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international - Page 877

  • La stratégie d’Erdogan pourrait mener son pays au chaos…

    C’est l’attentat de Suruç (jamais revendiqué par l’EI) qui fut le prétexte invoqué par Ankara pour déclencher une opération militaire de grande envergure visant à anéantir le PKK et accessoirement à repousser Daesh loin de ses frontières. Depuis une semaine le PKK se venge violemment de l’agression turque et l’État Islamique ne s’est pas encore lancé dans la bataille…

    Rien qu’aujourd’hui, 3 policiers morts en Turquie.

     

  • «Dwekh Nawsha», la milice chrétienne qui envoie des Français contre l'Etat islamique

    Logo_of_the_Dwekh_Nawsha_Militia« Dwekh Nawsha » signifie « futurs martyrs » en araméen. C'est une organisation en pleine expansion, lancée mi-mai 2014 en Irak, qui a compté dans ses rangs des vétérans américains et britanniques. Son objectif: défendre les chrétiens. En France, le groupe est né au lendemain des attentats de janvier. 

    Le site internet assure : 

    « De plus en plus de Français se renseignent sur les moyens de se rendre en Syrie et surtout en Irak combattre les extrémistes, notamment les miliciens ultraradicaux du groupe Etat islamique ». 

    Les futurs soldats sont des volontaires non rémunérés. La campagne de recrutement a payé.

    « Un groupe d’une quinzaine d’éclaireurs seront en tête de pont.Ce sont principalement des anciens de l’armée, âgés de 25 à 45 ans. Nos contacts avec les Assyro-Chaldéens sont réguliers et se passent bien. Vous savez, pour l’instant, ils restent assez méfiants vis-à-vis des Français, qu’ils considèrent être plus proches des djihadistes… » 

    Le dossier de quelque 200 réservistes est actuellement à l’étude. 

    "Les profils sont sérieux : nous recherchons d’abord la motivation, la maturité, des personnes avec un casier judiciaire vierge et… si cette personne est un ex-militaire, c’est encore mieux ». 

    Cette milice manque d'instructeurs pour former ses combattants. Un ancien militaire français témoignait en avril :

    "Le membre de la milice avec lequel je suis en contact m'a demandé de lui retranscrire mes motivations, pour juger de mon état psychologique en quelques sortes. Puis on m'a demandé mes compétences pour intégrer la milice. J'ai été accepté grâce à mon expérience des armes, par mon passage dans l'armée française. La milice cherche du personnel expérimenté, mais pas seulement dans le maniement des armes. Des personnes travaillant dans le domaine médical ou encore le génie civil sont également recherchées. Certains membres n'ont donc aucune expérience des armes avant de se rendre en Irak."

    Michel Janva

  • Les Turcs, les Kurdes et l'Europe

    La réunion de l'Otan du 28 juillet semble avoir donné toute satisfaction au gouvernement d'Ankara. "L’accord est total, unanime, sans faille", a ainsi affirmé le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg. Il s'agissait d'une session d’urgence du Conseil de l’Atlantique nord demandée par la Turquie. Elle a débouché sur un soutien appuyé à Ankara de la part des ambassadeurs auprès de l’Organisation.

    Le gouvernement turc, ou plutôt ce qui en tient lieu depuis l'échec relatif de l'AKP aux élections du 6 juin voulait pouvoir frapper, indistinctement, en théorie, aussi bien la rébellion armée kurde du PKK et les islamo-terroristes de "Daëch". Mais l'état-major d'Ankara accorde une priorité, dans la pratique, au PKK, dont l'origine marxiste-léniniste, un peu oubliée, et la guerre sanglante des années 1980 font aujourd'hui encore l'ennemi numéro 1.

    Rappelons à ce sujet que le Premier ministre Davutoglu, professeur de géopolitique, devenu ministre des affaires étrangères, proche collaborateur du chef de l'État, n'a pas encore constitué un gouvernement investi de la confiance du parlement. La constitution restant en vigueur reste parlementaire, et l'évolution vers un régime présidentiel que proposait l'AKP et que souhaitait Erdogan. semble bien avoir été refusée par la majorité des électeurs.

    Or, pour former une majorité, il faut 276 députés, et l'AKP islamo-conservateur en dispose de seulement 258, les autres partis : nationalistes du MHP 80, kémalistes du CHP 132, kurdes du HDP 80. Après avoir cherché successivement un allié auprès des Kurdes, puis des Kémalistes, il semble bien qu'Erdogan considère que le parti le moins éloigné de ses convictions soit le parti nationaliste, bien que son chef Devlet Bahçeli pose des conditions très claires : mais il lui suffit de s'abstenir, au moins dans un premier temps.

    La revendication nationaliste turque principale dans le contexte actuel est un retour à la fermeté contre le séparatisme kurde, et contre sa variante terroriste qui a ensanglanté le pays depuis maintenant 30 ans, en dépit d'un intermède appelé "processus de paix".e On aime beaucoup cette expression politiquement correcte au Département d'État. à Washington, on cherche à l'appliquer dans ce conflit, comme on l'a fait à toutes les sauces en Irlande, mais avec moins de succès au Proche-Orient, et maintenant en Colombie.

    Entre le parti kurde HDP et le pouvoir central, en présence des Occidentaux on joue au chat et à la souris : Erdogan accuse le HDP de ne pas être autre chose que la vitrine légale du PKK, et, à ce titre il refuse les accommodements et les dialogues que les Américains et les Européens bien pensants font mine de lui demander.

    À entendre Erdogan le HDP serait en effet un parti terroriste.

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    Seulement voilà : aux élections législatives turques du 6  juin le HDP arrive en tête dans les 15 provinces de l’est. Il obtient 6,5 millions de voix, soit 14 % des suffrages, et 80 députés sur 550 : c'est beaucoup pour des terroristes et cela voudrait dire que toutes les provinces orientales de la Turquie seraient favorables au terrorisme…

    Ces territoires ne ressemblent-ils pas à un Kurdistan potentiel dont la revendication pourrait devenir indépendantiste à défaut de recevoir un minimum de considération pacifique dans l'espace turc ? À force de redouter ce scénario, l'État-major d'Ankara ne le renforce-t-il pas ?

    Le grand argument serait d’une part que les Kurdes de Syrie, le PYD, les héroïques défenseurs de Kobané, ne seraient eux-mêmes pas autre chose que la branche locale du PKK, et que la zone frontalière kurde en territoire syrien devrait être "contrôlée" par l'armée turque qui y réimplanterait les réfugiés de la guerre civiel syrienne. Et ceci sous le contrôle politique de qui ? Poser la question c'est hélas y répondre.

    Sur la photo de l'agence Reuters, prise le 26 juillet à Istanbul, on voit des manifestants pacifistes brandissant des pancartes où il est écrit, sur les unes "barış", ce qui en turc signifie la paix, sur les autres "aşîtî". Ce terme appartient à une langue que parlent selon certaines évaluations plus de 2 millions d'habitants de l'ancienne Constantinople. Sont-ils tous, eux aussi, des terroristes ?

    Ou, au contraire cette population, majoritairement musulmane mais très peu fanatique, souvent "alevie", "bektashi", mais aussi "yézidie", etc., tous groupes respectueux notamment du droit des femmes, constitue le plus solide noyau de résistance dans la région face au véritable terrorisme, celui des gens du Djihadisme, du Néo-Califat, d'al-Qaïda, etc.

    Leur langue indo-européenne est comprise par un bon quart des citoyens de la république turque, jacobine dans son essence, et qui se veut par conséquent "une et indivisible". Cette minorité, incontestablement opprimée, et dont "on", – "on" c'est-à-dire le gouvernement d'Ankara, – a cherché pendant plus d'un demi-siècle à interdire que soit seulement prononcé le nom, n'hésitons pas à la nommer ici : ce sont les Kurdes.

    Dans l'Histoire des relations entre Kurdes et Turcs, ont été parcourues toutes les phases, de l'amitié à l'antagonisme. À la fin du XIXe siècle, le dernier [véritable] sultan, Abdul-Hamid II (1)⇓ ce fut une milice composée de cavaliers largement kurdes la "Hamidiyé" qui fut accusée des premiers massacres arméniens de 1894-1896. Ceux-ci, incommensurables aux persécutions génocidaires de 1915, entreprises par les jeunes-turcs  (2)⇓ ont permis la diffusion d'une légende créditant "les Kurdes", dans leur ensemble, d'une tradition de massacre à l'encontre des chrétiens.

    Tout cela pèse dans la balance des experts occidentaux. On se demandera cependant comment un "accord total, unanime, sans faille" a pu être trouvé. Sans doute les experts étaient-ils pressés de retrouver ceux qu'ils confondent encore avec leurs bons vieux alliés de la guerre froide, alors que depuis 2009 Erdogan a complètement viré de bord, désireux de prendre la direction du bloc sunnite dont Daëch est l'expression la plus sanguinaire.

    À suivre, par conséquent, à suivre de très près.

    JG Malliarakis

    Apostilles

    1.  Celui-ci "comme chacun le sait" régna de 1876 à 1909, date à laquelle les jeunes-turcs lui substituèrent son pauvre frère Reshad Effendi, sous le nom de Mehmet V. Lire à ce sujet le très beau "Dernier Sultan" publié par le prince Michel de Grèce (Orban, 1991).
    2.  
      cf. L'Insolent du 24 avril 2009 "Racines jacobines des crimes turcs" et, plus généralement, mon petit livre "La Question turque et l'Europe" qu'on peut se procurer via la page cataloguedes Éditions du Trident, ou par correspondance en adressant un chèque de 20 euros, port compris aux Éditions du Trident, 39, rue du Cherche-Midi 75006 Paris

    http://www.insolent.fr/#ret2

  • Des centaines de femmes esclaves en Arabie

    Aminetou Mint el Moktar, présidente de l'Association de femmes chefs de famille de Mauritanie, l'AFCF, révèle la traite des femmes :

    "200 jeunes filles, récemment parties de Mauritanie, sont déjà sur place, en Arabie saoudite. Elles sont séquestrées dans des cours de maisons, victimes de toutes les formes de maltraitances physiques, psychologiques et sexuelles".

    La police judiciaire a ouvert une enquête après le dépôt d'une plainte d'une des mères des jeunes filles. 300 autres esclaves mauritaniennes seraient prêtes à partir, selon Aminetou Mint el Moktar.Avec la complicité des autorités de Mauritanie :

    "J'estime que le départ d'un tel nombre de personne, appartenant à la même communauté, ne peut passer inaperçu des autorités des deux pays".

    "L'Arabie saoudite est réputé pour l'esclavage. Accusés de crimes ou de péchés, des jeunes femmes des Philippines, d'Inde ou Pakistan sont parfois liquidées après avoir été séquestrées et violées et renvoyés chez elle dans un cercueil".

    Michel Janva

  • Leçon de réalisme : Editorial du n° 6 de Conflits

    Le rétablissement d’un minimum d’ordre au Proche-Orient passe par le retour de l’Iran dans le concert des nations. Obama l’a compris.

     

    À l’heure où ces lignes sont écrites, l’accord nucléaire permettant la fin des sanctions contre l’Iran est encore incertain. En le rendant possible, comme il l’a déjà fait pour Cuba, Barack Obama donne une leçon de réalisme géopolitique que Conflits ne peut qu’apprécier.

    Encore faut-il distinguer deux avatars du réalisme. Soit la retenue de la puissance, soit l’aveu d’échec. Le réalisme de Barack Obama relève de la seconde catégorie.

    Dans le premier cas, la puissance, consciente que sa manifestation débridée serait déstabilisatrice, fixe des limites à son action. Telle est la position que prônait le jeune Kissinger (voir la recension de l’ouvrage que Charles Zorgbibe lui consacre, page 76). Elle se fixe des objectifs précis, comprend et reconnaît les intérêts des autres puissances au point de leur faire une place dans l’ordre international. On pourrait dire qu’elle est apollinienne et qu’elle redoute plus que tout les débordements de Dionysos, dieu de la transe et de l’errance.

    Il est une propension américaine à la démesure dionysiaque. La certitude d’une totale supériorité morale et matérielle l’explique. La « nation indispensable » qui incarne le bien et possède la force ne peut se retenir : ce serait abandonner les autres peuples à leur sort misérable – du moins les États-Unis en sont-ils persuadés. Cela n’empêche pas les manœuvres, cela n’interdit pas les arrière-pensées inspirées par les intérêts. L’ancienne secrétaire d’État Condoleezza Rice parlait d’« idéalisme pragmatique ». Dans sa bouche, c’est l’idéalisme qui vient en premier, au risque d’une véritable fuite en avant comme on l’a vu depuis les années 1990. [....]

    La suite sur Conflits

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Lecon-de-realisme-Editorial-du-no

  • L’Iran ne veut pas de Fabius

    Alors qu’une visite officielle du ministre des Affaires étrangères est prévue, mercredi 29 juillet, les critiques se multiplient à son encontre.

    On parle de sa position lors de l’accord sur le programme nucléaire iranien, mais aussi de son implication dans le scandale du sang contaminé. Deux dossiers radicalement différents mais avec un dénominateur commun : ils rendent l’Iran hostile à la présence du ministre des Affaires étrangères français.

    Cette visite doit parachever l’accord «historique», obtenu entre Téhéran et les puissances du 5+1 (USA, France, Royaume-Uni, Russie, Allemagne et Chine) sur le programme nucléaire iranien. Validé à l’unanimité par le Conseil de sécurité de l’ONU le 20 juillet 2015, cet accord met fin à plus de vingt mois de négociations au cours desquelles la position française a mainte fois été décriée. Considérée comme intransigeante et allant à l’encontre de l’avancée des pourparlers, la «ligne dure adoptée par la France lors des négociations» a laissé de la rancœur dans les rapports entre Paris et Téhéran, d’après le site d’information conservateur Jahan News.

    D’après le média, Laurent Fabius est une figure bien connue des Iraniens pour son rôle dans l’affaire du sang contaminé. Alors qu’il était Premier ministre, un scandale sanitaire avait conduit à la contamination de plusieurs milliers d’hémophiles par le virus du sida lors de transfusions. Une affaire qui a profondément inscrit le nom de Laurent Fabius dans l’opinion iranienne, toujours d’après le site.

    Le scandale du sang contaminé n’a jamais été oublié par l’Iran, selon le site iranien Al-Monitor, qui écrit que «d’après le ministre de la Santé, environ 300 Iraniens avaient été infectés par du sang contaminé», ajoutant que «certain iraniens n’ont pas tiré un trait sur cette affaire».

    Manque de chance : la visite officielle du chef de la diplomatie française coïncide avec la semaine de soutien aux hémophiles. Pour l’analyste iranien Mojtaba Zolnour, cette semaine sera l’occasion de se souvenir des compatriotes disparus dans le scandale du sang contaminé, qui avait été importé en Iran. «Le principal responsable de tout cela, c’est Fabius», affirme-t-il.

    source : Al manar :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/etranger/EuFlpAFkyVONchLBcS.shtml

  • Les Kurdes, ennemis n°1 pour la Turquie

    D'Olivier Hanne à propos de l'intervention turque contre Daesh :

    "Malgré les apparences en France, la Turquie est d’une grande cohérence et conserve la même ligne stratégique depuis deux ans :l’ennemi du Moyen-Orient est kurde, et l’État islamique est un danger secondaire, qui sera vite réglé. [...]

    Grâce à l’EI, la Turquie a vu se développer tout au long de sa frontière méridionale des abcès de fixation pour ses ennemis kurdes, dont les forces sont entièrement mobilisées contre Daesh.

    L’attentat du 20 juillet 2015 fomenté par l’organisation terroriste contre la Turquie peut faire croire à un retournement général de la situation, puisque les troupes turques ont frappé des positions de Daesh. Or, il n’en est rien.

    Comme Ankara l’avait faitle 14 octobre 2014 en tirant sur les partisans du PKK, la Turquie va relancer son combat contre les Kurdes en rouvrant le front intérieur(arrestations de militants kurdes de Turquie, interdictions des manifestations, exécutions...), et en profitant des maladresses américaines sur le front extérieur.

    Le président Erdogan plaide depuis un an pour la mise en place de zones-tampons sur sa frontière avec la Syrie et l’Irak, afin de sécuriser ces zones etmieux prendre en charge les réfugiés. Mais cet objectif humanitaire autoriserait l’armée turque à intervenir de l’autre côté de sa frontière et à y fortifier ses positions.

    Or, le 28 juillet, les États-Unis se sont mis d’accord avec la Turquie pour instaurer une "ISIS-free zone" en Syrie. Il s’agira d’un espace d’exclusion aérienne, garanti par les États-Unis, et d’où Ankara s’engage à expulser Daesh.

    À terme, cette initiative aura plusieurs conséquences :

    • Elle autorisera la Turquie à intervenir contre les Kurdes en dehors de ses frontières,
    • Elle donnera à Ankara l’hégémonie sur ces zones qu’elle convoite depuis un siècle,
    • Elle accélérera le déclin militaire de Bachar al-Assad, puisque l’exclusion aérienne concernera essentiellement son aviation,
    • Elle ne garantira nullement l’affaiblissement de Daesh, puisque la Turquie n’a pas la volonté d’aller au-delà de l’objectif de la sécurisation de ses frontières.

    Il n’y a donc aucun retournement majeur au Moyen-Orient depuis une semaine, mais une confirmation des tendances lourdes de la politique de chacun des acteurs."

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html