France et politique française - Page 3182
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Mai 2016 – Alternative à la crise financière mondialiste
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La lutte contre le FN a réponse à tout. Pour convaincre les électeurs de gauche de voter PS en 2017, les membres du gouvernement ne reculent devant aucun raisonnement, même les plus spécieux et tortueux. Le lab d’europe 1 rappelait que « Benoît Hamon avait déjà été accusé (par Stéphane Le Foll en décembre 2014) de faire le jeu du FN. » Rebolote mardi par la voix d’Alain Vidalies. « Sur France Inter, le ministre des Transports (était) interrogé sur la volonté d’une partie des députés de gauche (…) dont Benoît Hamon, de déposer une nouvelle motion de censure si le texte de la loi Travail ne bouge pas et si l’exécutif utilise à nouveau le 49.3. » Et ça, c’est pas bien explique M. Vidalies en guise de réponse car quand on est de gauche dans un pays où le Front National fait 35%, on a beau m’expliquer tous les matins que c’est à cause de la politique qu’on mène que les gens sont perdus… L’extrême droite, elle monte partout en Europe. Vous ne voyez pas le rapport ? le 24 mai Patrick Kanner, ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, invité de Sud radio/Public sénat s’essayait au même raisonnement: « Le vote de l’extrême droite, c’est le vote de repli, c’est le vote souvent des déçus, des inquiets. Eh bien, il faut corriger cela et je crois que nous sommes sur la bonne voie », « la loi Travail, vraiment, j’y insiste (sic) peut contribuer à cela ». C’est ce même M. Kanner qui nous expliquait en mars dernier que les émeutes de 2005 dans les banlieues françaises avaient « permis manifestement un développement du salafisme » dans les quartiers pluriels, où des « prédateurs » se sont incrustés, notamment dans la « centaine de quartiers en France » présentant « des similitudes potentielles avec Molenbeek, dans les « 1 500 quartiers prioritaires » où vivent « 5,5 millions de Français. » Là aussi des déçus, des inquiets, des repliés sur eux mêmes? N’ayez crainte braves gens, grâce à la loi El Khomry et aux préceptes du vivre-ensemble socialiste, laïque et obligatoire, ils seront remis sur le bon chemin!
Certes, il y a encore du travail pour rééduquer les Français affirme le footballeur (de grand talent) Karim Benzema dans le numéro en date d’aujourd’hui du quotidien sportif espagnol Marca. Commentant son non sélection dans le 11 tricolore pour l’Euro 2016, il explique que Didier Deschamps aurait cédé à « une partie raciste de la France », citant à l’appui de sa thèse les succès électoraux du Front National, un « parti extrémiste. » Au vu de la composition ethnique de l’équipe de France, au sein de laquelle les gaulois sont ultra-minoritaires, M. Benzema veut croire que ce sont surtout les maghrébins qui sont visés, ostracisés à travers lui. Le grand sociologue-comique Jamel Debbouze a ajouté sa pierre à la dénonciation de ce complot, dans un entretien accordé lundi à France Football: « Sportivement, comment fait-on pour se priver de joueurs extraordinaires comme (Karim Benzema et Hatem Ben Arfa)? Ces gamins représentent en plus tellement de choses, notamment en banlieues. N’avoir aucun de nos représentants en équipe de France (…) On leur en voudra toujours d’être ce qu’ils sont. Karim Benzema, et par extension Hatem Ben Arfa, payent la situation sociale de la France d’aujourd’hui. »
Rappelons que cet air là fut déjà entendu en 2010 après l’annonce par Raymond Domenech de la non-sélection de Karim Benzema et de Samir Nasri dans l’équipe de France. Et puis nous le rappelions il y a peu, ce sont les démêlés judiciaires, l’attitude caricaturale, stéréotypée de M. Benzema qui hérissent les Français et ont conduit le sélectionneur à l’écarter pour tenter de privilégier la cohésion du groupe et le soutien des supporters. Interrogé sur RMC, en novembre 2013, Karim Benzema, d’origine algérienne mais de nationalité française, avait expliqué qu’on ne « le forcera pas à chanter La Marseillaise« . Peu après dans la presse espagnole il confiait : « J’aime bien l’équipe de France. L’Algérie c’est mon pays, la France c’est juste pour le côté sportif. » Vivre, c’est choisir Karim…
Le refus du paradis socialiste et pluriel était pour le coup le plus grand dénominateur commun de celles et ceux qui participaient en fin de semaine dernière aux journées organisées, sous l’égide du magazine Valeurs Actuelles, par le maire de Béziers Robert Ménard dans sa ville. Il entendait réunir à cette occasion les différentes droites, « les vraies droites, les droites qui ont des convictions, les droites qui aiment charnellement ce pays » pour discuter programme, idées, orientations, tout en lançant au même moment sa propre association baptisée Oz ta droite. Zemmour, de Villiers, Dupont-Aignan ont finalement décliné l’invitation, tout comme les figures de LR. A contrario avaient fait le déplacement Charles Beigbeder, Alain de Benoist, Philippe Bilger, Béatrice Bourges, Renaud Camus, Ivan Rioufol, Gilles-William Goldnadel, Jean-Yves Le Gallou, Jean-Frédéric Poisson (président du Parti Chrétien Démocrate, PCD, affilié à LR ), Karim Ouchikh (Siel)…
Louis Aliot et Marion Maréchal Le Pen, également présents ne se sont pas éternisés. La benjamine des députés de l’Assemblée nationale a tenu à affirmer qu’ « il y a une erreur politique majeure et historique de Robert Ménard de partir dans des mouvements dont on sait qu’ils sont voués à l’échec électoral. L’idée c’est: On veut vos voix et pas vos gueules. Il faut que ces gens-là se rendent compte que le FN est incontournable. Il y a un certain nombre de personnes qui sont dans des réflexes politiques sectaires ». Marion a pointé « un blocage sociologique » de cette droite, à qui il « déplaît que les idées auxquelles ils croient soient défendues exclusivement par le FN ».
Les avis sur les journées de Béziers sont assez divers; certains y ont vu un verbiage stérile, des critiques sans intérêts, voire une opération téléguidée par Patrick Buisson, pour faire imploser le FN et/ou à des fins de rabibochage personnel avec Nicolas Sarkozy en l’aidant de nouveau à draguer (dans les deux sens du terme) un électorat droitier pour 2017; d’autres des débats utiles, des contacts pour l’avenir, des confrontations enrichissantes… Journées qui nous invitent aussi en creux, peut être de manière plus intéressante, à nous interroger sur ce ce qu’est le FN, sur son positionnement.
Spécialiste es FN, Valérie Igounet sur son blogue hébergé sur france tv info, rappelle pour sa part que la question n’est pas neuve. Elle revient sur le slogan « Ni droite, ni gauche: Français! » (ou « Ni droite ni Gauche, Front National! ») qui apparaît en 1995 lors de l’université d’été du Front National de la Jeunesse (FNJ), dirigé alors par Samuel Maréchal. « Ces quelques mots, empruntés au collaborationniste Jacques Doriot (on admirera ici la kolossale finesse du raccourci, historiquement et intellectuellement aberrant, de Mme Igounet, NDLR) sont censés s’adapter au contexte de 1995, celui du mouvement social de décembre (contre la politique d’un certain Alain Juppé, alors Premier ministre, NDLR) et contrer la vision politique de Bruno Mégret sur la recomposition des droites (…). À plusieurs reprises, l’actuelle présidente du FN a souligné une des différences fondamentales entre sa vision politique et celle de Bruno Mégret : si ce dernier désirait s’allier avec le RPR et multiplier les alliances, Marine Le Pen est partisane de la ligne Ni droite ni gauche (…). »
« Selon Robert Ménard (et toute une batterie de sondages et d’études, NDLR) une bonne partie de l’électorat des Républicains pense la même chose que l’électorat FN . Ce qui signifie que le FN doit s’allier avec d’autres pour l’emporter. En d’autres termes, Robert Ménard veut rallier les droites françaises ; une vision stratégique totalement opposée à celle exposée officiellement par le FN. Marine Le Pen refuse toute alliance avec la droite…. droite quelle entend faire exploser pour voir le FN s’imposer comme le parti principal. » Explosion qui signifierait satellisation, ralliement, alliance d’une partie de cette droite patriote, de conviction, des valeurs, au FN pour constituer un front commun antimondialiste, une majorité pour accéder au pouvoir. Ce que tenta déjà (et failli réussir) la stratégie mise en place par Bruno Gollnisch lors des régionales de 1998.
Sur le site atlantico, le haut-fonctionnaire caché sous le pseudonyme de Alexis Théas, croit très prosaïquement que « cette initiative des rencontres de Béziers correspond » surtout « à la montée d’Alain Juppé dans les sondages des primaires », qu’elle est « une réaction, assez marginale, à la perspective d’une victoire de la droite pro-bruxelloise aux présidentielles de 2017. » Ancien journaliste à L’Humanité et à TF1, le conseiller en communication Jean-Luc Mano affirme pour sa part dans le même article qu’au delà de la dédiabolisation du FN incarnée par Marine et Florian Philippot, « certains aiment au FN ce qu’il a de diabolique (sic), cette liberté de ton, d’action que cela lui confère. Dans le vote du Front National, certains le font parce que le Parti peut parler comme le diable, c’est pour cela qu’ils l’approuvent. Dès lors que ce discours évolue et finit, à leurs yeux, par s’affaisser, ils ne s’y retrouvent plus (…) Le fait est qu’au sein de la vie politique française a toujours existé une fonction tribunitienne. »
« Cette fonction-là, que le Front National est actuellement en train de perdre » croit-il savoir, « consiste à porter la parole des mécontents, à représenter ceux qui ne le sont pas, ou peu. C’était, pendant près d’un demi-siècle, l’apanage du Parti Communiste Français (…). A partir du décès clinique du Parti Communiste, la place a été libre et le Front National s’est emparé de cette fonction tribunitienne (…). Il va de soi que si ce parti, qui représente des gens différents, cherche l’apaisement, se banalise et essaye de ressembler aux autres partis, il ne pourra plus remplir cette fonction. Or, il s’avère aujourd’hui que les formes de protestations sont multiples et occupent plusieurs supports ; en témoignent des rassemblements comme Nuit Debout ou les conflits sociaux actuels. Ce n’est plus l’apanage d’un seul parti et si le FN venait à perdre complètement cette dimension, il ne serait plus qu’un parti politique classique de la Vè République. Des pans de la société ne se reconnaîtraient plus en lui. C’est sur cela que Robert Ménard essaye de jouer. Au fond, il essaye de récupérer ces gens qui ne se sentent pas représentés. »
M. Mano a encore du mal à intégrer une donnée toute simple à savoir que le FN ne s’est jamais contenté de cette fonction tribunitienne, qu’il se doit en effet d’incarner tant qu’il est dans l’opposition. Non, les dirigeants frontistes ont toujours souhaité porter les idées nationales au pouvoir, ce qui est la finalité de notre longue marche, et non pas seulement témoigner, même avec panache! Il conclut son propos par les « deux fractures » qu’il perçoit au sein de la droite française: « Nombreux sont ceux qui pensent qu’il y a, entre le FN et la droite républicaine, uncontinuum. Concrètement, l’extrême droite serait simplement plus à droite que la droite. C’est notamment le cas de (Laurent) Wauquiez ou de (Guillaume) Peltier. Pour les autres, comme (Jean-Christophe) Lagarde ou (Jean-Pierre) Raffarin, la rupture est réelle et le FN n’est pas simplement « plus à droite » mais fondamentalement et par nature très différent. Ce débat fait depuis longtemps l’objet d’un affrontement au sein de la droite républicaine. » Affrontement qui peut conduire à l’implosion d’un parti très hétérogène dont les principaux dirigeants ne se différencient de leurs homologues socialistes non par une différence de nature dans la politique menée, mais simplement de degrés comme le rappelle assez souvent Marine.
« La deuxième rupture est plus tactique » affirme Jean-Luc Mano : » dorénavant, tous à droite sont convaincus que l’ennemi n’est plus la gauche mais le Front National. Sur un plan strictement mathématique, c’est véridique : si des élections étaient organisées demain, la gauche serait certainement éliminée au premier tour et la droite perdrait beaucoup de sièges au deuxième tour en raison des triangulaires dues au FN. Toute la question est donc de savoir s’il faut affronter le voisin hostile, ou au contraire réaliser un bon mariage. » Là encore, c’est le rapport des forces, la hauteur de la vague nationale qui déferlera dans les urnes dés le premier tour de la présidentielle qui décidera de l’attitude des uns et des autres. Nous ne sommes certainement pas au bout de nos surprises.
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Journal de bord de Jean-Marie Le Pen n° 437
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Nouvelles de Verdun
Je discutais il y a peu de « l’affaire de Verdun » avec une de mes connaissances. Voici un petit résumé de l’entretien :
― Ça t’étonne qu’ils aient prévu ça ? Quand j’ai vu les titres j’ai cru qu’il s’agissait d’un article du Gorafi… Tu sais, c’est comme ça, ils oseront tout.
Mon ami était d’évidence résigné. Pour ma part je pestais rageusement.
― Mais non ! Ça ne doit pas être comme ça ! C’est Verdun ! Verdun, quoi ! Douaumont, Vaux, le Mort-Homme, la Tranchée des Baïonnettes, des milliers de jeunes gars venus des quatre coins de France et d’Allemagne pour se faire tuer au combat !
― Tu sembles prendre ça très à cœur. Comment une telle boucherie pourrait-elle être glorieuse ?
― Oui, je prends ça très à cœur. Toutes les familles de France ont perdu quelqu’un là-haut. Des dizaines de milliers de corps sont encore dans le sol. Le fait qu’ils aient imaginé de commémorer le centenaire de cette manière est une abomination. Oui, une putain d’abomination… Le simple fait d’avoir pu fantasmer des gesticulations pareilles à Verdun me plonge dans une rage que tu ne peux imaginer.
― Je dois bien admettre que je ne connais pas grand-chose sur cette bataille, si ce n’est qu’il y avait beaucoup de boue, que c’était l’horreur…
― Ce n’est pas que ça Verdun. Quasiment tous les régiments de l’Armée française sont passés à tour de rôle à Verdun, c’était la noria. Il fallait monter sur les Hauts-de-Meuse, au dessus de la ville, pour défendre les forts et empêcher que les Allemands n’atteignent la rivière. Les Allemands se battaient bien eux aussi. Ils remontaient à l’assaut sans cesse, mais nos vieux poilus s’accrochaient. Ça explosaient de partout, pendant 300 jours près de 50 millions d’obus ont été tirés… 50 millions, c’est inimaginable ! Plus de 80% des 700 000 morts et blessés l’ont été à cause des obus. Ça a vite transformé le tout en un décor lunaire. On parle souvent des tranchées, mais à Verdun il n’y avait plus vraiment de tranchées… juste des trous, des trous partout. Ces trous aujourd’hui recouvert par la forêt de sapins mais qu’on devine encore.
Les gars des deux camps s’accrochaient, par petits groupes. Ils combattaient là et se faisaient tuer sur place, dans les trous, en attendant la relève pendant trois, voir cinq ou six jours d’affilés.
La soif, car pas d’eau potable, il valait mieux prendre un ou deux bidons d’avance sur soi, quitte à s’enfoncer un peu plus dans la boue crayeuse. Le manque de sommeil. La pluie. Le soleil. Et puis le combat. Les gaz. Les obus. Les obus en permanence. On dit qu’ils avaient acquis un sixième sens, qu’ils les sentaient arriver sur eux. Les témoignages s’accordent pour dire que cette sensation était indescriptible, sauvage, terrible…
Et au retour de tout ça l’incompréhension, les mesquineries de la vie ordinaire. Des amis perdus, une gueule fracassée ou un membre sectionné…
Et encore après tout ça, après ce putain de merdier grandiose, ce déchainement d’énergie inouïe, on ose nous ramener… Black M…
― Maintenant tu comprends ce que ça fait que d’avoir une mémoire meurtrie. En gros Verdun, c’est un peu comme Auschwitz pour les juifs ou l’île de Gorée pour les esclaves noirs… C’est normal que tu te sentes touché. Imagine un concert de Black Metal à Treblinka !
― Au contraire ! D’ailleurs on parle ici de Black M et non de Black Metal… Les Juifs ou les esclaves noirs ont été des victimes passives, en tout cas symboliquement. Les gars de Verdun, Français ou Allemands, ne sont pas morts en martyrs, ils sont morts en héros. Verdun, c’est un champ de gloire, un champ d’honneur, non seulement pour les deux belligérants de la bataille, mais pour l’ensemble des peuples européens. C’est aussi un symbole de l’absurdité des guerres fratricides.
― Oui, je suis d’accord, mais on te rétorquera toujours le sacrifice des troupes coloniales, avec les tirailleurs et les autres. On te dira que Black M est légitime car noir…
― Il faut remettre les choses à leur place, et clairement. Les pertes militaires françaises de la Première guerre mondiale s’élèvent à environ 1 400 000 morts et plus de 4 000 000 de blessés. Parmi ces pertes on peut compter environ 80 000 morts issus de l’empire colonial, ça représente environ 5% des morts français. Beaucoup de ces morts étaient des Français blancs qui venaient d’Afrique du nord.
Ce qui est lourd à digérer c’est le mythe de l’emploi systématique en première ligne, comme boucliers humains, ou pour préparer le terrain. C’est faux, horriblement faux. Les troupes de l’empire se sont battues honorablement, mais dans les mêmes conditions et circonstances que l’immense majorité des soldats.
De toute façon je me sens aussi proche, quand je songe à cette guerre dégueulasse, d’un français que d’un allemand. Quelles différences entre un paysan du Berry et un autre de Basse-Saxe ? Dans les deux camps l’expérience est similaire. Je sais juste que je suis européen et que Verdun c’est la mémoire des Européens, donc la mienne.
― Bien. Mais dans ce cas on mettra en avant la dimension ludique de ce genre de concerts. Tu sais, le « langage universel de la musique » qui lève les frontières et nous fait communier ensemble dans la joie…
― On dirait le discours d’un témoin de Jéhovah, sans dec’… Plus sérieusement c’est comme le sport spectacle et ses prétendues « vertus ». Homo Festivus, l’amusement, le divertissement comme seul horizon. Tu le verras à nouveau durant l’euro de football… D’ailleurs le fameux Black M le dit très bien quand on lui demande pourquoi il désirait venir à Verdun : « C’est de la scène, et c’est quelque chose que j’aime énormément alors je réponds présent. Tout simplement. » T’as vu la poésie ! On dirait du Lucchini… On pourrait peut-être lui demander combien il aurait touché pour sa prestation sur la tombe de nos ancêtres. On parle de 150 000 euros…
Plus sérieusement je ne pense pas que se taper une charge sous les shrapnels pour reprendre Douaumont ou Vaux ressemblait à un concert de Black M...
Le drame de l’époque, de notre époque, c’est l’oubli total et complet de ce que peut être l’esprit de sacrifice. La souffrance volontaire pour servir un but plus élevé…
Regarde le regard des gens quand tu leur parles de sacrifices. Ils ne comprennent pas… Ils ont oublié la guerre et ses tourments. Ils ont oublié Vercingétorix déposant ses armes, les charges folles des cuirassiers de Napoléon à Eylau et Waterloo ou encore les kamikazes japonais.
C’est d’ailleurs pour ça qu’ils sont complètement largués face à des types qui se font péter le bide en hurlant « Dieu est grand ! ». Ils ne comprennent pas, les prennent pour des fous, alors que les gars en question n’accomplissent qu’un sacrifice logique.
― Je vois. Et donc, qu’est ce qu’on doit faire ?
― Se montrer digne des sacrifices consentis en notre nom.
Jacques Thomas pour le CNChttp://cerclenonconforme.hautetfort.com/le-cercle-non-conforme/
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Béziers : un samedi réussi, mais pour quoi faire ?
Caroline Alamachère Riposte laïque cliquez ici
Aussitôt sortie du train, les nuées de personnalités et de journalistes envahissaient les trottoirs biterrois. L’événement du jour, hormis le lancement du parti « Oz ta droite ! » de Robert Ménard, dont le nom en a laissé dubitatifs plus d’un, était le retard du train, tout le gratin réac et mal pensant s’en trouvant affecté, ce qui n’empêchait nullement sous un soleil radieux une bonne humeur palpable et une jovialité sincère de se retrouver entre gens de bonne compagnie. Jean-Paul Gourévitch me tendit sa main presque machinalement alors qu’on ne se connaît pas, tandis que j’armais mon portable pour immortaliser la scène.
Intriguée, une femme me demanda ce qui se passait tandis que je cherchais mon chemin. Il me fallait arriver au Palais des Congrès sans tarder. Aussitôt traversée la rue, je me suis retrouvée nez à nez avec une mosquée, des voilées, des kamis. Boutiques de caftans, kebabs et autres boucheries halal me laissèrent bouche bée : même mon coin de Seine-St-Denis ne m’offre pas autant d’exotisme au m2.
Passés le traumatisme de me trouver en plein Maghreb avec ses effluves de makrouts, j’arrivai à bon port. Robert Ménard, Ivan Rioufol, Charles Beigbeder, Bruno Mégret, Béatrice Bourges, Guy Millière, Xavier Lemoine, Marion Maréchal-Le Pen et Oskar Freysinger étaient là, entre autres. C’était comme le festival de Cannes mais en moins toc et avec plus de neurones.
Robert Ménard est arrivé sur scène accompagné de Denis Tillinac pour l’ouverture de ce week-end particulier. Si le personnage Tillinac était sympathique, ses proximités politiques ont fait quelque peu tiquer dans les rangs : comment faire pleinement confiance à un proche de Chirac, de Sarkozy, de ces gens qui ont vendu la France, l’ont immigrée, rêvent de la métisser ?
La journée du samedi était consacrée à différents thèmes au choix : économie, médias, famille, sécurité et justice, armée. N’ayant pas le don d’ubiquité, j’ai assisté à la session sécurité et justice, où intervenaient Xavier Raufer, Thibault de Montbrial, Guillaume Jeanson de l’Institut pour la Justice, ainsi que Cédric Michel du Syndicat de Défense des policiers municipaux. La Justice en a pris pour son grade, le Syndicat de la Magistrature principalement, tandis que Thibault de Montbrial a encouragé les Français à prendre des cours de tirs, le domicile de chacun devant avoir le droit d’être sanctuarisé et sa peau protégée.
L’Uclat (Unité de Coordination de la Lutte Antiterroriste) révèle qu’il y a entre 5 et 15 000 personnes radicalisées en France. Selon Alain Juppé, il s’agirait de ne pas dramatiser la situation, or, toujours selon l’Uclat, dans ce domaine Bordeaux est au degré de radicalisation le plus élevé de France.
L’ambiance, bienveillante durant les interventions des orateurs, est devenue plus tendue lors des questions du public : trop de Daesh et pas assez de « chez nous », trop de rappels historiques et pas assez de « maintenant » et de « demain », trop de « ton Valeurs Actuelles », trop de mentions à l’islam qui n’aurait quand même pas toujours à voir avec l’insécurité selon quelques personnes du public ou qui a au contraire tout à voir pour d’autres.
Le public était en attente de solutions concrètes, tangibles, immédiates. Il n’a eu que des constats connus et des désirs de faire sans grand espoir d’application. Il s’en est parfois agacé.
Un hommage a été rendu à notre ami policier Sébastien Jallamion qui a été chaleureusement applaudi. Sébastien a été d’ailleurs très sollicité par ceux qui le reconnaissaient et saluaient son courage.
Les sessions se tenaient à différents endroits du quartier. Je me suis donc rendue au théâtre l’après-midi pour suivre le thème de l’Europe, tandis que d’autres se précipitaient à celui de l’immigration qui, paraît-il, a été des plus agités.
Derrière le théâtre passait un défilé d'« antifascistes » armés de drapeaux ornés de la faucille et du marteau (100 millions de morts, plus que le nazisme donc), de drapeaux LGBT et de jolies pancartes anti Ménard, criant au fascisme de ceux qui se rendaient à l’invitation du maire.
François Billot de Lochner, Hervé Juvin, l’ancien ministre François Guillaume et Guy Millière évoquèrent tour à tour la coquille vide qu’est l’UE, sa nocivité, la nécessité de sortir de l’Otan, de rejeter le Tafta, Schengen, le poids écrasant de la toute puissante Amérique.
Oskar Freysinger représentait sa Suisse, pays d’Europe encore préservé du « grand machin » européen, bien que subissant tout de même ses nuisances avec les assauts d’individus venus de France, parfois de Marseille, pour tromper leur désoeuvrement en volant ou en braquant des commerces.
Il a expliqué la méthode suisse : le système mis en place doit être immuable et les hommes doivent s’y appliquer en mettant de côté leurs penchants naturels, leur désir de pouvoir personnel. La Suisse a mis en place à l’origine un mode de fonctionnement social à partir d’observations de la nature qu’ils ont transposées. Les individus restent libres mais aucun ne peut se rendre maître du système. Oskar a expliqué qu’avec un tel mode de fonctionnement, on pourrait remplacer les politiques suisses par des ânes, le système fonctionnerait quand même. « Vous prenez n’importe quel autre pays, vous mettez un âne… c’est arrivé dans certains pays (rires dans la salle)… ça a fait beaucoup de foin. Vous êtes dans la merde ! ». Il a vanté les bienfaits de la démocratie directe qui rend le peuple souverain. « Nous, nous sommes tous Louis XIV »… Tout le monde est participatif, tout le monde dirige le pays, le peuple est une opposition institutionnalisé avec les pleins pouvoirs, alors qu’en France nous subissons « une alternance des corruptions ».
Fustigeant l’UE, il a affirmé que sa construction était « le complexe allemand de la 2e guerre mondiale ».
« Créer l’homme nouveau c’est la pire agression qu’on puisse avoir envers les êtres humains », c’est ce qu’ont voulu faire le communisme et le nazisme. Une notion qui revient pourtant sans complexe au goût du jour…
En conclusion, Oskar a évoqué l’Europe des Nations, la vraie Europe, celle qui ne pourra se faire qu’avec la Russie, un souhait vivement applaudi dans le public. « Les Anglo-saxons n’ont qu’à bien se tenir, parce que eux prétendent être les policiers du monde mais les fouteurs de merde c’est eux », une vision que ne partageait pas Guy Millière qui, à plusieurs reprises, a défendu les Etats-Unis.
Le plaisir de chacun de se retrouver ou de faire de nouvelles connaissances était palpable et l’accessibilité cordiale des intervenants ont été pour beaucoup dans la réussite de cette rencontre. Pour autant des frustrations sont demeurées : comment rassembler des droites qui ont tout à gagner à jouer dans la même cour mais qui ne parviennent pas à se mettre d’accord sur la forme alors que le fond est bien là, qui restent trop policées alors qu’on en attend enfin de la fronde, qui anticipent la future couleur des murs alors que ce sont toutes les fondations qui s’effondrent ?
Comment encore passer de l’étape, certes enrichissante de connaissances, à l’action concrète, aux solutions tangibles, à l’abandon du « y’a qu’à, faut qu’on » dont on a senti, à plusieurs reprises durant les sessions qu’il ne pouvait plus suffire. La coupe est pleine et l’arbre à palabres perd ses feuilles. Au-delà de s’enrichir d’érudition, chacun se posait la seule question acceptable : « bon alors, on y va quand ? ».
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Le pouvoir réside dans les infrastructures
A l'heure où certains critiquent les blocages, il serait bon de réfléchir à ce qui permet concrètement, et non idéalement, de lutter contre le pouvoir. Les récentes élections en Autriche démontrent qu'il est difficile de s'emparer des institutions. Mais il serait tout aussi difficile de gouverner ces institutions sans avoir le pouvoir sur les infrastructures et ceux en charge de les faire fonctionner.
A l'ère de la mondialisation, plus encore qu'à l'époque de Georges Sorel, il convient de couper les flux.
Les "gauchistes" ont compris que le pouvoir réside en grande partie dans les infrastructures. Avec la mondialisation et la liberté accrue des biens et des personnes, "bloquer" c'est réactiver symboliquement une frontière, poser une limite entre le globalisme et la France. Ça signifie "dans ce pays on ne veut pas de vos lois néo-libérales". Tout patriote devrait se satisfaire du blocage, qui attaque directement le rêve du libre-échange sans entrave.
En effet, contrairement à ce qu'affirment certains qui parlent souvent trop vite d'une mondialisation hors-sol, la mondialisation est au contraire génératrice de territoires. Les flux, loin d'être abstraits, sont des traits d'union entre des territoires concrets, aménagés avec des infrastructures concrètes : un terminal méthanier, un pont, une ligne de chemin de fer, une piste d'aéroport, un centre d'affaire, une zone commerciale... les flux relient des territoires qui concentrent et polarisent des activités.
C'est donc paradoxalement un milieu politique favorable à l'ouverture - l'ultra-gauche - qui appelle au blocage des flux, et un milieu politique favorable aux frontières, aux limites, aux murs, qui s'oppose au blocage : la droite nationale.Ainsi, pour mieux appréhender ce qui se passe et pour nourrir la réflexion d'une droite nationale quelque peu embourbée dans ses réflexes réactionnaires, nous vous livrons un court extrait de l'ouvrage A Nos Amis du Comité Invisible."Mais lorsque les insurgés parviennent à investir les parlements, les palais présidentiels et autres sièges des institutions, comme en Ukraine, en Libye ou dans le Wisconsin, c’est pour découvrir des lieux vides, vides de pouvoir, et ameublés sans goût. Ce n’est pas pour empêcher le « peuple » de « prendre le pouvoir » qu’on lui défend si férocement de les envahir, mais pour l’empêcher de réaliser que le pouvoir ne réside plus dans les institutions. Il n’y a là que temples désertés, forteresses désaffectées, simples décors – mais véritables leurres à révolutionnaires. L’impulsion populaire d’envahir la scène pour découvrir ce qu’il se passe en coulisse a vocation à être déçue. Même les plus fervents complotistes, s’ils y avaient accès, n’y découvriraient aucun arcane ; la vérité, c’est que le pouvoir n’est tout simplement plus cette réalité théâtrale à quoi la modernité nous a accoutumés."
La vérité quant à la localisation effective du pouvoir n’est pourtant en rien cachée ; c’est seulement nous qui refusons de la voir tant cela viendrait doucher nos si confortables certitudes. Cette vérité, il suffit de se pencher sur les billets émis par l’Union européenne pour s’en aviser. Ni les marxistes ni les économistes néo-classiques n’ont jamais pu l’admettre, mais c’est un fait archéologiquement établi : la monnaie n’est pas un instrument économique, mais une réalité essentiellement politique. On n’a jamais vu de monnaie qu’adossée à un ordre politique à même de la garantir. C’est pourquoi, aussi, les devises des différents pays portent traditionnellement la figure personnelle des empereurs, des grands hommes d’état, des pères fondateurs ou les allégories en chair et en os de la nation. Or qu’est-ce qui figure sur les billets en euros ? Non pas des figures humaines, non pas des insignes d’une souveraineté personnelle, mais des ponts, des aqueducs, des arches – des architectures impersonnelles dont le cœur est vide. La vérité quant à la nature présente du pouvoir, chaque Européen en a un exemplaire imprimé dans sa poche. Elle se formule ainsi : le pouvoir réside désormais dans les infrastructures de ce monde."
Jean / C.N.C.
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Politique et Maternité - Orages d'acier 29/05/2016
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Grèves SNCF, RATP, Air France… La France est au fond du trou et elle se noie !
On ne voit guère quel sera le pompier capable de la ranimer.
Vue de l’étranger, la France n’est plus seulement « le pays des grèves » mais carrément le pays des fous.Le gouvernement a cédé sur tout ou presque : les taxis, les camionneurs, les intermittents du spectacle et Notre-Dame-des-Landes. Il a promis des augmentations aux fonctionnaires, rassuré les enseignants, offert un revenu minimum aux étudiants. Il a ridiculisé le patron de la SNCF et celui d’EDF lui a claqué la porte au nez. Il a vidé sa loi Travail de ce qui pouvait encore la rendre utile à l’économie et au retour de l’emploi et, mesure ultime, François Hollande a fait hier la danse du ventre devant les maires de France et diminué de moitié la baisse prévue des dotations de l’État…
Bref, pas un jour ne passe sans que le Président le plus vilipendé de la Ve République ne distribue ses sucettes préélectorales à qui en réclame. Jovial comme une fleur de pissenlit, Hollande sème à tout vent… et récolte néanmoins la tempête !
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Cortège Traditionnel de Sainte Jeanne d'Arc - 8 Mai 2016
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Le FN affûte ses armes pour la présidentielle : en ligne de mire, les femmes !
Il était d’usage, avant LMPT, de brocarder le poids électoral supposé insignifiant de cette « droite des valeurs ». On ne le peut plus.
C’est Europe 1 qui le rapporte : la présidente du FN est en train d’affûter ses armes pour la présidentielle. Elle n’a pas, entre autres,« complètement arrêté sa stratégie, notamment pour attirer l’électorat féminin ».
Le Front national serait très divisé sur « les questions d’avortement et de contraception », qui provoqueraient « un véritable schisme au sein du parti ». « Marion Maréchal et, avec elle, une partie des cadres du FN »seraient « contre l’idée d’abandonner le discours traditionnel, qui exalte la famille et fustige des avortements volontiers qualifiés de confort, convaincus qu’il y aurait plus à perdre qu’à gagner à changer leur fusil d’épaule ». Florian Philippot défendrait le point de vue inverse, et voudrait que le FN le fasse savoir « publiquement » – d’où, sans doute, le ballon d’essai Sophie Montel le 1er mai dernier – « afin de rassurer l’électorat féminin ».
On notera qu’il n’est nulle part question, ici, d’intimes convictions mais de stratégie. Ne tentons donc pas de sonder les cœurs et les reins des uns et des autres et restons cyniquement dans le registre de la stratégie.