Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

France et politique française - Page 3322

  • Michel Drac : « Dans l'histoire, quand un pouvoir n'a plus de cartes à jouer, il renverse la table. »

    Le philosophe Michel Drac analyse la trajectoire de la France dans des temps incertains.
    Entretien pour Kernews.

    Le système a atteint ses limites, tout le monde le sait. Comme le ferait un mathématicien, peut-on analyser la trajectoire de la France d’après une triangulation à partir de sa politique étrangère, sa politique économique et sa politique intérieure ? Tel est l’exercice auquel s’est attaché le philosophe Michel Drac dans son dernier livre « Triangulation : repères pour des temps incertains ». Michel Drac est essayiste et diplômé d’école de commerce. Il a créé le «concept fractionnaire». Il se dit «persuadé que ce sont les minorités qui incubent les systèmes de représentation» et il suggère à la dissidence française de s’organiser en «contre-société fractionnaire», pour prospérer «à l’intérieur de la société ordinaire» avant de prendre le contrôle de celle-ci par une stratégie méthodique d’infiltration. Dans cet ouvrage, il invite le lecteur à envisager la France d’après, en estimant qu’il sera plus intéressant pour les Français de vivre après la France, que de vivre avec la France. Il nous explique sa vision de la France de demain.

    «Triangulation : repères pour des temps incertains » de Michel Drac est publié par les éditions Le Retour aux sources.
    Ecoutez l’entretien entre Yannick Urrien et Michel Drac diffusé vendredi 8 janvier 2016 sur Kernews :

    « On a des dirigeants qui ne peuvent pas empêcher la catastrophe et, à un certain moment, le Daladier de service va se retrouver devant la catastrophe et il ne pourra rien faire. »

    Kernews : Vous analysez l’effondrement du système, tout en semblant dire que ce n’est finalement pas si grave, car on s’en sortira : l’esprit français perdurera. Est-ce le message que vous avez voulu faire passer ?

    Michel Drac : J’ai voulu faire passer comme message l’idée qu’il y a un avenir après la fin du monde tel qu’on le connaissait. Aujourd’hui, il y a un certain nombre de gens qui refusent de considérer la fin d’un monde dans lequel ils ont vécu, qui était un monde où l’État-nation, incarné dans une certaine République, pouvait peser dans le monde et protéger sa population de façon efficace. La réalité, c’est qu’aujourd’hui cet État-nation a de plus en plus de mal à protéger sa population. D’ailleurs, on peut se demander dans quelle mesure c’est encore la mission que les dirigeants s’assignent, étant donné la politique qu’ils déploient… C’est une question que l’on peut se poser. D’autre part, il n’est pas certain que l’état, même dégradé, dans lequel se trouve notre État-nation puisse perdurer encore au-delà de quelques années. Mais, après, il y a un avenir. Ou cet État-nation se transforme, paradoxalement en revenant à un certain nombre des fondamentaux qu’il a perdus en s’adaptant à la mondialisation, ou il invente une nouvelle façon de protéger sa population en se refondant, ou il disparaît… Mais dans le cas où il disparaît, la population est toujours là et elle peut toujours faire face à l’avenir. L’État-nation est en train de se briser, mais il n’est pas le seul. La superstructure que les classes dirigeantes ont essayé de construire au-dessus de l’État-nation, en partie pour le délier de ses missions, à savoir l’Union européenne, est aussi en train de se briser. Paradoxalement, le fait que les structures super-étatiques que l’on a voulu construire tombent encore plus vite que les États-nations qu’elles étaient chargées de démanteler peut ouvrir des portes inattendues à la refondation de l’État-nation.

    On entend souvent cette phrase : « Oui, c’est foutu… ». Or, les mêmes qui reconnaissent que la France est au bord du gouffre, vous les retrouvez plus tard projetant leurs espoirs sur des gens comme Alain Juppé, Manuel Valls, Arnaud Montebourg, Nicolas Sarkozy… En s’efforçant ainsi de se raccrocher à un sauveur potentiel, le peuple espère-t-il inconsciemment recréer un jour un grand pays ?

    Si l’on regarde les fondamentaux de la puissance au XXIe siècle, la France n’a pas les moyens de redevenir un grand pays. C’est quelque chose qu’il faut intégrer. La France n’est pas un pays négligeable, c’est une puissance moyenne qui pourra peser dans le débat au XXIe siècle. Mais, si l’on regarde les fondamentaux de la puissance au XXIe siècle, elle a assez peu de chances de redevenir un grand pays. Je ne vois pas très bien comment une France peuplée par 70 millions de personnes, avec un âge moyen de 45-50 ans, va pouvoir s’imposer dans un monde où les poids lourds sont les États-Unis avec 400 millions d’habitants, une Chine avec 1,4 milliard d’habitants et une Inde à 1,4 milliard d’habitants. Ou encore une Russie, qui a certes des problèmes démographiques, mais qui est appuyée sur son gigantesque potentiel territorial et de matières premières.

    Certains vous répondront que c’est l’Europe qui peut porter cet espoir…

    C’était en partie l’idée des classes dirigeantes et cette idée n’était pas stupide. On peut imaginer, effectivement, qu’une Europe qui soit vraiment européenne et qui poursuive réellement comme objectif de constituer un pôle de puissance le devienne. Le problème, c’est que ce que nous appelons aujourd’hui l’Europe n’est pas l’Europe. On le voit bien avec le Traité transatlantique. Ce que nous appelons l’Europe, par rapport aux États-Unis, aujourd’hui, c’est un peu ce que la Grèce assujettie à Rome a pu être au début de l’Empire romain. L’Europe des multinationales, l’Europe des lobbyistes, l’Europe de la soumission systématique aux intérêts américains, cela n’offre pas la possibilité de refonder un axe de puissance. Après, on peut imaginer une autre Europe qui serait tout à fait différente dans les visées qu’elle poursuivrait et aussi dans sa Constitution.

    «Triangulation» est l’analyse de la situation de la France comme un objet qui effectue une trajectoire dans le cosmos et, lorsque vous évoquez la disparition de la France, vous estimez que cela serait peut-être une chance d’être la France d’après la France…

    La France existe encore aujourd’hui, mais elle est en train de se défaire petit à petit. L’un des scénarios possibles pour l’avenir, même s’il y en a d’autres, c’est qu’elle finisse de se défaire. Il existera peut-être encore pendant longtemps un truc qui s’appellera la République française, mais ce ne sera plus une République : ce sera une administration coloniale qui administrera un territoire sur lequel il y aura une population qui n’aura plus grand-chose à voir avec le peuple français. À ce moment-là, les gens qui sont Français parce qu’ils pensent en français, que deviendront-ils ? On va continuer à exister, il y aura toujours des Français, même si la France sur un territoire précis disparaît. Donc, il est assez fascinant de se demander ce que vont devenir ces Français d’après la France. Il y a plusieurs scénarios possibles. Il y a des scénarios assez noirs où, effectivement, nous ne devenons rien. Il arrive que des gens disparaissent en deux ou trois générations…

    Comme les Indiens d’Amérique ?

    Oui et comme beaucoup de peuples dans le passé. Certains disparaissent par élimination physique, d’autres par la perte de leur héritage culturel ou par un métissage systématique. Mais on peut aussi imaginer un autre avenir. Par exemple, à l’intérieur du territoire français, des enclaves où se constituent petit à petit des isolats spécifiquement français. On peut aussi imaginer un avenir où l’identité française mute en devenant une identité culturelle à caractère diasporique et nous deviendrions l’un de ces nombreux peuples qui ont existé par le passé sur un territoire et qui se sont déterritorialisés. C’est certainement plus difficile que de vivre sur notre territoire, avec la sécurité que nous apporte notre territoire mais, même si c’est plus difficile, d’une certaine manière, cela peut être plus intéressant. En supposant qu’une fenêtre de tir s’ouvre et qu’effectivement arrivent au pouvoir en France des gens qui sont décidés à restaurer le pays, il faut se rendre compte que ces gens vont avoir à gérer la population française telle qu’elle est aujourd’hui. Il va falloir qu’ils gèrent la population telle qu’ils vont en hériter, un système qui existe depuis maintenant quatre décennies et qui est un système totalement malsain qui a contaminé la population en profondeur. C’est un beau défi, mais refaire de la France un pays digne, fort et respecté, avec une population du type «Les Marseillais en Thaïlande», pour reprendre une référence à cette émission de télé-réalité, ce n’est pas gagné… On peut aussi voir quelque chose de complètement nouveau émerger à partir de l’identité française.

    Pour la territorialisation de la France, les zones les moins touchées par l’immigration sont celles qui ont le plus voté pour le PS, comme en Bretagne : cela veut dire que tant que les gens ne sont pas confrontés à un problème, ils ne se posent pas la question…

    Les populations ne réagissent pas en fonction d’une analyse rationnelle de la situation. Les déterminants du vote, chez la grande majorité des électeurs, ne vont pas chercher aussi loin. Ce n’est pas parce que les gens sont bêtes, c’est simplement parce que la plupart du temps la grande majorité des gens ne s’intéressent pas aux grandes questions politiques, économiques ou sociales. La plupart des gens sont des braves gens, ils veulent faire ce qu’ils peuvent pour faire avancer la cité dans la bonne direction, mais ils ne vont pas passer le temps nécessaire pour s’informer et comprendre la complexité du monde ou de la cité. C’est très compliqué, ils ont un travail, une famille… Très souvent, ils vont voter en fonction de leurs intérêts catégoriels, ou en fonction d’une sorte de sensibilité vague à caractère presque instinctif. De façon très logique, vous avez trois grandes forces qui se détachent. Le Parti socialiste et ses satellites de l’ancienne gauche plurielle, cet ensemble qui se présente encore officiellement comme le grand parti des ouvriers, une vaste bouffonnerie : en gros, c’est le parti des bénéficiaires de la mondialisation, c’est le parti de la classe moyenne supérieure, de la classe moyenne du secteur tertiaire et d’une partie de la fonction publique. Ils vont continuer à être payés comme on était payé dans la France d’avant et ils vont acheter des produits créés par des ouvriers payés à la chinoise. Donc, il sont pour et c’est normal. Ensuite, vous avez un deuxième bloc, Les Républicains, essentiellement un électorat âgé. Cela va d’ailleurs finir par poser un gros problème à cette tendance politique, si elle ne se renouvelle pas. Enfin, vous avez un troisième bloc, dont le cœur est formé par le Front national, mais vous pouvez y adjoindre curieusement quelques sensibilités marginales situées aujourd’hui à l’extrême gauche. Ce troisième bloc est constitué par la rencontre de deux électorats. Il y a les perdants de la mondialisation sur le plan économique, essentiellement les employés et les ouvriers, et il y a également les perdants de la mondialisation sur le plan des flux migratoires, c’est-à-dire les gens qui sont heurtés par l’immigration. Aujourd’hui, vous allez forcément avoir des zones où ce vote de rupture va être moins répandu, tout simplement parce que ce sont des zones que, pour diverses raisons, le choc de la mondialisation a relativement épargnées. La Bretagne a deux caractéristiques depuis 40 ans : d’abord, en termes de flux migratoires, elle a été moins touchée que la plupart des autres régions françaises et, en termes économiques, elle a des taux de croissance qui sont bien meilleurs que dans le reste de la France, même si les choses se gâtent sérieusement. Comme vous avez un tissu économique qui n’est pas plombé par des vieilles industries déclinantes, vous allez trouver beaucoup de gens qui peuvent se penser, pour l’instant, comme de petits bénéficiaires de la mondialisation. Mais cela ne valide pas du tout l’hypothèse d’une territorialisation de la France. Si ce qui s’est passé le 13 novembre dernier à Paris se reproduit tous les six mois – ce que je ne souhaite pas, évidemment – si ce qui s’est passé en Corse se reproduit de plus en plus souvent et de plus en plus fort, si l’on imagine que tout dérape vraiment, si ces braves Bretons qui, pour l’instant, sont un peu loin de tout cela découvrent que leur pays est en train de basculer dans la guerre civile, ce qui peut arriver, je peux vous dire que ces Bretons n’accepteront pas le transfert de 300 000 ou 400 000 migrants parce que la situation devient trop chaude dans les autres régions… À ce moment-là, ils réfléchiront dans des termes très différents.

    Vous évoquez également la stratégie de tension menée par le pouvoir, tension sécuritaire ou tension fiscale. Vous avez été l’un des premiers à en parler il y a deux ans : comment analysez-vous l’accentuation de ce phénomène ?

    Dans l’histoire, quand un pouvoir n’a plus de cartes à jouer, il renverse la table. Sur la table, le pouvoir a perdu. Les classes dirigeantes actuelles n’ont plus rien à proposer. Le pays tombe lentement sur le plan économique, les chiffres du chômage sont inquiétants, mais si l’on regardait les réalités en face, ce serait bien plus inquiétant. En réalité, le taux d’activité est en train de baisser de façon dramatique en France. Le pays est aussi en train de tomber financièrement. Le pouvoir n’a aucun moyen d’inverser cela parce qu’ils se sont enfermés, notamment avec l’euro, dans une mécanique mortifère dont ils ne peuvent plus sortir. Quand je parle du pouvoir, il s’agit de l’ensemble des classes dirigeantes actuelles, c’est-à-dire les gens qui ont gouverné la France depuis 40 ans. Maintenant, ils savent que c’est cuit, ils ne peuvent plus faire autre chose que gérer la faillite du truc qu’ils ont essayé de constituer.

    Certains sont convaincus qu’ils sont capables de redresser les choses… Par exemple, des gens comme Alain Juppé ou Bruno Le Maire savent-ils au fond d’eux-mêmes que c’est plié ? Pourquoi se battent-ils autant pour accéder au pouvoir, si c’est cuit ?

    En général, les gens qui s’approchent du pouvoir sont irrésistiblement attirés. Un homme politique est programmé pour avoir le pouvoir et pour le garder. Je crois aussi que ces gens se disent : «On ne sait jamais…». Et c’est vrai, l’histoire est parfois illogique, il y a parfois des échappatoires inattendues. Mais, franchement, dans les années qui viennent, il va se passer en France ce qui s’est passé quand Daladier est arrivé au pouvoir. On a des dirigeants qui ne peuvent pas empêcher la catastrophe et, à un certain moment, le Daladier de service va se retrouver devant la catastrophe et il ne pourra rien faire. Au fond d’eux-mêmes, ils doivent savoir que la situation est extrêmement dangereuse et le seul moyen pour eux de garder le contrôle de la situation, ce sera de durcir le modèle de société, en allant vers une situation de moins en moins démocratique. À partir de là, il fallait s’attendre à voir émerger une stratégie de la tension parce que, quand un pouvoir est dans cette situation, logiquement, il va choisir la stratégie de la tension pour pouvoir durcir le modèle de société.
    9 janvier 2015.

    http://www.scriptoblog.com/index.php/archives/actu-videos-auteurs/140-entretiens/1843-michel-drac-dans-l-histoire-quand-un-pouvoir-n-a-plus-de-cartes-a-jouer-il-renverse-la-table

  • Marion Maréchal -Le Pen : "Quel est le sujet sur lequel Nicolas Sarkozy n'aura pas trahi ?"

    Philippe Carhon

  • Le reniement de Sarkozy sur le mariage : plus qu'une offense, une trahison à l'égard des familles

    Communiqué de Karim Ouchikh, Président du SIEL, Adminstrateur national du RBM et Conseiller régional Île-de-France :

    "Reconsidérant sa position initiale, Nicolas Sarkozy vient de faire savoir, dans son dernier ouvrage, qu'il renonçait définitivement à abroger la loi Taubira sur le mariage homosexuel.  

    Cette volte-face radicale ne surprendra que ceux qui avaient encore la naïveté de créditer l'ex-chef de l'État d'une quelconque constance dans l'affirmation de ses opinions. 

    Les candidats LR à la primaire, pour la plupart d'entre eux, s'aligneront à coup sûr sur ce renoncement qui achève de discréditer un parti qui s'est distingué, depuis sa fondation, par le peu d'empressement apporté à la défense de la famille. 

    Devant pareille démission politique, le SIEL rappelle son opposition fidèle non seulement au mariage des couples homosexuels mais aussi à toutes les atteintes à notre socle anthropologique, de l'adoption par les couples du même sexe à la procréation médicalement assistée (PMA) en passant par le gestation pour autrui (GPA).

    Parmi les personnalités présidentiables, seule Marine le Pen s'est engagée à abroger la loi Taubira, sans effet rétroactif : nul ne peut douter qu'elle tiendra parole. Le SIEL lui exprime sa confiance et lui assure de son concours dans l'élaboration de sa politique familiale ambitieuse qu'elle ne manquera pas de proposer aux Français d'ici 2017.

    Plus que jamais attaché à la défense authentique de nos valeurs et de nos traditions, le SIEL appelle tous les Français à participer au combat de civilisation contre les forces libérales-libertaires vouées à détruire notre modèle familial traditionnel."

    Michel Janva

  • De Valls à Cazeneuve un même amour de l’Islam et une même haine de l’identité chrétienne de la France

    arton32979-a96d3.jpgLes élections présidentielles approchant, certains élus socialistes semblent se souvenir que la grande majorité de l’électorat de France est chrétien après l’avoir couvert de leur plus grand mépris. Des chrétiens en grande majorité catholiques dont la plupart, face au déferlement immigré musulman, aux attentats islamiques, aux nouvelles de viols collectifs, et autres exactions, se souviennent du baptême chrétien de leur patrie, en dépit d’un lavage de cerveau tous azimuts pour les convaincre du contraire. Jusqu’à ces dernières semaines où la promotion de l’avortement par Marisol Touraine semble directement venger les propos par trop chrétiens de Marion Maréchal-Le Pen durant sa campagne électorale, à propos de la suppression des aides au planning familial .

    Ainsi pour Bernard Cazeneuve, à travers une tribune du site « l’Obs Le plus » du 02 avril 2012, évoquer « les racines chrétiennes de la France », c’est « faire une relecture historique frelatée » qui a « rendu la France peu à peu nauséeuse.»

    Le grand prêtre des laïcistes, Vincent Peillon, qui a sévi comme ministre de l’Éducation nationale de 2012 jusqu’en avril 2014, prône d’ « inventer une religion républicaine » pour remplacer la religion catholique; quant à parler de l’identité de la France, cela relève du quasi blasphème islamique pour l’ex-ministre de François Hollande. 

    Lire la suite

  • Ludovine de la Rochère critique le revirement de Sarkozy sur le mariage

    Michel Janva

  • “La France apaisée” : nouvelle campagne pour le FN

    La stratégie de normalisation du FN se poursuit avec une nouvelle affiche et un nouveau slogan, « La France apaisée », qui se rapproche des codes de communication des partis dits « de gouvernement ». On ne peut s’empêcher de penser à la célèbre affiche de Mitterrand en 1981, « la force tranquille », qui est restée depuis un modèle de communication politique institutionnelle. On quitte en tout cas avec cette affiche les slogans « clivants ». À voir si cela est en phase avec les attentes des électeurs frontistes et si cela suffira à faire sauter le pas aux hésitants.

    http://fr.novopress.info/

  • Frédéric Rouvillois, Être (ou ne pas être) républicain

  • Les Charlies : un patriotisme trahi

    Le 11 janvier dernier, nous étions tous invités a nous identifier à Charlie l’hebdo d’extrême gauche. Beaucoup l’ont fait avec coeur, s’imaginant retrouver ensemble l’esprit français, alors même que cet « esprit Charlie » était mort-née…

    Pour le premier anniversaire de la tuerie du 7 janvier 2015, Charlie a peaufiné un numéro, avec texte et dessin de Riss. Riss est à la fois le directeur du Journal et un rescapé du massacre. Étrange : dans son dessin, dans son éditorial, il ne reste rien du « Je suis Charlie » d'il y a un an, rien d'universel, rien qui ait un rapport avec notre Contrat social, sinon encore et toujours, recuits dans la haine, le sectarisme garanti d'origine. Etrange maladie des victimes : elles seraient aujourd'hui incapables de désigner leurs agresseurs. « L'assassin court toujours » proclame le titre du dessin de Riss. S'il court encore (et en tout sens) cet assassin putatif, c'est dans la tête des rescapés. On connaît parfaitement les auteurs et les motivations de la tuerie de Charlie, on connaît les assassins réels, les frères Kouachi ont été mes. Mais Riss, qui était présent au sinistre Conseil de rédaction et qu'un gendarme a remis sur ses pieds après le drame, affecte de ne rien comprendre.

    Voltaire n'est pas Charlie

    Le 7 janvier ? Faute à Dieu. Un Dieu qui du reste ne ressemble pas du tout à Allah (que d'ailleurs l'on ne représente pas). Surplombé (ou nimbé ?) du triangle maçonnique, doué de cet œil très maçonnique aussi, qui, d'après Victor Hugo « était dans la tombe et regardait Cain », c'est un dieu tout ce qu'il y a de plus occidentalisé, que Riss un an après désigne de son crayon à la vindicte populaire. De fait ce dieu est représenté s'enfuyant, la soutane rougie de sang. Voilà, à froid, le message définitif de Charlie : c'est Dieu le coupable, nous n'y sommes pour rien, l'islamisme n'y est pour rien, aucun homme n'y est pour rien. Même pas ceux qui ont appuyé sur la détente. L'assassin court toujours, on n'a pas pu arrêter Dieu.

    L'esprit Charlie, je veux dire : ce que l'on a appelé ainsi au début de l'année était chez les manifestants et dans son premier jet, j'en suis témoin, un esprit de retour à la France ; fut-ce, comme dit l'hebdomadaire Marianne à la France qui rit, qui se moque, qui provoque. L'ironie voltairienne constitue une partie de notre patrimoine. Depuis Voltaire, les Français sont volontiers méchants. Si la méchanceté de Charlie Hebdo était faite d'ironie, on n'aurait qu'à supporter cette manifestation endémique du mauvais esprit national. Mais il n'y a pas la moindre ironie dans le dernier numéro de Charlie. Juste de l'idéologie, une idéologie que l'on ne peut même pas nommer « athée » et que je dirais volontiers, moyennant un néologisme, une idéologie « anti-thée » - anti-dieu si vous voulez. Plutôt que d'exercer leur ironie en se moquant de leurs bourreaux (ils savent maintenant ce qu'il peut en coûter) les dessinateurs de Charlie se moquent de Dieu : à court terme, c'est moins dangereux.

    Pas le droit de ne pas rire

    L'analyse de Riss dans son Éditorial va évidemment dans le même sens que le dessin. Il met en cause les « fanatiques abrutis par le Coran » mais il n'oublie pas de mentionner sur le même plan, les « culs-bénits venus d'autres religions » qui pourtant, jusqu'à plus ample informé, ne sont pour rien dans les meurtres du 7 janvier. Ce qu'il leur reproche ? Avoir souhaité la mort du journal au motif qu'il « ose rire du religieux ». Paradoxe de ces grands supporters de la liberté dans tous ses états, ils développent consciemment ou inconsciemment un véritable totalitarisme intellectuel. On n'a pas le droit d'être en désaccord avec le rire de Charlie. Ceux qui ne sont pas d'accord avec le dessin sont tous à mettre dans le même sac. Avec Riss, malgré la prétention de Charlie à regrouper tous les Français, on est revenu sans crier gare aux bouffeurs de curé du début du xxc siècle. Comme à l'époque, on est dans la concourite. La preuve, Riss ne se prive pas de reprendre une sentence de l'Évangile, en se déclarant, en tant qu'athée, encore plus évangélique que les chrétiens ; il déclare : « Les convictions des athées et des laïcs peuvent déplacer encore plus de montagnes que la foi des croyants ».

    Ce n'est pas avec ce langage d'athée militant, de révolté professionnel, que l'on peut prétendre représenter la France dans le combat anti-terroriste. Laissés à eux-mêmes, les Charlies redeviennent ce qu'ils ont toujours été : des marginaux toujours prêts à fourguer leurs idées toutes faites, les mêmes depuis cinquante ans, et qui ont aujourd'hui plus de raisons que jamais de se cantonner à ce combat gauchiste de type adolescent, dans lequel se complaît aujourd'hui la rédaction du journal.

    La manifestation monstre du 11 janvier 2015 s'était réunie pour manifester la force de la France en paix face au terrorisme. Las... Le slogan identitaire « Je suis Charlie » donne lieu - on le voit aujourd'hui - à une guerre idéologique, indigne des enjeux sociaux actuels et indigne de l'union de tous contre la terreur, qui serait plus que jamais nécessaire.

    Alain Hasso monde&vie 13 janvier 2016

  • Hollande inverse la courbe des naissances

    8530-Chard.jpg

    (Présent 8530)

    8530-Une.jpgC’est le seul avantage concurrentiel que nous avions sur l’Allemagne, notre partenaire et néanmoins rival en Europe : une bonne santé démographique. Avec l’Irlande, nous sommes le pays où la natalité prospère, ce qui permet, avec deux enfants par femme, de renouveler les générations. L’Allemagne fait la grève des berceaux, elle est plus peuplée que la France, mais ça ne durera pas. Elle pourrait perdre plus de 15 millions d’habitants d’ici à 2060 et la France en gagner environ 9 millions ; vers 2045, les deux pays devraient avoir des populations identiques et, en 2060, la France compterait environ sept millions d’habitants de plus que l’Allemagne.
    Mais cela, c’était avant que le désastre de la présidence Hollande ne s’abatte sur notre pays, non seulement il ne remédie pas à ce qui marche mal, mais s’en prend à ce qui va bien. Il a réussi à inverser la courbe des naissances, à défaut de celle du chômage. En 2015, selon l’Insee, le taux de natalité a reculé de 2,3 %, passant sous la barre de deux enfants par femme, pour s’établir à 1,96 % régressant au niveau de 2005, qui était déjà l’année la plus faible pour la natalité française depuis 1999. Ce grand bond en arrière, on le doit à la politique antifamiliale de Hollande.

    Le gouvernement, financièrement aux abois, fait des « économies » de bout de chandelle à court terme au détriment du futur. Cette politique de myope est particulièrement dommageable quand il s’agit de la famille, qui porte l’avenir du pays. Le pouvoir a modulé les allocations familiales en fonction des revenus, revu deux fois à la baisse le quotient familial, confondant politique sociale de redistribution et la politique visant à aider les familles, quels que soient ces revenus.

    C’est aussi pour s’en prendre aux « plus favorisés », ceux dont Hollande naguère assurait qu’ils étaient riches parce qu’ils gagnaient plus de 4 000 euros par mois ! Il s’attaque aussi aux familles nombreuses, souvent catholiques, pour leur faire payer leur opposition au « mariage » pour tous. La déduction fiscale pour frais de garde a été réduite sans que le nombre de crèches augmente, de quoi décourager les femmes qui travaillent d’avoir des enfants. À cela, il faut ajouter que Marisol Touraine fait tout pour banaliser et faciliter l’avortement.

    La conséquence de ce recul démographique ? Une moindre croissance et plus de chômage. Déjà, avec la baisse des naissances, certaines cliniques privées risquent de disparaître. Un recul de 2,3 % des naissances, c’est 19 000 bébés de moins en un an, cela correspond au nombre de nouveau-nés annuels dans vingt maternités qui mettront la clef sous la porte et enverront le personnel à Pôle emploi.

    Mais cela servira aussi aux thuriféraires de l’immigration « chance pour la France » à justifier son aggravation. Ce n’est pas parce qu’elle a « bon cœur » qu’Angela Merkel ouvre ses frontières aux « réfugiés », c’est aussi pour trouver de la main-d’œuvre pour pallier le désastre démographique allemand, qui pourrait être aussi le nôtre si on laisse les socialistes continuer à détruire la famille en décourageant la natalité.

    Guy Rouvrais

    http://fr.novopress.info/197314/hollande-inverse-courbe-naissances/