Par Gérard Leclerc
Dans cet ouvrage de référence que demeure De la démocratie en Amérique (1835), Alexis de Tocqueville écrivait : « À mon arrivée aux États-Unis, ce fut l’aspect religieux du pays qui frappa d’abord mes regards. À mesure que je prolongeais mon séjour, j’apercevais les grandes conséquences politiques qui découlaient de ces faits nouveaux ». Pourtant, note-t-il encore, politique et religieux sont soigneusement séparés en Amérique, ce qui pourrait expliquer l’influence du spirituel qui demeure exempt de toute suspicion de domination temporelle. Cette analyse tocquevillienne a pu être longtemps prolongée, tant les États-Unis semblaient toujours marqués par l’influence du religieux, réputée plus importante qu’en Europe. Mais l’évolution actuelle vient en démenti de cette opinion largement partagée.