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insécurité - Page 1059

  • Guerres injustes et criminelles...Irak Inglourious bastards*

    Qui ne se souvient des mots « mission accomplie » prononcés par le matamore (1) G.W. Bush depuis le porte-avions USS Abraham, le 1er mai 2003 au lendemain de la chute de Bagdad ? Si la mission était de renvoyer l'Irak à l'âge de pierre, d'y semer chaos et dévastation, et bien la mission est alors en effet pleinement accomplie !
    TOUT CELA POUR QUOI ?
    Aujourd'hui, huit ans et neuf mois après le début de l'Opération Iraqi Freedom (autrement nommée Choc et Effroi) les Américains ont achevé de se retirer d'Irak en traversant à l'aube du dimanche 18 décembre - presque à la sauvette - la frontière koweïtienne. Alors que reste-t-il de neuf années d'occupation ? Rien, si ce n'est une ambassade à la soviétique dans la zone verte, au cœur de Bagdad, avec ses 16 000 personnels qui y seront rattachés... un corps étranger sur une terre qui rejette avec dégoût et mépris ceux qui prétendaient les délivrer d'une odieuse dictature et leur apporter la démocratie et ses bienfaits.
    Que reste-t-il de neuf années de bruit et de fureur ? Rien, si ce n'est des monceaux de cadavres et l'exaspération de haines inexistantes du temps de l'épouvantable dictature baasiste, nationale, socialiste et laïque. L'Amérique rappelle aujourd'hui ses troupes dans la honte et le déshonneur, lesquels ont éclaté dans l'ultime descente de la Bannière étoilée le 15 décembre, dans l'arrière-cour d'une zone aéroportuaire sécurisée... c'est le dos à un mur vaguement masqué par un filet de camouflage usagé que Léon Panetta, secrétaire américain à la Défense, a prononcé l'éloge funèbre d'une entreprise qui restera dans l'histoire comme une extraordinaire foirade achevée en apothéose avec le refus de Bagdad d'accorder une quelconque immunité aux soldats américains qui auraient été chargés de poursuivre la formation de l'armée indigène. C'est sur ce cinglant camouflet que le président Obama s'est en vérité résigné à signer le 21 octobre le retrait total des troupes... Désormais, ne subsistent plus de la formidable armée de 171 000 hommes et de leurs 505 bases que 157 soldats devant poursuivre la formation des officiers irakiens et un contingent de Marines pour la protection de l'ambassade !
    Précisons que lors de cette pitoyable cérémonie d'adieux aux armes, ni le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki ni aucun autre ministre n'avait cru nécessaire de se déplacer, déléguant la représentation du gouvernement au seul le chef d'état-major de l'armée irakienne, le général Babaker Zebari. Quelle humiliation pour l'Amérique et pour l'Occident embarqué tout entier, volens nolens, dans la faillite de l'impérialisme mégalomaniaque et irresponsable des néoconservateurs judéo-protestants américains... À moins, bien entendu, que semer le chaos n'ait été le véritable objectif pour la faction de schizophrènes, ou de grands initiés, qui - tel l'emblématique Michael Leeden(2) - se font adeptes et chantres de la théorie du chaos constructif et ont trouvé dans l'Irak martyr, pour leur psychopathie messianique, un terrain d'expérience grandeur nature.
    UN BILAN CONSTERNANT, OU PIRE, EFFRAYANT !
    Un bilan consternant au regard des fleuves de sang versés et de l'infini cortège de misères et de douleurs. Un avis d'ailleurs assez largement partagé dans le camp des vainqueurs si l'on en croit les réflexions publiées par Le Figaro [16 décembre 2011] du colonel John Nagl, président du Center for a New American Security et proche du général David Petraeus, lui-même ancien commandant en chef des forces de l'Otan en Afghanistan et actuel patron de la Central Intelligence Agency… « Cela fait plus de vingt ans que nous nous battons en Irak si vous remontez à la première guerre du Golfe. Le prix payé dans ce pays par nos forces a été gigantesque, bien supérieur à tout ce que les militaires américains auraient pu imaginer. Nous avons mis à bas un dictateur qui était une menace pour la sécurité du monde, mais le prix payé pour organiser l'après-Saddam a été incommensurable... ». Ajoutons, un fiasco total !
    Ceci étant, cet homme du sérail ne peut s'empêcher de se payer de mots lorsqu'il déclare -  et  semble  (ou  feint  de) croire - que la Grande Amérique a « mis à bas un dictateur qui était une menace pour la sécurité du monde ». Une bien dérisoire menace après douze années de blocus, une armée dépenaillée et des pertes humaines - depuis février 1991 et avant mars 2003 - estimée au-delà du million par les organisations  spécialisées  des  Nations unies que sont la FAO, l'UNICEF, l'OMS. Même si les chiffres produits ne sont pas vérités d'Évangiles, et même fortement minorés, ils donnent malgré tout la mesure de l'état de santé d'un pays déjà saigné à blanc en 2003 avant même le premier assaut. Que pouvait peser alors un pays de 23 millions d'habitants face au bloc démographique de quelque 400 millions d'âmes face à la coalition initiale associant les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Australie avec son gigantesque potentiel en terme de puissance militaire, économique et industrielle(3) ?
    Au final, un bilan officiel corrigé et maquillé qui n'en demeure pas moins désastreux pour ces presque dix années de conflit : officiellement 4481 GI's morts, 32 000 blessés et mutilés, 802 milliards de $ évaporés en pure perte - pas pour tout le monde ! - et sans doute près de 600 000 Irakiens passés ad patres ou au fil de l'épée pour leur apprendre - une fois pour toutes - à vivre en bons démocrates(4) ! On pourra toujours dire que ce départ « la queue entre les jambes »(5) est un succès pour la présidence Obama puisque se promesse de rapatrier les guys aura été tenue... Oui mais à quel prix ? Reste le goût amer des mensonges éhontés relatifs aux armes de destruction massives ou à la complicité irakienne avec Al Qaïda, des tortures avilissantes infligées aux détenus sans jugement d'Abou Grahib - qualifiées de « mauvais traitements » dans les colonnes du Figaro - ou encore les Chasses du Comte Zaroff façon Blackwater (6)… une impressionnante série de meurtres et de viols perpétrés par l'armée et ses mercenaires - contractants - qui ne sont pas sans rappeler certains comportements qui accompagnèrent en 1944 l'avancée des "Libérateurs"...
    Sans oublier l'exode des chrétiens d'Irak soumis à des persécutions inédites depuis l'avènement de l'islam, et contraints à chercher leur salut dans l'exil. Mais qui en a cure à Washington sachant que la majorité des 4 ou 500 000 chrétiens qui vivaient en Irak encore en 1991 [moins de 200 000 aujourd'hui] est composée de "papistes", c'est-à-dire d'Assyro-Chaldéens catholiques...
    DE MORTELLES "ERREURS" ?
    Des « erreurs qui ont altéré le prestige des États-Unis dans le monde arabe et leur influence mondiale » nous dit encore le quotidien de M. Dassault, et c'est peut dire... Car c'est tout l'héritage civilisationnel de l'Occident qui sort avili d'une guerre livrée pour le pétrole certes, mais plus encore pour assurer les arrières de l'État hébreu, lequel prétend ne pas devoir survivre hors d'une culture obsessionnelle du complexe obsidional de l'assiégé permanent.
    À l'issue d'un calvaire de vingt et un ans, l'Irak s'apprête donc à assurer désormais seul sa sécurité, mais, comme disent les commentateurs, la capacité de ses forces armées à assurer la stabilité du pays pose question ! Car l'Irak, en dépit des 900 000 membres de ses forces de sécurité formés à grand frais, est loin d'être "pacifié" quoi qu'en dise Barack Obama qui parle à son endroit, certainement sans savoir, de "stabilité" ! Qu'attendre en effet d'un État majoritairement chiite dans l'actuel contexte de tension régionale et de désignation comme cibles de la Syrie et de l'Iran, lequel pays est également chiite, eu égard à la volonté affichée des mousquetaires occidentalistes [Royaume-Uni/France/Allemagne/États-Unis] d'en découdre avec la Syrie baasiste, socialiste et nationale ? À Bagdad, les signes avant-coureurs d'épuration - ou à tout le moins de règlements de comptes - se multiplient entre les forces régulières à majorité chiite et les milices sunnites notamment la Sahwa - le Réveil. Celle-ci, forte d'une dizaine de milliers d'hommes, a été constituée par le Pentagone vers la fin 2006 dans les zones tribales sunnites afin d'y contrer la montée en puissance des islamistes radicaux soutenus et armés par l'Arabie séoudite. Or, l'intention annoncée du Premier ministre Nouri al-Maliki de démanteler ces milices - devenues inutiles selon lui - est de fort mauvaise augure, d'autant que ces dernières semaines quelque 600 personnes soupçonnées d'appartenir à l'ex-Parti Baas ont été arrêtées !
    ET UN AVENIR IMMÉDIAT PASSABLEMENT INQUIÉTANT
    Sur le fond, les Américains laissent - faut-il dire abandonnent ? - un pays plongé dans une crise politique profonde avec la décision du bloc laïc Iraqiya de suspendre sa participation aux séances du Parlement. Cette formation politique - celle de l'ancien Premier ministre Iyad Allaoui - forme le second groupe parlementaire avec 82 députés contre 159 pour la coalition des partis religieux chiites de l'Alliance nationale. Aujourd'hui, Iraqiya dénonce sans ambages « l'exercice solitaire du pouvoir » de Nouri al-Maliki. Celui-ci a d'ailleurs demandé au Parlement de démettre son Vice-Premier ministre sunnite, Saleh Moutlak, appartenant à Iraqiya et accusé d'avoir appartenu au Baas ! Celui-ci ne s'est d'ailleurs pas gêné pour déclarer à la chaîne CNN que « Washington laisse maintenant l'Irak aux mains d'un dictateur pire que Saddam Hussein, qui ignore totalement le partage du pouvoir, contrôle étroitement les forces de sécurité et a fait procéder ces dernières semaines à plusieurs centaines d'arrestation » !
    Pour ne pas conclure, disons que le retrait d'Irak intervient dans un contexte régional de plus en plus volatile, celui des soulèvements populaires et des velléités maintes fois annoncées au plus haut sommet des États, en France, au Royaume-Uni, aux États-Unis et en Israël par la bouche du président Pérès, de frapper l'Iran de façon préventive et sans exclure a priori l'emploi de l'arme nucléaire... Capacité de rétorsion ou assurance vieillesse que la « Communauté internationale » reproche vertement à Téhéran de vouloir acquérir ! En fin de compte, l'enjeu et l'issue véritable de la guerre d'Irak se situe à n'en pas douter en Syrie car sans changement de régime à Damas, l'axe irano-syro-libanais se maintiendra et alors, selon toute vraisemblance, l'Irak s'agglomérerait naturellement à un bloc chiite dominant la région. Une perspective et une hantise indicibles pour les pétromonarchies au premier rang desquelles l'Arabie séoudite et le Qatar qui savent que dans ce cas de figure leurs jours seraient comptés !
    L.C. Rivarol du 23/12/2011 au 5/1/2012
    * Inglourious Basterds 2009. Titre du film "culte" de Quentin Tarentino, douze fois oscarisé et awardisé trente-sept fois nommé et Palmé d'or en 2009 au Festival de Cannes pour ses descriptions de boucheries innommables, de sacrifices humains esthétisants. Titre qui comporte deux altérations orthographiques par rapport à l'écriture commune : lnglorious Bastards. Film de dément ou de démon (scènes voluptueuses de mutilations d'une rare obscénité dans la violence), montrant que l'histoire fantasmée supplante désormais l'histoire réelle... interdit aux moins de 12 ans en France où les préadolescents se trouvent ainsi légalement conditionnés précocement à la folie meurtrière, laquelle devrait un jour ou l'autre, sans doute, se retourner contre ses promoteurs... les mêmes qui en tirent gloire et fortune. Film qui constitue au demeurant un symptôme de dépérissement civilisationnel et de l'engloutissement de nos sociétés dans la démence collective, soit la déconstruction traumatique de l'imaginaire collectif - et partant du psychisme individuel - car il n'est pas ici seulement question d'un banal retour à la barbarie, mais d'un angoissant glissement vers les limbes de l'infrahumain.
    1) C'est sous un calicot géant portant la mention « Mission accomplie » et barrant les superstructures du porte-avions nucléaire USS Abraham que le 43e président des États-Unis prononça le 1" mai 2003 un discours retentissant annonçant la fin en Irak des « opérations de combats majeures » mais non l'achèvement de « la guerre au terrorisme ».
    2) Michael Ledeen, rédacteur de la néo-conservatrice National Review, fut le conseiller pour les affaires internationales de Karl Rove, éminence grise jusqu'à sa démission en 2007 du président G.W. Bush. Ledeen occupe la « chaire de la liberté » au sein du think tank American Enterprise Institue où il œuvre aux côtés de Richard Perle. Ancien collaborateur des services secrets américains, israéliens et italiens, son nom est associé à l'attentat qui fit en 1980,85 morts à la gare de Bologne dans le cadre de ce qui s'est appelé la « stratégie de la tension », laquelle visait à barrer la route du pouvoir au PCI. Il est également l'un des membres fondateurs du Jewish Institutefor National Security Affairs et consultant du cabinet de relations publiques Benador Associates, grands spécialistes du viol des foules par la propagande de masse.
    3) Au total ce sont vingt nations qui se coaliseront successivement pour gérer la paix impossible d'Irak où la situation devient rapidement intenable. Notons que ni la France, ni le Canada, le plus proche allié des États-Unis, ne participeront à une guerre qu'ils peuvent a posteriori se féliciter d'avoir évitée... et à une occupation incomparablement plus coûteuse en vies humaines et en exactions de toutes sortes que ne l'aura jamais été l'occupation allemande en Europe de l'Ouest. Les échelles de classement dans la barbarie seraient décidément à revoir !
    4) Selon les sources l'évaluation du nombre de victimes irakiennes varie de 1 à 10. Wikileaks s'appuyant sur ses interceptions de données militaires américaines fait état de 109 032 morts : 60 % des décès concerneraient des civils, soit 66 081 personnes. Quelque 23 984 insurgés, 15 196 membres des forces gouvernementales irakiennes et 3 771 autres membres de la coalition complètent ce sinistre tableau. En octobre 2006 cependant, la revue médicale britannique de renommée internationale, The Lancet, évaluait le nombre de morts irakiens dus à la guerre à 655 000. Celle-ci avait comparé les taux de mortalité dans les foyers interrogés en 2006 à des chiffres officiels de 2003. D'autres bilans font monter le nombre de morts au-delà du million, ainsi l'Institut de sondage britannique Opinion research était parvenu à évaluer le nombre de morts entre mars 2003 et août 2007. Remarquons que les pertes subies par les contractants, personnels civils armés, ne sont pas répertoriées.
    5) Le 25 mars 2003, l'ancien inspecteur de la Commission d'enquête des Nations unies pour le désarmement, et ancien officier du corps des Marines, Scott Ritter, déclare sur l'antenne de la radio TSF : « Les États-Unis vont quitter l'Irak la queue entre les jambes, sur une défaite. [...] À chaque fois que nous affrontons les troupes irakiennes, nous pouvons gagner quelques batailles tactiques, comme nous l'avons fait pendant dix ans au Vietnam, mais nous ne serons pas capables de gagner cette guerre, qui est à mon avis perdue ». Jugement vérifié même si Ritter s'est trompé quant au calendrier de la débâcle. Ce "patriote", comme il aime à se présenter, eut le courage de révéler que, lorsqu'il œuvrait au sein de l'Unscom - United nations spécial commission dont il a démissionnée en 1998 voir supra -, il y œuvrait pour le compte conjoint de la CIA et du Mossad israélien.
    6) À la fin du premier semestre 2009, le nombre de contractuels travaillant en Irak pour le compte du Pentagone est estimé à 132 610, soit l'équivalent en nombre de soldats américains déployés. Afin de faire la lumière sur les fraudes massives étant intervenues dans les contrats attribués par le Pentagone en Afghanistan et en Irak, un rapport officiel du 7 juin 2009 rédigé par une Commission bipartite - Commission on Wartime Contracting in Iraq and Afghanistan associant Démocrates et Républicains - avance le chiffre de 250 000 pour les personnels contractuels - mercenaires - présents sur les deux fronts. En Afghanistan, les 68 197 mercenaires sont aussi nombreux que les hommes sous l'uniforme ! Le recours au mercenariat ayant au demeurant été dopé par l'élection du Prix Nobel de la Paix, Barak Obama.
    7.    Si la violence est en baisse après le pic sanglant des années 2006 et 2007, les attentats, les exécutions sommaires et les enlèvements restent fréquents dans le pays : en novembre 2011,187 Irakiens, dont 112 civils, 42 policiers et 33 soldats ont trouvé la mort lors d'attaques ; le mois précédent ce sont 258 personnes qui avaient perdu la vie dans des circonstances analogues.

  • Syrie : Assad veut convoquer une conférence nationale et organiser un référendum

    1000xt05-300x224.jpgBachar el-Assad a déclaré que Damas était prêt à écouter les conseils venant de l’étranger, mais n’avait pas l’intention d’« obéir aux ordres » dans le règlement de la crise. Ce sont les Syriens eux-mêmes qui doivent prendre les décisions concernant le conflit et l’adoption d’une nouvelle Constitution.

    Selon la chaîne télévisée Al-Jazeera, lors d’une intervention à Damas, le chef de l’État syrien a proposé un nouveau plan de règlement du conflit civil qui secoue son pays. Ce plan prévoit de convoquer une conférence nationale afin de réunir les parties en conflit, d’organiser un référendum sur un projet de nouvelle Constitution, de tenir des élections législatives, enfin de former un nouveau gouvernement.

    Bachar el-Assad a affirmé que les autorités étaient prêtes à entamer un dialogue avec les « individus et les partis politiques » afin de tenir une conférence de réconciliation nationale. « Toute initiative adoptée par la conférence sera basée sur la souveraineté et sera soumise à un référendum général », a précisé le président syrien.

    Selon Assad, les décisions permettant de régler le conflit et d’adopter la nouvelle Constitution doivent être prises par les Syriens eux-mêmes au cours d’un référendum. Les articles de la Constitution doivent être adoptés par la conférence nationale.

    Source : RIA Novosti

  • Les 50 pays où les chrétiens sont les plus persécutés…

    L’index mondial de persécution est publié tous les ans par l’association Portes Ouvertes : il liste les 50 pays où les chrétiens subissent le plus de pression en raison de leur foi. En 2013, la situation se dégrade encore, notamment du fait de la montée de l’intégrisme islamique. Voici une carte éloquente :

    http://www.contre-info.com/

  • GRANDE BRETAGNE : L'échec sanglant du modèle communautaire d'immigration

    Le caractère ethnique des récentes émeutes en Grande-Bretagne aurait pu déboucher sur des affrontements intercommunautaires.
    Cinq morts, des centaines d'arrestations, des dizaines de policiers blessés, des commerces pillés et incendiés - dont le magasin Carpetright, l'équivalent de nos Galeries Lafayettes -, un bilan prévisible de 100 millions de livres rien que dans le secteur de la distribution, des habitations livrées aux flammes, des bus, des camions de police et des voitures brûlés, des coups de feu tirés sur les « bobbies » : le quartier de Tottenham, au nord de Londres, puis d'autres quartiers de la capitale anglaise, ainsi que les villes de Birmingham, de Mandchester et de Liverpool ont été au mois d'août le théâtre de violences spectaculaires.
    Ces émeutes ont eu pour origine la mort de Mark Duggan, un Jamaïcain âgé de 29 ans et père de quatre enfants, tué par des policiers le 4 août, à Tottenham. À en croire les tenants de la « culture de l'excuse », ce brave garçon aurait été un bon père de famille; les policiers, quant à eux, dressent le portrait d'un gangster chevronné et d'un trafiquant de drogue - ce qui n'exclut d'ailleurs pas qu'il ait pu avoir la fibre paternelle...
    Duggan, alias Starrish Mark (« Marc la star ») était en réalité, à en croire le London Evening Standard, le meneur de l'une des douze bandes des tristement célèbres Tottenham Man Dem, gang ethnique lui-même dépendant des Yardies jamaïcains dont l'emprise s'étend sur des milliers de membres de la diaspora jamaïcaine au Royaume-Uni et aux États-Unis. Dealer de crack, il avait été placé sous surveillance par la police qui le soupçonnait de vouloir venger la mort d'un de ses cousins, lui aussi lié aux Yardies, assassiné dans une boîte de nuit en décembre 2011. Duggan aurait été chargé par le super-gang jamaïcain de retrouver et de tuer les meurtriers. Selon la police, c'est lui qui, ce 4 août, ouvrit le feu le premier, touchant en pleine poitrine un policier en civil qui ne dut son salut qu'au poste de radio qu'il portait sous sa veste et qui arrêta la balle.
    La population jamaïcaine du quartier de Tottenham organisa, le 7 août, contre cette prétendue « bavure » policière, une manifestation de protestation qui dégénéra vite en affrontements entre les forces de l'ordre et 300 jeunes noirs bien organisés et armés de barres de fer, de couteaux, voire de sabres, qui bombardèrent les policiers avec des pavés, fusées de détresse, cocktails molotov, tandis que les commerces étaient pillés et les passants rançonnés.
    Nous voilà loin des considérations sur le taux de chômage et le mal-être social des populations afro-caribéennes en Grande-Bretagne...
    Les émeutes s'étendirent les jours suivants à d'autres quartiers du nord et du sud de Londres, puis à d'autres villes britanniques. À Birmingham, où une voiture fonça délibérément sur un groupe de jeunes Pakistanais qui tentaient de s'opposer aux pillages, tuant trois d'entre eux, l'on put craindre des affrontements inter-communautaires, probablement évités par les appels au calme du père de l'une des victimes.
    « Puisque les flics nous laissent tomber. »
    Au reste, les Pakistanais n'étaient pas seuls à organiser leur propre défense, pour pallier l'incapacité de la police anglaise à assurer le maintien de l'ordre. Des groupes d'auto-défense issus des milieux populaires, appelés « vigilants » se sont rapidement constitués. Natalia Vesna, envoyée spéciale de Minute en Angleterre, a rapporté les propos de certains d'entre eux, comme Marty, 32 ans, propriétaire d'un magasin de disque à Enfield, dans la banlieue nord de Londres : « Je n'aime pas l'idée de faire respecter l'ordre moi-même, dit-il, mais puisque les flics nous laissent tomber, il faut bien le faire. » « Vigilant » lui aussi, John, 45 ans, explique à Natalia Vesna : « Nous sommes surtout là pour dissuader les pillards. En fait, nous avons eu quelques accrochages sérieux les 9 et 10 août, et puis ça s'est calmé, parce qu'ils ont vu qu 'on les accueillait à la barre de fer et que s'ils voulaient vraiment nous voler, il allait falloir nous passer dessus. »
    Ces Vigilants, issus de milieux populaires, n'ont pas manqué d'être dépeints par la presse correctement pensante comme des racistes. Le racisme, en réalité, était en face, comme l'a souligné dans le Telegraph Katharine Birbalsingh, elle-même d'origine indienne : « Nul n'osait dire l'indicible. Que les émeutiers étaient tous noirs, ou pratiquement. (...) Lorsque j'ai vu la première photo publiée de Mark Duggan, j'ai compris ce qu'instinctivement j'avais deviné la veille : des noirs ont encore mis Londres à feu et à sang ».
    Pour terminer, quatre conclusions peuvent être tirées de ces émeutes.
    Premièrement, ce n'est pas le mal-être social des jeunes issus de milieux défavorisés qui est à l'origine des troubles, mais la volonté, de la part d'un super-gang de trafiquants, de décourager la police de mettre son nez dans ses trafics. Les Tottenham Man Dem n'en sont d'ailleurs pas à leur coup d'essai : ils étaient déjà à l'origine des émeutes raciales de 1985, au cours desquelles un policier fut tué par une quarantaine d'Afro-Caribéens qui lui infligèrent 42 blessures, dont 8 coups de machette à la tête.
    Deuxièmement, ces émeutes soulignent l'échec du modèle « communautariste » d'intégration - que prônait en France SOS-Racisme, dont les patrons se trouvent aujourd'hui aux commandes du parti socialiste.
    Troisièmement, le gouvernement anglais s'est laissé dépasser et la police anglaise déborder. Le Premier ministre, David Cameron, a déclaré qu'à l'avenir il n'hésiterait pas à faire appel à l'armée. C'est un faux-semblant : en Angleterre comme en France, les policiers ont les moyens d'assurer l'ordre - c'est une question de détermination politique.
    Enfin, de telles émeutes pourraient fort bien s'imaginer en France : il suffit pour s'en convaincre de se rappeler celles de 2005, ou plus récemment les affrontements à Grenoble, après la mort d'un braqueur dans des circonstances assez semblables à celle de Mark Duggan.
    Patrick Cousteau monde & vie . 27 août 2011

  • Des hors la loi occupent une église avec la bénédiction du vicaire !

    L’église de l’Estrée, située à Saint-Denis, a été occupée hier par plusieurs dizaine de clandestins, lesquels exigent leur régularisation. Le vicaire de la paroisse, l’abbé Thierry Geisler, « trouve leur démarche normale sur le fond« , espérant cependant « que ça ne va pas se transformer en une occupation de longue durée » car « d’un point de vue sanitaire on n’est pas armés pour les accueillir« .

    Les clandestins ont accroché sur le parvis de l’église, en arrivant ce matin, une banderole « Non aux expulsions des sans-papiers ». Quant à Hicham Hassanine, délégué de la Coordination 93 de lutte pour les sans-papiers, il dénonce et s’explique :  « On dénonce le mauvais traitement des dossiers des sans-papiers: les durées d’attente des dossiers excessivement longues, la qualité d’accueil, les refus de dossiers » .

    Quelques questions se posent : la France a-t-elle encore le droit de posséder la maîtrise de son territoire et de réguler les flux migratoire à l’aune de du bien commun ? La régularisation des clandestins, par ailleurs, leur est-elle due ? Quelle arrogance tout de même d’arriver clandestinement dans un pays souverain chez lui, en violant la loi, et de pousser l’indécence jusqu’à exiger d’être régularisé comme si l’on était chez soi ! Quant au prêtre desservant, il ferait mieux de remplir ses églises de fidèles plutôt que de se lancer dans un combat politique qui ne le concerne pas et d’appeler à la désobéissance civile dans un domaine où l’État est pourtant souverain : ce n’est pas tout de prêcher à tout bout de champ la séparation de l’Église et de l’État, il faut la vivre Monsieur l’Abbé! Ce sera sans doute, dans ce cas, un moindre mal…

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  • Détention préventive ou liberté provisoire : l'éternel débat

    DANS La Revue des deux mondes du 15 janvier 1948, sous le titre « de la liberté individuelle », Maurice Garçon, alors célébrissime avocat du Barreau de Paris, commente les évolutions de la notion de liberté individuelle, date et décrit, en fonction des régimes ou de situations historiques exceptionnelles, les avancées et les reculs notamment en ce qui concerne la détention préventive des "accusés". Ses commentaires étaient d'autant plus d'actualité que la France venait de supporter et supportait encore les excès épuratoires des libérateurs dont certains étaient des résistants de la 25e heure. Me Garçon y fait référence en ces termes : « Il n'est pas de progrès véritable dans la condition humaine si l'on n'arrive pas à supprimer les attentats contre la liberté dus à la force [...] devant l'évolution actuelle des esprits et devant la manifestation de quelques tendances oublieuses d'un progrès difficilement réalisé, on ne saurait être trop vigilant lorsqu'il s'agit de défendre un principe sans lequel un droit naturel destiné à sauvegarder la dignité humaine serait bien vite méprisé. » Le sujet reste d'actualité, élargie à la garde à vue, à la présence de l'avocat dès la première heure de la garde à vue, à la mise en liberté.
    Alors qu'on n'inculque aux jeunes élèves français - pour célébrer la "liberté", fleuron de la démocratie républicaine - que l'arbitraire des lettres de cachets, présentées comme le symbole de l'absolutisme fantasmé de la monarchie, alors qu'elles avaient pour objet, soit de ménager dans certains cas l'honneur des familles, soit de réprimer les commencements de sédition, soit de garantir l'État des effets d'une intelligence criminelle avec les puissances étrangères, Maurice Garçon rappelle que des ordonnances de Charles VII, dès le milieu du XVe siècle, de Louis XII et de François 1er décrétaient que la détention provisoire n'est pas une conséquence de l'accusation. Plus tard, Louis XIV régnant, l'ordonnance de 1670 ne permit plus de décret de prise de corps que lorsque l'inculpé encourait une peine afflictive (soit la mort, les travaux forcés, la déportation, la détention, la réclusion) et infamante, telles la réclusion et la détention. Un simple ajournement sans arrestation était prescrit lorsque la peine risquée était moindre, et l'on ne devait délivrer qu'une assignation pour être entendu lorsque le prévenu n'était exposé qu'à une peine légère et jouissait d'une bonne réputation.
    Pour autant, mais les mœurs étaient plus dures, la recherche des aveux était obtenue par des moyens d'une grande violence, et les condamnés à mort exécutés d'une façon qui nous paraît épouvantable aujourd'hui.
    L'idée du droit des hommes à leur liberté individuelle est ancienne. Lors d'un réquisitoire prononcé en cour d'assises, le 6 avril 1826, sous la Restauration, l'avocat général Bayeux a formulé les fondements de sa limitation en ces termes : « Le bien le plus précieux pour l'homme est sans doute sa liberté, et le plus grand sacrifice qu'il ait pu faire, en se constituant en société, est d'avoir donné aux magistrats le droit d'en disposer, mais il n'a voulu le donner qu'aux seuls magistrats investis de sa confiance, dans les cas prévus et dans les formes recommandés par la loi. » Cette sentence devrait être inscrite en lettres d'or au fronton des tribunaux, apprise par les élèves de l'école de la Magistrature, et surtout appliquée. Me Garçon souligne par ailleurs que la « tendance instinctive des gouvernements est de légitimer et d'affirmer leur pouvoir par des principes d'autorité difficilement libéraux. L'opposition, c'est-à-dire la contradiction, est généralement mal supportée par celui qui, voulant diriger, sent sa volonté mise en échec. De là une inclination à limiter la liberté de penser et d'agir, en portant atteinte à la liberté des personnes », et que par conséquent des garanties doivent être décrétées pour assurer la sécurité juridique et physique des citoyens. On pourrait ajouter que des lobbies et de puissantes communautés parviennent à imposer aux législateurs la fabrication de lois de circonstance qui interdisent la liberté d'expression, et même la liberté et l'indépendance de la recherche historique.
    Alors qu'il rappelle les principes établis solennellement par la Constituante en vue d'assurer la sécurité juridique et physique des citoyens, Me Garçon ne manque pas d'établir la liste des occasions où les « grands principes » ont été bafoués, notamment « Quand les hommes, placés à la tête du gouvernement, veulent établir la tyrannie dans la forme de la République, une législation oppressive devient un puissant auxiliaire » :
    Les conventionnels : alors que la Constitution du 24 juin 1793 reconnaissait aux citoyens le droit de repousser par la force tout acte arbitraire et tyrannique, un décret permettait aux commissaires dans les départements et près des armées de faire arrêter et déporter tous les citoyens suspects ; un autre, du 17 septembre 1793, ordonnait l'arrestation de tous les gens suspects se trouvant encore en liberté sur le territoire de la République.
    Le gouvernement d'Edouard Daladier prendra modèle sur les conventionnels : une loi du 3 septembre 1939 permit aux préfets d'interner tout citoyen réputé dangereux, et aucun contrôle ne fut plus admis, même à titre consultatif ; le 18 novembre 1939 un décret-loi permit aux préfets d'éloigner les individus dangereux pour la défense nationale ou pour la sécurité publique des lieux où ils résidaient et de les astreindre à résider dans un centre désigné par décision ministérielle. La formule était si vague qu'elle permit des opérations purement politiques.
    - Le 4 octobre 1944, le général De Gaulle étant président du gouvernement provisoire, une ordonnance reprenant, dans les mêmes termes, les textes précédents maintint pour les préfets le droit d'interner sans jugement.
    - Le 29 janvier 1945, une ordonnance obligea les internés administratifs à payer pension en remboursant leurs frais d'entretien. « Ainsi, des hommes injustement molestés, arrêtés sans cause valable et, par la suite, déclarés innocents se sont vu réclamer des frais d'internement : ce qui est, pour le moins, un comble ! », s'indigne Maurice Garçon. Les internements administratifs ne prirent fin que le 1er juin 1946.
    Il serait fastidieux de faire la liste des reculs, c'est-à-dire des privations de liberté, qui ont été décidés sous le 1er Empire, lors de la Restauration — seul Louis-Philippe ne porta jamais atteinte au principe établi. La République prit le relais ; après les journées de juin 1848, on arrêta environ 15 000 personnes, un décret du 27 juin ordonna la transportation en Algérie sans jugement, par mesure de sûreté, de 4 000 individus reconnus pour avoir pris part à l'insurrection.
    Après le coup d'Etat du 2 décembre 1852, on confondit volontairement des délinquants de droit commun et des prévenus politiques. Parmi ces derniers près de 10 000 furent déportés à Cayenne ou en Algérie, moins de 3 000 internés, et plus de 5 000 soumis à la surveillance de la police.
    DE 1948 À 2011, L'OPINION N'A PAS CHANGÉ
    Me Garçon considère que « L'opinion publique, mal instruite, paraît souvent dédaigneuse de ce que peuvent être les droits de la liberté individuelle. Tant de personnes ont été victimes de l'arbitraire qu'elles ne paraissent plus imaginer qu'il doit être évité. Lorsqu'on lit les journaux, on est stupéfait de voir qu'à tout propos on réclame en gros titres des arrestations et qu'on s'indigne contre des mises en liberté. Pour beaucoup, une simple accusation est une raison suffisante d'arrestation. Il semblerait que l'incarcération d'un homme - fût-il accusé d'avoir volé les tours de Notre-Dame - s'impose d'abord comme une mesure nécessaire et quasi rituelle. De même, lorsqu'une mise en liberté est annoncée, l'opinion s'émeut, des articles de journaux contiennent des protestations indignées ou des insinuations ironiques. On s'occupe moins, dans le public, de la culpabilité elle-même que de la mesure préventive qui paraît donner tous apaisements à la conscience générale. » Cette réflexion, ce constat en forme de reproche pourraient être formulés en 2011. Sauf qu'aujourd'hui, l'opinion publique a, en plus, clairement conscience que selon que l'on est ou a été puissant (Chirac, par exemple), ou bien qu'on puisse se payer des avocats fortement médiatisés et bien en cour, le bras de la justice est plus mou, et que des multirécidivistes échappent à toutes sanctions, s'installent dans la délinquance et les trafics les plus variés, narguent la Police et terrorisent leurs voisins, avec la bénédiction de la Justice qui amplifie souvent la mansuétude des lois. Sauf, évidemment, quand il s'agit d'accusés politiques extérieurs au Système...
    Dans cet article, cela ne surprendra personne de la part de l'avocat qu'il est, on retrouve les mêmes objections que celles exprimées aujourd'hui par ses confrères, contre la garde à vue hors de la présence d'un avocat, la recherche des aveux, la détention provisoire. « Dans les locaux de la police, on exerce une contrainte physique qui ne tend rien moins qu'à rétablir un système inquisitorial inavoué » déplore-t-il. En ce qui nous concerne, nous considérons que le rôle des policiers est bien de démêler le vrai du faux, de trouver des preuves, d'interroger les suspects en les gardant à disposition. Que les locaux où sont provisoirement maintenus les personnes en garde à vue soient sordides est une autre affaire. Il n'y a en effet aucune légitimité à ce que ces locaux, selon les témoignages de ceux qui les ont occupés, soient des cloaques indignes où, en outre, peuvent séjourner de façon dégradante, ceux qui seront reconnus parfaitement innocents.
    L'auteur, pour justifier la limitation de la détention provisoire, donne un certain nombre d'exemples qu'on croirait contemporains. C'est l'accusé qui ne veut pas avouer et qui complique l'instruction ; des toxicomanes à qui on prétend faire subir en prison une pseudo cure de désintoxication et profiter de la circonstance pour obtenir d'eux le nom de leurs revendeurs ; une plainte du ministère des Finances qui prend un caractère officiel et impérieux nuisible à la liberté d'appréciation des magistrats. Mais c'est aussi l'influence du parquet qui limite l'indépendance des juges. Ceux-ci manifestant rarement un désaccord avec son proviseur dont les réquisitions deviennent comme l'équivalent d'un ordre. On lit qu'en 1948, les cellules de la prison de la Santé à Paris prévues pour un habitant en contiennent sept ou huit, « Une promiscuité ignoble, une hygiène déplorable mettent en commun des hommes qui ne devraient ni se connaître, ni se rencontrer. » Rien n'a changé.
    Me Garçon insiste, et pour donner plus de poids à son argumentation, il donne la liste des circulaires de 1819, 1855, 1865, 1900, 1946, 1947 qui recommandaient la cessation de la détention provisoire ou préventive dès que disparaissaient les raisons qui la motivaient. On voudrait être certain, qu'à l'exception de certains inculpés politiquement incorrects qui ne bénéficient eux d'aucune indulgence, bien au contraire, la cessation de la détention provisoire ou préventive ne soit pas généralisée pour le plus grand développement de la délinquance et des zones où les autorités administratives et les forces de l'ordre n'entrent plus.
    Pierre PERALDI. RIVAROL 29 AVRIL 2011

  • La liquidation des uniates

    Un des chapitres les moins connus, mais non les moins douloureux, du martyrologe des chrétiens sous le joug communiste est celui qui a trait à la liquidation de l’Église catholique orientale, laquelle groupait avant la guerre quelque cinq millions et demi d'uniates de Galicie, de Tchécoslovaquie et de Roumanie. Les uniates étaient autrefois des orthodoxes qui, au XVIe et au XVIIe siècles, avaient reconnu l'autorité du pape et qui appartiennent, depuis lors, à l’Église catholique, tout en ayant conservé leurs rites d'origine byzantine, leur langue liturgique, la communion sous les deux espèces et - en Transylvanie et dans le diocèse de Lemberg tout au moins - la tradition orthodoxe du mariage des prêtres.
    EN FINIR AVEC L'INFLUENCE DE ROME
    Au moment de leur libération par l'Armée rouge de l'occupation allemande, ces populations fort pieuses jouissaient de la pleine liberté du culte et de l'instruction religieuse. Il était évident que les dirigeants soviétiques ne pouvaient tolérer cet état de choses et cela pour deux raisons : d'abord parce que le communisme s'oppose intrinsèquement à toute religion quelle qu'elle soit et ensuite parce que les uniates étaient soumis à l'obédience romaine. La propagande antireligieuse et les mesures habituelles visant à déchristianiser des populations attachées à leur foi ne pouvaient suffire. Le gouvernement soviétique se résolut donc liquider purement et simplement les églises uniates dans les pays soumis à son contrôle et à rattacher ses membres, de gré s'il se pouvait, de force s'il le fallait, à l’Église orthodoxe russe, dont les chefs ont toujours été sous la coupe de Moscou. C'est cette élimination systématique de la confession uniate en Pologne galicienne, en Tchécoslovaquie et en Roumanie transylvaine que nous nous proposons de retracer ici, en nous inspirant de la documentation remarquable qu'avait réunie à ce propos le R.P. jésuite Wilhelm de Vries.
    Parmi les uniates, le groupe le plus nombreux, celui des Ukrainiens de Galicie, se rallia à Rome en 1595. Jusqu'en 1945, cette communauté confessionnelle, forte de trois millions six cent mille âmes, fut administrée par un métropolite résidant à Lemberg et assisté d'un délégué apostolique. Elle était divisée en deux provinces. Après l'entrée des troupes russes, les autorités soviétiques commencèrent par exercer diverses pressions sur le clergé afin de l'amener à "coopérer" avec elles. Leurs efforts n'ayant donné aucun résultat, Moscou déclencha l'opération de l'assimilation des uniates en faisant intervenir le patriarche russe - nous aurions le droit, hélas, d'écrire le patriarche soviétique ! - Alexei (devenu « patriarche de Moscou et de toute la Russie » par la grâce de Staline en février 1945, à la suite du décès du patriarche Serge) qui somma les Ukrainiens de renier la foi catholique et de « rentrer au bercail de notre mère l’Église russe orthodoxe ». Dans cet appel comminatoire, il attaqua violemment les dogmes romains et affirma que la grâce n'opérait point par l'intercession de l'Eglise latine. Il soutint que le pape Pie XII avait pris le parti d'Hitler. Cette philippique venimeuse fut suivie d'une action méthodique qui aboutit, comme nous allons le voir, à l'absorption des uniates ukrainiens par l’Église orthodoxe russe.
    Le 11 avril 1945, tous les évêques résidant dans la partie de l'Ukraine polonaise occupée par les Russes furent arrêtés, de même que le délégué apostolique Nicolas Tcharnecky et le métropolite Josef Slipiy. Ces prélats furent déportés en URSS et condamnés par la suite à une longue peine de travaux forcés (après vingt ans de goulag sibérien, Mgr Slipiy fut expulsé vers Rome où il fut créé cardinal et archevêque métropolite de Lvov par Paul VI ; il mourut en 1984). Les séminaires furent fermés et leurs élèves forcés d'accomplir un service militaire. Rien qu'à Lemberg, environ 500 prêtres furent emprisonnés et dans bien des cas, soit envoyés en URSS, soit même assassinés.
    Il se trouva cependant trois ecclésiastiques qui acceptèrent de fonder un « Comité pour la réunification des deux Églises » qui s'employa immédiatement à hâter cette intégration. Dans une adresse envoyée au Kremlin, ce Comité demanda aux Soviets de l'aider à la réaliser. La réponse ne tarda pas : un décret du gouvernement soviétique ordonna la dissolution de l’Église uniate de Galicie et chargea le patriarche moscovite de nommer un évêque orthodoxe à Lemberg. Les 8 et 9 mars 1946, un pseudo-synode de l’Église catholique grecque se réunit dans cette ville et proclama sa fusion dans l’Église orthodoxe. Aucun évêque uniate ne participa à cette comédie de synode, mais tout fut fait par les Russes pour qu'aux yeux des étrangers naïfs la "réintégration" des uniates ukrainiens apparût comme un acte de joyeux et de libre consentement. En réalité, d'après des estimations recoupées, 30 % seulement des membres du clergé uniate se sont ralliés par contrainte à l'Eglise soviétique, tandis que 50 % ont été arrêtés et que 20 % constituent ce qu'on a nommé avec raison l'Eglise du silence... Et qui explique largement l'extrême méfiance manifestée par les Ukrainiens de l'ouest à Moscou lors de la « révolution orange », récupérée et instrumentalisée par des lobbys guère plus favorables aux uniates.
    LA DÉCAPITATION DES EGLISES D'EUROPE DE L'EST
    Dans la pointe extrême-orientale de la Tchécoslovaquie, dans cette région qu'on appelle la Subcarpatie et que le gouvernement de Prague dut céder à l'URSS après la dernière guerre, vivaient, en 1939, quelque 500 000 uniates, dont les aïeux avaient fait leur soumission à Rome au milieu du XVIIe siècle. Cette région ne possédait qu'un diocèse, celui de Moukatchévo, mais huit monastères et environ 650 prêtres catholiques grecs. Au mois d'octobre 1947, l'évêque de Moukatchévo, Mgr Romsha, fut victime d'un accident d'auto intentionnellement provoqué par les communistes. Il échappa à la mort, mais fut empoisonné sur son lit de souffrances. Comme il n'avait pas voulu se plier aux injonctions des autorités soviétiques, celles-ci avaient jugé plus expéditif de le faire disparaître. Des mesures de coercition à l'égard des uniates subcarpatiques ne furent prises toutefois qu'au début de 1949, lorsqu'il s'avéra que ces chrétiens se refusaient à faire acte d'apostasie. Brusquement, toutes les églises furent enlevées au clergé catholique grec et remises à des officiants orthodoxes. Tous les ecclésiastiques, séculiers ou réguliers, furent chassés de leurs demeures et interdiction leur fut faite de se livrer à l'exercice du culte. L’Église uniate de l'Ukraine subcarpatique avait cessé d'exister.
    Ici encore, nous constatons la coopération - un reste de déférence nous retient de dire la complicité - du patriarche de Moscou à un acte de force qui s'est répété dans tous les pays où vivaient des catholiques grecs. En Subcarpatie comme ailleurs, les chefs de l’Église russe se sont faits les humbles exécutants de la politique impérialiste de Staline. C'est le patriarche Alexei qui nomma un certain Malarius évêque orthodoxe du diocèse de Moukatchévo, et c'est sous les auspices de ce dernier que fut proclamée le 15 août 1949, la séparation définitive de l’Église uniate de l'Eglise romaine et la résorption sous contrainte des catholiques grecs par cet instrument de la politique soviétique que l'on ose nommer l’Église orthodoxe russe.
    En Slovaquie, il existait, avant la dernière guerre, un diocèse, celui de Prechov, qui comptait 330 prêtres et un peu plus de 300 000 catholiques grecs. Le ralliement de cette population à Rome s'était fait également au milieu du XVIIe siècle. Au lieu de se voir annexée par l'Union soviétique après la défaite du Reich, comme le fut la Subcarpatie, cette région fut réintégrée à l’État tchécoslovaque. C'est du reste pourquoi la liquidation de l’Église uniate slovaque se fit avec quelque retard. Ce n'est qu'en avril 1950, en effet, que fut réuni à Prechov un simulacre de synode, à la suite d'un séjour dans cette ville du métropolite Nicolas de Krutizy (ce « vicaire du patriarche de Moscou » était en même temps haut fonctionnaire soviétique, plus précisément chef du département des Cultes étrangers, membre du Conseil mondial pour la paix et propagandiste remarquable du communisme) : cinq prêtres uniates et plusieurs laïcs prirent part à cette comédie, dont la mise en scène avait été naturellement réglée à Moscou, et votèrent la dissolution de leur Église. L'évêque régulier, Mgr Goïditch, disparut à tout jamais, ses prêtres furent ou déportés en Russie ou contraints, après un long internement à Ouchorod et sous la menace d'être expédiés en Sibérie, de répudier l'Eglise catholique et de se déclarer orthodoxes. En Slovaquie, également, il ne fallut aux communistes que quelques mois pour détruire toute la structure d'une Église qui s'était maintenue pendant trois cents ans.
    En Roumanie transylvaine, les persécutions contre les catholiques du rite grec commencèrent en 1948 avec la mise en application de la nouvelle constitution communiste. En 1939, ils étaient plus d'un million. Ce qui les distinguait de leurs coreligionnaires polonais ou slovaques, c'est que leur attachement à Rome, en 1700, avait été une réintégration et non un ralliement. La Roumanie, en effet, a été romaine jusqu'au milieu du IXe siècle et c'est pour des raisons politiques qu'elle passa ensuite sous l'influence de Byzance. Mais il va sans dire que les autorités communistes ne tinrent aucun compte de ce fait lorsqu'elles affirmèrent que le devoir des uniates roumains était de se libérer de l'autorité de « la belle-mère latine » et de « rentrer dans le sein maternel de l’Église orthodoxe ».
    Par des mesures de pression et de chantage propres à tous les régimes communistes, la police politique roumaine parvint à circonvenir un certain nombre de prêtre uniates et les amena à prendre part à un congrès devant prononcer la rupture avec Rome. Cette assemblée se tint à Cluj, le 1er octobre 1948, avec la participation de 38 ecclésiastiques transylvains (sur les 16 000 que comptait l’Église uniate) et de quelques fonctionnaires communistes chargés de diriger l'opération. La résolution d'abjuration fut adoptée malgré l'opposition téméraire de quelques congressistes. Le lendemain, les membres du congrès étaient dirigés sur Bucarest et conduits chez le patriarche Justinian, membre de longue date du parti communiste, pour le prier d'accueillir les uniates dans l'Eglise orthodoxe roumaine. Le patriarche marxiste daigna accéder à ce vœu et, accompagné des apostats transylvains, se mit à la tête d'une procession qui s'achemina vers l’Église St-Spiridon. Le 3 octobre, un synode présidé par le patriarche avalisa l'union de l'Eglise catholique grecque à l’Église orthodoxe roumaine et un Te Deum fut célébré dans la cathédrale pour remercier le Seigneur de cet heureux événement. Depuis, cette église s'appelle officiellement la cathédrale de la Réunification.
    La première partie du programme était accomplie, celle de la répudiation formelle de Rome par les uniates roumains et de leur « libre adhésion » à la confession orthodoxe. Il restait à réaliser pratiquement ce camouflage d'apostasie, car il va sans dire que l'immense majorité de la hiérarchie uniate et des fidèles de ce rite s'opposaient farouchement, héroïquement parfois, à l'acte de violence dont ils étaient l'objet. Leur refus eut pour première conséquence l'arrestation des six évêques, la réquisition de quatre cathédrales catholiques et la fermeture de presque toutes les églises. Le 2 décembre 1948, un décret gouvernemental sanctionnait la « dissolution volontaire » de l’Église des uniates roumains, en prenant acte de ce « qu'elle avait librement cessé d'exister ». Les diocèses, les paroisses, les ordres religieux, les congrégations, les cloîtres étaient supprimés ou enlevés aux catholiques grecs et remis aux autorités orthodoxes.
    Il n'est que trop vrai malheureusement, et cela doit être dit aussi, que la résistance du clergé uniate n'a pas toujours eu l'énergie obstinée que, peut-être, on était en droit d'attendre de lui. La raison de cette mollesse relative se trouve, sans doute, dans l'influence qu'ont exercée sur leurs maris les femmes uniates. En Transylvanie, par exemple, 90 % des membres du clergé séculier sont mariés et l'on ignore pas que beaucoup d'épouses ont conseillé à leurs maris de passer à une confession dont les rites sont fort semblables à ceux de l’Église catholique grecque. Pour beaucoup d'entre elles, une adhésion à l'orthodoxie n'était qu'une apostasie. D'autre part, il faut aussi tenir compte du fait que, pour les uniates, l’Église orthodoxe n'a jamais été aussi étrangère qu'elle l'est aux yeux des catholiques romains. La résignation des uniates a donc des causes très particulières qu'il serait injuste de méconnaître et qui interdisent de comparer leur attitude à celle des catholiques polonais ou hongrois, dont l'attachement à la foi romaine fait partie intégrante de leur religiosité.
    OBJECTIF : LA DÉCHRISTIANISATION
    Indépendamment de l'aspect théologique du ralliement des uniates à l'orthodoxie, celui-ci a aussi, a surtout peut-être, un côté politique et c'est ce dont les ralliés ne prirent conscience qu'après avoir été englobés dans une Église contrôlée et dirigée par la IIIe Rome communiste. Ils n'ont pas compris que Moscou voulait leur intégration, d'abord pour rompre leurs attaches avec Rome, de façon à les isoler du monde extérieur, et ensuite pour pouvoir procéder d'autant plus facilement à leur lente déchristianisation. Car il ne fait aucun doute que l'appareil hiérarchique de l’Église russe n'a été officiellement reconstitué par les Soviets que pour le mettre au service de leur politique. Les hauts dignitaires de l’Église russe, comme les chefs des Églises orthodoxes autocéphales des pays satellites, étaient en réalité des fonctionnaires soviétiques obéissant aveuglément aux instructions du Kremlin. Il est très pénible de devoir faire cette constatation, mais une étude un peu approfondie de la politique religieuse des Soviets et des agissements synchronisés de leurs propagandistes, revêtus des ornements sacerdotaux, ne permet plus de se faire aucune illusion à cet égard.
    Frédéric BARTEL. Écrits de Paris décembre 2008

  • Le droit aux armes

     La fusillade de Newton dans le Connecticut aux États-Unis, le 14 décembre 2012, a montré, une nouvelle fois, que les distributeurs patentés de panurgisme hexagonal versent facilement dans l’indignation et l’émotion. Excellents perroquets de leurs confrères yankees, ces médiats-là n’ont pas cessé de critiquer la liberté étatsunienne de porter des armes. Cette garantie due au deuxième amendement de la Constitution mettrait la société en péril. Or nos étincelants folliculaires n’ont pas remarqué qu’une telle interdiction n’empêche pas des meurtres à moins que la ville de Marseille, plus connue maintenant pour son festival sanglant de tir permanent à l’AK47 que pour sa Canebière et sa Bonne Mère, ne soit devenue une city des States

     

    Les médiats veulent faire croire que la possession de fusils d’assaut, voire de canons ou de blindés, ferait de leurs détenteurs de très probables psychopathes – tueurs de masse. Une fois encore, le système médiatique témoigne de son ignorance. Un voisin de la France, la Suisse, permet à ses citoyens de garder chez l’armement nécessaire aux différentes périodes de service national actif. À notre connaissance, la Confédération n’a pas la réputation d’être l’endroit préféré des cinglés de la gâchette… Si l’on suivait le raisonnement médiatique ambiant, le moindre accident mortel de la route exigerait le retrait de tous les véhicules potentiellement meurtriers. Et puis une fourchette peut aussi tuer… Faut-il l’interdire ? « Les armes ne “ créent ” pas de crimes. Les pays dans lesquels circulent le plus d’armes à feu ne présentent pas de taux de criminalité particulièrement élevés, écrit Paul Lycurgues dans un sympathique opuscule intitulé Aux Armes Citoyens ! Plaidoyer pour l’autodéfense et publié par un éditeur proche de Robert Ménard, ce journaliste tombé au champ d’honneur de la liberté d’expression. Plus ennuyeux pour nous autres Français : le contrôle strict des armes à feu ne réduit pas la criminalité, pas plus qu’il n’empêche les criminels et psychopathes violents de se procurer les armes nécessaires à leurs forfaits (p. 20). » Iconoclaste et provocateur, le propos sonne juste.

     

    Les médiats n’expliquent jamais que les fréquentes tueries qui ensanglantent les États-Unis seraient survenues quand bien même la détention de n’importe quelle arme aurait été proscrite. Le problème de ce pays n’est pas le nombre d’armes en circulation, mais leur usage qui témoigne de la profonde névrose de la société. Modèle planétaire de la modernité tardive, les États-Unis pressurent ses habitants au nom d’une quête à la rentabilité effrénée au point que certains voient leur psychisme flanché. La pratique dès le plus jeune âge de jeux vidéos ultra-violents, la sortie de milliers de films parsemés de scènes sanglantes et la consommation de plus en plus répandue de drogues et de produits pharmaceutiques éclairent le passage à l’acte. Entre aussi en ligne de compte la cohabitation toujours plus difficile d’une société en voie de métissage avancé fondée sur le génocide amérindien et les vagues successives d’immigration de peuplement. Enfin, le mode de vie totalitaire doux avec sa technolâtrie, son vide existentiel, son individualisme outrancier et sa compétition féroce de tous contre tous cher au libéralisme perturbe le cerveau de millions d’individus fragiles. Ce qui est arrivé, le 3 janvier 2013, à Daillon en Suisse dans le canton du Valais confirme le diagnostic : le tueur, un assisté social, alcoolique et fumeur de marijuana âgé de 33 ans, était suivi pour des troubles psychiatriques. En tant que société ouverte, la Suisse pâtit, elle aussi, de tels phénomènes qui seraient quasi-inexistants dans une société vraiment fermée.

     

    À rebours du prêt-à-penser médiatique fallacieux, Paul Lycurgues soutient le droit des citoyens français à être armés. « Le peuple français […] doit exercer son droit, et assumer son devoir de peuple libre, à reconquérir les armes qui lui ont été dérobées, et à restaurer en France un ordre naturel fondé sur le respect que se doivent des citoyens libres et armés (p. 9). » Ce que Lycurgues oublie d’ajouter est que cette philia entre citoyens responsables n’est possible que dans un cadre communautaire ethniquement homogène comme le constatait déjà Aristote. L’hétérogénéité ethno-culturelle désordonnée n’engendre que de fortes tensions comme le prouvent les États-Unis (et le Brésil !).

     

    Aux belles âmes hexagonales qui crachent qu’un pareil projet ne correspond pas aux « valeurs républicaines », Paul Lycurgues leur rétorque qu’« en France, les armes furent consubstantielles à la conquête des libertés (p. 10) ». En 1885, la loi Farcy autorisait la libre détention d’une arme, voire de plusieurs, sinon comment Manufrance, premier vendeur de cycles et… d’armes, aurait-il connu une audience nationale, européenne et même internationale ? Rappelons que son catalogue annuel offrait une vaste gamme d’armes de point et de fusils de chasse. On a oublié qu’« au début du XXe siècle, […] tout Français avait le droit de porter des armes apparentes, s’il n’en avait pas été privé par jugement (p. 14) ». C’est par un décret-loi liberticide du 23 octobre 1935 signé par Pierre Laval qui commence le désarmement de la population. Cinq ans plus tard, l’État français et l’occupant allemand généralisent la procédure : posséder une simple arme vaut désormais à son propriétaire la peine capitale ! Depuis cette période, quelque soit le régime en place, de nouvelles lois restreignent cette liberté indispensable. Sous prétexte d’idéologie sécuritaire, les autorités hexagonales aux ordres de l’hyper-classe mondialiste et des banksters, cherchent à ôter leurs  administrés toute envie de résistance. « Infantilisation, dévirilisation, passivité et conformisme : voilà les véritables raisons de la servitude volontaire dans laquelle vivent nos compatriotes (p. 29). » Et gare à l’honnête homme en état de légitime défense ! « Notre système judiciaire applique désormais une véritable présomption de culpabilité à ceux d’entre nous qui osent encore se défendre (p. 24). » La triste affaire en 2010 de « Papy » Galinier incarcéré tel un assassin par des juges qui préfèrent respecter le droit des voyous est encore dans les mémoires.

     

    Paul Lycurgues est pessimiste parce que « les Français se retrouvent pris entre le marteau et l’enclume – c’est-à-dire entre une criminalité brutale et omniprésente et un État d’autant plus répressif qu’il est en situation de quasi-faillite -, [il] apparaît de plus en plus clairement ce risque terrible : n’avoir plus le choix entre le chaos criminel et l’état policier (pp. 8 – 9) ». Les lecteurs attentifs d’Éric Werner objecteront avec raison que ce choix est en fait impossible puisque la société ultra-moderne fracassée est dorénavant et sciemment chaotique et policière.

     

    Cette situation étrange se vérifie par une incroyable inflation législative. Depuis 2002, le Parlement français a voté une quarantaine de lois sécuritaires pour des résultats quasi-nuls, mais qui renforcent le carcan étatique envers nos concitoyens. La République hexagonale ne privilégie pas la sûreté de ses membres, mais leur surveillance, si bien que les spécialistes évoquent sans fard « l’échec, incontestable […], de toutes les politiques publiques de sécurité menées depuis trente ans (p. 5) ». Loin d’être plus sûr, l’Hexagone tricolore l’est moins, en particulier pour les petites gens. En effet, outre les pertes financières considérables, « nos concitoyens en payent aussi le coût caché, celui de l’érosion de leurs libertés fondamentales face à l’appareil judiciaire et policier, ainsi que la systématisation d’une véritable culture de répression (pp. 6 – 7) ». Ainsi, est-il plus facile à une petite frappe des banlieues de l’immigration de vendre son shit ou de racketter des gamins qu’à un militant identitaire d’occuper le toit d’une mosquée en construction ou de réagir à l’agression de pétasses féministes à moitié dénudées…

     

    Aux détracteurs qui citent constamment le contre-exemple d’outre-Atlantique pour maintenir le désarmement généralisé de la population, Paul Lycurgues commente la riche étude du professeur John Jr. Lott. Celui-ci a démontré que la criminalité est plus basse dans les États fédérés qui autorisent le port d’arme que dans les États plus restrictifs. Cette étude serait aussi intéressante à corréler avec l’application de la peine de mort qui démotive la racaille. Lycurgues estime par conséquent que « la sécurité de tous, en France, doit redevenir l’affaire de chacun (p. 30) ». Que veut-il dire ? L’auteur soutient l’autodéfense et la légitime défense. Pour lui, « chaque innocent qui prend les armes fait reculer le crime partout; ce n’est pas tant une balle que craint fondamentalement le criminel, mais plutôt la possibilité d’une balle. Le devoir de fuite imposé par la jurisprudence, quoique légal par définition, n’est donc pas seulement injuste : il est aussi immoral (p. 27) ». C’est sur cet immoralisme que s’appuie le Moloch étatique, broyeur des personnes et des peuples et nullement des malfrats.

     

    Si les Français – et les Européens – ne veulent ni l’anarchie sociale, ni le désordre sécuritaire anxiogène, ils doivent renoncer à la religion délétère des droits de l’homme et accepter de se réarmer, ce qui suppose de leur part de ne plus tout attendre de l’État tutélaire. Le réarmement du peuple implique de manière inévitable la réduction inévitable des effectifs de policiers, de militaires et de magistrats. Ces professions sont pour l’heure gangrenées par l’humanitarisme dévot.

     

    Il faut donc aller plus loin que le modèle helvétique du citoyen-soldat prêt à défendre sa commune, son canton et sa patrie. « Le XXIe siècle sera celui de la fin d’un monde : le consumérisme, le mondialisme économique, la dilapidation des ressources et la gabegie énergétique ne sont plus tenables. […] La perspective de troubles sociaux, politiques et économiques majeurs est devenue crédible, certains diraient même inévitable. Dans un tel contexte, un peuple désarmé sera plus vulnérable face au chaos, à la prédation et à la violence qu’un peuple en armes (pp. 30 – 31). » Déjà, en Corse, dans la Camargue gardoise ou dans certains coins reculés du Velay et de l’Aubrac, les populations locales conservent leurs armes et répliquent avec virilité aux intrus allochtones.

     

    L’existence de milices populaires d’autodéfense locale, communale et régionale, ouvertes aux femmes, redonnerait à la France son sens originel de « Terre des Francs », c’est-à-dire de « pays des hommes libres » parce que nos lointains ancêtres avaient le droit et le devoir de porter l’épée !

     

    Georges Feltin-Tracol http://www.europemaxima.com/

     

    • Paul Lycurgues, Aux Armes Citoyens ! Plaidoyer pour l’autodéfense, Éditions Mordicus, coll. « Coups de colère », Paris, 2012, 32 p., 4,95 €.

  • 2003-2013 : les dures leçons de la guerre d’Irak

     

    Par Jean-Dominique Merchet pour RIA Novosti

     L’Irak d’aujourd’hui ressemble-t-il à l’Allemagne de 1955 ? Dix ans après la guerre américaine contre l’Irak, déclenchée le 20 mars 2003, cette question semble insensée. Et pourtant ! C’était bien là le projet officiellement affiché par les cercles néoconservateurs de Washington.

    Comme après la seconde guerre mondiale, ils voulaient imposer la démocratie, la paix et le développement par la force, une sorte de « wilsonisme botté », en référence au président Woodrow Wilson (1913-21).

    Leur projet a sombré corps et âmes, au royaume tragique des plans démiurgiques. Comparons avec l’Allemagne : dix ans après l’invasion alliée en 1945, la République fédérale était un Etat démocratique et libéral, dont l’économie était entrée dans une longue phase d’expansion et qui, se réconciliant avec ses voisins, posait les bases d’une union avec eux. Un immense succès – que l’on vit se reproduire au Japon.

    Le contraste avec l’Irak d’après Saddam Hussein est terrible. Force est de constater que ce qu’on appela le « camp de la paix » (France, Allemagne et Russie), l’axe Chirac-Schroeder-Poutine, avait alors raison de crier casse-cou !

    L’armée américaine a quitté l’Irak en 2011 : elle y a perdu 4486 des siens (plus 318 morts d’autres nationalités, essentiellement britanniques), sans compter les milliers de blessés, physiquement ou psychologiquement. 4.486 morts américains, des dizaines de milliers de vies brisées, pour quoi ?

    Cette guerre a couté au minimum 770 milliards de dollars, selon les chiffres du Pentagone. Des économistes avancent des chiffres encore plus considérables. Tant d’argent dépenser pour quel résultat ?

  • Centrafrique : pays chrétien en 2012, islamique en 2013 ?

    L'actuel président Bozizé et ses partisans
    Ce qu'il se passe en ce moment en République Centrafricaine est effarant. Ce pays de 4,5 millions d’âmes, a obtenu son indépendance de la France en 1960, gardant une forte imprégnation de notre culture, gardant le français comme langue officielle, à côté du sango, langue véhiculaire.
    Sur le plan religieux, 80% des centrafricains se disent chrétiens, 10% animistes et 10%... musulmans.
    Pourtant, ce qui est en train de se passer dans ce pays dépasse en vitesse tous les processus d'islamisation forcée qu'ont connu dans le passé les 57 pays maintenant 100% musulmans.
    Profitant de l'élan des « révolutions » arabes, une « rébellion », sous la forme de bandes armées musulmanes locales soutenues par des puissances islamiques étrangères, comme le Tchad, le Soudan, la Libye, infiltre le pays désarmé afin de semer le chaos... et la charia (loi islamique).
     
    LE DILEMME
     
    Face à la dégradation de la situation (attaque de l’ambassade de France, menaces éventuelles sur un millier de ressortissants européens, dont des binationaux), Paris a décidé de renforcer son dispositif militaire, qui est aujourd’hui de 600 hommes.
    Pour quoi faire ? C’est tout le problème. Car, en Centrafrique, la France n’a le choix qu’entre deux mauvaises solutions.
    Sauver le régime Bozizé, largement discrédité, en « tapant » sur les rebelles du mouvement Seleka ou laisser les choses suivre leur cours sans intervenir. La seconde hypothèse semble avoir la préférence de l’Élysée.

    Les centrafricains appellent la France au secours. Mais la France n'entend rien. La France, comme ces dernières années, prend le parti de l'islamisation d'un pays, par son inaction, voire par sa participation active comme ce fut le cas en Libye, en Côte d'Ivoire lorsqu'elle a renversé le président chrétien pour placer un président musulman (rappelez-vous : pour Sarkozy, « soutenir un musulman » au pouvoir est un « signe d'ouverture »).
    L'alliance rebelle Séléka, constituée de quelques nationaux mais aussi de beaucoup de Toro Boro, rebelles soudanais du Darfour, est clairement inspirée par le wahhabisme, l'islam « originel » venu d'Arabie saoudite.
    Le ministre de l'Administration territoriale Josué Binoua signale que « M. Dhaffane et M. Nourredine, qui sont les deux principaux responsables de cette rébellion, ont étudié en Arabie Saoudite et au Qatar. Ils prônent le wahhabisme à qui veut l'entendre. Ils le prêchent. » On apprend également que M. Nourredine, « fils d'un imam » d'un quartier de Bangui, est un « ancien étudiant de l'Université islamique de Médine ».
    Un pasteur de 42 ans, témoigne : « La France doit intervenir ne serait-ce que pour protéger les institutions du pays ! […] Nous vivons dans l’angoisse. Nous vivons la conquête de l’islam en Centrafrique !».
    La RCA est la preuve que l'islamisation d'un pays peut être un processus foudroyant, éclair, et non sournois comme ce fut le cas au Liban, où il a fallu atteindre un seuil critique de 40% de musulmans pour que tout bascule.
    Les médias français sont muets sur cet aspect, pourtant crucial, de cette « rébellion ».
    Sources :