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France et politique française - Page 2433

  • Affaire Bourdin-Plenel : avons-nous un Président florentin ?

    Par Yves-Marie Adeline

    Yves-Marie Adeline a réagi hier dans Boulevard Voltaire à l'entretien télévisé du président de la République avec Jean-Claude Bourdin et Edwy Plenel. Il en dit avec talent, érudition, sagesse politique et lucidité ce que nous en avons nous-mêmes pensé et pas encore publié... Nous lui laissons la parole. Le sujet est d'importance car il touche au statut régalien - ou non - du Chef de l'Etat. Promoteur de ce dialogue sulfureux dans son essence, Emmanuel Macron, a-t-il prémédité une manoeuvre florentine pour discréditer ces deux journalistes ? Pourquoi pas ? Yves-Marie Adeline risque cette hypothèse. Une autre explication, il est vrai plus classique, est qu'il est bien difficile sous notre république de restaurer une verticalité du pouvoir qui dure plus d'une ou deux saisons. LFAR

    L’irrespect intentionnel des deux journalistes invités de l’Élysée fait glisser toujours plus la Ve République vers une forme plus authentiquement républicaine…

    Celle qui, à l’instar des Ire, IIIe et IVe, répugne à reconnaître un chef d’État. Son principe remonte au sacrifice rituel de Louis XVI, qui fit résonner notre mentalité primitive (tuer le père, tuer le lion, etc.), quand bien même l’on recouvrait cette pulsion primaire d’un semblant de civilisation par une forme caricaturale de procès.

    Depuis lors, en dépit d’une recherche continue d’arracher la France à ses deux racines fondatrices – le christianisme adopté sous l’empire de Rome et la figure du chef d’État imposée depuis César (qui tranchait avec la faiblesse des royautés gauloises étroitement dépendantes du pouvoir druidique) et continuée par les royautés franques -, la France, secouée dans la longue tempête politique du XIXe siècle, a toujours eu un chef d’État entre Bonaparte Premier consul – bientôt Napoléon 1er – et Napoléon III. On sait que le principal dessein de De Gaulle aura été de rétablir cette figure du chef, réalisant une sorte de mariage entre la royauté – un chef avec son Premier ministre, cette fonction étant typique d’une monarchie depuis le maire du palais mérovingien – et la république avec son fonctionnement oligarchique. Après lui, la présidence de la République, nourrie au lait républicain, a été mise à mal, d’abord dans la volonté affichée depuis Giscard de lui donner une apparence démagogique, puis dans le passage au quinquennat, qui transforme le Président en simple chef de majorité et repousse dans l’ombre le Premier ministre.

    Plus fondamentalement encore, certains politiciens de gauche souhaitent un retour en arrière, une « VIe République » qui rendrait le pouvoir à l’Assemblée. C’est aussi remettre en cause notre puissance nucléaire, qui n’est dissuasive que si l’ennemi sait qu’un seul homme peut décider de son usage sans en rendre aucun compte, ce pouvoir lui ayant été implicitement reconnu au moment de son élection.

    On reconnaîtra à M. Macron d’avoir tenté de rendre un peu de prestige à la fonction présidentielle, notamment en se tenant à distance des feux de la rampe médiatique, où l’on se brûle plus souvent que l’on brille. Mais alors, lui auquel on peut reprocher de n’avoir pas su s’entourer, mais certainement pas d’avoir du talent à revendre, quelle mouche l’a donc piqué pour inviter à sa table – en pleine crise sociale, qui plus est ! – le sulfureux M. Plenel, communiste affiché et manipulateur d’informations, et M. Bourdin, que son désir de revanche sociale conduit à humilier les personnalités politiques – exercice facile avec le personnel incompétent d’aujourd’hui ? Il entre aussi dans leur arrogance un appétit de puissance médiatique, démagogique par essence. Chacun se souvient de la désinvolture du journaliste Poivre d’Arvor demandant au Président Sarkozy s’il ne se sentait pas « petit garçon ravi de jouer dans la cour des grands ». L’insolent a confié plus tard « qu’il aimait cela, et que cela plaît aux téléspectateurs ». Depuis, c’est l’appellation même de « Président » qui écorche les lèvres de Plenel et Bourdin, au motif que, selon Plenel, M. Macron redeviendra demain un simple citoyen, que l’on est donc tous égaux : la distinction entre la fonction et son dépositaire, pensée depuis au moins la crise donatiste au IVe siècle, lui est inconnue. Quant à M. Bourdin, il se justifie ainsi : « Puisque nous étions sur le même plateau pour parler du pays, il n’y avait aucune raison d’être déférent. » Autrement dit, « le plateau » est le nouveau pavois… et les journalistes les nouveaux prétoriens.

    Quant à nous, quelle que puisse être l’opinion de chacun sur sa politique, on ne peut approuver cette humiliation d’un chef d’État par deux échotiers infatués d’eux-mêmes. À moins que M. Macron n’ait prémédité l’événement pour discréditer la caste journalistique ? Alors, nous aurions à la tête de l’État un nouveau florentin, comme l’était Mitterrand…  

    Ecrivain 
  • BENZEMA A DÉCOUVERT POURQUOI IL NE CHANTAIT PAS LA MARSEILLAISE

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    Les supporters de l’équipe de France ont enfin l’explication du silence de Benzema durant l’hymne national. Non, il ne chantait pas. La séquence, même diffusée au ralenti, ne laissait aucun doute sur la question. La mâchoire ne bougeait pas, les lèvres étaient inactives. Certains se consolaient en imaginant qu’il était peut-être ventriloque. Qu’il parvenait à chanter dents serrées, bouche fermée. Une sorte de sportif de haut niveau doté d’une grosse aptitude pour le music-hall. Un surdoué, quoi ! Eh bien, non.

    Dans une interview accordée au magazine Vanity Fair, l’ex-« non-chantant » des Bleus dévoile enfin les vraies raisons de son mutisme. « La Marseillaise, dit-il, si vous l’écoutez bien, appelle à faire la guerre. Et j’aime pas ça. » Tant de pacifisme nous interpelle au niveau du vécu. Allez taper dans un ballon après avoir chanté des étendards sanglants et autres égorgements de fils et de compagnes… Il aurait pu, mais à condition qu’une cellule psychologique arrive immédiatement sur la pelouse pour tenter d’effacer le traumatisme causé par ces paroles épouvantables. Entendre ses collègues entonner de telles horreurs était, en soi, une épreuve déjà bien difficile. La partie la plus dure de la soirée. Le truc qui vous coupe les pattes d’entrée.

    Il y a quelques années, Benzema se justifiait au nom de la liberté individuelle. « On ne va pas me forcer à chanter », disait-il, citant également Zidane qui restait, lui aussi, muet comme une carpe durant la chanson. Autres temps, autre motif.

    Mais regardons vers l’avenir. Dans l’hypothèse d’un retour de Benzema dans l’équipe de France, une adaptation des paroles de la « Marseillaise » à son hypersensibilité pourrait-elle le voir enfin interpréter l’hymne à gorge déployée ? « L’étendard charmant est levé… Ils viennent jusque dans vos bras chatouiller vos fils et vos compagnes… » Par exemple. Plus aucune raison de rester de marbre. Quelques modifications judicieuses pourraient arrondir les angles des états d’âme du champion. Dopé par des paroles de paix et d’amour, Benzema chanterait même PENDANT le match. Impossible de l’arrêter. Quelques buts par-ci, par-là, histoire d’agrémenter la partie musicale. Quarante-deux « Marseillaise » au compteur en fin de rencontre. Épuisé, vidé, mais heureux d’avoir su allier sport et paix.

    Que nous réserve la prochaine justification de Benzema ? Laryngite chronique ? Cordes vocales en réparation ? Aucune allusion à l’Algérie dans le texte ? Manque de youyou dans la mélodie ? L’athlète doit prendre le temps de mettre au point une nouvelle explication. Que nous attendons avec impatience…

    http://www.bvoltaire.fr/benzema-a-decouvert-ne-chantait-marseillaise/

  • Eric Coquerel, le député gauchiste qui avait soutenu la profanation par des migrants de la Basilique de St Denis, entartré par des jeunes royalistes

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    L’élu d’extrême gauche a été visé par un militant de l’Action française pour avoir soutenu, en mars, l’occupation de la Basilique de Saint-Denis par des migrants.

    « Nous avons entarté Eric Coquerel, député France insoumise qui avait organisé la profanation de la basilique de Saint-Denis le mois dernier. » L'Action française a revendiqué ce vendredi sur Twitter l’entartage de l’élu d’extrême gauche de Seine-Saint-Denis, qui avait soutenu, en mars dernier, « cette occupation sans irrespect ni violence de sans-papiers » de la nécropole des rois de France.

    Source Thomas Joly cliquez ici

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • Marine Le Pen : “La France Insoumise accompagnée de ses punks à chiens occupent les universités!”

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    La présidente du Front national a battu en brèche, jeudi dans Questions d’info, l’idée que des étudiants occuperaient leurs universités. Elle y voit au contraire l’influence du mouvement de Jean-Luc Mélenchon face à la faiblesse du ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb.

    Non, les étudiants n’occupent pas les universités. La France insoumise accompagnée de ses punks à chiens traditionnels occupent les universités. Ce n’est pas exactement la même chose.

    https://fr.novopress.info/

     
  • Les fonctionnaires français sont bien informés de la réalité accablante de l'immigration

    Extrait d'un entretien de Douglas Murray, écrivain et journaliste britannique qui vient de publier "L'étrange suicide de l'Europe" qui connaît le même succès que l'ouvrage d'Eric Zemmour sur Le Suicide français, dans Le Figaro :

    Capture d’écran 2018-04-19 à 18.33.33

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Des magistrats de la Cour de cassation juges et parties ?

    Peut-on à la fois dire le droit et intervenir en tant que conférencier pour le compte de l’entreprise qu’on est en train de juger ? La question ne semble pas avoir effleuré des magistrats de la chambre sociale de la Cour de cassation. 
    L’arrêt du 28 février 2018 concernant la filiale française du groupe néerlandais Wolters Kluwer (qui édite entre autres des publications de Liaisons sociales et de Lamy) en est une illustration. Les magistrats ont rendu en l’espèce un arrêt très défavorable aux salariés, confirmant au passage un virage pro-entreprise de la chambre sociale, dont nous faisions mention dans nos colonnes il y a quelques mois.  
    Au cœur de l’affaire, un montage financier, répondant au nom de code « Cosmos », réalisé en 2007 lors de la fusion de plusieurs filiales françaises du groupe, réunies au sein de Wolters Kluwer France (WKF). 
    La nouvelle entité juridique a alors été contrainte de contracter un emprunt de 445 millions d’euros auprès de sa maison mère, la holding à Amsterdam. Jusque-là, rien d’illégal, si ce n’est que les intérêts d’emprunt, extrêmement élevés (fixés à l’époque à 7,3 %) pour une opération intragroupe, ont eu pour conséquence de littéralement siphonner la participation des salariés français pendant de nombreuses années, ce complément de revenus pouvant selon les exercices se monter jusqu’à trois mois de salaires par salarié. 
    Longue bataille judiciaire 
    Un emprunt dissimulé aux représentants du personnel, car il a été souscrit en juillet 2007, juste après la restructuration, au moment où la nouvelle société WKF n’avait pas de comité d’entreprise (il sera reconstitué deux mois plus tard). L’opération Cosmos a également entraîné un gain fiscal pour la maison mère. La cession des titres Lamy et Groupe Liaisons (bénéficiaires à l’époque) a permis la distribution de dividendes à hauteur de 555 millions d’euros perçus en 2008 par la maison mère WKI NV. Une aubaine. Le taux d’impôt sur les sociétés de 15 % aux Pays-Bas étant plus favorable qu’en France (33 % en 2007).  
    Les syndicats de WKF (Ugict-CGT, SNJ, CFDT et la CNT), sont montés au créneau. A l’issue d’une longue bataille judiciaire (une enquête pénale ayant même été menée pour entrave au fonctionnement du comité d’entreprise), la cour d’appel de Versailles leur a donné raison le 2 février 2016. Au vu du contenu du dossier, dans un climat plutôt marqué par la lutte contre l’optimisation fiscale agressive et alors que les questions d’intéressement et de participation reviennent dans le débat à la faveur de la future loi Pacte sur l’entreprise, les salariés et leurs syndicats espéraient une confirmation de la décision par la Cour de cassation. 
    C’est tout le contraire qui s’est produit. Les juges ont estimé que les salariés auraient dû contester le calcul de la réserve de la participation alors certifié par un commissaire aux comptes. Faute de l’avoir fait, les syndicats ont subi un sérieux revers – « quand bien même l’action des syndicats était fondée sur la fraude et l’abus de droit invoqués à l’encontre des actes de la gestion de la société », justifient les juges. 
    La fraude corrompt tout 
    Une motivation qui a heurté les salariés de WKF et leurs conseils et surpris également nombre de juristes spécialisés dans le droit du travail. Car jusqu’à présent, la fraude était systématiquement condamnée. « En d’autres termes, cet arrêt laisse entendre que même si un montage financier est frauduleux, en l’occurrence pour priver des salariés de leur participation, il peut quand même prospérer. De mémoire de juriste, je n’ai jamais vu ça », souligne un professeur de droit. 
    « Cet arrêt laisse entendre que même si un montage financier est frauduleux, en l’occurrence pour priver des salariés de leur participation, il peut quand même prospérer » Twitter 
    « Cela peut vouloir dire que la fraude ne fait plus exception à toutes les règles, explique de son côté le professeur de droit Gilles Auzero, qui a commenté l’arrêt dans les Cahiers Sociaux. Dans la jurisprudence prévaut l’adage « fraus omnia corrompit » c’est-à-dire la fraude corrompt tout. Alors bien sûr, on pourrait dire que ce n’est qu’un adage et que les juges ont le droit de s’en affranchir, mais, juridiquement, les motivations de l’arrêt demeurent discutables. Les salariés ne pourraient donc plus contester parce qu’il y a une attestation du commissaire aux comptes ? Mais ce n’est pas l’attestation elle-même qui est en cause. Un commissaire peut légitimement dire que le bénéfice net est égal à zéro et qu’il n’y aura donc pas de participation. Ce qui compte, c’est ce qui s’est passé en amont et par quel montage cette participation est devenue nulle. » 
    Cette « cassation sans renvoi », qui dans le langage des juristes signifie que les syndicats n’ont aucune possibilité de recours, pourrait n’être qu’un coup dur porté aux salariés de WKF et plus largement aux opposants des pratiques d’optimisation fiscale agressive. Mais beaucoup de salariés n’acceptent pas que les magistrats qui ont rendu l’arrêt aient une connaissance approfondie de leur entreprise. 
    Des magistrats dans les colloques de WKF 
    Les juges, à commencer par le président de la chambre sociale, Jean-Yves Frouin (qui termine son mandat dans les prochains mois), le doyen Jean-Guy Huglo et la conseillère Laurence Pécaut-Rivolier, qui ont statué sur cette affaire au sein d’une formation composée de dix magistrats, connaissent bien Wolters Kluwer France. Ils y interviennent régulièrement dans le cadre de conférences et de colloques payants organisés par le groupe pour un public essentiellement composé de juristes et de DRH. 
    Cette activité formation est au cœur des métiers de WKF. Conseillère à la chambre sociale, Laurence Pécaut-Rivolier s’exprime dans les colloques sur le nouveau comité social et économique (CSE) issu des ordonnances Macron et qui a remplacé le comité d’entreprise. Le 7 mars 2018, elle participait ainsi à une journée de conférences, « Tout ce qu’il faut savoir sur le CSE » organisée par Wolters Kluwer. Et c’est encore Laurence Pécaut-Rivolier qui sera amenée à juger les affaires qui remonteront à la Cour de cassation dans une formation spécialisée au sein de la chambre sociale sur le CSE.

  • Décomposition…recomposition?

    caspar-david-friedrich.jpgNous vivons décidément une drôle d’époque qui voit notre pays officiellement engagé dans la lutte contre le terrorisme,  bombarder la Syrie dont le gouvernement et les courageux habitants sont en première ligne dans la lutte contre la barbarie des milices djihadistes.  France dont la voix (voie) singulière ne cesse de s’étioler dans le monde et dont l’actuel président  a  décidé  de retirer la Légion d’honneur au chef d’Etat de  la République arabe syrienne. Mais celle-ci  a pris les devants. L’Afp relatait hier  la décision prise par Bachar el-Assad  de rendre la Légion d’honneur dont il avait été décoré en 2001 par Jacques Chirac  afin de dénoncer  « la participation de la France à l’agression tripartite aux côtés des Etats-Unis et du Royaume-Uni contre la Syrie le 14 avril.  » « Il n’est point d’honneur pour le président Assad de porter une décoration attribuée par un régime esclave (…) des Etats-Unis qui soutient les terroristes » indique un communiqué.  Les Français  honteux et consternés par les agissements d’Emmanuel Macron contre la Syrie ont été aussi nombreux à réagir aux vœux de la la famille d’Arnaud Beltrame, ce colonel de gendarmerie égorgé par Radouane Lakdim à Trèbes après s’être substitué à une otage.

    Les proches du défunt colonel Beltrame entendent  interdire  que le nom de ce militaire courageux soit donné à des rues… dans les municipalités FN.  Comment qualifier  ce tri opéré entre  d’un côté  les partis du  Système qui sont autorisés à honorer la mémoire du défunt colonel et les électeurs nationaux  qui,  eux,  sont  rejetés de facto dans les ténèbres extérieures, implicitement réduits au rang de sous-citoyens indignes de toute communion mémorielleUn  curieux ostracisme humaniste (?) qui contraste assez violemment avec l’émotion du pays tout entier, avec l’hommage national, en  présence des responsables des principales  formations politiques,  qui a été rendu à cet officier aux Invalides.

    Tout autre commentaire serait superflu, mais rappelons que l’Etat islamique a désigné nommément, via ses canaux de propagande, les dirigeants  du FN comme des cibles prioritaires.  Un attentat contre la réunion publique de Marine  pendant  l’entre deux-tours de la présidentielle à Marseille avait été d’ailleurs déjoué in extremis. Et faut-il préciser encore une fois  la lucidité qui était déjà il y a trente ans celle de l’opposition nationale sur les questions de l’islamo-terrorisme, de l’échec de l’assimilation sur fond d’immigration massive  à une époque ou elle était accusée (elle l’est encore largement )  de propager de  mauvais fantasmes, de colporter la peur?  Depuis l’antiquité nous savons le sort qui est réservé aux porteurs de mauvaises nouvelles, mais ce n’est certainement pas en se voilant la face que les Français pourront s’abstraire des choix vitaux qui se posent à eux et  éviteront les grands périls qui guettent notre nation. 

    Périls et choix vitaux dont LREM n’a pas la même définition que le FN, chacun le sait, et c’est d’ailleurs pour parler  d’avenir  que le parti présidentiel, sous l’impulsion de son délégué général Christophe Castaner et  des communicants  de l’Elysée, a entamé  après l’attentat de Trèbes  une  « Grande Marche pour l’Europe.  »  Il s’agissait de  mobiliser les troupes LREM  et les Français  dans la cadre des élections européennes de l’année prochaine.  M. Castaner explique qu’il est impératif de mettre en place  « une force française de transformation pour l’Europe, de Daniel Cohn-Bendit à Alain Juppé » (un casting qui devrait faire  rêver les Français ?!?),  de   «parler d’Europe, d’ambition européenne pour réhabiliter partout en France la question européenne. »   Une tournée  qui  à peine commencée  s’annonce   d’ores et déjà comme  un échec cuisant en ce qu’elle n’est jamais parvenue à susciter l’intérêt. Les réunions  (squelettiques)  n’ont  pas permis  de (re)mobiliser les 400 000 adhérents (sic) revendiqués par le parti macroniste. Les marcheurs  se plaignent  à hauts cris dans les médias locaux et régionaux  de l‘autoritarisme, de la verticalité des prises de décision  au sein de leur parti. Et ils  traînent  des pieds  pour aller parler aux  Français comme il leur a été demandé de le faire.  L’objectif  fixé par la direction de LREM  de frapper à 100 000 portes et de faire remplir 25 000 questionnaires  est déjà un objet de rigolade  en interne.

    D’autant que les marcheurs,  peu habitués à l’adversité, n’ ont  pas le cuir très épais et la plupart d’entre eux sont paralysés par la peur de se faire «engueuler » par nos compatriotes déçus voire remontés contre la politique gouvernementale. Emmanuel  Macron a pu en juger mercredi  lors de sa promenade  dans les rues de  Saint-Dié-des-Vosges, où il a été apostrophé par des Français mécontents.  La veille au soir, la  première « consultation citoyenne sur l’Europe » qu’il présidait à Epinal à grand renfort de publicité a péniblement  réuni entre 450 et  600 personnes  de l’aveu même  des organisateurs…

    Un monde réel très éloigné du Parlement européen de Strasbourg devant lequel  le chef de l’Etat a présenté mardi   ses ambitions  de refondation  européenne, d’une « souveraineté européenne réinventée »  – dont personne ne veut en Europe –  accumulant les éléments de langage qui résonnent agréablement aux oreilles progressistes. L’ancien ministre de François Hollande s’est félicité que les  pays membres de  l’UE  aient accepté le principe de la tenue de  « consultations citoyennes  sur l’Europe » jusqu’à l’automne dont LREM, nous venons de le voir,  a essayé  d’être l’initiateur avec l’insuccès que l’on constate. Il a aussi mis en garde sans grande originalité sur  « la démocratie autoritaire » qui  sévirait dans certains pays européens,  sur les dangers de  « la fascination illibérale. » « Une forme de guerre civile réapparaît » a-t-il affirmé,  ce qui nécessiterait  « un projet nouveau et non le retour aux déchirements des nationalismes ». Il faut « entendre la colère des peuples » a t-il concédé et pour la calmer (?) ,   « la France est prête à augmenter sa contribution au budget européen » et à appuyer la mise en place d’« un programme européen qui soutienne directement financièrement les collectivités locales qui accueillent et intègrent les réfugiés  (immigrés clandestins). » Un discours  auquel assistait Bruno Gollnisch et qu’il a commenté dans son tout récent entretien vidéo depuis Strasbourg.

    Pour autant, il s’agit aussi de noter que comparativement à ses prédécesseurs,  Emmanuel Macron ne plonge pas pour l’instant dans des abîmes d’impopularité comme ce fut le cas de  MM. Sarkozy et (surtout)  Hollande moins d’un an après leur élection. Il ne se  trouve pas non plus une majorité de Français pour soutenir sa politique. Selon la dernière enquête mensuelle BVA- La Tribune-Orange-RTL54% des personnes interrogées disent avoir une opinion défavorable de l’ancien banquier adoubé par Jacques Attali.  

    Selon le sondage Ifop-Fiducial pour Paris Match, Sud Radio et CNews publié cette semaine, et réalisé après les entretiens de M. Macron  face à M. Pernaut  et  MM Bourdin et Plenel , là aussi le président de la République  ne peut compter que sur le soutien de 42 % des sondés (dont 4 électeurs LR sur 10 et plus d’un électeur PS sur trois).  Certes, au regard de l’image désastreuse qui était celle de M. Hollande, et  au moins par contraste,   il est  crédité d’avoir de l’autorité (73%),  de savoir où il va  (67%), de  tenir ses engagements, d’avoir une vision cohérente (58%), d’être compétent ( 57%). Toutes choses qui n’empêchent  pas 63% des  Français interrogés d’estimer   que la politique menée depuis onze mois est  injuste.

    Autre enseignement et pas des moindres de cette enquête, devant le champ de ruines que sont aujourd’hui les deux principales formations de droite et de gauche  qui se sont succédées  au pouvoir  pendant cinquante ans, Emmanuel Macron apparaît incontournable pour  beaucoup de Français. Ainsi si  le premier tour de la  présidentielle se déroulait dimanche, l’enquête Ifop-Fiducial  indique que M. Macron il obtiendrait 33% des voix (il avait recueilli 24 % le 24 avril dernier) mais Marine Le Pen reste bien l’opposante principale.  La présidente du  FN progresserait et  récolterait 23%  des voix, creusant fortement l’écart avec Jean-Luc Mélenchon ((16,5%)  et François Fillon ( 12%) –  ils avaient obtenu  respectivement 21,3%, 19,58% et 20,01%  des suffrages en avril.

    La   candidature de Laurent Wauquiez  a été également testée dans ce sondage:  il ressort que dans ce cas de figure M. Macron  obtiendrait  36%… et le patron de LR   8% !  Un autre signe de l’inévitable recomposition politique qui s’annonce, notamment au sein d’une  droite  écartelée et déboussolée. Et de  la  confirmation dans cette optique  du rôle de pôle  central de rassemblement national face au mondialisme, de navire-amiral que jouera demain le FN.   

    https://gollnisch.com/2018/04/20/decomposition-recomposition/