois pas pourquoi, vous, lecteurs de ce blog, vous auriez un livre de ce présomptueux gugusse qu’on veillera à envoyer au fin fond de la Sibérie. Pire qu’une faute de goût, une faute contre la littérature et contre l’amitié franco-russe !). Quant au livre "Inna" de Caroline Fourest, comment vous expliquer...

    Quant à moi, je file séance tenante à la paroisse Orthodoxe Saint Basile et Saint Alexis de Nantes, histoire d’envisager une conversion expresse, bien que sincère.

    « Quant à moi, j’attends les Cosaques et le Saint-Esprit ! Tout le reste n’est qu’ordure » (Léon Bloy, un visionnaire...).

    Merci à notre ami Soudarded pour cette article toujours grincant et plein d’humour.

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Bienvenue-a-l-armee-de-Poutine

  • Espagne : les militants pro-vie ne lâchent rien

    Lu sur Riposte catholique :

    "Des militants et des responsables du mouvement espagnol Derecho a vivir ont déposé des petits cercueils en carton blanc, samedi, devant le siège du Partido Popular, pour exiger l’adoption rapide de la loi promise par le Premier ministre Mariano Rajoy pendant sa campagne électorale. Rajoy dispose de la majorité absolue au parlement espagnol, lui ont rappelé les dizaines de manifestants, souligne HazteOir.

    Rappelant que la loi actuelle a créé un véritable « permis de tuer », Ignacio Arsuaga, figure emblématique de cette association qui ne sera satisfait qu’une fois obtenu « l’avortement zéro » (Aborto cero), a mis le chef du gouvernement espagnol devant ses responsabilités à l’heure où la presse s’interroge sur la détermination du PP. Le projet de repénalisation du crime contre l’enfant à naître ne figurait pas, en effet, dans le discours de politique générale prononcé il y a quelques jours par Mariano Rajoy. [...]

    L’événement était organisé pour marquer la Journée internationale de la femme, pour rappeler que ce qui est « vraiment progressiste, c’est de défendre le droit fondamental à la vie »."

    Michel Janva

  • Le Traité transatlantique

    Les négociations pour le Traité transatlantique ont commencé en loucedé et personne ne se soucie, étrangement, d’en parler. Faut-il en accuser notre insouciance, ou plutôt notre regard médusé sur le sort intérieur fait à la France de François Hollande et sur l’inertie de l’Union européenne ? Que l’on juge que ce n’est pas un sujet d’actualité, qu’il sera bon d’en parler à Pâques ou à la Trinité, ou simplement que l’on s’en contrefoute, le fait est que le pire est devant nous : la construction de l’Europe à la bruxelloise sera de la petite bière devant le maëlstrom que l’on nous prépare. Pour se limiter à quelques chiffres très simples, cet accord concerne rien moins que la moitié du PIB mondial et 40 % des échanges mondiaux : de quoi bien entendu aiguiser les appétits, et aussi – bizarrement on en parle moins – entraîner les dégâts économiques les plus graves.

    Les peuples étant décidément jugés trop bêtes pour avoir un avis sur une question si importante, le mois de mars devrait voir se dérouler à Bruxelles le quatrième « round » comme on dit de négociations, et toujours dans le plus grand secret, même si le cher commissaire européen afférent annonce une grande « négociation publique ». L’agenda des technocrates prévoit, grand seigneur, que l’accord soit soumis en 2015 au Conseil européen et au vote des députés, lorsqu’il aura été achevé. La technique est rodée et commence à être connue : on vous ficelle un bon traité de derrière les fagots, puis on vous explique que le refuser serait passéiste, réactionnaire, signe de fermeture et de repli, et que de toute façon vous n’avez rien d’autre à proposer à la place, ce qui démontre parfaitement votre mauvaise volonté.

    Il est toujours malaisé de négocier avec plus grand que soi – la France en a fait l’amère expérience avec l’Allemagne lors du Traité de Maastricht – et les États-Unis, qui disposent de la monnaie de réserve mondiale, sont toujours une puissance plus importante que l’Europe, n’en déplaise aux optimistes. L’Europe a réussi dès le début à abstraire la « culture » du débat – on se demande bien pourquoi si l’on ignore les rapports incestueux qu’entretiennent ensemble les artistes, les intellectuels et les politiques qui sont globalement pour un monde sans frontières tant que ça ne salit pas leur rue – mais pour le reste, tout est négociable : l’agriculture, qui a bien besoin de la concurrence des OGM américains, l’énergie, et nous aurons le gaz de schiste, toutes sortes de produits manufacturés dont nous avons certainement bien besoin, incapables que nous sommes de les produire ici.

    Ce Traité, d’obédience ultralibérale si l’on en juge à ses buts autant qu’aux experts et lobbies qui le fomentent, introduirait de plus une nouvelle norme juridique qui permettrait à des entreprises de poursuivre un État souverain dont elles jugeraient que la réglementation a porté atteinte à leurs intérêts. Typiquement anglo-saxonne, cette mesure a déjà permis à des gros cigarettiers de faire condamner l’État australien, et autoriserait demain les multinationales de l’énergie à plaider contre la France qui interdit l’exploitation de gaz de schiste.

    La suite sur le site de la Nef

    Jacques de Guillebon

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Le-Traite-transatlantique