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France et politique française - Page 2785

  • René Gillouin, infatigable intellectuel de droite

    RENÉ Gillouin est l'un des esprits les plus indépendants de la droite nationale française. Ce protestant embrassa la cause nationaliste en un temps où ses coreligionnaires soutenaient tous la République. Séduit par Maurras, il s'opposa souvent à lui. Conseiller de Pétain, il s'en éloigna, sans pour autant virer de bord. Jusqu'au terme de sa longue vie, il défendit ses idées, sans toujours être compris.

    Un fort en thème indépendant

    René Gillouin naît le 11 mars 1881 à Aouste-sur-Sye, dans la Drôme, où son père était pasteur. Après ses études secondaires à Tournon, puis Lyon, il intègre la khâgne du lycée Henri IV à Paris, en 1900, puis l'Ecole normale supérieure en 1902. Il découvre alors le bergsonisme, qui le marquera profondément, ce qui constitue déjà une singularité pour un nationaliste. Cette philosophie n'était en effet guère prisée de la mouvance nationaliste ou catholique, en raison de son caractère évolutionniste, et de la judaïté de son auteur. De ce point de vue, Gillouin s'apparente à Jacques Chevalier, grand philosophe catholique traditionaliste, lui aussi influencé par Bergson. Dès 1910, il publie un livre, Henri Bergson. Choix de textes avec étude du système philosophique.

    Rue d'Ulm, René Gillouin ne tarde pas à manifester son indépendance. Trop. Au lieu de bûcher ferme en vue de la préparation de l'agrégation, il va se perdre dans la bohème littéraire. Il fréquente le café Vachette, groupé autour de Moréas, la Taverne du Panthéon, et participe au lancement d'une revue littéraire, Le Panthéon, aux côtés d'Apollinaire, Giraudoux, Jules Romains, Duhamel et Henri Massis. Il en-lame une correspondance avec Barrés, qu'il admire.

    Ses études s'en ressentent, et il se voit recalé aux épreuves de l'agrégation de philosophie en 1905. Sa déception est amoindrie par son peu d'attrait pour l'enseignement. Il aspire à une indépendance intellectuelle et une liberté de choix de ses centres d'intérêt incompatibles avec l'Université.

    Contempteur de la décadence

    Alors, il entre, après concours, au secrétariat du conseil municipal de Paris (1905), et gravit les échelons jusqu'à devenir directeur de cabinet du président du conseil municipal, avant de démissionner (1931), non sans avoir obtenu la légion d'honneur au passage (1924).

    Gillouin profite de ce quart de siècle passé au conseil municipal pour fréquenter les salons mondains, nouer des relations, si bn que, lorsqu'il quitte l'administration, il entre, grâce à ses appuis, dans de nombreuses revues comme collaborateur rémunéré La Revue de Paris, L'Europe nouvelle, la Revue hebdomadaire, Le Mercure de France, Nouvelles littéraires, artistiques et scientifiques, Foi et Vie (périodique protestant) , il travaille même pour une revue Helvétique, La Semaine littéraire. Outre ses articles, il publie divers essais Idées et figures d'aujourd'hui (1919), Questions politiques et religieuses (1925), Esquisses littéraires et morales (1926), Le destin de l'Occident (1929). D'ailleurs, ses livres sont des recueils de ses articles.

    René Giliouin, comme beaucoup d'autres, se montre préoccupé par le séisme moral et intellectuel consécutif à la Grande Guerre. Il voit s'effondrer les valeurs fondatrices de notre nation, et s'imposer une société de masse matérialiste dont l'américanisme et l'engouement pour les cultures primitives africaines lui semblent des symptômes d'une civilisation qui ne croit plus en elle. Une telle société se condamne soit à l'avachissement et à la décomposition, soit à ces exutoires pervers que sont le bolchevisme ou le fascisme, cette fausse restauration de la grandeur qui prétend combiner réaction et révolution. Gillouin appelle de ses vœux un humanisme nouveau enraciné dans la tradition nationale.

    En cela, il s'apparenterait à des penseurs aussi divers que Denis de Rougemont, Alexandre Marc, Arnaud Dandieu, Emmanuel Mounier, Robert Aron, Gabriel Marcel, Jacques Maritain, tous en opposition au « désordre établi » et défiants envers les totalitarismes.

    Mais, à la différence d'eux tous, il est nationaliste et non européen, et il étaie son projet politique sur une conception chrétienne traditionnelle de l'homme et de la société, et l'idée d'un pouvoir politique fort et non démocratique. À cet égard, il se montre résolument anti-moderne comme le Jacques Maritain des débuts qui publie précisément un livre portant cet adjectif pour titre (Anti-moderne) en 1922.

    Maurrassien à certain égards, anti-maurassien à d’autres

    Ses idées sont proches de celles de L'Action française. Comme elle, il est nationaliste, antirépublicain, abomine la Révolution française et sa Déclaration de droits de l'Homme et du Citoyen, et il incline vers l'idéal d'une restauration monarchique. Comme elle encore, il voit dans le christianisme l'âme même de la France. Comme elle enfin, il vilipende toutes les manifestations modernes de la vie culturelle. S'il aime assez Proust, en revanche, il critique Gide, voue aux gémonies le cubisme, Picasso et le surréalisme, exècre les peintres étrangers de l’École de Paris (les Soutine, Chagall, Foujita, Toyen, Picasso encore), les qualifiant de « métèques accourus de leur Lituanie, de leur Podolie, de leur Tchécoslovaquie natale, et qui, une fois chez nous, ont réussi en un tournemain, par la grâce de la trinité réclame, combine et galette, aidés parfois de divinités plus sombres encore; à décrocher la notoriété, la Légion d'Honneur et les commandes officielles »(1). Comme Maurras et Lasseire, il est inconditionnellement classique en littérature et en art. Il rencontre Maurras, Pujo, Schwerer et devient un habitué des colloques, conférences et banquets de l’Institut d’Action française et du Cercle Fustel de Coulanges. Néanmoins, il s'oppose en bien des points, à L'Action française et à son chef de file.

    Tout d'abord, au plan religieux. Protestant, Gillouin n'admet pas l'exclusive maurrassienne contre ses coreligionnaires. D'ailleurs, plus qu'une injustice, il la considère comme une faute historique. Contrairement au maître à penser de L'Action française, il ne considère pas sa religion comme un ferment de décomposition et ne la croit pas intrinsèquement individualiste et démocratique, même si elle repose sur la liberté de conscience. Il rappelle l'opposition déterminée de Luther aux déviations révolutionnaires du protestantisme (celle de Thomas Munzer en particulier), et affirme que la Genève de Calvin n'était pas une démocratie, au sens contemporain du terme, ni même au sens clisthénien. Selon lui, la propension protestante à solliciter la délibération et le vote de la communauté, dans un esprit relativement égalitaire, était compatible avec la monarchie d'Ancien Régime et ne constituait pas un danger pour elle. Il en donne pour preuve la monarchie britannique, et surtout l'Empire allemand, ce dernier ayant refusé la démocratie et les principes des Lumières et de la Révolution française. À ses yeux, la Révocation de l’Édit de Nantes par Louis XIV fut « une insigne folie » qui jeta les protestants dans une opposition à la monarchie d'Ancien Régime et les détermina, à partir de Rousseau, à une orientation républicaine et démocratique, concrétisée par leur soutien inconditionnel à la IIIe République. Il oppose le calvinisme, « forme virile, rationnelle, authentiquement spirituelle », du protestantisme, au rousseauisme, qui en est « la forme féminisée, purement affective, corrompue et corruptrice »(2)
    Une telle vision de sa confession aurait pu inciter Gillouin à adhérer à l’Association Sully qui groupait les protestants proches de L'Action française. Il n'en fut rien.

    En effet, si Gillouin n'admettait pas l'antiprotestantisme systématique de Maurras, il ne supportait pas davantage son antisémitisme. Certes, il reconnaissait la difficulté de l'assimilation des Juifs à la nation française. Mais il la croyait possible, estimait que des Juifs pouvaient parfaitement la réaliser, et il voyait en Bergson, son maître en philosophie, un modèle à cet égard. En fait, il jugeait absurde la théorie des quatre Etats confédérés pour perdre la France (protestants, Juifs, francs-maçons, étrangers).

    Et d'ailleurs, ce Maurras qui se trompe au sujet du protestantisme, lui semble professer un catholicisme en contradiction avec le dogme romain et les Écritures elles-mêmes. Comme de nombreux catholiques de l'époque, il voit en Maurras, « un catholique athée », qui entend restaurer toutes choses non pas « dans le Christ », selon le vœu de Pie X, mais « sans le Christ »(3). Certes, il défend Maurras contre les attaques de la Curie, de l'épiscopat, et des intellectuels catholiques républicains ou progressistes, et réprouve la condamnation de L'Action française par le Vatican en 1926, car l'orientation selon lui libérale et démocrate-chrétienne de l'Eglise et de ses représentants lui paraît tout aussi condamnable. En 1936, il protestera contre son emprisonnement, et l’année suivante, déclarera que « sa pensée honore la France ». Mais il se démarque du rationalisme paganisant de Maurras. Octogénaire, il confessera n'avoir été « pas maurrassien orthodoxe, et même, à certains égards, pas maurrassien du tout »(4). De Maurras, il accepte l'orientation antidémocratique, nationaliste et monarchiste, et récuse le politique d'abord, « le mathématisme, qui inspirait la preuve par neuf de la monarchie », « l'idolâtrie de la déesse France », et « réduction de l'individu à une abstraction »(5) Il reproche au maître L'Action-française, une vue fausse de la pensée allemande. Dès 1920, il affirme « que là où il est bon, il est excellent, mais que là où il est mauvais, il est exécrable ».

    Militant de droite

    Sa notoriété lui permet d'intégrer le jury du prix littéraire de la ville de Paris(6), et d'être sollicité par la droite aux élections. Il est ainsi élu au Conseil municipal de Paris en 1931, et en devient un des vice-présidents en 1937 En revanche, il échoue aux législatives de 1932. Aux côtés de L'Action française, des Jeunesses patriotes et de Solidarité française, il prend position contre le Front populaire. Il entretient aussi des liens solides avec la Fédération républicaine de Louis Marin, dont il dirige le groupe au conseil municipal ! de Paris à partir de 1935. En 1939, Giraudoux le prend comme directeur de cabinet de son Commissariat général à l’information.

    Un des plus proches conseillers du Maréchal

    Durant l'été 1940, Gillouin a la douleur de perdre son fils, tué au combat. Il se rallie d'emblée au maréchal Pétain. Ses relations, notamment Raphaël Alibert, Garde des Sceaux, lui permettent d'intégrer le cercle des conseillers du Maréchal. À la demande d’Alibert, il rédige un rapport sur la réforme du système éducatif, qui reprend et développe les idées formulées quelques années plus tôt par Pétain. Ce dernier en est enchanté au point qu'il affirme voir entre lui et Gillouin, « une harmonie préétablie ». Gillouin, lui, parle plus simplement de « coup de foudre ». À la mi-août 1940, il est nommé secrétaire général du secrétariat d’État à l'Instruction publique.

    L’éloignement

    Mais son étoile pâlit vite. En effet, à la mi-septembre, malgré l'estime qu'il lui porte, Pétain le remplace par son filleul, Jacques Chevalier. De plus, Gillouin se montre ouvertement hostile au Statut des Juifs du 3 octobre 1940. Il y voit une erreur comparable à celle de l’Édit de Nantes, de par la flétrissure dont il affecte l’État français. Dans deux lettres au Maréchal, des 23 et 29 août 1941, il juge cette mesure encore plus répressive que l'Edit de Nantes, puisque ce dernier laissait aux protestants les échappatoires de la conversion ou de l'exil, ce qui est refusé aux Juifs de 1940. « Je dis, Monsieur le Maréchal, en pesant mes mots, que la France se déshonore par la législation juive », déclare-t-il dans ces lettres, et d'ajouter qu'elle en sortira discréditée et abaissée dans le monde.

    Néanmoins, Gillouin reste un fervent partisan de Pétain. Il embrasse avec la plus grande ferveur la Révolution nationale, avec le rejet des principes et institutions républicains, démocratiques et égalitaires et l'établissement d'un nouveau régime étayé sur des valeurs spirituelles chrétiennes et le retour à un ancrage naturel de la nation et des personnes dans la terre, la famille et les corps de métiers. Il approuve l'épuration de l'administration et de l'enseignement, la suppression des écoles normales d'instituteurs, la législation anti-maçonnique. Il dénonce, comme auparavant, les écrivains délétères, en particulier Gide et Cocteau. Selon lui, l’État Français doit être à la fois « absolu et limité » ; absolu car non démocratique, mais limité car reconnaissant pour limite les valeurs spirituelles fondatrices de la civilisation chrétienne, et qui imposent la reconnaissance de l'égalité fondamentale de tous les hommes (y compris les Juifs) devant Dieu. Aussi refuse-t-il l'imitation des totalitarismes fasciste et nazi, qu'il qualifie de "caporalistes »(7) En cela, il s'oppose aux partis collaborationnistes de Paris. Ces derniers lui font payer cette opposition par un empêchement (avec l'appui de Pucheu et des Allemands) d'exercer ses fonctions de conseiller municipal de Paris.

    René Gillouin est de plus en plus isolé. Il s'éloigne toujours plus de Pétain, dont il avait été l'un des plus intimes conseillers, aux côtés de Henry Moysset et Lucien Romier.

    Hostile au nazisme, il refuse la politique de collaboration totale de Darlan puis de Laval. En 1942, il quitte Vichy et décide de vivre dans sa maison de Vaison-la-Romaine, dans le Vaucluse. En 1944, redoutant l'épuration, il s'installe en Suisse. Il ne fera cependant l'objet d'aucune poursuite. A Genève, il publie coup sur coup Problèmes français problèmes humains (1944) où il réaffirme son adhésion à la Révolution nationale de 1940, puis Aristarchie : ou recherche d'un gouvernement (1946), où il critique la constitution en gestation de la IVè République(8). Collaborant à divers périodiques suisses, il fréquente la Société du Mont Pèlerin, d'inspiration antisocialiste et libérale, ainsi que des auteurs tels que Ellul. En 1945, il envoie une lettre destinée à défendre Pétain, à la Haute Cour de Justice.

    Une vieillesse très active

    Revenu en France, il travaillera pour Paroles françaises, le Courrier français, les Écrits de Paris, La Nation française et la Revue des Deux Mondes. Il s'efforce de ranimer la droite intellectuelle. Avec l'aide du général Weygand, du banquier Pose, de Georges Laederich et de Louis Salleron, il fonde un Centre d’Études politiques et civiques (CEPEC) (1954-1970). Il a également ses entrées à l'Académie française et à l'Académie des Sciences morales et politiques. Il prend parti pour l'Algérie française.

    On le voit, il est loin d'être inactif (9) En 1967, il intente, avec succès, un procès à L'Express pour un article offensant de J-F Revel. Et il est encore plein d'allant lorsqu'il s'éteint le 2 avril 1971, à quatre-vingt-dix ans.

    Un homme oublié, que la droite d'idées gagnerait beaucoup à redécouvrir.

    Paul-André Delorme Rivarol du 27 avril 2017

    1 - Sa hargne s'explique en partie par l'échec de son épouse, la peintre Laure Stella Bruni (1890-1975), restée très confidentielle..

    2 - La renaissance religieuse, Alcan, 1928, p. 76

    3 - « Maurras, Barrès, Lemaître, apologètes », dans la Mercure de France, novembre 1916.

    4 - « Souvenirs sur Charles Maurras », dans Cahiers Charles Maurras, 1963.

    5 - Idem.

    6 - Où il siège aux côtés de Valéry, Mauriac, Madelin, Bonnard, Thérive, Giraudoux, Chack.

    7 - Dès 1939, il a exprimé son hostilité au nazisme dans un livre, Hitler peint par lui-même.

    8 - Il prévoit fort lucidement que la IVè République n'excédera pas dix ans d'existence. En revanche, il erre quelque peu en affirmant qu'elle laissera la France plus bas qu'elle ne l'a été. En effet, la France de 1958 se portait tout de même mieux que celle de 1946.

    9 - Il tente même de se présenter aux législatives de juin 1951, dans la Seine, aux côtés de Jacques Isorni.

  • La nomination de Gérard Collomb à l’Intérieur réjouit les islamistes

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    Pour poursuivre avec la complaisance du nouveau gouvernement à l'égard des islamistes, Joachim Véliocas montre pourquoi la nomination de Gérard Collomb à l’Intérieur a de quoi réjouir les islamistes :

    "D’une part, il s’est prononcé contre la loi interdisant les niqab et burka dans les rues françaises. D’autre part, il soutient le nouvel Institut français de civilisation musulmane (IFCM) en ayant fait voter une subvention d’un million d’euros par la ville, et un autre million par la métropole qu’il dirige aussi. L’Arabie saoudite et l’Algérie ont complété le financement. L’IFCM a pour objet de diffuser la culture musulmane et de donner des cours d’arabe dans les classes qu’il héberge. L’institut est toujours en chantier mais a déjà commencé son activité.

    Collomb, le jour du vote de la subvention, se justifiait en mettant en avant la dimension identitaire du projet : « Il faut redonner une fierté aux jeunes sans identité, leur dignité originelle. » Ces jeunes seraient-ils à ce point incapables d’être fiers d’être français qu’ils doivent être maintenus ad vitam aeternam dans une identité arabo-musulmane ?

    Le président de l’IFCM est Kamel Kabtane, recteur de la Grande Mosquée de Lyon, qui invite dans ses séminaires des Frères musulmans bien connus comme Youssef Ibram et Omar Abd Al Kafi (séminaire de juin 2014, sous la double égide IFCM et GML), ou encore Zakaria Seddiki de l’UOIF. Le sulfureux imam Abdelkader Bouziane, expulsé en Algérie pour ses propos sur la lapidation, donnait des conférences dans la mosquée de Kabtane, nous signale le chercheur Samir Amghar dans son ouvrage Le salafisme aujourd’hui (Michalon, 2011). L’IFCM a déjà invité dans un colloque de mai 2016 Tareq Oubrou, Frère musulman revendiqué, ou Mohamed Bajrafil, qui indique dans la biographie de son site officiel avoir appris l’islam auprès de Safwat Hejazi, idéologue des Frères, fervent supporter des terroristes du Hamas, interdit de séjour en Angleterre et en France, notamment pour conseiller de « dévorer les juifs avec les dents ».

    Sur l’affiche du colloque de l’IFCM, on remarque que le site musulman Saphirnews est « partenaire », le seul d’ailleurs. Inquiétant, car Saphirnews relaie les initiatives de l’école d’imams de l’UOIF, l’IESH et du Conseil de la fatwa d’Al Qaradawi (CEFR). Ce site très influent est capable de chroniquer des ouvrages communautaristes, comme celui intitulé La France des islams, ils sont fous ces musulmans, de Farid Abdelkrim (UOIF à l’époque), dont la quatrième de couverture débute ainsi : « Nous sommes en 2005 après Jésus-Christ. Toute la Gaule est occupée par les gaulois… Toute ? Non ! Des villages peuplés d’irréductibles musulmans résistent encore et toujours à l’intégration. Et la vie n’est pas facile pour les garnisons de républicains laïcs gaulois des camps retranchés de Marseillorum, Strasbourgum, Villeurbannum, St Denisum et Roubaixum » (Saphirnews, 25 mars 2005).

    Un partenariat de l’IFCM qui annonce des lendemains apaisés !

    Gérard Collomb tolère dans sa ville depuis des années des mosquées salafistes et fréristes. La mosquée El Feth de Gerland, bien qu’affiliée à l’UOIF, négocie avec la mairie du 7earrondissement l’acquisition d’un terrain pour s’agrandir. En mars 2016, le cheikh Muhammad Jebril, pourtant interdit d’officier en Égypte pour son appartenance aux Frères musulmans, est venu à la mosquée El Feth ainsi qu’au centre Shatibi Tawhid (8, rue Notre-Dame), lieu où s’enseigne la jurisprudence islamique avec les livres des Frères musulmans en référence. Autre mosquée salafiste, la mosquée Al Hadith (2, passage Comtois), qui est toujours ouverte. La mosquée Mossaab Ibn OmaÏr (15, rue Sébastien-Gryphe) qui professe le wahhabisme ? Toujours ouverte."

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Le vrai problème de la France du Président Macron

    Bernard Plouvier

    Ce ne sont certainement pas les questions agitées sur les blogs du Net depuis quelques jours : soit le caractère minoritaire du vote ayant désigné le nouveau Président ni même sa soumission à la finance cosmopolite qui posent problème. L’essentiel est ailleurs.

    Certes, les résultats définitifs, disponibles au ministère de l’Intérieur, démontrent que l’élu représente moins de 50 % des Français. Globalement et en arrondissant les chiffres, sur 47,6 millions d’inscrits, 16,4 millions (soit 36%) se sont abstenus (12,1 millions) ou ont voté blanc (4,3 millions) le 8 mai. M. Macron l’emporte avec 20,6 millions de suffrages exprimés contre 10,6 millions à Madame Le Pen… il est évident que 27 millions d’électeurs n’ont pas voulu d’Emmanuel Macron, mais 37 millions ne voulaient pas de Marine Le Pen.

    Les Français ont choisi l’ultra-libéralisme (variante : le capitalisme échevelé, pur et dur) plutôt que le populisme. Il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour les opposants à l’économie globale et au capitalisme de spéculation. Il leur faut mieux expliquer, à l’opinion publique française, les buts, les avantages et les inconvénients des deux systèmes, en rappelant inlassablement l’ignominie du troisième : le marxisme, absurde au plan économique et totalitaire dans son essence.

    À l’exception de la Russie et de la Chine – deux pays vastes comme un continent et très riches en matières premières autant qu’en autochtones -, la planète vit sous le régime de la mondialisation de la propagande, tandis que sa pseudo-vie politique est entièrement guidée par les groupes d’intérêts économiques. Monsieur Macron n’est que le énième avatar du système, qui a envahi la planète depuis les années 1980-1995 (en 1981, pour la France).  

    Rien de nouveau donc et la victoire du jeune ex-banquier, ex-ministre de l’Économie, n’est que le juste retour sur investissement des puissances d’argent. Un homme jeune et séduisant, qui a l’apparence d’un homme d’action et d’idées, fut propulsé par l’ensemble des media : six mois et quelques centaines de millions d’euros ont suffi pour conquérir la majorité efficace de l’électorat.

    Les absents ont toujours tort. C’est vrai pour les élections, comme pour tout le reste. Ceux qui ne voulaient pas du candidat du grand capital cosmopolite et volatile devaient voter pour la populiste… hélas, celle-ci hésitait à montrer les dents sur le seul problème, sur l’unique danger.

    Car la véritable question n’est pas celle de la domination de la finance. En France, elle est assurée depuis 1830, à l’exception des deux périodes bien connues : la Grande Guerre et l’État français dit de Vichy… et l’on comprend la haine des hommes, femmes et gens bizarres des media, dirigée contre les chefs de ces deux périodes, durant lesquelles les ancêtres de leurs patrons durent obéir, se planquer ou fuir.  

    Le vrai problème est celui de l’immigration-invasion de la France par les Africains, les Proches- et Moyen-Orientaux et la prolifération de leurs rejetons sur le sol national. Le seul péril, ce ne sont pas les Rothschild, Lazard et autres Goldmann-Sachs : les Français subissent leur œuvre destructive depuis 1830 et ont vécu fort bien malgré ces requins.

    Le véritable danger, c’est l’implantation d’une république islamique en France, à l’occasion d’un changement de population dominante. Si Emmanuel Macron est devenu Président de notre Ripoublique avec l’accord de 43% des électeurs, qu’en sera-t-il lorsque la majorité active sera composée d’extra-Européens ou de produits de métissage ?

    Plutôt que de lamenter la toute-puissance des multinationales, qui est une évidence depuis 1945 pour le monde occidental et, pour l’ensemble de la planète à l’exception des Russes et des Chinois, depuis le début de l’ère nouvelle, il est indispensable d’en revenir au dogme : un continent = une race.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2017/05/19/le-vrai-probleme-de-la-france-du-president-macron-5945580.html

  • Le FN est-il réformable ? (2/3)

    Voici le deuxième volet d’une étude en 3 volets, rédigée par Philippe Christèle, qui analyse le bilan de la séquence présidentielle et de la performance de la candidate du FN, et pose clairement les points de débat autour de l’annonce de « transformation » du parti annoncée par Marine Le Pen dès le soir de sa défaite.

    L’intérêt du texte est à la fois qu’il dépasse l’analyse purement politique et stratégique pour ajouter un regard technique et managérial ; mais aussi qu’il propose un fil rouge pour la grande recomposition promise.
    Nous le proposons en 3 parties :

    -La nouvelle donne idéologique, l’état des lieux des forces en présence et un bilan de la stratégie présidentielle ;
    -Une méthode pour la remise en cause ; analyse de la capacité du FN à se transformer ;
    -Une analyse de la capacité du FN à se transformer (suite) et des scénarios possibles pour l’avenir.

    Les lecteurs qui le souhaiteront pourront lire l’intégralité de l’article en PDF ICI
    Polémia


    Deuxième partie : Une méthode pour la remise en cause ; analyse de la capacité du FN à se transformer

    4- Les règles d’or de la stratégie : une méthode pour la remise cause annoncée

    La stratégie de conquête d’un corps social doit respecter un minimum de règles intellectuelles, globalement établies sans contestation particulière dans des dizaines d’ouvrages à savoir :

    • D’abord, s’identifier clairement sur son propre projet ;
    • Puis, mobiliser ses soutiens immédiats et les plus proches ;
    • Puis, repérer et identifier les alliés;
    • Entrer en contact avec eux en créant des zones de combat commun lesquelles, pour eux comme pour soi, ne doivent pas remettre en cause le « non négociable » du projet initial ;
    • Créer ainsi la dynamique du « 1+1 = 3 » qui réveille les passifs, embarque les hésitants et organise le rapport de force avec les opposants ;
    • Eviter la stratégie du « saut de l’ange » qui consiste à abandonner une partie de ses fondamentaux pour espérer rallier un autre camp. Elle n’est jamais payante.

    On voit bien d’ailleurs que la question, par exemple, d’un changement de nom n’est qu’une joyeuse péripétie de marketing. Le changement de nom doit s’apprécier en tant qu’il favorise la mise en œuvre d’une stratégie de défense et illustration d’un projet d’abord, puis comme appui dans une stratégie de mouvement vers d’autres alliés ensuite. Traiter le sujet du changement de nom en en faisant une clé d’entrée de la transformation, c’est prendre la question à l’envers.

    Puisque le FN se pose la question de sa refondation, je lui propose donc la méthode de questionnement suivante :

    • Remettre en avant le projet de civilisation : pourquoi se bat-on ? Quel est l’objet de valeur de notre quête commune ? Que veut-on obtenir ? Quelle est la cause exaltante qui doit mériter les efforts et les sacrifices ? Et enfin, qu’est-ce qui nous relie tous ?
    • Etre dans une logique inclusive pour l’ensemble des organismes capables d’unir les énergies. Au sein même du camp national, cultiver les passerelles, les gestes, les têtes de pont, qui permettent de multiplier les « têtes chercheuses » et les contributions pour enrichir le vaisseau amiral. Sortir d’une atmosphère de terrorisme intellectuel et de soumission au politiquement correct. Insuffler une culture de coexistence et de réseau plutôt que d’affrontement et de soumission.
    • Faire l’inventaire lucide du terrain de jeu électoral et se reposer la question des alliés potentiels à l’aune du projet de civilisation qui aura été adopté. Si l’objet de valeur absolue du FN devient l’aboutissement heureux d’une société sans classes ni races, alors les mélenchonistes insoumis deviennent nos alliés naturels. Si le projet du FN consiste à préserver d’abord, pour adapter ensuite, les grandes permanences identitaires, culturelles et sociales d’une France française dans une Europe européenne qui retrouvent les premières places dans la vie du monde, alors notre allié naturel sera ce camp de la droite conservatrice.
    • Créer une dynamique de co-construction en décentralisant profondément la nature de fonctionnement du parti actuel. Ouvrir aux initiatives locales, nécessairement protéiformes, dont les efficacités ne devront toutes être jugées qu’à l’aune du « non négociable » du projet de civilisation porté.

    5- Le FN est-il capable de cette transformation ?

    Si l’équation stratégique est assez simple à comprendre, sa mise en œuvre va se heurter à au moins trois grosses difficultés qui ouvriront nécessairement le doute sur la crédibilité de la transformation annoncée. Ces difficultés, qui sont autant de pièges, tiennent d’abord à la structuration politique personnelle de Marine Le Pen, puis dans ce que révèle l’analyse de sa capacité de dirigeante d’un appareil politique, puis enfin dans la technostructure du FN lui-même.

    • La structuration politique personnelle de Marine Le Pen

    Eric Zemmour l’a déjà dit et c’est vrai : Marine Le Pen n’est pas de droite. Pire que cela, Marine Le Pen déteste la droite. Sans faire de psychologie de comptoir, on peut le comprendre. D’abord, il y a eu la vieille extrême droite française, celle des années 1970, peuplées de survivants plus ou moins exotiques d’un siècle de combats perdus, entre les reliques de l’Action Française, les vétérans du Front de l’Est, les réprouvés de l’Algérie, j’en passe et des meilleurs. Cette population-là a eu table ouverte à Montretout et, pour la petite Marine, elle est synonyme de l’explosion. De l’appartement familial une nuit ; puis de la cellule familiale. Puis il y eut la construction d’une adolescente en opposition à ce monde-là. La tournée des boîtes les plus en vue, la fréquentation des milieux les plus interlopes, les plus choquants aussi pour les amis de papa, nationaux-catholiques en tête, qui en ont rajouté dans la critique de la fêtarde, à juste titre mais accroissant sans cesse le fossé. Puis il y eut la révolte des mégrétistes de 1998. Ils étaient à la fois les plus politisés, les plus structurés et les plus à droite ; ils voulaient aussi des alliances avec la droite molle. Encore et toujours trop de droite. Mais cette épopée mégrétiste, à l’époque, lui a fait très peur par sa capacité à interrompre la transmission d’un héritage économico-politique prévue de longue date. Et puis il y eut enfin ces restes de droite, incarnés, bien que faiblement, par Bruno Gollnish dans la campagne pour la présidence du parti ; puis cette lutte contre papa au nom de la dédiabolisation qui, in fine, s’est surtout traduite par une volonté d’éradiquer et de mettre au pas les survivances politiques de la vieille droite dure.

    Marine n’aime pas la droite et c’est de là aussi que vient son coup de foudre avec Florian Philippot, bien au-delà de la séduction pour un cerveau bien fait et bien rangé. On parle souvent de ce dernier comme d’un gourou qui aurait envoûté Marine Le Pen. C’est assez faux car cette dernière ne se laisse pas envoûter facilement. L’alchimie fonctionne parce que l’émetteur comme le récepteur sont sur la même longueur d’onde. Et il n’a pas déplu, au moins au début, à Marine Le Pen de montrer aux caciques du parti qu’ils pouvaient être avantageusement remplacés par un énarque de gauche et à l’homosexualité assumée.

    Rien de cela ne disqualifie Marine Le Pen a priori. Cette construction politique est la sienne et c’est humainement respectable. Mais elle est profondément dans ses gènes et, s’il était besoin, le débat de l’entre-deux-tours l’a largement démontré. Les points de repère, l’aisance, la jouissance même à porter certaines attaques et la disparition totale d’autres thèmes, la capacité de rebond instinctif sur les slogans de la gauche, la façon dont elle est sortie du débat, persuadée d’avoir fait le job, y compris en ayant parlé aux électeurs de droite en citant sans arrêt la filiation Hollande/Macron, ont montré qu’elle porte ces gènes de gauche au plus profond d’elle-même.

    Saura-t-elle, pourra-t-elle demain accepter la remise en question attendue par tous vers un projet qui soit à la fois plus droitier, plus identitaire et moins économiste ? Le désirera-t-elle ? Pourra-t-elle endosser un nouveau costume, quand bien même elle l’aurait désiré ? Elle seule connaît la réponse.

    • Marine Le Pen comme dirigeante d’une organisation humaine

    Le second élément de personnalité inquiétant tient à la façon dont Marine Le Pen dirige. Comme on le vérifie dans toutes les entreprises et organisations, un dirigeant faible produit une organisation faiblement efficace.
    L’autre paradoxe de Marine Le Pen, à l’opposé (comme souvent !) de l’image qu’elle projette dans le débat public ou que le grand public retient d’elle, c’est que, d’une part, elle a très peu confiance en elle ; et que, d’autre part, elle aime profondément les gens, à mesure d’ailleurs de leurs propres faiblesses et insuffisances.

    Jusqu’au fatal débat, ceux qui ont observé Marine Le Pen lors de cette campagne attestent, à juste titre, d’une certaine présidentialisation du personnage. Cette présidentialisation a d’ailleurs été parfaitement perceptible dans les rencontres internationales (Liban, Tchad, Russie) qui font partie des rares succès indiscutables de cette campagne. Mais s’il y a une dimension sur laquelle Marine Le Pen n’a pas progressé, c’est celle de dirigeante, de chef d’équipe, de « manageuse » de l’équipe de campagne comme de l’équipe dirigeante du parti.

    Or, le mélange entre le manque de confiance en soi – avec pour conséquence la propension à n’avoir autour de soi que des gens de puissance inférieure – et la trop grande affection pour les faibles – qui sont souvent des incompétents – aboutit à un mélange explosif de nullité crasse, de courtisanerie poussée à l’excès et d’absence totale de regard croisé sur les fonctionnements du quotidien. Or, depuis 6 mois, les bévues techniques de l’évanescente direction de campagne (oublions dans cette énumération toutes les erreurs stratégiques de la campagne) ont été spectaculaires. On pourrait citer, en vrac :

    • Les comportements personnels totalement hors-jeu de personnalités du premier cercle, capables de perdre tout contrôle suite à forte absorption d’alcool, voire d’autres substances, au point de ne pouvoir prendre la parole lors d’événements majeurs ;
    • La désorganisation absolue de la production du programme présidentiel : les fameux Horace qui ont tant et tant travaillé pour la candidate et qui, eux, sont tous issus de fonctionnements publics ou privés généralement assez performants, n’en sont toujours pas revenus ;
    • L’incapacité à envoyer la bonne affiche aux bureaux de vote des Français de l’étranger. Le FN a été le seul à ne pouvoir le faire ; même les campagnes Cheminade, Lassalle ou Asselineau y sont parvenues !
    • L’absence totale de traitement, de suivi ou de recherche de mise en contact avec les donateurs qui font un don au plafond ; et plus généralement l’absence totale de stratégie de levée de fonds alors que l’ensemble des partis politiques majeurs ont pris beaucoup d’avance sur le sujet ;
    • L’absence, à deux jours du premier tour, de toute stratégie de campagne de second tour en fonction des divers scénarios possibles ;
    • L’amateurisme de la rédaction du discours de Marine. Ne peut-on trouver personne au FN pour écrire quelques belles pages sur la France et ainsi éviter que les amateurs ou les fainéants qui collationnent des bouts de texte sans en connaître l’origine mettent la candidate en porte-à-faux sur une accusation de plagiat ?
    • Des déplacements de campagne de second tour mal préparés (le fiasco de Reims, qui devait produire les belles dernières images de la campagne ; le déplacement breton post débat sous les œufs – quelle idée d’aller se mettre à 50 km du plus gros nid de militants de gauche à ce moment-là de la campagne ; le ridicule déplacement auprès du confidentiel et non moins ridicule Comité des Africains de France, …) ;
    • La calamiteuse préparation du débat. Au-delà du choix stratégique contestable, c’est la préparation technique qu’il faut incriminer. Pas de répétition physique en offensif, puis en défensif ; pas de stratégie « plan B » en cas d’échec de la stratégie « plan A ».

    La technostructure du FN

    La réalité, c’est que Marine Le Pen garde autour d’elle trois types d’entourage :

    • Des éléments notoirement faibles, incompétents, dépassés par l’enjeu et inorganisés, dont elle est la première à brocarder l’incompétence, voire à réprimander vertement et en public, mais dont elle ne parvient pas à se séparer ;
    • Un cercle familial ou péri-familial qui n’a malheureusement pas beaucoup d’autres lettres de noblesse d’efficacité politique que les liens du sang. Sœurs, beau-frère, conjoints divers, encombrent les accès à la candidate pour des bénéfices plus que discutables ;
    • Un cercle d’affidés qui, pour certains, peuvent être compétents (Florian Philippot) mais ont tous une fragilité, une fêlure intime que Marine connaît et qui les unit, créant ainsi un rapport malsain, au-delà de toute efficacité, de soumission – loyauté qui ne permet pas les remises en cause ou même les analyses les plus rigoureuses.

    Il n’y a aucun secret dans la grande loi des organisations. Le dirigeant a les collaborateurs qu’il mérite. C’est lui qui fixe le niveau d’exigence, le système d’animation, de délégation, de reporting. Organiser cela n’est pas tomber dans une espèce de délire technocratique de l’entreprise privée et, au FN, les marges de progression sont considérables.

    Là encore, la tâche de Marine est immense si elle veut changer les choses, dégager enfin un niveau d’efficacité et de professionnalisme à la hauteur des enjeux et surtout faire de son organisation quelque chose d’attractif pour l’extérieur. Il faut relever l’extraordinaire écart entre la propension du FN, de par son développement électoral, à proposer des postes et la très faible attractivité de ce dernier, qui n’a pris dans ses filets aucune pointure, ni comme tête d’affiche électorale ni comme profil « techno » désireux de se dévouer à la structuration ou l’animation du parti.

    Entre sa structuration politique personnelle et sa capacité de dirigeante d’une organisation humaine, on voit que les enjeux personnels de transformation (de transfiguration ?) de Marine Le Pen sont immenses. Elle a néanmoins trois atouts qui plaident pour elle et pour cette capacité de remise en cause individuelle :

    • Un très fort instinct politique qui lui tient lieu de boussole pour compenser son absence de structuration idéologique. Si elle est lucide sur l’analyse de 2017 et déterminée (pour de bonnes ou de mauvaises raisons, la nature humaine étant ainsi faite) à être de nouveau en première ligne en 2022, elle est capable de profonds changements ;
    • Une très bonne capacité d’écoute. Il y a les leaders qui ne changent pas parce qu’ils n’écoutent ni n’entendent. Ce n’est pas le cas de Marine, qui sait entendre beaucoup de choses. Chez elle, c’est le passage à l’acte qui est souvent perçu comme trop coûteux. Sauf à ce qu’elle considère enfin comme un enjeu de survie pour elle la nécessité d’agir enfin ;
    • Une très grosse capacité de travail. Contrairement à l’image futile et désinvolte de sa jeunesse, la Marine Le Pen d’aujourd’hui est sérieuse, travailleuse et presque monacale. Son image est d’ailleurs la première victime de ce débat horrible où elle a renvoyé une cruelle image d’incompétence et d’impréparation qui ne correspondent pas à la réalité.

    (A suivre)

    Philippe Christèle 16/05/2017

    https://www.polemia.com/le-fn-est-il-reformable-23/

  • Ce qu’il y a de dangereux chez Macron, par Ivan Rioufol

    Tout est bon pour sublimer Emmanuel Macron, ce nouveau Périclès nous dit-on. Les courtisans à cartes de presse se sont bousculés, dimanche, sur les plateaux des télévisions pour louanger chacun à leur manière celui que la foule a plutôt ignoré lors de la passation de pouvoir, tant le long des Champs Elysées que devant l’Hôtel de Ville. Un ébloui, subjugué par le jeune président, a pu écrire dans Le Monde : « Il y a dans le regard au profil d’aigle d’Emmanuel Macron […] la réminiscence du premier consul. » Depuis sa marche théâtrale vers la pyramide du Louvre, le soir de son élection, le souvenir de Bonaparte est dans les esprits de ses thuriféraires.

    D’ailleurs, Macron ne pince-t-il pas lui aussi l’oreille de ses vieux grognards, aux yeux humides de reconnaissance ? On l‘a vu faire, dimanche, pour Gérard Collomb en larmes, pour Jean-Yves Le Drian et pour d’autres fidèles. Certes, son “staff” a un peu cassé l’envolée historique en précisant que le costume bleu porté par le chef de l’Etat avait couté 450 euros, chez Jonas et Compagnie, tailleurs de père en fils du 19 de la rue d’Aboukir (fond du couloir, 1 er étage, entrez sans frapper), à Paris. Mais n’est pas Napoléon qui veut. Quand Laurent Fabius, président du conseil Constitutionnel, a cité Chateaubriand en complimentant le président : “Pour être l’homme de son pays il faut être l’homme de son temps”, il a oublié que ce temps se laissait aller au cheap, à la bassesse, à la médiocrité, à la lâcheté.

    Dans ce concert de louanges, François Bayrou a lancé un couac, vendredi, en dénonçant une embrouille de la République en marche !. Elle n’aurait pas respecté ses accords avec le Modem concernant les investitures aux législatives. “Je ne participerai pas à une opération de recyclage du PS”, a prévenu Bayrou. Il semble avoir obtenu gain de cause. La critique de Manuel Valls dans le JDD est plus grave. Rappelons qu’En marche lui a refusé son investiture mais que le mouvement ne présentera pas de candidat face à lui, eu égard à son passé de premier ministre. Ce qui n’empêche pas Valls de déclarer : “Je suis extrêmement lucide sur Macron et sur son équipe. Hollande est méchant, mais dans un cadre. Macron, lui, est méchant, mais il n’a pas de codes donc pas de limites (…) Je ne veux pas abandonner mon combat idéologique pour la République et la laïcité (…) Sur l’identité on a un vrai désaccord”. En clair, Macron “homme de son temps” s’apprête à suivre une politique d’apaisement vis-à-vis des cités ‘populaires’, sans exigence face à l’islam politique. C’est parce que Malek Boutih, proche de Valls, est sur une ligne de fermeté vis-à-vis du communautarisme islamique qu’il n’a pas été investi et qu’un candidat se présentera face à lui.

    Grâce à l’alerte de la Licra, le candidat En Marche Christian Gerin a été suspendu pour avoir appelé au boycott des produits israéliens (BDS), interdit en France. Richard Ferrand, secrétaire général d’En Marche, a financé France Palestine Solidarité en 2016, association proche du BDS. Ce qui se met en place sous les applaudissements des officiels, n’augure rien de bon pour le proche avenir de la France confrontée à l’islamisme. La vigilance est plus que jamais de mise.

    Article repris de Le blog d’Ivan Rioufol

    https://fr.novopress.info/

  • Le FN est-il réformable ? (1/3)

    Par Philippe Christèle, consultant international, essayiste… ♦ Polémia propose une étude en 3 volets, rédigée par Philippe Christèle, qui analyse le bilan de la séquence présidentielle et de la performance de la candidate du FN, et pose clairement les points de débat autour de l’annonce de « transformation » du parti annoncée par Marine Le Pen dès le soir de sa défaite.

    L’intérêt du texte est à la fois qu’il dépasse l’analyse purement politique et stratégique pour ajouter un regard technique et managérial ; mais aussi qu’il propose un fil rouge pour la grande recomposition promise.

    Nous le proposons en 3 parties :
    – La nouvelle donne idéologique, l’état des lieux des forces en présence et un bilan de la stratégie présidentielle ;
    – Une méthode pour la remise en cause ; analyse de la capacité du FN à se transformer ;
    – Une analyse de la capacité du FN à se transformer (suite) et des scénarios possibles pour l’avenir.

    Les lecteurs qui le souhaiteront pourront lire l’intégralité de l’article en PDF ICI

     Polémia

    Première partie :
    La nouvelle donne idéologique, l’état des lieux des forces en présence et un bilan de la stratégie présidentielle

    Tout a été dit sur le naufrage politique et tactique de Marine Le Pen. Les résultats sont implacables et les causes connues. Marine Le Pen a annoncé, dans son discours de défaite, des remises en cause. L’objet de cet article est d’étudier quelles sont ces remises en cause pour que le FN, et sa candidate, gardent leurs chances d’une victoire en 2022.

    La nouvelle donne idéologique

    Pour simplifier, on pourra dire que la victoire d’Emmanuel Macron est celle de tous ceux qui sont aujourd’hui gagnants – ou imaginent l’être – de la mondialisation la plus ouverte.

    Ce sentiment d’être gagnant est l’aboutissement de l’individualisme consumériste dégagé de tout enracinement collectif (qu’il soit identitaire, national, religieux, familial, …), en prolongement logique de la déconstruction de toutes ces dimensions collectives depuis un gros demi-siècle au gré des principaux jalons que sont la victoire de 1945 théorisée comme criminalisation des nationalismes, la décolonisation comme criminalisation de l’homme blanc, Mai-68, Vatican II et le mariage pour tous comme criminalisation du modèle social et familial traditionnel. Sans parler, bien sûr, de l’immigration massive qui a fait exploser l’homogénéité de la communauté nationale.

    Une partie significative de la France ne veut plus « faire société » et la kyrielle des intérêts individuels l’emporte sur la volonté de construire du collectif, lequel passe toujours par la renonciation à une partie d’égoïsme individuel.

    Cette tendance lourde est aggravée par les maux de l’égalitarisme français. Depuis les Trente Glorieuses, les efforts de quelques-uns ont systématiquement été vampirisés par un modèle social égalitariste socialiste, directement hérité du hold-up gaullo-communiste de l’après-guerre. Etat obèse, syndicats subventionnés et nuisibles, système de solidarité nationale confinant à l’assistanat, incompétence et médiocrité publiques, injustices flagrantes et répétées entre secteur public et secteur privé en matière de temps de travail, de retraites, … ont ainsi contribué à dégoûter bien des Français des notions de solidarité, de sacrifice et de collectivité nationale.

    État des lieux des forces en présence

    Heureusement, nombreux sont encore les Français qui ne se rallient pas à cette hubris de l’individualisme triomphant. L’élection présidentielle les a répartis dans deux camps, autour de blocs assez distincts avec une ligne de séparation assez nette.

    Le premier camp des opposants regroupe ceux pour lesquels l’insatisfaction tient d’abord à l’inégalité des richesses. Posture égalitariste, posture gauchiste française (malheureusement) traditionnelle, mais aussi posture universaliste. Pour ces derniers, ce qui est inacceptable c’est d’abord l’écart de revenus et de ressources et la grande pauvreté qui peut parfois l’accompagner. La dimension identitaire, ethnique et culturelle ne compte en rien dans ce raisonnement. Le nouveau prolétariat est pluriel, amalgamant le petit fonctionnaire déclassé, l’ouvrier au chômage et le sans-papiers malien exploité dans la restauration. Les cortèges de ses opposants sont bigarrés, et servent souvent de premier marchepied politique, voire électoral, aux communautarismes extra-européens. Pour tous, c’est l’égalité avant et quelle que soit l’identité. Jean-Luc Mélenchon est leur idole la plus visible.

    Le second camp fédère ceux qui, à l’inverse, veulent d’abord sauver l’identité avant tout rééquilibrage économique. Soit parce qu’ils font déjà partie de la population déclassée (la plus grande majorité), soit parce qu’ils appartiennent à une famille de conviction qui les fait lutter contre le « grand tout niveleur et éradicateur », ils refusent l’offre Macron au nom de la permanence d’un certain nombre d’idées, de culture, de civilisation, de place de la France dans le monde, y compris avec, c’est vrai aussi, la nostalgie d’un temps ancien qui ne reviendra plus mais qu’il n’est pas indigne de vouloir retrouver. Ils refusent tout bonnement d’être envahis, méprisés, rackettés, culpabilisés, et de se voir imposer des modes de vie qu’ils n’ont pas désirés et dont ils savent bien qu’ils leur sont étrangers. Jean-Marie puis Marine Le Pen ont été, jusqu’alors, leur champion électoral.

    Un troisième camp socio-idéologique est aujourd’hui en plein désarroi. Il s’agit de cette France « orléaniste » qui mêle bourgeoisie provinciale catholique et cadres supérieurs, entrepreneurs et métiers tertiaires des grandes métropoles. Ceux-là, s’ils sont l’opposé exact du camp Mélenchon qui les gratifie en retour d’une haine viscérale dont seul le gauchiste français a le secret, n’ont pas vraiment fait leur choix entre la nécessité de rallier le camp Macron ou le camp de l’identité. Au fond d’eux-mêmes, les questions régaliennes et la mémoire culturelle dont ils sont porteurs les appellent vers le camp de l’identité. Mais les positions socialistes de ce dernier les rebute, les choque et les inquiète. A l’inverse, le camp Macron, qui pourrait les attirer par son côté conformiste et par l’apparence de la réussite, leur semble un peu factice. Eux-mêmes commencent à douter de leur capacité à faire durablement partie de la France qui gagne. Malheureusement, groupe a-idéologique par excellence comme l’ont toujours été structurellement les bourgeoisies, il ne peut résister, tout diplômé qu’il soit, à la cascade du politiquement correct médiatique et le peu d’attraction émise par le camp identitaire ne parvient pas à l’arracher d’un vote moutonnier pour le camp du bien autoproclamé.

    Quel bilan de la stratégie présidentielle ?

    Si la direction du FN, et d’abord la présidente-candidate, n’est pas dans le déni, elle doit tirer de cette campagne au moins trois éléments que tout le monde a déjà vus et qui chacun s’appliquent aux trois blocs que je viens de décrire :

    • Elle n’a pas fait le plein de son camp. C’est le résultat du premier tour, observé à la fois dans le score des suffrages exprimés mais surtout dans la carte de l’abstention. Cette dernière a ses zones de force qui recoupent exactement les zones de force du FN. Cela veut dire que ce que Donald Trump avait réussi (mobiliser un électorat qui ne votait plus) n’a pas été fait. Pire encore : lorsqu’on sait que certaines catégories d’électeurs désabusés ne votent qu’à l’occasion de l’élection présidentielle, on voit bien que toute une catégorie d’électeurs n’a pas trouvé dans le discours de campagne de Marine Le Pen les raisons de se déplacer.
    • Les clins d’œil aux insoumis du premier tour, bien que très nombreux et très appuyés, n’ont pas fonctionné. Pourtant, dieu sait combien les ficelles ont été grosses et jusqu’à la caricature de soi. Pour preuve, cette réaction de Florian Philippot à la tribune de Bernard Arnaud, emblématique patron du groupe LVMH, étendard du luxe à la française (et dont les usines sont localisées en France) « Pourquoi je soutiens E. Macron ». Réponse de F. Philippot : « Parce que vous êtes très riche et que vous en voulez encore plus. » Fermez le ban. Quant à tous les autres clins d’œil de l’entre-deux-tours, le lecteur les a suffisamment vus, débat inclus, pour que je ne les rappelle pas.
    • Le ralliement de la droite bourgeoise ne va pas de soi. On a beau les insulter, leur secouer les puces à distance, leur expliquer qu’ils sont les plus bêtes du monde, ne leur témoigner comme égards ou considération que le tiers du quart de ceux accordés aux Insoumis, rien n’y fait, ces électeurs ne sont pas séduits. Alors que, sur le papier, ils représentent le corpus électoral le plus proche, idéologiquement parlant, de ce que devrait porter le camp de l’identité.

    (A suivre)

    Philippe Christèle 16/05/2017

    https://www.polemia.com/le-fn-est-il-reformable-13/

  • Accueil de migrants : l’Union européenne menace la Hongrie et la Pologne

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    Les autorités hongroises, peu impressionnées, ont déclaré que le pays conservera sa législation stricte en matière migratoire et sa clôture frontalière.

    La Hongrie et la Pologne sont, une nouvelle fois, dans le collimateur des instances de l’Union européenne pour leur refus d’accueillir des migrants.

    Alors que l’Union européenne tente d’imposer à ses États membres la prise en charge de « réfugiés » arrivés en Grèce et en Italie, des pays d’Europe de l’Est refusent depuis des mois de se soumettre à ses injonctions.

    Le commissaire européen aux Migrations Dimítris Avramópoulos a réitéré, ce mardi 16 mai 2017, les demandes de l’Union européenne en fixant, cette fois, une date butoir : si la situation perdure en juin 2017, la Commission n’hésitera pas à ouvrir des procédures d’infraction qui pourraient conduire à des sanctions financières contre les récalcitrants.

    La Pologne, dirigée par le Premier ministre conservateur madame Beata Szydło, et la Hongrie, du Premier ministre démocrate-chrétien Viktor Orbán, sont particulièrement visées car elles n’ont pas, jusqu’à présent, accepté la moindre relocalisation de migrants depuis la Grèce ou l’Italie.

    Le mercredi 17 mai 2017, le Parlement européen a accepté, à une courte majorité, une motion visant à ce que la Hongrie fasse l’objet de l’activation d’une procédure prévue au sein de l’article 7 du traité de l’Union européenne visant à vérifier le respect de l’État de droit dans ce pays et pouvant éventuellement déboucher, en fin de course, sur le fait que ce dernier soit privé de droit de vote. Bien que la probabilité de voir cette requête aboutir soit extrêmement faible, celle-ci constitue le franchissement d’un nouveau cap, car une telle demande n’a jamais été réalisée auparavant par les élus européens. Elle montre l’exaspération d’une partie d’entre eux face aux mesures mises en place en Hongrie afin de protéger la population des effets néfastes de l’immigration de masse et des attaques de l’oligarchie mondialiste : construction d’un mur sur la frontière sud, projet de loi visant à renforcer le contrôle sur les organisations non gouvernementales bénéficiant de financements étrangers, loi sur les universités étrangères visant à la fermeture de l’université du milliardaire George Soros, placement en centre fermé de demandeurs d’asile…

    Les autorités hongroises, peu impressionnées, ont déclaré, ce jeudi 18 mai 2017, que le pays conservera sa législation stricte en matière migratoire et sa clôture frontalière.

    Écrivain et journaliste belge francophone Son blog
  • Au coeur de Paris, des femmes chassées des rues

    Ce sont des centaines de mètres carrés où les femmes n’ont plus droit de cité. Cafés, bars et restaurants leur sont interdits. Comme les trottoirs, la station de métro et les squares. Depuis plus d’un an, le quartier Chapelle-Pajol (Xe- XVIIIe), a totalement changé de physionomie : des groupes de dizaines d’hommes seuls, vendeurs à la sauvette, dealeurs, migrants et passeurs, tiennent les rues, harcelant les femmes.

    Les jeunes filles ne peuvent plus sortir seules, porter une jupe ou un pantalon trop près du corps sans recevoir une bordée d’injures : l’une d’elles raconte avoir subi un jet de cigarette allumée dans les cheveux.

    Nathalie, 50 ans, trente années dans le quartier :

    « Ce sont des injures, des réflexions incessantes. L’ambiance est angoissante, au point de devoir modifier notre itinéraire, notre tenue vestimentaire. Certaines ont même renoncé à sortir de chez elles ».

    Une dame de 80 ans été agressée sexuellement alors qu’elle rentrait dans son immeuble. Elle est désormais retranchée dans son appartement. Aurélie, 38 ans, ne reconnaît pas le quartier où elle vit depuis 15 ans, rue Perdonnet (Xe) :

    « Le simple fait de circuler est devenu problématique. Le café, en bas de chez moi, un bistrot autrefois sympa, s’est transformé en repaire exclusivement masculin et en permanence bondé : j’ai droit à mon lot de remarques lorsque je passe devant, d’autant plus qu’ils boivent énormément : il y a quelques jours, le simple fait de me mettre à ma fenêtre a déclenché un flot d’injures, et j’ai dû m’enfermer dans mon appartement. Il y a quelque temps encore, j’empruntais le boulevard de la Chapelle depuis Stalingrad, même tard le soir… C’est impensable aujourd’hui ».

    Laure :

    « Ces dernières semaines, j’ai été prise au milieu d’une bagarre de vendeurs à la sauvette. Affolée, je me suis mise à crier, et deux d’entre eux ont sorti des couteaux pour me menacer. J’ai cru que ma dernière heure était arrivée. Et ça fait des mois que ma fille de 12 ans ne va plus seule au collège, ni nulle part dans le quartier, d’ailleurs ».

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2017/05/au-coeur-de-paris-des-femmes-chass%C3%A9es-des-rues.html