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insécurité - Page 1058

  • Pentagone : une défaite en rase campagne du lobby pro-israélien

    La nomination, lundi soir, par Barak Obama de Chuck Hagel au poste de secrétaire à la Défense est une défaite en rase campagne pour le très puissant lobby pro-israélien aux Etats-Unis. 

    Depuis des semaines, l’Aipac (American Israël Public Affairs Comittee) se déchainait contre lui, afin d’empêcher le président réélu de le nommer à ce poste stratégique. Contre Hagel, ses opposants ont sorti l’artillerie lourde : il est, à mots plus ou moins couverts, traité d’antisémite – et sur un autre sujet d’être homophobe. Des accusations terribles, dont Obama a donc décidé de ne pas tenir compte. Et de nommer cette personnalité atypique à la tête du Pentagone. En envoyant du même coup, un message de défiance au gouvernement israélien.

    Car les relations militaires entre les Etats-Unis et Israël sont extrêmement étroites et l’arrivée au Pentagone d’un responsable critique vis à vis de la politique de l’Etat hébreu est un signal important, même si, diplomatiquement, Chuck Hagel a aussitôt affirmé son « soutien total » à Israël… 


    Durant son premier mandat, Obama n’a pas été très actif sur la scène du Proche-Orient, laissant le gouvernement israélien poursuivre sa politique de colonisation des territoires palestiniens. Les Etats-Unis ont même voté contre la reconnaissance de la Palestine par l’Onu. Ce qui n’a pas empêché le Premier ministre israélien « Bibi » Netanyahou de soutenir ouvertement Mitt Romney, le rival d’Obama, durant la campagne électorale américaine... Libéré du souci de sa réélection en 2018 – la Constitution lui interdisant un troisième mandat – Barack Obama sera-t-il plus offensif dans les prochains mois ? C’est possible. Il est attendu sur, au moins, deux grands dossiers : une éventuelle relance des discussions entre Israël et le tout nouvel « Etat de Palestine » et la question de l’Iran, alors qu’une partie des dirigeants israéliens envisage toujours une solution militaire contre le programme nucléaire de Téhéran. 


    Issu d’un milieu modeste, Chuck Hagel, 66 ans, est une personnalité politique originale. Secrétaire à la Défense d’Obama, il est membre du parti républicain. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’Obama choisit un républicain pour le Pentagone, puisqu’il y avait maintenu Robert Gates, nommé par George W. Bush. Hagel est incontestablement un homme de droite, mais il appartient à ce courant minoritaire du parti républicain, réaliste et peu sensible au discours néoconservateur. Il a été sénateur du Nebraska (1997-2009) et n’a jamais craint de prendre des positions hétérodoxes, par exemple en critiquant la conduite de la guerre d’Irak. C’est un vétéran de la guerre du Vietnam où il a servi (1967-68) comme sergent dans l’infanterie. Il y a été blessé deux fois et décoré de la Purple Heart. De quoi tenir tête aux généraux du Pentagone, où il va devoir s’attacher à réduire les énormes dépenses militaires de son pays.

    Jean-Dominique Merchet
    Marianne
    8/01/2013

    http://www.polemia.com

  • Mali – Opération Serval : vers une guerre longue

    Rafale-Serval-StDizier-300x199.jpgC’est bien en raison de l’extrême faiblesse de l’armée malienne, en pleine décomposition depuis la débâcle de l’hiver dernier marquée par la perte du nord du pays, affaiblie par le putsch du capitaine Sanogo, que la France est intervenue militairement pour stopper l’inéluctable progression des bandes armées jihadistes du Sahel vers la capitale malienne. Sans soutien extérieur, le pays n’aurait pas pu tenir 48 heures de plus. D’ailleurs, les forces françaises à Bamako (environ 500 soldats) assurent aussi un rôle dans la stabilisation des institutions maliennes. C’est donc vers une guerre longue au Mali que François Hollande a engagé notre pays. Un conflit régional qui découle directement de la faute stratégique entreprise par son prédécesseur en Libye l’an dernier.

    On notait en fin de soirée des scènes de liesse dans les villes maliennes, Bamako en tête, avec drapeau français ostensiblement affiché.

    Après 24 heures quasi discontinue de frappes aériennes, la progression islamiste semble définitivement stoppée ; même si Ansar Dine dit contrôler la petite ville de Diabaly, dans la région de Ségou, aux abords du fleuve Niger, donc à l’ouest de la ligne de front présentée comme « stabilisée ». Il pourrait s’agir du résultat d’une incursion réussie par une colonne de jihadistes sur pick-up armés ces dernières heures.

    D’après Sahara Medias, Ansar Dine a abandonné hier soir ses positions dans la ville de Tombouctou, tout comme le Mujao et AQMI ont abandonné leurs positions dans Goa. Ils vont désormais entamer une guérilla en brousse même si le coup a été rude pour eux. A Gao, plus de 150 combattants islamistes auraient été tués lors des bombardements. Les jihadistes fuient les raids mais ne se rendent pas : il faudra bien aller les chercher au sol ! Le bilan humain du côté des civils semble aussi très lourd selon Médecins sans frontières : on parle de plusieurs dizaines de tués et des centaines de blessés.

    En tout état de cause, nous sommes à un tournant des événements : à Gao, évacuée par les islamistes, dès hier soir « des femmes ont tombé les voiles et des hommes ont sorti les cigarettes », selon une source civile locale. On a même assisté à des scènes de lynchage et de chasse aux islamistes restés en ville. Le chef de la police islamique, Alioune Touré, serait âprement recherché. A Kidal, au nord-est de Gao, sanctuaire d’AQMI, les bombardements ont été particulièrement durs. La principale base arrière d’AQMI dans le secteur se situe sur les hauteurs de l’Adrar Tigharghâr. Mais les jihadistes ont les moyens de résister : certains de leurs pick-up sont armés de canons antiaériens ZU-23/2, des ZPU-1/2/4 de 14,5 mm et sans doute de missiles sol-air portables (on évoque des Strela, des Igla-1 et aussi de redoutables Igla-S pris sur les stocks libyens).

    Les renforts arrivent, mais la France n’a plus les moyens (1) d’engager avec ses propres capacités un guerre régionale contre un ennemi militairement inférieur, il lui a donc fallu  demander de l’aide à ses « alliés » de l’OTAN : un premier gros porteur britannique C-17 est arrivé en milieu d’après-midi d’hier sur la base d’Evreux et a embarqué un VAB sanitaire et un GBC-180 appartenant au 2e RIMa. Plusieurs dizaines de VAB sont arrivés en début de soirée, et doivent être embarqués, dans les heures qui viennent, à bord du C-17, mais aussi d’un Antonov-124 de location, et, dit-on, de C-5 Galaxy américains. Des drones d’observation de la CIA opèreraient au-dessus du Sahel afin de fournir des renseignements sur les mouvements de troupes et les concentrations islamistes. Déjà l’US Air Force assurerait une partie du ravitaillement en vol de nos appareils de combat… L’Espagne, le Canada et l’Allemagne pourraient aussi en être.

    A Bamako, des éléments du 2e RIMa, du 21e RIMa, du 1er REC sont déjà sur place. Entre 800 et 1.000 hommes devraient au final constituer l’ensemble des troupes au sol déployées au Mali par la France, une force constituée d’éléments de plusieurs armes de mêlée : infanterie, artillerie, cavalerie blindée, génie et du renseignement.
    En dehors des éléments du COS déjà dans la zone des combats et au contact de l’adversaire, il n’y a pas eu pour le moment de déploiement significatif de troupes françaises au sol. Depuis plusieurs mois, des forces spéciales, notamment des fusiliers commandos marine et des paras du « 13 », opèrent dans la zone pour des missions de renseignement et de localisation des otages.

    L’Algérie sécurise sa frontière avec le Mali en dépêchant des troupes et des hélicoptères d’assaut (peut-être des Mi-28 russes, des appareils de dernière génération). Le but est d’empêcher des éléments d’AQMI et du Mujao d’accéder au territoire algérien, et d’en faire une base arrière. Mais on sait déjà qu’une partie de la logistique des islamistes se trouve dans le sud de l’Algérie (sur la position algérienne voir ici).

    C’est vers un conflit régional long que nous nous dirigeons désormais. Si Paris parle de « force africaine », cette dernière mettra du temps à se constituer, si elle y parvient. Quant à l’armée malienne, ces restes ne survivent que grâce aux troupes françaises présentes sur place et aux raids aériens.

  • Programme « Viber » : attention, espionnage israélien

    « Viber » est un programme gratuit qui, installé sur les téléphones modernes, permet d’appeler gratuitement une personne équipée du même logiciel.
    On estime actuellement à 100 millions le nombre d’utilisateurs de Viber.

    Or il apparaît que le fondateur de la compagnie Viber Media et son propriétaire est Talmon Marko, un américano-israélien qui a servi 4 ans dans l’armée israélienne.
    Il aurait été nommé au poste de directeur exécutif responsable des renseignements au commandement central…

    « Sachant que le programme Viber offre un service gratuit à 100%, permet l’échange de vidéos et des messages textuels, et ne diffuse pas de publicité. Face à ces données, une question se pose : quel est l’objectif d’un tel service, gratuit à 100% ?
    La réponse est simple : le programme « Viber » sur les Androïd et Iphone par exemple est capable de lire tous les contacts figurant sur la liste des contacts téléphoniques, même ceux qui ne font pas partie du programme.
    Viber est aussi capable de localiser le lieu de l’utilisateur, ses comptes électroniques, l’enregistrement de sa voix, de vidéos et la prise de photos !
    Il a également la capacité d’espionner toutes les informations présentes dans les fichiers téléphoniques et de connaitre tous les programmes utilisés par les utilisateurs !
    C’est donc à travers ce programme gratuit très populaire, qu’on offre à « Israël » nos informations personnelles, gratuitement aussi ! »

    http://www.contre-info.com/

  • Le président biélorusse défend Bachar al-Assad et met l'Europe en garde

    Le président biélorusse défend Bachar al-Assad et met l’Europe en garde :

    Le président Loukachenko à l’adresse des dirigeants occidentaux : "Vous paierez cher ce que vous faites en Syrie"....


    Le président biélorusse défend Bachar al-Assad... par revolutionary-soul

  • Les paras français se déploient au Mali

    Un groupement de la 11e Division parachutiste (11e DP) s’est déployé près de Mopti, dans la ville de Sévaré (640 km au nord de Bamako). Cela préfigure une opération plus vaste qui devrait se dérouler dans les heures et les jours à venir. Paris a reçu le soutien des capitales africaines de la région, mais aussi de Washington, Moscou et Pékin, pour mener à bien cette opération destinée à éradiquer les groupes jihadistes armés, en appui de l’armée malienne.

    Le gouvernement français avait donné son accord ce vendredi 11 janvier à l’aide militaire réclamée par le Mali, menacé par une offensive menée par les groupes islamistes armés (Ansar Dine…) qui occupent le nord du pays. François Hollande a précisé que la France ne s’engagera que « dans le cadre des résolutions de l’ONU » en Afrique. Paris a d’ores et déjà demandé aux ressortissants français « dont la présence n’est pas indispensable au Mali » de « quitter provisoirement le pays » en raison de « la forte dégradation de la situation sécuritaire ».

    Selon des sources anglophones, des éléments appartenant au 2e Régiment étranger de parachutistes (2e REP) auraient été déployés (voir ici et surtout ici).

     

    Parallèlement, des avions militaires Hercule C-130 transportant des armes et des soldats étaient arrivés jeudi à Sévaré (centre du Mali), où l’armée malienne dispose d’un poste de commandement opérationnel et qui est proche de Konna, la localité prise le même jour par des islamistes.

    En appui à ce dispositif au sol, la France dispose d’avions à Ndjamena (Tchad), des Mirage F1CR et 2000 D (voir ici), qui peuvent être engagés en quelques heures. Il y aurait déjà eu plusieurs missions de reconnaissance aérienne et des frappes sur certaines positions tenues par les islamistes. Selon des médias francophones africains, « deux hélicoptères français (1), initialement basés au Burkina Faso voisin ont attaqué les positions des islamistes permettant à l’armée malienne au sol de reprendre progressivement des positions délaissées dans l’après-midi au profit des islamistes » (voir ici). Selon la même source, « l’armée française est entrée en action dans la nuit de jeudi à vendredi à Konna et Douentza, villes situées dans le centre du Mali, sur la ligne de front qui oppose l’armée du pays et les islamistes. »

    De plus, plusieurs détachements dépendant du commandement des opérations spéciales (13e RDP…) seraient déjà en opération sur zone dans des missions de reconnaissance et d’évaluation des capacités éventuelles de l’adversaire.

    Sévaré est à moins de 60 kilomètres par la route de la ville de Konna, désormais entre les mains des bandes armées jihadistes. Les forces françaises font face à un millier de combattants disposant d’une centaine de 4x4 armés. Les unités françaises opèrent conjointement avec des éléments des forces nigériennes (CEDEAO) et maliennes.

    Selon divers observateurs occidentaux, cette opération pourrait s’amplifier et durer plusieurs mois.

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    L’option militaire laisse Washington sceptique
    Une intervention militaire visant à déloger les groupes salafistes du Nord-Mali doit être avant tout africaine, selon le général américain Carter Ham. Le patron d’Africom, qui s’exprimait le 14 novembre dans les locaux de l’ambassade des États-Unis à Paris, considère qu’une telle opération doit être « pensée, conduite et exécutée » par les Africains.

    Lire la suite sur La lettre du continent

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    Notes :

    (1) Il pourrait s’agir de Gazelle SA-341 armés de canons de 20 mm. Fin septembre 2011, de sources concordantes de l’armée burkinabé, au moins deux hélicoptères Gazelle avaient été acheminés en pièces détachées par l’armée française au Burkina Faso (source).

     

  • De Platon à nos jours : l’autorité contre la tyrannie !

    « Lorsque les pères s’habituent à laisser faire les enfants,
    lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles,
    lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter,
    lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu’ils ne reconnaissent plus, au-dessus d’eux l’autorité de personne,
    alors c’est là en toute jeunesse et en toute beauté, le début de la tyrannie
    . »

    Platon (IVe siècle av. J.C.)

    http://www.contre-info.com/

  • Aborder de front la « surdélinquance » des jeunes issus de l’immigration

    Prévention de la délinquance et des violences urbaines : selon Jean-Claude Sommaire, il faut prendre en compte la « surdélinquance des jeunes d’origine maghrébine et africaine sub-saharienne » en concevant à leur intention des interventions spécifiques en matière éducative et sociale dans le cadre d’un nouveau modèle français d’intégration n’ignorant plus le fait communautaire.

    Au moment où le Gouvernement de Jean-Marc Ayrault s’apprête à réorienter la politique de la Ville et prépare des mesures visant à mettre en oeuvre la priorité du programme présidentiel de François Hollande concernant la « jeunesse », dans un contexte budgétaire extrêmement contraignant, cette note vise à ouvrir de nouvelles pistes qui pourraient permettre à l’action publique d’être plus efficace à terme, à un moindre coût humain et financier, dans un domaine qui reste très sensible au niveau de l’opinion publique (…)

    Depuis le début des années 80 notre pays connaît régulièrement, dans les quartiers en difficulté, des moments de violences urbaines auxquels les gouvernements successifs se sont efforcés, sans grand succès jusqu’à maintenant, de porter remède. Cette situation, qui ne se limite pas, loin de là, aux grands épisodes émeutiers spectaculaires et médiatisés s’est aggravée ces dernières années malgré la politique de sécurité mise en oeuvre, depuis 2002, par l’ancienne majorité.

    En effet, dans tous les quartiers sensibles et au-delà, les incivilités et la petite délinquance sont restés à un niveau élevé, les incendies de voitures et de bâtiments publics ou privés n’ont pas régressé et les violences à l’égard des personnes ont augmenté.

    Ces violences et cette délinquance, dont il n’est plus possible d’ignorer que les auteurs sont très souvent d’origine maghrébine et, de plus en plus, africaine sub-saharienne, témoignent de la crise du « modèle d’intégration » que notre vieille nation d’immigration s’est forgée au cours de son histoire.

    Depuis de nombreuses années nous ne parvenons plus à intégrer socialement une part importante de nos jeunes compatriotes issus de nos immigrations post-coloniales. Trop souvent confrontés à l’échec scolaire et aux discriminations, beaucoup de ces jeunes se retrouvent alors dans une situation de désespérance sociale et de malaise identitaire qui contribue à nourrir ces comportements délictueux mais aussi les divers « replis communautaires » que l’on observe aujourd’hui avec de plus en plus d’inquiétude.

    En effet, dans ces quartiers, parallèlement à la montée de la violence et de la délinquance, on ne peut que constater l’affirmation croissante d’un islam fondamentaliste que notre laïcité républicaine ne parvient manifestement pas à contenir. (…)

    Rue 89  http://www.fdesouche.com/

  • Syrie : l'ouragan se rapproche

    Alors que le conflit en Syrie entre dans son vingt-deuxième mois, rien ne bouge toujours sur le plan diplomatique, mais les gesticulations militaires extérieures s'accentuent.
    Au large des côtes syriennes, la Russie est en train de procéder au renforcement de sa flotte et, sur la frontière turque, les États-Unis déploient un système de missiles ultra-performant.
    Le 13 décembre, le secrétaire américain à la Défense, Léon Panetta, a annoncé que l'armée américaine déployait six batteries de missiles sol-air Patriot PAC-3 ; une arme redoutable. Pour armer ces batteries, les Allemands dépêcheront 400 soldats, les Américains autant (à moins qu'ils ne soient déjà en place, via leur base aérienne d'Incirlik à l'extrême est de la Turquie, non loin des frontières irakienne et syrienne) et les Néerlandais, 360. Ces trois pays sont les seuls à posséder au sein de l'Alliance Atlantique de tels missiles, capables d'intercepter des missiles balistiques tactiques ou de croisière, mais aussi des avions.
    Rappelons que les Pays-Bas avaient déjà déployé des Patriot en Turquie en 1991 et 2003 lors des deux guerres du Golfe. Le déploiement est décidé sous le prétexte de « défendre » la Turquie contre une éventuelle attaque syrienne. Il constitue, en fait, une escalade significative de la politique guerrière américaine. Les systèmes de missiles peuvent être utilisés à la fois contre des avions de combat et des missiles, afin d'assurer une couverture aérienne aux forces d'opposition ou d'établir une zone dite « d'exclusion aérienne » le long de la frontière, deux éléments précurseurs d'une action militaire directe.
    La décision est intervenue quelques jours seulement après une réunion de la Conférence internationale des amis du peuple syrien à Marrakech, lors de laquelle les principales puissances, dont les États-Unis, ont officiellement donné leur bénédiction à la « Coalition nationale de la révolution syrienne et des forces d'opposition ». Ce groupuscule a été bricolé if y a un mois seulement par le gouvernement Obama dans le but d'être sacré gouvernement officiel.
    Si le régime d'Assad venait à tomber, selon le vœu des Américains et de leurs alliés, cela représenterait une cuisante défaite pour l'Iran, la Chine et, surtout, pour la Russie. La Syrie « anti-impérialiste » est un verrou qui, d'une certaine façon, protège l'accès à ces pays qui sont encerclés aujourd'hui par de multiples bases militaires américaines.
    Alors que les États Unis accentuent leur pression, la Russie procède à la relève de sa petite flotte de guerre qui croise au large des côtes syriennes. Le patrouilleur Iaroslav Moudryi, les navires de débarquement Kaliningrad et Alexandre Chabaline, le remorqueur SB-921 et le navire de ravitaillement Lena ont quitté leur port d'attache de Baltiïsk en mer Baltique à destination de la Méditerranée. La Russie a démenti les informations selon lesquelles elle utilise ces navires pour acheminer des armes. Selon certains, Poutine se préparerait à évacuer ses ressortissants de Syrie à un moment où les forces du régime multiplient les bombardements des banlieues rebelles près de Damas et d'Alep. Va-t-il lâcher Assad ou contrer Obama ?
    Les Russes, défenseurs de facto des chrétiens d'Orient
    Moscou ne se bat pas pour la Syrie, ni même pour, coûte que coûte, garder une base dans la région. Comme tous les États, elle lutte pour le pouvoir, le prestige, c'est-à-dire pour continuer à être perçu comme une force qui compte, à l'extérieur, mais aussi à l'intérieur, notamment au Caucase menacé d'islamisation. Car après la Syrie, les terroristes accentueront sans nul doute leur pression du côté de la Tchétchénie. La position russe n'est comprise ni dans le monde arabe, ni en Occident. Au début, elle a été interprétée comme purement mercantile. Il se disait que le régime de Bachar El Assad était un bon client pour l'industrie militaire russe qui, dépitée de la perte de ses marchés en Iran, en Libye et ailleurs, aurait fait des pieds et des mains pour garder son dernier débouché.
    Mais la Russie entend aussi exercer son rôle traditionnel de protecteur des chrétiens orthodoxes du Levant et en particulier de Syrie, où ils constituent la majorité des chrétiens locaux. Le patriarcat orthodoxe russe, dont l'influence sur Vladimir Poutine est notoire, exerce, dit-on, d'intenses pressions à ce sujet. Cela compte pour les autorités russe, même si en Occident ceux qui nous gouvernent souffrent d'amnésie civilisationnelle. De plus, environ 5 000 citoyens russes résident officiellement en Syrie, mais le ministère des Affaires étrangères russe évalue leur nombre réel à plus de 25 000 personnes, comptant les conjoints de citoyens syriens et leurs enfants...
    Les Russes savent très bien que la mise à l’écart et, a fortiori, l'exil d'Assad, signifierait la démoralisation des forces loyalistes et la désagrégation immédiate de la Syrie. Et ruinerait donc vingt mois de stratégie diplomatique russe, sans parler d'incalculables dommages en terme d'influence et de prestige pour le Kremlin. La Russie redeviendrait, comme l'était l’URSS avant 1990 - mais en pire, puisque ayant perdu ses glacis d'Europe orientale et d'Asie Centrale -, un pays stratégiquement isolé et encerclé par l'alliance atlantique sur son flanc ouest et par une mosaïque d’États islamistes alliés pervers de l'Occident sur son flanc sud. Poutine n’est pas homme à se laisser enfermer dans ses frontières. Aussi est-on en droit de penser qu'il va assurer à son client syrien un approvisionnement en armes et continuer de lui assurer l’assistance logistique requise. Dans cette configuration d’une Russie droite dans ses bottes, les assauts des insurgés islamistes continueront d'être repoussés, mais pour combien de temps encore ?
    Henri Malfilatre monde & vie 26 décembre 2012

  • Vietnam : quatorze chrétiens envoyés en camp de concentration

    HANOI (NOVOpress) – Quatorze chrétiens viennent d’être condamnés à de lourdes peines pour « propagande » contre le régime communiste vietnamien ou tentative de le « renverser ». Les condamnés, en prison depuis 2011, sont des dissidents : treize catholiques et un protestant. Les trois condamnés à la peine la plus lourde (treize ans de prison suivis de cinq ans de résidence surveillée) sont Pierre Hô Duc Hoa, François Xavier Dang Xuân Diêu et Paulus Lê Van Dôn.

     

    Un tribunal de Vinh, chef-lieu de la province de Nghe-An, dans le centre du Vietnam, a infligé des peines de trois à neuf ans de camp à dix autres, suivies de quelques années d’assignation à résidence. Ces résistants anticommunistes ont dénoncé sur Internet la corruption qui gangrène le gouvernement. Le site Internet de La Croix a réalisé une synthèse des persécutions frappant les chrétiens au Vietnam. Pour la consulter, cliquer ici.

    http://fr.novopress.info

  • De l'“intervention humanitaire" en Libye (2011)

    Entretien avec le Prof. Dr. Vijay Prashad (Etats-Unis)
     Le professeur Vijay Prashad est né et a grandi à Calcutta en Inde; Il est aujourd’hui le directeur du département des “Etudes internationales” au Trinity College d’Hartford, dans le Connecticut aux Etats-Unis. Il est l’auteur d’une histoire du tiers-monde, intitulée “The Darker Nations”. Il nous déclare: “Il aurait été bien embarrassant de faire passer Khadafi devant un tribunal”. Notre professeur d’origine indienne ne critique pas seulement l’attaque de l’OTAN contre le convoi qui transportait Khadafi mais aussi l’assassinat de l’ancien dictateur libyen.
     Q.: Prof. Prashad, nous venons de lire le bilan que vous tirez des 42 ans de règne de Khadafi. Comment jugez-vous l’assassinat du Colonel et de son fils Moutassim ?
     VP: La façon dont a été conduite l’attaque de l’OTAN contre le convoi, puis l’exécution de Khadafi, sont des faits particulièrement interpellants parce qu’ils sont en contradiction formelle avec les principes de l’ONU et de la Convention de Genève qui interdisent les exécutions perpétrées sans jugement. Philip Alston, qui fut jadis le porte-paroles de l’ONU, avait établi des critères très clairs, s’opposant aux assassinats délibérés ou aux meurtres “spontanés”. Je suis heureux d’apprendre que l’ONU fera enquête à propos de la mort de Khadafi, même si l’organisation ne pourra pas imposer des mesures sévères. Car elle enquêtera seulement sur l’espace-temps entre la capture de Khadafi et sa mort, et ne se penchera pas sur l’attaque aérienne contre le convoi qui le transportait, alors que ce convoi ne présentait aucun danger pour la vie de civils.
     Q.: L’OTAN prétend le contraire : les véhicules auraient présenté un “danger considérable” pour la population civile...
     VP: Vu la situation, cette affirmation est dépourvue de crédibilité. En quoi consistait donc le “danger considérable” ? Nous devrions recevoir plus de preuves et non pas seulement nous contenter de cette affirmation. Qui est de nature irresponsable. Les affirmations de ce genre ne peuvent en rien constituer les bases rationnelles d’une explication. Y a-t-il des preuves que le convoi attaquait des civils ? Comment l’oeil du ciel a-t-il pu le savoir ? Si l’on tient compte de la longue histoire des tentatives d’assassinat par voie aérienne  — comme par exemple par le biais de drones —  on ne peut déduire, dans le cas qui nous préoccupe, qu’il y avait un combat réellement engagé. L’affirmation de l’OTAN ne me convainc pas.
     Q.: Dans l’ensemble, l’attaque de l’OTAN contre la Libye peut-elle être qualifiée d’ “intervention humanitaire” ?
     VP: Si cela avait été une “intervention humanitaire”, au sens véritable du terme, l’OTAN aurait d’abord tenté d’amener les parties à une table de négociations pour chercher les bases d’une paix. Ensuite, l’OTAN aurait alors rapidement veillé à ouvrir des “corridors humanitaires” vers l’Egypte, la Tunisie, le Tchad et l’Algérie, pour permettre aux civils, coincés dans les villes assiégées, de fuir. Rien de cela n’a été fait. Dans le cas de la Libye, nous avons plutôt affaire à une forme guerrière d’“intervention humanitaire”. Elle parie sur une victoire militaire au lieu de parier sur un processus qui aboutirait à une solution pacifique du conflit. Car on voit désormais que la vengeance est à l’oeuvre et que sévissent des groupes armés dans tout le pays. C’est une terrible tragédie.
     Q.: Y avait-il intérêt à faire taire Khadafi ?
     VP: Très probablement. Khadafi aurait eu beaucoup de choses à dire. Par exemple sur l’étroite collaboration entre le MI5 britannique, la CIA et les services secrets égyptiens qui utilisaient les prisons libyennes pour pratiquer la torture. Et cela n’aurait été qu’une anecdote parmi de nombreux faits... Khadafi aurait eu pas mal de choses à raconter sur Berlusconi. Ou sur les puissances arabes du Golfe, qu’il haïssait, et qui le haïssaient encore davantage.
     Q.: Dans votre livre, vous faites une distinction entre le Khadafi des premières décennies de son règne et le Khadafi ultérieur...
     VP: Oui. Je pense qu’il y a eu, pour parler simple, deux Khadafi. Les Etats inféodés à l’OTAN cherchent à faire oublier que le Khadafi de ces dernières années a été une sorte de réformateur néo-libéral et un allié contre le terrorisme. Le Khadafi des premières décennies, entre 1969 et 1988, fut un homme d’Etat soucieux de créer des “biens sociaux” pour son peuple. La population s’est habituée à être gâtée. Mais quel avenir attend aujourd’hui la Libye, selon les propres paroles du secrétaire général de l’OTAN? Elle aura des dirigeants pro-occidentaux, qui lui offriront une fausse liberté politique et lui imposeront le néo-libéralisme, afin de fabriquer une sorte de Dubai en Méditerranée. N’est-ce pas là le but déclaré?
     (entretien paru dans DNZ, Munich, n°45/2011).
    R.Steuckers